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    « La restauration est une opération qui doit garder un caractère exceptionnel. Elle a pour but de conserver et de révéler les valeurs esthétiques et historiques du monument et se fonde sur le respect de la substance ancienne et de documents authentiques. Elle s’arrête là où commence l’hypothèse, sur le plan des reconstitutions conjecturales, tout travail de complément reconnu indispensable pour raisons esthétiques ou techniques relève de la composition architecturale et portera la marque de notre temps. » citation Charte de Venise, art. 9, ICOMOS, 196.

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    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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Le Jerzual de Dinan

Posté par francesca7 le 22 septembre 2013


Le Jerzual de Dinan dans Bretagne 240px-22dinanjerzual01

L’éthimologie du nom JERZUAL est difficile à déterminer. Il serait d’origine celtique – JARUHEL – et signifierait « Rue Haute ».

Afin de découvrir les richesses de cette ville de Dinan, il convient de commencer la visite par son pied et de remonter la ville car c’est en montant vers la ville haute qu’une bonne partie de l’histoire de cette ancienne citadelle, « le Jerzual  » va se dérouler sous vos yeux … L’essor de Dinan devait passer par une voie de communication la reliant à la mer : ce fut la Rance.

La porte du Jerzual qui protégeait autrefois l’entrée de la ville de Dinan a été construite du 14ème au 15ème siècle. Elle se prolonge, de part et d’autre, de remparts imposants dont une
partie est accessible au public. La rue du Jerzual, côte la plus célèbre de Dinan qui relie le port au centre-ville, avec un dénivelé de 75 mètres atteignant à certains endroits 35 % de déclivité. Cette côte accueille tous les ans le défi du Jerzual, course à pied la plus populaire de la région suivie par des milliers de spectateurs amassés en haut du Jerzual.

Un trajet qui a inspiré l’écrivain Roger Vercel, professeur d e lettres à Dinan en 1920 : « Que vous montiez le Jerzual, entre les maisons à pignons et à porches, sous le surplomb des encorbellements étayés de piliers frustres, sous la belle porte romanogothique, que vous gravisieiez les lacets, quii devant les rocs tournent court, la ville vous inflige, dès l’abord, la sévère leçon de la pente, de la dinaou ».

La rue du Jerzual. Cette rue fort pittoresque et escarpée fut, avant la construction du viaduc de Dinan, la principale voie de pénétration de la ville. Des siècles durant, des charrettes remplies de cuirs, de toiles, de ois et de céréales la descendaient en direction de Saint Malo ; elles en revenaient chargées du sel provenant de la côte, de morue, de thé, de cidre, d’épices et de porcelaines.

Aujourd’hui, c’est dans une atmosphère plus clame que l’on peut détailler les très belles maisons à pans de vois, ouvragées de sculptures, que de riches bourgeois ou artisans élevèrent ici à partir du 15ème siècle. Chemin faisant, on arrive devant la 240px-22dinantourhorloge01-200x300 dans VILLAGES de FRANCETOUR PORTE du JERSUAL (14ème siècle), qui fournit au peintre Corrot le sujet d’une composition réaliste. L’ouverture de la porte est située au milieu de la tour :  une disposition originale, puisque habituellement, les portes sont flanquées de deux tours. C’est en 1642 que l’on plaça au-dessus de la fenêtre la PIERRE ARMORIEEE mi-France, mi-Bretagne qui se trouve de nos jours sur la façade de l’hôtel de ville. Passé la porte du Jerzual, la rue qui descend vers le port prend le nom de Rue du Petit-Fort. Plusieurs constructions remarquables en rehaussent le décor : LA MAISON DU GOUVERNEUR (elle date du 15ème siècle), au n° 24, le style Renaissance : ou encore, aux n° 46-51, un vaste logis du début du 17ème siècle pourvu d’un grenier à claire-voie où l’on faisait sécher les cuirs. Autrefois les tanneurs étaient nombreux à habiter la rue ;ils pouvaient laver les peaux dans l’eau de la Rance toute proche.

Le port lui, il était jadis au cœur de la ville. Aujourd’hui il a le charme d’un port de plaisance où il fait bon flâner ou rêver, assis à la terrasse d’un restaurant, au pied du grand viaduc construit en 1852.

La Fontaine des Eaux… c’est un berceau de verdure, dans le vallon d’un affluent de la Rance, l’Argentel. La petite route qui, le long de la rive gauche, part du port de Dinan, est bordée de très nombreux moulins ayant appartenus aux nobles et aux chanoines de Saint Malo. Il fut un temps où l’on pouvait y rencontrer beaucoup de monde. Cette route conduit à la fontaine des Eaux ; il y avait là, autrefois, une source d’au minérale très renommée depuis le 17ème siècle. Un terrible ouragan détruisit en 1929 l’édifice, et depuis lors, la fontaine n’est plus guère fréquentée. Pourtant, le cadre champêtre y est toujours aussi enchanteur.

 

 

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CHALON SUR SAONE, centre portuaire

Posté par francesca7 le 21 septembre 2013

CHALON SUR SAONE, centre portuaire dans Saône et Loire 320px-chalon-sur-saone

Centre portuaire, industriel et commercial d’une grande activité, Chalon est aussi la capitale économique d’une riche zone de culture et d’élevage, au cœur d’un vignoble dont certains crus sont dignes de leurs grands voisins. Ses foires sont très suivies et les fêtes du Carnaval attirent une foule considérable. Au carrefour de plusieurs nationales et sur le passage de l’A.6. Cavillomum (son nom d’origine) est fondée à l’époque gallo-romaine sur les bases d’un port éduen.

De l’Empire romain à l’empire Schneider – Sa situation en bordure d’une grande voie navigable, et à un important carrefour de routes fit choisir cette place par Jules César comme entrepôt de vivres au temps de ses campagnes en Gaule. Du Moyen âge on retiendra la foire des sauvagines, marque du rôle de carrefour européen joué par la cité.

LES SAUVAGINES : Châlon doit une part de sa célébrité à ses foires aux « sauvagines », peaux de petits animaux à fourrure tels que renards, fouines ou blaireaux… Elles avaient lieu deux fois par an et duraient un mois, comptant parmi les plus fréquentes d’Europe. Mais si la fourrure a longtemps été chez elle à Chalon, le marché du cuir s’est en grande partie substitué aujourd’hui à cette ancienne activité. La mode du vêtement de cuir, lisse ou craquelé, s’est considérablement développée depuis une trentaine d’années.

La création du canal du Centre (fin 18ème, début 19ème siècle) puis celle des canaux de Bourgogne et du Rhône au Rhin ont encore développé le commerce régional par voie d’eau. A la même époque Chalon vit Joseph Nicéphore Niepce (né en 1765, au 15 de la rue de l’Oratoire) faire preuve d’un génie inventif. Il met au point, avec son frère Claude, un moteur dont le principe est celui du moteur à réaction, le Pyréolophore ». Il imagine aussi une sorte de draisienne, l’ancêtre de la bicyclette. Passionné par la lithographie (gravure sur pierre) il réussit, en 1816 à fixer en négatif l’image obtenue au moyen de la chambre noire, puis en 1822, à obtenir une image positive fixée. Après ces résultats, Niepce élabore vers 1826 un procédé de photogravure  : l’héliographie. L’inventeur de la photographie meurt à Chalon en 1833, six ans avant la consécration officielle de sa trouvaille par Arago.

En 1839, les usines Schneider du Creusot installent au débouché du canal du Centre une importante usine dite « le Petit Creusot », devenue « Creusot-Loire ». Les chantiers navals entreprirent dès lors la construction d’une longue série de bateaux métalliques : torpilleurs sous-marins et contre-torpilleurs. C’est ainsi que 81 torpilleurs furent montés pour le compte de la marine nationale et les marines bulgare et turque, entre 1889 et 1906. Plus tard, les habitants de Chalon sur Saône ont pu voir des submersibles de type SC1 croiser le long des quais de la ville. Cette dernière fabrication destinée à la Bolivie et au Japon ne s’arrêta qu’avec la Seconde Guerre mondiale.

Spécialisée dans la métallurgie lourde, Creusot Loire subit de plein fouet la crise sidérurgique de 1984. Cependant d’autres industries se sont implantées depuis les années 1970, dont Kodak (photos), St Gobain, Framatome, L’Air Liquide et Water Queen (leader européen dans la fabrication d’articles de pêche), révélant le dynamisme économique de Chalon.

 dans VILLAGES de FRANCEChalon sur Saône, c’est aussi des Maisons anciennes :

Certaines des nombreuses demeures séculaires du Vieux Chalon présentent un cachet tout particulier et méritent d’être signalées, particulièrement dans le quartier Saint Vincent, où de belles façades à colombage ont été dégagées sur la place du même nom (remarquer également, à l’angle de la rue St Vincent, une statue du saint), dans la rue aux Fèvres, la rue de l’Evêché etc.. ; rue St Vincent carrefours pittoresque à la jonction des rues du Pont et du Châtelet ; rue du Châtelet, au n° 37, belle façade du 17è siècle avec bas-reliefs, médaillons et gargouilles ; Grande Rue : au n° 39, vaste maison du 14ème siècle restaurée.

Cathédrale Saint Vincent :

SANCTUAIRE de l’ancien évêché de Chalon (supprimé en 1790), St Vincent ne présente pas un aspect homogène. Ses parties les plus anciennes remontent à la fin du 11è siècle ; le chœur est du 13è. Sa façade et ses clochers néo-gothiques (1825) lui donnent un air étrange. A l’intérieur, les piliers cantonnés de pilastres cannelés et de colonnes engagées sont dotés pour certains de chapiteaux semblables à ceux d’Autun. Dans la chapelle absidale Nord, remarquez la grande armoire eucharistique contemporaine en bronze doré (1986). Dans le chœur, dais finement sculpté. Dans l’abside, triptyque de 1608 (Crucifixion). Dans la chapelle donnant accès à la sacristie, voûte à cinq clés pendantes et beau vitrail représentant la femme aux douze étoiles de l’Apocalypse. Le bras droit du transept ouvre sur un cloître du 15ème siècle restauré, où se trouvent quatre belles statues en bois ; la cour du cloître a retrouvé son puits. Dans le bas-côté droit, nombreuses pierre tombales et chapelles fermées par des claustras ( grilles de pierre).

L’Hôpital : Seul le bâtiment à degrés d’inspiration flamande date de la construction initiale (1528). Le premier étage, réservé aux religieuses, comprend des pièces lambrissées dont l’infirmerie qui abrite quatre lits fermés de rideaux. Le réfectoire et le couloir des cuisines meublé de vaisseliers remplis d’étains et de cuivres sont particulièrement remarquables. La pharmacie  (1715) présente une collection de pots du 18è siècle classés selon les potions qu’ils contiennent : écorces, racines, bois, feuilles etc.. Les bâtiments s’étendirent à partir du 17è siècle et dès le début du 18ème certaines pièces furent ornées de magnifiques boiseries.

La chapelle, d’architecture métallique (1873) a recueilli des œuvres d’art provenant des parties démolies à l’époque ; boiseries armoriées, chaire du 17è siècle, rare Vierge à l’encrier et verrières Renaissance.

La Tour du Doyenné : Ce beffroi du 15ème  siècle, jadis proche de la cathédrale, puis démonté en 1907, a été réédifié à la pointe de l’île. Du sommet, panorama sur la ville. Non loin, beau tilleul, provenant des pépinières de Buffon.

La Roseraie Saint Nicolas : Des quais, 4 km par les ponts des îles de la Saône, au sud puis la rue Julien Leneuveu, à gauche. Au départ de l’aire de loisirs Saint Nicolas, circuit pédestre de 5 km. Cette prestigieuse roserai (comptant quelque 25 000 plants) dissémine ses parterres au milieu d’immenses pelouses semées de conifères ou de jeunes pommiers.

