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Le savoir-faire des faïenciers de Quimper

Posté par francesca7 le 10 novembre 2015

 

 

FAIENCERIEC’est en 1690 que le maître faïencier Jean-Baptiste Bousquet quitte le Var pour s’installer à Locmaria et marque ainsi le début de l’histoire de la faïencerie quimpéroise. La région offre effectivement de grands avantages : argile en abondance, rivière navigable, grand bois pour alimenter les fours et une main-d’oeuvre bon marché. Son fils reprend le flambeau, puis Pierre Bellevaux, un nivernais et enfin Pierre Clément Caussy de Rouen qui apporte la décoration polychrome très à la mode au XVIIIe siècle.

Face à la Révolution, la production d’objets luxueux n’est plus favorable et on voit surgir la fabrication d’objets usuels. La production de grès s’intensifie. Les motifs très simples sont peints directement au doigt.

En 1872, le peintre et photographe Alfred Beau révolutionne l’art du décor de la faïence en y réalisant de véritables tableaux. Il développe également des décors botaniques et animaliers et se trouve très certainement à la naissance des scènes de genre bretonnes toujours très prisées aujourd’hui, sur lesquelles on peut admirer des personnages aux costumes traditionnels.

Au début du XXe siècle, les manufactures quimpéroises font appel à de nombreux artistes afin de se renouveler et de produire de nouvelles oeuvres. Cependant, la thématique bretonne représente toujours l’essentiel de leur succès.

Fort d’une passion et d’une connaissance longue de trois siècles d’expériences, la faïencerie de Quimper enrichie par de nombreux artistes, se dirige vers de nouveaux horizons comme le bijou, la décoration ou les objets d’art en série limitée.

La poterie berbère

La poterie berbère est un art authentique exclusivement pratiqué par les femmes des sociétés rurales. Elle s’étend du Maroc à la Tunisie et au nord de l’Algérie. C’est en Kabylie qu’on trouve les décors et les formes les plus élaborés.

Généralement conçus pour les besoins quotidiens du foyer, ces objets modelés aux formes arrondies et au décor peint se rapprochent de certaines pièces du néolithique. Découvertes au moment de la colonisation il y a 130 ans, les origines de la poterie berbère remontent très loin. La fragilité des pièces n’a pas permis une longue sauvegarde, et on ne trouve pas de pièces très anciennes. Nonobstant, ses techniques de fabrication en font un art archaïque, et malgré l’influence méditerranéenne et africaine qu’on peut y déceler, il reste difficile de tracer son parcours.

Certains symboles de décoration ont traversé les âges, inchangés. Les motifs souvent géométriques et les couleurs sont porteurs de symboles aux significations ancestrales. Richesse de la culture berbère, ces objets sont non seulement utilitaires, décoratifs, mais également identitaires, chaque village ayant ses propres symboles.

Pour les femmes berbères, la poterie est une tâche ménagère. Les pièces conçues sont utilisées dans leur foyer et ne sont vendues qu’en cas de réel besoin.

quimper_1« Tout au long de son histoire, Quimper a été à la fois un abri et un lieu de passage. Au fond d’une ria d’une vingtaine de kilomètres, un site vallonné entouré de collines abrite dès l’époque gauloise différents lieux de peuplement sur les hauteurs. La conquête romaine fait de Locmaria au bord de l’Odet et à proximité d’un gué, un lieu urbanisé où s’organise un port.

Les Bretons christianisés, après l’effondrement du monde romain, privilégient un autre centre urbain en amont au niveau du confluent (Kemper : confluent en breton). La puissance du comte de Cornouaille et la naissance du siège épiscopal (sans doute vers le IXe siècle) tout en renforçant le rôle de la ville, déterminent une véritable partition du sol entre pouvoir laïque et pouvoir religieux : une ville épiscopale et, sur l’autre rive du Steïr, un faubourg organisé autour d’une place dépendant du duc de Bretagne (la terre au Duc). Sous la même dépendance ducale à Locmaria, une abbaye bénédictine regroupe autour d’elle une petite urbanisation.

La construction de la cathédrale structure la ville au croisement de deux axes de circulation où se rencontrent toutes les activités.

Le XVIe siècle et le rattachement de la Bretagne à la France vont après les guerres de religion modifier cet équilibre urbain. La mise en place de l’administration royale, notamment l’installation du présidial dans la terre au Duc, cherche à concurrencer et à limiter le pouvoir des évêques. Au XVIIe siècle, les ordres religieux liés à la Contre-réforme s’installent eux aussi sur la terre au Duc. À Locmaria, la reconstruction du prieuré va de pair avec le développement des manufactures de faïence (1690).

À partir de la Révolution, Locmaria est rattaché à la commune de Quimper. Le développement du port favorise l’aménagement des quais tandis que le choix de la ville comme chef-lieu du département puis comme préfecture inaugure un siècle de constructions et d’aménagements. La préfecture (1802) et le tribunal (1829) s’établissent à l’extérieur du rempart, le long de l’Odet qui devient l’axe de développement de la ville. À l’intérieur de la vieille ville, mairie (1831) et halles (1843) sont à l’origine de vastes opérations d’urbanisme.
L’arrivée du chemin de fer en 1864 entraîne le prolongement du quai le long du rempart sud. Dans le même temps, les premières implantations industrielles alliées aux lotissements ouvriers au cap Horn en face de Locmaria accentuent le développement de la ville vers l’ouest le long de la rivière.

En 1960, la ville se dote de moyens pour son expansion en s’associant aux communes voisines de Ergué-Armel, Kerfeunteun et Penhars. Le grand Quimper passe alors de 20.000 à 60.000 habitants.

Le port du Corniguel, la Zac de Creach Gwen se développent vers l’ouest, tandis que la route à quatre voies Nantes-Brest suscite une nouvelle extension vers le nord avec la cité administrative de Ty Nay et la zone commerciale de Gourvilly. Les projets actuels tendent à relier tous ces pôles entre eux sans perturber l’équilibre du centre ancien. »

Ville de Quimper. -L’histoire de Quimper. -[réf. du 26 août 2011], [en linge], disponible sur internet :http://www.mairie-quimper.fr/40010299/0/fiche___pagelibre/&RH=DECOUVQUIMP&RF=DECOUVHISTOIRE

Publié dans ARTISANAT FRANCAIS, Autre région, Bretagne, MUSEES de FRANCE | Pas de Commentaires »

Le plombier et son histoire dans les temps anciens

Posté par francesca7 le 24 octobre 2015

 

1890.Une étude sur l’histoire du plombier est un exercice difficile, à la fois dans la recherche de la vérité avec la méthode historique la plus rigoureuse, ceci pour des périodes dont les métiers sont peu développés, souvent mal connus et pour lesquelles les écrits ne sont pas toujours venus jusqu’à nous. Cependant, si l’on n’a pas toujours de preuves concrètes de l’existence d’un plombier à une époque donnée, par les recherches archéologiques, les preuves des matériaux qu’il a pu utiliser sont souvent disponibles. La période du ve au xie siècle est la plus obscure et la plus mal connue de notre histoire. Avec les guerres et les invasions, les structures corporatives de la Gaule romaine ont disparu, ou du moins se seraient mises en sommeil, avant de renaître, peut-être, au xiie et xiiie siècle comme le suggèrent certains historiens.

Lorsque l’on considère la contribution que la plomberie et les sanitaires et donc les plombiers, ont apportés dans la santé et la qualité de la vie de nombreuses populations, alors beaucoup d’autres choses paraissent beaucoup moins importantes, car entre la perception d’un progrès et son effet réel, il y a souvent une différence qui n’est pas toujours visible.

Le mot plombier a évolué au cours des âges, avec des incohérences suivant les documents consultés : chez les Romains on les appelait,Plumbarius, dans la France au xiie siècle ils étaient Plunmiers, mais pas encore reconnus comme corporation ; ils étaient déjà Plommiers au xive et Plombeurs au xve siècle. Dans leurs statuts de 1549 promulgués par Henri II, ils sont des Plombmiers, alors que dans les statuts de 1648, le Maistre est nommé comme Maistre Plombier.

D’après le registre de la taille de Paris, il y avait en 1292 un Mestre Ploumier, du nom de Mestre Raoul, seul artisan de son état à porter le nom de plombier. L’histoire ne le dit pas quel était son travail.

Dans d’autres pays le mot pour définir le métier de plombier se rapporte à sa racine latine issue du plomb, plumbum, tel le plumber anglo saxon. En langue bretonne le plombier se dit plomer de plom, le plomb.

Aujourd’hui, en France, le plombier se fait également appeler installateur sanitaire.

Lorsque l’on remonte dans les temps anciens, dont les techniques sont venues directement jusqu’à nous, les vestiges mis au jour par les archéologues permettent d’avoir des preuves concrètes de l’existence, à la fois de réseaux d’eau, des matériaux transportant cette eau et des hommes qui assuraient la fabrication et la mise en place de ces réseaux. Ces réseaux de tuyauteries trouvés dans plusieurs parties du monde, sont directement liés aux installations d’eau actuelles, ceci par l’apport de techniques et de compétences des nouvelles générations de plombiers au cours des millénaires.

Aujourd’hui disparues, plusieurs grandes civilisations autour de la Méditerranée, ont depuis des millénaires contribué à la lente progression des techniques de captation, de traitement et de distribution de l’eau et donc au métier de plombier.

Le travail du plombier ne se limite pas à travailler sous un évier, à boucher les fuites, ou à refaire les salles de bains.

Bien qu’il s’agisse d’une partie importante du métier de plombier de réparer les fuites et d’apporter l’hygiène et le confort dans les logements, les usines ou les centres de loisirs, son travail est également de participer à d’autres réalisations beaucoup plus complexes et qui demandent un grand nombre de connaissances dans de nombreux domaines de la technique et des années d’expérience dans le métier.

Les entreprises de plomberie dans lesquelles travaillent les plombiers, peuvent réaliser de nombreux ouvrages de plomberie, chacune d’entre elles pouvant avoir sa spécificité et sa spécialité dans un ou plusieurs domaines de la profession

Le plombier et son histoire dans les temps anciens dans ARTISANAT FRANCAIS 150px-Robinet_au_Mont_St_Michel_FranceLe travail du plombier est à la fois varié et complexe, de par les différents matériaux susceptibles d’être utilisés ainsi que par le nombre de travaux amenés à être exécutés : installations pour l’eau, pour le gaz, la protection incendie, les gaz médicaux et bien d’autres fluides. Les lieux dans lesquels s’exerce le métier de plombier sont également variés : tous les lieux d’habitation, de soins et de loisirs, les immeubles de bureaux, les installations dans les usines et dans nos campagnes, etc.

Au ive siècle av. J.-C., sur les pas d’Alexandre le Grand, lequel avait chassé les Perses d’Égypte, commence la dynastie gréco-égyptienne des Ptolémées et l’occupation de l’Égypte par les Grecs, puis au ier siècle, l’arrivée des Romains qui occupèrent le pays. Lors de cette présence romaine, les plombiers-soldats romains ont appris des plombiers égyptiens la fabrication et l’utilisation du cuivre pour les réseaux d’adduction d’eau, comme le faisaient les plombiers, esclaves ou hommes libres de l’Égypte ancienne, depuis des millénaires. Plus de deux millénaires plus tard, les plombiers de Rome, travailleront le plomb et réaliseront les fistulae, les tuyaux de plomb, de la même manière que les plombiers de l’Égypte ancienne travaillaient la feuille de cuivre, afin de réaliser des tuyaux pour les besoins des installations de plomberie de l’Empire romain.

Les différentes fouilles entreprises sur les les sites d’Égypte depuis les découvertes de Ludwig Borchardt, n’ont pas apporté, à ce jour, d’autres preuves concrètes de l’utilisation de tuyauteries en cuivre pour les réseaux d’eau, autres que celles du palais d’Abou Sir. Les pillages et la réutilisation des matériaux, ne permettent que difficilement la restitution de certaines techniques du passé, que ce soit pour la fabrication ou la pose de tuyauteries métalliques.

L’exploitation du cuivre dans les régions du pourtour de la Méditerranée date de 2300 ans av. J.-C. sur l’île de Chypre, d’où son nom latin : cyprium.

