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    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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Les Nains : sujets d’observation

Posté par francesca7 le 2 juin 2016

 

 

Juan_van_der_Hamen_enanoDE QUELQUES NAINS CÉLÈBRES 

Parmi les hommes remarquables par leur petitesse, dont les annales de la science ont conservé le souvenir, il en est quelques-uns qui ont acquis un certain degré de célébrité. Tels sont Jeffrey Hudson, né en 1619 ; Joseph Borwilawski, gentilhomme polonais, et Nicolas Ferry, dit Bébé, né en 1741.

Jeffrey Hudson fut présenté dans un pâté, à huit ans, par la duchesse de Buckingham, à la reine Henriette-Marie, femme de Charles Ier d’Angleterre ; à trente ans, il avait de hauteur 18 pouces anglais, qui en valent 17 des nôtres ; mais, à cette époque de sa vie, il commença à grandir, et finit par atteindre dans sa vieillesse la taille de 3 pieds 9 pouces anglais (3 pieds 6 pouces). Encore jeune, au milieu d’une fête de la cour, on le vit sortir, à la grande surprise des spectateurs, de la poche d’un employé du palais, dont la taille était, il est vrai, gigantesque. Le poète Davenant a composé en son honneur un poème intitulé la Jefferéïde, où il célèbre, entre autres exploits, une victoire remportée par Jeffrey contre un coq-d’inde.

En 1744, Jeffrey accompagna en France la reine Henriette ; un Allemand, nommé Crofts, s’étant laissé aller, sur son compte, à des plaisanteries que Jeffrey ne voulut point supporter, on en vint à un duel ; Crofts parut armé d’une seringue. Nouvelle fureur du nain, qui forçant son adversaire à un combat sérieux, à cheval et au pistolet, le tua du premier coup de feu. Jeffrey mourut en 1682, dans la prison de Westminster, où il était renfermé sous le poids d’une accusation politique.

Le nain Borwilawski, gentilhomme polonais, est célèbre par la variété de ses talents ; il écrivit lui-même son histoire, et sa réputation s’étendit dans toute l’Europe ; il présenta, comme Jeffrey, le phénomène d’accroissement de taille dans sa vieillesse.

Mais un nain qui a été un sujet intéressant d’observation pour les savants contemporains, est Bébé, né dans les Vosges, et dont le squelette est conservé dans les collections anatomiques du Muséum d’histoire naturelle. – Il était si petit, qu’on le porta au baptême dans une assiette garnie de filasse, et qu’il eut pour premier berceau un gros sabot rembourré. – Examiné à cinq ans par le médecin de la duchesse de Lorraine, il pesait 9 livres 7 onces, et était formé comme un jeune homme de vingt ans. Il fut conduit à la cour de Stanislas, pour qui il se prit d’une grande affection, et qui à son tour l’aima singulièrement. Ce prince chercha à lui faire acquérir de l’éducation ; mais Bébé, bien différent des deux nains dont nous avons parlé, ne put jamais apprendre à lire ; il ne sut jamais que danser et battre la mesure. Cependant il demeura vif et gai jusqu’à l’âge de quinze ans, où sa gentillesse l’abandonna ; il subit à cette époque une sorte de vieillesse prématurée, qui se termina à vingt-deux ans par sa mort. Il avait alors 33 pouces, tandis qu’il n’en comptait que 29 à quinze ans. On l’avait fiancé, vers la fin de sa vie, à une naine, nommée Thérèse Souvray, qui existait encore vers 1822, époque où elle vint se montrer Paris.

 

(D’après un article paru en 1834)

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Les oies de frère Philippe

Posté par francesca7 le 31 mai 2016

 

 
Les femmes

Tout le monde connaît le conte de La Fontaine qui a donné lieu à cette façon de parler ; mais beaucoup de personnes ignorent que la première idée appartient à saint Jean de Damas, qui vivait dans le huitième siècle.

Voici ce qu’on lit dans son histoire de Barlaam et Josaphat : « Un roi eut un fils qu’on éleva jusqu’à douze ans sans qu’il vît la lumière du jour, ni aucune autre. Les médecins avaient dit qu’il deviendrait aveugle si on ne prenait pas cette précaution. Le temps de ces ténèbres forcées étant expiré, on fit passer en revue devant les yeux du jeune prince tous les objets qu’on peut voir pour l’ordinaire, les lui montrant l’un après l’autre.

 1

« Lorsqu’on lui fit voir des femmes, il demanda avec avidité quel nom on donnait à cela. Ce sont, lui répondit le nomenclateur, des démons qui induisent toujours à mal, et dont on ne saurait trop éviter l’approche. Malgré le nom et l’observation qu’on y joignit, lorsque le roi demanda à son fils lequel de tous les objets qu’on lui avait fait voir il aimait le mieux : Ce sont, dit le prince, ces démons qui nous induisent toujours à mal ; rien ne m’a paru si charmant. »

Un dominicain qui prêchait dans le treizième siècle, changea les démons en oies, et le fils du roi en moine. Ce sont aussi des oies et un ermite dans le conte de Boccace. Le récit de Martin Franc, poète, qui vivait sous Charles VII, est un modèle de naïveté :

Ci vous conterai d’un novice
Qui oncques vu femmes n’avoit.
Innocent étoit et sans vice,
Et rien du monde ne savoit ;
Tant que celui qui le suivoit
Lui fit accroire par les voyes,
Des belles dames qu’il voyoit,
Que c’étoient des oysons et oye.
On ne peut nature tromper ;
En après tant lui en souvint,
Qu’il ne put dîner ni souper,
Tant amoureux il en devint.
Et quand des moines plus de vingt
Demandèrent pourquoi musoit,
Il repartit, comme il convint,
Que voir les oyes lui plaisoit.

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Principe amoureux ? Copper l’oe ou couper la tête de l’oie

Posté par francesca7 le 28 mai 2016

 
 
Dans les Poésies de Froissart figure le poème de la Cour de may, au sein duquel Amour enseigne à un jeune homme comment il doit se comporter avec les dames, et use de l’expression « avoir coppé l’oe », dont l’analyse révèle qu’il s’agirait d’un parallèle entre le fait d’avoir « déniché l’oiseau rare » et les célèbres jeux d’adresse déjà connus au Moyen Age et consistant à parvenir, avant tout autre, à couper la tête d’une oie…

Dans son édition des Poésies de Froissart, A. Scheler publie le poème de la Cour de May, Amour adressant les recommandations suivantes à un jeune homme :

D’en prier plusieurs garde t’en,
Ainçois a servir une enten,
Et croy qu’a dames abuser
Ou entendre a elles ruser
Pour contendre a les decevoir
Vault on moins, je di de ce voir,
Et communment il advient
Que le faulx a la faulsse vient :
Chascun cuide avoir coppé l’oe
Puis font l’un a l’autre la moe
En derrière, en veant de fait
Que chascun d’eux a bien pou fait
Et encore moins d’eür conquis.

Le sens de l’enseignement n’est pas douteux : il faut apporter à sa dame un cœur sincère et qui ne soit pas partagé entre plusieurs affections ; l’amant qui veut tromper celle qu’il courtise, en gardant un autre amour ou une autre intrigue, risque d’ailleurs de rencontrer une dame qui agira de même avec lui et ne lui donnera pas un amour sans partage ; chacun d’eux croira avoir fait merveille, en s’assurant un amour sincère au prix de son amour menteur, et tous deux seront dupés également.

 1

Si traduire « avoir coppé l’oe » par « avoir fait merveille » semble en accord avec le contexte, reste que cette traduction est bien abstraite et vague par rapport à l’expression originale si concrètement précise. Scheler écrit que l’expressioncopper l’oe, qu’il déclare proverbiale sans en signaler aucun autre exemple, « paraît signifier avoir les prémices en amour, être le premier amoureux ». A priori, il n’a pas entendu que oie, comme dans Les oies de frère Philippe, désigne la femme, et il ne semble pas avoir vu dans copper l’oe une métaphore, singulièrement déplaisante, pour « avoir les prémices d’une fille ». De toute manière, si l’on pouvait à la rigueur accepter le sens proposé par Scheler pour le « faux », le roué, qui s’imagine avoir affaire à une pure jeune fille, — en admettant qu’il s’agisse de jeunes filles, — comment attribuer à la dame « fausse » une erreur semblable ? Etre aimée uniquement, sans partage, cela ne veut pas dire être le premier amour d’un amant.

Dans avoir coppé l’oe, il n’y a sans doute pas la moindre allusion à l’amour, mais seulement l’idée que l’on a fait quelque chose de remarquable, de difficile, que l’on a fait un coup de maître, ou dans des styles divers, « déniché l’oiseau rare », ou bien « tapé dans le mille » ou encore « décroché la timbale », etc. À l’origine de l’expression, il doit y avoir quelque difficile jeu d’adresse où une oie, réellement ou par figure, jouait son rôle. On pourrait songer à un autre sens, ce lui de « être le maître, faire ses volontés, dominer » ; mais on ne comprendrait pas alors pourquoi le verbe serait au passé.

Ce pourrait être un jeu qui a été fort répandu dans le Nord et y est encore connu et qui, avec des variantes, a été joué dans les régions les plus diverses de la France et y a laissé des traces curieuses — jeux divers aboutissant à détacher la tête d’une oie ou d’un coq à Troyes au XVIIIe siècle, en Bretagne, en Auvergne, Béarn et Provence. Il a été sommairement expliqué par Littré, dans un passage de l’article oie : « Tirer l’oie se dit d’un jeu barbare qui consiste à attacher une oie par le cou et à y lancer des bâtons jusqu’à ce que le cou ait été rompu. » Et Littré cite un exemple emprunté à une comédie de Legrand, l’Usurier gentilhomme, où il est question d’un marinier qui va tirer l’oie.