Puis, l’Eglise Saint Pierre : Construit de 1698 à 1713 dans un style italien, cette ancienne chapelle bénédictine présente une façade imposante (refaite au 19è). A l’intérieur s’ouvrent une vaste nef et un chœur sous coupole peuplés de statues dont certaines sont du 17ème siècle : Saint Pierre et Saint Benoît à l’entrée du chœur, Sainte Anne et la Vierge terrassant le dragon dans le transept. Dans le chœur, stalles sculptées et orgue d’époque Régence surrmonté d’un Saül jouant de la harpe.

 

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Paray-le-Monial

Posté par francesca7 le 19 septembre 2013


par

Henri de Régnier

~ * ~

A LA MÉMOIRE DE MA MÈRE
THÉRÈSE-ADÉLAÏDE-ADRIENNE DE RÉGNIER
NÉE DU BARD DE CURLEY
Paray-le-Monial, le 8 Janvier 1836

Paris, le 21 Juin 1924

File:Place Lamartine-Paray-le-Monial.jpg

PUISQUE j’ai parlé de Bouchu, il « faut que j’achève l’étrange singularité qu’il donna en spectacle, autant qu’un homme de son état en peut donner. C’était un homme qui avait une figure fort aimable et dont l’esprit, qui l’était encore plus, le demeura toujours. Il en avait beaucoup et facile au travail et fertile en expédients. Il avait été intendant de l’armée de Dauphiné, de Savoie et d’Italie, toute l’autre guerre et celle-ci. Il s’y était enrichi ; homme d’ailleurs fort galant et de très bonne compagnie. Lui et sa femme, qui était Rouillé, soeur de la dernière duchesse de Richelieu et de la femme de Bullion, se passaient très bien l’un de l’autre. Elle était toujours demeurée à Paris, où il était peu touché de la venir rejoindre, et peu flatté d’aller à des bureaux et au conseil, après avoir passé tant d’années dans un emploi plus brillant et plus amusant. Néanmoins, il n’avait pu résister à la nécessité d’un retour honnête qu’il avait mieux aimé demander que se laisser rappeler. Il partit pour ce retour le plus tard qu’il lui fut possible et s’achemina aux plus petites journées qu’il put. Passant à Paray, terre des abbés de Cluni assez près de cette abbaye, il y séjourna. Pour abréger il y demeura deux mois dans l’hôtellerie. Je ne sais quel démon l’y fixa, mais il y acheta une place et, sans sortir du lieu, il s’y bâtit une maison, s’y accommoda un jardin, s’y établit et n’en sortit jamais depuis, en sorte qu’il y passa plusieurs années et y mourut sans qu’il eut été possible à ses amis ni à sa famille de l’en tirer. Il n’y avait, ni dans le voisinage, aucun bien que cette maison qu’il s’y était bâtie ; il n’y connaissait personne, ni là autour auparavant. Il y vécut avec les gens du lieu et du pays, et faisant très bonne chère, comme un simple bourgeois de Paray. »

Ainsi s’exprime et s’étend, en la partie de ses Mémoires qui traite de l’année 1705, M. le duc de Saint-Simon, sur le compte de Etienne-Jean Bouchu, marquis de Lessart, baron de Loisy et de Pont-de-Vesle, dont la fille unique Elisabeth-Claudine-Pétronille épousa, le 13 avril 1706, René de Froulay, comte de Tessé, lieutenant-général, Grand d’Espagne, fils aîné du maréchal de ce nom. Le Chesnaye des Bois, dans son Dictionnaire généalogique, nous apprend qu’Etienne-Jean Bouchu mourut le 5 décembre 1715 et qu’il portait pour armoiries : d’azur au chevron d’or, accompagné en chef de deux croissants d’or et en pointe d’un lion de même.

Cette mention de Saint-Simon, cette notice de La Chesnay des Bois, et même mon goût pour les « étranges singularités » n’auraient pas suffi à fixer mon attention sur cet Etienne-Jean Bouchu, si ce personnage n’eût choisi pour y finir ses jours « en simple bourgeois » la petite ville de Paray qui n’est autre que Paray-le-Monial, en Charollais et dont je ne lis jamais le nom sans que s’éveillent en ma mémoire maints souvenirs de famille et de jeunesse sur lesquels j’aime toujours à revenir, si m’y ramène quelque occasion qui me les rende plus vivement présents. C’est pourquoi, l’autre jour, en retrouvant dans Saint-Simon la page où est relatée « l’étrange singularité » de l’intendant Bouchu, je n’ai pu résister à l’attrait d’évoquer en quelques pages la curieuse petite cité bourguignonne où le sieur Bouchu donna le spectacle que l’on sait, où Cluny eut un de ses plus importants monastères, où les Filles de la Visitation, de Sainte Chantal, fondèrent un de leurs plus célèbres couvents, le Paray-le-Monial du Sacré-Coeur, la petite ville où j’ai vécu quelque peu en de lointaines années, où en des années plus lointaines encore sont nés plusieurs des miens, où quelques-uns d’entre eux reposent…

°
°   °

Montons sur la colline qui est leur dernier séjour terrestre. On y parvient par une route assez raide qui, dépassées les pauvres maisons d’un faubourg assez semblable à une rue de village, se continue en pente caillouteuse. En la gravissant, on rencontre tantôt un char attelé de boeufs, le joug aux cornes et dont le conducteur rustique pique de l’aiguillon les croupes boueuses, tantôt quelque carriole paysanne ou citadine. On y croise parfois aussi une chèvre rongeant les feuilles d’une haie, une bande d’oies boitillantes que garde quelque fillette tricoteuse, un gamin conduisant ses cochons, une femme, la hotte au dos ou le panier au bras, qui vous salue d’un bonjour en passant, une pauvresse qui tend la main, mais bientôt on est devant une grille s’ouvrant dans un mur bas qui enclot quelques arbres, des tombes et une petit chapelle entre des cyprès.

Il ressemble à tous les cimetières, ce cimetière de Paray, au haut de sa colline, à l’écart parmi les champs à travers lesquels continue la route qui vous a mené jusque-là. Toute la campagne alentour est aussi silencieuse que lui et participe à son repos. Il y a là des tombes très anciennes, d’autres plus récentes, quelques-unes d’hier. Ce n’est pas vers celles-là que je vais. J’en cherche que le temps a déjà touchées. Les vieilles pierres moussues sont d’une pensive et douce mélancolie. Les noms qu’elles portent s’effacent à demi. Certaines sont devenues anonymes. Enfin j’ai retrouvé celles qui m’attirent, une à une, car elles sont disséminées. Chacune de leurs inscriptions évoque pour moi un souvenir. Des images se forment dans ma mémoire. Des figures m’apparaissent. J’écoute des voix tues depuis de longues années. De ceux qui gisent sous ces dalles, j’en ai accompagné quelques-uns à leur dernière demeure et, derrière leur cercueil, j’ai gravi la route pierreuse, mais d’eux je ne veux pas parler maintenant : je suis venu seulement les saluer. Plus tard, je dirai ce que je sais de ce qu’ils furent. Aujourd’hui, j’ai voulu voir si tout est en bon ordre et si rien n’a changé autour d’eux. Non, tout y est toujours tranquillement funèbre. La grille grince toujours quand on la pousse. L’antique chapelle est toujours debout.

Paray-le-Monial dans LITTERATURE FRANCAISE 320px-ParayLeMonialBasiliqueElle est très ancienne, cette petite chapelle du cimetière de Paray, et elle marque un lieu vénérable. Une tradition ne veut-elle pas qu’elle repose sur les vestiges du « templum antiquissimum »  auprès duquel les moines de Lambert, comte de Chalons, construisirent en l’an 973 le monastère de l’Orval ? C’est sur cette colline qui domine Paray que fut transporté, avec force miracles, le corps de Saint Grat, treizième  évêque de Chalons. Les moines de l’Orval quittèrent bientôt la colline et descendirent  vers la vallée, vers la « Vallis aurea » où s’éleva le nouveau monastère, avec son église qui fut bénie en 1004 par Hugues, abbé de Cluni. Mais avant de descendre, nous aussi, vers la vallée et la rivière, vers la Bourbince, « ad Burbuntium amnem », comme disent les vieux textes, donnons un regard à la petite ville que fut le « Paredum monachorum » de jadis et qui est aujourd’hui Paray-le-Monial. 

Elle est à nos pieds et je la vois toute d’ici. Sur elle mon regard s’étend. Il la parcourt. Voici ses maisons, ses ruelles, ses places, ses toits de tuiles ou d’ardoises, ses jardins. J’aperçois son mail qu’on appelle le Cours, avec ses tilleuls et ses bancs de pierre, la Bourbince qui la traverse de ses deux bras sous un double pont, son champ de foire qui jouxte le vaste pré communal qu’on nomme le Pâquier, sa magnifique avenue de platanes séculaires, sa gare, ses faubourgs dont l’un borde un canal, le canal du Centre, qui s’enfonce à l’horizon avec ses files de peupliers. C’est bien le Paray de ma jeunesse, la petite ville monacale. Voici le clocher de l’hôpital ; la grosse tour de l’ancienne église Saint-Nicolas, le clocheton de la chapelle de la Visitation, celui de l’oratoire des Dames du Saint-Sacrement, celui du couvent des Dames de la Retraite, car Paray est demeuré ville de couvents. Les Jésuites y eurent un établissement, les Clarisses un cloître, mais la gloire et la beauté de Paray, c’est son église clunisienne, sa magnifique basilique romane, avec son haut clocher et ses deux antiques tours, avec son cloître et sa noble demeure abbatiale, son prieuré aux sévères lignes Louis-quatorziennes, et la grosse tour qui subsiste encore de ce que l’on nommait le Château de Paray et qu’un sixain du temps déclarait « de noblesse bien entouré ».

°
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Paray-le-Monial attire deux sortes de visiteurs : quelques touristes et des pèlerins. Si les pèlerins vont droit à la chapelle de la Visitation où l’on vénère dans sa châsse  la Bienheureuse Marguerite-Marie Alacoque, les touristes, eux, se dirigent vers la basilique clunisienne. Elle est la merveille et l’orgueil de la petite cité dont l’histoire est liée à celle de l’illustre abbaye de Cluni. Comme je l’ai dit déjà, ce fut Cluni qui fonda le monastère de l’Orval et le réunit à ses destinées. Depuis lors, l’Orval fut une filiale de la puissante congrégation bénédictine. Les abbés de Cluni firent du monastère de l’Orval une de leurs résidences favorites et ce fut du monastère que naquit la ville. Paray mérite donc vraiment d’être appelé « Le Monial ». Comme le monastère, Paray a son histoire  .

Avant d’en parcourir les fastes locaux, entrons un instant dans son antique sanctuaire.

Il s’élève au bord de la rivière de Bourbince qu’endigue un petit quai planté de peupliers et de tilleuls en quinconces et dresse ses deux vieilles tours romanes, un peu dissemblables, mais du même caractère architectural et qui précèdent un narthex ou porche extérieur. C’est la partie la plus ancienne de l’église, celle qui fut bénie en l’an 1004. La tour de gauche, dite tour du « moine Garre » ne fut pourvue de son étage supérieur que vers la fin du XIe siècle. De ce narthex on pénètre dans l’église monacale. Elle fut commencée en 1087, par Saint Hugues. Gonzan, religieux de Cluni, en traça les premiers plans, et elle fut continuée par le maître moine Hézelin. La construction se termina vers la fin du XIIe siècle. Elle est une copie réduite de Cluni. Son prieuré en dépendait et fut plus tard réuni à la mense abbatiale. L’abbé de Cluni devint titulaire du Prieuré de Paray et seigneur de la ville. Il déléguait  son autorité à un Prieur claustral et Paray fut érigé en décanat. Le premier prieur, au temps du comte Hugues, fut Andrald. Sur la liste de ses successeurs, je relève un Gérard de Cypierre, un Jean de Pouilly en 1306, un Henri d’Anglure en 1312, un Philibert de Damas en 1400, un Jean de Die en 1444, un Jacques d’Amboise, en 1508. En 1768, j’y vois un Chateauvert.