Avant l’arrivée des Celtes, dans le pays qui deviendra la Gaule après la conquête de César, vivaient des hommes, un peuple dont on sait peu de chose, quelques preuves bien visibles ou découvertes par les archéologues nous en apportent la preuve. Les dolmens et cromlechs indiquent la présence d’un peuple au Néolithique. Au premier millénaire avant notre ère sont arrivés les Celtes, venus de l’Europe centrale, ils sont «…les acteurs principaux de la protohistoire de toute l’Europe occidentale et centrale » . Si nous ne connaissons pas la langue parlée avant l’arrivée des Celtes, ceux-ci nous ont laissés leurs langues, lesquelles possèdent une certaine parenté linguistique, elles se sont perpétuées avec plus ou moins de rigueur au fil des générations : le breton, le gallois, l’irlandais, etc.

Les Celtes étaient un peuple de l’âge des métaux, mais ils ne bâtirent pas, comme les grecs et les romains des ensembles urbains, leur habitat était la hutte de torchis avec une couverture dechaume ; la maison du chef pouvait être en bois ; ces « bourgades » étaient parfois fortifiées. Il existe cependant quelques « villes » celtes, qui font encore l’objet de fouilles, telles Bibracte etAvaricum (actuellement Bourges). Les besoins en eau étaient directement pris dans la rivière proche, dans les ruisseaux et les sources qui pouvaient alimenter des fontaines. Un réseau d’égout a été trouvé à Bibracte, mais pas de technique ou de matériaux particuliers d’amenée d’eau et donc pas d’artisan pouvant s’apparenter à des plombiers.

De cette époque de notre histoire, les archéologues n’ont retrouvé qu’un matériel anépigraphe, c’est-à-dire sans la moindre inscription. Les Celtes n’ont pas utilisé l’écriture pour la transmission d’un savoir technique ou littéraire, du moins pouvant donner quelques informations sur les métiers de la construction, sauf pour l’ogham ou écriture oghamique de l’irlandais primitif . Les Celtes ont privilégié l’utilisation d’idéogrammes pour l’identification de l’identité celte, empruntés parfois à d’autres civilisations : le cheval, le triskèle, les dauphins, l’arbre, etc.  

Le métier de plombier a suivi une évolution dans le temps et dans l’espace ; il y a une continuité dans le métier au fil des civilisations et des générations. Continuité dans l’évolution des matériaux et des techniques de fabrication et de pose et donc dans les hommes qui ont servi le métier de plombier.

L’Égypte ancienne, comme d’autres civilisations à cette même époque, connaissait le travail du cuivre, la fabrication de tuyaux et leur utilisation dans le cadre d’adduction et de distribution d’eau aux palais et autres maisons des nobles.

Au cours de ces mêmes époques sont mis en place les réseaux d’eau dans la Vallée de l’Indus, le Pakistan actuel et sur les plateaux de la Perse, aujourd’hui l’Iran. Si des matériaux tels que le plomb ou le cuivre ne sont pas toujours découverts par les archéologues, les adductions d’eau dans les bâtiments ne peuvent pas être seulement en pierre ou en poterie, le plomb et le cuivre furent utilisés à un moment ou à un autre de la construction, un jour les archéologues en trouveront la preuve.

Les Grecs eux-mêmes, ne sont pas très bavards sur les matériaux utilisés pour l’alimentation de leurs thermes, mot qui vient du grec thermo, chaud et de leurs fontaines. À l’origine, les bains étaient froids. Les bains chauds avaient mauvaise réputation, suspectés d’amollir le corps tandis que l’eau froide, «…aguerrit le corps et le caractère».Cependant, les Grecs en vinrent vite à des bains tièdes, puis chauds dans les thermes, avec notamment les hypocaustes très utilisés par les Romains. L’Égypte, après être passée de dynasties en provenance de Haute et Basse Egypte, libyenne, puis perse avec Alexandre le Grand, connue le règne du fascinant Toutânkhamon et de la belle Néfertiti, voit arriver les Grecs avec les Ptolémées, puis les Romains et le couple célèbre César et Cléopâtre.  

Avec l’arrivée des armées d’Alexandre le Grand en Égypte, remplacées par les armées romaines et avec elles les artisans-soldats de Rome, va se mettre en place toute une formation, des échanges et une retransmission des techniques de construction des Égyptiens vers les artisans des armées conquérantes. Ces échanges porterons notamment dans la construction des thermes et des réseaux d’alimentation en eaux ainsi que la fabrication et l’utilisation de tuyaux en plomb. Ces matériaux et techniques seront reprises et utilisées par les collèges d’artisans de Rome, puis de l’Empire romain. Voici qu’arrivent les Plumbarius.    

1024px-Corolle_d%27eau. dans ARTISANAT FRANCAISLe plomb qui a donné dans plusieurs langues son nom au métier de plombier, était connu depuis l’antiquité dans de nombreuses civilisations. Un autre matériau qui va de pair avec le plomb, c’est l’étain. Si on mélange ces deux matériaux on a de la soudure, très utile pour le soudage des tuyaux et des tables de plomb et de cuivre et plus tard du zinc, ainsi que pour bien d’autres travaux anciens et modernes. L’étain, appelé aussi plomb blanc, sert à la protection et la soudure du cuivre ; l’étain était également utilisé en couverture pour étamer le plomb et donner aux couvertures une blancheur que ne peut lui donner le plomb de couleur noire légèrement bleuté lorsqu’il est neuf et gris terne après quelques années aux intempéries.

Le point de fusion du plomb est de 327 °C et celui de l’étain de 232 °C, avec la baguette de soudure à 28 % d’étain on atteint des températures de fusion autour de 300 °C. La soudure dite à l’étain est cependant assez délicate, de par la faible différence des températures de fusion.

Mais un autre type de plomb existe sur certains monuments historiques : c’est le plomb doré. On peut en voir sur l’aile sud du château de Versailles. Au temps de Louis XIV tous les éléments d’ornementation en plomb de ta toiture étaient dorés à l’or fin. Certaines statues en plomb coulé sont également dorées à l’or fin, comme la statue de la déesse du bassin de Flore réalisée en plomb doré et qui appartient à l’ensemble des bassins des Saisons à Versailles. Ce travail de plomberie décorative, poinçons, épis, a longtemps été exécuté par le principe du repoussage du métal ; celui-ci permet plus de légèreté dans les ouvrages que le principe par coulage du plomb. C’est jusqu’au xvie siècle que ce principe du repoussage va perdurer pour être remplacé par la fonte du plomb sur moule, laquelle permet la multiplication plus rapide d’éléments identiques. 

Les anciens avaient également trouvé que le mélange de cuivre et de plomb donnait un matériau bien utile et qui a donné son nom à une ère de l’histoire du monde : l’âge de bronze. Les besoins en plomb étaient très important, celui-ci venait de nombreuses régions de l’Empire romain, alors que l’étain venait principalement des mythiques îles Cassitérides, ou îles de l’étain au nord ouest de l’Espagne et plus tard en Cornouailles, au sud ouest de ce que l’on appelait alors l’île de Bretagne. 

En ces temps, un autre travail échoit aux plombiers et cela depuis longtemps et pour encore plusieurs siècles : c’est le doublage intérieur des cercueils, notamment pour recevoir le corps des rois et de la haute noblesse. Le tombeau de Childéric Ier, roi des Francs saliens, mort en 481 ou 482 et père de Clovis Ier, avait un cercueil composé de deux enveloppes de plomb. Le bon roi Dagobert, mort en l’an 639, avait lui aussi un cercueil doublé de plomb. « Ils fondent ( les plombiers) encore ces lames épaisses des cercueils destinés à garder, durant un si grand nombre de siècles, les cendres de ceux dont les pas sur la terre ont fait quelque bruit, laissé quelques traces ».

 L’empereur Napoléon Ier fut également à sa mort, inhumé dans un cercueil de plomb, puis exhumé en 1840 et transporté dans ce même cercueil vers la France.

Les guerres étant toujours plus coûteuses, une nouvelle taxe frappa les corporations en 1696 ; un décret du Conseil d’État du roi Louis XIV, en même temps qu’il taxait la corporation des plombiers de 7 000 livres, taxait les Maîtres (les artisans) par ce décret du 17 juillet 1696 , preuve de l’implication des plombiers dans la fabrication des doublures en plomb des cercueils :

« Le Roi en son Conseil a ordonné et ordonne qu’en payant par la communauté des Maitres Plombiers Fontainiers…veut et entend sa Majesté, que chaque Maitre qui livrera un cercueil, paye la somme de 6 livres au profit de la communauté…».

Voici le xie et xiie siècle, la foi chrétienne est très forte en cette fin du Moyen Âge, la civilisation urbaine connaît un nouvel essor, la ville redevient le lieu du pouvoir et les capitales se développent. Paris devient vers l’an 1200 la plus grande ville de l’Occident, avec une population estimée de 80 000 à 100 000 habitants et 200 000 habitants au xive siècle; ceci avant que ne s’abattent sur la France la Grande Peste et la guerre de Cent Ans. Comme pour le reste de la population, ces deux fléaux touchèrent un grand nombre d’ouvriers, faisant fortement augmenter les salaires par manque de personnel qualifié. Puis une nouvelle couche sociale se développa : la bourgeoisie marchande. Le clergé est très puissant, chacun dans sa paroisse veut faire plus beau que dans celle de son voisin, les riches bourgeois donnent pour le salut de leur âme, le commerce des indulgences se développe. C’est alors que les cathédrales fleurissent dans une partie de l’Europe et plus particulièrement en France : Saint Denis, Amiens, Beauvais, Orléans, Paris, etc. Une nouvelle catégorie de Maître d’Ouvrage voit le jour sur les chantiers : les abbés bâtisseurs de cathédrales, comme l’abbé Suger pour l’abbatiale de Saint-Denis.

La cathédrale de Chartres, partiellement ravagé en 1194, le clocher nord fut repris et surélevé au xiiie siècle, avec une flèche à la charpente en bois et une couverture en plomb. Lors de sa construction, la cathédrale Notre-Dame de Paris a nécessité 1320 plaques de plomb ; l’importance et le chef d’œuvre de sa charpente que l’on nome – la forêt – supporte une couverture en plomb d’un poids de210 tonnes.

La cathédrale Saint-André de Bordeaux, consacrée par le Pape Urbain II le 1er mai 1096, avait une couverture en plomb. Le samedi 25 août 1787, l’imprudence d’un couvreur travaillant sur la voûte principale, déclencha un incendie qui consuma en moins de deux heures la charpente du chœur. Elle fut recouverte en 1812 avec des matériaux moins fragiles en cas d’incendie.

C’est alors que pour le bonheur des plombiers, qui ne le savent pas encore, afin de glorifier Dieu et d’atteindre la Jérusalem céleste, les bâtisseurs sont passés de la grotte à la chapelle, puis à l’église et enfin à la cathédrale.

Les plombiers allaient montrer leur art dans les maisons de Dieu. Pas de pierre évier ou de salles de bains en ces lieux, mais ces constructions ont un toit et ce toit est souvent en plomb et le plomb en ces temps c’est l’affaire du plombier, même si à cette époque il s’appelle encore couvreur. Couvreur il l’est et son travail est la recouverture des mésons, mais le métier est encore régi par la corporation des charpentiers et placé sous l’autorité du Premier Charpentier du Roi. Dans le  Livre des Métiers, d’Étienne Boileau, Prévôt de Paris, rédigé en 1270 sur les corporations de Paris, aucun ouvrier ne porte le nom de plombier, il ne  recense même pas encore les couvreurs et ne parle que des charpentiers au sein de la même organisation juridique.

Le privilège du Premier Charpentier du Roi fut aboli sous Philippe le Bel par un arrêté du Parlement en 1314.

« La création d’un Maître Charpentier du Roi, placé au-dessus des jurés de chaque communauté, fut un réseau jeté sur elles par le despotisme ombrageux du monarque. Le peuple devenait fort, il inquiétait le pouvoir. On voulut s’immiscer dans ses affaires intimes, connaitre ses secrets, les ressources de la grande famille industrielle, et sous la pompe d’un mot, sous le vernis de l’honneur prétendu que la cour voulait faire à la classe industrielle, disparurent beaucoup de libertés qui devaient lui êtres chères…».

