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    « La restauration est une opération qui doit garder un caractère exceptionnel. Elle a pour but de conserver et de révéler les valeurs esthétiques et historiques du monument et se fonde sur le respect de la substance ancienne et de documents authentiques. Elle s’arrête là où commence l’hypothèse, sur le plan des reconstitutions conjecturales, tout travail de complément reconnu indispensable pour raisons esthétiques ou techniques relève de la composition architecturale et portera la marque de notre temps. » citation Charte de Venise, art. 9, ICOMOS, 196.

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    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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Description du département de l’Oise de Cormeilles

Posté par francesca7 le 22 novembre 2014

 

téléchargement (3)Le canton de Cormeilles est placé entre ceux de Crevecœur, de Breteuil, et de Luchy. Les sites de ce canton sont très pittoresques ; ils offrent un pays sombre et sauvage, qui plaisait extrêmement à l’imagination rembrunie de J. J. Rousseau : que de hauteurs, que de précipices ! on ne peut passer d’une commune à l’autre sans avoir à franchir des ravins et des fondrières : dans les grandes pluies le voyageur est entouré de chûtes d’eaux, de cascades, et de torrents fort dangereux.

Le sol est ingrat ; un quart des terres seulement y donne du froment : les produits de la nature lui sont arrachés par l’infatigable activité des habitants.

Des terrains montueux, escarpés, pierreux, donnèrent l’idée de planter des vignes ; elles dépérirent d’années en années. La commune de Bonneuil est la seule où l’on en trouve encore ; mais on l’arrache sans replanter : cette commune est peuplée d’hommes laborieux, qu’on accuse d’être un peu défiants et très intéressés.

On ne peut citer en ces lieux qu’une prairie superbe ; elle s’étend depuis Fontaine et Bonneleau jusqu’à Croissy ; le foin qu’elle produit est d’une excellente qualité. Toutes les terres en général au nord de Cormeilles sont détestables, si l’on en excepte Blanc fossé où elles sont de quelque rapport.

La petite rivière de Seille arrose et traverse cette prairie.

À Fontaine il y a des eaux ferrugineuses très estimées par l’apothicaire Walot : il a fait des dépenses pour leur donner quelque crédit. Celles de Bonneleau guérissent les pâles couleurs. La stérilité des terres force les habitants à travailler la laine : ce moyen de subsistance s’oppose à l’émigration qui jadis avait lieu dans ce pays ingrat ; un père de dix ou douze enfants les établit en leur donnant un métier pour toute dot. À quelques époques heureuses on a vu régner une assez grande aisance dans ce canton ; mais la cherté, la rareté des laines, le peu de produit des manufactures de serges de blicourt et de sakatis, qui ne sont recherchées ni par les villes voisines ni par les étrangers, laisse les habitants dans un état dangereux de stagnation et de misère.

Les étoffes dites sakatis, qui fournissent un vêtement commode et peu dispendieux, ont été inventées il y a près de quarante ans par des fabricants de Cormeilles, entre autres par feu Jean Mention, et par Louis Ménard, qui vit encore.

Il ne faut pas attendre beaucoup de lumières et de civilisation d’une agrégation d’individus qui ne quittent jamais leurs chambres, ou les boutiques étroites qu’ils nomment veilles : leur vie sédentaire, le besoin d’agitation chez des êtres toujours assis donnent à leur imagination une activité productrice ; de pieuses fables, de faux miracles, des histoires de sorciers, de devins et de revenants, les délassent de leur immobilité.

C’est dans le château d’Hardivillers, peu distant de Cormeilles, que se passa le fait si répandu que je vais raconter.

À certaines époques de l’année, spécialement à l’approche de la fête des morts, on entendait un bruit affreux, des hurlements épouvantables dans le château d’Hardivillers ; la nuit il paressait en feu. Le fermier seul, avec lequel l’esprit était apprivoisé, osait habiter cette demeure de démons et de réprouvés ; si quelque malheureux passant y couchait une nuit, il était si cruellement traité que six mois après il portait encore la marque des coups qu’il avait reçus : les paysans du voisinage voyaient des milliers de démons sur les toits, dans les cours, à toutes les fenêtres du château ; ces démons se promenaient quelquefois en bande dans la prairie, vêtus en présidents, en conseillers de robes rouges, mais toujours entourés de tourbillons de feu ; ils s’asseyaient en rond, faisaient paraître et condamnaient à mort un gentilhomme du pays, qui cent ans auparavant avait eu la tête tranchée. On voyait quelquefois dans cette assemblée sabbatique se promener un des parents du maître du château, donnant le bras à une fort jolie femme qui depuis quelques temps avait disparu…On ne parlait que des merveilles du château d’Hardivillers. Cinq ans s’étaient écoulés ; le propriétaire du château était forcé de louer sa terre à vil prix. Il soupçonna, éclairé par ses réflexions, par quelques faits, par les observations profondes de quelques philosophes, que les ruses de quelques filous pouvaient déterminer tous ces tours de lutins Escorté de deux braves, à l’époque la plus dangereuse, à la Toussaints, veille de la fête des morts, il se rendit à son château, armé jusques aux dents ; les esprits se tinrent tranquilles en annonçant dans le village qu’ils étaient enchaînés par le démon du président, plus fort et plus subtil qu’eux : ils se contentèrent de remuer des chaînes, dont le bruit fit accourir la femme et les enfants du fermier ; ils se jetèrent à genoux pour empêcher nos braves de se rendre dans la chambre où ce bruit se faisait entendre : « Messieurs, leurs criaient-ils, que peut la force humaine contre des gens de l’autre monde ? M. de Féquencourt a tenté cette entreprise, il en revint le bras cassé ; M. d’Wrseles pensa périr accablé sous le poids de bottes de foin ». Tous ces exemples n’arrêtèrent point les braves compagnons du président : ils montèrent, le pistolet d’une main, une bougie de l’autre ; ils ne virent d’abord qu’une épaisse fumée, traversée de quelques traits de flamme, à l’aide desquelles on apercevait confusément l’esprit en costume de cartes-postales-photos-La-Rue-du-Sac-CORMEILLES-60120-60-60163008-maxipantalon ; il avait de plus une grande paire de cornes, et derrière lui pendait une longue queue. Un des deux gentilshommes éprouve un moment de frayeur ; l’autre le rassure en lui montrant que le démon n’a pas même l’esprit de souffler leurs lumières ; ils s’avancent, tirent presque à bout portant un coup de pistolet : le fantôme s’arrête et les fixe ; cependant le spectre recule, évite de se laisser saisir : le gentilhomme avance ; l’esprit prend son parti, s’enfuit, descend un petit escalier ; le gentilhomme le suit, traverse la cour et le jardin : l’esprit ne disparaît que dans la grange. Notre brave, sans quitter la place, appelle le président : on cherche ; on découvre une trappe, qu’un verrou fermait dans l’intérieur ; on fit sauter la trappe, et dans le souterrain on trouva notre pantalon caché sous des matelas qui l’avoient reçu dans sa chute. On reconnut l’honnête fermier couvert d’une peau de buffle à l’épreuve du pistolet : il avoua toutes ses ruses, et se tira d’affaire en comptant à son maître les arrérages de cinq années.

La morale a moins perdu dans cette contrée par la révolution que dans beaucoup d’autres pays ; la paix et l’union y règnent ; la tendresse paternelle, la piété filiale, la fidélité conjugale y sont en honneur. Un peu d’emportement, cette chaleur naturelle à l’esprit du Picard, y donne lieu quelquefois à des procès, qui presque tous finissent chez le juge-de-paix.

Texte issu de Tome 1 par Jacques Cambry

Publié dans LITTERATURE FRANCAISE, Oise, VILLAGES de FRANCE | Pas de Commentaire »

un village pittoresque de Dordogne

Posté par francesca7 le 31 octobre 2014

en 1900 Le Bournat

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Remontez la grande horloge du temps de cent ans en arrière. Tous vos sens seront en fête dans cette reconstitution grandeur nature d’un village périgourdin. Le Village du Bournat se vit autant qu’il se visite.

En 1990, Paul Jean Souriau cherche un lieu pour y reconstruire le village paysan dont il rêve afin de transmettre le patrimoine culturel de la région aux jeunes générations oublieuses des temps anciens. Le site idéal s’impose rapidement en plein coeur du Périgord, au Bugue sur les berges de la Vézère. Le lieu-dit s’appelle « Le Bournat ». Le Village s’étend aujourd’hui sur 7 hectares. C’est une réplique identique et grandeur nature d’un bourg du XIXe siècle, peuplé de ses habitants.

Chaque hâtiment abrite une scène ou l’univers d’un artisan : c’est ainsi que l’on découvre une scène de mariage avec 11 mannequins, la répétition d’un cantique par des enfants de choeur dans la chapelle, l’école du temps du « Petit Chose » avec son préau, sa cloche, ses encriers de porcelaine ; la maison typique avec son cantou, un repas de battage dans la grange, le chai, le séchoir à tabac, le poulailler, la borie, le moulin à huile de noix, le café « chez Paul », le lavoir, la mairie, la toilette des jeunes filles dans leur chambre …. Un café et ses curiosités.

Au gré de la visite, vous rencontrerez également des artisans qui exercent leur art. Sous vos yeux, on forge, on file la laine, on bat la faux, on tourne le bois, la pierre, on récolte le miel. C’est ainsi que l’on croise le sabotier, le feuillardier, le tourneur sur bois, la fileuse, la dentellière, le rempailleur, le forgeron, le bourrelier, le maréchal- ferrant, le gabarrier, les charbonniers, le souffleur de verre, etc… N’hésitez pas à leur poser des questions. Ils se feront un plaisir de partager leur passion.

Le Village du Bournat s’enorgueillit également de collections exceptionnelles. Le hangar à calèches recèle de richesses. Il abrite un cabriolet, une calèche, une charrette, un tonneau, une jardinière, un tombereau, un Milord et même un authentique corbillard.

La brocante rassemble des objets usuels de la paysannerie périgourdine d’il y a cent ans : ustensiles de cuisine, outils agricoles et bien d’autres, mais aussi des trésors que vous pourrez dénicher dans la galerie des jouets anciens (landau en meccano, pistolet, lance parachute, voitures à pédale, youpala, rameur en bois).

L’imprimerie regroupe d’anciennes machines. De temps à autre, des imprimeurs à la retraite viennent au Village pour expliquer les secrets de la xylographie, d’une linotype Heidelberg, d’une composeuse ou d’une plieuse. Au Village du Bournat, la fête est quotidienne : une authentique fête foraine 1900 entièrement gratuite : jeux d’adresse, de massacre, pousse-pousse, balançoires et manèges rétro.

Également, l’été, un petit train à l’ancienne vous permettra d’avoir une vision d’ensemble du parc. Il vous conduira au « Faubourg en Fête » aménagé de manèges actuels redécorés (ver à soie pour les adolescents avides de sensation,) un pousse-pousse d’autrefois et une chenille pour les enfants et pour toute la famille des chevaux galopants.