Nous voici maintenant dans l’église bénédictine. Elle est en forme de croix latine à trois nefs, formant déambulatoire. Trois chapelles absidiales en hémicycle entourent le choeur. L’aspect du lieu est noble et vaste, bien éclairé. Les colonnes s’ornent de chapiteaux ouvragés. La voûte forme à l’inter-transept une coupole soutenant un clocher octogonal que termine une flèche. Tout cela est d’une sobre et forte beauté romane. La branche gauche de la croix contient la chapelle des fonts baptismaux, la droite, la chapelle de la Vierge, d’un gothique flamboyant du XVIe siècle. Là, une porte donne accès au cloître et à l’ancien palais abbatial construit au XVIIe siècle et dont la façade regarde la rivière de Bourbince. Nous l’examinerons tout à l’heure ; maintenant retraversons l’église et sortons par sa porte de gauche. Nous voici sur une petite place où aboutit une rue. Suivons-la. Elle nous conduira en quelques pas à la chapelle du couvent de la Visitation.

J’ai dit que si la Basilique romane de Paray attirait les touristes, la chapelle de la Visitation était le point où affluaient les pèlerins. Elle est d’humble mine, cette chapelle, et son humble façade est dépourvue d’ornements. Une porte étroite ouvre sur la nef unique du modeste édifice. L’intérieur de la chapelle de la Visitation est sombre. La lueur de nombreuses lampes suspendues y laisse subsister une demi-obscurité. Les murs disparaissent sous des bannières d’ex-voto et sous d’innombrables coeurs-de-Jésus d’argent ou de vermeil disposés en guirlandes et en rosaces. Sous l’autel repose le corps de la Bienheureuse Marguerite-Marie Alacoque. Ses restes sont enfermés dans une grande poupée de cire, revêtue de l’habit monacal. Elle porte sur la poitrine l’effigie du Sacré-Coeur. Partout des images de la vision miraculeuse, de l’Apparition dans le bosquet de noisetiers. Cette étroite chapelle avec ses lampes et ses cierges allumés, ses ors, ses soies, donne une impression de mystère et de mysticité. Je l’ai vue jadis, au temps des grands pèlerinages, bondée d’une foule compacte, exaltée et soumise, sur laquelle planaient en psalmodie monotone les voix des religieuses Visitandines, chantant derrière la grille qui les séparait des assistants, car elles font voeu de perpétuelle clôture. J’entends encore dans mon souvenir ces voix pures et hautes, leur mélopée liturgique, tandis qu’aux jours où la chapelle à peu près déserte appartenait au silence de la prière et du recueillement, résonnait sur les dalles le pas empressé, discret et serviable des tourières et des sacristines. 

Elles seules étaient affranchies de la stricte claustration qui est la règle de leur ordre. On sait sa fondation par sainte Jeanne de Chantal et par saint François de Sales. Ce fut le 4 septembre 1626 que la Mère Marguerite-Elisabeth Gauzion amena du couvent de Bellecourt, à Lyon, cinq religieuses dans la maison de Paray. A cette époque, l’ordre de la Visitation comptait déjà 25 maisons. Quelques pieuses filles de Paray ayant témoigné le désir de servir Dieu dans ce nouvel institut s’adressèrent à la marquise de la Magdelaine de Ragny, Hippolyte de Gondi, épouse de Léonor de la Magdelaine de Ragny, lieutenant général au gouvernement du comté de Charollais. Cette honorable dame, affligée du déplorable état de la religion à Paray où les huguenots ne manquaient pas, avait, en 1617, avec l’assistance de son fils, Claude, évêque d’Autun, fondé dans son propre hôtel un collège dont elle avait confié la direction à trois pères jésuites. Ce fut à côté de ce collège que s’installa le couvent de la Visitation de Marie dans une maison située « entre la tour et le collège, joignant la grande rue appelée des Forges qui va jusqu’aux murailles de ladite ville, ensemble la tour appelée Quarré ». Le contrat de vente fut passé le 26 juillet 1626, entre la mère Marie-Anne de Blonay, supérieure de la Visitation de Bellecour de Lyon, et Jean Bouillet, seigneur de Saint-Léger, et Pierre Quarré, seigneur de la Palus, mais bientôt ce local devint insuffisant. En 1630, le couvent de Paray renfermait trente-trois professes. La seconde supérieure, Anne-Eléonore de Lingendes, échangea à la maison contre celle occupée par les Jésuites et ajouta à la nouvelle résidence des cours, un vaste jardin afin que les religieuses « pussent se maintenir en santé ». La même année 1632, la mère de Lingendes signa avec un maçon de Paray, Antoine Guillemin, un marché pour la construction d’une chapelle « avec le choeur et deux sacristies ». C’est celle qui existe encore actuellement, comme subsistent aussi les bâtiments conventuels. Ils ont gardé leur aspect d’autrefois. Leur haut mur, percé de rares ouvertures grillées, borde la rue qui s’appelle maintenant la rue de la Visitation. Une haute muraille enferme encore l’enclos des jardins. Au centre se dresse le bosquet de noisetiers qui fut le lieu des apparitions.

Elles favorisèrent une humble fille, Marie-Marguerite Alacoque, née le 22 juillet 1647, au hameau du Terreau, sur la paroisse de Verosvres. Elle entra au couvent en 1671 et y mourut le 17 octobre 1690. Elle y eut pour directeur le Père de la Colombière que lui donna la supérieure, la Mère de Saumaise. La Colombière décéda à Paray en « opinion de sainteté ». Un couvent d’Ursulines venu d’Autun avec sa Supérieure, Antoinette de Toulongeon, en 1644, et un hospice fondé en 1684 complétaient les institutions religieuses du vieux Paray.

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185px-famille_cinquin_- dans Saône et LoireCar c’est une très vieille petite ville que Paray-le-Monial. Dès le XIIe siècle, elle porte son nom : « Paredum moniale » ou « monacorum ». Elle a pour Seigneurs les abbés de Cluni. Son prieuré ne relève pas des comtes de Chalon, pour les attributions judiciaires. En 1335 des Lettres Royales, émanées de Philippe VI de Valois, déclarent que Paray ne relève que du Roi de France et est exempt de toute juridiction des Ducs de Bourgogne et des Comtes de Charollais. En 1390, lors de la réunion du Comté de Charollais au duché de Bourgogne, les droits judiciaires du Roi sont réservés. Le Charollais est régi par ses Etats particuliers. Ravagé par les Ecorcheurs en 1418, lorsqu’en 1419, après l’assassinat de Jean sans Peur, le Dauphin se dispose à envahir la Bourgogne, Paray lève une compagnie de 80 hommes d’armes pour la défense du Charollais et reçoit 20 écuyers et un certain nombre de gens de trait. En 1422, le Duc Philippe le Bon y traite d’une suspension d’armes. Dix ans plus tard, le Duc donne le Charollais à son fils Charles le Téméraire. En 1483, le Comté de Charollais est réuni à la Couronne de France. En 1490, le traité de Senlis, qui mettait le Charollais aux mains de Maximilien d’Autriche, réservait les droits royaux. Maximilien mort, Charles-Quint empereur, François Ier vaincu à Pavie et prisonnier à Madrid, le Comte de Charollais est dévolu à la Maison d’Autriche. A l’abdication de Charles-Quint, en 1556, Henri II rentre en possession de ses droits royaux. Par le traité de Cateau-Cambrésis, les officiers royaux sont rétablis dans leurs charges, mais la cession du Comté de Charollais à l’Espagne est maintenue ; cependant Paray, dont l’abbé de Cluni est Seigneur, ne relèvera que du Bailli du Roi de France.

Cette petite cité de moines était devenue la retraite de prédilection des abbés de Cluni. Les chefs de la puissante communauté bénédictine aimaient à venir se reposer des soucis et des labeurs de leurs charges sur les bords paisibles de la Bourbince, au milieu des prairies et des forêts silencieuses. Or, il convenait que l’abbé de Cluni, haut et puissant seigneur, trouvât dans l’enceinte de son prieuré favori une résidence digne de sa grande situation féodale. La construction du palais abbatial fut donc commencée en 1480 par Jean de Bourbon, le fils du prisonnier d’Azincourt. La grosse tour ronde qui se voit encore derrière le cloître en dépendait. Le successeur de Jean de Bourbon, Jacques d’Amboise, ancien prieur de Paray, acheva l’édifice. De la grande cuve de pierre à ses armes, qui était probablement la vasque d’un jet d’eau du jardin, on a fait un bénitier de l’église. Le palais fut achevé en 1546, année où Jacques d’Amboise y mourut.

Des constructions de cette époque, Paray possède deux autres édifices intéressants, sa vieille maison Jayet et son église Saint-Nicolas. J’emprunte l’histoire de la maison Jayet aux Souvenirs de Bourgogne d’Emile Montégut : « Dans les premières années du XVIe siècle vivaient à Paray deux frères du nom de Jayet, marchands drapiers de leur profession. L’un des frères était catholique fervent, l’autre huguenot enragé ; c’est assez dire qu’ils s’exécraient fraternellement et n’avaient pas de plus doux passe-temps que de se jouer de mauvais tours. « Je veux avoir la plus belle maison de la ville, se dit un jour le huguenot tenté par le diable de l’orgueil, et non seulement de la ville, mais de tout le Charollais et on viendra voir de loin la maison de M. Jayet. Quelques-uns en crèveront de dépit, mais ce sera tant mieux, car j’ai entendu dire qu’il vaut mieux faire envie que pitié. » Et incontinent il se mit à faire bâtir un bijou de la Renaissance, tout brillant d’arabesques et de fines sculptures, avec des figures de chevaliers et des emblèmes féodaux au premier étage, avec des médaillons à l’italienne au second ; puis cela fait, il signa l’oeuvre de son portrait sculpté et de celui de sa femme, qui se présentent à l’intérieur, dès l’entrée même du vestibule, comme pour souhaiter la bienvenue aux visiteurs. La femme est une bourgeoise qui aurait mérité de passer pour jolie dans toute condition ; le mari est un bourgeois à l’air goguenard, visiblement bon vivant et porteur d’un grand nez, bossué par le milieu et qui le fait ressembler à une parodie respectueuse de François Ier. « Ah ! c’est comme cela, dit à son tour le catholique ; eh bien moi, je ferai mieux : je vais bâtir, non pas une maison, mais une église ; je la placerai devant la maison de mon frère et cette église lui enlèvera l’air et la lumière, l’écrasera et l’éteindra. » Il fit comme le lui suggérait sa haine et un énorme édifice dédié à Saint Nicolas, masqua pendant trois siècles la maison de son frère. »

Cette maison Pierre Jayet, appelée vulgairement la Maison des Poupons, existe encore et Paray en a fait son hôtel de ville. Quant à l’église Saint-Nicolas, commencée en 1531, elle fut démolie en partie pour dégager la maison Jayet. Il n’en reste que la façade et la gracieuse tourelle datée de 1658. Sa grosse tour, qui servait de clocher et subsiste, est de 1628.