Mais l’explication de Littré et le terme tirer ne s’accordent pas complètement avec la formule copper l’oe, car « rompre » n’est pas « couper ». Voici un texte plus net ; il a été imprimé par Espinas au tome IV de son ouvrage sur la Vie urbaine de Douai au Moyen Age : c’est une lettre de rémission accordée en 1393 par le duc de Bourgogne à un homme qui avait accidentellement tué un enfant :

« … Il et plusieurs autres, estant en la place que on dist au marchié des bestes en la dicte ville, s’estoient par esbatement accompaigniez pour geter deux oyseaulx de rivière, qui estoient penduz a un pel, pour deux gros que paier devoit chacun getteur a celui qui les oyseaux et pel avoit livrez, et quand le dit suppliant deubt geter a son tour, il deffubla son manteau et le bailla a garder [à un enfant] … et si comme le dit suppliant manioit une faucille qu’il cuidoit estre bonne et seure pour geter, en esmant son cop, le manche de bois lui demoura en la main et le fer yssi tout hors [et alla frapper l’enfant qui gardoit le manteau] … »

L’usage d’une faucille pour « geter » assure qu’il s’agit bien de couper le cou de l’oie, ou ici d’oiseaux de rivière, c’est-à-dire d’oiseaux ayant, comme l’oie, un cou assez long pour qu’on puisse l’attraper sans atteindre et abîmer le corps de l’oiseau comestible qui constitue le gain du vainqueur. Nous avons de plus dans ce texte l’indication importante du pel auquel sont pendus les oiseaux.

Pour le Moyen Age voici encore quelques mentions qui s’appliquent probablement au même jeu. Douai, vers 1230, ban de l’Échevinage : « On fait le ban que hom ki soit manans en ceste ville ne soit si hardi ki jete as auwes ne as anetes ne as borsetes ne a nule manière de tels giés. » Comme on le voit, l’oie pouvait être remplacée par le canard, autre oiseau à long·cou, ou même par une bourse pendue sans doute à un cordon assez long. Tournai, mars 1361, Registre aux bans : « qu’il ne soit personne aucune (…) qui d’ore en avant (…) jeueche as billes ne as oues. »

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Jean Molinet, Chroniques, ch. 274, parmi les jeux donnés aux noces du prince de Castille et de Marguerite d’Autriche (1497), outre une course de taureaux : « Une aultre manière de jeu, ou l’on tiroit de canne fut illec mis en train ». Jean Molinet, Chroniques, ch. 298 : « … Le connestable d’Espaigne (…) au partir, donna a pluseurs des gens, de monseigneur aucuns muletz, faisant a monseigneur bancquetz et mommeries de chasser les tors et de jouer aux cannes ».

Pour l’époque moderne, nous avons un témoignage très précieux dans uneEnquête du Musée de la Vie Wallonnefaite en 1924 à Saives-lez-Waremme et qui a pu enregistrer une partie de « jeterie à l’oie », sport jadis très répandu en Wallonie. Il y a eu des façons très diverses de jouer le jeu, c’est-à-dire de décapiter le malheureux animal suspendu vivant par la tête à une roue posée horizontalement (ce qui permet d’en installer plusieurs) ou à un pieu. Mais ce qui est intéressant à retenir dans l’enquête de Saives, c’est le nom et la nature de l’arme du joueur : c’est une barre métallique à section carrée et à arêtes tranchantes, faite pour couper le cou de la bête et non pour l’assommer, comme dans d’autres lieux où l’on se servait de bâtons, ainsi que le dit Littré ; cette arme qui « lancée avec force, (…) coupe net » s’appelle la sèle, et cette forme wallonne « répond, dit J. Haust, à l’ancien français seille « faucille » et se rattache à l’ancien haut allemand sichila (allemand moderne sichel « faucille ») ». Le jeu même s’appelledjèterèye ou taperèye, mais aussi sèlerèye, et l’on dit selî l’tièsse a l’awe « trancher la tête à l’oie », ce qui paraît correspondre exactement au copper l’oe de la Cour de may.

Ce jeu a été assez répandu pour donner naissance en wallon à un certain nombre d’expressions figurées que l’on trouvera dans le Dictionnaire liégeoisde Haut. L’une d’elles marque bien le caractère de compétition que présentait le jeu ; en effet, lorsqu’un joueur avait tranché le cou de l’oie ou du canard et par conséquent gagné la bête, il ne restait, au moins de cet enjeu, plus rien pour les autres joueurs : chacun à la vérité pouvait espérer réussir avant les autres, chaque joueur ayant droit à autant de « jeux », c’est-à-dire d’essais, qu’il verse de mises : « Chez les houilleurs de Seraing, dit Jean Haust, il existe une expression curieuse : djî lî a mètou l’awe « je lui ai mis l’oie » — « j’ai eu fini avant lui » ; vos n’sariz lî mète l’awe, il a todi faît pramir ».

C est ce caractère de jeu de compétition et non pas seulement de jeu d’adresse qu’on retrouve peut-être dans le vers : « Chascun cuide avoir coppé l’oe », entendez, « avoir gagné la partie » et aussi « avoir trompé l’autre ou du moins ses espérances ».

(D’après « Comptes-rendus des séances de l’Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres », paru en 1940)

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Nuage, la légende de roquefort

Posté par francesca7 le 26 mai 2016

 

Conte Aveyronnais

« Nuage, portait le sein ardent de ses quinze hivernages, vivait en ce temps entre bronze et cuivre a sa peau pareil. Elle avait appris les gestes maternels, cueillir les branches mortes des mues hiémales et promises au feu. 

Tourner le lièvre ou les gigots aux lèches de la flamme. Porter l’eau sur la tête droite.

Broyer le blé

Broyer le blé sous le bois dur du pilon. Racler la peau de la bête jusqu’a rendre son revers aussi doux qu’une aisselle. Prendre le lait a la brebis. Elle savait tout de tout cela, et garder le troupeau aussi, dans ces longs jours d’été ou ses yeux aimaient s’abandonner aux horizons infinis du causse, filant comme quenouille en songes fleuris de bleu que pas même n’arrêtaient les monts dodus au loin .Elle était si fière aussi de la dernière chose apprise. 

Cette recette un peu magique qui du lait faisait de délicieux jolis petits fromages ronds. Il suffisait  d’enlever la caillette de l’agneau, juste où siège ce gout abominable, de la réduire en poudre lorsqu’elle avait séché, et d’en fariner le lait. Aux creux des faisselles, ces drôles de moules percés de petits trous, gouttait le moins bon, et restait le meilleur, ce fromage blanc immaculé, crémeux et velouté à la bouche. Nuage y risquait souvent un doigt qu’elle plongeait au caillé avant de l’offrir à sa langue. Et ça coulait frais en gorge, velouté. 

Ce velours elle en voulut un jour faire offrande aux fées et génies des grottes, filles et fils des bons esprits des brumes et de la nuit, s’ils pouvaient apaiser les colères des divinités quand le ciel se battait à coup de feu avec la terre, intercéder pour l’en bas auprès des forces de l’en haut. Et pour elle, ne pourraient-ils trouver celui qu’elle aimerait? Au moment où le jour cherche la nuit à l’horizon du plateau, Nuage prit donc trois petits fromages, bien blancs et beaux et frais. Elle connaissait une caverne où vivaient, disait-on chez elle, des fadarelles agréables aux humains. Si elle portait en don aux fées le fruit de son savoir-faire, elles sauraient exaucer ses voeux. 

Bien sûr. ce qu’elle fit, disposant les caillés sur un lit de galettes de blé, au maximum d’un trou noir caverneux où son courage l’autorisait à avancer. Puis Nuage s’en fut. Elle attendrait que la lune pleine devienne demi-lune. Alors, curieuse, elle visiterait la grotte. Il y eu du bonheur sur son visage. A la nuit de la demi-lune, et à la lueur de sa torche, deux fromages manquaient. Les fadarelles étaient passées. 

Mais pour couper le sourire de Nuage, il y avait une forme, couleur vieille, dent piquée de bleu, en place du troisième fromage. Pourquoi les fées avaient elles négligé celui-ci? N’était-il pas à leur goût? Pour s’en assurer elle prit et mit un bout de ce fromage en bouche. C’était un délice, plein de saveurs jusque-là inconnues. C’était comment dire…féerique! Nuage, aussitôt, pensa à quelque coup de magie. 

Et comme un jeune homme de sa tribu, beau et très attentionné en parures et pendeloques la regardait très longtemps dans les yeux, elle se dit qu’il fallait encore flatter le gout des fées. Cette fois, elle amena des fromages. 

Sans galettes. Immense fut sa déception. La lune suivante lui apprit que les caillés avaient simplement durcis, sans susciter le moindre appétit de la moindre créature. Elle vit aussi le jeune homme offrir des parures à d’autre Nuages. Elle en prit ombrage et pensa, de longs moments, en regardant le causse galoper vers la mer dont quelque tribu nomade lui avait dit l’émeraude et le sel. Elle se remit au travail. D’un foyer qu’elle avait allumé, elle sortit des galettes; et de ses méditations l’idée que ces pains-là n’étaient pas étranger à la magie des fées . Puis elle amena, comme la toute première fois galettes et fromages au fond de la grotte; et comme la première fois revint une demi-lune plus tard. 

Comme la première fois, l’effet fut féerique Elle offrit même un peu de cette pâte au jeune homme, l’effet fut immédiat……L’ensemble de la horde était conquis, et acquis à ce goût nouveau. On en redemandait de son fromage. D’entre toutes les femmes, Nuage fut considérée comme la première.

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Avec beaucoup de lait, un peu de caillette, beaucoup de pain, et un peu de fées, elle fit beaucoup de bien, et grand commerce de son fromage …….. » 

Pour celles et ceux qui sont intéressés, en plus des tisanes, baumes et confitures, Laurence vend également des tisanes rituelles pour les fêtes. Elle propose également de stage de cueillette et cuisine sauvage. Je compte bien me rendre à l’un d’entre eux.

 

Sa page facebook « le chaudron aux bonnes herbes » avec toutes ses actualités, et les salons où elle se rend  

http://fr-fr.facebook.com/  ET http://LeChaudronAuxBonneHerbes    

 

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Habitudes parfois surprenantes des Grands écrivains

Posté par francesca7 le 16 mai 2016

 

 
 
De la vie d’un Balzac qui ne souffrait aucune exception à un rythme parfaitement réglé, à celle d’un Alexandre Dumas qui exigeait quelque constante agitation pour que s’exprime la fibre créatrice de l’artiste, l’existence des grands écrivains peut s’avérer être pétrie de singulières manies…

Balzac prétendait ne pouvoir bien travailler que le matin, et l’on va voir ce qu’il entendait par là ! L’auteur du LE PERE GLORIOT   se mettait au lit vers six ou sept heures du soir : il se levait à une heure du matin et travaillait jusqu’à huit.