1024px-Int%C3%A9rieur_de_bains_publics_%C3%A0_Kashan_en_Perse_vers_-_Lithographie_de_Pascal_Coste.Au xiiie siècle, les statuts des charpentiers sont particuliers et le couvreur y figure au même titre que les charrons, les tonneliers ou les huissiers (menuisiers). Le Livre des Métiers d’Etienne Boileau, dénombre un total de 130 associations corporatives mais seulement six du bâtiment, aucune corporation de la couverture, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y avait pas de couvreurs, mais pas encore organisés et indépendants, ils dépendaient des charpentiers et les recouvreurs de mésons avec eux. « Le Livre des Métiers , ne s’occupe aucunement des plombiers…Quant il s’agissait de couvrir quelque édifice avec des lames de plomb, ce qui était rare, ce travail était confié aux couvreurs qui s’adjoignaient des ouvriers spéciaux…» Les plombiers, couvreurs d’édifices se confondaient avec les couvreurs jusqu’au xvie siècle. « …quand l’on fera espiez (épis) pignons, lucarnes, enfaistements et aultres couvertures appartenant au dict mestier de plombmier, il conviendra …

La Taille de 1292 porte 7 ouvriers couvreurs et 21 sous le nom de recouvreurs de mésons. Les couvreurs, bien que faisant partie à cette date de la corporation des charpentiers, étaient comptés à part.

Si en France, en ce début du xive siècle, les plombiers, spécialistes de la pose du plomb sur les édifices, sont encore appelés recouvreurs de mésons et font partie de la corporation des charpentiers, il n’en est pas de même en Angleterre où ils sont déjà appelés  plumbers, ou du moins par le mot latin plombarius.

_______________________

RECIT « pompé » sur la TOILE…. il paraît que cet article appartient à Jean Pierre – qui m’a envoyé ce message : 
jeanpierre.pelon@gmail.com  ET JE L’EN REMERCIE    —-> (Cela ne me gène pas que l’on utilise certains passages de mon article,mais j’ai moi, la délicatesse (sinon l’obligation) d’en donner l’origine et les références. Il est vrai que le « copiez-coller » demande ni recherche ni amour propre, ce dont vous n’en connaissez sûrement pas la définition. Je ne vous salue pas, ce serai vous faire trop d’honneur. )

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DES LIEUX ETONNANTS EN France

Posté par francesca7 le 23 octobre 2015

 

 
 
Des monuments parisiens aux superbes paysages du sud de l’Hexagone en passant par les châteaux de la Loire, notre pays regorge de merveilles. Cependant, d’autres sites étonnants, moins connus, méritent le détour. Sélection.

Les orgues d’Ille-sur-Têt
Sculptées par les intempéries et l’érosion, ces falaises des Pyrénées-Orientales forment un ensemble homogène d’une grande beauté. Surplombées par des « cheminées de fée », des colonnes de roches friables dont le sommet est constitué de roche plus résistante à l’érosion, les façades ont été creusées par l’eau et le vent, donnant l’impression d’une ondulation, comme si les falaises étaient cachées par un grand rideau de pierre. Une petite promenade sur un sentier balisé est nécessaire pour rejoindre le site.

Pour en savoir savoir plus : CLIQUEZ ICI

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Grotte de l’Aven Armand
Au sud de la Lozère, loin des grands centres, se trouve l’une des plus belles grottes de France. Après une descente de 100 mètres en funiculaire, les visiteurs arrivent dans une imposante salle souterraine abritant une forêt de 400 stalagmites, dont le plus grand jamais découvert, atteignant 30 mètres de haut. Elle porte le nom de son découvreur, Louis Armand, forgeron dans une ville voisine qui y descendit le premier en 1897. Qualifiée de « rêve des Mille et Une Nuits » par Edouard-Alfred Martel, l’un des fondateurs de la spéléologie moderne, les nouveaux aventuriers seront subjugués par ce lieu semblant irréel.

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Bécherel, la cité du livre
À l’est de la Bretagne, cette petite ville de moins de 1000 habitants est la plus grande concentration de métiers liés aux livres de France. Une initiative datant de 1986 avec l’installation de l’association « Savenn Douar » (le tremplin en breton), décidée à faire de la commune la première cité du livre en France. Au total, pas moins de quatorze librairies sont installées dans les maisons de granite et trois festivals annuels se déroulent à Bécherel en plus de l’important marché du livre qui se tient tous les premiers dimanches du mois. Un détour obligatoire pour les amoureux de littérature.

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Le Colorado provençal
Au cœur du Vaucluse, les ocres de Rustrel offrent un paysage riche par ses reliefs variés et très colorés, près de vingt teintes, allant du jaune au rouge foncé, ont été recensées sur les falaises environnantes. Surnommé le « Colorado provençal », en référence à l’État américain, célèbre pour ses déserts et canyons de même couleur, le site fut exploité pendant plus de 200 ans pour l’ocre, utilisée comme pigment dans la maçonnerie ou les beaux-arts. Étendue sur plus de 30 hectares, le site promet une balade étonnante à travers les galeries creusées par l’homme et les vallons escarpés du massif du Luberon, offrant un beau panorama sur la région.

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Le Palais idéal
L’histoire de ce monument est liée à celle de son unique bâtisseur : Ferdinand Cheval. Ce facteur de la commune de Hauterives, dans la Drôme, a travaillé seul pendant 33 ans pour construire cet incroyable édifice de pierre, décorée de nombreuses statues d’animaux, d’escaliers en spirale et de colonnes taillées. Achevé en 1912, le palais est inhabitable mais est devenu un site touristique majeur de la région. Il est également utilisé par la mairie pour accueillir des concerts. Après avoir terminé son chef-d’œuvre, Ferdinand Cheval va utiliser les dernières années de sa vie pour ériger un imposant tombeau dans le cimetière de la ville, où il repose depuis sa mort en 1924. Le palais a été classé Monument historique en 1964.

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Les Machines de l’île
Sur l’île de Nantes, de gigantesques machines métalliques sont installées sur le site des anciens chantiers navals. Capables de se déplacer, les visiteurs pourront profiter d’une balade à bord de l’emblème du lieu, un éléphant de douze mètres de haut qui offre depuis la terrasse installée sur son dos une vue superbe sur la cité des ducs. À côté, la visite des locaux de la compagnie, la Machine, à l’origine du concept, permet de se rendre compte du travail nécessaire pour construire de pareils engins avant de poursuivre la visite dans le carrousel des mondes marins, un manège de trois étages pouvant accueillir jusqu’à 300 personnes.

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Les rochers sculptés de Rothéneuf
Tout comme le Palais idéal, les centaines de statues taillées directement sur les rochers de la côte bretonne sont l’œuvre d’un seul homme : Adolphe Julien Fouéré, dit abbé Fouré. Sculpteur de passion, cet ecclésiastique, retiré à Rothéneuf près de Saint-Malo, entreprit, entre 1894 et 1907, ce travail colossal avant d’être frappé de paralysie, le contraignant à cesser toute activité. Au total, plus de 300 réalisations de taille très différentes, représentants aussi bien les personnes présentes dans l’actualité à cette époque, que les grandes figures de la région comme l’explorateur Jacques Cartier, ont été immortalisées dans la pierre.

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Gudelon--Gudelon

Le château fort de Guédelon
Depuis 18 ans, des dizaines d’artisans bâtissent un château médiéval au cœur de la forêt de Guédelon, dans l’Yonne, en utilisant les outils et techniques du Moyen-Âge. Épaulés par des historiens et des experts, ils travaillent sous le regard des milliers de visiteurs, venus chaque année assister à ce spectacle unique au monde. Le site a également un but éducatif, chaque artisan devant expliquer à qui veut l’entendre son métier, la manière de travailler de l’époque et les différentes étapes de la construction. Un véritable voyage ludique au temps des chevaliers.

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Les cavernes de Dénezé-sous-Doué
Une des grandes énigmes archéologiques de notre époque. Découverte une première fois au XVIIe siècle par un curé d’un village voisin, les caves ont été rapidement condamnées et oubliées sur la volonté de l’ecclésiastique, horrifié de voir des sculptures nues aux grimaces inquiétantes. Il faut attendre les années 30 pour que deux ethnologues de la région redécouvrent l’entrée des cavernes et son contenu. Datant probablement de la seconde moitié du XVIe siècle, une théorie avance qu’elles seraient des critiques politico-religieuses de la société française et notamment des catholiques, les cavernes des Pays de la Loire ayant servi de refuge pendant les guerres de religion, régulières à cette période. Néanmoins, le doute demeure et le mystère reste entier.

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Le musée Robert Tatin
Imaginées comme un lien entre les civilisations, les œuvres de l’artiste Robert Tatin sont imprégnées de références religieuses et de courants artistiques qu’il a pu découvrir lors de ses nombreux voyages. En 1962, il achète une maison ancienne près de Laval, en Mayenne, où il décide rapidement de faire un musée d’art naïf, destiné à accueillir ses créations. Un travail acharné qui va durer jusqu’à sa mort en 1983. Les visiteurs pourront découvrir « l’Allée des géants » ou encore le « Jardin des méditations » dans cette exposition à ciel ouvert.

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Plus grands mythes et légendes de France

Posté par francesca7 le 11 octobre 2015

 

legendes françaisesNombreuses sont les légendes, les contes et les mythes qui ont traversé l’Histoire de France et façonné le pays tel que nous le connaissons aujourd’hui. Occultes, effrayantes ou étonnantes, ces histoires sont autant d’énigmes mystiques et obscures à décrypter. Après vous avoir fait découvrir les mystères de Paris, Gentside vous propose sa sélection des mythes et légendes de France. 

 - Les 3000 menhirs de Carnac :

Si vous vous promenez dans la région de Carnac, en Bretagne, vous tomberez forcément sur les alignements mégalithiques, ces rangées de menhirs au nombre de 3000 qui ornent le paysage local. Erigés il y a plus de 6 millénaires, on ne sait toujours pas exactement par qui ni comment ces rochers ont été placés ici. On prétend que leur emplacement est lié à des rites funéraires sacrés ou bien destiné à l’observation des étoiles mais le mystère reste entier.

 - L’énigme des cavernes de Dénezé-sous-Doué :

 Situées dans le Maine-et-Loire, les cavernes sculptées de Dénezé-sous-Doué demeurent un grand secret. Composées de 400 statues taillées dans la pierre veillant autour d’un puits, on ne sait toujours pas qui est à l’origine de cette chambre souterraine. De simples tailleurs de pierre, des artistes contestataires, des guérisseurs invoquant de puissantes forces telluriques ? Les hypothèses sont nombreuses et les cavernes restent toujours une source d’interrogations.

 - Le mythe du château de Montségur :

Érigé en 1206 sur le point culminant de la montagne « Pog » par les cathares, le château de Montségur est un lieu entouré de légendes. Il a été en effet pendant longtemps considéré comme étant le château du Graal, une des pièces du trésor de l’église cathare enfoui dans la forteresse. On raconte également que chaque année, lors du solstice d’été, les rayons du soleil traversent le château et les quatre archères du donjon se voient alors alignées avec une précision millimétrique. Ce phénomène a laissé penser à l’existence d’un culte solaire voué par les cathares au sein du château.

- La bête du Gévaudan :

Tout le monde ou presque connaît la célèbre histoire de la bête du Gévaudan, ce monstre sanguinaire qui avait fait une centaine de victimes dans la région de la Lozère au XVIIIe siècle. Le mythe naît de plusieurs meurtres commis dans la province du Dauphiné. Dès lors, la panique saisit les habitants, l’imaginaire dépasse les faits et la légende voit le jour. Loup, monstre sauvage ou tueur en série, nombreuses sont les hypothèses avancées qui participeront à construire le mythe de la bête.

- L’énigmatique château du Plessis-Bourré :

 Si le château est célèbre, c’est avant tout pour les somptueuses fresques qui ornent le plafond de la salle des gardes. Véritables énigmes réalisées par un artiste inconnu, certains y voient un ciel alchimique qui abriterait en codes cryptés le secret de la pierre philosophale et de l’élixir de longue vie. 

 - Le comte immortel de Saint-Germain :

Très apprécié du roi Louis XV, le comte de Saint-Germain est un personnage énigmatique de l’histoire de France. Baroudeur polyglotte et très fortuné, on ne sait toujours pas comment il a pu amasser tant de richesses. Il aurait été une sorte de chimiste, fabriquant des cosmétiques et des pierres précieuses, mais personne n’a jamais su quelle était sa véritable activité. L’un des mystères qui entourent également son existence est son âge, qu’il dit lui même ne pas connaître. Des témoignages de l’époque racontent l’avoir rencontré à 50 ans d’intervalle le physique inchangé. A propos d’une histoire qu’il raconte, un domestique lui aurait répondu un jour : « Je n’en ai pas connaissance, Monsieur le Comte oublie qu’il n’y a que 500 ans que j’ai l’honneur de vous servir ».