La Maison Jayet et l’église Saint-Nicolas témoignent que la Réforme comptait des adeptes à Paray avant même le milieu du XVIe siècle. Dès son apparition en France, la Réforme avait recruté des partisans dans le pays de Charollais. Paray en contenait un bon nombre, puisqu’en 1562 ils livrèrent la ville au chef calviniste Ferdinand de Saint-Aubin. Les églises furent pillées. La châsse de saint Grat fut détruite. On vendit à l’encan les dépouilles du Prieuré. La ville resta plusieurs années aux mains des Calvinistes. En 1570, nouveaux pillages… Les bandes du Prince Casimir de Deux-Ponts occupent Paray, Anzy-le-Duc, Marcigny. En 1581, le maire Claude Bouillet est tué en défendant Paray. L’année suivante, Jean Bouillet, également maire, rachète, de ses deniers la ville du pillage dont la menaçait Coligny, à la tête de quatre mille hommes. A la mort de Henri III, les partisans du Béarnais s’emparent de Paray que reprennent les Ligueurs. Jean de Foudras, nommé gouverneur, défait les Religionnaires à Digoin. Enfin l’Edit de Nantes mit fin aux luttes religieuses.

Les Huguenots eurent à Paray un temple près de la Porte du Poirier que desservit quelque temps le fameux pasteur Dumoulin. Théodore de Bèze séjourna à Paray. Parmi les familles calvinistes de Paray, je relève celle des Gravier. Esaye Gravier, avocat au Parlement, fut échevin de Paray en 1651. A la révocation de 1685, plusieurs membres de cette famille émigrèrent en Suisse. D’autres abjurèrent. Du mariage de Philibert Gravier avec Rose Perrault descendait Jean Gravier, marquis de Vergennes, baron de Thenard, président à la Chambre des Comptes de Bourgogne, ambassadeur en Suisse, en Portugal et à Venise, et aussi Charles Gravier, comte de Vergennes et de Toulongeon, baron d’Uchon et de Saint-Eugène, ambassadeur à Constantinople en 1751, en Suède en 1771 et ministre des Affaires Etrangères en 1774.

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Un arrêt du Conseil Royal du 5 mai 1683 nomma Abbé Commandataire de Cluni Emmanuel-Théodose de la Tour-d’Auvergne, troisième fils de Frédéric-Maurice, Duc de Bouillon, Comte d’Auvergne et d’Evreux, frère de Turenne. Emmanuel-Théodose était né le 24 août 1644. Cardinal le Ier août 1665, il avait été nommé en 1671 Grand Aumônier de France. A l’Abbaye de Cluni il joignait celles de Saint-Ouen de Rouen, de Saint-Vaast d’Arras, de Saint-Martin de Pontoise, de Saint-Pierre de Beaujeu. Il prit part à cinq conclaves. Pour le grand jubilé de 1700, il ouvrit la Porte Sainte. Doyen du Sacré Collège, évêque d’Ostie et de Velletri par la mort du Cardinal Cibo, il fut aussi grand Doyen de Liége et Prévôt de Strasbourg. Très en faveur auprès du Roi à cause de son oncle M. de Turenne, il était un des premiers de la Cour par lui-même, par ses charges, par ses alliances, mais un si haut état et de si hautes fonctions étaient-ils à la taille du personnage ? Demandons-le à Saint-Simon.

Il est, à plusieurs reprises, question du Cardinal de Bouillon dans les Mémoires du Duc et il lui est un magnifique sujet de diatribe et de portrait. Il faut lire les âpres pages où Saint-Simon rapporte les entreprises, les intrigues du Cardinal, ses prétentions, son éclatante désobéissance, sa chute, sa disgrâce, sa retraite, son insolente escapade, le scandaleux esclandre de son orgueil, son exil, son refuge à Rome, sa mort. Saint-Simon voit en Bouillon un faussaire, un intrigant, et devant tant de folie et de superbe, il s’indigne et s’étonne. Ses tentatives de princerie, son arrogance à se prétendre couvrir devant le Pape, sa désobéissance au Roi, sa soumission à tout ce qu’il portait en lui d’intraitable, quel spectacle pour un Saint-Simon et cette pourpre insolente et basse à la fois, et ces menées et ces fourberies, et ces dégoûts, et ces disputes avec les moines de Cluni, ces liaisons, ces cabales cardinalices et familiales !

Et il s’écrie, en ce style qui a des éloquences de sermon et des virulences de pamphlet : « Le Cardinal de Bouillon vivait dans la plus brillante et la plus magnifique splendeur. La considération, les distinctions, la faveur la plus marquée éclataient en tout. Il se permettait toute chose et le Roi souffrait tout d’un Cardinal. Nul homme si heureux pour ce monde s’il avait bien voulu se contenter d’un bonheur aussi accompli ; mais il l’était trop pour pouvoir monter plus haut, et le Cardinal de Bouillon, accoutumé par le rang accordé à sa maison aux usurpations et aux chimères, croyait reculer quand il n’avançait pas. » Et les phrases de la féroce oraison funèbre se précipitent et s’accumulent, lorsque le Cardinal, outré de l’affront que lui a valu l’affaire de la « calotte », en meurt de dépit, car, nous dit le Duc, « il en tomba malade de rage et de rage il en mourut en cinq ou six jours », chose étrange pour un homme si familiarisé avec la rage et qui en vivait depuis plusieurs années !

Et ce n’est pas tout. Après le coup de bâton et le coup de poignard, le coup de pinceau. A traits forcenés, le portrait d’esquisse, se colore, se dresse, prend vie : « Le Cardinal de Bouillon était un homme fort maigre, brun, de grandeur ordinaire, de taille aisée et bien prise. Son visage n’aurait eu rien de marqué s’il avait eu les yeux comme un autre ; mais outre qu’ils étaient fort près du nez, ils le regardaient tous deux à la fois jusqu’à faire croire qu’ils s’y voulaient joindre. Cette loucherie, qui était continuelle, faisait peur et lui donnait une physionomie hideuse. Il portait des habits gris doublés de rouge, avec des boutons d’or d’orfèvrerie à pointes d’assez beaux diamants ; jamais vêtu comme un autre, et toujours d’invention, pour se donner une distinction. Il avait de l’esprit, mais confus, savait peu, mais fort l’air et les manières du grand monde, ouvert, accueillant, poli d’ordinaire, mais tout cela était mêlé de tant d’air de supériorité qu’on était blessé même de ses politesses. On n’était pas moins importuné de son infatigable attention au rang qu’il prétendait jusqu’à la minutie, à primer dans la conversation, à la ramener toujours à soi ou aux siens avec la plus dégoûtante vanité… Les besoins le rendaient souple jusqu’au plus bas valetage. Il n’avait d’amis que pour les dominer et se les sacrifier… Son luxe fut continuel et prodigieux en tout ; son faste le plus recherché. Ses moeurs étaient infâmes. Peu d’hommes distingués se sont déshonorés aussi complètement que celui-là, et sur autant de chapitres les plus importants… On peut dire de lui qu’il en put être surpassé en orgueil que par Lucifer, auquel il sacrifia tout comme à la seule divinité. »

Le voyez-vous maintenant le déchu et le réprouvé, tombé de si haut sous les traits des foudres royales, le révolté en rébellion à la suite de l’affaire de la coadjutorerie de Strasbourg et de son rappel de Rome, le disgracié privé de sa charge de grand Aumônier de France, le voyez-vous, subissant dans son abbaye de Cluni son exil enragé ? Mais Cluni n’est pas loin de Paray et c’est à Paray qu’il réside de préférence pendant cinq années. Il y agrandit et y embellit le palais prioral. Il fait bâtir pour les gens de sa suite une maison que l’on nomme encore la Maison des pages. Au sommet de la grosse tour ronde du château, il fait placer ses armes parlantes : une tour en fonte, qui probablement servait de girouette. Dans une des salles il fait peindre une fresque représentant le Concile de 1700 où, sous sa présidence, fut élu le Pape Clément XI… Sur une toile, un artiste romain, Locatelli, retraça l’ouverture du Jubilé de 1700 qui eut lieu présidé par le Cardinal… La Révolution détruisit ces ouvrages. Ce fut elle aussi qui sans doute arracha au palais prioral la belle plaque de foyer portant les armoiries du Cardinal et qui, chez ma grand’mère, ornait l’âtre de la cuisine. Celles du palais prioral ne devaient point être inactives, car la noblesse des environs y fréquentait. Le Cardinal était hospitalier. Ne rapporte-t-on pas qu’il recueillit et hébergea dans la tour ronde le cheval pie que montait Turenne lorsqu’il fut tué à Salzbach ? Paray compta alors des visiteurs de marque parmi lesquels Mme de Sévigné et son cousin Coulanges. On a conservé des lettres de M. de Coulanges datées de Paray et écrites en 1705. M. de Coulanges trouve Paray un « lieu agréable », il admire de « très aimables jardins, une terrasse toute pleine de mérite et ces jets d’eau de trente-cinq pieds de haut, dont on ferais cas dans une maison royale. » D’ailleurs on ne vit pas là dans une « Thébaïde ». M. de Coulanges constate que l’on est « à cinq lieues tout au plus de bien des gens qui ont des noms » et le bon Coulanges rimaille :

        Le noble château de Paray
        De noblesse tout entouré ;
        De noblesse plus ou moins riche :
        Des Champron, d’Amanzé, Foudras,
        Des Ragny, Monpeyrou, La Guiche,
        De toutes sortes de Damas.

Parmi les Amanzé, les Foudras, les La Guiche, les Damas qui rendent leurs devoirs au Cardinal exilé, il me semble voir s’empresser notre Jean-Etienne Bouchu, car c’est en 1705 que Saint-Simon note que Bouchu quitta son intendance du Dauphiné, et sur le chemin de Paris, rencontra ce Paray, d’où il ne devait plus sortir, durant les dix années qu’il vécut. Je remarque que cet arrêt et ce séjour de Bouchu à Paray coïncident avec le temps d’exil qu’y passa le Cardinal de Bouillon, qui ne le rompit qu’en 1715. Il y a là peut-être une explication partielle à la « singularité » de la présence de Bouchu en cette petite ville où, comme le dit Saint-Simon, rien ne le retenait. Je me plais à imaginer que Bouchu fut souvent l’hôte du palais prioral et qu’il dut fort blâmer le Cardinal quand celui-ci prit, en rupture de ban, la route de Hollande avant de s’en aller mourir de rage à Rome ; Bouchu, lui, demeura en son Paray à y vivre en simple bourgeois. Peut-être aimait-il à se promener dans cette avenue de platanes que le Cardinal fit planter et qu’emprunta plus tard la route, créée en 1753, qui va de Digoin à Charolles en passant par Paray. La Révolution épargna les beaux platanes du Cardinal. Elle se contenta de brûler le cartulaire du Prieuré, d’abattre la flèche de l’église et de fermer le cloître. Le palais abbatial fut heureusement respecté. C’est un bâtiment de beau style et de belle ordonnance. La façade regarde la rivière de Bourbince. Avec ses hautes fenêtres, ses balcons ouvragés, il a grande mine, mine princière et de château. Presbytère et collège, il offre de vastes salles voûtées, fraîches et sonores. Avec l’admirable basilique romane, il compose un bel ensemble ecclésiastique et seigneurial qui comprend encore un vase enclos, dit l’Enclos des Chapelains, et enferme la grosse tour ronde où mourut Le Pie, ce cheval de Turenne que le Cardinal enfourcha pour en faire l’hippogriffe de ses chimères, le coursier d’orgueil et de rébellion qui le porta si haut au ciel de ses ambitions et qui, dans sa chute, lui brisa les reins.

