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LA PROVINCE
La province est une division administrative utilisée dans plusieurs États, depuis l’Empire romain. Le terme latin provincia a donné la Provence.
En France sous l’Ancien Régime une « province » désignait un certain type de division du territoire, en parallèle avec les généralités. En France, depuis un décret de l’Assemblée Nationale du 15 janvier 1790, les « provinces » ont été remplacées par les départements. Depuis 1790 le terme « province » n’est plus utilisé administrativement en France, excepté en Nouvelle-Calédonie qui est divisée en 3 provinces administratives. Néanmoins en France le mot « province » peut encore désigner un territoire traditionnel plus grand qu’un « pays » traditionnel, par exemple la province de Savoie ou la province de Normandie. L’expression en province signifie hors de la région parisienne, regroupant ainsi un ensemble de régions hétérogènes dont la seule spécificité est la périphérie. Dans ce sens, il s’agit d’un terme dépréciatif, souvent remplacé par l’expression en région, moins connotée.
Cette expression est qualifiée par certains comme étant géographiquement inepte, économiquement et politiquement aberrante, puisque la « province » représenterait 82 % de la population et plus de 95 % du territoire français. Pour d’autre au contraire cette expression traduirait une réalité intemporelle : la hiérarchie des styles de vie entre Paris et le reste de la France. Pour désigner cette « France sans la province d’Île-de-France », on a tendance à préférer aujourd’hui l’expression « en région(s) », qui présente les mêmes caractéristiques. Au Québec, c’est aussi l’expression « en régions » qui est utilisée, bien que le mot province y ait une existence légale.
En France, sous l’Ancien Régime, les provinces étaient les différentes régions dont était composé le pays, jusqu’à la création des divisions administratives départementales en 1790.
Aujourd’hui, le terme province reste utilisé pour désigner les ensembles géographiques régionaux qui en sont issus, et qui conservent une identité tant culturelle qu’ethnologique.
Emprunté aux institutions de l’Empire romain, le mot est apparu au xve siècle et n’a cessé de se diffuser tant dans les actes officiels que dans l’usage populaire ou commun. Quel que soit le siècle ou le dictionnaire consulté, la définition du mot reste souvent floue, en raison de la coexistence de plusieurs systèmes de découpages territoriaux sous l’Ancien Régime. Certains géographes, même parmi les plus célèbres, Onésime Reclus, ont largement critiqué l’idée de provinces et d’identité provinciale, niant parfois que le mot recouvre quelque réalité tangible. De fait, les multiples listes et cartes dénombrant les provinces de France ne sont ni parfaitement superposables ni exactement comparables.
Essais de définition : il s’agit d’un territoire, en général de grande étendue, dont les habitants se reconnaissent des origines, des mœurs, des usages, des langues et des institutions communes, qui se sont traduites par des statuts, coutumes et des privilèges particuliers, en général différents des provinces voisines. La province est en général formée de la réunion de différents pays plus petits, comprend souvent plusieurs grandes villes et sa division la plus commune se fait en « haute » et « basse ».
Avant la Révolution, la France était constituée de circonscriptions territoriales issues de l’histoire, de la géographie et du peuplement qui étaient différentes selon les différents pouvoirs qui s’y exerçaient, avec des catégories différentes comme métropoles, provinces, diocèses, duchés, baronnies, gouvernements, états, élections, généralités, intendances, parlements, pays, bailliages, etc.. suivis d’un nom de région qui était souvent le même, sans recouvrir la même étendue géographique. Ainsi, le ressort du parlement d’Artois ne correspondait pas au même territoire que le gouvernement d’Artois ou que l’intendance d’Artois.
L’Assemblée constituante de 1789, après avoir aboli au cours de la nuit du 4 août tous les droits et les usages particuliers aux différentes régions (que l’on nommait aussi privilèges comme ceux des classes, noblesse et clergé), décida d’instituer un découpage uniforme du territoire, les départements, et que ce découpage serait le même pour les différentes fonctions de l’État : militaire, religieuse, fiscale, administrative, universitaire, judiciaire, etc. La ville choisie comme chef-lieu de chaque département aurait dû concentrer les sièges de chacune de ces fonctions et posséder à la fois une préfecture, un tribunal, une université, une place militaire, un évêché, une bourse, une foire, un hôpital, etc.. Les protestations des villes qui remplissaient depuis toujours l’une de ces fonctions et qui se voyaient ainsi dépouillées, qui de leur cour d’Appel, qui de leur arsenal, qui de leur université, qui de leur foire, empêchèrent d’exécuter complètement ce plan.
La notion la plus ancienne : Cités des peuples gaulois, vient ensuite les :
Provinces romaines : l’organisation normative
Provinces ecclésiastiques : des cités aux diocèses
Provinces judiciaires : les parlements, les bailliages et sénéchaussées
Provinces fiscales : pays d’États, élections, généralités et intendances
Provinces militaires : des grands fiefs aux gouvernements
Une liste officielle du xviiie siècle se trouve dans les lettres patentes royales publiées le 4 mars 1790 qui faisaient suite aux décrets de l’Assemblée nationale des 15 janvier, 16 et 26 février ordonnant la division de la France en quatre-vingt trois départements. Ce document donne l’impression qu’il s’agit d’une division du royaume en provinces qui sont au nombre de quatre-vingt-neuf. Cette liste a suscité des critiques d’universitaires actuels (cf Romanet, Berlet), en particulier qu’il serait illusoire de vouloir intégrer toutes les provinces dans un ensemble cohérent, rationnel, systématique, structuré et surtout parfaitement juxtaposé ; « On demeure confondu quand on voit avec quelle assurance les géographes-historiens enseignent, depuis un siècle, que la France était divisée en un nombre fixé de provinces méthodiquement classées et délimitées » (Armand Brette).
En réalité, cette liste n’est pas celle des vraies provinces qui sont au nombre de trente-deux (gouvernements militaires), ni celle des diocèses ou des ressors des parlements, mais celle des circonscriptions fiscales ou celle des pays de coutumes (bailliages et sénéchaussées).
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