- La légende de Carrouges :

Le château de Carrouges est une belle et grande demeure, dans l’Orne. La légende veut que le seigneur du château, Ralph, ait été surpris par sa femme dans les bras d’une autre, une fée d’une beauté sans pareil et aux pouvoirs envoûtants. Furieuse, la comtesse poignarda la jeune femme. La fée entreprit alors de se venger et de maudire la famille de Carrouges. Le lendemain du meurtre, Ralph fut découvert assassiné et une tâche rouge apparut sur le front de la comtesse. Par la suite, elle accoucha d’un fils marqué de la même tâche au front, et l’histoire se répéta pendant 7 générations.

- L’abbaye hantée de Mortemer :

 Depuis plusieurs siècles, on raconte qu’une femme hante les ruines de l’abbaye. Il s’agirait de Mathilde l’Emperesse, plus connue sous le nom de « Dame Blanche ». Fille d’Henri Ier d’Angleterre, elle aurait passé une partie de son enfance à l’abbaye mais, traumatisée de vivre à l’étranger, serait revenue hanter les lieux après sa mort. Plusieurs clichés de la Dame Blanche auraient été pris dans les années 90 et certains personnes affirment avoir senti une présence autour de l’abbaye.

images- Le mystère de Rennes-le-Château :

Le secret qui entoure Rennes-le-Château est certainement l’un des plus grands mystères historiques de France. En 1885, l’abbé Saunière investit le village et entreprend des grands travaux de rénovation dans son église. Il y aurait découvert un trésor et de mystérieux parchemins, qui expliqueraient son brutal changement de train de vie. L’abbé se met en effet à dépenser sans compter dans l’achat de terrains et de constructions dans son église. L’origine et l’existence du trésor sont à ce jour toujours inconnues. Il pourrait provenir du trésor des Templiers, ou encore du pillage d’anciennes tombes du cimetière. Ce curieux site attire en tout cas encore de nombreux visiteurs convaincus que le trésor y est toujours enfoui.

 - L’effroyable Barbe Bleue :

Gilles de Rais, aussi connu sous le nom de Barbe Bleue (en référence au conte de Charles Perrault) était un seigneur de Bretagne qui résidait au château de Tiffauges. Personnage énigmatique doté d’une fortune colossale qui s’adonnait selon la légende à l’alchimie et à des invocations diaboliques, il est condamné en 1440 pour avoir violé et assassiné plus de 140 enfants. C’est l’amalgame qu’on fit par la suite avec le monstre du conte de Perrault qui participera à construire le mythe de Barbe Bleue. 

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DEMONSTRATIONS SUCCESSIVES DE LA MORT

Posté par francesca7 le 28 février 2015

 

images (3)La relative discrétion du moment de la mort - qui, naturellement, n’exclut pas l’expression de la douleur - tient à l’importance accordée à l’essentiel, le sort de l’âme, après le séjour dans le monde mortel, qui est perçu comme la conséquence du péché originel. L’Au-delà est partagé, depuis le haut Moyen Âge au moins, entre deux espaces, le Paradis et l’Enfer. Mais un tel partage rend mal compte de la croyance - très répandue - aux revenants et, surtout, laisse planer une immense imprécision quant au sort réservé au commun des mortels - pas assez mauvais pour gémir en Enfer ni assez bon pour espérer le Paradis.

C’est probablement vers 1170 ou 1180, et dans le milieu des théologiens parisiens, que s’opère un glissement essentiel de l’idée de punition des péchés par le feu - le feu purgatoire - vers celle d’un lieu réservé, le Purgatoire. Presque aussitôt, vers 1200, apparaît un récit fort bien construit, le Purgatoire de saint Patrice, qui donne corps à la croyance et en propose une localisation précise : l’Irlande. L’invention de ce troisième lieu dote d’une remarquable efficacité la gestion ecclésiastique de l’Au-delà : elle sollicite la prière pour les âmes ; elle permet de proposer aux fidèles des « remises de peine » - les indulgences -, dont la vente finance les chantiers de construction ecclésiastiques ; enfin, le Purgatoire légitime l’espérance du salut en instaurant une sorte d’Enfer à temps, au lieu de la seule perpétuité.

Cette invention permet aussi d’insérer les revenants dans les pratiques admises, en en faisant des âmes du Purgatoire, que l’on peut « rencontrer ». C’est à cette époque que se développent les récits d’apparitions de revenants, le premier récit laïc connu datant du tout début du XIVe siècle, quand le sire de Joinville raconte très naturellement son entretien avec son maître, Saint Louis, qui lui est apparu.

Reste que le succès du Purgatoire est extrêmement lent à s’affirmer. Cette lenteur est compréhensible si l’on mesure l’ampleur et l’abstraction d’un changement qui touche un domaine essentiel de la culture. L’un des plus beaux récits ecclésiastiques de revenants, l’histoire du jeune Guillaume de Beaucaire, datée de 1211, raconte très opportunément la lutte entre le bon ange et le mauvais ange pour s’emparer de l’âme du défunt. Il évoque déjà le Purgatoire, mais hésite encore entre cinq lieux, l’Enfer et le Paradis étant pourvus chacun d’une sorte d’antichambre ! Aucun testament ne fait allusion à des prières pour les âmes du Purgatoire avant 1300, et, si dans le Midi la croyance en l’existence de ce lieu d’expiation se répand relativement facilement, d’autres régions, telle la Bretagne, ne s’y adaptent guère avant leXVIIe siècle.

De fait, l’écart reste important entre les théologiens parisiens et les pratiques populaires : le récit de la descente du Christ aux limbes - l’entrée de l’Enfer - autorise, par exemple, une confusion avec l’idée d’un rachat possible pour les damnés. De même, le culte de saint Michel exprime sans doute l’attente d’un destin réglé, au lendemain de la mort, grâce à la pesée des âmes pratiquée par l’archange, et qui est censée déterminer leur envoi au Paradis ou en Enfer. La géographie de l’Au-delà, de même, conserve des paysages populaires. Certe, la description du Paradis demeure assez floue, mais celle de l’Enfer associe couramment les images classiques du feu dévorant, des démons torturant et déchirant les damnés, à celles d’un univers glacé et humide tiré des récits irlandais ; on relève même, au moins jusqu’au XVIIe siècle, des visions beaucoup plus concrètes où, sous l’influence de la prédication populiste des moines mendiants, se retrouvent les divers responsables des malheurs populaires, tels que les seigneurs rapaces et les mauvais juges.

Les nuances, la lenteur de l’évolution et les quelques incertitudes ne doivent pas masquer le succès de cette nouvelle géographie de l’Au-delà, que la Réforme calviniste ne parvient pas à ébranler au XVIe siècle. On peut même penser qu’après la correction des abus les plus criants le rejet du Purgatoire et des indulgences par le calvinisme a joué un rôle dans la marginalisation de la Réforme : en effet, celle-ci rompt brutalement avec des pratiques bien établies, et ne leur substitue qu’une réponse trop intellectuelle en termes de prédestination. La richesse de la géographie de l’Au-delà permet désormais une souplesse telle que toutes les issues possibles y sont prévues ; elle légitime les prières, messes et dons, et étaie les prédications les plus optimistes comme les plus menaçantes.

La « crispation » sur la mort

Cet enrichissement des possibilités de discours est d’autant plus important qu’à partir du XIVe siècle la société et l’Église subissent de véritables traumatismes démographiques. La terrible peste noire de 1347-1348 inaugure une emprise endémique de la maladie qui ne prendra fin que vers 1640, avec un dernier regain spectaculaire à Marseille en 1720. La guerre de Cent Ans ouvre, quant à elle, un cycle de conflits qui se déroulent sur une grande partie du territoire de la France actuelle jusqu’au milieu du XVIIe siècle, avec les temps forts des guerres de Religion et de la guerre de Trente Ans. Les famines sévissent à intervalles réguliers, jusqu’à la terrible crise de 1693-1694, et leur hantise est encore nourrie au XVIIIe siècle par des alertes parfois sévères (en 1709, par exemple). Ces calamités contribuent évidemment à entretenir un taux de mortalité très élevé, mais qui doit être rapporté à l’aune d’un taux de natalité lui aussi élevé, si bien qu’il n’exclut pas des phases de croissance démographique. Plus que le taux de mortalité, ce qui frappe, c’est la soudaineté et la brutalité des ravages, généralement perçus comme des châtiments divins, qui rendent le public plus réceptif aux prédications religieuses.

blog-diagnosticDu XVe au XVIIe siècle, la mort occupe dans la culture une place sans égale qui, malgré l’importance du discours ecclésiastique, indique un déplacement des préoccupations de l’Au-delà vers le terme de la vie ici-bas. C’est alors qu’est diffusé le Dies irae, composé aux alentours de 1300 et porteur d’un message sans ambiguïté : « Souviens-toi, homme, que tu n’es que poussière, et qu’à la poussière tu retourneras. » À partir du milieu duXVe siècle se répand l’ars moriendi, l’« art » de bien mourir, qui confronte le lecteur aux perspectives concrètes de sa propre mort. Le message, abondamment reproduit grâce à l’essor de l’imprimerie, est rendu plus transparent encore avec sa transformation, dès 1490, en « art de mourir et de bien vivre », c’est-à-dire de vivre en se préparant à la mort, en se protégeant des tentations par la pensée de la mort. C’est au XVe siècle également que se propage le thème littéraire et plastique de la danse macabre, accouplement de chaque groupe social avec la mort, dans une danse fantastique qui égalise toutes les conditions et rappelle la vanité des choses d’ici-bas. Gravures sur bois, représentations scéniques et fresques murales - dont la plus célèbre est celle qui couvrait la galerie du cimetière des Innocents -, donnent à ce thème une résonance hallucinée. L’obsession de la mort trouve sans doute son expression littéraire la plus achevée chez François Villon, dont la Ballade des pendus témoigne d’un mélange de répulsion et de fascination devant les souffrances de l’agonie et la décomposition des corps.

Un moment estompée par le relatif optimisme des intellectuels de la Renaissance, cette sensibilité revient en force durant ce qu’il est convenu d’appeler la « période baroque ». À la fin duXVIe siècle et dans la première moitié du XVIIefleurissent une poésie qui joue souvent de manière très sombre avec la mort, et une peinture dont le thème - les vanités - renvoie au caractère éphémère et trompeur de la vie terrestre, de ses gloires et de ses plaisirs. La mort est également au centre d’œuvres auxquelles l’éloquence devait donner plus de force encore : en témoignent lesOraisons funèbres que Jacques-Bénigne Bossuet prononce à Paris dans les années 1660-1670, dans un environnement de pompes funèbres sans doute jamais dépassées. Et c’est encore sur la mort, figurée par un crâne, que médite, dans des toiles peintes sans doute par centaines au XVIIe siècle, la Madeleine pénitente.

Ces formes d’expression ne touchent, il est vrai, qu’un milieu restreint, lettré et aisé. Il est cependant permis de penser que la prédication en transpose l’esprit en direction d’un public beaucoup plus large : le missionnaire breton Michel Le Nobletz, au début du XVIIe siècle, fait méditer son auditoire sur une tête de mort. Une culture de la mort s’est également imposée : la publicité des exécutions capitales, leur nombre, l’inventivité des formes de supplices, en font des spectacles appréciés comme tels. Le cimetière est implanté au cœur des villages et des villes ; les ossements y traînent si fréquemment que les enfants et les animaux domestiques s’en emparent.

Une telle banalisation amène légitimement à s’interroger sur le sens réel et sur la véritable audience du discours ecclésiastique, qualifié de « terroriste », à juste titre, par l’historien François Lebrun. Même dans une région comme la Bretagne, où ce discours rejoint largement les préoccupations des fidèles et rencontre donc une grande adhésion, les habitants n’en persistent pas moins à attribuer à la personnification de la mort, l’Ankou, un rôle parfois plaisant, et même à en faire un gai compagnon. De même, les trépassés continuent en un sens à faire partie de l’horizon des préoccupations quotidiennes et à n’être considérés que comme une ultime classe d’âge : un manuscrit flamand du XVe siècle les montre alors qu’ils assistent un vivant - qui prie régulièrement pour eux, il est vrai -, et, au XVIIe siècle, les religieux qui gardent le sanctuaire de Sainte-Anne-d’Auray enregistrent avec un parfait naturel les récits attribuant à l’apparition d’un proche trépassé la décision de partir en pèlerinage. De telles observations suffisent à relativiser la représentation traditionnelle d’un peuple de fidèles terrorisés : même dramatisée, la mort n’est qu’une réalité de la vie parmi d’autres, et l’Église catholique elle-même commence d’ailleurs à diffuser largement, à partir du XVIIe siècle, la conception beaucoup plus optimiste de la belle mort chrétienne.