Extrait Paray-le-Monial. Par RÉGNIER, Henri de (1864-1936) – Paris : Emile-Paul, 1926.- 84 p.-1 f. de pl. en front. : couv. ill. ; 20 cm

Diffusion libre et gratuite – Médiathèque André Malraux, B.P. 27216, 14107 Lisieux cedex  -Tél. : 02.31.48.41.00.-  

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Histoire de DINAN

Posté par francesca7 le 17 septembre 2013


Histoire de DINAN dans Bretagne 700px-dinan_panorama

A l’époque romaine, deux voies importantes s’y croisaient : l’une vers la Normandie et l’autre vers Rennes. Ville haute fortifiée et ville basse portuaire, Dinan a mille ans d’histoire. Dinan devient, dès le 10ème siècle une véritable ville. Un couvent bénédictin s’y installe. Au début du 12ème siècle, une ébauche de système défensif existe, comme en témoignent les écrits d’Idrisi, historien-géographe arabe ; « A Dinan, ville ceinte de murs en pierres » Au début du 14ème siècle, Dinan, qui commerce avec l’Angleterre et les Flandres, est prospère ; artisans et commerçants affluent. Mais la guerre de Succession va stopper ce bal élan. La ville, qui a pris parti pour Charles de Blois, est assiégée par Jean IV, futur duc de Monfort. Les Anglais profitant de cette période troublées, ne cesse de la harceler. Du Guesclin, qui commande la résistance, sort victorieux de son combat contre Thomas de Cantorbéry. Puis, au 16ème siècle, Dinan se rallie à Henri IV. Il faut attendre le 18ème siècle pour voir renaître l’économie de la ville ; les ruelles retentissent alors du bruit de huit cents métiers à tisser. Les toiles s’exportent vers les Antilles et l’Amérique du Sud. Les foires attirent des foules immenses.

Aujourd’hui, Dinan accueille chaque année des milliers de visiteurs. Tous les deux ans est célébrée la Fête dite « des Remparts ». Pendant quarante huit heures, hennins et pourpoints envahissent la cité, pendant que les tournois se déroulent dans le splendide décor médiéval de la vielle ville.

Autour du château de Dinan, un Donjon… rares sont, en France les monuments édifiés au 14ème siècle aussi bien conservés et visitables. C’est Estienne Le Tur, architecte de la tour Solidor, à Saint Servan, qui en établit les plans dans les années 1380, sur l’ordre de Jean IV. Formé de deux tours accolées de 34 mètres de haut, il était autrefois coiffé d’un toit, qui fut remplacé, au 18ème siècle, par une plate-forme d’artillerie. Le donjon, qui abrite aujourd’hui le Musée, remplissait alors la double fonction de forteresse – avec des judas et une salle de guet à chaque étage – et de résidence – avec des fenêtres  à meneaux, de grandes cheminées et une chapelle finement décorée, qui possédait une loge chauffée – un ensemble assez austère.

Au Musée, on y découvre la riche histoire de la ville et de ses alentours. Un atelier complet de tisserand, reconstitué avec des métiers du 18ème et du 19ème siècle, côtoie l’importante collection des coiffes originaires de toute la région.  Dans la Tour de Coëtquen, construite au 15ème siècle, elle se divise en trois étages, occupés par trois grandes salles voûtées aux murs de 5 mètres d’épaisseur. La salle du bas est une sorte de crypte humide, au sol inégal, où l’on peut voir sept gisants dont celui de Geoffroy Le Voyer, chambellan du duc Jean IV.

La promenade des Petits Fossés : bordée d’arbres, elle a été aménagée au 18ème siècle par Charles Duclot-Pinot sur l’ancienne contrescarpe, un énorme rempart de terre qui protégeait la base des murailles contre les tirs d’artillerie ; on passe devant la TOUR de BEAUFORT (13ème siècle) qui faisait partie de l’enceinte primitive de la ville, puis devant la  TOUR DU CONNETABLE (15ème siècle). Entre les deux se dresse le buste de Duclos-Pinot, sculpté par Jehan Duseigneur en 1842.

Dinan donc, organisée autour des paroisses Saint-Malo et Saint-Sauveur où le sanctuaire de la basilique St Sauveur du  12ème siècle est dû à Rivallon le Roux. Ce seigneur de la famille de Dina, qui partit pour les Croisades, avait fait vœu de le construire s’il revoyait Dinan à son retour. Cette construction est très influencée par l’art byzantin, et certains détails ornementaux (dromadaires, lions ailés, sirènes) sont sans équivalent en Bretagne. Au cours du 15ème siècle, l’expansion de la ville rendit nécessaire son agrandissement. Les travaux durèrent cent cinquante ans et aboutirent au plan actuel de l’église, avec ces quatorze chapelles latérales. Elle fut classée basilique le 23 mais 1954. On peut y voir aujourd’hui plusieurs Retables des 17ème et 18ème siècles, une cuve du 12ème siècle dans la chapelle des fonts baptismaux, des chameaux et des dragons sur les chapiteaux des colonnes du mur intérieur, une très belle Vierge au Lys en albâtre, datée du 15ème siècle et provenant des ateliers de Nottingham, mais aussi le Cénotaphe qui contient le cœur de Du Guesclin. Le Maître Autel du chœur (des 17ème et 18ème siècle) est remarquable, tant par son baldaquin monumental que par le réalisme du Christ qui le surmonte. Cet ancien cimetière paroissial fut converti en jardin à l’anglais pendant le 19ème siècle. Depuis cette esplanade, depuis la tour Cardinal (14ème siècle) ou, mieux encore, depuis la Tour Ste Catherine (14ème siècle) – un véritable poste de guet – on a une vue splendide sur le port, le viaduc et la vallée de la Rance. On peut prendre le chemin en lacet qui descend vers le port ; a la Chapelle du Couvent des Catherinettes, on découvrira un retable en trompe l’œil, et l’un des joyaux de la ville ; le chœur des Religieuses, dont le plafond coûté est recouvert de superbes fresques.

 

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Les Grottes à Bèze en 21

Posté par francesca7 le 3 septembre 2013

Bèze est une commune française située dans le département de la Côte-d’Or et la région Bourgogne 

Bèze se situe à 30 km au nord-est de Dijon et à 30 km au sud de Langres. Le bus n°34 de la société Transco passe 3 fois par jour (le 1er nous emmène à Dijon à 7h, 2 bus se croisent à Bèze à 13h (l’un nous emmène à Dijon, l’autre à Gray), enfin le dernier nous ramène à Bèze à 19h). 

 Les Grottes à Bèze en 21 dans Bourgogne bourgogne-beze-panneau-19.10.2008

Histoire  

Les origines de Bèze   

 

Bèze, qui vient du latin bezua, doit son nom à sa situation près de la source d’une rivière éponyme, la Bèze. Ce lieu était appelé par les celtes BEZV, ou BEDW, ce qui signifie « source » ou « rivière à sa naissance ». 

On ignore si ce lieu était habité avant l’antiquité. Des Gaulois vinrent s’installer dans la région.  

La conquête romaine amena la création de routes importantes. La « voie Agrippa« , construite au Ier siècle après Jésus Christ, reliait Langres à Genève. Des médailles d’Hadrien, de Faustine et de Constance ont été découvertes dans les environs. Néanmoins, on ne sait pas si les Romains ont habité Bèze. 

Les invasions barbares   

En Bourgogne, le déclin des Romains attira des « barbares » venus de Germanie dont « les Burgondes », qui ont laissé leur nom à la Bourgogne.

  D’après certains érudits, ce mot peut se décomposer en 2 parties : Bourg : car ce peuple se rassemble en bourg. ogne : qui signifie « bourg des dieux ». Bourg désigne aussi un lieu fortifié, un bourg étant toujours clos de murailles. Le reste étant un faubourg. Gund ne désigne pas les dieux, mais signifie « guerre », « combat ». Burgund désigne le mode de vie des Burgondes : des guerriers regroupés en un bourg fortifié, chargés de veiller à la sécurité d’un territoire. Il s’agit de la naissance des seigneuries (lire les publications de l’écrivain bourguignon Étienne Breton-Leroy, qui font aujourd’hui référence). D’autres érudits voient dans le mot « bourg » la racine germanique « gebirge » signifiant « montagnes »… 

Le site de Bèze était habité et florissant à l’époque gallo-romaine, mais il fut dévasté et ruiné par les incursions des barbares (alamans, vandales…).  

L’Empereur romain Constance Chlore, après avoir battu vers l’an 300 les Alamans venus jusqu’aux portes de Langres, décida d’installer une partie des vaincus de guerres précédentes, les Francs Hattuaires, sur les bords de la Saône, de la Seine, de la Tille, de la Bèze et de la Vingeanne. Le but de cette installation était de repeupler et de cultiver le vaste pays compris entre ces rivières. 

 

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La fondation   

L’histoire écrite de Bèze commence à la fondation de l’Abbaye dite de Bèze-Fontaine. L’histoire du village et de l’abbaye sont alors intimement liées. 

En 628, Dagobert Ier devient roi de Bourgogne et de Neustrie à la mort de son père Clotaire II. Conseillé par Saint Eloi, Saint Ouen et Saint Didier, il décide de rétablir l’autorité royale et vient en Bourgogne pour affirmer son pouvoir. Il est surnommé « le bon roi » par le peuple. Mais pour asseoir son autorité, il demande à trois grands seigneurs, les ducs Amalgaire, Arnebert et Willibaud d’assassiner Burnulfe, l’oncle de son demi-frère, qui avait contesté le partage des terres franques entre les deux frères. Une fois rentré à Paris, le roi Dagobert regrette son action et pour racheter ses péchés auprès de Dieu, il décide de la création de l’abbaye de Saint Denis. Par ailleurs, il récompense royalement les trois seigneurs qui ont effectué l’assassinat qu’il avait décidé. Chacun d’eux reçoit de vastes terres.  

Entre autres propriétés, le duc Amalgaire de Bourgogne reçoit la terre de Fons Besua et afin de racheter ses fautes, il décide d’y bâtir un monastère. Il est fondé sous le vocable de saint Pierre & Saint Paul, l’an 616 (suivant Mabillon), ou en 630 (suivant le P. Le Cointe), par cet Amalgaire, duc « bénéficiaire » de Bourgogne (titre non héréditaire), et Aquiline, sa femme. Waldalène, l’un de ses trois fils, est nommé premier abbé de Bèze. 

 Bèze est la quatrième abbaye mérovingienne créée dans le diocèse de Langres. Dès sa création, elle est dotée de biens considérables. Elle possède et a sous son autorité les villages de Viévigne, Beire, Treige, Spoy, Oisilly, Blagny, Crimolois. Elle a 12 pièces de vignes à Marsannay la Côte et d’autres vignes à Couchey et Beaune. Elle possède également des terres à Dijon, Longvic, Chenôve, Prenois, Daix et un grand vignoble à Gevrey avec serfs et serviteurs. En 655, l’abbaye possède une école monastique.  

En 634, Amalgaire dote à nouveau l’abbaye en lui donnant les fiefs de JancignyTalmay et des terres àHeuilley-sur-Saône (bois de Chy), Perrigny-sur-l’Ognon et Pontailler-sur-Saône où l’abbaye fait construire une chapelle au vocable de Saint Hippolyte. Ces terres de Talmay et Heuilley vont rester propriétés de l’abbaye jusqu’en 1234, date à laquelle elles seront données par l’évêque de Langres à Guillaume II de Champlitte-Pontailler, malgré l’opposition des moines de Bèze. Se considérant spoliée, l’abbaye recourut alors à l’arbitrage du pape Innocent IV… qui lui donna raison, par écrit, en 1245. Ce qui n’empêcha pas Guillaume II de garder ces terres, avec l’accord de l’évêque de Langres. 