Au delà du plaisir pur que procure cette journée, vous pourrez profiter de l’ombre et vous reposer. Un service de restauration rapide est à la disposition des visiteurs, sous le grand chapiteau bleu du cirque du Village. Mais si vous préférez, vous pouvez déguster des spécialités au restaurant « Chez Paul », à vous de choisir !

POUR TOUT RENSEIGNEMENT : 
VILLAGE DU BOURNAT
Tél. 05 53 08 41 99 – Fax 05 53 08 42 01
Web www.lebournat.fr

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Lodève , ville de Louis VIII

Posté par francesca7 le 6 septembre 2014

 

(D’après « Le Magasin pittoresque » paru en 1906)

 
 
220px-Louis_VIII_le_Lion_(Jean-Fouquet)Les amateurs de pittoresque et les chercheurs de souvenirs auraient de quoi se satisfaire si, profitant d’une villégiature, ils allaient visiter l’ancienne cité des Volques, Lodève, plus tard, la ville de Louis, sise dans une vallée des Cévennes, au confluent de la Lergue et de la Soulondre. Posée au cœur de ce vallon comme un bouquet au fond d’une corbeille, elle est entièrement visible de tous les points, car de partout des monts l’enclavent et, de leurs cimes, permettent au regard d’en embrasser l’ensemble.

La hauteur la mieux située pour en analyser les détails est le Rocher des Fourches, mont sourcilleux menaçant la route de Montpellier. Au premier plan, la hauteur de Montbrun et la ville ; au second, les pentes du Grésac où s’étagent des vignes, que peuplent des mas, avec leur laurier en sentinelle dans un angle et la porte ombragée de la treille légendaire. L’arrière-plan et les lointains sont formés par la chaîne imposante de l’Escandorgue, contrée jadis volcanique, qui découpe ses crêtes élevées sur un ciel chaud et presque toujours bleu.

 

Vue de Lodève au XIXe siècle

 De temps très ancien, on fabriquait à Lodève le drap de troupes, fabrication bien réduite depuis la fin du XIXe siècle. Avant que Louis VIII s’intéressât à elle au point de lui donner son nom, que Henri IV et Sully l’avantageassent et que Colbert y fît construire des usines et la désignât fournisseuse de l’État, Lodève était une pépinière de tisserands et de fileurs. Chaque famille possédait son métier à tisser. Plus tard, ces métiers épars se réunirent. Plus tard encore, le monopole s’imposant et des capitalistes le désirant, les groupes se fondirent dans neuf ou dix usines qui absorbèrent tout le travail du pays. Ces usines, à la force hydraulique d’abord, ensuite à la vapeur, prospérèrent et furent le bien-être de la contrée de nombreuses années.

On ne peut guère fixer une date à la fondation de Lodève, mais on s’en fait une idée en apprenant qu’elle était en guerre avec les Romains, plus de cinq cents ans avant Jésus-Christ. La nuit des temps plane sur son origine. Placée au confluent de deux rivières, sur une colline en dos d’âne, première assise du Grésac, et à l’entrée du profond défilé des Fourches, elle était une des portes des Cévennes, et l’on conçoit que sa position stratégique ait fait choisir de bonne heure son emplacement par les premiers habitants du pays, sans doute l’avant-garde des Celtes venus d’Asie.

La légende attribue le nom de Lodèva à L’os d’Eve, trouvé là, paraît-il. Mais n’est-ce pas le comble du songe de supposer qu’un os, fémur ou tibia, humérus ou clavicule de la mère des humains, soit venu du paradis terrestre s’échouer sur les berges de la Largue ou de la Soulondres ? Peut-être les Celtes l’y apportèrent-ils, eux qui avaient passé à travers le paradis perdu ? Mystère !

A gauche du Rocher des Fourches se dresse la colline de Montbrun, où s’élevait le château féodal de ce nom. Le premier qui l’habita quand il ne se composait encore que d’une grosse tour, fut Harvaldus, comte de Lodève, en l’an 800 ; le second, Adon Ier, son fils et le troisième, Heldin, lequel, toute sa vie, semble avoir eu l’Évêque de Lodève pour bête noire. Il subsiste encore une légende locale à ce sujet ; mais elle est manifestement le résultat d’une erreur historique avant d’être une erreur des sens, puisqu’on y dit que le seigneur Heldin tirait le canon contre le clocher de l’Évêque, et cela au Xe siècle, alors que la découverte de la poudre ne devait avoir lieu que 400 ans plus tard.

Après Heldin, le comté de Lodève devint vicomté sous la suzeraineté de Guillaume Taillefer, seigneur de Toulouse. Ce privilège passa après aux comtes de Rodez, lesquels le vendirent avec tous les droits et prérogatives sur le Lodévois, pour 60 000 sols melgoriens, à Raymond de Madières, 42e évêque de Lodève en 1188. Et ce fut en 1225, sous le pontificat de Pierre IV, évêque, que le roi Louis VIII reconnut aux prélats de la cité le titre de comtes de Lodève et de Montbrun et leur accorda, en même temps, le droit de battre monnaie. Ce droit, ils le perdirent plus tard ; mais ils conservèrent le titre jusqu’à la Révolution, sous François-Henri de Fumel, le 109e évêque, de regrettée mémoire.

Sur la colline de Montbrun, il ne reste du passé qu’une longue muraille dentelée et une citerne vide à ciel ouvert. De la vigne chétive et des câpriers poussent sur un sol pauvre et éternellement lavé par les orages. C’est le refuge des couleuvres frileuses et des lézards gris qui y poursuivent les mouches. On y cherche en vain l’ombre de la douce Archimberta, la femme de Heldin et la mère de Nobilia ; le souvenir de Hugues II devenu évêque de Rodez ; de Ermengarde sa sœur qui prit le voile à Nonnenque et y mourut victime de son dévouement ; tant d’autres qui ennoblirent cette forteresse disparue et ce mont si vivant, aujourd’hui solitaire.

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 Pont sur la Soulondre et Tour de Saint-Fulcran

 

De là, on plane sur la ville, sur toute la vallée lodévoise au sol vert, aux vignes touffues, aux olivettes en quinconces, aux routes bordées de platanes géants, sur les pentes boisées d’arbousiers et d’yeuses, vallon chaud, plafonné d’un ciel italien et éclairé d’un soleil d’or. En descendant de Montbrun, on rencontre un pont de pierre. Il est étroit, avec deux refuges triangulaires. Ce pont est tout jaune et comme enfumé ; des œillets poussent entre les pierres et une végétation robuste de pariétaires le voile, comme voulant cacher sa vétusté. Il y a deux arches. En amont et en face de sa pile unique, se dresse une tour carrée et pleine ; c’est le brise-lames, le bouclier du pont.

Il semble plus âgé que la cité, ce pont. A quelle époque a-t-il été construit ? Au XIIe siècle peut-être, alors que Raymond de Madières, évêque de Lodève, acheta à Hugues II, comte de Rodez, la propriété de Montbrun et fit tracer le chemin à marcher qui longe le torrent de Bélbézès pour desservir le manoir ? Mais est-ce bien sûr ? Il était le seul pont reliant Montbrun à la ville, ce qui laisse supposer qu’il est de beaucoup antérieur à Mgr de Madières et qu’il a dû servir aux premiers seigneurs de Montbrun, lesquels, sans lui, se fussent trouvés isolés sur leur roc. A première vue, on a l’impression que tout le Moyen Age a passé sur lui. On le nomme le pont vieux.

Après l’avoir franchi, on arrive sur les boulevards, place des anciennes fortifications, aujourd’hui le tour de ville. En remontant le boulevard du côté de la Soulondre, on rencontre un enclos dans lequel il y a une tour. C’est l’enclos du collège. La tour a une origine lointaine ; elle porte à son faîte les pierres en saillie qui soutenaient les mâchicoulis. C’était une tour d’angle de la citadelle ; elle est aussi robuste qu’à ses premiers jours. Sous le toit, pend une cloche que le concierge met en branle aux heures de travail et de récréation.

Il existe trois tours comme celle-là à Lodève, la seconde sur le boulevard du Quai, la troisième à l’angle du boulevard Montalangue. Cette dernière a souffert des morsures du temps. Elles datent du XIIe siècle. Par la montée dite de Saint-Fulcran, on arrive sur la place de la cathédrale. Il y là les jardins des abbayes de Saint-Sauveur et Saint-Benoît, la première acquise par saint Fulcran, 30e évêque de Lodève, la seconde construite par lui dans les années 973 et 974. Ce prélat, qui était de haute noblesse et possédait une fortune princière, fit des dons considérables non seulement dans son diocèse, mais dans ceux de Montpellier et de Maguelonne, ce dernier, berceau de sa famille.

En arrivant sur le parvis, on voit, en face, les bâtiments de l’antique évêché, quoique son aspect, aujourd’hui, n’éveille rien d’antique. La porte monumentale se projette, et deux retraits en quart de cercle supportent des vases et des corbeilles de pierre où sont sculptés des flammes, des fruits et des fleurs. Certains font remonter l’origine de cette porte à Louis VIII. Elle est plutôt de Louis XIII par son style Renaissance. Le palais de l’évêché est au fond de la cour. L’aile de droite est le presbytère, le jardin de l’Evêché se trouve derrière. Ce jardin qui a vu plus de cent prélats, depuis saint Flour jusqu’à Fumel, est aujourd’hui un parc public, comme le palais est devenu l’Hôtel de Ville, comme son grand salon est devenu la salle du tribunal civil ; les autres pièces, la salle du conseil municipal, de la Justice de Paix, de la bibliothèque, etc.

 Lodève , ville de Louis VIII dans VILLAGES de FRANCE Lodeve-3

Cathédrale Saint-Fulcran à Lodève

 

La cathédrale ressemble à une aïeule donnant la main à un enfant. C’est non seulement le monument le plus ancien, mais le plus remarquable de Lodève. D’un style gothique, avec des parties de flamboyant. Partout l’ogive aux fines nervures ; nulle part le plein-cintre. Sa voûte, où court un parapet et que terminent deux tourelles à ciel ouvert, a 26 mètres de haut sur 107 mètres de long. Son clocher, tour carrée et robuste, a 52 mètres l’élévation. Il y a mille ans que tout cela est debout.

C’est l’évêque Fulcran qui fit élever cet imposant édifice. Ce prélat a laissé un si lumineux souvenir que son nom est entouré d’une vénération universelle. Fulcran fut le patron de Lodève. La plus grande fête, comme la plus grande foire, ont nom de Saint-Fulcran ; des rues, des avenues, des places, sont connues sous ce nom-là, et Lodève elle-même s’appelle : ville de Fulcran. Cet évêque descendait en ligne directe des comtes de Maguelonne par son père, et des comtes de Substantion, vieille villa Romaine, par Eustorgia, sa mère. Deux grands noms unis à deux immenses fortunes.

Louis8lelion.jpgFulcran vit le jour à Malaviella, propriété de sa mère, ou plutôt à Mérifous, qui en était une dépendance. Né en 909, Fulcran monta à 40 ans sur le trône épiscopal, où il passa 57 années. La première pierre de la cathédrale fut posée en 969 ; la construction dura cinq ans. L’évêque y consacra une partie de sa fortune.