La mort paisible, des Lumières à nos jours

images (4)Tout en continuant à prêcher sur la mort pour le commun des fidèles, l’Église catholique offre une perspective plus sereine. L’abandon entre les mains de Dieu et la confiance en sa grâce apportent à des esprits d’« élite » un apaisement dont rend compte remarquablement l’ex-voto que Philippe de Champaigne peint en 1662 après la guérison « miraculeuse » de sa fille, religieuse à Port-Royal. La musique commence également à proposer une vision très apaisée de la mort, à l’exemple duRequiem presque joyeux que Jean Gilles compose vers 1700, et dont le succès ne se démentira pas tout au long du XVIIIe siècle. Pour les fidèles simplement pieux, l’idéal de la belle mort chrétienne présente un modèle relativement accessible, fondé sur la confession, la communion, la présence du prêtre lors des derniers instants, ainsi que le testament avec ses demandes de messes et ses legs pieux et charitables.

S’il prépare la voie à une conception plus paisible de la mort, ce modèle doit affronter la profonde évolution « matérielle » de la mort à partir duXVIIIe siècle, une « révolution démographique » liée à la disparition des grandes calamités. Les progrès qu’accomplissent les médecins des Lumières compensent, au moins dans les milieux aisés, les ravages causés par des épidémies telles que la dysenterie et la petite vérole, qui, désormais, touchent surtout les pauvres. Plus encore, ces progrès donnent la primauté au remède laïc, la médecine, sur le remède religieux, la prière. L’interdiction de toute sépulture dans les églises, le début de l’implantation des cimetières hors des villes, contribuent également, à la fin du siècle, à amorcer la dissociation entre la mort et la religion, que vient consacrer l’enregistrement des décès par l’officier d’état civil à partir de 1792.

Simultanément, les Lumières proposent une nouvelle conception de la mort, paisible, semblable à un long sommeil. C’est la philosophie qui inspire le décret que Joseph Fouché prend à Nevers en septembre 1793, faisant inscrire sur la porte du cimetière : « La mort est un sommeil éternel ». C’est le sens de la Marche funèbre que Giovanni Paisiello compose en 1797 à l’occasion de la mort du général Hoche et dans laquelle on peut déceler l’amorce de la mort romantique, bientôt larmoyante. C’est aussi le sens de l’introduction de la guillotine, qui témoigne du souci de dispenser une mort aussi douce que possible, à défaut d’avoir aboli la peine de mort : le débat sur ce thème, en 1791, constitue l’un des premiers affrontements nets, dans l’histoire de la France, entre une « droite », représentée par l’abbé Maury, et une « gauche », abolitionniste, dont Robespierre est l’une des principales figures. C’est également pendant la Révolution que se crée le culte des héros, une version laïque de la présence des trépassés dans la vie et de l’inspiration par l’ange gardien : il est donc significatif de relever le succès, officiel autant que populaire, de cultes comme celui de Marat, ou de très jeunes gens comme Bara et Viala, célébrés dans le Chant du départ.

La laïcisation est si profonde qu’elle résiste aussi bien aux guerres meurtrières de l’Empire qu’aux volontés de retour en arrière des souverains d’après 1815, et même au zèle conquérant de l’Église catholique triomphante du XIXe siècle. Encore faut-il en souligner l’inévitable lenteur : à la fin du XIXe siècle se déroulent toujours des cérémonies héritées du XVIIe siècle, telle la translation des ossements de l’ossuaire de Trégastel, dont le peintre Poileux Saint-Ange a laissé une description presque photographique. De même, la pompe funèbre ne disparaît des enterrements que bien après le milieu duXXe siècle. Ce ne sont pourtant là que des survivances.

L’Église catholique elle-même a pris beaucoup de recul par rapport aux excès du culte des morts. La presque langoureuse et, en tout cas, l’interminable mort de la Dame aux camélias (1848) indique déjà clairement les voies de l’avenir : l’important réside désormais, et de plus en plus, à mesure que se laïcise la société et que s’élève le niveau de vie, dans les moments qui précèdent la mort. Cette dernière se cache, peu à peu, au XXe siècle, à la maison de retraite, à l’hôpital, si bien que la médicalisation de la mort devient un enjeu de société, à la fin du siècle : à la tuberculose, longtemps mal soignée, ont succédé le cancer et le sida. C’est sur ce terrain que se situent les problèmes éthiques et sociaux, à propos du coût des traitements, de l’acharnement thérapeutique, de la mort assistée et, dans un autre registre, du suicide. Dans ce contexte, qui se double de l’apparition quantitativement importante d’un « quatrième âge », se développe le souci d’accompagnement des mourants, signe tragique de l’effacement de solidarités très anciennes.

Il n’en demeure pas moins qu’au lieu de nous préoccuper, comme au XIIIe siècle, de ce qui suit la mort, nous nous préoccupons aujourd’hui de ce qui la précède. La place sans cesse croissante des rites de la Toussaint, la générosité avec laquelle nous entretenons le culte des héros - monuments aux morts, noms de rue, « panthéonisation » -, indiquent peut-être que ce bouleversement culturel a laissé, sinon des remords, du moins quelques regrets.

 

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Histoire en Morbihan

Posté par francesca7 le 22 novembre 2014

 

440px-1852_Levasseur_Map_of_the_Department_Du_Morbihan,_France_-_Geographicus_-_Morbihan-levasseur-1852(Région Bretagne)

Des départements de la Bretagne, le Morbihan est celui qui offre le plus de souvenir de l’époque celtique. Son nom d’abord, qui est demeuré celtique (mor bihan, la petite mer) alors que tous les autres départements prenaient des noms nouveaux en laissant disparaître les anciens ; ensuite les nombreux monuments druidiques, ou. plutôt mégalithiques, dont il est parsemé, et qui semblent attester, selon certains historiens et archéologues, qu’il fut le siège principal du culte des druides.

D’autres pensent que ces monuments de l’âge de pierre, qu’à défaut de données plus précises on appelle aujourd’hui monuments mégalithiques, furent à l’origine répandus avec la même densité sur tout le sol de la France du nord, mais qu’à la suite des invasions, se dirigeant toutes de l’Orient à l’Occident, ils auront disparu avec les premières civilisations, et que leurs débris auront servi à la construction des habitations, des tombeaux mêmes des nouveaux venus : Francs, Suèves, Alains, Bourguignons, Vandales, Gots, Romains, etc. La Bretagne, qui par sa position à l’extrême occident de la France échappa à la plupart de ces envahisseurs, aurait naturellement conservé plus facilement ses monuments de l’âge primitif de l’homme.

A côté de Carnac, qui depuis longtemps jouit d’une réputation colossale en raison du nombre et de la dimension de ses menhirs, on peut citer aussi la lande du Haut-Brambien (lande de Lanvaux), par exemple (commune de Pluherlin). On compte ainsi plus de deux mille menhirs qui dépassent en grosseur ceux de Carnac. Menhirspeulvan, pierres droites,dolmens, tables de pierres, cromlechs, cercles de pierres, témènes, enceintes consacrées,tumulus, monuments de terre faits de main d’hommes, galgals, monticules formés uniquement de pierres de la grosseur d’un pavé, sans terre ni ciment, et sous lesquels on a souvent trouvé des grottes pleines de squelettes symétriquement disposés, d’armes, de vases de terre, routers, pierres branlantes, pierres percées où les paysans bretons superstitieux vont passer leur tête pour se débarrasser de la migraine, haches de pierre, qu’ils utilisent en les emmanchant dans une branche fendue qui, continuant de pousser et de grossir, se noue autour de la pierre tranchante d’une manière indissoluble ; tels sont les restes celtiques qu’on trouve dans le Morbihan. Nous allions oublier la langue, qui n’est pas le moins curieux de ces restes antiques, et que les paysans du pays parlent à peu près comme leurs ancêtres il y a deux mille ans.

Les Vénètes occupaient le Morbihan à l’époque de l’arrivée des Romains. Ce peuple, après s’être soumis à la première attaque, se repentit ensuite, prit les armes et opposa aux conquérants une des résistances les plus énergiques qu’ils aient rencontrées en Gaule. Il profita fort habilement de la disposition du sol, de cette disposition à laquelle le pays même devait son nom, c’est-à-dire des golfes nombreux par lesquels la mer a déchiré la côte, et qui forment une multitude de presqu’îles.

Les cités des Vénètes s’élevaient à la pointe de toutes ces péninsules dont la marée haute faisait autant d’îles inabordables aux troupes de terre. Lorsque les Romains avaient réussi, après de grandes peines, à s’emparer de quelqu’une de ces villes, ils ne tenaient pas pour cela les habitants, qui s’enfuyaient sur leurs vaisseaux avec tout ce qu’ils possédaient de plus précieux.

Les Vénètes avaient, en effet, une marine nombreuse, au moyen de laquelle ils entretenaient des relations fréquentes avec la Grande-Bretagne. Ils s’étaient rendus maîtres de la plupart des ports de cette côte et avaient imposé un tribut à tous ceux qui naviguaient dans leurs parages. Leurs vaisseaux de chêne, masses énormes, aux flancs épais, à la carène aplatie, à la proue haute comme une forteresse, aux voiles de peau, aux ancres pesantes, bravèrent d’abord les attaques des galères romaines comme elles bravaient le choc des flots dans les tempêtes.

Il fallut à César une tactique toute nouvelle. Il arma ses soldats de faux tranchantes placées au bout de longues perches avec lesquelles ils coupèrent les câbles des vaisseaux Vénètes. Ceux-ci, privés de l’usage de leurs voiles, masses inertes et immobiles, présentèrent un abordage facile et devinrent un champ de bataille où l’on combattit corps à corps. César avait rendu le combat naval semblable au combat de terre, et assuré la victoire aux Romains.

Ainsi se passa la dernière bataille livrée par les Vénètes, et pour laquelle ils avaient réuni dans le port de Dariorig (Dariorigum, que l’on croit être Auray) 220 navires. Les légions romaines sur les hauteurs, et le peuple de la ville sur les murailles, en contemplaient le spectacle. La plupart des Vénètes périrent dans les flots, les anciens de la cité dans les supplices ; le reste fut vendu à l’encan.

Le peuple du Morbihan a cessé depuis lors de former un corps de nation. Soumis aux Romains, il reçut en compensation de la servitude quelques avantages de la civilisation ; il vit son territoire sillonné par ces voies innombrables qui sont un des plus beaux titres de gloire des Romains.

Des recherches consciencieuses ont remis en lumière la plupart des voies romaines du Morbihan. On en trouve de toute grandeur, depuis 15 jusqu’à 70 pieds de large. Les landes, les lieux incultes et les forêts permettent de reconnaître fréquemment des tronçons de ces voies qui, au contraire, dans les lieux cultivés, ont la plupart du temps disparu sous les envahissements des propriétaires.

Ces voies retrouvées suivent en général une direction rectiligne, ce qui était au reste un caractère ordinaire des voies romaines, comme l’ont remarqué la plupart des savants qui se sont livrés à cette étude, comme l’observait déjà, chose curieuse, Beaumanoir dans sesCoutumes de Beauvaisis, au XIIIe siècle. Rencontrait-on une rivière, plutôt que de faire un détour, on construisait un gué artificiel. Ces routes s’offrent pavées de blocs de pierre bordés par d’autres blocs formant accotoirs. Sur les bords, à des distances de neuf ou dix lieues, on rencontre souvent des traces de stations ou mansions, qui marquaient les étapes des soldats romains et où ils trouvaient un abri et des magasins.

C’est ainsi qu’en 1835, un laboureur du village de Lescorno, près du bourg de Surzur, a découvert sur le bord de la voie romaine une pierre monumentale portant cette dédicace :Imperatori Caesari Piavonio Victorino Pio felici Augusto, et tout à l’entour des cendres entassées, des briques brisées, des vases en terre cuite, traces évidentes d’une station romaine. Quant à l’inscription, elle est très curieuse, puisqu’elle atteste la souveraineté d’un des successeurs de Posthumus dans les Gaules. Bien des noms de lieux rappellent la présence des Romains dans le pays : Voie (Via), Estrée, Estrelle, Estrac (Stratum), Les Millières (Milliarium), etc.

images (16)Ainsi l’occupation romaine fut aussi forte dans le Morbihan que dans le reste de la Gaule. Le commerce eut aussi quelque prospérité. La petite mer fut de nouveau visitée par les vaisseaux marchands sous son nouveau nom latin de Mare conclusum que lui donne César. On hésite toutefois à prononcer si César a désigné par là simplement le golfe du Morbihan, en avant de Vannes, ou l’espèce de bassin maritime formé par la presqu’île de Quiberon, les îles d’Houat et d’Hoedic, et qui reçoit la Vilaine.