La Guerre de Cent Ans   

Le roi Charles IV de France mort sans héritier, Philippe VI de France et Edouard III d’Angleterre prétendent au trône. À partir de 1337, la France et l’Angleterre s’opposent en un long conflit fait de périodes violentes et de périodes de paix : la guerre de Cent Ans (1337-1453).  

En 1347, la peste noire fait son apparition et ravage la France pendant trois ans. En 1350, Jean II le Bonsuccède à son père Philippe VI. Il est fait prisonnier à la bataille de Poitiers en 1356 et est obligé de livrer un tiers de la France aux Anglais par le traité de Brétigny en 1360. 

En 1364, Charles V de France succède à son père. Il reprend presque toutes les terres données aux Anglais. La Bourgogne est mise à mal par les grandes compagnies, bandes d’aventuriers et d’étrangers licenciés en 1360 par le roi Edouard d’Angleterre. Ce n’est qu’en 1369 que Du Guesclin parvient à s’en débarrasser. 

 En 1379, à la reprise de la guerre, la population de Bèze ne compte plus que 111 hommes et femmes. L’abbaye s’endette. Les vieilles fortifications sont devenues inefficaces. La pauvreté s’installe. 

 C’est la grande époque de la chevalerie. Des fossés sont creusés avec douves et pont-levis. Les tours carrées sont remplacées par des tours rondes couronnées de machicoulis et de créneaux. Elles sont aménagées en prison et percées de meurtrières. Les vieux souterrains sont remis en état. Bèze est alors réputé invulnérable. Une garnison y réside en permanence et le guet est fait jour et nuit. De cette forteresse, il ne reste que deux des grosses tours d’angle des remparts, la « tour d’Oysel » et la « tour de chaux ». 

En 1437, les écorcheurs apparaissent en Bourgogne et s’arrêtent à Bèze. Le bourg fortifié est envahi mais on ignore s’ils ont pénétré dans l’abbaye. En 1445, les écorcheurs reviennent. Le bourg est réduit à 47 feux. 

La Révolution 

 

1789 : Du 23/12/88 au 14/01/89 la Bèze ne coule plus, l’eau dans le trou est gelée. Les temps sont durs et la révolte gronde. Lors de la nuit du 4 août 1789, la féodalité est abolie. Le 26 août, l’assemblée abolit les privilèges et rédige la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. 

 La légende dit qu’un jour « ceux de la Vingeanne » arrivèrent aux portes de l’abbaye armés de bâtons, de fourches et d’instruments divers en criant et en vociférant contre les moines. Ces derniers eurent juste le temps de s’enfuir dans un souterrain pour échapper au massacre. » Cette véritable émeute révolutionnaire est la seule qui semble avoir eu lieu contre les moines barons de Bèze. Il n’y eut ni gens tués, ni bâtiments incendiés et ce simple épisode de la « grande peur » faisait peut-être partie des nombreuses fausses nouvelles semées dans les campagnes pour y jeter la terreur.  

La loi du 2 novembre 1789 met à la disposition de l’État tous les biens du clergé. Elle déclare ne plus reconnaître les vœux religieux et rend la liberté à tous les cloîtrés. 

L’Assemblée Constituante assure en même temps un « salaire » aux curés et l’abbé Guelaud, curé de Bèze, est un des premiers à applaudir ces décrets et à confisquer tous les biens des moines, contre lesquels il avait toujours lutté depuis son arrivée à Bèze, en soutenant les habitants contre leur seigneur.  

En février 1790, l’abbé Guelaud est élu maire. L’inventaire des biens de l’abbaye est fait en mai 1790. Il y a 4 175 livres dans la bibliothèque. À partir de janvier 1791, les biens de l’abbaye sont mis en vente : des terres, la tuilerie, un moulin, des maisons dans Bèze, la chapelle Saint-Prudent, le four banal, la chapelle de Notre Dame des Groisses sont vendus pour 209 410 livres. La commune, d’après la loi, garde le 1/16e de la somme. Tous les objets précieux, vases sacrés et reliquaires doivent être versés au trésor public.  

En 1793, Louis XVI est guillotiné et Robespierre est au pouvoir. C’est la Terreur, la création des comités de salut public, le gouvernement révolutionnaire, la loi des suspects, le culte de l’être suprême et de la déesse raison. La France est couverte d’échafauds.  

Les premiers coups de pics sont donnés aux bâtiments monastiques. La tradition rapporte que pour avoir sans peine et à moindre frais le plomb recouvrant la toiture de l’église (pour le vendre aux armées), l’église fut remplie de fagots et entièrement brûlée.  

1795, l’église du monastère est rasée. Tout le centre de la grande maison conventuelle, longue de 113 mètres, tombe à son tour. Là se trouvaient les salles de réception, la galerie cloître, l’escalier en fer à cheval, les galeries menant du dortoir à l’église.  

Le bâtiment servant aux moines de pressoir, la cuverie, est racheté 12 000 livres par la commune pour y installer la mairie et l’école. 

 

L’ère de l’abbaye s’arrête, mais l’histoire de Bèze continue…

 

Les grottes de Bèze   

telechargement-1 dans VILLAGES de FRANCECes grottes se visitent de mai à septembre tous les jours, ainsi qu’en avril et en octobre tous les week-ends. En effet, elles sont remplies d’eau jusqu’au plafond pendant le reste de l’année. Pendant la période de visite, ces grottes se visitent à pied et en barque. Connue, dans sa partie initiale, depuis le moyen âge, la Grotte de la Crétane servait de refuge aux moines et aux villageois en cas d’invasion du bourg.  

Lac qui se déverse à l’air libre par un siphon de type « vauclusien » dont le débit peut atteindre 20 m³ / seconde. Aménagée en 1970, puis restaurée en 1990, la grotte et le lac sont éclairés.  

L’existence de la première grotte est très ancienne. Les habitants utilisaient cette cavité pour se cacher lors des invasions ou lors des nombreux pillages et destructions vécus dans le village. Ils auraient même utilisé cette cavité pour y déposer ce qu’ils avaient de plus précieux puis rebouché l’entrée.  

La seconde grotte fut découverte le 16 septembre 1950 par les membres du spéléo-club de Dijon. Cette cavité occupée par une rivière souterraine est ouverte au public du printemps à l’automne. Sa visite s’effectue en barque et est commentée. 

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Histoire de Mâlain en Côte d’Or (21)

Posté par francesca7 le 3 septembre 2013

 

Histoire Mâlain – Mediolanum – a été fondée en 70 avant J.C. Au cours des Ier siècle et IIe siècle après J.C, la ville s’étend sur plus de 200 hectares et les échanges commerciaux y sont prospères. Elle appartenait au territoire Lingon. 
Son nom d’origine gauloise, signifie selon les interprétations centre d’une plaine ou plaine du centre

L’Ouche toute proche était alors navigable et permettait de relier le couloir de la Saône puis du Rhône où étaient importés divers produits dont les vins. La datation des amphores et fragments retrouvés sur les site a permis aussi de repérer l’importation de vins grecs ou italiens (Étrurie) et des échanges de produits alimentaires avec la région de Lyon.

 

Au XIe siècle, les Mâlain-Sombernon construisent une forteresse sur l’éperon rocheux qui domine le village. Le château sera partagé en 1422 entre Jeanne et Catherine, pour n’être réunifié qu’en 1654 par Nicolas Brulart, qui l’abandonnera peu après au profit de Sombernon

 

Lieux et monuments 

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Le château de Mâlain      

 

 

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Le site de la Boussière     

 

 

  • Château fort de Mâlain, édifice médiéval activement restauré depuis 1985 par des bénévoles. Le château du XIIe siècle a été partagé au XVe siècle entre deux héritiers. Il appartient maintenant à la mairie de Mâlain et au Groupe Archéologique du Mesmontois. (Coordonnées : 47°19′38″N 4°47′18″E / 47.32722, 4.78833

 

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Les 25 ans de travaux de restauration du Château... Cliquez                                                                                                                                                                                                          

· 

Le conseil municipal de Mâlain et le Groupe Archéologique du Mesmontois (GAM) fêtent les 25 ans de travaux de restauration du Château. La manifestation réunira à la fois les bénévoles, les artisans, les partenaires financiers, les collectivités et tous les acteurs qui ont contribué à la réussite de cette entreprise. 

 

  • Site gallo-romain de Mediolanum (site de La Boussière). 

  • Grotte dite « le trou du diable«  où des céramiques néolithiques et des vases du bronze ancien ont été retrouvés. 

  • Musée : Plusieurs salles abordent l’archéologie, l’histoire, la géologie … 

  • Les lavoirs (3) 

  • L’église : 19 ème siècle, peintures des 17ème et 18ème siècles 

  • La croix 16 ème siècle (sur la place de l’église) 

  • Maisons et fermes, nombreuses, des 18ème et 19ème siècles 

  • Ancienne usine à chaux et les mines 

  • Tombe du libre penseur, route de Paradis : essayez de déchiffrer les inscriptions philosophiques….

Le patrimoine non bâtis :

 Parc Sophie Moniotte (face à la Mairie). 

  • Forêts du mont Chauvinde la Chassagnede la roche Aîgue (606 mètres) : nombreux chemins de randonnées, belvédères. 

  • Réservoir dit du trou d’eau (propriété privée – baignade interdite ): route de Baulme la Roche 

  • Vallée de la Douix : promenade ombragée 

 

Légendes 

 

·         La Crevasse du Diable 

girouette-sorciereMâlain porte bien son nom, il fut considéré comme un ancien lieu de la pratique de sorcellerie noire en France. En effet, l’on raconte l’histoire d’une jeune femme qui, un soir, aurait été emmenée par un homme en rouge, jusqu’à une crevasse, réputée pour avoir été appelée « La Crevasse du Diable » qui mènerait jusqu’aux enfers. Aussi, le château de Mâlain, aujourd’hui en ruine, est lui-même considéré comme maudit car construit au-dessus de cette « Crevasse du Diable » 

 WWW 6éme Foire Médiévale au pays des Sorcières : 

Les Sorcières de Mâlain vous souhaitent de Joyeuses Fêtes de YULE.  
Mangez, buvez, danser, riez, chantez l’année consumée…Pour renaitre  dans la roue de l’être avec le nouveau soleil. Que l’abondance, l’amour, la générosité, la vigueur et  la transmission de savoirs ancestraux vous accompagnent en l’an 2010 

Frissons de sorcières 

 Par curiosité allez voir ce que colporte Maître CRoâ dans ses potins malsains…. Le chaudro blog magique des Sorcières de Mâlain.

CLIQUEZ ICI  / Rendez-vous sur le nouveau site des sorcières de Mâlain
Fête et foire Moyen Ageuse à Mâlain en Côte d’Or 

On peut se demander pourquoi des sorcières à Mâlain : 

Loin des fables ancestrales, si Mâlain fête de nos jours ses sorcières, c’est qu’en 1644 le procès que firent les villageois à quelques femmes et hommes, est de triste mémoire. 

A Mâlain, tout commence déjà par une légende qu’on évoque depuis la nuit des temps. Cérès, déesse antique de la fertilité, cherchait désespérément sa fille disparue depuis des lunes et des lunes. Au hasard de ses pérégrinations, son chemin croisa celui d’Aloîs, un enfant du pays àla grâce et au charme troublant. Celui-ci, connaissant la région comme personne, entraîna Cérès jusqu’à l’entrée d’une cavité située sous la colline de Mâlain. 

« Voici l’entrée de l’enfer, où Pluton a enfermé ta fille » avoua-t-il à Cérès. 

Voilà ce que la mémoire populaire retint de cette légende païenne: L’antre du démon était situé sous la colline de Mâlain, là ou se trouve le château à présent. 

