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    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

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Description du département de l’Oise de Cormeilles

Posté par francesca7 le 22 novembre 2014

 

téléchargement (3)Le canton de Cormeilles est placé entre ceux de Crevecœur, de Breteuil, et de Luchy. Les sites de ce canton sont très pittoresques ; ils offrent un pays sombre et sauvage, qui plaisait extrêmement à l’imagination rembrunie de J. J. Rousseau : que de hauteurs, que de précipices ! on ne peut passer d’une commune à l’autre sans avoir à franchir des ravins et des fondrières : dans les grandes pluies le voyageur est entouré de chûtes d’eaux, de cascades, et de torrents fort dangereux.

Le sol est ingrat ; un quart des terres seulement y donne du froment : les produits de la nature lui sont arrachés par l’infatigable activité des habitants.

Des terrains montueux, escarpés, pierreux, donnèrent l’idée de planter des vignes ; elles dépérirent d’années en années. La commune de Bonneuil est la seule où l’on en trouve encore ; mais on l’arrache sans replanter : cette commune est peuplée d’hommes laborieux, qu’on accuse d’être un peu défiants et très intéressés.

On ne peut citer en ces lieux qu’une prairie superbe ; elle s’étend depuis Fontaine et Bonneleau jusqu’à Croissy ; le foin qu’elle produit est d’une excellente qualité. Toutes les terres en général au nord de Cormeilles sont détestables, si l’on en excepte Blanc fossé où elles sont de quelque rapport.

La petite rivière de Seille arrose et traverse cette prairie.

À Fontaine il y a des eaux ferrugineuses très estimées par l’apothicaire Walot : il a fait des dépenses pour leur donner quelque crédit. Celles de Bonneleau guérissent les pâles couleurs. La stérilité des terres force les habitants à travailler la laine : ce moyen de subsistance s’oppose à l’émigration qui jadis avait lieu dans ce pays ingrat ; un père de dix ou douze enfants les établit en leur donnant un métier pour toute dot. À quelques époques heureuses on a vu régner une assez grande aisance dans ce canton ; mais la cherté, la rareté des laines, le peu de produit des manufactures de serges de blicourt et de sakatis, qui ne sont recherchées ni par les villes voisines ni par les étrangers, laisse les habitants dans un état dangereux de stagnation et de misère.

Les étoffes dites sakatis, qui fournissent un vêtement commode et peu dispendieux, ont été inventées il y a près de quarante ans par des fabricants de Cormeilles, entre autres par feu Jean Mention, et par Louis Ménard, qui vit encore.

Il ne faut pas attendre beaucoup de lumières et de civilisation d’une agrégation d’individus qui ne quittent jamais leurs chambres, ou les boutiques étroites qu’ils nomment veilles : leur vie sédentaire, le besoin d’agitation chez des êtres toujours assis donnent à leur imagination une activité productrice ; de pieuses fables, de faux miracles, des histoires de sorciers, de devins et de revenants, les délassent de leur immobilité.

C’est dans le château d’Hardivillers, peu distant de Cormeilles, que se passa le fait si répandu que je vais raconter.

À certaines époques de l’année, spécialement à l’approche de la fête des morts, on entendait un bruit affreux, des hurlements épouvantables dans le château d’Hardivillers ; la nuit il paressait en feu. Le fermier seul, avec lequel l’esprit était apprivoisé, osait habiter cette demeure de démons et de réprouvés ; si quelque malheureux passant y couchait une nuit, il était si cruellement traité que six mois après il portait encore la marque des coups qu’il avait reçus : les paysans du voisinage voyaient des milliers de démons sur les toits, dans les cours, à toutes les fenêtres du château ; ces démons se promenaient quelquefois en bande dans la prairie, vêtus en présidents, en conseillers de robes rouges, mais toujours entourés de tourbillons de feu ; ils s’asseyaient en rond, faisaient paraître et condamnaient à mort un gentilhomme du pays, qui cent ans auparavant avait eu la tête tranchée. On voyait quelquefois dans cette assemblée sabbatique se promener un des parents du maître du château, donnant le bras à une fort jolie femme qui depuis quelques temps avait disparu…On ne parlait que des merveilles du château d’Hardivillers. Cinq ans s’étaient écoulés ; le propriétaire du château était forcé de louer sa terre à vil prix. Il soupçonna, éclairé par ses réflexions, par quelques faits, par les observations profondes de quelques philosophes, que les ruses de quelques filous pouvaient déterminer tous ces tours de lutins Escorté de deux braves, à l’époque la plus dangereuse, à la Toussaints, veille de la fête des morts, il se rendit à son château, armé jusques aux dents ; les esprits se tinrent tranquilles en annonçant dans le village qu’ils étaient enchaînés par le démon du président, plus fort et plus subtil qu’eux : ils se contentèrent de remuer des chaînes, dont le bruit fit accourir la femme et les enfants du fermier ; ils se jetèrent à genoux pour empêcher nos braves de se rendre dans la chambre où ce bruit se faisait entendre : « Messieurs, leurs criaient-ils, que peut la force humaine contre des gens de l’autre monde ? M. de Féquencourt a tenté cette entreprise, il en revint le bras cassé ; M. d’Wrseles pensa périr accablé sous le poids de bottes de foin ». Tous ces exemples n’arrêtèrent point les braves compagnons du président : ils montèrent, le pistolet d’une main, une bougie de l’autre ; ils ne virent d’abord qu’une épaisse fumée, traversée de quelques traits de flamme, à l’aide desquelles on apercevait confusément l’esprit en costume de cartes-postales-photos-La-Rue-du-Sac-CORMEILLES-60120-60-60163008-maxipantalon ; il avait de plus une grande paire de cornes, et derrière lui pendait une longue queue. Un des deux gentilshommes éprouve un moment de frayeur ; l’autre le rassure en lui montrant que le démon n’a pas même l’esprit de souffler leurs lumières ; ils s’avancent, tirent presque à bout portant un coup de pistolet : le fantôme s’arrête et les fixe ; cependant le spectre recule, évite de se laisser saisir : le gentilhomme avance ; l’esprit prend son parti, s’enfuit, descend un petit escalier ; le gentilhomme le suit, traverse la cour et le jardin : l’esprit ne disparaît que dans la grange. Notre brave, sans quitter la place, appelle le président : on cherche ; on découvre une trappe, qu’un verrou fermait dans l’intérieur ; on fit sauter la trappe, et dans le souterrain on trouva notre pantalon caché sous des matelas qui l’avoient reçu dans sa chute. On reconnut l’honnête fermier couvert d’une peau de buffle à l’épreuve du pistolet : il avoua toutes ses ruses, et se tira d’affaire en comptant à son maître les arrérages de cinq années.

La morale a moins perdu dans cette contrée par la révolution que dans beaucoup d’autres pays ; la paix et l’union y règnent ; la tendresse paternelle, la piété filiale, la fidélité conjugale y sont en honneur. Un peu d’emportement, cette chaleur naturelle à l’esprit du Picard, y donne lieu quelquefois à des procès, qui presque tous finissent chez le juge-de-paix.

Texte issu de Tome 1 par Jacques Cambry

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LA VIE – LA MORT remis en cause

Posté par francesca7 le 12 novembre 2014

 

 

images (15)Reportez dans le cerveau ces associations d’idées et d’images, et vous aurez une heureuse et vive peinture des procédés que la mémoire emploie pour créer et nourrir l’imagination. Les simulacres qui nous entourent à l’état de veille nous suivent dans le repos : nous les emportons avec nous : ils sont donc en nous. Comment les percevoir quand l’œil est fermé ? Ici Lucrèce serait embarrassé, s’il ne concevait l’âme comme une partie distincte du corps, au même titre que l’oreille et la bouche ; l’âme demeure éveillée, et c’est elle qui accueille et groupe, un peu au hasard il est vrai, les images dispersées dans l’air frais de la nuit. Laissant de côté ce qu’il y a de puéril dans ce corps endormi et cette âme vigilante, conception qui donne prise aux arguments du spiritualisme banal, notons au passage une idée ingénieuse : le mouvement imaginaire de ce que nous voyons durant le sommeil est produit par une succession d’images (comme dans un très joli jouet d’enfant) : « L’une disparaît, l’autre prend sa place, si vite que l’attitude seule semble avoir changé, non l’objet (IV, 775) » .

Les animaux aussi bien que l’homme jouissent de pareils simulacres ; il n’y a que des degrés dans le monde vivant.

Souvent le fier coursier, dans l’ombre étendu, rêve,

Sue, et souffle, et s’agite, et son flanc se soulève,

Comme si la barrière à son élan cédait,

Et comme si la palme au terme l’attendait.

Les chiens, en plein sommeil, jettent soudain la patte

De çà, de là ; leur voix en cris joyeux éclate ;

Ils plissent leurs naseaux et les ouvrent à l’air,

Comme si quelque piste avait frappé leur flair

Longtemps même, au réveil, leur ardeur les entraîne

Sur les traces d’un cerf aux abois, ombre vaine

Que l’aurore dissipe en rappelant leurs sens.