Puis, il déjeunait copieusement, faisait un tour de promenade et se remettait à la besogne jusqu’à trois ou quatre heures de l’après-midi. Il prenait alors un bain, recevait quelques amis, dînait et se couchait. Il recommençait le lendemain ; cela dura quinze ans.

Un pareil système ne pouvait convenir à Alexandre Dumas père. Très nerveux, toujours en ébullition, il avait besoin de mouvement et exécrait — on le sait — l’existence réglée, où rien n’est laissé à l’imprévu. On raconte qu’un jour, ne pouvant mener à bien, dans le silence du cabinet, un roman qu’il avait en train, il s’embarqua dans une de ces lourdes diligences qui faisaient jadis le service entre Paris et le Havre. Pendant vingt heures il fut cahoté sur les pavés du chemin. Quand il arriva à destination son livre était composé de toutes pièces.

 

2

Alexandre Dumas père

 

D’autres fois, il demandait à la musique ses meilleurs inspirations : souvent il venait au Conservatoire, se griser de mélodie, et, chez lui, écrivait l’un de ces merveilleux chapitres que chacun connaît. Enfin, on se rappelle qu’il aimait à se balancer sur les flots bleus du golfe de Messine dans une simple barque de pêcheur, pour y chercher, comme en rêve, quelqu’une de ses gracieuses héroïnes.

Théophile Gautier avait, lui aussi, cent façons de travailler. Dans certains bureaux de rédaction, on se rappelle encore à la fin du XIXe siècle comment il composait ses articles. Ecrivant debout sur une table spéciale, il avait à sa droite un sac de bonbons et à sa gauche une botte de cigarettes, dans lesquels il puisait alternativement.

Puis, quand il sentait l’inspiration faiblir, il s’arrêtait, et, à la stupéfaction de ceux qui le connaissaient peu, s’approchait d’une petite pompe qui se trouvait dans un coin, et pendant quelques minutes pompait de toutes ses forces. Cela, disait-il, renouvelait l’oxygène de son sang et lui donnait des idées. Puis il se remettait à écrire.

Dickens et Walter Scott, comme Balzac, travaillaient à hure fixe et surtout le matin. « Entre six et sept heures, dit quelque part l’auteur d’Ivanhoé, la muse me visite ; c’est là, pour moi, le meilleur moment de la journée, l’heure claire où je vois nettement ce que je cherche souvent en vain en d’autres instants du jour. « Quand je le puis, je ne travaille que le matin et flâne en fumant l’après-midi. C’est si bon, un cigare, après quelques heures de besogne ! »

(D’après « Le Nouvelliste illustré », paru en 1898)

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Le guérisseur des fous : Martin Degimard

Posté par francesca7 le 14 mai 2016

 

 
 
Au début du XXe siècle, le hasard d’un déménagement exhuma de sous un monceau de papiers à trier appartenant aux Archives départementales du Cantal un cahier de 18 pages in-folio, où se suivent, dans un ordre à peu près chronologique, de 1761 à 1781, 31 copies de lettres, annonces, certificats, attestations, tous documents à la gloire de Martin Degimard, docteur en médecine de Bort, inventeur d’un merveilleux spécifique contre la folie et les aliénations de l’esprit

imagesSur Martin Degimard, les renseignements que nous possédons se réduisent à bien peu de chose. Il fit ses études et obtint le titre de docteur à la célèbre Faculté de Médecine de Montpellier et, natif de Bort, il se fixa dans sa ville natale. Une pièce de procédure nous montre que la renommée que lui acquit sa découverte permit à Martin Degimard, quoique appartenant à une famille bourgeoise, de s’allier à la famille noble de Quinson. Nous devons donc nous borner à présenter une simple publication de textes.

Quoique à l’état de copies, l’authenticité de ces documents paraît hors de cause. Le dossier est, en effet, terminé par des attestations de Bernard Chasteau, « avocat en Parlement, bailli, juge civil, criminel et de police de la présente ville de Bort » et de Charles-Antoine Guirbail, bailli pour le duc de Castries, dans ses terres de Granges et Tauves, qui certifient que lesdites « copies de lettres missives et certificats ont été extraites mot à mot sur les originaux représentés par le sieur Martin Degimard et que foy doit y estre ajoutée ».

La première pièce est une lettre d’envoi, signée de la marquise de Salvert de Montrognon, « de l’approbation de Messieurs les quatre premiers médecins de la Cour, pour un malade de la première distinction, affecté de plusieurs maladies sérieuses, sans aliénation d’esprit » : « Voilà, Monsieur, la consultation que j’ai fait faire ; elle est de tout ce qu’il y a de plus habile dans le royaume, puisque c’est de Monsieur de Sénac, premier médecin du Roy, de M. de Lanove, médecin de la Reine, de M. de Bouillac, médecin de Madame la Dauphine, et rédigée par M. Petit, médecin de Monseigneur le duc d’Orléans. Vous voyez que votre conduite a été approuvée, il n’y a plus qu’à continuer de même. Je vous scay gré de votre zèle pour nos intérêts ; continuez, je vous en prie, et recommandez aussi l’ordre dans la maison si vous le pouvez. Donnez-moi de temps en temps des nouvelles du malade : vous voyez que je lui rends le bien pour le mal ; je pratique une religion qui me l’ordonne. Ma santé n’est pas bonne depuis longtemps. J’ai l’honneur d’être, Monsieur, plus que personne, votre très humble et très obéissante servante. Signé : LA MARQUISE DE SALVERT DE MONTROGNON. De Paris, le 12 novembre 1761 ». Et, au-dessus, est écrit à M. Martin Degimard, docteur en médecine, à Bort.

 

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Un aliéné

 

Le nom de la marquise de Salvert, célèbre dans la chronique galante de l’époque, vaut qu’on s’y arrête un moment. Jeanne-Marie de Méallet de Farges avait épousé en 1738 Guillaume de Salvert de Montrognon, seigneur de la Rodde, de Marse, lieutenant-général des armées du roi. Tous deux offrirent un parfait exemple de ces ménages si fréquents au XVIIIe siècle. Le marquis fut interdit et même enfermé pour dettes en 1748. Quant à sa femme, sa liaison avec son cousin germain, le baron de Lavaur, dura plus de trente ans, et ne cessa qu’à la mort du baron, en 1773. Cette belle et constante passion n’était, d’ailleurs, rien moins que désintéressée ; la marquise de Salvert sut profiter de l’état de décrépitude intellectuelle de son amant pour lui arracher in extremis un testament qui la faisait son héritière universelle au détriment des propres neveux du baron de Lavaur, les enfants de La Ronade. Ceux-ci attaquèrent le testament, et un procès en captation d’héritage se plaida en Parlement.

Quel était ce personnage « de la première distinction », à qui la marquise de Salvert déclarait rendre le bien pour le mal ? Peut-être le marquis de Salvert lui-même. La lettre est, en effet, du 12 novembre 1761, et nous savons que le marquis mourut en 1762. Le ton de cette lettre confirmerait d’ailleurs notre opinion. Comme bon nombre de personnes dont la conduite n’est pas à l’abri de toute critique, la marquise savait employer les mots de devoir et de religion, qui vont si bien dans la bouche des victimes innocentes et des épouses irréprochables. Cette première lettre, on le voit, ne fait pas mention du remède contre la folie inventé par Martin Degimard ; il y est même dit que le malade « de la première distinction » n’est pas atteint « d’aliénation d’esprit ». Au contraire, la seconde lettre de notre dossier, postérieure à la première de près de huit ans, parle précisément du fameux remède. Il semble bien que l’on en puisse placer la découverte durant ces huit années, de 1761 à 1769, et cette présomption devient fort vraisemblable, si l’on se rapporte aux termes mêmes de l’annonce du spécifique que nous citons plus loin. Cette annonce, du 8 août 1771, dit, entre autres choses, qu’après avoir guéri en 1761 diverses personnes « attaquées de maladies très sérieuses sans aliénation d’esprit », le sieur Degimard a fait « depuis quelque temps la découverte d’un spécifique, etc. ».

Le 6 mai 1769, Turgot, alors intendant de la province du Limousin, écrivait à M. Chasteau, subdélégué à Bort : « Je vous envoye, Monsieur, la copie d’un mémoire qui m’a été remis, par lequel on annonce que le sr Martin Degimard, docteur en médecine, demeurant à Bort, a un remède spécifique pour le traitement et la guérison des maladies de la folie, des vapeurs et la consomption. Je vous serai obligé de me mander s’il est vray que le sieur Martin Degimard demeure à Bort, et quel degré de confiance vous pensez qu’on puisse avoir dans ses traitemens. J’ai l’honneur d’être… Signé : TURGOT. La réponse du subdélégué sur la réalité de ces guérisons dut confirmer les termes du mémoire dont parlait Turgot, à en juger par les lettres et certificats qui, depuis lors, ne cessèrent d’arriver à Bort, non seulement de tous les points de la France, mais aussi de l’étranger.

C’est ainsi que Me Jean Ternat, prieur et curé de Salins, Pierre Bruny, marchand, Jean Delpeux, Gérard Mauria, Pierre Griffol, Dussol, licencié en droit, et Forestier, chirurgien juré, « tous notables habitans » du village de Fageoles, attestent « que le nominé Jacques Dauzet, fils à Guillaume, laboureur, habitant dudit village, attaqué depuis treize ans de folie héréditaire, a été guéri par le sieur Martin Degimard qui a employé à sa guérison le remède spécifique de sa composition, lequel a été administré par le sr Antoine Forestier, chirurgien du bourg de Saignes, à qui ledit sieur Martin avait donné sa confiance… A Salins, le 14 janvier 1770 ».