Certains auteurs considèrent comme une colonie des Vénètes du Morbihan les Vénètes plus tard fondateurs de Venise, qui occupèrent le fond de la mer Adriatique. Après l’empire romain, l’histoire du pays qui nous occupe se confond avec celle des comtes de Vannes. Nous renvoyons à cette ville et à celles qui la suivent pour l’histoire ultérieure du département, qui, désormais, n’offre plus guère d’ensemble.

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Aux abords de la Rade de Brest

Posté par francesca7 le 6 septembre 2014

 

220px-Vue_cavalière_de_BrestEn raison de la remontée du niveau des mers après les dernières glaciations quaternaires, les cours d’eau, même les plus modestes, ont de larges et profonds estuaires dénommés rias ou abers, pénétrant profondément à l’intérieur des terres, les parties aval des anciennes vallées ayant été envahies par la mer lors de la montée des eaux consécutive au réchauffement climatique post-glaciaire : c’est ainsi que Landerneau, Daoulas, Le Faou, Châteaulin sont ou ont été des ports de mer et qu’aujourd’hui encore, l’influence des marées se fait sentir jusqu’au niveau de ces localités (sauf pour Châteaulin sur l’Aulne où l’aménagement de l’écluse de Guily-Glas à Port-Launay a justement été fait pour l’éviter). Le port de Brest est né dans la ria de la Penfeld, profitant lui aussi du tirant d’eau important malgré la modestie de ce petit fleuve côtier. Ce n’est qu’à partir duSecond Empire que progressivement le port s’est étendu en rade de Brest.

Depuis de nombreux siècles, Brest est un important port militaire. Ainsi, la rade de Brest possède de nombreuses installations militaires, telles que :

  • l’arsenal de Brest, au nord de la rade ;
  • la base opérationnelle (base sous-marine) de l’île Longue, au sud-ouest ;
  • l’École navale et le groupement des écoles du Poulmic, à Lanvéoc ;
  • le cimetière des navires de Landévennec.

On y trouve également nombre de vestiges de fortifications militaires et de vestiges des siècles derniers, comme les forts du Portzic, de la pointe des Espagnols, de la pointe de Lanvéoc, de lapointe de l’Armorique, de la pointe du Corbeau, les ducs d’Albe près de la pointe de l’Armorique et ceux qui ont servi de support à la construction de l’appontement pétrolier de Lanvéoc, la ligne de fortifications de Quélern…

De nombreux ports sont installés depuis longtemps sur le pourtour en particulier dans les estuaires et plus précisément les fonds d’estuaires qui étaient le lieu d’échange des charges routières et marines. Landerneau, au fond de la ria de l’Élorn en a tiré une grande richesse, dès le Moyen Âge, étant encore, en 1790, la deuxième ville la plus riche du département naissant (après Morlaix), en disputait le chef-lieu à Quimper. Brest n’était alors qu’un port militaire qui offrait peu de place dans le maigre estuaire de la Penfeld aux rares bateaux de commerce.
Ce n’est qu’au milieu du xixe siècle que le remblaiement de la plage de Porstrein permettra de créer des quais utilisant des tirants d’eau exceptionnels allant jusqu’à 20 mètres. On a d’ailleurs envisagé vers 1975 de créer un port spécifique aux énormes pétroliers géants sur la presqu’île de Plougastel. Châteaulin, situé dans l’estuaire le plus long, celui de l’Aulne a également été un lieu commercial très actif, car situé sur un carrefour sur un axe routier majeur reliant le Nord au Sud et ouvert sur de vastes territoires ruraux dans chaque direction.

L’Annuaire de Brest décrit ainsi en 1840 le service de la rade :

« [Pour la rade], les chaloupes partent de la cale aux vivres, à Recouvrance, le lundi et le vendredi de chaque semaine, de 2h à 4h du soir (…); le prix du passage ne s’élève pas au-dessus de 50 centimes. Elles se rendent aux lieux suivants : la côte de Plougastel depuis Saint-Jean, L’Hôpital, Daoulas, Le Faou, Landévennec,Lanvéoc, Le Fret, Rostellec, Quélern, Roscanvel, Camaret. Elles partent des mêmes lieux pour Brest, le lundi et le vendredi, de 4 à 5, 6, 7 ou 8 heures du matin. »

Le petites villes de Daoulas et du Faou gardent aussi les traces bâties d’un important trafic commercial médiéval sur leurs estuaires propres. Les ports de Crozon et de Lanvéocsont directement sur le rivage, mais ont été les points d’appui d’un important et ancien trafic de cabotage pour lesquels des bateau de charge à voile ont été développés. Ce cabotage bénéficiait donc de nombreux lieux d’atterrage d’une grande sécurité sur une très vaste superficie. Les produits transportés étaient essentiellement des produits agricoles et des matériaux de construction (pierre à bâtir, sable, maërl, chaux, bois) et ce trafic a été stimulé par l’ouverture du Canal de Nantes à Brest en 1858 en permettant à des péniches de remonter et descendre dans tout le centre de la Bretagne. Le transport des passagers complétait les charges, car, à la belle saison, il permettait d’éviter de longs déplacements sur des routes souvent de mauvaise qualité.

La rade abritait autrefois en raison de sa configuration une grande diversité d’habitats naturels, une productivité biologique et une biodiversité très élevée. Elle comprend encore des sites d’importance communautaire européenne pour les oiseaux, plusieurs réseaux d’habitats et de corridors biologiques sous-marins et littoraux importants, qui ont été très affectés par les activités humaines pour la partie nord-ouest, mais qui ont justifié le classement d’environ la moitié de la rade en zone Natura 2000.

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Une étude a porté sur l’incidence des cancers des enfants (de 1991 à 2005) autour de la rade, en raison de la proximité d’une base de sous-marins. Un excès d’incidence des leucémies existe dans le Finistère, dû à un excès en 2000-2001 à Brest (qui évoque une cause environnementale ponctuelle dans le temps), sans qu’on ait pu l’associer aux sites nucléaires de défense. L’incidence de tous les cancers (hors leucémie) a également augmenté sur la totalité du Finistère de 1999 et 2004, mais pas localement ; ni dans la rade de Brest ni à Brest.

La rade est également victime des séquelles de guerre et en particulier des séquelles des vagues de pollutions que la rade a connues lors de la Première ou de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945). Les pollutions relictuelles liées aux munitions immergées ou non explosées peuvent s’aggraver avec les premières fuites massives, que les experts prédisent dans les années 2000-2010.

La rade abrite encore quelques petits herbiers de zostères (équivalents atlantiques des posidonies de Méditerranée). Ces prairies sous-marines sont peu profondes, dont l’une àKernisi découvre même à marée basse, ce qui est devenu exceptionnel dans le Finistère. Les ancres et leurs chaînes ainsi que les corps-morts et certains matériels de pêche dégradent ces herbiers.

Les zostères sont à la fois abri, zone de frayère et de nutrition, nourricerie pour de nombreuses espèces, constituant un habitat irremplaçable pour certaines et alimentant lalaisse de mer. Elles sont notamment l’habitat exclusif de l’hippocampe, qui régresse à la même vitesse que les herbiers.

La « Légende des Sept-Saints » concerne sept enfants qui auraient erré en rade de Brest de Landévennec, au Faou et à Daoulas, et parvenus jusqu’à Brest. La première paroisse de Brest leur fut consacrée (paroisse des Sept-Saints). Le texte intégral des différentes versions de cette légende est consultable.

La rade de Brest est une grande baie de 180 km² située dans le Finistère en France. Elle est reliée à l’océan Atlantique, nommé à cet endroit la mer d’Iroise, par un passage large de 1,8 km qui se nomme le goulet de Brest.

Ce très grand plan d’eau est navigable toute l’année.

 

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Arts et culture de Bretagne

Posté par francesca7 le 13 juillet 2014

 

images (13)Façonnée pendant des siècles à l’écart des grands mouvements artistiques du fait de son enclavement péninsulaire, la Bretagne n’en a pas moins intégré des influences venues d’ailleurs grâce à son exceptionnelle façade maritime ouverte sur le monde. L’isolement a favorisé l’expansion de la religiosité et son cortège de richesses architecturales et coutumières, les soucis défensifs ont produit des villes et des ports fortifiés, mais le commerce maritime a aussi importé de nouveaux dessins pour les broderies… Entre l’enclos paroissial, particularité régionale, la forteresse et la mer, les Bretons se sont constitué une culture originale et se sont illustrés dans différents arts et artisanats. De nos jours, ce dynamisme artistique transparaît non seulement dans l’intérêt porté aux arts plastiques, mais aussi dans le domaine littéraire, avec quelques auteurs d’envergure nationale.

L’architecture bretonne peut paraître austère et massive au premier coup d’œil. Sa dureté doit beaucoup à la principale matière première des édifices régionaux : le granit. Le socle du Massif armoricain a été pioché avec pugnacité pendant des siècles par les Bretons, qui ont su à merveille marier la rudesse du matériau avec celle de leur paysage.

Villes et villages

Flâner dans les vieux quartiers fait partie des charmes de la Bretagne. Il n’est guère de villes ou de bourgs qui n’aient conservé intactes des rues entières, ou tout au moins des maisons anciennes, généralement magnifiquement restaurées.

Vieilles maisons

L’architecture traditionnelle des villes et des campagnes bretonnes est bien plus diverse qu’on ne l’imagine au premier abord. Au détour des villages, on croise de petites maisons de pêcheurs frappées d’une ancre de marine, des fours à pain voûtés de briques, des moulins à marée à proximité des abers, des fermes massives aux toits de chaume ou d’ardoise, en pierres apparentes à l’intérieur des terres, parfois enduites dans les régions côtières pour les protéger de l’air salin. Disséminées au bord des routes, ces curiosités ne peuvent être envisagées d’un seul coup d’œil. Si l’on veut découvrir l’archétype du village breton, il faut se rendre à Locronan, dont l’ensemble de belles maisons cossues forme un patrimoine d’une valeur exceptionnelle.

Dans les villes, le granit est bien sûr à l’honneur, mais on rencontre aussi du schiste, du grès ou du pisé (une maçonnerie de terre argileuse), ou encore une combinaison de matériaux qui rythment très élégamment le paysage urbain de villes comme Vitré ou Morlaix. Sans être rares, ces habitations ne sont pas légion. De nombreuses maisons médiévales à pans de bois ont en effet disparu dans les grands incendies du 18 e s., comme celui de Rennes en 1720. Aussi les Bretons soignent-ils avec amour celles qui ont survécu, d’autant plus qu’à partir de la fin du 16 e s. chaque terroir se singularisait par un type d’architecture propre. Au 18 e s., à la suite d’édits interdisant le bois dans la construction, des hôtels particuliers en pierre ont remplacé ces belles demeures à détails gothiques, par trop inflammables. Les villes étant souvent closes par des murailles, il fallait aussi construire en hauteur pour trouver de la place. Apparurent alors des bâtiments classiques aux lignes plus sévères, mais qui ont toutefois su conférer un cachet élégant aux grandes villes de l’Ouest.

images (14)Les malouinières

À la fin du 17 e s. et au 18 e s., les armateurs de St-Malo s’étant considérablement enrichis, des gentilhommières fleurirent dans cette campagne que l’on nomme le « Clos-Poulet », au sud-est de la ville. Bien qu’elles ne soient pas toutes de mêmes dimensions, elles présentent une architecture homogène : cheminées élancées, toits à pente raide percés de lucarnes, façades crépies de blanc, parements de granit. Une particularité locale à remarquer si l’on visite la cité des corsaires.

Forteresses et châteaux

Le granit breton est un matériau sévère qui ne vieillit pas. N’étaient les lignes générales et le mode de construction qui permettent de les différencier, il ne serait guère possible de donner un âge aux monuments. Si l’on excepte les forteresses , on trouve peu de châteaux importants en Bretagne, contrairement aux édifices religieux. Cette répartition traduit parfaitement le caractère de la population dont tous les efforts artistiques furent dédiés à la religion. On peut néanmoins encore admirer aujourd’hui de beaux exemples de fortifications et de châteaux.