Et les chiens du logis, nos gardiens caressants,

Les vois-tu secouer la somnolence ailée

Dont leur paupière agile est à peine voilée,

Sur leurs pieds en sursauts dressés, comme à l’aspect

De quelque visiteur au visage suspect (IV, 981-998).

 

Chacun poursuit en songe ce qui le captivait éveillé ; l’amateur de théâtre revoit les danses et les pantomimes, le général les batailles, le chasseur le gibier rapide ; l’avocat rumine des textes de loi ; le criminel recommence son crime ; le voyageur altéré nage au milieu d’un fleuve qui ne peut apaiser sa soif ; l’amoureux croit presser l’objet qu’il aime. Et par une ironie mélancolique, rattachant l’amour au songe, le poète met son lecteur en garde contre les pièges et les folies de la passion. Dans ces vers tour à tour enflammés et amers, douloureux et sereins, libres et austères, on sent plus qu’ailleurs le fond de l’âme, le désespoir de l’homme, sous la discrétion du sage. 

Des raisons assez médiocres ont décidé Lucrèce à présenter l’esprit et l’âme comme des corps aussi réels que les autres agrégats de matière. Il n’admet pas avec Démocrite, Leibniz et Schopenhauer la coexistence indivise de l’âme et du corps dans chaque élément premier. Et en ceci il voit juste ; il n’est à aucun degré panthéiste. Mais on ne saisit guère ce qui répugnait dans la belle comparaison de la lyre, si vraisemblable quand on l’applique au cerveau pensant. Quoi qu’il en soit, il ne veut pas que l’âme soit une résultante, une harmonie, le nom de la concentration cérébrale des impressions sensorielles (III, 99-105). Mais que les spiritualistes ne se dérident point. En renouvelant quelques-uns de leurs arguments, par exemple l’intégrité et la santé de l’âme durant la souffrance ou après la perte d’un membre (où n’est pas son siège), Lucrèce remarque qu’il suffit pour la dissoudre d’un soupir exhalé (III, 221).

En lui concédant une nature particulière, il la localise et la borne. Notez que la substance dont il la compose est corporelle, périssable, analogue à celle de la vie, faite d’un peu de souffle, de chaleur, d’air et d’autres atomes innomés aussi impondérables que l’éther de nos physiciens (puisque son départ ne semble pas diminuer le poids du cadavre, III, 221). Cette âme qui est un attribut de tout être animé, naît, grandit, décline et meurt avec le corps ; ses atomes se dispersent comme les autres. En tout cas, l’homme, fait de corps et d’âme, cesse d’être quand le groupe qui constitue sa personne est désagrégé.

Écoutez, spiritualistes, ceci s’adresse à vous, et jamais vous n’avez répondu. Pour qu’on supposât l’âme immortelle, il faudrait, ou bien qu’elle se souvînt d’une existence antérieure, ou bien que, spécialement créée pour chaque vivant, elle fût insinuée toute faite, complète, immuable, et cela à quel moment, (III, 777) ? Lors de la conception, sous peine d’avorter ? Idée bouffonne.

Après la naissance ? (Quatre-vingts jours pour les personnes du sexe, à ce que pensait un évêque). Au baptême ? À la première communion ? Dernier délai. Donnée plus tard, il est probable qu’elle serait peu docile à l’enseignement du catéchisme. Mais encore, pour que cette âme immortelle fût l’homme même, il faudrait qu’elle conservât après la mort les sens et la parole, sans lesquels il n’y a point d’homme ; au moins n’en connaît-on pas. Les stoïciens l’avaient compris. Ils se contentaient de mourir, renvoyant leur âme, démarquée et neutre, dans le trésor, le foyer ou l’océan des âmes. À quoi bon l’immortalité impersonnelle ? C’est le Nirvâna.

Pour Lucrèce donc, et ici nous ne faisons qu’effleurer ses divagations d’anatomie microscopique, l’âme est une partie du corps, comme la main et le pied (III, 96), matérielle bien qu’impondérable, (208-221), quintessence de vie répandue dans tout le corps (136-144), mais fixée principalement dans la poitrine, autour du cœur, naissant, croissant, vieillissant comme le reste de la structure humaine (418-446) : bref, mortelle.

Savoir que l’homme, corps et âme, est périssable, que la mort n’est rien, qu’il n’y a ni crainte ni espoir par delà le tombeau, c’est pour Lucrèce le commencement, le milieu et la fin de la sagesse, toute la philosophie ; c’est le remède efficace qu’il oppose aux ambitions démesurées, aux folles passions, enfin à ces superstitions fondées uniquement sur l’incertitude d’un téléchargement (5)grand peut-être. Loin de croire que la vue sereine de la réalité ouvre la barrière à tous les vices, il la considère comme la garantie de la vertu, de la dignité probe ; elle répand le calme dans l’homme tout entier et dissipe le trouble qui obscurcit la raison. Ces idées sont exposées, avec quelle suprême grandeur ! dans le début et la conclusion du livre III

extrait de Lucrèce- De la nature des choses (De rerum natura) Traduction (1876, 1899) A. Lefèvre (1834-1904) Éditions Les Échos du Maquis, v. : 1,0, juillet 2013

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La vertu du dialogue

Posté par francesca7 le 8 novembre 2014

 

images (1)Pour découvrir ce que réellement sont les hommes, il convient de partir de l’opinion qu’ils ont d’eux mêmes. Le moraliste doit donc les interroger sur ce qu’ils croient être, les conduire à découvrir ce qu’ils sont, et dénoncer leur fausse sécurité. L’investigation s’instaure par le dialogue. Socrate allait des uns aux autres et interrogeait non sur les idées mais sur le vécu quotidien. A un militaire il demandait « Qu’est-ce que le courage ». A un prêtre « Qu’est-ce que la charité » ? Par cette épreuve, il faisait reconnaître a chacun son ignorance et faisait passer de l’autosatisfaction à I’inquiétude. En allant par les rues, il n’avait pas d’autre but que de persuader qu’il ne faut pas donner de ‘importance au corps et aux richesses, qu’il faut s’occuper du perfectionnement et de la vertu. II comparait la pratique philosophique à la maïeutique (art de faire accoucher). Sa mère était sage-femme. II faisait accoucher les esprits. Personne n’y échappait… Dans ces relations, se manifestait son ironie, sa raillerie familière : de l’individu courageux on remonte au concept de courage, et sachant ce qu’est le « vrai » courage, on peut apprécier comment il se manifeste chez I’individu interrogé..

Ce qui vient d’être accompli sur l’un est valable pour l’autre. Derrière la diversité des cas, il y a une identité de nature qui dépasse les particularités de chacun. En dégageant l’élément commun, l’on remonte à la proposition générale que I’on peut appliquer à d’autres.

Socrate interroge Euthydème et obtient de lui l’aveu qu’il aspire à commander et que, pour exercer le commandement, la justice est indispensable. « Qu’est-ce donc que la justice ? » « L’homme injuste, répond Euthydème, est celui qui ment, qui trompe ». Mais, observe Socrate, lorsque l’on a affaire à des ennemis, il y a des cas dans lesquels il est permis de mentir, de tromper. Les mensonges ne sont injustes que lorsqu’ils atteignent des amis et, là encore, il y a des cas où, même envers des amis, ils sont permis : Un général peut donner du courage à son armée par un mensonge ? Un père peut user de supercherie pour faire prendre un remède à son enfant ?

Disons donc : l’homme injuste est celui qui ment à ses amis. Ainsi le procédé inductif de Socrate consistait à dégager un caractère commun et général d’un certain nombre de cas particuliers.

On ne pardonna pas à Socrate son action réformatrice. On l’accusa d’introduire la critique dans l’esprit de ses contemporains, de mépriser la religion d’Etat, de faire appel à un autre dieu : « la raison »… et de corrompre la jeunesse. Son attitude et son plaidoyer au long procès firent figure de provocation. II déclara entendre une voix intérieure. Le « démon » de Socrate a suscité dès l’Antiquité une littérature. Georges Bastide  a consacré plusieurs pages à la satisfaction qu’il éprouvait à obéir a cette voix. Socrate s’immola afin de dénoncer plus efficacement, par sa mort, 1′injustice de la cité. II accepta, très lucide, la condamnation du Tribunal démocratique d’Athènes et but le poison : la ciguë (en 399). Avant de boire il fit l’éloge de la mort qui délivre l’âme.

Platon, disciple de Socrate, donna à ce suicide forcé une dimension légendaire. II déclara « on a tué l’homme le plus juste et le plus sage de notre temps ». Disciple fidèle, il inscrivit dans « Phèdre » : « il est risible de s’occuper d’autre chose quand on s’ignore soi-même ». « II ne mène pas la vie d’homme qui ne s’interroge pas sur lui-même » (Apol. 1,28). D’après Cicéron « Socrate le premier a fait descendre la philosophie du ciel sur terre, I’introduisit non seulement dans les villes, mais jusque dans les maisons, et l’amena à régler la vie, les mœurs, les biens et les maux ».