De même, un certificat de Jean Dominique de Monclard, chevalier, seigneur et baron de Monclard, Montbrun et Longuevergne, Georges Lescurier, bourgeois, seigneur de Fournols, François Lescurier, seigneur des Peyrières, Antoine Faucher, notaire royal, Jacques Lapeyre, Paul Lapeyre, marchands, et Pierre Delsuc, déclare que Martin Degimard a « traitté, guéry et rendu bien tranquille, sans aucune aliénation d’esprit, le sieur Jacques Robert, marchand, habitant du bourg d’Anglards attaqué depuis environ treize ans d’une folie héréditaire… Le 29 juillet 1770 ».

Enfin, un M. Bérenger, habitant à « Mongiens » en Piémont, annonçait en ces termes l’amélioration de l’état de son frère, le 27 mars 1770 : « Monsieur, mon frère me charge de mettre de l’argent au courrier pour avoir encore vingt-six prises de votre remède spécifique ; vous recevrez en conséquence soixante-dix-huit livres. Au reste, l’effet de votre remède s’est manifesté depuis quelque temps ; il y a mieux dans l’état de mon frère, aussi se flatte-t-il qu’il achèvera de lui rendre cette tranquillité d’esprit dont il jouissait avant sa cruelle maladie. J’ai l’honneur… ». Le même confirmait, le 3 avril 1773, les heureux effets du remède : « Le courrier qui vous porte celle-cy vous remettra soixante livres pour avoir encore de vos pilules ; je vous prie de m’en expédier quelques-unes courier par courier, en cas que vous n’en ayez pas le nombre complet. Votre spécifique mérite assurément toutes sortes d’éloges, puisque mon frère n’éprouve de soulagement que dans l’usage de celui-là seul, aussi en a-t-il un besoin pressant. Nous nous proposons de le lui faire continuer toute la vie s’il le faut, espérant que vous voudrez bien faire quelque léger sacrifice, veû que c’est une des bonnes pratiques que vous ayez ».

Citons aussi cette lettre, de M. Auzier de Laplaux, notaire royal dans la vallée d’Oust en Couserans (Ariège), annonçant la complète guérison de son fils et datée du 17 février 1781. Elle donne sur le cours de la maladie et de la guérison des détails assez minutieux qui ne sont pas sans intérêt. « Vers le commencement d’octobre, j’eus l’honneur de vous écrire l’état de mon fils qui se trouvait alors pour la seconde fois dans une espèce d’assoupissement léthargique qui lui dura exactement quinze jours, au bout desquels il commença à donner quelque signe de vie en répondant par monosyllabes, et prenant lui-même le bouillon, pale, maigre et deffait. Il se leva insensiblement de son lit, et recouvra peu à peu ses forces, se contentant de répondre par ouy ou par non, ne sortant jamais de sa maison et se cachant avec soin lorsque nos amis venaient le voir. Ce ne fut qu’aux fêtes de la Noel que je pus obtenir de luy de sortir ; il commença pour lors de parler, il fit ses visites, et depuis, il se produit au dehors et se comporte toujours avec discrétion, raison et prudence. Il a beaucoup engraissé et je l’occupe parfois à l’écriture ; souvent il dort toute la nuit, et jamais plus il n’avait été si tranquille qu’il l’est à présent. J’ai donc lieu de le croire parfaitement guéri ».

Il ne faut pas croire que Martin Degimard reçut seulement de bonnes paroles et des remerciements, voire même des demandes de « quelque léger sacrifice ». La reconnaissance de ceux qu’il avait guéris se manifestait par des marques plus solides. Par acte du 14 janvier 1770, passé à Mauriac par devant notaire, Guillaume Dauzet, père de Jacques Dauzet, dont nous avons vu le prieur de Salins attester la guérison, lui faisait don d’une somme de 600 livres, « avec convention expresse dudit sieur Martin Degimard, qu’au cas que cette maladie reprendroit ledit Jacques Dauzet pendant un an à compter de ce jour, il promet et s’oblige de lui faire les remèdes nécessaires et convenables pour lui remettre la tranquillité dans sa maladie, le tout aux fraix et dépens dudit sieur Martin, à la charge néantmoins d’être nourry, et son cheval, lorsqu’il sera obligé de faire des voyages audit village de Fageoles ».

 

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Turgot

 

Voici encore une « Lettre de Cette en Languedoc, petite ville et port de mer, pour un jeune homme attaqué depuis dix-huit ans de manie et traité par Messieurs les Professeurs de Montpellier, de Paris et autres médecins célèbres, que le sr Martin a guéry sans le voir et dont le père a fait une pension audit sieur Martin Degimard de la somme de 600 livres » : « De Cette, le 3 mars 1776. Monsieur, j’ai bien reçu les cent pilulles que vous m’avez fait passer par l’honneur de votre lettre du douze de ce mois, et le malade est charmé de votre nouvelle assurance d’une parfaite guérison ; il suivra exactement le régime que vous lui avez prescrit,et prendra son caffé tous les matins à la barbe des Esculapes. Il est trop persuadé de vos lumières, de votre conscience, bonne foy et talens, malgré la modestie qui règne dans toutes vos lettres, pour ne pas renoncer aux ordonnances de ceux qui se croient médecins de la première classe. Les bons effets qu’il éprouve de votre remède sont infiniment plus convaincants que tous les argumens frivoles de ces messieurs qui méritent à juste titre le nom de charlatans, puisqu’ils ne sont capables de rien produire de bon.

« Le malade s’inquiette seulement de l’opiniâtreté de sa maladie. Comme il a passé quelques jours sans votre remède, sa provision ayant finy, il a eu un petit retour de souffrance et vous suplie de ne pas lui laisser manquer de remèdes. Vous sçavez qu’il lui en faut tous les vingt-cinq à trente jours cent prises ; de grâce, ne mettez que trente jours d’un envoy à l’autre. Les dartres ont entièrement disparu depuis quinze jours ; il y a plus de dix-huit ans qu’il est attaqué. Pour la première fois, il ne faira plus usage d’aucune préparation d’opium, puisque vous le deffendez comme favorisant le délire et l’aliénation. J’ai l’honneur d’être sans réserve… Signé Charles, Frédéric, Ferbert. Permettez, s’il vous plaît, pour éviter la peine d’affranchir chaque fois les lettres, je vous envoye vingt-quatre livres pour vous dédommager des ports ».

Ces guérisons avaient attiré l’attention de l’intendant de la province ; et, en 1771, Martin Degimard, ayant été nommé collecteur d’impôts, obtint, « en considération des services qu’il rend journellement à un grand nombre de malades de la campagne », d’être déchargé de cette absorbante et parfois onéreuse fonction. « Madame, écrivait, le 12 août, Turgot à la baronne de Murat, j’ai reçu, avec la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire, la requette par laquelle le sieur Martin Degimard, médecin à Bort, demande la décharge de la collecte à laquelle il a été nommé. Je me ferai, Madame, représenter sa requette au département prochain et je lui rendray avec plaisir la justice qui lui sera due ».

La « sensibilité » de Turgot, comme on disait au XVIIIe siècle, l’inclinait à se préoccuper du parti à tirer de la découverte du médecin de Bort pour la guérison ou le soulagement des aliénés de l’hôpital de Limoges. Il ajoutait : « Comme il paroit que ce médecin a le secret d’un remède qu’il a employé avec succès à la guérison des personnes qui ont l’esprit aliéné, je serais fort aise qu’il en fît l’essai sous mes yeux, et, s’il vouloit se rendre à Limoges, je le chargerais volontiers du traitement de quelques malheureux qui sont renfermés à la maison de force pour cause de folie. Je vous serai obligé, Madame, de le lui proposer. Je suis, avec respect… ».

L’offre fut acceptée, car, le 17 août 1772, Turgot s’informait, auprès de Degimard lui-même, des dépenses qu’entraîneraient le séjour du guérisseur et la cure des malades. « Je consens volontiers, Monsieur, que vous fassiez sous mes yeux l’essai de votre remède sur les particuliers attaqués de démence qui sont renfermés dans la maison de force établie en cette ville, mais je vous serai obligé de me mander, avant vous rendre ici, quel est, non seulement le traitement que vous demandez, mais encore l’objet de la dépense qu’il y a lieu de faire pour la cure de chaque particulier. Je suis… »

Les conditions proposées par Degimard, à savoir « cent livres pour la guérison de chaque particulier » plus sa pension, furent agréées, et Turgot lui donna rendez-vous à Limoges pour la fin d’octobre 1772. Mais un contretemps inattendu empêcha au dernier moment la réalisation de ce projet. Le 12 octobre, Turgot envoyait à Degimard ce court billet : « Je viens, Monsieur, de recevoir une lettre de la Cour, par laquelle on me marque de me rendre incessamment à Paris, ce qui dérange entièrement notre projet. Il faudra, en conséquence, remettre au printemps prochain le traitement que nous avions proposé, ou, du moins, à mon retour de Paris ». Cette lettre est suivie de ces mots : « Pour lors, Monsieur Turgot entre au ministère ; en conséquence, le sr Martin ne fut pas mandé ». Il y a là une erreur. Ce n’est, en effet, que deux ans plus tard, le 20 juillet 1774, que Turgot prit possession du ministère de la Marine. Ne possédant aucun document susceptible d’apporter un élément de contrôle ou de comparaison, nous ne pouvons que signaler cette erreur, imputable très probablement à l’inattention du copiste, sans pouvoir préciser si elle porte sur le commentaire dudit copiste ou sur la date même des lettres.

Quoi qu’il en soit, le projet de Turgot ne fut pas repris et Degimard ne put procéder à une cure « officielle ». Son spécifique n’en continua pas moins à faire merveille, à en juger par les remerciements et les certificats dont la transcription deviendrait monotone et que nous nous bornons à résumer. Dom Palis, bénédictin à Saint-Pè, près de Tarbes en Bigorre, après avoir pris douze pilules purgatives ou de longue vie qui l’ont bien purgé et quarante pilules raisonnables « éprouve une différence considérable dans tout son être, n’ayant plus cette tension dans les nerfs ; les idées ne sont plus confuses et ne causent plus de suffocation, ni ces tiraillements énormes, ces mouvements convulsifs involontaires et ces tremblements de tous les membres » (Lettre du 12 décembre 1772). M. Alberty, docteur piémontais, médecin de la marquise de Ricei, à Nice, certifie que l’oncle de celle-ci a éprouvé, après les premières pilules, « un soulagement marqué, n’ayant plus ces mouvements convulsifs que, depuis longtemps, il soufroit aux yeux » (Lettre du 4 janvier 1774).