De nos jours encore on nomme cette cavité » le trou de diable  »  . 

 Mais au Moyen-Âge, curieusement, cette légende ne semble pas effrayer les bergers qui font de cette cavité une bergerie aménagée. L’année 1640 est particulièrement ardue pour les habitants de Mâlain. Pluies, gelées, et grêles viennent à bout des potagers, vergers et donc des fruits et légumes des paysans. La disette menace et en ces temps obscurs, il est facile d’attribuer cette malchance météorologique à des preuves d’existence du diable et de ses condisciples. On cherche alors des coupables et on s’en prend à quelques femmes et hommes sous des prétextes fallacieux. 

  Comme souvent à cette époque, les villageois décident de faire justice eux-mêmes. En fait de justice , il s’agirait plutôt d’une pantomime parodiant celle-ci. On garrotte les supposés sorcières et sorciers, on les emmène au bord de l’ouche à hauteur de Pont-de-Pany. Les pouces attachés aux gros doigts de pieds, ils sont jetés à l’eau. Ceux qui s’enfoncèrent dans l’eau furent reconnus innocents mais décédèrent dans d’atroces souffrances. Ceux qui surnagèrent, malgré les coups de fourche, furent jugés coupables. 

Ultime ignorance, une femme qui plaignit chrétiennement le supplice de ces pauvres gens fut lapidée par la foule et, dit-on, enterrée sous une pierre. La justice des lieux jugea une dizaine de ces pauvres gens. Et ceux qui réussirent à surnager furent condamnés a être pendus puis leurs corps brûlés. Peine heureusement levée par le Tribunal de Dijon qui gracia ces pauvres hères. Mais le mal était fait et la suspicion demeura envers ces personnes pendant de longues décennies, et leurs descendants eurent toutes les peines du monde à s’intégrer. 

 Voilà pourquoi de nos jours on peut assister une fois tous les deux ans à la fête des sorcières à Mâlain. Les villageois expient ainsi leurs fautes en fêtant celles qui furent jugées coupables il y a fort longtemps.

 

 

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Histoire de la ville de Rennes

Posté par francesca7 le 31 août 2013


Condate : ce site celtique implanté sur une promontoire, au confluent de l’Ille et de la Vilaine, fut choisi comme capitale par la tribu gauloise des Riedones qui peuplait cette partie de l’Armorique au 2ème siècle avant J.C, avant de devenir, après la conquête des Gaules par César, une cité romaine prospère.

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Parlement de Bretagne – Capitale du duché de Bretagne à partir de la période féodale, la ville de Rennes voit, en 1662, s’installer le Parlement de Bretagne ; elle devient alors ville aristocratique et capitale régionale. L’influence de l’art royal suscite la création d’hôtels particuliers ; l’installation de ce parlement, où se tiennent deux fois par an les Etats de Bretagne, marque les débuts d’une relation frondeuse avec le pouvoir central. Le conflit le plus grave est provoqué, en 1675, par l’instauration d’une taxe sur les actes judiciaires. Cette révolte dite « du papier timbré », s’étend vite aux compagnes, faisant de nombreuses victimes. Le Parlement, suspecté d’intelligence avec l’insurrection, se verra exilé, pour une durée de quinze ans, à Vannes, et la ville sera occupée par 4 000 hommes. Le 22 décembre 1720, le centre de la ville est en feu ; 845 maisons à pans de vois sont ravagées. « Ce malheur […] fut complet pour la ville et ses biens », écrit Saint Simon, tandis que Mignot de Montigny, membre de l’Académie des sciences, affirme que la reconstruction « fera de Rennes l’une des plus jolies capitales que nous ayons dans notre provinces ».

Le choix de la ville de Rennes, en 1561, comme siège du Parlement avait justifié les énormes dépenses nécessaires à l’édification d’un palais digne d’abriter cette institution. Les travaux durèrent de 1618 à 1655. Les premiers plans étaient l’œuvre de Germain Gaultier mais, ne satisfaisant pas les commanditaires, ils furent repris par Salomon de Brosse, architecte du palais du Luxembourg à Paris. Ce dernier proposa alors un ensemble plutôt sobre, qui se rapprochait notablement du modèle italien. En 1726, la façade fut transformée par l’architecte Jacques V.Gabriel (1666-1742)un petit neveu de François Mansart ; il supprima également la terrasse intérieure et le grand escalier extérieur à deux volées symétriques. Ce dispositif scénographique assez solennel permettait de contempler et de dominer la ville. Pour habiller le palais, on fit appel aux plus célèbres peintres, menuisiers et sculpteurs du règne de Louis XIV. Les peintures du plafond de la Grand’Chambre (aujourd’hui Cour d’appel) sont signées du jeune Noël Coypel (1662) qui travailla sous la direction de Charles Errard, peintre du roi et décorateur, dont le style imprègne le palais ; celles de la Deuxième Chambre civile sont signées Ferdinand Elle le Jeune (1716) ; celles de la Première Chambre civile, encastrées dans un plafond sculpté par François Gillet, sont l’œuvre de J.Baptiste Jouvenet. Les peintures, qui représentent, sous des figures allégoriques, les attributs de la Justice (Religion, Eloquance, Connaissance), préfigurent ce qu’allait devenir « l’art royal », quelques années plus tard à Versailles et à Paris, avant de connaître son apogée, vers la fin du 17è siècle.

L’énorme incendie qui éclata le 22 décembre 1720 fit des ravages considérables et frappa très durement les « beaux quartiers ». Pour reconstruire, les autorités avaient le choix entre deux solutions ; rebâtir sur les anciens emplacements en ne modifiant que très peu le tracé des rues, ou au contraire, réorganiser totalement le urbain. C’est cette dernière solution qui fut choisie ; les préoccupations des architectes furent à la fois esthétiques et pratiques ; la ville devait être belle et résister à un nouvel incendie. Les parcelles médiévales, furent regroupées. On construisit une hauteur, de manière à laisser plus de place aux voies de communication. La création d ‘un ensemble cohérent de places permit d’aérer la ville et de lui donner un caractère monumental très net autour de certains édifices, notamment celui du Parlement.

En mai 1788, la Royauté tente de dissoudre le parlement, créant un climat d’émeutes. Sur la place du palais coule, selon Chateaubriand, « le premier sang de la Révolution » (Mémoires d’outre-tombe). Peuple et bourgeoisie accueilleront la Révolution favorablement, mais avec modération. Rennes devient une tête de pont républicaine dans un pays acquis à la chouannerie. En état de siège de 1793 à 1800) elle est protégée par l’armée de Hoche. La paix est enfin rétablie par le Concordat ; elle met fin à huit années de guerre civile.

Condamné par haute trahison, le capitaine Alfred Dreyfus purge, depuis 1894, une peine de travaux forcés dans l’ile du diable, en Guyane française. Mais un faux est découvert dans le dossier. L’affaire est alors réexaminée en août 1899par le tribunal militaire de Rennes. Le procès est houleux, les antisémites manifestent, l’avocat de Dreyfus est blessé. Dreyfus sera réhabilité en 1906.

La PLACE DES LICES : autrefois hors les murs, elle occupe l’espace du champ clos où se tenaient les manifestations médiévales. Au 16ème siècle, elle fut agrandie et les terrains alentours furent vendus à des particuliers en 1658. La place s’entoura d’immenses maisons de bois et d’hôtels particuliers (pour les parlementaires), dont l’architecture s’inspirait directement de l’époque médiévale. Sur cette place, l’Hôtel de la Noue, situé au 26 de la place des Lices, cet hôtel à colombages apparents fut construit en 1658. Il faut observer son vaste escalier central : celui-ci est couvert par  un extraordinaire toit à grandes gerbières et lanternons carénés. Puis l’hôtel Racape de La Feuillée. Cet édifice fut construit en 1658 sur un modèle voisin de celui de l’hôtel de La noue, avec une charpente protégée par un enduit anti-feu. Vient ensuite l’Hôtel de Molant ou Hevin : édifié à partir de 1666. L’escalier est un ouvrage de charpenterie à plan carré de taille exceptionnelle. Madame de Sévigné et son ami le duc de Chaulmes, gouverneur de la province, y furent reçus en 1689. Puis, la Halles de Martenot. Les pavillons des Halles sont dus à J.Baptiste Martenot. Classés monument historique en 1990, ils célèbrent l’architecture métallique du 19ème siècle.

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Pèlerinage à Racamadour (lot)

Posté par francesca7 le 28 août 2013

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On trouve dès le XIe siècle des témoignages écrits du pèlerinage de Notre-Dame de Rocamadour, connu du monde connu pour ses miracles…

C’est dans le département du Lot que se trouve la petite ville de Rocamadour, située dans le site le plus pittoresque et le plus charmant que l’on puisse rêver.

Elle est bâtie, en effet, en amphithéâtre, sur les flancs d’une haute colline, dont la cime est couronnée par une belle église que des mains pieuses ont élevée et consacrée à la Vierge.

C’est le but d’un des pèlerinages les plus anciens et les plus importants de France. Les fidèles accourent de tous les points du Quercy, du Périgord, du Limousin, de l’Auvergne, de l’Aunis, de la Gascogne et du Languedoc, pour y faire leurs dévotions. Ce pèlerinage porte le nom de pèlerinage de Notre-Dame de Rocamadour.

Ce qui lui donne une faveur particulière, c’est qu’il a la vertu de rendre fécondes les femmes frappées de stérilité.

Si ces déshéritées veulent laisser une postérité, elles doivent se rendre à Rocamadour, monter pieds nus et à genoux les centaines de marches, taillées dans le roc, qui conduisent à l’Eglise, y entendre les saints offices dans le plus grand recueillement, puis aller au bassin où se trouve depuis plus de mille ans, le sabre de Roland, la fameuse Durandal, qui a occis moult Sarrasins, et la toucher, en récitant des patenôtres.

Si les dévotions sont faites dans les règles, il est bien rare que, quelques mois après, les douleurs de l’enfantement ne se fassent pas sentir.

La légende raconte, en effet, que, lorsque Roland, abandonné dans les défilés de Roncevaux, eut essayé de briser sur les roches sa chère Durandal, sans pouvoir y parvenir, il la lança vigoureusement dans les airs, afin qu’elle ne servît pas de trophée aux infidèles.

Elle s’en fut tomber dans un petit étang, situé sur la colline de Rocamadour, où elle acquit depuis la vertu de donner des enfants aux mères qui en sont privées.

Cette croyance est très vivace dans les populations d’une partie du Centre et du Midi de la France.

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Au cœur du Haut-Quercy, comme accrochée à une puissante falaise dominant de 150 mètres la vallée encaissée de l’Alzou, cette petitecité mariale est un lieu de pèlerinage réputé depuis le xiie siècle, fréquenté depuis le Moyen Âge par de nombreux « roumieux », anonymes ou célèbres (Henri II d’Angleterre, Simon de Montfort, Blanche de Castille et Louis IX de France, saint Dominique et saint Bernard, entre autres figures illustres1), qui viennent y vénérer la Vierge noire et le tombeau de saint Amadour.

Rocamadour, « citadelle de la Foi », est également un site touristique de premier plan, l’un des plus visités de France avec 1,5 million de visiteurs par an, après Le Mont-Saint-Michel, la cité de Carcassonne, la Tour Eiffel et le château de Versailles2.

La cité médiévale, aux ruelles tortueuses, est gardée par une série de portes fortifiées (porte Salmon, Cabilière, de l’hôpital, du figuier). Un escalier monumental, que les pèlerins gravissaient (et gravissent parfois encore) à genoux conduit à l’esplanade des sanctuaires, où se cotoient la basilique Saint-Sauveur, la crypte Saint-Amadour (classées au patrimoine mondial de l’humanité), les chapelles Sainte-Anne, Saint-Blaise, Saint-Jean-Baptiste, Notre-Dame (où se trouve la Vierge noire) et Saint-Michel. L’ensemble est dominé par le palais des Évêques de Tulle.