Philosopher à Athènes n’était pas de tout repos. Protagoras, qui avait écrit: « Pour ce qui est des dieux, je n’ai aucune possibilité de savoir s’ils existent, ni s’ils n’existent pas », fut condamné comme Socrate, mais il évita de boire la ciguë en s’enfuyant de Grèce. Xénophon fut condamné à l’exil. Platon fut menacé de mort et vendu au marché aux esclaves. Racheté par ses admirateurs, il revint à Athènes, fonda l’Académie et fit de la politique.

Il est admis que ces penseurs furent poursuivis non pour leurs idées philosophiques, mais pour des raisons politiques. Jacqueline de Romilly souligne pourtant qu’aucun d’eux ne contestait le principe d’obéissance aux lois de la cité.

EXTRAIT de  « Connais-toi toi-même » Actualité de l’injonction de Socrate travaux philosophiques de Guy Lazorthes

 

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LA VERITE NOUS VIENT DU RAISONNEMENT

Posté par francesca7 le 2 novembre 2014

 

99009751_oNous connaissons la vérité non seulement par la raison mais encore par le coeur, C’est de cette dernière sorte que nous connaissons les premiers principes et c’est en vain que le raisonnement, qui n’y a point de part essaie de les combattre. Les pyrrhoniens, qui n’ont que cela pour objet, y travaillent inutilement. Nous savons que nous ne rêvons point. Quelque impuissance où nous soyons de le prouver par raison, cette impuissance ne conclut autre chose que la faiblesse de notre raison, mais non pas l’incertitude de toutes nos connaissances, comme ils le prétendent. Car l(es) connaissances des premiers principes : espace, temps, mouvement, nombres, sont aussi fermes qu’aucune de celles que nos raisonnements nous donnent et c’est sur ces connaissances du coeur et de l’instinct qu’il faut que la raison s’appuie et qu’elle y fonde tout son discours. Le coeur sent qu’il y a trois dimensions dans l’espace et que les nombres sont infinis et la raison démontre ensuite qu’il n’y a point deux nombres carrés dont l’un soit double de l’autre. Les principes se sentent, les propositions se concluent et le tout avec certitude quoique par différentes voies – et il est aussi inutile et aussi ridicule que la raison demande au coeur des preuves de ses premiers principes pour vouloir y consentir, qu’il serait ridicule que le coeur demandât à la raison un sentiment de toutes les propositions qu’elle démontre pour vouloir les recevoir.

Cette impuissance ne doit donc servir qu’à humilier la raison – qui voudrait juger de tout – mais non pas à combattre notre certitude. Comme s’il n’y avait que la raison capable de nous instruire, plût à Dieu que nous n’en eussions au contraire jamais besoin et que nous connussions toutes choses par instinct et par sentiment, mais la nature nous a refusé ce bien; elle ne nous a au contraire donné que très peu de connaissances de cette sorte; toutes les autres ne peuvent être acquises que par raisonnement.

Et c’est pourquoi ceux à qui Dieu a donné la religion par sentiment de coeur sont bienheureux et bien légitimement persuadés, mais ceux qui ne l’ont pas nous ne pouvons la donner que par raisonnement, en attendant que Dieu la leur donne-par sentiment de coeur sans quoi la foi n’est qu’humaine et inutile pour le salut.

Je puis bien concevoir un homme sans mains, pieds, tête, car ce n’est que l’expérience qui nous apprend que la tête est plus nécessaire que les pieds. Mais je ne puis concevoir l’homme sans pensée. Ce serait une pierre ou une brute.

Instinct et raison, marques de deux natures. La grandeur de l’homme est grande en ce qu’il se connaît misérable; un arbre ne se connaît pas misérable.

C’est donc être misérable que de (se) connaître misérable, mais c’est être grand que de connaître qu’on est misérable.

extrait des Pensées de Blaise Pascal  sur la religion et sur quelques autres sujets

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AUX TEMPS DE LA JUSTICE DE BLAISE PASCAL

Posté par francesca7 le 2 novembre 2014

 

202En peu d’années de possession les lois fondamentales changent, le droit a ses époques, l’entrée de Saturne au Lion nous marque l’origine d’un tel crime. Plaisante justice qu’une rivière borne. Vérité au-deçà des Pyrénées, erreur au-delà.

Ils confessent que la justice n’est pas dans ces coutumes, mais qu’elle réside dans les lois naturelles communes en tout pays. Certainement ils le soutien draient opiniâtrement si la témérité du hasard qui a semé les lois humaines en avait rencontré au moins une qui fût universelle. Mais la plaisanterie est telle que le caprice des hommes s’est si bien diversifié qu’il n’y en a point.

Le larcin, l’inceste, le meurtre des enfants et des pères, tout a eu sa place entre les actions vertueuses. Se peut-il rien de plus plaisant qu’un homme ait droit de me tuer parce qu’il demeure au-delà de l’eau et que son prince a querelle contre le mien, quoique je n’en aie aucune avec lui.

Il y a sans doute des lois naturelles, mais cette belle raison corrompue a tout corrompu. Nihil amplius nostrum est, quod nostrum dicimus artis est. Ex senatus-consultis et plebiscitis crimina exercentur Il. Ut olim vitiis sic nunc legibus laboramus.

De cette confusion arrive que l’un dit que l’essence de la justice est l’autorité du législateur, l’autre la commodité du souverain, l’autre la coutume présente, et c’est le plus sûr. Rien suivant la seule raison n’est juste de soi, tout branle avec le temps. La coutume (est) toute l’équité, par cette seule raison qu’elle est reçue. C’est le fondement mystique de son autorité. Qui la ramènera à son principe l’anéantit. Rien n’est si fautif que ces lois qui redressent les fautes. Qui leur obéit parce qu’elles sont justes, obéit à la justice qu’il imagine, mais non pas à l’essence de la loi. Elle est toute ramassée en soi. Elle est loi et rien davantage. Qui voudra en examiner le motif le trouvera si faible et si léger que s’il n’est accoutumé à contempler les prodiges de l’imagination humaine, il admirera qu’un siècle lui ait tant acquis de pompe et de révérence. L’art de fronder, bouleverser les états est d’ébranler les coutumes établies en sondant jusque dans leur source pour marquer leur défaut d’autorité et de justice. Il faut, dit-on, recourir aux lois fondamentales et primitives de l’état qu’une coutume injuste a abolies.

C’est un jeu sûr pour tout perdre; rien ne sera juste à cette balance. Cependant le peuple prête aisément l’oreille à ces discours, ils secouent le joug dès qu’ils le reconnaissent, et les grands en profitent à sa ruine, et à celle de ces curieux examinateurs des coutumes reçues. C’est pourquoi le plus sage des législateurs disait que pour le bien des hommes, il faut souvent les piper, et un autre, bon politique, Cum veritatem qua liberetur ignoret, expedit quod fallatur. Il ne faut pas qu’il sente la vérité de l’usurpation, elle a été introduite autrefois sans raison, elle est devenue raisonnable. Il faut la faire regarder comme authentique, éternelle et en cacher le commencement, si on ne veut qu’elle ne prenne bientôt fin.

extrait de Lucrèce- De la nature des choses (De rerum natura) Traduction (1876, 1899) A. Lefèvre (1834-1904) Éditions Les Échos du Maquis, v. : 1,0, juillet 2013

 

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Les Filous de Sade

Posté par francesca7 le 27 septembre 2014

 

200px-Marquis_de_Sade_prisonerDonatien Alphonse François de Sade

 Il y a eu de tous les temps à Paris une classe d’hommes répandue dans le monde, dont l’unique métier est de vivre aux dépens des autres : rien de plus adroit que les manœuvres multipliées de ces intrigants, il n’est rien qu’ils n’inventent, rien qu’ils n’imaginent pour amener soit d’une façon, soit d’une autre, la victime en leurs maudits filets ; pendant que le corps d’armée travaille dans la ville, des détachements voltigent sur les ailes, s’éparpillent dans les campagnes et voyagent principalement dans les voitures publiques ; cette triste exposition solidement établie, revenons à la jeune novice que nous allons bientôt pleurer de voir en d’aussi mauvaises mains. Rosette de Flarville, fille d’un bon bourgeois de Rouen, à force de sollicitations venait enfin d’obtenir de son père d’aller passer le carnaval à Paris auprès d’un certain M. Mathieu son oncle, riche usurier, rue Quincampoix. Rosette, quoique un peu niaise, avait pourtant dix-huit ans faits, une figure charmante, blonde, de jolis yeux bleus, la peau à éblouir, et une gorge sous un peu de gaze annonçant à tout connaisseur que ce que la jeune fille tenait à couvert valait bien au moins ce qu’on apercevait… La séparation ne s’était pas faite sans larmes : c’était le premier soir que le bon papa quittait sa fille ; elle était sage, elle était très en état de se conduire, elle allait chez un bon parent, elle devait revenir à Pâques, tout cela devenait sans doute des motifs de consolation, mais Rosette était bien jolie, Rosette était bien confiante et elle allait dans une ville bien dangereuse pour le beau sexe de province y débarquant avec de l’innocence et beaucoup de vertu. Cependant la belle part, munie de tout ce qu’il lui faut pour briller à Paris dans sa petite sphère, et de plus d’une assez grande quantité de bijoux et de présents pour l’oncle Mathieu et les cousines ses filles ; on recommande Rosette au cocher, le père l’embrasse, le cocher fouette, et chacun pleure de son côté ; mais il s’en faut bien que l’amitié des enfants soit aussi tendre que celle de leurs pères : la nature a permis que les premières trouvassent dans les plaisirs dont ils s’enivrent, des sujets de dissipation faits pour les éloigner involontairement des auteurs de leurs jours et qui refroidissent dans leur cœur les sentiments de tendresse, plus isolés, plus ardents, et bien autrement sincères dans l’âme des pères et des mères touchant à cette fatale indifférence qui les rendant insensibles aux anciens plaisirs de leur jeune âge, fait qu’ils ne tiennent plus pour ainsi dire qu’à ces objets sacrés qui les revivifient.