 

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L’Aliéné. Peinture de Théodore Géricault

 

D’une lettre du docteur Audibert, chirurgien de la marquise de Gantes au Puget-lès-Fréjus en Provence, nous extrayons ce curieux passage : « Il seroit bien temps que je vous donne des nouvelles de notre malade, qu’un excès de dévotion avoit jeté dans des accès de manie singulière… Le soir même de la réception de vos remèdes jusqu’à la fin d’iceux, nous eûmes la satisfaction de voir que notre aimable dolente avançoit journellement vers la santé par degrés bien marqués, de façon que vers la my-novembre, elle eut recouvré la santé et la raison… Grâce à vos remèdes, elle jouit aujourd’hui de la plus parfaite santé, pratiquant ses exercices de dévotion sans donner dans aucun excès… »

L’abbé Faugières, vicaire de la ville de Sarlat, le sieur François Chaussade, natif de Chamblat, paroisse de Trizac et le sieur Jean Brugières, ancien vicaire de Giat en Auvergne, retrouvèrent également la santé et le calme de l’esprit. Le sieur Chaussade « fut fait prêtre sur la parole dudit sieur Martin Degimard après sa guérison d’une manie extravagante héréditaire… ; depuis ce temps-là, il a été vicaire à Orcines, près le Puy-de-Dôme, et est actuellement vicaire en Bourbonnois ». Quant à Jean Brugières, « attaqué de manie violente extravagante et se croyant possédé par trois démons qu’il avait, selon lui, dans l’estomach depuis un an, a resté deux mois en pension chez ledit sieur Martin Degimard et a célébré pendant seize jours la messe… Il est parti sur la fin de novembre, bien tranquille, et a été six mois vicaire à Saint-Sauves, sa paroisse, où il est actuellement communaliste et fait bien ses fonctions depuis sa guérison, sans aucune récidive ».

Les Capucins « missionnaires au fond de la Syrie, sur le déclin du Mont Liban », expérimentèrent sur les indigènes l’efficacité du traitement. Le 10 juillet 1781, leur correspondant à Marseille écrivait à Degimard : « Les RR. PP. Capucins me témoignent toute la satisfaction possible des bons effets que votre remède a déjà produit dans ce pays-là ».

Il est une lettre qui mérite une mention particulière. Il y est question d’un prince que l’on ne savait pas, croyons-nous, avoir donné des craintes pour sa raison et dans l’entourage duquel on avait fait, avec succès, usage des pilules « raisonnables » du médecin de Bort. Le nom de ce prince, d’abord écrit, a été raturé, mais non si parfaitement que l’on ne puisse voir qu’il s’agit du duc de Penthièvre : « Lettre adressée au sr Martin Degimard de la part de Son Altesse sérénissime, Monseigneur le duc de [Penthièvre]. Au château de la Brugière, le 20 juillet 1770. Monsieur, vos pilulles raisonnables ont fait de si bons effets, que Monseigneur le duc de [Penthièvre] m’a chargé de vous demander un imprimé que vous donnez en envoyant vos pilulles, pour voir si le régime que vous ordonnez peut se faire sans beaucoup de peine. Comme la santé de ce prince m’est chère, je le porterai à faire usage de votre remède, s’il peut lui être salutaire. Je vous prie de vouloir bien remettre à mon envoyé cet imprimé ; vous obligerez celui qui a l’honneur d’être… Signé : Du [Hautier], capitaine au régiment de [Penthièvre] dragons ».

Sur la composition du remède lui-même, rien dans toutes ces lettres ne nous donne aucune indication. Nous ne pouvons qu’en constater les effets extraordinaires, et, pour le reste, nous devons nous en tenir aux termes assez vagues – ainsi qu’il convient – de l’annonce insérée dans le Courrier de Monaco du 8 août 1771, et la Gazette de France de La Haye du 17 septembre 1772. Nous n’y trouvons qu’une chose précise, c’est que Degimard n’était pas partisan du traitement par l’eau froide, bien inférieur du reste comme efficacité à ses pilules :

« Le sieur Martin Degimard, docteur en médecine de la Faculté de Montpellier, résidant à Bort, ville du Limouzin, par une longue expérience et une pratique solide qui lui ont mérité la confiance du public, et, en 1761, l’approbation de MM. les quatre premiers médecins de la Cour, pour la guérison de plusieurs personnes de la première distinction, et nombre d’autres attaquées de maladies très sérieuses sans aliénation, a fait depuis quelque temps la découverte d’un spécifique assuré contre la manie, la folie, la stupidité, la mélancolie, les vapeurs, la consomption, les convulsions, coliques, vomissements, migraines, diarrhées, dysenteries, aliénation d’esprit et toutes les maladies du genre nerveux. Il peut produire les certificats de guérison de plusieurs maniaques furieux, que l’honneur des familles l’empêche de rendre publics, dont les deux derniers, attaqués de folie héréditaire, ont été guéris l’année dernière en très peu de temps.

« Ce remède prodigieux, annoncé dans le Mercure de France et cette Gazette, lui a procuré des lettres d’Allemagne, du Piémont et autres royaumes de l’Europe, comme des principales villes de France, avec mille applaudissements. Son remède est aisé à prendre et opère en toute saison, ne donne aucun dégoût, ne fait aucun effet violent, et le régime en est doux, n’excluant que le salé et les liqueurs spiritueuses. Il s’envoie dans une lettre, et le sieur Martin Degimard ne demande de l’argent à ceux qui se rendent chez lui qu’après la guérison, et offre de le rembourser à ceux qui lui prouveront le mauvais effet de son remède, pourvu qu’on le prenne en suffisante quantité et avec les précautions qu’il indique en l’envoyant. Il n’use point de bains froids, dont il connaît les effets pernicieux. On trouve auprès de lui toute sorte de satisfactions ; il travaille à d’autres remèdes utiles au public. Le prix de ses consultations est de six livres, franc de port avec la lettre, si l’on veut une réponse. Son remède purifie aussi le sang et arrête l’effet des poisons. Le prix est de trente sols pour les riches et vingt sols pour les pauvres. Son adresse est à Bort, en Limouzin, par Paris et Clermont en Auvergne ». Les mots en italiques ne se trouvent que dans l’annonce deLa Gazette de France, postérieure d’un an à celle du Courrier de Monaco.

(D’après « Revue de la Haute-Auvergne » paru en 1904)

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Jacques Salomé Un passeur de vie

Posté par francesca7 le 12 mai 2016

 

Après un parcours “ labyrinthe ” qui est allé de la comptabilité à la psychologie, en passant par la sculpture et la poterie, Jacques Salomé a dirigé une Maison d’enfants pendant quinze ans. Il s’est donc passionné pour les relations humaines en découvrant que les êtres humains étaient, selon lui, des infirmes pour la plupart et cela en raison du type d’éducation reçue. Jacques Salomé, auteur d’ouvrages célèbres, a écrit trente-deux livres, organisé des stages et des séminaires qui ont vu défiler, selon sa secrétaire, plus de soixante-deux mille personnes en trente ans ! Jacques Salomé se dit “ enfant de la psychanalyse ”, a été psychanalysé et est resté marié vingt ans à une psychanalyste… Il est, par ailleurs, père d’une famille de cinq enfants dont il dit que ce sont eux, en fait et surtout, qui l’ont bousculé, dérangé dans ses certitudes et ses croyances. Jacques Salomé a également créé la “ Méthode Espère ”, méthode pédagogique qui a l’ambition d’inviter les gens à apprendre à communiquer autrement, d’acquérir des “ règles d’hygiène relationnelle ”, d’autant qu’il souligne qu’à titre personnel, il a longtemps pratiqué les deux grands pièges du comportement humain : l’accusation de l’autre et l’auto-dévalorisation…

J.Salomon

Jacques Salomé : Freud n’a pas eu d’analyste ; il a pioché dans son inconscient avec beaucoup d’angoisse et d’errances aussi ; cet homme a été un passeur de vie pour beaucoup. Ce que les héritiers et disciples font de la psychanalyse, c’est autre chose ; il y a, à la fois, les gardiens du temple et puis, toutes les déviations.

Psychanalyse Magazine : Qu’est-ce qui vous a fait connaître ?

J. S.  : Ce sont mes livres. Je suis un auteur populaire et je le vis avec simplicité. Ont été édités quelques trois millions d’exemplaires. Le domaine dans lequel j’écris n’est pas courant, contrairement à ce que les gens pensent. Un roman a 1,2 coefficient de lecture, mes livres ont un coefficient de lecture de 5,6. Ce sont les chiffres d’une enquête réalisée par la FNAC et les bibliothèques municipales… Une de mes filles, qui est dans la communication, me disait : Tu n’es pas célèbre, tu es populaire… Je lui ai demandé la différence et elle m’a répondu que quelqu’un de célèbre est quelqu’un d’admiré et quelqu’un de populaire est quelqu’un d’aimé. Je vois, d’ailleurs, dans les témoignages que je reçois ou dans les salons de livres, puisque je ne fais plus de stages, que mes lecteurs viennent avec beaucoup de reconnaissance ; j’ai une grande gratitude envers eux. Je suis émerveillé de ce que font les femmes et les hommes. Ils s’emparent d’une idée, s’en servent comme levier et changent quelque chose dans leur vie. Le travail reste à faire ; ce n’est pas le coup de baguette magique qui va régler tous les problèmes mais c’est un élément déclencheur, un focalisateur d’énergie.

P. M. : Que pensez-vous de la société d’aujourd’hui ?


J. S.  : Elle favorise une culture de la dépendance ! L’âge de la dépendance a reculé de dix ans en un siècle. Il y a cent ans, un jeune homme de 17-18 ans était capable à 80 % de subvenir à ses besoins. Aujourd’hui, vous avez de grands “ dadais ” de 26-28 ans qui sont toujours chez papa-maman, auxquels on donne de l’argent avec lequel ils vont acheter les cigarettes de leur copine ! Ces jeunes-là sont les parents de demain ! Comment vont-ils apprendre l’autonomie à leurs propres enfants ?