En montant 280 marches, on arrive au dernier étage de la tour, où se trouvent les cloches. Devant la première ouverture, on s’arrête et on ferme les yeux. A cette hauteur, le vide prend le front, trouble le regard, et le vertige apeure. L’impression dissipée, on regarde. Toute la ville ondule et dévale jusqu’au confluent. Toute la vallée se déploie, majestueuse et belle, avec sa ceinture de collines et de monts rocheux, ardus, sauvages, aux bases pavées de prairies, étagées de vignes et bouquetées de bois.

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Lâcher d’oiseaux pour la Pentecôte

Posté par francesca7 le 20 juillet 2014

à l’origine de curieuses enseignes

(D’après « Les fêtes légendaires », paru en 1866)

Si l’usage voulait que l’on lâchât des oiseaux pour célébrer l’entrée des rois de France à Paris, la coutume prévalait également dans les églises de la capitale pour la Pentecôte, et fut d’ailleurs à l’origine d’un fait marquant que les marchands de vin du Pont-aux-Oiseaux immortalisèrent en arborant de pittoresques enseignes

Au Moyen Age, dans les fêtes d’hiver, comme l’usage des bancs n’était pas encore introduit, on couvrait les dalles des églises de paille et de foin, afin que le peuple pût s’asseoir et s’agenouiller, et, dans les fêtes d’été, on jonchait l’enceinte sacrée de fleurs et de feuillages. A Noël, on commençait à mettre la paille ; aux Rameaux ou Pâques-Fleuries, comme disaient si poétiquement nos pères, on la remplaçait par des branches de buis ; à la Pentecôte, l’une des premières fêtes du printemps, on jonchait les églises de fleurs.

images (15)Dans celles de Paris, principalement à Notre-Dame et à Saint-Jacques-la-Boucherie, lorsqu’on chantait l’hymne du Veni Creator, une colombe blanche descendait des voûtes sacrées. Au même instant, par des orifices réservés, on lâchait des oiseaux, des fleurs, des étoupes enflammées et des oublies. On donnait à croire à l’assistance que ces différents objets partaient de la voûte céleste, et leur signification était facile à expliquer : les fleurs, les oiseaux et les oublies annonçaient la satisfaction de Dieu et les étoupes enflammées sa colère, selon que chaque assistant avait été assailli par l’un ou par l’autre. C’était un heureux ou mauvais présage. Cette cérémonie, qui prouve la candeur de nos aïeux, se fait encore le jour de la Pentecôte dans quelques églises de Flandre : on y donne la liberté à plusieurs pigeons blancs.

Cet ancien et curieux usage de donner la liberté aux oiseaux, se pratiquait aussi à l’entrée des rois de France dans leur bonne ville de Paris. D’après un édit, les oiseleurs de Paris étaient tenus de donner ce jour-là la clef des champs à des milliers d’oiseaux. C’était à ce prix qu’on leur permettait d’occuper, sur le Pont-au-Change, une place pour exercer leur commerce ; ils n’avaient le droit d’y rester que les jours de fête. En 1461, lors de l’entrée de Louis XI, ils en lâchèrent une si grande quantité que le soleil en fut obscurci. L’entrée des rois se faisait toujours par la porte Saint-Denis, après la station d’usage au clos Saint-Lazare. Singulière coïncidence, c’est aussi par là qu’ils en sortaient, pour aller occuper leur dernière demeure dans les caveaux de cette nécropole royale. Le chemin de la mort était le même que celui du triomphe.

François Ier abolit toute impression de livres dans tout le royaume, sous peine de la hart, fit arrêter tous les protestants, et ordonna, en 1536, une procession extraordinaire dans Paris. Toutes les rues furent pavoisées ; tous les religieux et religieuses, avec leurs bannières et toutes leurs reliques, y assistèrent. Chacun avait une torche à la main. Une grand’messe fut célébrée à Notre-Dame. On laissa échapper plusieurs milliers d’oiseaux, auxquels on avait attaché des petits billets, portant ces mots de sinistre augure : Ipsi peribunt, tu autem permanebis : ils mourront, mais vous resterez. On voulait frapper l’esprit des hérétiques et leur donner l’exemple d’un grand respect pour les reliques, que les protestants ne respectaient guère. Calvin, Clément Marot, Amyot et beaucoup d’autres grands écrivains s’exilèrent pour échapper au bûcher. Rabelais se faufila entre les deux partis en les faisant rire l’un et l’autre.

A cette coutume de donner la liberté aux oiseaux dans Notre-Dame se rattache un fait légendaire, assez curieux pour être raconté, et qui a donné naissance à l’enseigne de plusieurs boutiques de marchands de vin, qui ne se doutent guère de cette respectable origine. Il y avait à Paris un pont, connu sous le nom de Pont Marchand ; il avait remplacé le Pont-aux-Meuniers ; le populaire l’avait baptisé du nom de Pont-aux-Oiseaux. Il avait été construit par le capitaine Marchand, comme l’indiquait une table en marbre, placée à son extrémité, et sur laquelle on lisait ce distique : Pons olim submersus aquis, nunc mole resurgo. Mercator fecit, nomem et ipse dedit. 1609.

Les anciens ponts étaient bordés de maisons, de telle sorte que le passant ne se doutait pas qu’il était sur la Seine, dont la vue lui était cachée par ces bâtisses sur pilotis. Le feu les consumait souvent, comme le Petit-Pont de Paris, qui brûla en 1718 par suite d’une croyance superstitieuse. Une mère dont le fils s’était noyé dans la Seine crut, pour retrouver son corps et lui donner la sépulture, devoir abandonner au cours de la rivière un pain sur lequel était placé une chandelle allumée, et que saint Antoine de Padoue ferait arrêter cette lumière flottante sur l’endroit où serait le corps. La chandelle rencontra un bateau chargé de foin et l’enflamma ; on coupa les cordes qui le retenaient afin qu’il allât brûler au milieu de l’eau, mais il vint s’arrêter sous le pont, qui fut réduit en cendres, ainsi que la plupart des maisons.

Le Pont-aux-Meuniers, qui s’était écroulé le 23 décembre 1598 et que Charles Marchand – constructeur du Pont-Neuf – acheva de réédifier en décembre 1609, avait une particularité remarquable qui lui fit donner le nom de Pont-aux-Oiseaux. Toutes ses maisons, construites en bois, étaient uniformes et peintes à l’huile ; chacune était distinguée par une enseigne représentant un oiseau, d’où son nom : Au Merle-Blanc, au Coulon, au Rossignolet, au Corbeau, au Coq-Héron, au Faucon, au Grand-Duc, au Pivert, au Grand-Pélican-Blanc, au Coq-Hardi, à la Chouette-Huppée…

A l’extrémité s’élevait la taverne d’un marchand de vin et liqueurs, qui prit pour enseigne :A la Descente du Saint-Esprit. Elle représentait une colombe aux ailes déployées, tête en bas, et sortant d’un nuage grossièrement figuré, absolument comme on le voit encore aujourd’hui à la porte de quelques boutiques. Or, voici ce que dit la chronique sur l’origine de cette fameuse enseigne.

Le tavernier, dont la légende n’a pas conservé le nom, avait une fille appelée Colombette, douce, sage et modeste comme son homonyme. La renommée de la maison n’était pas grande. A peine quelques malandrins y allaient par ci par là essayer de boire sans bourse délier. Le guet venait souvent mettre le holà, et conduisait au Châtelet, méditer sur l’utilité des angelots, les truands désargentés.

Or, il advint qu’un jour de Pentecôte, Colombette alla ouïr la grand’messe à Notre-Dame, et, chose singulière, quand, après le Veni Creator, commença la cérémonie des oiseaux, une pauvre colombe toute blanche, effrayée de voir une si grande foule, vint, tête baissée, se cacher dans la capeline de la jeune fille, comme si elle eût compris que là elle aurait un nid sûr et serait bien protégée. C’était une sœur qui venait demander protection à sa sœur ; aussi Colombette se garda bien de la repousser. Comme le populaire croyait que ces oiseaux venaient du ciel, que c’était Dieu qui les envoyait, on regarda cette préférence pour la fille du tavernier comme un fait extraordinaire ; on la crut prédestinée.

téléchargement (8)La jeune fille emporta la colombe à la maison paternelle et en eut un soin extrême. L’événement, raconté et commenté par les commères de la Cité, attira beaucoup de monde. La maison prit pour enseigne : A la Descente du Saint-Esprit et prospéra presque miraculeusement. Colombette ne manqua pas d’épouseurs, choisit bien, et fonda une bonne maison, qui continua de génération en génération.

Par un grossier jeu de mots, on multiplia cette enseigne en disant que c’était à la descente de l’esprit de vin, de l’esprit pur de tout mélange. Plusieurs fois on essaya de former la corporation des marchands de vin et liqueurs, mais ils ne surent jamais se tenir en association ; l’esprit de corps leur a manqué. C’est le seul état important qui ne figure pas dans la liste des corps de métiers au Moyen Age, où l’on voit cependant la corporation des tonneliers. Le Pont Marchand ou Pont-aux-Oiseaux, fut détruit par un incendie en octobre 1621, en même temps que le Pont-au-Change. Le premier ne fut pas reconstruit.

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l’Apocalypse du Pauvre à Saint-Léger-Vauban

Posté par francesca7 le 7 juillet 2014

 

images (26)On voit, d’après ce défilé de pierres animées, que l’on peut à sa suite parcourir une bonne partie de notre département.

Ce n’est cependant qu’à son extrême sud, dans les granites du Morvan, que l’on trouvera une tradition de mégalithe animé parée d’un éventail complet de symboles fantasmagoriques: la légende de la Pierre-qui-Vire de Saint-Léger-Vauban.

La Pierre-qui-Vire, que l’on a considéré quelque temps comme un dolmen, est surmontée depuis 1853 d’une grande statue de la Vierge Marie, érigée par les moines bénédictins du monastère de Sainte-Marie-de-la-Pierre-qui-Vire, en exécution d’un vœu de son fondateur, le Père Muard, décédé peu après en 1854.

Une première version de la légende nous est fournie par l’abbé Louis Brullée dans son Histoire du Père Muard parue en 1864 (39). II s’agit d’un extrait du discours prononcé par le R.P. Saudreau, du monastère de Flavigny, lors de l’érection de la statue.

«Il y a dix-huit siècles, lorsque la main divine de Jésus-Christ n’avait pas encore fixé au ciel du monde le soleil de l’Evangile, qui devait dissiper la nuit du paganisme, et détruire les horreurs de son culte, ce lieu était consacré à l’idolâtrie. Autour de ce dolmen se rassemblaient les peuplades nombreuses des Gaulois; ils venaient offrir leurs hommages, adresser leurs prières à leurs divinités, et assister aux sacrifices qui se faisaient en leur honneur. Là, sur cette pierre, coulait le sang des animaux et quelquefois un sang plus noble, le sang royal de la création, le sang de l’homme. Là, au sein de cette forêt, habitaient les prêtres païens, c’étaient les Druides».