Rosette éprouva la loi générale, ses larmes furent bientôt séchées, et ne s’occupant plus que du plaisir qu’elle se faisait de voir Paris, elle ne tarda pas à faire connaissance avec des gens qui y allaient et qui semblaient le connaître mieux qu’elle. Sa première question fut de savoir où était la rue Quincampoix.
— C’est mon quartier, mademoiselle, répond un grand drôle bien bâti qui, tant à cause de son espèce d’uniforme, et de la prépondérance de son ton, tenait les dés dans la société cahotante.
— Comment, monsieur, vous êtes de la rue Quincampoix ?
— Il y a plus de vingt ans que je l’habite.
— Oh ! si cela est, dit Rosette, vous connaissez donc bien mon oncle Mathieu.
— Monsieur Mathieu est votre oncle, mademoiselle ?
— Assurément, monsieur, je suis sa nièce ; je vais pour le voir, je vais passer l’hiver avec lui et avec mes deux cousines Adélaïde et Sophie que vous devez bien connaître aussi sans doute.
— Oh ! si je les connais, mademoiselle, et comment ne connaîtrais-je pas et M. Mathieu qui est mon plus proche voisin, et mesdemoiselles ses filles de l’une desquelles par parenthèse, je suis amoureux depuis plus de cinq ans.
— Vous êtes amoureux d’une de mes cousines, je gage que c’est de Sophie.
— Non, vraiment, c’est d’Adélaïde, une figure charmante.
— C’est ce qu’on dit dans tout Rouen, car pour moi je ne les ai jamais vues, c’est pour la première fois de ma vie que je vais dans la capitale.
— Ah ! vous ne connaissez pas vos cousines, mademoiselle, et ni M. Mathieu non plus sans doute.
— Eh mon Dieu non, M. Mathieu quitta Rouen l’année que ma mère accoucha de moi, il n’y est jamais revenu.
— C’est un bien honnête homme assurément et qui sera bien enchanté de vous recevoir.
— Une belle maison, n’est-ce pas ?
— Oui, mais il en loue une partie, il n’occupe que le premier appartement.
— Et le rez-de-chaussée.
— Sans contredit, et même quelque chambre en haut, à ce que je crois.
— Oh ! c’est un homme bien riche, mais je ne lui ferai pas déshonneur : tenez, voyez, voilà cent beaux doubles louis que mon père m’a donnés pour me vêtir à la mode afin de ne pas faire honte à mes cousines, et de jolis présents que je leur porte aussi, tenez, voyez-vous ces boucles d’oreille, elles valent bien cent louis au moins, eh bien, c’est pour Adélaïde, c’est pour votre maîtresse ; et ce collier qui va bien pour le moins au même prix, c’est pour Sophie ; ce n’est pas tout, tenez, voyez cette botte d’or avec le portrait de ma mère, on nous l’estimait encore hier plus de cinquante louis, eh bien, c’est pour mon oncle Mathieu, c’est un présent que mon père lui fait. Oh ! je suis bien sûre qu’en hardes, en argent ou en bijoux, j’ai pour plus de cinq cents louis sur moi.

— Vous n’aviez pas besoin de tout cela pour être bien venue de M. votre oncle, mademoiselle, dit le filou lorgnant la belle et ses louis. Il fera bien sûrement plus de cas du plaisir de vous voir que de toutes ces fadaises.
— Eh n’importe, n’importe, mon père est un homme qui fait bien les choses, et il ne veut pas qu’on nous méprise parce que nous habitons la province.
— En vérité, mademoiselle, on a tant de plaisir dans votre société que je voudrais que vous ne quittassiez plus Paris, et que M. Mathieu vous donnât son fils en mariage.
— Son fils, il n’en a point.
— Son neveu, veux-je dire, ce grand jeune homme…
— Qui, Charles ?
— Justement, Charles, parbleu le meilleur de mes amis.
— Quoi, vous avez aussi connu Charles, monsieur ?
— Si je l’ai connu, mademoiselle, je fais bien plus, je le connais encore, et c’est uniquement pour l’aller voir que je fais le voyage de Paris.
— Vous vous trompez, monsieur, il est mort ; j’étais destinée à lui dès son enfance, je ne le connaissais pas, mais on m’avait dit qu’il était charmant ; la manie du service lui a pris, il a été à la guerre et il y a été tué.
— Bon, bon, mademoiselle, je vois bien que mes désirs se réaliseront ; soyez-en sûre, on veut vous surprendre : Charles n’est point mort, on le croyait, il y a six mois qu’il est revenu, et il m’écrit qu’il va se marier ; d’une autre part on vous envoie à Paris, n’en doutez pas, mademoiselle, c’est une surprise, dans quatre jours vous êtes la femme de Charles, et ce que vous portez ne sont que des présents de noces.

— En vérité, monsieur, vos conjectures sont pleines de vraisemblance ; en réunissant ce que vous me dites à quelques propos de mon père qui me reviennent à présent, je vois qu’il n’y a rien de si possible que ce que vous prévoyez… Quoi, je me marierais à Paris… je serais une dame de Paris, oh, monsieur, quel plaisir ! Mais si cela est, il faut que vous épousiez Adélaïde au moins, je ferai tant que j’y déterminerai ma cousine et nous ferons des parties carrées.

Telles étaient pendant la route les conversations de la douce et bonne Rosette avec le fripon qui la sondait, se promettant bien d’avance de tirer un bon parti de la novice qui se livrait avec tant de candeur : quel coup de filet pour la bande libertine, cinq cents louis et une jolie fille, qu’on dise quel est celui des sens qui n’est pas chatouillé d’une telle trouvaille. Dès qu’on approcha de Pontoise :

— Mademoiselle, dit l’escroc, il me vient une idée, je m’en vais prendre ici des chevaux de poste afin de vous devancer chez M. votre oncle et de vous annoncer à lui ; ils viendront tous au-devant de vous, j’en suis sûr, et vous ne serez pas isolée au moins en arrivant dans cette grande ville.

Le projet s’accepte, le galant monte à cheval et se dépêchant d’aller prévenir les acteurs de sa comédie, quand il les a instruits et prévenus tous, deux fiacres amènent à Saint-Denis la prétendue famille ; on descend à l’auberge, l’escroc se charge des présentations, Rosette trouve là M. Mathieu, le grand Charles arrivant de l’armée et les deux charmantes cousines ; on s’embrasse, la Normande remet ses lettres, le bon M. Mathieu verse des larmes de joie en apprenant que son frère est en bonne santé, on n’attend pas à Paris à distribuer les présents, Rosette trop empressée de faire valoir la magnificence de son père se hâte aussitôt de les prodiguer, nouvelles embrassades, nouveaux remerciements, et tout s’achemine vers le quartier général de nos filous qu’on fait prendre à la belle pour la rue Quincampoix. On débarque dans une maison d’assez belle apparence, Mlle Flarville est installée, on porte sa malle dans une chambre, et l’on ne pense plus qu’à se mettre à table ; là l’on a soin de faire boire la convive jusqu’à lui troubler la cervelle : accoutumée à ne s’abreuver que de cidre, on lui persuade que le vin de Champagne est le jus des pommes de Paris, la facile Rosette fait tout ce qu’on veut, enfin la raison se perd ; une fois hors d’état de défense on la met nue comme la main, et nos filous bien assurés qu’elle n’a plus autre chose sur le corps que les attraits que lui prodigua la nature, ne voulant pas même lui laisser ceux-là sans les flétrir, s’en réjouissent à cœur joie pendant toute la nuit ; contents enfin d’avoir eu de cette pauvre fille tout ce qu’il était possible d’en tirer, satisfaits de lui avoir ravi sa raison, son honneur et son argent, ils la revêtent d’un mauvais haillon, et avant que le jour ne paraisse, ils vont la déposer sur le haut des marches de Saint-Roch.

alt=Description de cette image, également commentée ci-aprèsL’infortunée ouvrant les yeux en même temps que le soleil commence à luire, troublée de l’état affreux où elle se voit, se tâte, s’interroge et se demande à elle-même si elle est morte ou si elle est en vie ; les polissons l’entourent, elle est longtemps leur jouet, on la porte enfin à sa demande chez un commissaire où elle raconte sa triste histoire, elle supplie qu’on écrive à son père, et qu’on lui donne en attendant asile quelque part ; le commissaire voit tant de candeur et d’honnêteté dans les réponses de cette malheureuse créature qu’il la reçoit dans sa maison même, le bon bourgeois normand arrive et après bien des larmes versées de part et d’autre ramène sa chère enfant dans sa maison, qui n’eut, dit-ton, de la vie le désir de revoir la capitale policée de la France.