P. M.  : Donnez-vous une explication à ce phénomène ?

J. S. : Il y a deux mouvements en ce début du troisième millénaire ; un mouvement d’uniformisation, de nivellement, la culture Coca Cola, Mc Do, les grandes surfaces : ce sont ces entités qui décident, actuellement, de ce que l’on mangera dans cinq ans ou du nombre de mètres carrés de plage que l’on devra consommer ! Et puis, parallèlement, un mouvement plus individualiste, plus marqué chez les femmes d’ailleurs ; elles font bouger la communication depuis trente ans, tentant de se réapproprier un pouvoir de vie, faisant un travail de thérapie, d’éveil, de nettoyage de la tuyauterie relationnelle et personnelle. Les hommes sont un peu plus en retard, d’où ce décalage dans les couples. Les Américains ont calculé que la durée moyenne dans la communication du couple américain est de deux minutes et demie par jour ; en France, c’est le double mais ce n’est pas mieux. Allez dans un restaurant, vous reconnaîtrez un couple marié d’un autre : le couple marié bouffe, les autres pas ; ça ne veut pas dire qu’ils ne parlent pas mais c’est une communication fonctionnelle du genre, Tiens le bifteck est plus tendre que la fois précédente, ou Il faudra penser à mettre de l’essence dans la voiture… Ce n’est pas : Voici ce que je sens, voici ce que j’éprouve, voici ce que j’ai envie de te dire et que je ne t’ai pas encore dit… Une communication de l’ordre de l’intime, de l’ordre du partage qui fait que l’on ne sort pas de l’échange comme on y est entré ; on devrait partir avec quelque chose de plus. Ainsi assiste-t-on à une augmentation croissante de divorces dont 70 % sont demandés par les femmes, malgré leur situation économique souvent précaire ; elles se retrouvent la plupart du temps en HLM, dans un trois pièces et n’ont plus le confort de leur pavillon…

P. M. : Sont-elles plus courageuses ?


J. S.  : Oui, beaucoup plus quand on connaît les conditions dans lesquelles se passe le divorce ! Dans 30 % des cas, le mari leur fait la guerre mais elles lâchent tout pour avoir la paix. Ce n’est pas que nos désirs soient malsains, ils sont bons en général mais ils deviennent terrifiants quand ils sont imposés à l’autre, jusqu’à parfois le rendre malade. Par contre, je ne suis pas d’accord avec les analyses faites par les sociologues sur les raisons de la violence à l’école et dans les familles. Je crois que l’accélération de la violence est due au fait que les enfants d’aujourd’hui ont un seuil de frustration tellement bas que toute rencontre avec la réalité est vécue par eux comme une violence.

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P. M. : Dénoncez-vous la violence à la télévision ?


J. S.  : Je ne lui donne pas l’importance qu’on veut bien lui accorder. Elle a une double fonction : une fonction cathartique car le fait de visualiser cette violence évite aussi de la mettre en jeu, et une possible fonction identificatoire. Pour ma part, je me place sur un autre plan, sur le plan énergétique que je dirais plutôt négatif avec des énergies basses. La télévision peut aussi entraîner une difficulté à communiquer. Aujourd’hui, il y a une classe de déshérités de la convivialité, de l’échange, du partage. Huit millions de personnes seules en France parlent à leur chat, à leur chien ! J’oppose communication de consommation, souvent confondue avec circulation de l’information, à communication relationnelle, celle qui me permet de me relier, qui m’amplifie, qui fait que je me rencontre parce que nous sommes fondamentalement des êtres de relation. Il y a un appauvrissement de la communication intime qui engendre une communication avec tous les autres langages virtuels. Aux Etats-Unis, on soigne les dépendances au Net. Il y a toute une pathologie qui se développe, ainsi qu’une sorte d’hémorragie vers le magique. On n’a jamais autant consulté les cartomanciennes ! Je travaille presque à contre-courant, essayant de réhabiliter l’intime, la capacité de se dire les besoins essentiels qui ne sont plus pris en compte. Lorsqu’un enfant dit qu’il est triste, il a simplement besoin d’être entendu comme étant un enfant triste. Il ne veut pas qu’on s’empare de sa tristesse pour mettre un cataplasme dessus ; il doit être entendu dans le registre où il parle, dans son “ ressenti ” et non sur des généralités : être reconnu tel que l’on est et non tel que l’autre voudrait que l’on soit, être valorisé, éprouver le sentiment d’avoir une valeur dans ce monde, une place.

P. M. : De quel type de famille êtes-vous issu ? 


J. S. : Ma mère m’a eu à dix-sept ans avec un garçon de quinze ans. Elle était une enfant abandonnée de l’Assistance Publique. Ce n’est pas par hasard si j’ai fait ce métier de réconciliation. J’ai passé ma vie à réparer symboliquement les questions cachées et ouvertes de ma mère. Elle avait une qualité, c’est qu’elle parlait et j’ai toujours su que mon beau-père n’était pas mon géniteur, même si je l’appelais papa.

P. M. : Avez-vous rencontré votre père ?


J. S.  : Je l’ai retrouvé à cinquante ans. Je n’ai pas retrouvé mon père, ni mon papa, j’ai retrouvé mes origines. La deuxième fois que je l’ai vu, je lui ai dit, Je ne veux pas passer le reste de ma vie à t’accuser d’avoir abandonné maman, de ne pas t’être occupé de moi ; je voudrais te remercier pour le cadeau que tu m’as fait : la vie. Il était très ému et, plus tard, avant de mourir, il m’a dit : Tu sais - il a eu cinq enfants lui aussi - de tous mes enfants, tu es celui qui m’a proposé la relation la plus vivante, la meilleure pour moi… Il y avait, en lui, une forte culpabilité ; d’ailleurs, la femme qu’il a rencontrée à dix-neuf ans, après ma mère, avait deux enfants qu’il a reconnus alors qu’il n’avait pas pu reconnaître son premier enfant. Cette femme décédée, il en a rencontré une autre qui avait, elle aussi, deux enfants ; il les a reconnus, se retrouvant avec quatre enfants pas de lui. Cette femme est partie en Espagne, son pays d’origine ; il n’a pas voulu la suivre et a élevé ses enfants. Sa troisième femme, avec qui il s’est marié, lui a donné cinq enfants. Il fallait qu’il paye, inconsciemment, d’une façon ou d’une autre…

Pour revenir à la relation à ma mère, elle est le personnage central de mon enfance et d’une grande partie de ma vie. Je lui dois beaucoup ; très aimé par elle, elle m’a cependant élevé dans ce que j’appelle le système sape, ce système que je dénonce et qui cultive l’incommunication à base d’injonctions, culpabilisation, chantage avec, de plus, une sincérité effroyable ! C’est d’ailleurs ce qui m’a fait comprendre, plus tard, qu’il ne fallait pas confondre amour et sentiment. Lorsque, par la suite, je lui ai parlé de tout cela, elle est tombée des nues car elle pensait avoir bien fait. Elle avait été élevée ainsi et, moi-même, j’ai commencé à élever mes enfants de la sorte, ce qui m’a rendu sourd pendant trente ans de l’essentiel. Ce système nous colle à la peau car, comme Obélix, on est tombé dedans quand on était petit. Je dérape quelquefois mais mes enfants me remettent tout de suite sur les rails. Je suis d’abord un enfant de la mère, j’ai une reconnaissance très grande, même si j’ai souffert de ces systèmes que je qualifie aujourd’hui d’anti-relationnels mais c’était le seul que ma mère avait, alors, à sa disposition.

P. M. : On peut dire, aussi, qu’elle a offert son enfant à l’humanité car elle aurait pu se faire avorter…

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J. S. : Ma mère m’a dit deux choses : Quand j’ai vu que j’étais enceinte, comme je n’ai pas eu de mère, je pensais que je ne pouvais pas être une bonne mère pour toi, donc j’ai pensé faire une interruption de grossesse, non pas comme un rejet et un abandon mais comme un acte d’amour… Mais elle m’a gardé. Elle était de l’Assistance Publique et je suis donc né à l’Assistance Publique ! Une année plus tard, elle était placée comme bonne à tout faire chez des pharmaciens, avec l’enfant que j’étais dans ses bras. Ces gens-là, n’ayant pas d’enfant, souhaitaient m’adopter. Là aussi, elle a hésité mais ne m’a pas confié car il y avait déjà une relation entre nous. Une femme qui lâche son enfant, c’est qu’elle se sent impuissante à l’aimer…

En savoir plus sur http://www.signesetsens.com/

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Le moi supérieur des Français

Posté par francesca7 le 9 mai 2016

 

imagesIl est important de comprendre que la vie c’est l’autre, qu’on ne peut vivre dans le dédain d’autrui, que seul le partage et l’entraide permet de construire un monde en paix. Sans totalement délaisser le Moi, la personne va commencer à le faire changer, en Moi supérieur, en une individualité évoluée, qui garde sa distinction en tant que personne, en tant qu’humain, en tant qu’âme, mais comprend que nous faisons partie d’une même famille. L’identité se crée sans trop se cristalliser autour de l’humanité unie et indivisible. Le Moi supérieur est un ego social, ouvert, épanoui dans son contact avec les autres. Il possède plus de ponts que de remparts (bien qu’il en ait encore sur d’autres plans). Même s’il subsiste encore des « moi je », ils tendent le plus souvent vers des « nous sommes ». La personne conserve une identité en tant que personne, mais aussi et surtout elle a une identité globale autour d’un concept fédérateur, universel. Cela peut être celui d’une même humanité, comme de l’unité spirituelle du monde, d’un seul Dieu d’amour et non des religions qui divisent mais des concepts qui rassemblent. C’est bien de cela qu’il est question, c’est bien de cela dont cette bonne vieille humanité a besoin, de faire un saut quantique vers le Moi supérieur en attendant mieux, vers l’émergence d’une identité commune, unificatrice autant sur le plan social que spirituel.

