Saint-Hippolyte et son histoire
Posté par francesca7 le 14 mai 2015
(Doubs)
Malgré une population légèrement supérieure à 1000 habitants (1045 en 1999 contre 1179 en 1982), Saint-Hippolyte peut revendiquer fièrement le statut de ville. Elle l’est en effet depuis que la charte de 1298 lui en a conféré le titre et les droits en découlant.
C’est la première marque d’indépendance de la commune, et la première date importante d’un passé historique riche qui lui vaut son appartenance aux Petites Cités Comtoises de Caractère (PCCC) : une église collégiale du XIVème siècle avec pavement intérieur de pierres tombales ; passage du vénéré Saint Suaire de 1418 à 1452 ; le couvent des ursulines ; des maisons à l’architecture particulière avec encorbellement et fenêtres à meneaux ; le souvenir de la révolution française où la ville fut chef-lieu de district puis sous-préfecture…Ce passé est en effet très lourd.
Mais, Saint-Hippolyte est aussi tournée vers l’avenir grâce à ses inégalables atouts naturels. A mi-chemin entre le Haut -Doubs et le Pays de Montbéliard, la petite cité n’appartient à aucune de ces entités. Elle est unique. Indépendante. Tous les chemins y passent et y mènent. Au confluent, cœur de la ville que les eaux de deux rivières se rencontrent, se confondent, s’unissent, pour être plus fortes sans doute.
Ce paradis vert et bleu est bel et bien celui du pêcheur et du randonneur. Celui des artistes aussi : peintres, poètes, musiciens… nombre d’entre eux sont nés dans la localité ou sont venus chercher dans sa quiétude leur inspiration.
Au milieu de cet écrin de verdure coulent deux rivières : le Doubs, cours d’eau tranquille réputé pour la diversité et l’importance de sa population piscicole ; et le Dessoubre, rivière fougueuse de première catégorie, connue au-delà des frontières pour la qualité de ses eaux et de ses salmonidés.
La nature est le cœur de Saint-Hippolyte. Ses possibilités de randonnées y sont multiples. Tout marcheur, amateur ou confirmé peut y trouver son bonheur sur des sentiers balisés, soigneusement entretenus, pour des balades qui peuvent durer de trois à dix heures. Toutes permettent de profiter de la verdure, de la faune, de la flore, puis en récompense des efforts fournis, de contempler la ville et ses deux vallées d’un des nombreux points de vue qui l’entourent.
Les événements du passé ont inscrit Saint-Hippolyte dans l’histoire. Ses dons de la nature en font aujourd’hui une ville qui a un avenir à construire sur le plan touristique : un camping deux étoiles géré par l’Association locale des Commerçants , les huttes de France placées sous la responsabilité de la municipalité , nombreux gîtes et meublés proposés par des particuliers et des chambres hôtelières dans le domaine commercial, permettent d’accueillir les vacanciers ; tous les commerces indispensables sont présents ; les structures sportives élémentaires existent ou ont existé… Tout est réuni pour que le vieux bourg médiéval, ancienne capitale des Franches Montagnes, devienne une jeune cité du XXIème siècle, capitale du tourisme vert et bleu. Il faut pour cela que tous y travaillent, en toute quiétude, en convergence, comme la nature en donne ici l’exemple.
Chapelle Notre Dame du Mont
Sur les hauteurs de la ville, la chapelle Notre Dame du Mont semble veiller sur les habitats de Saint-Hippolyte. Et cette croyance explique sans doute pourquoi tant de paroissiens lui rendent hommage à l’occasion de la fête de l’Assomption le 15 août.
Cette chapelle qui surplombe la ville est en effet un lieu de vénération à la Vierge depuis plus de cinq siècles. Le nombre de pèlerins ne fit qu’augmenter au fil des siècles et des événements difficiles. Les habitants de Saint-Hippolyte, en accord avec les chanoines, construisirent d’abord un oratoire à l’emplacement dela Chapelle actuelle.
Une vénération décuplée quand, en 1595, des mercenaires dévastant la Franche-Comté furent noyés dans un épais brouillard en essayant d’attaquer la ville. Entendant beaucoup de bruit en contrebas, ils la crurent bien défendue. Les habitants de Saint-Hippolyte attribuèrent leur sauvegarde à Notre Dame du Mont, ce qui accrut leur reconnaissance. On comptait même plus de dix mille fidèles au lendemain de la guerre de 1870.