 

Extrait de Historiettes, Contes et Fabliaux (1788, pub. 1926), numérisation et mise en forme HTML (23 septembre 2000) de T. Selva.

 

 

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Pamphlet sur l’écriture

Posté par francesca7 le 27 septembre 2014

 

 

 
 
téléchargement (7)C’est en 1898, que l’historien Jules Michelet est au faîte de sa gloire, car porté aux nues en raison de sa célèbre Histoire de France et avant que ne soit observé son manque de rigueur, ses approximations et sa propension à écrire une histoire officielle au mépris des faits, qu’Eugène Tavernier, journaliste exerçant au sein de l’Univers et premier secrétaire général du Syndicat des journalistes français lors de sa fondation en 1886, entreprend quant à lui d’en fustiger le style d’écriture, et dénonce une « disposition nécromancienne » préjudiciable à la narration sérieuse du passé

On le célèbre ; on va l’apothéoser dans deux mois ; mais on continuera de ne pas le lire, car il est trop fatigant. Il y a tels livres qui, ouverts au hasard, retiennent l’attention et font oublier la besogne pressante : c’est qu’ils renferment des idées justes, un style naturel, clair et harmonieux. Michelet a un étonnant caractère de trépidation violente et continuelle. Il produit l’effet d’une flamme irrégulière, soudain éblouissante, soudain fumeuse, qui jaillit et qui s’éteint au milieu d’éclats de voix discordants, au milieu de secousses incohérentes. Quelqu’un a dit que sa prose ressemblait aux cris d’une femme en couches Il y aussi des ronflements saccadés et des miaulements aigus. Le maître s’agite comme un névrosiaque en crise perpétuelle. Sans répit, le lecteur sursaute.

 

« L’histoire est une résurrection ! » dit Michelet, d’après Vico, qu’il a traduit et bientôt renié, n’aant conservé de lui que cette formule, répétée sur le ton du triomphe, de la colère, de la joie enfantine, comme un rugissement, comme un murmure, comme une prière, comme un ron-ron rénétique. — Résurrection ! Résurrection ! Comprenez-vous ce mot ? — Assez bien. — Vous avez le devoir de l’entendre très bien : Résurrection. — Soit. — Mais savez-vous ce que signifie Résurrection ? — Il me semble. — Prononcez donc Résurrection. — Résurrection, voilà. — Oh ! ce n’est pas ainsi. Ecoutez : Résurrection ! — Eh ? oui, Résurrection ! — Vous n’y êtes pas du tout. Recommencez. — Ah ! non. Bonsoir.

Ainsi certains artistes, emportés par l’amour du relief, ont la manie d’accentuer à outrance les effets petits ou grands. L’ensemble et le détail se confondent. Il faut que tout soit en relief, même les creux. Michelet n’écrit pas : il évoque. Les historiens ordinaires racontent : lui commande aux peuples, aux héros, aux institutions, aux systèmes, aux éléments ; il les apostrophe et les gourmande : Debout, Celtes, Ibères, Calls, Kymrys, debout Hannibal, Marius, César, Constantin, Clovis, Charlemagne. Paraissez et obéissez. Le maître va vous habiller et vous faire manœuvrer. Ressuscitez donc et laissez-vous conduire. C’est l’heure de la représentation historique. Entrez dans le kaléidoscope.

On s’imagine nécessairement Michelet avec les oripeaux du nécromancien et un chapeau pointu orné d’étoiles. Il tient, au lieu d’une plume, une baguette magique, qu’il plonge dans un feu de Bengale. Fréquemment, le magicien vous fourre le feu de Bengale sous le nez.

Il n’en était pas arrivé là lorsqu’il composait les premiers volumes de son histoire de France, mais la disposition nécromancienne s’y montre déjà. Le style, à la fois tendu et agité, révèle le goût pour les oracles. Ce goût devient vite une passion, qui se transforme en manie impétueuse ; jusqu’à ce que l’écrivain soit, tout entier et sans remède, possédé par une fièvre trépidante et capricante. L’homme avait des manières douces, mais sous cette crème s’était amassé un volcan d’orgueil, qui pendant quarante années ne se reposa point d’être en éruption.

Peu de choses ont été écrites aussi ridicules et aussi lamentables que celles qui remplissent la préface rédigée, en 1869, pour la nouvelle édition de l’Histoire de France : « Cette œuvre laborieuse d’environ quarante ans fut conçue d’un moment de l’éclair de juillet. Dans ces jours mémorables, une grande lumière se fit, et j’aperçus la France.

« Elle avait des annales et non point d’histoire… Nul n’avait pénétré dans l’infini détail des développements divers de son activité… Le premier je la vis comme une âme et comme une personne.

« … La plus sévère critique, si elle juge l’ensemble de mon livre, n’y méconnaîtra pas ces hautes conditions de la vie… Ce qui n’est pas moins rare dans un travail de tant d’années, c’est que la forme et la couleur s’y soutiennent.

« … Je dégageai de l’histoire un fait énorme et trop peu remarqué. C’est le puissant travail de soi sur soi, ou la France, par son progrès propre…

« … Mon livre m’a créé. C’est moi qui fus son œuvre. Ce fils a fait son père.

« … J’étais mon monde en moi.

« … Aujourd’hui… en relisant ce livre, et voyant très bien ses défauts, je dis : On ne peut y toucher.

« … Pour la première fois paraît l’âme de la France…

« … Certains chants de nourrice dont j’avais le secret étaient d’un effet sûr. A l’accent ils (les peuples ensevelis) croyaient que j’étais un des leurs.

« … J’avais posé le premier la France comme une personne…

« … Oh ! d’aurore ! oh ! la douce enfance ! Oh ! la bonne nature naturelle ! quelle santé cela fit en moi, après les dessèchements de ma subtilité mystique !… J’eus un immense accroissement de solidité dans mon art !

« … un art à moi et nouveau.

« … C’est la première fois que l’histoire eut une base sérieuse (1837)

« … Ici encore je suis obligé de le dire, j’étais seul.

« … ce volume neuf et fort.

« … Je plongeai dans le peuple… Moi je sondai les caves où fermenta la Flandre.

« .. . Je fis la Renaissance avec des forces centuplées.

« Quand je rentrai, que je me retournai, revis mon Moyen Age, cette mer superbe de sottises, une hilarité violente me prit et au XVIe, au XVIIe siècle, je fis une terrible fête. Rabelais et Voltaire ont ri dans leur tombeau. »

images (4)Il y a trente-huit pages de ce style. Excepté les fameux accès de solennité vaniteuse dont Victor Hugo nous a donné l’exemple, nous n’avons sans doute rien de pareil dans notre littérature. On pourrait encore cependant citer M. Zola. Michelet et Zola se ressemblent par l’effort démesuré et par la préoccupation de l’effet à outrance. L’un saute et bondit continuellement ; l’autre se traîne à quatre pattes : tous deux assomment le lecteur et ils ont les mêmes incorrections. Ils suppriment souvent la conjonction et lorsqu’elle est nécessaire ; ils faussent le rapport logique des mots ; ils précipitent les métaphores les unes sur les autres, à coups de poing et à coups de pied.

Mlichelet écrit ses premières pages sur les pavés brûlants. Il dit : « je couvai, refis la vie de l’Eglise ».Pourquoi pas et ? à supposer que couver soit ici acceptable. Il entre aux siècles, comme d’autres entrent à l’Académie. Il se flatte d’avoir expliqué comment l’Angleterre et la Flandre « furent mariées par la laine et par le drap » et comme « l’Angleterre but la Flandre ». D’après lui, on tombe à une lumière comme on tombe à une profondeur de quelques mètres. C’est du vrai Zola. Pour Michelet, l’ancienne ville de Gand était « une profonde ruche de combats » ! Il entre « par Louis XI aux siècles monarchiques. »

Il est persuadé que dans ses préfaces et dans ses éclaircissements, on verra « les fondements qui sont dessous ». De sa part, c’est de la modestie de n’avoir point placé les fondements au-dessus. Il dit, comme M. Zola dirait volontiers : « J’ai bu trop d’amertumes. J’ai avalé trop defléaux, trop de vipères et trop de rois. » Avec ce régime, en effet, on ne se fait pas un bon estomac ; et le style, qui s’en ressent comme les idées, devient tout à fait impropre à écrire l’histoire.

Il ne convient pas davantage pour une Bible de l’humanité. Le public est déconcerté quand il entend une espèce de prophète lui décrire ainsi Jérusalem : « Revenant des ombrages immenses de l’Inde et du Ramayana, revenant de l’Arbre de vie, où l’Avesta, le Shah Nameh,me donnaient quatre fleuves, les eaux du Paradis — ici, j’avoue, j’ai soifJ’apprécie le désert, j’apprécie Nazareth, les petits lacs de Galilée. Mais franchement, j’ai soif… Je les boirais d’un coup. »

C’est vraiment bien aimable à Michelet d’apprécier le désert, mais les lecteurs n’apprécient pas cette littérature sibylline et hystérique. Elle leur paraît cocasse. Ils ont soif, à leur tour, soif de tranquillité.