Selon Gaston Bazalgues, le nom Rocamadour est une forme médiévale qui a pour origineRocamajorRoca désignait un abri sous roche et major évoquait son importance. Ce nom a été christianisé à partir de 1166 avec l’invention de saint Amadour ou saint Amateur. En 1473, d’après la monographie d’Edmond Albe, le lieu fut nommé la roque de Saint Amadour. En 1618, sur une carte du diocèse de Cahors de Jean Tarde, apparut le nom de Roquemadour.

En 1166 les reliques de saint Amadour auraient été découvertes : un corps parfaitement conservé se trouvait enfoui au cœur du sanctuaire marial, devant l’entrée de la chapelle miraculeuse. Le corps de saint Amadour fut sorti de terre puis exposé aux pèlerins. Le corps fut brûlé durant les Guerres de Religion et il ne subsiste aujourd’hui que des fragments d’os, bientôt réexposés dans la Crypte St Amadour.

Le lieu-dit l’Hospitalet, surplombant Rocamadour, a un nom issu de espitalet qui signifiait petit hôpital et a pour origine latine hospitalis. Ce lieu d’accueil fut fondé en 1095 par dame Hélène de Castelnau

Un chemin de croix conduit au château et à la croix de Jérusalem, où a été aménagé un belvédère.

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A LOUVIGNÉ-DU-DÉSERT

Posté par francesca7 le 21 juillet 2013

(Notes historiques et statistiques )

(par P. de Jovence)

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L’histoire de Louvigné-du-Désert est marquée par quelques personnages au destin hors du commun. Saint Maxime, d’abord, au Mont-Louvier, avait creusé dans la roche une entaille qui lui servait de lavoir et une autre de fontaine. Nourri par les habitants de la région, il avait pris l’habitude d’envoyer son âne dans les villages environnants. Les habitants, sans doute lassés de lui donner leur pain, finirent par charger le pauvre animal de pierres. Ayant compris la leçon, l’ermite décida alors de quitter la région, dont toutes les sources et les fontaines ne tardèrent pas à tarir.

La proximité de l’abbaye de Savigny valut au village l’honneur de recevoir des hommes illustres, dont Raoul II de Fougères inhumé dans la chapelle du monastère, ou saint Louis qui fit servir à chacun des pauvres, du pain, du potage et de la viande et leur donna onze deniers Parisis. Sous la Révolution, l’abbé Beauce et son vicaire choisirent de demeurer proches de leurs fidèles et continuèrent à exercer leur ministère dans la clandestinité, errant sans cesse de village en village pendant dix ans, avec l’aide de la plupart des habitants mais en courant souvent le plus grand danger.

Le 21 décembre 1795, Boisguy, à la tête de 2 800 hommes résolut, quant à lui, de barrer la route à une colonne révolutionnaire de plus de 2 000 soldats, au village de la Plochais, à une lieue de Louvigné ; le combat fit 1 200 morts dans les rangs républicains et seulement 39 chez les paysans armés. Le général Jean-Ambroise de Lariboisière acheta le château de Monthorin dont il fit sa résidence…

  dans VILLAGES de FRANCE

Louvigné-du-Désert est une commune française, située dans le département d’Ille-et-Vilaine et la région Bretagne, peuplée de 3 758 habitants.

Le nom de Louvigné est construit sur un dérivé du latin lupus (loup), suivi du préfixe de localisation -acum/-iacum (le lieu de). Le qualificatif « du désert » a été ajouté au xiiie siècle. Il rappelle que les zones frontalières antiques étaient fréquemment des espaces inoccupés de forêts, de taillis et de landes (Louvigné marquait autrefois une triple frontière entre les tribus gauloises des Redones, des Abrincates, et des Diablintes). La commune abrite un monument historique :

  • Le château de Monthorin, construit au xviie siècle par Gilles de Ruëllan, seigneur de Tiercent. Il a été agrandi au début du xixe siècle après avoir été racheté par le général de Lariboisière. La chapelle funéraire a été inscrite par arrêté du 11 mars 1936 ; l’ensemble du château et des communs a été inscrit par arrêté du 19 novembre 1992.

    Image illustrative de l'article Jean Ambroise Baston de Lariboisière

    Général Lariboisière

Autres lieux et monuments :

  • L’église Saint-Martin. En grand appareil de granite, ses larges bas-côtés éclairent une nef aveugle du xvie siècle, allongée d’une travée et d’un chœur au xixe siècle. Son collatéral sud à pignons, du xvie siècle, est orné de gargouilles et grotesques. La tour d’influence normande est typique du style militaire du xviiie siècle. Sur son mur extérieur, des anneaux scellés servaient à attacher les chevaux, sans doute ceux des frères du Saint-Esprit, qui venaient là assister à la messe.
  • Le mont Louvier (le rocher de Saint-Guillaume) est le point culminant de la région (184 m), il se situe à 1,5 km au nord du bourg. Les bois pittoresques qui couvrent les pentes escarpées de ce mont recèlent d’étranges rochers, couverts d’empreintes mystérieuses. La légende y voit la retraite de saint Guillaume Firmat.
  • Le tertre Alix. La légende raconte qu’un comte nommé Alix, poursuivi par un loup, fut sauvé en se réfugiant dans le tronc d’un chêne qui s’ouvrit pour le protéger. En remerciement, Alix fit édifier contre le chêne, une chapelle dédiée à la Vierge.
  • Manoir de la Morinais.
  • Manoir de la Raslais.
  • Manoir du Domaine.
  • Manoir de la Bâtardière.
  • Manoir du Petit-Monthorin.
  • Manoir de la Béray.
  • Manoir du Bas-Plessis, sur la route de Landéan, date du xive siècle gage de la sergenterie de Fougères, en 1416, propriété de la Maison des de la Chapelle, à Pierre du Meys et son épouse Françoise Le Jeune, veuve en 1513, puis de 1539 à 1559, aux Channé seigneurs du Plessis-Channé. Elle passe ensuite à Jacques des Vaulx, seigneur de Monthorin et à sa veuve Marguerite de Poix. L’artiste peintre restaurateur d’art Alain Plesse est mandaté en 2003 pour restaurer à l’identique, peintures et boiseries.
  • La chapelle Saint-Jean.

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Arbois, ville de Pasteur

Posté par francesca7 le 28 juin 2013


 Arbois, ville de Pasteur dans FONDATEURS - PATRIMOINE mairie

Au seuil d’une belle « reculée », à cheval sur la Cuisance, encadrée de vignes, Arbois est une petite ville pittoresque, un centre de tourisme attrayant. Certaines caves peuvent être visitées et les armateurs y dégusteront le fameux vin du pays ; depuis le sentier qui serpente sur la rive gauche de la Cuisance, une belle vue s’offre sur l’église St Just, le château Bontemps – ancien château d’Arbois qui fut résidence des comtes de Bourgogne – les vieux moulins et la ville.

 Henri IV et les Arboisiens – en 1595, Henri IV prenant prétexte de l’appui donné par les Comtois aux ligueurs, envahit la province. « Je veux bien, dit-il, que la langue espagnole demeure à l’Espagnol, l’allemande aux Allemands, mais toute la française doit être à moi ». Le maréchal de Biron, qui mène la campagne, assiège Arbois, défendue par le capitaine Morel. Après trois jours d’assauts infructueux, le maréchal offre la vie sauve à la petite garnison et à son chef, s’il y a reddition immédiate. Les gens d’Arbois capitulent et, malgré la parole donnée, Morel est aussitôt saisi et pendu. Il faut toute la diplomatie gourmande d’Henri IV, grand amateur de vin d’Arbois, pour apaiser la rancune des Arboisiens.

 Les Arboisiens sont restés célèbres dans toute la Comté pour leur ardeur à manifester un esprit volontiers frondeur et indépendant. Les vignerons d’Arbois ont toujours eu la tête près du bonnet ; leurs séditions ne se comptent plus. En 1834, lorsque Lyon se soulève, ils proclament la République. Mais il restent tout interdits quand ils s’aperçoivent  que les limites du nouveau régime ne dépassent pas les murs de leur petite cité. Il leur faut revenir à Louis Philippe. C‘est lors de cette insurrection que les habitants d’Arbois, venus réclamer de la poudre à la sous préfecture de Poligny, et sommés de désigner ceux qui les avaient entraînés à la révolte, firent cette réponse demeurée célèbre : « Nos san toutchefs » (nous sommes tous chefs). De nos jours, la force explosive des vinerons ne se manifeste plus qu’à l’encontre de la Régie. En 1906, 1907, 1921, 1922, les bouilleurs de cru se lèvent, chantent pouilles à leur vieille ennemie et, soulagés, reprennent le collier.

 

pasteur dans JuraLa jeunesse de PASTEUR – Louis Pasteur est né à Dole, mais sa véritable petite patrie comtoise est Arbois. Il a passé là sa jeunesse, ses parents y sont morts et jusqu’à la fin de sa vie, il n’a jamais manqué d’y venir en vacances. Les Pasteur s’installent dans la ville en 1827, dans une tannerie que le savant transformera, plus tard, en maison bourgeoise. Le père exécute tous les travaux du cuir ; la mère tient le ménage, soigne les enfants et fait les comptes ; la vie familiale, étroite, d’une tenue morale exceptionnelle, marque le jeune Louis d’une empreinte indélébile.

Il fréquente d’abord l’école primaire, puis le collège (dans la cour, on peut voir encore un cadran solaire de sa fabrication). Réfléchi jusqu’à donner l’apparence de la lenteur, travailleur, consciencieux, il ne compte que parmi les bons élèves moyens ; son goût le plus accusé est le dessin. Il fait le portrait de ses parents, de ses amis, en des pastels et crayons qui ne manquent pas d’accent ; pour passer son baccalauréat, le jeune homme entre au lycée de Besançon comme répétiteur.

 L’œuvre géniale – En 1843 commence, avec l’école normale, la carrière qui a fait de pasteur un des plus grands hommes que  l’humanité ait produits. Il débute par la science pure ; ses études sur la géométrie des cristaux sont remarquées. Puis aborde les problèmes pratiques ; par ses recherches sur les fermentations, il réserve le vin, la bière, le vinaigre des maladies ruineuses ; par ses observations sur le ver à soie, il sauve la sériciculture. Par ses vaccins, il guérit la rage chez l’homme, le charbon chez les animaux. Ses théories microbiennes ont révolutionné la chirurgie et la médecine : l’antisepsie, l’asepsie, l’isolement des malades en découlent ; Pasteur a également ouvert la voie à la thérapeutique par les sérums.

 Quand, chaque année, entouré de sa famille, le savant revient à Arbois, il continue son travail, sans lequel la vie pour lui, n’aurait plus de sens, mais alors qu’à Paris l’accès de son cabinet et de son laboratoire est condamné, son logis d’Arbois s’ouvre à tout le monde. Les gens s’empressent de venir solliciter son appui ou demander un conseil. Les vignerons le considèrent comme le sorcier des vins et, dès qu’une bouteille se pique, viennent frapper à sa porte ; la patience et l’obligeance de Pasteur sont inépuisables. On le croit aussi médecin et l’espoir d’une consultation gratuite conduit vers son cabinet les Arboisiens économes. A la procession du « Biou », il prend place dans le cortège et retrouve une âme d’enfant pour fêter la nouvelle vendange. En 1895, le grand savant, malade ne peut se rendre à Arbois, le 28 septembre, il n’est plus.

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