Dans le chapitre V de son ouvrage consacré aux monuments, Paul Sébillot a montré que l’association entre dolmens, gaulois et sacrifices humains avait toutes les caractéristiques d’une légende moderne, forgée par quelques érudits vers 1780 et largement répandue par ceux que l’on a appelés par la suite les «celtomanes». Malgré les nettes réfutations apportées par Cambry et Legrand d’Haussy dès 1800, puis par Prosper Mérimée en 1840, on pouvait lire en 1876 dans le Dictionnaire Breton-Français de Troude, V° Dolmen: «Ils [Les Gaulois] y faisaient des sacrifi­ces humains ou autres, ainsi que semblent l’attester les petites haches et les coins trouvés sous ces monuments, ainsi que les rigoles tracées sur les pierres pour l’écoulement du sang … ».  

Le R.P. Saudreau, en 1853, était manifestement encore sous l’influence celtomane. On peut difficilement lui jeter la pierre quand on pense à quel point cette légende des sacrifices humains sur les dolmens est encore vivace chez certains de nos contemporains de la fin du XXe siècle…

En 1870, Victor Petit, à qui on ne la faisait pas, ouvre une première brèche dans le mur de désinformation qui entoure la Pierre-qui-Vire. D’abord, il relève deux éléments-clefs de l’authentique légende morvandelle: «L’une des légendes relatives à la Pierre-qui-Vire est celle-ci: la pierre virait (tournait) toutes les fois que minuit sonnait au clocher de Vaumarin. Or, à Vaumarin, hameau d’une vingtaine d’habitants, il n’y eut jamais ni église ni chapelle. Ces sortes de jeux de mots sont très nombreux en Morvan et on doit s’en défier sans cesse. Les villageois du Mor­van n’ont pas de plus grand plaisir que de se «gausser des messieurs de la ville». Il ne nous semble pas possible que ce bloc ait jamais pu être tourné ou ébranlé par la main des hommes.» Quant à l’explication celtomane, elle ne convainc pas plus Victor Petit qui rejette en bloc les trous creusés «pour recevoir le sang des victi­mes», les rassemblements de Gaulois, les sacrifices, et ajoute même que la Pierre­qui-Vire «n’offre rien de plus remarquable que d’autres pierres agglomérées sur le sommet d’une petite butte qui domine le petit hameau des Barraques, près de la lisière de la forêt de Saint-Léger … » .

Même traitement pour la «Roche des Fées» de Quarré-les-Tombes, «massif rocheux de granit à gros grain, fort curieux à étudier pour la juxtaposition et la superposition des différents blocs qui le composent. On peut facilement parvenir sur le sommet de ce groupe dans lequel l’imagination populaire locale voit ou croit voir une foule de choses, notamment la table où on égorgeait les victimes, le fau­teuil du juge et surtout les rigoles par lesquelles coulait le sang des victimes. Des villageois raconteront sérieusement tous les détails des sacrifices humains prati­qués par «les prêtres de l’ancien temps». Tous ces récits fantastiques se répètent avec une ténacité singulière. Nulle réfutation n’a chance d’être écoutée et encore moins d’être accueillie comme vraie» 

images (27)La «ténacité singulière» remarquée par Victor Petit n’aurait-elle pas été nourrie des explications distillées par le curé-doyen de Quarré-les-Tombes, l’abbé Henry, qui était présent en 1850 lors de l’installation du Père Muard et écrivait en 1875 : «La Pierre-qui-Vire: roche aplatie et à peu près ronde, qui a plus de 12 m de circonférence… Elle a évidemment servi à faire des sacrifices, car en déblayant le terrain qui l’entoure, on trouva, en 1853, un fragment de coquille marine» (43). L’abbé Henry ne rapporte pas ici une légende, mais contribue à en asseoir une autre. Pourtant le curé-doyen est au courant du fait que «cette pierre tourne toutes les fois que midi sonne à Vaumarin, hameau de six feux, le plus rapproché de la Pierre-qui-Vire, et qui n’a jamais eu d’horloge…»

La thèse de la rotation resurgit, mieux étayée, dans la petite brochure intitu­lée «Une excursion dans le Morvand en 1872», par A L. Morlon (44). «Voici la Pierre­qui-Vire; et tout d’abord, vire-t-elle ? Non. A-t-elle jamais viré ? Je ne le crois pas, puisqu’elle est en équilibre sur deux points. Cependant, cette légende se raconte: quand, à midi, le soleil dardait ses rayons sur le dolmen et que l’Angélus sonnait à Vaumarin, la pierre virait trois fois. Le Père Isidore nous donne une explication aussi simple que juste; si la pierre, dit-il, ne tournait pas sur elle-même, elle oscillait facilement de bas en haut, et il se souvient de lui avoir imprimé avec une seule main un mouvement vertical d’une dizaine de centimètres. Nous regrettons de ne pou­voir en faire autant; la partie jadis branlante a été maçonnée en dessous. Le monu­ment se compose d’une grosse pierre posée sur un rocher; elle a trois mètres de long, deux de large et un mètre d’épaisseur environ. Au dessus les religieux ont placé depuis le 27 septembre 1853 une sainte Vierge de grande dimension.»

A.L. Morlon réfute ensuite l’origine artificielle du mégalithe, qui pour lui n’est que le résultat d’un phénomène classique d’érosion. Mais il ne peut renoncer à évoquer nos glorieux ancêtres: «Ici, nous le croyons, se tint une assemblée de Gaulois; on évoqua Hésus ou Teutatès, et les druides, par leur éloquence, enflam­mèrent le courage des guerriers éduens et leur inspirèrent le goût des combats…»

L’abbé Poulaine, dans son Guide du touriste dans l’Avallonnais , a sim­plement passé sous silence l’aspect légendaire du site, se contentant d’affirmer son origine naturelle.

Retour en scène des druides en 1933, dans le Guide du Morvan, publié par le Comité de Propagande Touristique du Morvan, sous le titre «La Pierre-qui-Vire»: «Remarquable chemin de croix taillé dans le roc : autel celtique supportant une statue de la Vierge»… et à propos des rochers légendaires d’Uchon: «…qui furent utilisés soit comme tombeaux, soit comme autels, par les Druides»…

Les versions de la légende notées par ces auteurs font pâle figure en regard de celles qu’ont rapportées, chacun de son côté, Jean Puissant, G. Bidault de l’Isle  et A. Guillaume.

Les deux premiers textes diffèrent par quelques points, mais l’essentiel est préservé. D’une part, plus question de druides, de gaulois ou de sacrifices san­glants. Le Morvan semble avoir chassé ces fantômes tardifs du Siècle des Lumières et «récupéré ses chaussures». Bidault de l’Isle écrit avoir entendu personnellement cette légende d’un vieux paysan morvandiau, au cours d’une veillée, à St Germain des Champs, à la fin du XIXe Siècle. Or donc, en ce temps-là, chaque nuit de Noël, les fées venaient «…danser en rondes infernales autour de la pierre au-dessus de laquelle trônait le démon lui-même.» Dans l’intervalle des douze coups de minuit sonnant à la chapelle de Vau-Marin, la roche tournait sur elle-même, découvrant une crypte regorgeant de fabuleux trésors. On disait qu’il était possible, durant ce bref laps de temps, d’y puiser à pleines mains.

Une jeune paysanne, Jeannette, décide, malgré la défense maintes fois proférée, de profiter de l’aubaine. Trouvant un prétexte pour ne pas assister à la messe de minuit, elle se rend, portant son bébé avec elle, jusqu’à la roche maudite. Au premier coup de minuit, la crypte s’ouvre, elle descend, pose l’enfant sur le tas – et se sert copieusement, insoucieuse du temps qui s’écoule. Au douzième coup, alors que la roche commence à se remettre en place, elle reprend conscience et s’échappe de justesse, oubliant le bébé au fond du trou. Réalisant trop tard que la cavité est à nouveau scellée, Jeannette tente, mais en vain, de repousser le lourd couvercle.

De retour de la messe de minuit, le mari, furieux contre la jeune mère, jette « l’or du diable» au fumier. Puis, aidé de voisins et amis, il essaie à son tour d’ébran­ler la dalle, sans succès. Quand à l’or maudit, le matin venu, il n’en reste que petits fragments de charbon…

Un an après, une année passée en remords et ferventes prières, la malheu­reuse épouse revient à la pierre, qui s’ouvre à nouveau, découvrant le bébé en train de se réveiller. Alors qu’elle va s’en saisir, un ange apparaît et lui fait un petit sermon dont la conclusion est: «Sache désormais te défendre des tentations que le Diable sème sur la route des âmes pour les mieux entraîner à leur perte!» Puis l’être de lumière interdit, d’un geste de son épée, à la pierre de virer désormais, dérobant à jamais ses trésors aux yeux des hommes. Il trace une croix sur le bloc et disparaît. : la terre tremble alors, secouant les chaumières, faisant déborder le Trinquelin, et le plus étonnant de l’histoire, la chapelle de Vaumarin disparaît sans laisser de trace !

«C’est depuis ce temps là, conclut le conteur, qu’il n’y a plus jamais eu de sabbat dans le voisinage de la Pierre-qui-Vire» . Et de préciser que ce n’est que « bien plus tard» que les moines construisirent là une abbaye et installèrent la grande statue de la vierge à l’enfant sur le «dolmen».

Le texte de Jean Puissant, publié deux ans avant celui de Bidault de l’Isle, comporte quelques éléments supplémentaires. Tout d’abord, le fait que la pierre, avant d’être cimentée, «bougeait au moindre choc». C’est bien ce que racontait le Père Isidore à ses visiteurs de 1872. De plus, elle faisait peur: passer dans ses para­ges exposait à des accidents de toutes sortes. Enfin, contrairement à l’autre version essentiellement moralisatrice, l’auteur insiste fortement sur les distorsions de la perception dont étaient victimes les personnes qui s’attardaient auprès de la Pierre-qui-vire.

La_Pierre_qui_Vire,_à_Saint-Léger-Vauban«Ils sentaient leurs cheveux se dresser sur leur tête, une sueur froide leur le dos, le sang battre leurs tempes, et leurs jambes flageolantes étaient pri­vées de mouvement. Alors ils voyaient d’étranges spectacles. Lesquels ? A leur retour, ils ne se confiaient pas volontiers, mais leurs regards se tournaient en dedans d’eux-mêmes, et ils frissonnaient. Malgré leur discrétion, on avait pu, au cours des ans, recueillir des bribes de renseignements, contradictoires, d’ailleurs. Les uns avaient vu des ombres imprécises environner la pierre; les autres avaient pu distin­guer des faces hideuses de monstres aux yeux luisants et aux becs avides; certains avaient du tourner autour du rocher dans la ronde des fées, et s’y étaient affaissés, évanouis de fatigue; quelques uns parlaient d’un gigantesque vieillard aux traits effrayants qui leur barrait le chemin, ou encore d’une belle jeune femme à la robe blanche et aux bras nus, qui restait assise sur le bloc de granit, les fixant d’un regard étrange qui les faisait défaillir. Mais tous étaient d’accord sur un point. Tous avaient vu la pierre tourner d’elle-même. Une force invisible les clouait au sol et les obligeait à regarder» (50). Et c’est là que se rejoignent Puissant et Bidault de l’Isle: c’est pendant les douze coups de minuit de la nuit de Noël que s’ouvre la crypte, découvrant « des diamants, des rubis, des topazes et des pièces d’or qu’un enchanteur avait entassés là en un trésor fabuleux.» Quelques instants pendant lesquels on perdait ses repères «car à ce moment-là les minutes paraissaient des siècles».