St-Malo et Guérande ont conservé la totalité de la ceinture de pierre qui les enserrait. De beaux exemples de remparts se rencontrent aussi dans des localités telles que Vannes, Concarneau et Port-Louis. Parmi les plus importantes forteresses, celles de Fougères et de Vitré sont particulièrement bien préservées. Dinan etCombourg ont leurs châteaux forts encore debout, tandis que Suscinio et Tonquédec offrent des ruines imposantes. La sentinelle avancée du fort La Latte occupe un site magnifique. Et si les édifices mi-forteresses mi-palais, tels Kerjean , Josselin ou le château des ducs de Bretagne à Nantes n’abondent pas, c’est que la noblesse bretonne était pauvre. On le voit, la diversité est au rendez-vous, qui ne tient pas même compte des incalculables manoirs-fermes des gentilshommes campagnards qui, sans renoncer à leur rang, n’hésitaient pas à cultiver leurs terres comme des paysans.

Architecture technique

Moulins à marée

Les moulins à marée existent au moins depuis le 12 e s. Très présents en Bretagne, notamment le long des rias et des fleuves soumis à de très forts marnages comme la Rance, ils sont particulièrement abondants dans le Morbihan. Comme leur nom l’indique, ces moulins ne pouvaient fonctionner sans les marées. Accolés à une digue, ils accumulaient de l’eau dans une réserve pendant les phases montantes de la marée. Au reflux, le retrait d’une simple vanne permettait d’actionner la roue et de moudre le grain. En période de mortes-eaux, les marées ne suffisaient pas à donner du travail à temps plein au minotier, qui construisait alors, sur une butte proche, un moulin traditionnel. D’allure austère et massive, les moulins à marée, aussi appelés moulins à eau bleue, constituent un superbe exemple d’architecture fonctionnelle bretonne. Comme pour leurs collègues à vent, c’est l’arrivée du chemin de fer, de l’automobile et de la mécanisation qui a eu raison de leur activité. Les images (15)derniers ont tourné jusque dans les années 1960.

Phares

Les constructeurs de phares ont dû faire face à des contraintes spécifiques pour élever les 50 édifices que compte la Bretagne (soit le tiers des phares français).

Les premiers critères de construction sont d’abord techniques. La portée géographique est induite par la rotondité de la terre. Plus un phare est haut, plus la rencontre du faisceau lumineux avec l’horizon est éloignée : le marin aperçoit le feu de plus loin. La portée lumineuse dépend avant tout de la puissance de la lampe, mais aussi de la composition de l’atmosphère qui se dégrade de nuit ou par temps pluvieux ou brumeux. Si la hauteur d’un phare est donc déterminée en fonction de la portée voulue (3 m de haut = 3,6 milles, 30 m = 11,5 milles, 100 m = 21 milles), sa forme l’est par l’endroit où il se trouve.

Sur terre, les phares sont presque toujours de forme carrée. En mer, ils sont systématiquement de forme cylindrique, de manière à subir le moins possible la pression que leur infligent les vagues et le vent. Pour admirer certains des plus beaux phares français, nous vous recommandons la Route des phares et le Chemin des phares, qui empruntent les routes et les sentiers côtiers de Brest à Brignogan. Les plus beaux phares de Bretagne y sont concentrés, dont le phare des Pierres Noires (6 milles au large de la pointe St-Mathieu), peint en rouge et blanc, et le monumental phare de l’île Vierge (proche de Plouguerneau), le plus grand édifice de ce type en Europe grâce à ses 77 m.

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Les châteaux de la Loire

Posté par francesca7 le 15 mai 2014

 

Château de Cheverny

Château de Cheverny

Avant de se couvrir de magnifiques et luxueux châteaux de plaisance bâtis par les rois de France et leurs courtisans, la région comptait nombre de donjons et forteresses réputés imprenables. Mais rares sont ceux qui ont gardé intacte leur architecture d’origine : du Moyen Âge au 19 e s., il y en a donc pour tous les goûts…

Des donjons…

À l’ époque mérovingienne , les forteresses rurales résultent souvent de la mise en défense d’anciennes villaegallo-romaines ou de la réoccupation de sites de hauteur (Loches, Chinon). Ce type de construction subsiste sous les Carolingiens, mais la menace normande entraîne une vague de fortification.

Le château à motte (10 e s.) est une tour de bois de plan quadrangulaire bâtie au sommet d’une levée de terre, entourée d’une palissade et précédée d’un fossé. Le seigneur, sa famille, le chapelain et quelques gardes habitaient la tour. Dans les maisons de la basse-cour (délimitée par un fossé et par une levée de terre surmontée d’une palissade) vivaient la garnison, les artisans, les valets ; étables, écuries, granges, fours et parfois un oratoire venaient s’y ajouter. La reconstitution de St-Sylvain-d’Anjou permet de se faire une excellente idée de ce qu’étaient ces premiers châteaux. Le 11 e s. voit apparaître les premiers châteaux en maçonnerie. Les donjons de Loches, de Langeais, de Montbazon, de Chinon (Coudray), de Beaugency en sont de remarquables spécimens. La rivalité des comtes de Blois et d’Anjou a multiplié les constructions de donjons en pierre dans la région. Le comte d’Anjou Foulques Nerra en a été un grand bâtisseur. Le donjon du 12 e s.domine une basse-cour protégée par une enceinte extérieure en pierre, progressivement flanquée de tours et de tourelles.

… aux châteaux forts

Au 13 e s. , sous l’influence des croisades et du perfectionnement des techniques d’attaque, d’importantes innovations apparaissent. Le château se rétrécit et multiplie les organes défensifs en s’efforçant de supprimer les angles morts. L’enceinte se hérisse de tours, et le donjon est étroitement incorporé à l’ensemble. Donjons et tours adoptent un plan circulaire. La base des murs s’élargit ; la profondeur et la largeur des fossés augmentent ; les dispositifs de tir s’améliorent : archères de type nouveau, mâchicoulis en pierre, plates-formes, bretèches, etc.

Les églises et les monastères, les villes et certains villages n’ont pas échappé au mouvement général de fortification, surtout pendant la guerre de Cent Ans.

Sur le plan militaire, le 14 e s. apporte des améliorations de détail : le donjon s’engage dans la masse des bâtiments ; parfois il disparaît, l’ensemble se réduisant alors à un grand corps de logis rectangulaire défendu par de grosses tours d’angle. L’entrée, ouverte entre deux tours semi-circulaires, est protégée par un ouvrage avancé (barbacane) ou par un châtelet autonome. Les courtines se haussent désormais jusqu’à la hauteur des tours.

Au 15 e s. , un toit pointu, en poivrière, coiffe le dernier étage. Vers le milieu du siècle, l’artillerie royale devient la première du monde. Aucune forteresse ne résiste à la bombarde et l’architecture militaire subit une complète transformation : les tours deviennent des bastions bas et très épais, les courtines s’abaissent et s’élargissent jusqu’à 12 m d’épaisseur.

La région présente un cas assez exceptionnel avec le château de Brézé. Un remarquable ensemble troglodytique, protégé par de profondes douves sèches, a été créé au 15 e s. pour accueillir une garnison de 500 hommes. Il a été utilisé par les troupes du Grand Condé.

Palais Renaissance

Au 16 e s. , les préoccupations esthé­tiques et de bien-être atténuent l’aspect militaire des châteaux. Fossés, donjons, tourelles ne sont conservés qu’à des fins de prestige. Le toit très aigu, hérissé de cheminées sculptées, couvre des combles spacieux, éclairés par de hautes lucarnes monumentales. Alors qu’auparavant on réduisait les ouvertures, points vulnérables par excellence, les fenêtres se font désormais larges et sont encadrées de pilastres.

L’escalier monumental à rampes droites, voûté en caissons et axé au centre de la façade, se substitue à la tourelle d’un escalier à vis masqué. Les artistes italiens en créent de nouveaux modèles, à vis superposées (Chambord), à volées droites et plafonds à caissons (Chenonceau, Azay-le-Rideau, Poncé).

Dans la vaste cour d’honneur, une galerie – nouveauté venue d’Italie à la fin du 15 e s. – apporte une touche d’élégance. Seule construction tradition­nelle, la chapelle continue à utiliser la voûte d’ogives et le décor flamboyant. L’apport italien apparaît surtout dans l’ornementation en faible relief.

Plutôt que de modifier leur précédent château, certains propriétaires ont fait le choix de juxtaposer des ailes aux façades très différentes. C’est en particulier le cas aux châteaux de Blois et du Lude.

À la façade extérieure François I er du château de Blois, Dominique de Cortone (1470-1549), dit le Boccador (« Bouche d’Or »), a cherché à imiter la « travée rythmique », alternance de baies, de niches et de pilastres, inventée par Bramante. À Chambord et au Lude, le décor s’épure sous l’impulsion de maîtres locaux, tel Pierre Trinqueau.

Du classique 17e s. aux fantaisies du 19e s.

Après le départ de la Cour pour l’Île-de-France, de hauts personnages continuent d’élever de beaux édifices, comme le château de Brissac (ajouts du 17 e s. sur une forteresse médiévale), marqué par l’alternance des matériaux, ou la ville et le château de Richelieu (détruit), qui annoncent Versailles. Les artistes viennent désormais de Paris. Cheverny est l’exemple même de la belle demeure classique, assez sévère extérieurement, avec une symétrie rigoureuse. Citons aussi l’aile Gaston-d’Orléans du château de Blois, le château de Craon.

Le 19 e s. est une période particulière­ment propice à la construction de châteaux tant dans les Pays-de-la-Loire qu’en Sologne : les classes dirigeantes s’y font bâtir ou rebâtir châteaux et manoirs, autour desquels elles viennent chasser.

Néo-Renaissance, néogothique, néoclassique ou totales réinterprétations sont les styles adoptés pour ces milliers de constructions, au confort plus adapté à la vie moderne, ce qui explique que beaucoup restent habitées aujourd’hui.

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Château des Réaux

 

L’expression châteaux de la Loire regroupe sous une même appellation un ensemble de châteaux français situés dans le val de Loire. Ils ont la particularité d’avoir été, pour la plupart, bâtis ou fortement remaniés à la Renaissance française, à une époque où la cour des rois de France était installée dans cette région.

La notion de châteaux de la Loire revêt principalement une acception touristique, liée à cette exceptionnelle densité de monuments à visiter. Il n’existe ainsi aucune liste exhaustive des châteaux dits « de la Loire ». Ils sont généralement circonscrits aux anciennes provinces d’Anjou, de Touraine et d’Orléanais, mais certains auteurs étendent le domaine des châteaux de la Loire jusqu’aux portes de Nantes, dans l’ancienne province de Bretagne, et d’autres jusqu’à Nevers.

 

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L’Economie Bretonne

Posté par francesca7 le 28 mars 2014

illu-icones

Malgré un net recul, l’agriculture et la pêche ont encore toute leur place dans l’économie bretonne. Parallèlement, une activité industrielle performante s’est développée autour de secteurs tels que l’agroalimentaire (premier secteur industriel breton), l’automobile, la construction navale et les télécommunications (deuxième pôle national). Un dynamisme qui attire un nombre croissant d’entreprises de haute technologie, pérennisant sur place les formations supérieures des universités et des grandes écoles.

Agriculture

Comptant près de 38 000 exploitations, l’agriculture conserve toute son importance en Bretagne, avec des produits phares comme le chou-fleur, l’artichaut, le porc ou la volaille. Sa capacité d’adaptation et son besoin d’innover en permanence lui permettent d’être aujourd’hui la première région agroalimentaire d’Europe.

Plus d’une exploitation bretonne sur deux fait de l’élevage de bovins et 15 % sont orientées vers l’élevage granivore (porcs et volailles). Sur le plan national, la Bretagne se situe au premier rang en produisant 21 % du lait, 25 % des veaux, 63 % de la viande porcine, 42 % des œufs et 35 % des volailles de chair.

Elle est aussi une région légumière avec les primeurs cultivés en zone côtière sur le littoral nord. En 2007, elle a produit plus de 80 % des choux-fleurs et des artichauts français, 30 % des petits pois et haricots verts et 25 % des tomates.

Avec l’application de la politique agricole commune et des nouvelles réglementations pour préserver l’environnement, il est vrai que l’agriculture bretonne a connu une transformation sans précédent. Depuis les années 2000, le nombre d’exploitations a chuté de 26 % du fait de la mondialisation des marchés et de la concurrence des pays émergents.