 

(Extrait de « L’Univers », paru en 1898)

 

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Presse pour enfants du XIXe siècle

Posté par francesca7 le 27 septembre 2014

 

 

 
téléchargement (4)Au XIXe siècle et jusqu’au début du suivant, c’est une presse enfantine de qualité, servie par des artistes talentueux et donnant plus tard naissance à une forme de dessins en action dont l’évolution aboutira aux dessins animés de Walt Disney, qui connaît un essor considérable : traduites dans toutes les langues européennes et se répandant sur les cinq continents, les célèbres images Pellerin perdent cependant leur hégémonie, la qualité étant bientôt sacrifiée sur l’autel du seul profit

L’image populaire, généralement appelée image d’Épinal, a tenu lieu de presse enfantine populaire durant tout le XIXe siècle. Certes, à cette époque, ont été publiés de nombreux magazines qui s’adressaient soit à la famille, soit à l’enfance seule, les premières de ces publications connaissant un très grand développement à partir du Second Empire.

Citons parmi les journaux de cette époque la Semaine des Enfantsle Journal des Familles(auxquels collaborèrent des illustrateurs de la valeur de Gustave Doré) et à une époque postérieure le célèbre Magasin d’Éducation et de Récréation fondé en 1862 par l’éditeur Hetzel (écrivain pour l’enfance sous le pseudonyme de P.-J. Stahl) et qui révéla au monde le curieux génie de Jules Verne. Après la guerre de 1870, on vit paraître le Petit Français illustréoù Christophe publia la Famille Fenouillardle Sapeur Camembertle Savant Cosinusle Journal des Voyages avec les romanciers Boussenard et Jacquolliot ; tout à la fin du siècle parut Mon Journal.

Mais toutes ces publications relativement coûteuses s’adressaient beaucoup moins à la totalité des enfants qu’aux seuls lycéens. Les écoliers se contentaient de l’image d’Épinal vendue un sou.

Les origines de l’image se confondent avec les origines de la gravure sur bois à la fin du XIVe siècle. Pendant longtemps l’image populaire s’adressa moins à l’enfance qu’aux paysans et aux artisans, ce, jusqu’au milieu du XIXee siècle. A cette époque l’imagerie, jadis purement artisanale, s’est industrialisée et les imageries sont devenues de véritables fabriques.

En 1845, la fabrique Pellerin d’Épinal compte 100 ouvriers dont 60 enfants. On fabrique plus de 5 millions d’images par an et celles-ci sont vendues par des colporteurs en France et dans le monde entier. Les enfants composent la majeure partie du personnel de la fabrique d’Épinal. Ils sont payés 12 sous par jour, soit moins d’un sou de l’heure. A cause du bas prix de la main-d’œuvre et malgré un outillage très primitif, les images sont vendues très bon marché. En 1845, les plus coûteuses valaient 4 centimes.

La fabrique d’Épinal est dirigée de 1822 à 1854 par Nicolas Pellerin (qui prend la suite de son père Jean-Charles Pellerin) et Germain Vadet. Si d’une part ces patrons intensifièrent la fabrication en l’industrialisant par l’introduction de nouveaux procédés techniques (remplacement des gravures sur bois par des stéréotypies et des lithographies), ils surent aussi orienter définitivement leurs images vers la clientèle enfantine. Sur les 1 100 images publiées par eux durant leurs trente-deux années de direction, plus de 800 s’adressent exclusivement à la clientèle enfantine, et quelques centaines seulement aux adultes, avec des effigies de saints et des tableaux représentant des événements contemporains, des batailles napoléoniennes ou des sujets religieux.

Le grand mérite de Pellerin à cette époque aura été d’inventer (industriellement parlant) ce que nous appelons l’histoire en images. Les histoires en images dont le type fut établi et fixé par Pellerin et Vadet (ils en publièrent 600) comportent au lieu d’un grand tableau (comme cela avait été précédemment la règle), 16 petits carrés expliqués chacun par une légende de 3 ou 4 lignes. Ainsi sont adaptés à l’usage de l’enfance des Contes de PerraultDon Quichotte,Madame Angot et sont créées des histoires nouvelles, au schéma naïf : le Petit désobéissant,le Château de l’Ogrele Bon Sujetl’École réformée, etc.

téléchargement (5)L’invention des histoires en petits carrés légendes est pour l’avenir des lectures enfantines un événement considérable. Avec ce genre d’images d’Épinal naît, en effet, une forme de dessins en action dont l’évolution aboutira plus tard aux dessins animés de Walt Disney. Le type d’histoires en images créé à Épinal sous la Restauration demeura longtemps, à de légères modifications près, le type conservé par la presse enfantine du monde entier. C’est aussi à Épinal que sont nés les soldats à découper en feuilles.

Le succès de la fabrique d’Épinal suscita en France de nombreux imitateurs (Metz, Nancy, Pont-à-Mousson, Strasbourg) et le règne de l’image se poursuivit durant tout le XIXe siècle. L’image française connaît pendant cinquante ans une vogue inouïe dans le monde entier. Les images Pellerin sont traduites dans toutes les langues européennes et elles sont répandues sur les cinq continents comme en témoigne un journaliste du Second Empire :

« Jugez de la joie et de l’étonnement qu’on éprouve en entrant dans la maison de bois du pionnier américain, dans la cabane des nègres de Madagascar, dans le wigwam de l’Indien de la Nouvelle-Ecosse, dans la hutte des Esquimaux, de trouver une image illuminée de jaune et de rouge représentant Geneviève de Brabant, le Juif errant, le Petit Poucet, Napoléon Ier, la Sainte Vierge, l’Enfant Jésus, avec des légendes en langue du pays et de lire en bas de ces papiers enfumés : Imagerie d’Épinal (Vosges) » (H. de la Madeleine, dans Le Temps, 7 avril 1866). Depuis, les pionniers américains prirent leur revanche. L’établissement de l’école laïque gratuite et obligatoire devait, après les années nécessaires à son organisation et à l’approfondissement de son action, modifier du tout au tout la situation de la presse et de la littérature enfantine.

Le jour où la quasi-totalité des Français eurent appris à lire, on connut un développement formidable de la presse et du journal à un sou en même temps que la création d’une littérature dite populaire sur laquelle s’édifia par exemple la fortune de beaucoup d’éditeurs comme celle des Fayard, éditeurs du royaliste Candide.

A cette époque, l’image d’Épinal connaît une décadence irrémédiable… Après 1880, Épinal ne fait plus guère que réimprimer ses anciens modèles. La mort en 1878 de l’habile illustrateur Pinot et la disparition du sensible Ensfelder ont marqué la fin d’une époque. Les modèles que créent après cette date Épinal et Pont-à-Mousson sont d’une extrême vulgarité et ils n’auront guère de succès auprès de l’enfance.

Il fallut pourtant attendre le début du XXe siècle pour voir naître une véritable presse enfantine pour les millions d’élèves de l’école laïque. A cette époque, l’évolution de la technique, le. perfectionnement des impressions par rotative et du clichage sur zinc permettent de fournir pour un sou (le prix d’une feuille d’Épinal) un journal de seize pages dont quatre au moins sont en couleurs. Le succès de cette formule auprès de l’enfance est foudroyant. De même que la fabrique d’Épinal avait dominé l’imagerie, la Société Parisienne d’Éditions (Offenstadt) a dominé la presse enfantine française entre 1900 et 1935. La Société Parisienne d’Éditions publia à partir de 1900 toute une série d’hebdomadaires s’adressant chacun à un public spécialisé.

C’est d’abord en 1901 le Petit Illustré, puis quand plusieurs années de succès ont prouvé que la presse enfantine était une excellente affaire, Offenstadt lance coup sur coup l’Épatant(1907) pour les enfants des ouvriers et spécialement pour les petits Parisiens, journal rempli de grosses farces et rédigé en argot ; Cri-Cri (1907), destiné aux enfants plus jeunes ; Fillette(1908), pour les petites filles ; l’Intrépide (1909), concurrence bon marché du Journal des Voyages, rédigé pour les garçons épris d’aventures et de voyages. Offenstadt publie également le Pêle-Mêle, journal dans le style du célèbre Almanach Vermot, destiné à la fois aux adultes et aux enfants et jusqu’à la Vie de Garnison, hebdomadaire grivois pour les militaires.

Les éditeurs rivaux des Offenstadt fondèrent les Belles Images et la Jeunesse illustrée (tous les deux édités par Fayard en 1902-1903), le Jeudi de la Jeunessela Croix d’honneurle Bon Point (fondé en 1911 par Albin Michel), la Semaine de Suzette (à partir de 1904 chez Gautier-Languereau), etc. Certains de ces journaux connurent une grande vogue et lancèrent, eux aussi, des types comme la Bécassine de Pinchon.