La mise en garde est ici des plus nettes: ceux qui ont essayé de toucher au trésor de l’enchanteur ont disparu à jamais. Un vieillard, «Simon-Bras-de-fer», avoue avoir perdu courage au dernier moment.

Dans le texte de Jean Puissant, la jeune femme, nommée tantôt «Marie de la Roche» tantôt «Marie des Roches», est veuve. Elle méprise tous ces couards d’hommes et croit pouvoir mettre la main sur le trésor. Mais comme la Jeannette, son tablier plein de richesses, elle sort de la crypte en oubliant son enfant. Ce n’est que rentrée dans sa cabane qu’elle s’en rend compte.

Il lui faudra attendre la Noël suivante. Elle passe l’année dans la douleur et la misère, sans profiter de son trésor, et, le moment venu, jette or et pierreries dans l’excavation où l’attendait son fils qui «lui tendait les bras, ses grands yeux bleus ouverts, souriant, tel qu’il était un an auparavant, le jour où elle l’avait perdu.»

Marie saisit son fils et… remercie la «Pierre-qui-Vire» !

La version de Jean Puissant s’arrête ici: point d’ange, point de tremble­ment de terre, point de chapelle évanouie. La pierre garde tous ses pouvoirs.

Une troisième version de la légende, antérieure aux précédentes, présente l’intérêt d’être entièrement écrite en parler morvandiau. Elle fait partie d’un ouvrage intitulé L’Ame du Morvan, édité en 1923 par Mme Gervais, à Saulieu. L’auteur, le docteur A. Guillaume, exerça la profession de vétérinaire à Saulieu de 1901 à 1943.L *Ame du Morvan a été rééditée en 1971 par les «Amis du Vieux Saulieu». Sous le titre «Lai Pierre-que-Vire», l’auteur énonce, dans une version développée, la légende dont Puissant et Bidault de l’Isle ont recueilli, chacun de son côté, des élé­ments différents. En sus, Guillaume pimente son texte d’une série de notations pro­pre à réjouir les folkloristes. Deux éléments retiendront particulièrement notre at­tention.

D’abord, une série d’indices typiquement «sabbatiques». Au milieu des divers cris d’animaux dont retentissaient les bois «jor et neut, mas seurtout de neut», « on entendot étou des autes breuts que venint de por d’ ilai et de lai rivière, qu’on ne saivot pas pair quoué qu’al étint faits! peu, quéque fois des mouénées lumières qu’ ment des luyottes qu’ ai’llint que venint por lâvent dans les fonds. On viot don et on entendot! Les mondes de tot por d’ ilai és ailentours dünt que tot ce qu’on croyot été des bêtes, étint des sorciers et des sorciéres que se chouingint qu’ment çai pou v’ ni an sabbait…» – traduction littérale: «jour et nuit, mais surtout de nuit, on enten­dait aussi d’autres bruits qui venaient de par-là et de la rivière, qu’on ne savait pas par quoi ils étaient faits! Puis, quelquefois des petites lumières comme des vers luisants qui allaient et venaient par là-bas dans les fonds. On «voyait» donc et on «entendait» ! Les gens de la région disaient que tout ce qu’on croyait être des bêtes étaient des sorciers et des sorcières qui se transformaient comme çà pour venir au sabbat.»

On trouve ici, avec les mystérieux bruits nocturnes et les lueurs qui vont et viennent, le thème des animaux qui seraient en fait des sorciers déguisés en route pour le sabbat. Sébillot  a noté parmi ces nocturnes le lièvre, qui nous renvoie quelques instants en Sénonais. Sur les confins de Gron et Collemiers, non loin du sommet boisé du «Bois Gorgon», un climat s’appelle «Les Demoiselles», évoquant les fées; un autre, le «Marchais au Pesme» (du latin «pessimus», le très mauvais, le pire: un des noms du Diable) et un autre enfin la «Côte aux Lièvres». Le «Bois Gorgon» serait-il un nouveau repaire de «sabbatins»?

L’autre élément à retenir concerne un rite particulier de la veillée de Noël, consistant à secouer avec un tison la bûche de Noël dans l’âtre pour la faire «éveyer», c’est-à-dire jeter des étincelles:
«Evêye, évêye, évêyons
Autant de gerbes que de gerbeillons !…»

«Paisse que vous saivez que pus lai cheuche de Noé en breulant, fait d’évêyies vou d’étincelles qu’ment qu’on dit en ville, chi vous eumez mieux, pus a y airé de gerbes tant grousses que p’tiotes ai lai mouéchon.» Autrement dit: «parce que vous savez que plus la souche (ou bûche) de Noël en brûlant fait d’ «évêyies» ou d’étincelles comme on dit en ville, si vous aimez mieux, plus il y aura de gerbes tant grosses que petites à la moisson.»

Ceci pour rappeler que cette nuit, à nulle autre pareille, impose des rites: la veillée, avec les «éveyies» de la «chuche» en prélude â la Messe de Minuit, rite capital auquel il ne faut pas se soustraire. De plus, à cause de la loi sur le jeûne – le prêtre ne pouvait célébrer et les fidèles communier qu’en étant à jeûn depuis mi­nuit -, on n’entrait dans l’église que les douze coups sonnés… laps de temps où s’ouvrait également le monde interdit !

Le Morvandiau – il n’en a pas le monopole – est un chrétien formaliste. A part Noël, il y a d’autres dates sacralisées à l’extrême, et notamment l’une d’entre elles qui, encore de nos jours, semble surpasser la Nativité dans la ferveur popu­laire: les Rameaux.

A ce sujet, la version du docteur Guillaume, la plus ancienne et la plus complète concernant la Pierre-qui-Vire, a un antécédent: curieusement, l’ouvrage de l’abbé Baudiau cité plus haut présente, sous une forme dépouillée bien que paradoxalement noyée dans le mélodrame, les éléments essentiels que l’on retrouve, près d’un siècle plus tard, dans les trois versions du XXème siècle. Il s’agit d’un texte, également rédigé en patois, avec traduction en regard, et intitulé «La veuve et le trésor du dimanche des Rameaux» .

Baudiau ne donne d’abord qu’une localisation vague: «sur le flanc d’une des montagnes du Morvan», sans plus de précision. Ensuite, comme chez Puissant, la pierre est le siège de phénomènes paranormaux: «.., ain groos carté d’raice, lai qu’ot dieient qu’in viot, aine piarre lai voù qu’las fées v’neient las autefois s’aichéte. Ol y fiot toot d’moinme quéequ’fois aine peute çarue !». Baudiau donne en regard une traduction adaptée, dépatoisée pourrait-on dire: «…un bloc de rocher où il se faisait diverses apparitions: une grosse pierre sur laquelle les druidesses du pays venaient s’asseoir autrefois. On y entendait, en effet, de temps en temps, un bruit effrayant.»

En voici une deuxième traduction, plus littérale: «…un gros quartier de roche ­où il se disait qu’on «voyait», une pierre où les fées venaient autrefois s’as­seoir. Il s’y faisait même quelquefois un vilain chahut !»…

Au passage, notons deux termes importants:

- on «voyait»: allusion aux apparitions. Guillaume, rappelons le, en rajoute : « on viot don et on entendot !» et le même mot a été employé (voir supra) à Villlemanoche, sous la plume de Tavoillot à propos d’une série de pierres «où l’on voit encore».

- la «peute çarue»: l’adjectif «peut», au féminin «peute», désigne en Mor­van le diable, dont il ne faut pas prononcer le nom. «Peut» signifie «laid», et «peute çarue» n’est autre qu’un «chahut d’enfer». On retrouve en Sénonais l’adjectif «put»: à Thorigny-sur-Oreuse existe la «Mardelle au Put». A Collemiers, il y a également un Marchais au Pesme». Le Dictionnaire de Jossier ne cite pas «pesme», que l’on trouvera dans le Larousse del’Ancien Français (53) avec le sens de «très mauvais, très méchant», cependant que «put» (id. p. 483) signifie en premier «puant, sale, infect» et en second: «mauvais, méchant». Ces deux climats feraient donc référence au diable et par voie de conséquence, au sabbat !

Ceci pour rappeler que, malgré la distance, le Sénonais est bien le fils du Morvan. L’Yonne ne charrie-t-elle d’ailleurs pas, sous forme de sable, les débris des granites qu’elle caresse dans son cours supérieur ?

Chez Baudiau comme chez Puissant, la jeune femme est veuve, avec un bébé. Le moment est différent: il s’agit de l’«Attolite portas», lorsque, après la procession des Rameaux, le prêtre frappe trois coups à la porte de l’église à l’aide de la croix (pendant quelques minutes a lieu un dialogue, à travers la porte, entre le prêtre et le chantre). La suite est analogue: ouverture de la roche, apparition du trésor… la femme se sert, oublie l’enfant sur le tas d’or et ne peut le récupérer qu’une année après. Enfin, apparition de l’ange qui tire la morale de l’histoire: «Soovins-toi qu’lai plus groosse ricesse d’aine mère, iot son p’tiot» .

L’abbé Baudiau, à l’instar de ses contemporains et confrères les abbés Henry et Brullée et le R.P. Saudreau, déjà cités, y était pourtant allé de son couplet celtomane à propos de la Pierre-qui-Vire: «… cet autel solitaire, où le sacrificateur gaulois immolait, dans les dangers de la patrie, d’aveugles et ignorantes victimes …».

Malgré cette tendance à évoquer le «passé druidique» du Morvan dès qu’il s’agissait de mégalithes, de folklore ou de superstitions, le curé de Dun-les-Places, qui comprenait parfaitement le patois, fut le premier à consigner fidèlement – à une druidesse près -, avec cette tendresse particulière qu’il portait à ses ouailles, la légende du trésor maudit. Qu’il ne l’ait pas localisée montre que peut-être à l’épo­que elle ne l’était pas: l’essentiel du message ne visait pas une pierre particulière. Il s’agissait plutôt d’une mise en garde générale, d’un défaut de la cuirasse humaine contre lequel on devait être prévenu, en Morvan comme ailleurs.

La riche ornementation de ces quatre récits contraste avec le caractère el­liptique des traditions du nord de l’ Yonne, mais peut-être certains éléments recueillis au bord du Trinquelin peuvent-ils servir de clef pour décrypter les «fragments sénonais.», d’autant que la Pierre-qui-Vire n’est pas unique en France: celle de Bussière-Dunoise (Creuse) se soulève également pendant la messe de minuit et laisse voir d’immenses trésors.

D’abord, le thème du sabbat, que l’on retrouve à Villemanoche comme à Theil-sur-Vanne et Vaumort, autour du «Petit doigt de Gargantua» près d’Avallon et du «Marchais Chabot» de Champigny-sur-Yonne, ainsi qu’à Chéu «au Sauvoy, lieu­dit Chaumecey»; la toponymie sabbatique du nord de l’ Yonne pourrait d’ailleurs faire l’objet d’une recherche particulière.