La situation est brûlante, prenons conscience déjà en nous de nos limites, de cette faculté du mental/ego a fragmenter la vie en : « c’est ma femme, ma voiture, mon Dieu, ma bière, ma marque de capotes » ou d’autres perceptions plus sournoises, qui sous des airs civilisés, cachent une bestialité sans nom. Je fais allusion à tous les bien-pensants et moralisateurs de tout poil, qu’ils soient religieux ou politiques et qui, au nom d’idéologies, manipulent les masses parce qu’il n’ont pas finit leur adolescence ! Et oui, c’est un vrai problème, la grande majorité des autorités de ce monde ne se connaissent pas intérieurement. Ils n’ont pour la plupart jamais explorés toutes les structures de leur esprit pour y discerner les blessures passées, les frustrations et les manques. Il est très possible que nous soyons gouvernés par des enfants capricieux, voire au mieux des adolescents dans des corps d’adultes. Ils reproduisent les mêmes attitudes déguisées en bienséance diplomatique. Regardons les guerres, les conflits d’intérêt, les débats d’idées, projetons ça dans un bac à sable et on y est « donne moi mon seau sinon je te met la pelle sur la tête ».

Regardez donc ces cléricaux et leur besoin d’être aimés, rassurés par leurs fidèles. Leur rapport au père, Dieu le père, est très psychanalytique. Et surtout leur croyance infantile à être sous le regard d’un papa dans le ciel qui dicte leur conduite et les récompenses de la sucette magique appelé, éternité, ou que sais-je encore les 1000 vierges qui les attendent. Y a-t-il de vrais adultes sur cette planète ? Des femmes et des hommes qui ont plongé dans toutes les structures de leur être pour se connaître eux-mêmes au lieu de vouloir connaître les livres, les dieux et la médiocrité ambiante ? On passe son temps à vouloir tout connaître pour éviter de faire face à soi-même, on fuit sans cesse dans les divertissements le silence salutaire qui nous dit : « regarde ici l’ami. » On se bourre de savoir technique, de théologie moribonde, de savoir théorique en veux tu en voila. Nombreuses sont les stratégies d’évitement pour l’ego qui ne veut pas perdre de son importance. Alors que quand l’angoisse est vécue, elle ouvre une porte.

Moi supérieur

Je pense que vous commencez un peu mieux à cerner les causes de l’identité. Elle est un leurre crée par l’ego, une enveloppe protectrice qui le coupe du monde. Le philosophe grec Sénèque disait : « le grand malheur des hommes est qu’ils vivent dans leur monde et non dans le monde. » Chacun se crée sa bulle, son Dieu, sa vie après la mort, sa conception du monde, son imagerie illusoire et forcément comme tous les autres egos ont fait de même, la rencontre est douloureuse. Si encore l’humain se contentait de vivre sa névrose sur le plan personnel. Mais non il fait pire, il la légitimise, il forme des groupes qui renforceront les individus dans leur ignorance, voire pire, il l’érige au rang de déité, et truste les pyramidions de la culture, de l’art, de la médecine etc. La peur est polymorphe. Si vous êtes croyant par exemple, faites le test : changez votre icône par, au hasard, un balais brosse. Où une pomme de terre. Peu importe. Et vouez y la même adoration, vous verrez, ça marche !

On ne peut unir ce qui vit grâce et par la division, en ce sens mêmes les plus belles tentatives de dialogue interreligieux par exemple sont limitées par les egos identitaires que génèrent les religions elles-mêmes. Par définition, les religions ne sont pas faites pour se respecter mais bien pour s’opposer, ce qui donne lieu à des sommets d’hypocrisie et de bien pensance. Le dialogue ne pourra se faire que lorsque que toutes les religions ne seront plus, quand toutes les illusions seront balayées, quand tous les egos séparatistes auront volé en éclats pour construire ensemble une humanité radieuse.

L’identité
« Tu n’as rien à « prouver », ni à toi ni aux autres. Cesse de te demander qui tu es.
L’identité est un joug : on ne peut te manipuler que parce que tu as une image de toi-même.
L’identité est une prison. » 
[Pierre Lévy]

par Michael et Sylvain 

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La vraie nature des catastrophes naturelles

Posté par francesca7 le 3 mai 2016

« Nous vivons trop dans les livres et pas assez dans la nature . » (Citation Anatole France)

Les catastrophes dites naturelles sont présentées de nos jours comme inéluctables, même si la responsabilité de l’homme dans ce qu’il est convenu d’appeler les « changements climatiques » semble établie. En revanche, manque encore cruellement la prise de conscience de ce qu’est la nature profonde de la planète Terre sur laquelle nous vivons.

La mer et l’océan appartiennent à la Terre,

les forêts appartiennent à la Terre,

les oiseaux et les animaux appartiennent à la Terre,

et l’homme appartient à la Terre.

Cette appartenance crée des liens.

Si la terre souffre, l’homme entre en souffrance,

Si les animaux souffrent, l’homme entre en souffrance,

Si la forêt souffre, l’homme entre en souffrance,

Si l’océan souffre, l’homme entre en souffrance,

car l’océan l’a enfanté, le végétal l’a nourri,

et l’animal l’a accompagné dans ses travaux les plus pénibles. 

terre

La terre est une entité vivante

Dans les anciens temps, les liens que les hommes avaient tissé avec la Terre étaient emprunts de sagesse et d’amour. L’arrivée, voilà deux milles ans, d’une religion dominatrice a dénigré ce rapport privilégié. Le culte d’un dieu solaire crucifié n’a pas su ressusciter dans l’âme des terriens le respect et l’amour de la nature. L’attention portée au Ciel amena progressivement le dépréciation de la vie terrestre. Les rites dédiés à la Terre furent considérés comme « païens ». L’adoration du Ciel fit oublier la Création, comme si une fois créée , elle avait cessé de se recréer à chaque instant. Seuls les poètes et les artistes gardèrent le secret de la « présence divine » sur terre. Ils chantèrent et chantent encore la beauté des arbres, des fleurs, des oiseaux, des animaux sauvages et des lacs perdus dans les montagnes.
Science sans conscience conduit a la perte

Si de nos jours l’écologie, « les verts » et Green Peace ont apporté un contre poids à la dérive d’un monde industriel polluant et destructeur, leurs idées ne parviennent pas à toucher le cœur de la majorité des hommes. Pollutions et pillages du sous-sol continuent, sans que dans l’opinion publique, personne ne dise clairement : stop, assez, arrêtez ! La catastrophe annoncée par les scientifiques éclairés n’est pas tant dans le réchauffement de la planète que dans la perte de conscience des individus de leur appartenance à la Terre. Comment les hommes peuvent-ils fabriquer dans leurs usines des bombes, des bombardiers, des mines anti personnelles, des poisons et le soir rentrer tranquillement chez eux pour s’occuper de leurs enfants… que ces mêmes bombes et ces mêmes poisons risquent un jour de conduire à la mort? Comment aucun organisme international ou national n’a proposé de loi pour interdire cette industrie mortifère ?

La géographie sacrée

Si la violence s’exerce sur les humains par voie d’un arsenal de destruction, la Terre n’est pas exempte d’attaques analogues par l’industrie et les cultures intensives. Ceux qui s’intéressent à la géobiologie savent que la terre se présente comme un organisme vivant avec ses réseaux énergétiques sacrés, ses points de ressourcement et ses zones pathogènes. La géographie sacrée explique comment les différents hauts lieux telluriques sont reliés les uns aux autres. Tout cela pour dire que la Terre n’est pas qu’un simple amas de roches refroidies ou en fusion. C’est un organisme vivant qui possède sa structure énergétique et son aura. C’est d’elle que dépend la vitalité des lieux . Or les niveaux énergétiques des régions varient en fonction de leur passé historique, de l’industrie implantée, et du comportement humain. Il y a donc un lien direct entre la manière de vivre et de produire d’une région et la santé de ses habitants  !

Pour comprendre plus facilement de quoi il s’agit, on peut dire que l’univers terrestre se comporte à la manière d’une pile électrique dont l’électrode « plus » est le ciel et l’électrode « moins », la terre. Les géobiologues parlent de l’équilibre cosmo tellurique. Ces différences de polarité donnent lieu à des échanges énergétiques constants qui alimentent le Vivant . Lorsque dans les maisons, ces équilibres sont rompus, le lieu de vie devient pathogène par insuffisance d’énergie. Cette carence est due à la nature des constructions (béton armé) et à la présence des activités industrielles qui dénaturent les rapports cosmo telluriques comme c’est par exemple le cas des réémetteurs de téléphone sans fil et des radars. Des répercutions sur la santé se font ressentir au bout de quelques années. Tout est en interaction !

 

YTERRE

Les réactions de la terre

Si on regarde la Terre avec les yeux de l’âme, on constate qu’elle souffre. Les rationalistes diront et penseront qu’il y a toujours eu des catastrophes, que ce qui se passe actuellement est dans l’ordre des choses. Certes, mais l’ordre naturel est bouleversé et chacun le ressent : le soleil ne « chauffe » plus comme avant, il « brûle ». Il existe dans l’univers une loi de causes à effets .. Ce qui vient de se passer en Asie est éloquent. En lecture symbolique, la Terre se défend : l’océan refoule les hommes vers l’intérieur des terres, les pluies diluviennes et les tempêtes chassent les pollutions. La Terre se purifie. Cette lecture n’est pas habituelle, elle peut surprendre, mais ne serait-il pas urgent d’apprendre à lire les évènements autrement ?

Plus rationnellement, comment ne pas voir que les tempêtes dévastatrices résultent d’une politique de déforestation excessive, que les récifs de corail abîmés par la pollution ne freinent plus les vagues et que la terre recule dans bien des endroits et enfin que le niveau de la mer (toujours elle) monte ! Quant aux tremblements de terre ou de mer , il faut savoir que le pompage des nappes de pétrole supprime progressivement les « coussinets » d’amortissement des secousses telluriques. Tout se passe comme si on dégonflait progressivement les pneus d’une voiture qui roule…Enfin, les inondations sont dues au fait que plus rien n’arrête l’écoulement des eaux de pluies. Dans de nombreuses régions, la suppression des haies (véritables nichoirs naturels pour les oiseaux) et les fossés le long des routes en sont l’une des causes. D’autre part, les modes d’agriculture intensive à base d’engrais chimiques contribuent à lessiver les terres faute d’humus. Résultat : le niveau du lit des rivières monte et en périodes de fortes pluies provoque les catastrophes dites naturelles.