Un effort considérable fut également accompli par les catholiques, qui combattirent très violemment la presse Offenstadt en lui reprochant sa neutralité confessionnelle et son immoralité. La Bonne Presse, qui avait fondé en 1895 leNoël pour les jeunes filles de la petite bourgeoisie, lui adjoignit l’Étoile noëlliste, pour les plus petites. Elle modernisa le Pèlerin (fondé en 1870), destiné plus particulièrement aux adultes les moins lettrés mais qui touchait également un certain public enfantin.

Après la guerre de 1914, la Bonne Pressedevait publier BayardBernadetteCœurs VaillantsA la page (pour les jeunes gens) et cette maison d’édition possédait avant la Seconde Guerre mondiale une dizaine d’hebdomadaires destinés à l’enfance, aux jeunes ou à la famille.

De même que jadis les Pellerin d’Épinal s’endormirent sur leurs conquêtes, la Société Parisienne d’Édition, maîtresse trente ans durant de la majorité de la presse enfantine française ne prit pas la peine de se renouveler au fur et à mesure que passaient les années. Ce qui n’empêchait pas la presse Offenstadt de continuer à se vendre. On peut estimer qu’il sortait chaque semaine de leurs imprimeries un million ou deux millions de journaux vers 1930. Les autres éditeurs et la presse catholique se partageaient le reste de la clientèle enfantine.

Telle était la situation de la presse enfantine jusqu’en 1934. On y aurait vainement cherché des écrivains ou des artistes du talent des Stahl, des Gustave Doré, des Pinot, des Ensfelder, des Christophe, des Rodolphe Topfer, des Jules Verne, ou même des Jacquolliot, des Boussenard ou des Paul d’Ivoy. L’immense diffusion de la presse enfantine s’était accompagnée d’un indiscutable abaissement de sa qualité technique, morale, artistique, éducative. Les principales maisons avaient pour seul souci de vendre le plus de papier possible en payant le moins cher possible leurs collaborateurs, aussi les écrivains et les artistes un peu notoires se détournaient-ils de ces besognes mal rétribuées.

téléchargement (6)Mais du moins cette presse enfantine était-elle entièrement écrite, dessinée, rédigée dans sa totalité par des Français. Parmi une couche d’intellectuels de notre pays se perpétuaient des traditions techniques venues d’Épinal ou de la littérature romantique, ces hommes et ces traditions formaient une base solide sur laquelle un jour pouvait être tentée la rénovation de la littérature enfantine.

La concurrence étrangère n’existait en France que dans des domaines très limités. Citons pour mémoire les Nick CarterBuffalo Bill et autres Nat Pinkerton édités et réédités d’innombrables fois par Hachette en trente ans, et les dessins américains que reproduisaientNos Loisirs (Petit Ange) ou Dimanche illustré (Bicot, président de Club).

La situation de la presse enfantine française allait être totalement bouleversée à partir d’octobre 1934 par une invasion massive de notre pays par la presse étrangère, américaine, italienne et anglaise. C’était le Journal de Mickey qui allait le premier s’engager dans l’offensive contre la presse française.

(D’après « Les Annales politiques et littéraires », paru en 1894)

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Les belles lettres du Sonneur et l’Araignée

Posté par francesca7 le 21 août 2014

 fable de La Fontaine ou supercherie littéraire ?

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Il serait difficile de s’imaginer combien de formes diverses peut prendre, pour se produire, la supercherie littéraire. Un exemple singulier nous est fourni par la fable intitulée le Sonneur et l’Araignée, attribuée à La Fontaine et publiée au sein d’un recueil paraissant en 1735 dont l’auteur, un certain Bouillet, est le pourtant très sérieux membre fondateur de l’Académie des sciences et belles-lettres de Béziers.

On comprend ce phénomène de supercherie, sans l’excuser, quand celle-ci ne vise qu’au bénéfice coupable de l’anonyme, et en l’excusant, quand elle est soit un simple moyen de piquer la curiosité, soit un désir réel d’effacement personnel, ou encore une façon de s’assurer un gain dont on ne tient pas à divulguer la recherche.

Mais en combien de cas la voyons-nous se manifester dans des conditions à peu près inexplicables, et dans lesquelles l’auteur n’a pu courir d’autres chances que celles d’être moqué, s’il ne réussit pas à imposer son subterfuge, ou d’être mis complètement hors de cause, si au contraire il y réussit.

Nous en citerons pour exemple le fait suivant. Bouillet, médecin de Béziers, publia, en 1735, un volume in-4°, qu’il intitula Recueil de Lettres, Mémoires et autres pièces pour servir à l’histoire de l’Académie des sciences et belles-lettres de la ville de Béziers. Ce Bouillet, renommé dans son art, sur lequel il a laissé plusieurs mémoires fort remarquables, et membre fondateur de l’académie de sa ville natale, en fut toute sa vie le secrétaire très actif. Au cours d’une des lettres faisant partie du recueil, en date du 15 mars 1732, après avoir analysé une dissertation sur la dangereuse inutilité de sonner les cloches pendant l’orage, il ajoute :

« Au lieu de ces raisons, dont tout le monde ne conviendrait peut-être pas, voici une fable de M. de La Fontaine qui appuie absolument le sentiment de l’auteur de la dissertation, elle fera peut-être plus d’impression sur ceux qui n’entendent pas la physique. »

Et sans plus de façon, le secrétaire de l’académie de Béziers cite un apologue intitulé le Sonneur et l’Araignée, à la marge duquel il place cette indication volontairement erronée :Fables choisies. Liv. 7, fable XVI (car rien de semblable ne se trouve dans aucun des recueils publiés sous ce titre), et qu’il fait suivre de cette note bien propre à achever de donner le change au lecteur — si le change pouvait résulter d’une production où la manière du maître est si malheureusement, ne disons pas imitée, mais parodiée : « On a cru devoir insérer au long cette fable qui n’est pas fort connue. »

Peut-être, après tout, le médecin bel esprit trouva-t-il des dupes. Mais, s’il les trouva, quel bénéfice retira-t-il de sa fraude ? D’entendre louer, comme étant de l’illustre fabuliste, des vers enfants de sa pauvre muse. Nous n’osons croire que cette satisfaction lui ait été donnée, sinon par des gens trop aisés à tromper, pour que leur assentiment équivalût à un éloge.

Voici l’œuvre, on jugera.

LE SONNEUR ET L’ARAIGNÉE

Certain sonneur, rempli de vanité,
Entre deux vins, et peut-être entre quatre,
Fut assez ivre pour débattre
A Jupiter la primauté,
Disant avec impiété,
Quand ce dieu lançoit le tonnerre,
Qu’il le pouvoit éloigner de la terre ;
Et que, la substance de l’air
Estant délicate et menue,
Ses cloches pouvoient l’ébranler,
Chasser et dissiper la nue,
Et donnant au foudre une issue,
Faire prendre un rat à l’esclair,
Comme l’avait soutenu haut et clair
Quelque philosophe moderne,
Qui sans doute avoit beû dans la même taberne.
Jupiter, l’oyant blasphémer,
Se préparoit à l’abysmer,
Accoutumé de mettre en poudre,
Quand il lance son foudre,
Plus de clochers et de sonneurs,
Que de toits de bergers et de pauvres glaneurs,
Lorsqu’une vieille et prudente araignée,
Hostesse du clocher depuis plus d’une année,
Voyant ce faux raisonnement,
Faisait des leçons à son hoste,
Pour lui faire avouer et réparer sa faute,
Et lui montroit que follement
Il s’attaquoit au maistre des estoiles ;
Qu’il auroit beau sonner en double carillon,
Bien loin de dissiper le moindre tourbillon,
Il ne lui romproit pas la moindre de ses toiles.

(D’après « La Mosaïque », paru en 1876)

 

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Légendes et littérature Bretonoise

Posté par francesca7 le 16 août 2014

 

D’est en ouest et du nord au sud, la Bretagne regorge de récits merveilleux. Croyances, rituels et contes ont ainsi créé au fil des siècles tout un univers, folklorique pour les uns, mystérieux pour les autres. Les légendes ont surtout su conserver la fraîcheur de mythes très anciens qui n’ont pas été sans imprégner la vie littéraire bretonne, du Moyen Âge à nos jours.

220px-Leighton-Alain_Chartier-1903Une terre de légendes

L’âme bretonne a toujours incliné au rêve, au fantastique, au surnaturel. C’est ce qui explique l’étonnante abondance et persistance des légendes.

La Table ronde

Après la mort du Christ, Joseph d’Arimathie, un de ses disciples, quitte la Palestine en emportant quelques gouttes du sang divin dans la coupe où le Rédempteur a bu lors de la Cène. Il débarque en Bretagne, séjourne en forêt de Brocéliande, l’actuelle forêt de Paimpont, puis disparaît sans laisser de traces.