Passons encore quelques instants en compagnie de l’abbé Baudiau. Pour le curé de Dun-les-Places, le sabbat fait partie de l’histoire, et les traditions qui s’y réfèrent reposent sur le souvenir d’événements très réels et relativement récents.

«La croyance aux sabbats, où l’on dansait en rond autour du diable, qui y apparaissait sous la forme d’un bouc et se faisait adorer, était naguère très répandue dans le Haut-Morvan. Son origine remontait au druidisme, qui y conserva, jusque dans ces derniers siècles, d’aveugles sectateurs. Ceux-ci, faisant un odieux mé­lange des pratiques chrétiennes et des superstitions païennes, se rendaient, de nuit et en secret, au fond des forêts les plus sombres, les plus désertes, où quelque vieux druide, déguisé, pendant le jour, en pâtre ou en marchand, leur prêchait l’antique croyance de la caste et les initiait à ses rites.

images (28)«Ces réunions impies furent désignées sous le nom de sabbat, et les sectateurs sacrilèges sous celui de sorciers. L’imagination populaire, qui exagère et défigure tout, tenait pour certain qu’ils s’y transportaient par les airs, au moyen d’ une graisse diabolique, dont ils se frottaient les membres». Les «sabbatins» auraient donc constitué une véritable internationale de la «vieille religion». Cette idée est encore partagée de nos jours par différents auteurs. Ainsi, le celtisant Gwench’lan Le Scouëzec la défend-il avec insistance dans un ouvrage réédité en 1996 .

De même, suivant les auteurs du Guide de la France mystérieuse, qui rap­pellent que les sabbats et autres pratiques de sorcellerie furent sévèrement réprimés jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, «il est vraisemblable que les sorciers et les sorcières ont été groupés, dans toute l’Europe, en sectes ou en sociétés secrètes qui ont op­posé au catholicisme des initiations fondées sur des rites païens archaïques. L’am­pleur des poursuites judiciaires et policières entreprises dans tous les pays de la chrétienté pour exterminer des milliers d’«adorateurs du diable», l’unanimité de la jurisprudence, l’uniformité des aveux et des confessions des accusés sont autant de faits qui démontrent l’existence d’un vaste mouvement de croyances et de prati­ques hérétiques, principalement répandues durant les siècles qui précédèrent et qui suivirent la Réforme» .

Mais la théorie selon laquelle l’«ancienne religion» aurait été organisée par-delà les frontières et ce jusqu’à la fin du XVIIIè siècle, n’est-elle pas, à son tour, une construction d’intellectuels sans rapport avec la réalité?

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Le long de la ruelle Guichard

Posté par francesca7 le 7 juillet 2014

Villemanoche est une commune française située dans le département de l’Yonne en région Bourgogne.

Il y a beaucoup de grosses, très grosses pierres sur les coteaux de Villemanoche et encore plus dans les bois qui les surmontent. C’est, avec Champigny­-sur-Yonne, un prolongement de la forêt de Fontainebleau.

téléchargement (16)Le 9 mars 1991, en fin d’après-midi, par un chaud soleil attirant déjà quelques vipères sur les grès du «Haut pays», j’avais rendez-vous au bout du chemin du Moulin avec M. Jacques Rouif, maire-adjoint de Villemanoche. Après avoir parcouru une centaine de mètres à travers un fouillis de repousses d’acacias, il étendit le bras et annonça: «Voilà le monstre !». J’avais devant moi la «Roche Bran­lante», bloc de «sablon» gris clair de près de 9 mètres de hauteur. La largeur du grès à la base avoisine 6 m d’un côté, 4 à 5 m de l’autre. La face tournée au soleil levant est verticale et évoque un clocher d’église avec son sommet en pyramide, comme – taillé en berceau», écrivait l’abbé Prunier (3).

«Ma mère, ajouta M. Rouif, raconte que la «Roche Branlante» va boire un coup dans l’Yonne une fois par an, pendant la messe de minuit… en passant par la ruelle Guichard!» (Mme Rouif est née en 1907).

La ruelle Guichard prend naissance une vingtaine de mètres à l’ouest de l’église de Villemanoche. Sa largeur n’excède guère 3 mètres au début. Après un parcours sinueux, elle dévale soudain la pente en ligne droite, se rétrécissant constamment, et finit par un goulet d’à peine l m 50 de large entre deux maisons de la rue de Paris. Détail suggestif, la maison de gauche, bombée, présente une large fissure à quelques mètres du sol, comme si une masse énorme l’avait heurtée à plusieurs reprises ! Jean Ray aurait pu en tirer une terrifiante histoire. Remarquons au passage que la ferme de M. Rouif est au chevet de l’église… tout près de la ruelle Guichard !

Face au débouché de la ruelle, rue de Paris, une autre maison. Le passage est donc bouché: c’était déjà le cas sur le cadastre de 1812. Par où la géante rejoi­gnait-elle l’Yonne ? Peut-être, n’en étant plus à un exploit près, sautait-elle par dessus les toits ? L’histoire ne le dit pas…

L’instituteur J.A. Tavoillot écrivait même à propos de la Roche Branlante(4): «Autrefois, dit-on, on pouvait facilement la mettre en mouvement. Cela n’est pas croyable. Il est vrai que cette roche, dans sa partie hors sol, pèse déjà au moins 300 tonnes… (Les anciens, de façon générale, énonçaient les prodiges de la Roche Bran­lante comme des faits authentiques, à l’indignation de ceux qu’Antoine de Saint-­Exupéry eût appelés les «grandes personnes»).

Mais quel rapport entre la nuit de Noël et cette soudaine activité, d’essence païenne, voire animiste, d’une roche que ne surmonte même pas une croix ? Ce n’est pas pour se faire baptiser qu’elle va vers l’eau et l’Yonne n’est pas le Jourdain…

Le message comprend en fait deux éléments: la nuit de Noël, avec son moment fort, la Messe de Minuit, qui commence traditionnellement le douzième coup sonné, et l’éveil de la Roche qui, dans ce cas précis, va «boire à l’Yonne» à deux bons kilomètres… Pour faire bonne mesure, elle évite soigneusement de lon­ger l’église où les fidèles sont censés être en prière et emprunte sans problème apparent un passage trois fois trop étroit pour elle.

Pas question de s’absenter du Saint Office pour voir cela, d’autant plus, comme fit remarquer un petit enfant à qui je racontais cette histoire, que l’on ris­quait fort de se faire écraser !

L’enfant aurait-il spontanément trouvé, sous la légende, le message crypté ? Nous verrons un peu plus loin, en d’autres parages, un avertissement beaucoup plus clair. Notons seulement que cette fameuse nuit, qui suit de peu le solstice d’hiver­ -mort et renaissance de la lumière- est aussi celle où les animaux parlent!

téléchargement (15)G. Bidault de l’Isle note ainsi (5) : «On raconte en Franche-Comté et en Suisse romande qu’un paysan sceptique voulut s’en assurer et pour ce faire n’assista pas à la messe de minuit et se cacha dans l’étable. A l’heure dite, il entendit entre ses boeufs la conversation suivante: «Dis donc, Rousset, nous aurons un rude travail cette semaine! – Comment çà, Rosier, tout notre labeur est pourtant achevé? – Oui, mais nous serons obligés de conduire le cercueil de notre maître qui doit mourir dans trois jours…» On ne dit pas ce qu’en pensa le paysan, ni si le pronostic fut confirmé, mais cette histoire suffit à détourner les gens curieux de la région de répéter l’expérience pour leur compte.»

Bidault de l’Isle ajoute: «Cette croyance en la faculté qu’ont les animaux de parler lors de l’Élévation pendant la messe de minuit est très répandue aussi en Bourgogne, notamment dans l’Yonne. Elle était autrefois très affirmée. Dans l’Auxerrois, le Morvan, l’Avallonnais, nul n’en doutait. Mais personne n’osait s’en assurer, de peur d’apprendre, comme le paysan sceptique ci-dessus, un fâcheux pronostic. A Fulvy, le bétail frappait du pied et à Viviers il fléchissait un genou au moment même où il allait pouvoir parler… Aussi, lorsque le maître apparaissait portant la nourriture de minuit, s’efforçait-il de ne pas demeurer dans l’étable aussitôt la provende déposée au râtelier.»

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Pourquoi Domrémy la Pucelle

Posté par francesca7 le 20 juin 2014

 

 

Domrémy est un petit village du département des Vosges, situé sur les bords de la Meuse, très près des frontières des départements de la Meuse, de la Meurthe et Moselle et de la Haute-Marne. 

 

Le lieu était habité à l’époque celte comme le montrent certaines murailles et tumuli antiques.

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Au xve siècle, du vivant de Jeanne d’Arc, la paroisse était divisée en deux parties: l’une dépendait du comté de Champagne, française, l’autre du Barrois mouvant. La jeune Jeanne d’Arc aimait se rendre en la chapelle de Bermont, près de Greux, pour prier, comme à l’église de Domrémy où elle avait reçu le baptême. Ses voix, qui l’initièrent à sa mission et l’accompagnèrent dans son action – les saintes Catherine d’Alexandrie, Marguerite d’Antioche et saint Michel Archange – étaient pour elle des figures familières du voisinage, voire familiales, ce qui contribua à ouvrir la psychologie de la jeune adolescente à la vocation hors norme qui fut la sienne.

Domrémy – ou du moins la partie dans laquelle se trouvait la maison de Jeanne d’Arc, à savoir la partie nord du village – fut exempté d’impôts par Charles VII après son couronnement lors de l’anoblissement de Jeanne d’Arc. En 1571, Domrémy fut officiellement rattaché à la Lorraine et perdit le privilège (le duché de Lorraine relevait du Saint-Empire romain germanique et fut rattaché au royaume de France près de deux siècles plus tard sous Louis XV). En revanche, le village de Greux demeura territoire français et conserva le privilège jusqu’en 1766. La paroisse de Domrémy devint en 1578 Domrémy-la-Pucelle. Elle passa au statut de commune à la Révolution française.

Le village de Domrémy était partagé entre plusieurs autorités : la partie nord appartenait a la Champagne, relevait de la châtellenie de Vaucouleurs et était incorporée au royaume de France. La partie sud, comprenant la maison de Jeanne, appartenait au Barrois mouvant, le duc de Bar étant vassal du roi de France pour les terres situées à l’ouest de la Meuse. Ces terres étaient tenues en fief par les abbés de Mureaux et par les seigneurs de Bourlémont. La partie arrière de la maison de Jeanne d’Arc comprend une partie de la maison d’origine.

Jeanne y naquit en janvier 1412. Son père y était laboureur, c’est à dire un paysan aisé, qui louait une partie de l’ancien château. On peut visiter sa maison natale. La façade actuelle fut édifiée en 1431 par un arrière petit neveu de Jeanne, Claude du Lys, seigneur de Domrémy. 

La Maison Natale de Jeanne d’Arc
Achetée en 1818 par le Département des Vosges et classée Monuments Historiques des 1840, la Maison Natale de Jeanne d’Arc a été conservée et restaurée. Sa façade est ornée d’un tympan sculpté d’armoiries du XVéme siécle, et d’une statue de Jeanne, en armure agenouillée. A l’intérieur, on peut visiter quatre pièces : la chambre natale, la chambre de Jeanne, le cellier et la chambre des frères.