Puis pendant les guerres du vingtième siècle, les soldats et leurs familles invoquèrent souvent Notre Dame du Mont. Et, le 19 juin 1940, lors de l’attaque des troupes allemandes contre Saint-Hippolyte, la Chapelle reçue un obus incendiaire : la nef et le clocher furent la proie des flammes. Celles-ci s’arrêtèrent à la grille du chœur. La statue et ce qui l’entourait furent miraculeusement protégés. Le pèlerinage reprit le 22 avril 1946. Le livre paroissial note la présence de 1500 pèlerins venus de toutes les paroisses du Canton.
Ces faits historiques font que les habitants de Saint-Hippolyte et de la région attribuent à l’intercession de notre Dame du Mont de nombreuses grâces dont ils ont bénéficié et leur foi en elle est toujours vive. En témoigne leur forte présence à chaque fête de l’assomption à l’occasion du pèlerinage et de la messe en plein air, et leur attachement à ce site qui domine et protège la ville.
De plus, cette chapelle est lieu de culte certes mais aussi de promenade, cher au cœur des habitants qui en ont fait depuis longtemps déjà un lieu de sortie en famille. Il faut dire que, du banc installé à quelques pas de l’édifice cultuel, on domine la ville en découvrant d’en haut les vallées du Doubs et du Dessoubre, les deux rivières qui se rejoignent au confluent, au pied de l’église. Autant de lieux sur lesquels on peut avoir une vue panoramique depuis la chapelle qui a donné son nom à la nouvelle paroisse.
Pour se rendre à cette chapelle, prendre à Saint-Hippolyte la direction de Montécheroux et face au cimetière, prendre la petite route à gauche de la route.
HISTOIRE ET MYSTERES… Grotte de la Roche
Depuis le centre ville, en levant les yeux vers la vallée du Doubs qui mène vers la Suisse, on ne voit qu’elle : la grotte de la roche, là d’où autrefois, les seigneurs locaux veillaient sur la cité. Aujourd’hui, l’itinéraire favori des randonneurs.
Débutée à Villeneuve au lieu-dit le gros chêne, La promenade se poursuit à travers forêts et champs jusqu’à la tuffière, exploitée jusqu’au début du XXème siècle. Le tuf, roche sédimentaire obtenue par ruissellement des eaux était apprécié pour sa légèreté. Excellents isolants phoniques et thermiques, les blocs de tuf étaient utilisés pour la construction des cloisons, des voûtes, des cheminées…Un peu plus loin sur le parcours, une bâtisse se dresse une ferme qui appartenait aux Ursulines, ces religieuses qui s’étaient donné pour mission d’apporter l’enseignement aux jeunes filles, dans le couvent au centre du bourg.
On devine le bruit de l’eau qui sort de la roche et jaillit en cascade au pied d’un pan de mur, dernier vestige de l’ancien moulin, une eau qui va poursuivre sa route en direction du Doubs. Bientôt, on aperçoit l’imposant rocher avec son ouverture immense. Au moyen âge, le château des Comtes de la Roche s’est appuyé sur cette entrée et une niche dans le rocher servait de poste de guet aux soldats qui surveillaient les alentours. De cette époque, il ne reste ici que quelques pierres, le château ayant été détruit après la conquête française, à la fin du XVIIème, sur ordre du roi de France Louis XIV.
Plus de château, plus de moulin, plus de petit bistrot non plus comme par le passé aux abords de la ferme, mais une faune et une flore particulière que les promeneurs se plaisent à venir observer. Parmi les plus observées, il y a bien sûr les chauves souris. Et les cavités où se cachent parfois le gibier n’ont pas encore fini d’être explorées par les amateurs de spéléologie.
Aujourd’hui, cette roche est avant tout un lieu riche de souvenirs, d’anecdotes historiques et aussi d’une légende bien connue, celle du serpent blanc. Un mystérieux reptile qui aurait été vu dans la rivière souterraine de la grotte et que l’on rendait responsable de la maladie du prince. Le garde du château qui crut bon affirmer avoir tué la bestiole alors qu’il n’avait capturé qu’une vulgaire couleuvre décolorée en fut puni. Il mourut en effet étouffé par un mystérieux serpent venimeux venu des entrailles de la grotte.
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