Au 6 e s., le roi Arthur et 50 chevaliers entreprennent de retrouver la précieuse coupe. Elle constitue à leurs yeux le Saint-Graal , que seul pourra conquérir un guerrier au cœur pur. Cet homme idéal est Perceval, le Parsifal de Wagner. La recherche du Graal a donné naissance à d’inépuisables récits d’aventures médiévaux qui forment le cycle de la Table ronde. Ronde parce qu’Arthur et ses chevaliers s’assemblaient autour d’une table qui, par sa forme, supprimait toute préséance.

Merlin et Viviane

Un des compagnons du roi Arthur, Merlin l’Enchanteur, vient en forêt de Brocéliande. Dans sa retraite, il rencontre Viviane… et l’amour d’exalter l’enchanteur et la fée ! Pour garder plus sûrement Merlin, Viviane lui soutire un à un ses secrets et l’enferme dans un cercle magique. Il pourrait certes se libérer, mais il accepte avec joie, et pour l’éternité, cette captivité amoureuse.

Tristan et Iseult

Tristan, prince de Léonois envoyé par son oncle Mark, roi de Cornouaille, ramène d’Irlande Iseult, que Mark va épouser. Sur le navire, Tristan et Iseult boivent par erreur le philtre destiné à lier d’un amour inaltérable Iseult à son époux. La passion éclate dans les deux cœurs. Les récits font varier les dénouements : tantôt Tristan est tué par Mark, ulcéré de sa trahison ; tantôt il se marie et meurt dans son château de Bretagne. À chaque fois, Iseult le suit invariablement dans la tombe. L’opéra de Wagner et le livre de Joseph Bédier ont célébré ce drame de l’amour.

La ville d’Ys

Au temps du bon roi Gradlon , vers le 6 e s., Ys est la capitale de la Cornouaille : la baie des Trépassés et la baie de Douarnenez en revendiquent les vestiges. La ville est protégée de la mer par une digue, et le roi garde toujours sur lui la clef d’or qui ouvre les écluses.

Sa fille, la belle Dahut, appelée encore Ahès, mène une vie de débauche et rencontre le diable sous la forme d’un séduisant jeune homme. Comme preuve d’amour, il lui demande d’ouvrir les portes aux flots. Dahut dérobe la clef pendant le sommeil du roi et bientôt la mer se rue dans la ville. Gradlon fuit à cheval, sa fille en croupe. Mais les vagues le poursuivent et vont l’engloutir. À ce moment, une voix céleste lui ordonne, s’il veut être sauvé, de jeter à l’eau le démon qu’il porte derrière lui. Le cœur serré, le roi obéit, et la mer se retire aussitôt. Mais Ys est détruite.

Gradlon, qui choisit Quimper comme nouvelle capitale, finira ses jours en odeur de sainteté, guidé par saint Corentin. Quant à Dahut, changée en sirène, elle est devenue Marie-Morgane et entraîne depuis lors au fond de la mer les marins attirés par sa beauté. Il en sera ainsi jusqu’au vendredi de la Croix où la messe du rachat sera célébrée dans la cité engloutie. Alors Ys ne sera plus maudite et Morgane reprendra sa première forme.

La vie littéraire - Moyen Âge et Renaissance

Aucune œuvre rédigée en vieux breton n’ayant été conservée, seuls ont traversé les siècles des ouvrages en latin, ayant le plus souvent pour thèmes l’histoire de l’Église ou de la Bretagne, la morale et la vie des saints. D’un côté, la littérature bretonne disparue a inspiré le cycle arthurien ; de l’autre, il nous reste des écrits de moines.

La grande figure médiévale est Pierre Abélard (1079-1142), brillant philosophe, natif du Pallet, près de Nantes, qui fut abbé de St-Gildas-de-Rhuys. Il y reçut la correspondance passionnée de la jeune Héloïse, épousée secrètement, et relata l’histoire de ses malheurs. On peut citer aussi Guillaume Le Breton , poète et historiographe de Philippe Auguste, auteur de douze volumes de Philippide où il exalte les événements du règne avec patriotisme. Ce n’est qu’aux 15e et 16 e s. qu’on cerne une véritable école d’historiens et de poètes, née après la création de l’université de Nantes au 15 e s.

Aux 17e et 18 siècles

Bretonne par alliance, Mme de Sévigné a, de son château des Rochers-Sévigné, daté maintes lettres décrivant Rennes, Vitré, Vannes et Port-Louis où elle a fait « le plus joli voyage du monde ». Alain René Lesage , spirituel auteur de Gil Blas , connut le succès avec ses œuvres réalistes où il transposa des souvenirs de son Vannetais natal. Élie Fréron s’est illustré à travers ses démêlés avec Voltaire, et fut le brillant directeur du périodique parisien, L’Année littéraire .

Du romantisme aux romans du terroir

« Il inventa la mélancolie et la passion moderne. » Cette opinion de Théophile Gautier souligne à quel pointFrançois René de Chateaubriand a eu un rayonnement immense. Sa sensibilité, son éloquence passionnée, servies par un talent et un style brillants, expliquent l’influence qu’il exerça sur ses contemporains. Ses Mémoires d’outre-tombe évoquent son enfance à St-Malo et sa jeunesse au château de Combourg. Royaliste et théocrate,Lamennais devint un démocrate convaincu. L’évolution de sa philosophie se reflète dans ses œuvres, de l’ Essai sur l’indifférence au Livre du peuple paru en 1837. Philologue, historien et philosophe, Ernest Renan fut un esprit critique professant une foi absolue dans la science. Il écrivit de nombreux ouvrages parmi lesquels sesSouvenirs d’enfance et de jeunesse rappellent sa Bretagne natale. La jeunesse et la famille ont également été les thèmes de prédilection de Zénaïde Fleuriot dont les romans ont largement été publiés dans la seconde moitié du 19 e s.

Probablement moins puissants, mais fidèles interprètes du terroir, quelques auteurs ont bien traduit la pensée bretonne : Auguste Brizeux (1803-1858), auteur des poésies Telen Arvor ; le conteur Émile Souvestre qui écrivitLes Derniers Bretons ; Hersart de La Villemarqué et ses recueils poétiques de chants populaires, Barzaz Breizet Myrdhinn ou l’Enchanteur Merlin ; le chantre du cidre Frédéric Le Guyader ; le folkloriste et poète Anatole Le Braz (1859-1926) avec Les Légendes de la mort ; le romancier Charles Le Goffic (1863-1932), également poète avec L’Amour breton ; le chansonnier Théodore Botrel (1868-1925) qui célébra Les Chansons de chez nous etLes Chants du bivouac .

Quelques auteurs célèbres

Parmi le grand nombre d’auteurs que l’on pourrait citer ici, dégageons les poètes symbolistes Villiers de L’Isle-Adam et Tristan Corbière , les romanciers Paul Féval, auteur du Bossu , et Jules Verne (1828-1905), précurseur des découvertes modernes et traduit dans le monde entier, ainsi que J.-P. Calloc’h, poète lyrique qui s’exprimait dans le dialecte de Vannes. Pierre Loti doit également être mentionné pour Mon frère Yves et Pêcheur d’Islandequi a Paimpol pour cadre. Enfin, il faut encore évoquer le poète surréaliste Saint-Pol-Roux , dit « le Magnifique », Marseillais mais Breton de cœur, le romancier et nouvelliste Jakes Riou (1899-1937), auteur de Nominoé qui écrivait en breton, le journaliste, essayiste et écrivain Louis Guilloux (1899-1980), originaire de St-Brieuc (ville qui apparaît souvent en filigrane dans Le Sang noir , Le Pain des rêves et Le Jeu de la patience ), et le poète René-Guy Cadou (1920-1951) qui chanta sa Brière natale.

Littératures d’aujourd’hui

Littérature, essais, contes et récits, BD, divers : les auteurs bretons publient chaque année plusieurs centaines d’ouvrages, dont beaucoup sont désormais aussi édités en langue bretonne (le catalogue de Coop Breizh est riche de centaines de titres). Le dynamisme littéraire de la région se mesure aussi à la popularité du festival Les Étonnants Voyageurs , qui se tient à St-Malo depuis 1990.

Description de cette image, également commentée ci-aprèsHenri Queffélec (1910-1992) est un des auteurs ayant le plus célébré la Bretagne. Son roman le plus populaire reste Un recteur de l’île de Sein , adapté au cinéma en Dieu a besoin des hommes . Son fils Yann a brillamment pris la relève et a reçu d’ailleurs le prix Goncourt en 1985 pour son roman Les Noces barbares.

Pierre Jakez Hélias (1914-1995) a consacré toute son œuvre à la Bretagne, publiant plus de 60 ouvrages, dontLe Cheval d’orgueil , publié en breton sous le titre Marh .

Glenmor (1931-1996), de son vrai nom Émile Le Scanff ou Milig ar Scanv, fut un inlassable défenseur de la culture bretonne. Ce chanteur a laissé de nombreux disques et recueils de poèmes.

Irène Frain , née en 1950 à Lorient, est une romancière et historienne parmi les plus lues du grand public. Elle a reçu le Grand prix du roman historique en 2009 pour Les Naufragés de l’île Tromelin .

Claire Bretécher , née en 1940, est une dessinatrice de BD rendue célèbre notamment par ses albums Agrippine ou Les Frustrés.

 

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