Le Centre Johannique
Près de la Maison Natale de Jeanne d’Arc, le Centre Johannique présente « Visages de Jeanne », un ensemble d’animations fondées sur une nouvelle conception du tourisme culturel.

Il comprend trois espaces différents et complémentaires permettant au visiteur, selon son choix, des modalités de visite plus ou moins approfondie. Le déambulatoire, la grande galerie et la salle de projection proposent un temps de visite d’une heure à trois heures.

Ce centre constitue aussi un lieu de citoyenneté ou les jeunes de France et d’Europe – à partir de l’histoire de Jeanne d’Arc et de cette période charnière entre Moyen Age et modernité, époque de transformation en cela proche de la notre – peuvent réfléchir sur l’Europe dans laquelle nous avons vécu et sur celle que nous devons construire.

Renseignements au  03 29 06 95 86.
Source : http://pagesperso-orange.fr/musee.jeannedarc/domremy.htm

 

 

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En contrée du Pays de GEX

Posté par francesca7 le 12 juin 2014

 

située sur la rive gauche du Journan, GEX est un bon lieu de séjour en altitude moyenne (628m), à proximité de la haute montagne et au voisinage de Genève. De la place Gambetta, en terrasse, on découvre le Mont Blanc.

 220px-Bogat_602_-_GEX_-_Place_du_Pont_(La_Faucille)_-_Station_du_Tramway_Gex,_Ferney-Voltaire,_Genève

Le pays de GEX : Le débouché du col de la Faucille fut commandé de bonne heure par un château fort autour duquel s’éleva Gex. La ville devin le siège du gouvernement d’une petite principauté, dépendant de la Savoie, rattachée à la France en 1601. Ce curieux petit coin de terre est limité au Nord et à l’Est par la Suisse, à l’Ouest par la grande chaine du Jura, au Sud par le Rhône. Séparé du reste de la France par la montagne, il a pendant plus de 150 ans soumis à un régime douanier spécial.

Appartenant géographiquement à la banlieue de Genève, le Pays de Gex avait tout son commerce tourné vers la Suisse. Au 18ème siècle, Voltaire installé à Ferney, obtient du roi Louis XVI que le tabac et le sel entrent en franchise de Suisse dans le pays de Gex. C’est de là que vient le nom de « zone franche » donné à la région. A la Révolution, la région est incluse dans le département du Léman. Mais les traités de 1815 ramènent la frontière vers le Jura, confirment et étendant la franchise douanière : aucun droit français ne doit être perçu sur les marchandises suisses destinées au Pays de Gex. Le traité de Versailles de 1919 annule ceux de 1815, touchant la zone franche, mais il ne précise pas nettement le nouveau régime. La Franc e supprime le privilège douanier. Un différend naît alors avec la Suisses, tranché en 1932 par la Cour de La Haye, qui rétablit la zone franche. Cette franchise ne concerne que les habitants du pays, mais s’applique à tous les produits de provenance étrangère.

Au xviiie siècle, la ville dépasse les 2 000 habitants. Son développement continuera au xixe siècle grâce à une activité agricole soutenue, avec des foires et des marchés. Un tramway existait.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Gex voit le passage de Klaus Barbie nommé alors chef de la sécurité. Pendant quelques mois, il se sert de Gex comme base arrière pour mener une mission d’espionnage en Suisse. Gex est libérée le 21 août 1945, quelques coups de feu sont échangés entre les Allemands qui fuient et la 5ème DBarrivant de Provence.

À partir de 1952 Gex développe son tourisme d’hiver grâce à la station de Mijoux-La Faucille, accessible par le col de la Faucille. L’arrivée de nombreux travailleurs frontaliers et du CERN transforme la ville, provoquant avec la création de nouveaux quartiers. Un centre historique, avec des maisons des XVe et XVIe siècles, et une église, rénovée au xixe siècle, ont été conservés.

Aujourd’hui, une partie importante de sa population est frontalière et travaille en Suisse, notamment dans le secteur tertiaire.

  • La « Fête de l’Oiseau », dont l’origine remonte au Moyen Âge, se déroule du vendredi au lundi  du week-end de la Trinité (ou exceptionnellement de la Fête-Dieu). Organisée par l’association du Comité de l’Oiseau de Gex, elle comporte le concours de tir de l’Oiseau, qui permet de désigner le Roi, l’élection de la Reine, un défilé de chars et une fête foraine.
  • Le festival « Tôt ou T’Arts », festival des Arts de la rue du Pays de Gex, a été créé en 2001. Organisé par le centre socioculturel « Les Libellules » de Gex, il se déroule durant une semaine du mois de juin. D’abord centré sur le quartier de Derde, il s’est déplacé dans les rues du centre de Gex, puis s’est étendu depuis 2008 à d’autres communes du pays de Gex.

 

280px-Bleu_de_GexGastronomie : Bleu de Gex Haut-Jura ou bleu de Septmoncel sont des appellations d’origines désignant un fromage français des plateaux du Haut-Jura, à cheval sur les départements de l’Ain et du Jura. Cette appellation bénéficie d’une AOC depuis le 20 septembre 1977 et d’une protection par AOP depuis le 25 septembre 2008. La meule de bleu de Gex, à faces planes avec des angles nettement arrondis entre les faces et le talon, mesure 31 à 35 cm de diamètre et 10 cm d’épaisseur et pèse 6 à 9 kg.

Le Bleu de Gex contient 29% de matière grasse sur produit fini (50% sur produit sec).

 

Situé à la frontière franco-suisse, entre Meyrin (canton de Genève) et Saint-Genis-Pouilly (département de l’Ain), à quelques kilomètres de Genève. Le CERN est à la pointe de la recherche en physique des particules depuis 1954 : ce laboratoire international dispose d’un immense accélérateur de particules (LEP) enfoui dans le sol. D’une circonférence de 27 kilomètres, il est le plus grand instrument scientifique jamais construit sous terre ! 3 000 scientifiques du monde entier étudient les particules élémentaires afin de percer à jour les secrets de la nature.

En 1992, Georges Charpak reçoit le Prix Nobel de Physique pour des travaux réalisés au CERN en 1968. Le CERN tient une place importante dans le développement de certaines technologies informatiques. La plus connue est certainement le World Wide Web.

L’Eglise Notre Dame et Saint-André à Ferney-voltaire

Cette église, consacrée le 8 novembre 1826, est le plus grand édifice religieux néo-classique construit dans le département de l’Ain, à l’initiative de Monseigneur Devie, le 1er évêque du Diocèse de Belley. Comme le Château, c’est le 2ème bâtiment de la ville classé monument historique avec une bonne partie de son mobilier. D’exceptionnels trompe-l’œil valent le détour.

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de Ferney

Attestés à Colovrex dès le XVe siècle, les ateliers de potiers ont constitué, jusqu’à une date récente, la principale activité artisanale recensée à Ferney-Voltaire. Connue localement pour son usage domestique, la production ferneysienne l’est aussi nationalement et internationalement grâce aux créations des maîtres potiers qui, profitant des débouchés offerts par la proximité de Genève, s’établirent sur notre territoire au XXe siècle. Cette exposition permanente, située dans le hall de la mairie, présente ce riche patrimoine de créations à travers trois fameux ateliers : Hécler, Nicole et Bonifas.

 

 

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La Meuse en période renaissance

Posté par francesca7 le 6 juin 2014

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BAR LE DUC : Située entre Reims et Nancy, chef-lieu du département de la Meuse, Bar-le-Duc est la seule ville de Lorraine à être labellisée  »Ville d’art et d’histoire », elle fait aussi partie des  »plus beaux détours de France ». Ville étendue le long de l’Ornain, elle fut longtemps capitale du puissant et indépendant duché de Bar. Grâce à son remarquable quartier Renaissance, la ville-haute se dresse en véritable phare sur le Barrois. 

Au-delà de quelques empreintes du Moyen-Age, la ville haute rayonne surtout par son héritage Renaissance du 16ème siècle, période qui sera la plus faste d’un point de vue politique et culturel pour la ville. De magnifiques hôtels et demeures en pierre de taille s’offrent ainsi au regard du visiteur, dans un ensemble urbain classé secteur sauvegardé, l’un des ensembles urbains Renaissance les plus remarquables de France.

 

Des vestiges archéologiques témoignent de l’occupation très ancienne du site. Les premières mentions d’une agglomération remontent au Ier siècle de notre ère. Il s’agit alors d’un relais sur la route entre Reims et Toul qui porte le nom de Caturiges. Il en est par ailleurs fait mention sur la table de Peutinger. La petite bourgade, située sur les rives de l’Ornain, constitue le berceau de la ville actuelle.

Quoi qu’il en soit de ces questions étymologiques, on trouve des détails relatifs à l’histoire de Bar dans des temps assez reculés. Childéric, fils de Mérovée, ayant été obligé, par la révolte des Francs, de se retirer en Thuringe, chargea son confident Véomade de le prévenir du moment où il serait bon de revenir. Lorsqu’au bout de quelque temps il reçut de Véomade un avis favorable et reprit le chemin de la Gaule, c’est à Bar que Véomade vint le recevoir. Les habitants de Bar firent si bon accueil à Childéric que, pour leur en témoigner sa reconnaissance, il les exempta d’impôts et les autorisa à établir chez eux une sorte de municipalité ; il est vrai que l’esprit romain n’avait guère pénétré chez les Leuques, et, par conséquent, le municipe ne fut point constitué.

On a dit aussi, mais sans preuve bien certaine, que Clovis, en 496, après la victoire remportée sur les Alamans à Tolbiac, passa par Bar en se rendant de Toul à Reims. La chose n’est peut-être pas bien démontrée, mais elle est fort probable, attendu qu’il n’y avait à cette époque, en Gaule, d’autres moyens de communications que les voies romaines, et qu’il en existait justement une dans la direction citée plus haut. Au milieu du xixe siècle, Bar-le-Duc bénéficie de deux axes de développement et de communication : le canal de la Marne au Rhin et la ligne de chemin de fer entre Paris et Strasbourg. Sur le plan industriel, les forges font de la cité un important pôle métallurgique et les brasseries sont prospères et réputées. Si les manufactures textiles disparaissent peu à peu, concurrencées par des entreprises plus modernes, Bergère de France s’impose dans le secteur du fil à tricoter.

Ne pas manquer le Festival Renaissances, l’un des plus grands festival des arts du cirque et de la rue. 

>> Office de Tourisme de Bar-le-Duc
>> Eglise Saint-Etienne
>> Musée Barrois

>> Excursions pour groupes : 
     > Bar-le-Duc en toute discrétion
     > Le jardin renaissance de la Lorraine champenoise
     > Bar-le-Duc à prix mini

SAINT MIHIEL

Aux portes du Parc Naturel Régional de Lorraine, entre Commercy, Verdun et Pont-à-Mousson, appuyée sur la Meuse, Saint-Mihiel est surnommée la Petite Florence Lorraine, au regard de son activité artistique à la Renaissance. Elle partage à cette époque avec Bar-le-Duc le statut de capitale du Barrois.