C’est pourquoi aujourd’hui les agriculteurs locaux misent avant tout sur la qualité de leur production, avec notamment l’émergence de l’agriculture biologique qui attire un nombre croissant d’exploitants depuis plusieurs années.

Pêche

vlcsnap-2014-03-27-17h56m05s165Qu’ils pratiquent la pêche côtière, la pêche hauturière, la grande pêche ou la pêche aux crustacés, les marins bretons ont su s’adapter aux techniques les plus modernes, et la Bretagne reste la première région française pour la pêche (près de 45 % des poissons « français » y sont pêchés). Pourtant, si l’activité est d’une importance économique et sociologique cruciale, le nombre de navires a chuté de moitié en trente ans, passant de 3 500 à moins de 1 600 immatriculations. Confrontée au cadre réglementaire strict de l’Europe, à des problèmes de ressources et à un renouvellement de sa flotte, la pêche en mer ne cesse de régresser, faisant craindre aux 9 000 marins concernés la perte de leur emploi. Les nouvelles méthodes de pêche ou la valorisation du poisson apparaissent comme des pistes de réflexion pour sauver la profession du naufrage.

Paradoxalement, la pêche artisanale se porte plutôt bien grâce au dynamisme de petits patrons qui réagissent très vite aux nouvelles interdictions et aux quotas qui changent sans cesse.

La pêche côtière

Sole, turbot, raie, bar, dorade, crustacés, mollusques… faites votre choix ! Pour la coquille St-Jacques vous ne pourrez éviter l’escale à St-Quay-Portrieux, où débarquent les pêcheurs de la baie de St-Brieuc, l’un des gisements de coquilles les plus riches des côtes françaises. La production est toutefois loin de toujours répondre aux besoins locaux : une ville comme St-Brieuc est approvisionnée en partie par Lorient. Sur le littoral atlantique, la pêche à la sardine, semi-industrielle, constitue une activité saisonnière de juin à septembre, mais la pêche y est avant tout l’affaire d’artisans qui se focalisent sur des espèces nobles : langoustines, soles, lottes, bars…

La pêche hauturière

S’opposant au cabotage, la pêche de haute mer est pratiquée des côtes islandaises aux côtes africaines et représente la principale activité des grands ports. Le thon est pêché à la traîne ou à l’appât vivant dans le golfe de Gascogne, à la senne tournante le long des côtes africaines. La pêche au thon blanc (germon), de juin à octobre, débute entre le Portugal et les Açores et s’achève au large des côtes irlandaises. Le thon tropical (albacore ou listao) est pêché par une trentaine de grands thoniers-congélateurs armés à Concarneau et basés en Afrique-Occidentale car les pêches se concentrent au large de la Côte-d’Ivoire.

La grande pêche

Elle désigne la pêche à la morue, pratiquée sur les bancs de Terre-Neuve, du Labrador et du Groenland. Elle fit autrefois la célébrité de Paimpol et de St-Malo, mais, aujourd’hui, l’essentiel des prises se fait à partir de St-Pierre-et-Miquelon. Les chalutiers actuels sont de véritables usines, équipées d’installations de filetage mécanique et de congélation.

La pêche aux crustacés

Surtout pratiquée sur les côtes rocheuses à l’aide de casiers ou de nasses, elle s’est aussi développée un temps dans les eaux exotiques. Les langoustiers-congélateurs de Camaret et Audierne, équipés de viviers et d’installations de congélation, partaient en effet pour plusieurs mois, sur les côtes de Mauritanie notamment. Mais cette pêche lointaine s’est éteinte à la fin des années 1980.

Autres ressources de l’Océan

Aquaculture et conchyliculture


Dans les années 1970, on prédisait à l’aquaculture marine un avenir enthousiasmant. Trente ans plus tard, la filière est en crise. En eau douce, grâce aux truites fario et arc-en-ciel, la production bretonne de l’aquaculture dite « nouvelle » se situe tout de même au deuxième rang français, après l’Aquitaine.

Du côté de la conchyliculture, l’élevage des huîtres (ostréiculture) et des moules (mytiliculture) constitue une activité importante en Bretagne. Grande productrice d’huîtres plates appelées « belons », avec 1 500 tonnes par an, la région a aussi développé ses parcs d’huîtres creuses (fines de Bretagne), notamment dans la baie du Mont-St-Michel et plus précisément à Cancale. La production annuelle d’huîtres est de 43 500 tonnes, soit 34 % de la production française. Quant aux moules de bouchot, elles sont cultivées de la baie du Mont-St-Michel à la baie de St-Brieuc, et dans l’estuaire de la Vilaine. En 2005, la production de moules dans la région représentait 34,5 % de la production nationale, avec près de 1 530 élevages.

Les conserveries

C’est Fouquet, ministre de Louis XIV, qui encouragea la mise en baril des poissons, méthode qui supplanta peu à peu la salaison et le séchage. Au début confite dans l’huile, la sardine a bénéficié du procédé de mise en conserve élaboré en 1810 par Nicolas Appert. Cette industrie, qui a beaucoup souffert de la concurrence des pays du tiers-monde, est principalement localisée dans la presqu’île de Quiberon et dans les ports de Douarnenez et Concarneau, où quelques entreprises artisanales continuent de travailler en partie avec des pêcheurs bretons. D’autres établissements à St-Quay-Portrieux profitent des excédents saisonniers de matières premières pour utiliser des produits bretons. Mais ces pratiques sont désormais minoritaires.

Recherche et innovation

La recherche, tant privée que publique, constitue une activité essentielle en Bretagne, classée 6 e région française pour la 

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création d’entreprises innovantes et 4 e région française pour les dépôts de brevets. Elle s’articule autour de quatre pôles majeurs : Rennes, Brest-Quimper-Roscoff, St-Brieuc-Lannion et Lorient-Vannes. Les deux grandes villes universitaires sont Rennes et Nantes (même si cette dernière ne fait pas partie de la région Bretagne). La création de L’Université européenne de Bretagne en 2007 a permis de regrouper l’ensemble des acteurs universitaires, des écoles d’ingénieurs et des organismes de recherche. Véritable pôle de recherche et d’enseignement supérieur, elle concourt à renforcer la visibilité internationale des équipes de recherche et de l’offre de formation en Bretagne.

Les technologies de l’information et de la communication bénéficient également d’une implantation privilégiée qui s’appuie sur le partenariat entre les formations universitaires, les grandes écoles (Enst, Supelec, Enssat et Insa rien qu’à Rennes) et les industriels dominant le secteur. Ces entreprises sont organisées en pôles autour de grandes villes comme Rennes (Mitsubishi, Canon, Motorola), Lannion (Orange, Alcatel, Siemens) ou encore Brest avec Thalès. Le secteur emploie 42 000 personnes environ, dont 15 000 dans la recherche et développement.

Enfin, les sciences et technologies de la mer tiennent aussi une place prépondérante, grâce notamment au pôle européen de la recherche marine de Brest, qui a vu s’implanter l’Ifremer et le CNRS.

Technologies de l’information et de la communication

La Bretagne a acquis une réputation mondiale dans le domaine des TIC, du fait, notamment, des innovations majeures qui sont sorties de ses laboratoires publics et privés. Elle emploie 42 000 personnes environ regroupées autour de trois pôles, Lannion, Rennes et Brest, où ont vu le jour des technologies et des normes telles que le JPG, le MPG ou encore le MP3. Ce formidable potentiel de développement permet d’aborder l’avenir plutôt sereinement, notamment avec le développement du pôle de compétitivité Images et Réseaux, qui travaille sur le futur de la télévision numérique terrestre et de la TV 3D sur réseaux fixes et mobiles.

Pour favoriser l’accès d’un large public aux nouvelles technologies, 400 communes, regroupées dans le réseau « Cybercommunes », proposent depuis 1998 des espaces multimédias ouverts à tous, où des animateurs accueillent et guident le public. Ce réseau permet à chaque Breton de s’initier à l’informatique et à Internet à moins de 20 km de chez lui.

Industrie

Les chantiers navals

Bien qu’ayant perdu en dix ans plus du tiers des effectifs, la construction navale reste le quatrième secteur industriel en Bretagne et représente encore 4 % de l’emploi. Ce secteur sinistré pendant des années regroupe les chantiers de construction et de réparation navale militaires et civils, au service de la pêche, de la plaisance, de l’océanographie et du transport de passagers.

Avec les Chantiers de l’Atlantique à St-Nazaire, un site d’envergure mondiale capable de mettre en chantier des navires de 500 000 t, la construction navale s’est tournée vers la production de porte-conteneurs, de plates-formes de forage et de navires de croisière ; l’année 2003 restera dans les annales avec la construction du plus grand paquebot du monde, le Queen Mary 2 . C’est grâce à ce secteur de prestige que les chantiers ont pu prouver leur dynamisme et leur savoir-faire.

Le secteur automobile

L’implantation de Citroën dans l’agglomération rennaise dans les années 1960 a entraîné l’essor de l’industrie automobile en Bretagne autour d’un important réseau d’équipementiers et de sous-traitants. La filière Véhicules Bretagne se distingue par son expérience et son savoir-faire dans le domaine du véhicule spécifique et dédié. L’activité est très concentrée, notamment avec l’usine PSA (Peugeot Citroën) à Chartres-de-Bretagne employant 80 % des effectifs du secteur. Si on y ajoute les équipementiers, la zone d’emploi de Rennes concentre 88 % des effectifs bretons.

Ce secteur est aujourd’hui fortement soumis à la concurrence internationale et aux aléas de la conjoncture. Dans un contexte économique difficile, les industriels et équipementiers installés dans la région cherchent non plus seulement à accroître leur compétitivité mais aussi malheureusement à rationaliser leurs coûts de production.

Transports

La Bretagne est traversée par deux axes rapides qui aboutissent à Brest. La N 165 longe le littoral sud au départ de Nantes et rejoint Brest en passant par Vannes, Lorient et Quimper. Au nord, la N 12 aboutit à Brest après un long périple depuis le parvis de Notre-Dame à Paris, en desservant au passage Rennes, St-Brieuc, Guingamp et Morlaix. Sur ces deux axes, le trafic a augmenté de 20 % entre 1997 et 2004. Aujourd’hui, la priorité est à la desserte est-ouest avec l‘achèvement de la mise à deux fois deux voies de la N 164.

L'Economie Bretonne dans Bretagne 220px-TER_Breizh_trainLe train, notamment l’arrivée du TGV à Rennes et à Nantes, a fortement contribué au désenclavement des départements bretons en mettant les deux « capitales » régionales à 2h de Paris, et des villes comme Quimper et St-Malo en liaison directe avec la capitale (bien qu’à vitesse classique). Le projet BGV (Bretagne Grande Vitesse), mettra Rennes à 1h27 de Paris, Brest et Quimper à 3h08 (4h20 actuellement). Début des travaux en 2010.

Le transport maritime, enfin, voit sa fréquentation diminuer depuis dix ans, notamment avec une baisse du trafic transmanche passant sous le seuil des 800 000 passagers embarqués en 2007 contre 1 200 000 auparavant. La concurrence des compagnies à bas coût depuis les aéroports de province explique en grande partie cette baisse.

Tourisme

Le secteur touristique fait vivre près de 5 % des Bretons actifs, c’est dire son importance économique. En termes de fréquentation, la clientèle française est de loin la plus massive, avec plus de 73 millions de nuitées pour la seule année 2007 (dont plus de 17 % de Bretons !), devant la clientèle étrangère qui représente 3,8 millions de nuitées pour la même année (Britanniques 36 %, Allemands 15 %, Belges 8 % et Néerlandais 19 %).

Les atouts de la Bretagne sont multiples avec ses 2 730 km de côtes (un tiers du littoral métropolitain), ses 800 îles et îlots, ses fonds marins exceptionnels favorisant la biodiversité. Ce n’est donc pas un hasard si elle est la première destination maritime française. Aux plaisirs de la plage et aux sports nautiques associés (planche à voile, surf, plongée…) s’ajoutent la plaisance et la thalassothérapie.

Mais si la Bretagne est bleue, elle se veut également verte. Les parcs, réserves et espaces protégés sont nombreux, et il est possible de marcher, rouler ou trotter sur 3 700 km de sentiers de randonnée. Et si le temps ne s’y prête pas, la région recèle un patrimoine culturel et vivant d’une rare diversité.

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