Le respect du monde animal

Alors que faire ? Reprendre ses esprits ! Réaliser autour de soi un univers respectueux de la planète et donc de ses occupants à deux ou quatre pattes. Ne plus cautionner les expériences de laboratoire sur les animaux. Ne plus participer aux massacres des animaux d’élevage en adoptant une alimentation végétarienne. Contrairement aux idées reçues, l’homme n’est pas fait pour manger de la nourriture cadavérique : ses intestins sont longs comme ceux des herbivores (les intestins des carnivores sont courts pour empêcher la putréfaction de s’opérer au cours de la digestion). Sa dentition n’est pas celle d’un carnivore ! Sur un plan global, l’élevage du bétail nécessite beaucoup de fourrage et donc de terres agricoles, ce qui prive les régions pauvres de ressources alimentaires naturelles. Dans l’essence des choses, l’homme est fait pour manger « les fruits de la terre », ceci dans tous les sens du terme. D’après les statistiques les plus sérieuses, les végétariens sont en bien meilleure santé que les omnivores. La nourriture végétarienne allège le corps et augmente le niveau de conscience. La souffrance des animaux s’inscrit dans leur chair et produit des toxines qui encrassent l’organisme « des mangeurs de viande ». Les expériences sur la mémoire de l’eau de Jacques Benveniste et du Dr Masaru Emoto sans oublier celles de la radiesthésie appliquée* montrent que tout élément liquide se charge des énergies qu’il reçoit. Le sang des animaux massacrés véhicule des énergies de souffrance et rien ne dit que bon nombre de maladies ne proviennent pas simplement de cette dose de stress mortel emmagasinée dans les aliments carnés !**

L’écosanté

Il faut savoir que les évidences d’aujourd’hui contredisent celles d’antan, époques où les hôpitaux n’atteignaient pas des tailles gigantesques et où les maladies ne progressaient pas au point où la notion même de « médecin traitant » attaché à tout un chacun est devenue une normalité, comme s’il était naturel d’être malade et d’avoir besoin de protéger sa santé.. ! Cette dernière est d’abord spirituelle, puis mentale et émotionnelle. La maladie physique n’est que la conséquence de la dégradation de l’ordre naturel ! La santé des hommes est liée à celle de la terre . Les deux sont associées et il serait urgent de développer le concept d’ écosanté ! Comment peut-on imaginer être en bonne forme lorsque la terre sur laquelle nous vivons est épuisée, lorsque les aliments que nous consommons sont truffés de conservateurs  et carencés en énergie !Soigner les hommes et soigner la planète relève d’une démarche indissociable.

L’expérience de tout géobiologue montre du reste que personne ne peut demeurer en bonne santé dans un habitat malsain. C’est un exemple flagrant du rapport étroit existant entre l’individu et son environnement. En apprenant à « soigner » les maisons et les lieux de travail, on constate des effets immédiats non seulement sur la santé de ses habitants mais également sur leur psychisme***. Il existe entre la terre et l’homme un rapport privilégié qui constitue l’une des plus grandes richesses qui soit.

La pensée globale

La pensée analytique a fait de l’homme un savant aveugle qui a cessé de voir l’ensemble et les ensembles. Le développement des facultés du lobe droit par la pratique journalière de la pensée analogique (écosystèmes), du dessin, de l’image et de l’art (parents pauvres de l’enseignement) est en mesure de combler ces lacunes.. Il est important de redonner à chacun le sens de la responsabilité dans la diversité et l’épanouissement de l’être. La relève arrive au niveau des nouvelles âmes incarnées sur terre. Certains les appellent indigo. Il en existe partout dans le monde. Peu importe le terme. L’urgence est de leur donner la parole et d’arrêter d’écouter tous ces savants qui ressemblent de plus en plus à des docteurs Knock et Folamour tant leurs discours sont enfermés et enfermants dans leurs certitudes tragiquement dépourvues de la conscience de l’écoréalité .

Serge Fitz.

* L’auteur anime dans le cadre de l’association Terre et Ciel des ateliers de formation à la radiesthésie appliquée (www.Lequadrant.com )
** pour plus d’informations, consultez l’ouvrage de l’auteur : « Les autres causes de la maladie » aux éditions Quintessence .
* * * Pour en savoir plus se reporter au livre de l’auteur « Bien vivre sa maison / manuel de géobiothérapie » aux éditions Quintessence.

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Marcel Pistre… ou le miroir liquide du temps

Posté par francesca7 le 3 avril 2016

 

 

« Ce qui me paraît atroce dans la vie, c’est la fuite du temps. Mes tentatives n’ont d’autre raison que de fixer un instant, de le tenir à ma disposition et, ainsi, de pouvoir le revivre comme on le fait lorsque, voulant retrouver un climat particulier, on remet sur l’électrophone un disque de Mozart, de Fauré de Prokofiev.

C’est la seule manière d’arrêter le mouvement stupide de l’horloge et du calendrier…
La peinture est un talisman; peindre, c’est conjurer les maléfices du temps. Cela m’amène à donner à mes formes, ce quelque chose suggérant l’idée d’un déploiement léger s’ordonnant dans un univers sans rupture où les déchirements eux-mêmes seraient doux. Je pense parfois à des frissonnements à d’ailes, à des rivages…
Mais ce ne sont là que des sensations de surface l’essentiel reste, je crois, indéfinissable, et mon aventure picturale demeure une expérience mystico-profane personnelle, au sens le plus humble du terme. »

Marcel Pistre. 

Pistre

Passage

« L’un des mots du vocabulaire de la peinture qui me définit le mieux est celui de « passage » et dans mes « chutes » non moins que dans mes réalisations antérieures qui souvent ont eu des localisations trop indiquées, soit par des lignes soit par des contours très nets, très précis.

Et c’est peut-être dans le parti-pris le plus absolu des passages que se trouve ma meilleure voie. Aucune clarté, aucun foncé (alors que l’extrême clarté de la figure centrale ou principale et l’extrême foncé de l’opposition la plus forte sont une règle impérative) ne sont localisés; ils sont préparés, annoncés de loin et se manifestent par degrés insensibles jusqu’à atteindre leur intensité la plus grande ».

pistre

Marcel Pistre.
Carnets, 3 juillet 1979.

Approcher la peinture de Pistre, du moins celles de ses dernières années la mieux connue aussi grâce à la Galerie Protée et à une exposition de 1979 au Centre culturel de l’Aérospatiale (qui ne put aller à son terme par le doux effacement du peintre parti rejoindre ses déploiements légers), approcher donc ces miroirs liquides du temps passe par les paroles préalables du peintre citées en exergue. 

Effectivement ce qui capture à jamais le regard dans « les frôlements d’ailes » que sont ses tableaux, c’est la certitude de pouvoir y lire tous les mouvements des nuages, tous les glissements de l’eau, tous les miroirs du temps. 

La peinture de Pistre est mouvements de nuages, ailes de papillons étranges. Posé en son centre un étrange noyau vous regarde et de là irradie des volutes de souvenirs de l’au-delà. Comme un avant-goût du retour flotte dans l’univers flou de Marcel Pistre un parfum d’éternité. Un profond silence est palpable aussi.

On pose le regard presque à mi-voix sur ses tableaux. Un étrange nouvel ordonnancement du monde s’est opéré pendant notre absence. Et devant nous des marées inconnues viennent à nous presque immobiles. Le maître mot de Pistre, passage, définit bien cet autre côté du miroir que sont ses oeuvres. On est passé de l’autre côté, les terres inconnues se lèvent vu de l’ailleurs. 

La présence obsédante d’un certain bleu, d’une histoire de bleu, nous entraîne par delà les nuages. La peinture de Pistre est bien un passage, une sorte d’initiation à l’invisible. Si on prête les sens, un infini chuchotement sourd de ses toiles, musique des sphères ou silence habité des puits, on ne sait. Une magie est à l’oeuvre, un doigt sur les lèvres pour ne pas se trahir. Tout glisse lentement dans l’univers de Pistre, tout est flou, l’illusoire n’a plus ici sa place. Un rêve où se déplient les draps fins de l’inconscient. 

Regarder une toile de Marcel Pistre veut dire accepter de se laisser submerger par l’impalpable. Se laisser aller à la dérive des atmosphères, à la migration des fées. Tout insensiblement se met en place pour le basculement vers les vapeurs du temps. 

Du centre vers les bords se produit une dissipation de gouttes fondamentales de couleurs et de fantômes. Une alchimie du chuchotement s’opère dans ses toiles. Un mystère est à l’oeuvre. Il semblerait que l’on ne doive voir ses toiles qu’à la dérobée pour ne pas faire fuir l’éphémère figé qui les habite.  

La fuite du temps nous contemple et nous trouble. Mais ce temps en allée a laissé ses traces d’ailes sur les tableaux de Pistre. Ce qui nous dérange alors doit être cette étrange mise en miroir de notre propre finitude. Les tableaux du doux et discret Marcel Pistre ne montrent pas la violence de la mort en marche, non. Seulement la fuite, l’échappée lente et inéluctable du temps profond. Les toiles de Pistre ne se regardent pas elles se soupçonnent, ne se laissent entrevoir que par un autre regard à hauteur de ciel. 

Des feuillets de matière dérivent atteint par la fonte des bleus du monde. Les tableaux de Pistre veillent alors sur notre éparpillement aux étendues du silence. Dans cet univers vaporeux nos regards remontent aux surfaces, un sourire serein et apaisé nous fait signe. 

Se confronter à une toile de Marcel Pistre est comme être dans l’antichambre des passages. Là le ciel ne brûle pas, il apaise. Tout glisse entre les doigts, le sablier n’a plus cours. Tout est fluide, achevé dans le bel inachevé des formes qui flottent comme feuilles éparses. Le lumineux promène sa douce lanterne. La transparence se fait châle de l’inexprimable.
« Le doux déploiement » dont parle le peintre nous fait l’amitié discrète de l’indéfinissable. 

Cette peinture est échouée sur les hauts-fonds de l’âme.

 Source : http://www.espritsnomades.com

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