L’abbaye bénédictine, la collégiale et les maisons bourgeoises sont les témoins de ce passé prospère qui s’enorgueillit d’avoir vu naitre au 16ème siècle le plus prestigieux des sculpteurs lorrains : Ligier Richier. Deux de ses œuvres sont exposées dans les églises de la ville : Le Sépulcre à Saint-Etienne et la Pâmoison de la Vierge à Saint-Michel.

Au gré d’une balade, c’est toute l’architecture de Saint-Mihiel qui se découvre avec de somptueuses façades, étonnantes et séduisantes. A ne pas rater aussi la Bibliothèque Bénédictine, qui renferme plus de 8500 ouvrages dont 74 manuscrits et 86 incunables, et le musée d’art sacré qui met en valeur la patrimoine des communes du département (pièces d’orfèvrerie, sculptures…).

>> Office de Tourisme de Saint-Mihiel 
>> Bibliothèque Bénédictine
>> Eglise Saint-Etienne
>> Eglise Saint-Michel

     

Le quartier de l’église Saint-NicolasMARVILLE

La présence humaine est attestée de longue date en Lorraine ; la culture celte y a notamment prospéré au ve siècle av. J.-C.. Située sur le territoire de l’ancienne Gaule romaine, Marville est à mi-chemin entre les grandes cités de Verdun et d’Arlon en Belgique. Au Moyen Âge, Marville est intégrée au royaume de Lotharingie, au cours du ixe siècle, puis de la Francie orientale.

Les plus anciennes mentions de Marville remontent à la fin du xiie siècle ; le comte Thiébaut 1er de Bar y fait édifier une forteresse. Il affranchit partiellement la cité vers 1190 et confère de la sorte de nombreux avantages aux habitants et aux métiers de Marville, notamment dans le domaines économiques et judiciaires.

Par son mariage avec la comtesse Ermesinde de Luxembourg, fille d’Henri l’Aveugle, le comte Thiébaut 1er de Bar fait entrer Marville dans les possessions du Luxembourg. Mort en croisade contre les Albigeois dans le sud de la France, il laisse une veuve qui épousera le marquis d’Arlon et comte de Limbourg.

Située dans le nord du département de la Meuse à 10 km de la Belgique, entre Montmédy et Longuyon, Marville présente un nombre importants d’objets ou de monuments classés.

Bien que Marville se dévoile réellement à la Renaissance, son histoire commence au Moyen Âge. Un puissant Seigneur, le comte Thiébaut 1er de Bar s’empare à cette époque de Marville pour y édifier une forteresse. Marville connaîtra son apogée à la Renaissance aux 16ème et 17ème siècles. Elle possède de rares témoins de la Renaissance espagnole en Gaume, avec ses belles façades, nées de l’implantation de familles nobles, bourgeoises ou commerçantes attirées par l’époque prospère du 16ème siècle. Les rues d’aujourd’hui témoignent de cette période fastueuse. A chaque coin de rue, à chaque pas de porte, c’est une nouvelle et passionnante découverte. Le village possède surtout l’un des rares cimetières classés en raison de son exceptionnel état de conservation et de la diversité de ses tombes.

>> Office de Tourisme du Pays de Montmédy
>> Excursion pour groupes : Art et renaissance en ciel de Meuse


MAIS AUSSI…

- La Citadelle de Montmédy : les premières fortifications de cette place forte sont construites en 1545, sous Charles Quint.
– Stenay aves ses maisons à arcades, possède de nombreux immeubles d’inspiration Renaissance.
– La Basilique d’Avioth.
– La Vallée de la Saulx : le château de la Varenne à Haironville, le château Gilles de Trèves à Ville-sur-Saulx, les ponts…
– Le château de Montbras : demeure contruite entre 1598 et 1611 est un belle exemple de la Renaissance en Lorraine.
– Le château de Louppy-sur-Loison : la Renaissance ici s’exprime de manière éblouissante.
– Le musée de la Princerie à Verdun : il se développe autour d’une cour intérieure.
L’église Saint-Louvent de Rembercourt-aux-Pots : la façade est la plus complète des églises meusiennes de la Renaissance.
– Le château d’Hannoncelle à Ville-en-Woëvre.

 >> NOUVEAUTE : BROCHURE LA RENAISSANCE EN MEUSE

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Les mouchoirs rouges

Posté par francesca7 le 31 mai 2014

 

roiQue de pertes. de peines et de souffrances elles ont infligé aux Bleus ces bandes de paysans aussi promptes à déferler par surprise qu’à s’évanouir dans la nature.

Ces hommes robustes, endurcis à la fatigue. craignant le prêtre et le sorcier. attentifs à la messe et à la haute pierre mystérieuse debout au milieu des bruyères. se rassemblent gravement au signal du tocsin. Ils abandonnent la charrue, prennent du pain pour trois ou quatre jours et se mettent en marche. un chapelet autour du cou. un crucifix sur la poitrine ou l’image de quelque saint. Il en est qui cousent sur leurs habits un Sacré-Coeur en laine rouge et ornent leurs chapeaux de cocardes blanches vertes ou rouges. de feuillages, de papiers multicolores. de plumes et de rubans. Un prisonnier républicain raconte :

— Pendant la marche. un morne silence était observé dans toute la colonne : les soldats portaient leurs chapelets dans leurs mains avec leurs armes, et on n’entendait que les prières qui étaient récitées et le chant des hymnes religieux. Tout cela formait un spectacle très singulier.

On connaît le vêtement. De la paix à la guerre il ne varie pas : la veste ronde, la culotte ample et le vaste chapeau de feutre qui atteint jusqu’à deux pieds de diamètre et qu’on relève par devant pour placer la cocarde et viser plus commodément. Sur le dos. un havresac. Et surtout le légendaire mouchoir de Cholet. Ecoutons encore Mme de La Rochejaquelein : « On faisait surtout une grande dépense de mouchoirs rouges il s’en fabriquait beaucoup dans le pays et une circonstance particulière avait contribué à les rendre d’un usage général. M. de La Rochejaquelein en mettait ordinairement autour de sa tête, à son cou. et plusieurs à sa ceinture pour ses pistolets. Les mouchoirs rouges devinrent ainsi à la mode dans l’armée : tout le monde voulut en porter.

Cependant quelques compagnies d’élite ont un uniforme, rouge chez Bonchamps, vert chez Royrand. Il y en aura aussi chez Charette en 1796, fourni par les Anglais.

Comme armes, des bâtons, des piques, des faux emmanchées à l’envers, des fourches aiguisées, des couteaux de sabotier et, bientôt, les fusils et les baionnettes prises sur l’ennemi.

images (19)Quant à leur force redoutable, il faut la rechercher, dit le général Turreau qui va tant batailler contre eux, dans « un attachement inviolable à leur parti, une confiance sans borne dans leurs chefs, une telle fidélité dans leurs promesses qu’elle peut suppléer à la discipline un courage indomptable et à l’épreuve de toutes sortes de dangers, de fatigues, de privations ».

Fanatisés par leurs prêtres. munis d’une absolution générale, beaucoup regardent le trépas comme un sacrifice léger à leur âme, qui les mène tout droit en Paradis. Ce qui n’empêche pas ces bandes paysannes capables d’élans torrentueux et ravageurs d’être parfois saisies de terribles paniques collectives comme à Cholet en octobre 1793, notamment quand leurs chefs sont blessés ou de découragements soudains quand les opérations s’éternisent. 

Turreau nous dit encore : « On allait au combat comme à une fête des femmes, des vieillards, des enfants même de douze à treize ans (et j’ai vu de ces derniers tués dans les premiers rangs de l’armée) excitaient, partageaient la fureur des soldats « .

Ils se groupent par paroisse. Ignorants de l’art militaire, ils avancent sans aucun ordre, surtout au début de l’insurrection. Quand ils sont organisés, ce qui est rarement le cas, sauf chez Bonchamps dont la division est la seule à offrir réellement un aspect militaire, ils marchent souvent sur trois colonnes. Celle du centre destinée à l’attaque est dotée de l’artillerie. Les deux autres progressent en tirailleur, le long des haies, les fusils devant, les faux derrière. Parfois, mais seulement dans les premières semaines de l’insurrection, quand ils s’attaquent à une ville, ils poussent devant eux des prisonniers républicains, comme ils firent à Cholet en mars 1793. Ou bien ces boucliers humains reçoivent la mitraille ou bien ils dissuadent les patriotes.

Au plus dur de Faction, ils se couchent. laissant passer la rafale et se relèvent, bondissant furieusement sur l’ennemi en hurlant « Rembarre ! Rembarre ! » ou en criant « Vive le roi ! ». Quand l’affaire tourne mal on entend !

Egaillez-vous les gars !
Leurs chefs sont à leur tête, à cheval, les encourageant de la voix et du geste, leur donnant l’exemple par leur bravoure qui compense certaines insuffisances techniques.

Leur tactique est commandée pour ainsi dire par l’état du terrain. La Vendée protège le vendéen, elle est à son service comme il est au sien. Communion intime entre le sol et l’homme. Il sont chez eux ces paysans. sur ces huit cents lieues carrées de boqueteaux de landes humides sillonnées de petits ruisseaux, de champs clos de haies vives ou de murs de pierres, de chemins tortueux où charrois et canons se glissent péniblement. Turreau, le cruel adjudant général des Bleus, le dira dans ses Mémoires « Les convois ont de la peine à faire trois lieues durant toute la journée, encore le plus souvent faut-il se servir, pour les transports, de boeufs et de charrettes du pays. qui n’ont pas la voie ordinaire. Les chemins n’ont que la largeur de ces charrettes. Il s’y trouve rarement des espaces, des carrefours où les voitures puissent tourner, et, quand l’escorte d’un convoi est battue, il devient infailliblement la proie des rebelles. Eussiez-vous pu faire, d’avance, des dispositions de retraite, elle est nécessairement si lente que vous ne le sauvez.

Mme de La Rochejaquelein, décrit la tactique de ces guérilleros collant à leur terrain : ,‘ Leur attaque est une irruption terrible, subite. presque toujours imprévue. (…) Ils n’attendent pas de ‘ commandement pour tirer. Si vous résistez à leur violente attaque, il est rare que les rebelles vous disputent la victoire, mais vous en retirez peu de fruits parce qu’ils font leur retraite si rapidement qu’il est très difficile de les atteindre, le pays ne permettant presque jamais l’emploi de la cavalerie. Ils se dispersent, ils vous échappent à travers champs, haies, bois, buissons, connaissant tous les sentiers, les faux-fuyants, les gorges, les défilés, connaissant tous les obstacles qui s’opposent à leur fuite et les moyens de les éviter. Vainqueurs, ils vous cernent, vous coupent de toutes parts ils vous poursuivent avec une fureur, un acharnement. une volonté inconcevable.
Tout est au service du Vendéen. Il a son code, qui utilise toutes choses. Le moulin, en particulier, est le meilleur auxiliaire du combattant. La position de ses ailes, suivant qu’elles sont couvertes ou dégagées. est un précieux renseignement. Sachez que si les ailes sont arrêtées, l’ennemi n’est pas loin.

http://www.histoire-en-questions.fr

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