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    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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Vertus attribuées à certains animaux

Posté par francesca7 le 10 décembre 2015

 
 
Il n’est pas nécessaire de remonter au Moyen Age pour trouver les superstitions populaires les plus singulières : au commencement du XVIIIe siècle, cependant que notre pays comptait de grands génies scientifiques et littéraires, on croyait encore à mille inventions surprenantes dans lesquelles le diable et les influences occultes jouaient un rôle considérable : ainsi des pieds d’alouette pour triompher de ses ennemis, de la pierre de corbeau pour ouvrir toutes les portes, ou encore de l’anguille entrant dans une composition destinée à ressusciter les morts.

alouette

Un grand nombre de ces croyances superstitieuses ont été recueillies dans un petit livre intitulé La Magie naturelle, datant de 1715 ; c’est une seconde édition, revue et corrigée, ce qui laisse supposer que le livre avait un assez grand débit. Du reste, l’éditeur de cet ouvrage n’avait rien négligé pour attirer plus sûrement les chalands. On peut lire sur la couverture cette indication : A Amsterdam, chez Robert le Turcq, rue d’Enfer. D’un côté, la Hollande ; de l’autre, Robert le Turcq, ou pour mieux dire Robert le Diable, et enfin la rue d’Enfer. C’en était assez pour séduire les esprits. Un chapitre entier du volume est consacré aux vertus de certains animaux. C’est une série de recettes au moyen desquelles l’homme peut s’attribuer un pouvoir surnaturel en utilisant les bêtes à poil ou à plume, suivant la formule.

Voulez-vous devenir brave au point de ne craindre pas même la mort ; voulez-vous pouvoir aller partout, sans danger, traverser les mêlées les plus sanglantes sans courir aucun péril : prenez les pieds d’un lièvre et la tête d’un merle, liez-les ensemble et portez le tout attaché à votre bras. Ce moyen vous déplaît-il, choisissez-en un autre. Celui-ci, par exemple : coupez la peau d’un lion en lanières et faites-vous-en une ceinture.

Mais on n’a pas toujours un lion sous la main. L’auteur a tout prévu. L’alouette, appelée rapa par les Chaldéens, remplace avantageusement le fauve. « Celui qui portera sur soi les pieds de cet oiseau ne sera jamais persécuté ; au contraire, il aura toujours envie de s’avancer. Il sera toujours victorieux et ses ennemis le craindront. Si on enveloppe l’œil droit de cet oiseau dans la peau d’un loup, l’homme qui le portera sera agréable, doux et plaisant ; et si l’on met ce que l’on a dit ci-dessus parmi de la viande ou dans du vin, on se fera aimer de celui qui en boira. Cette dernière expérience a été nouvellement faite. » Qui se serait jamais douté que l’alouette avait des vertus aussi curieuses ? Amabilité, courage, audace et victoire ; le pauvre petit oiseau tient tout cela dans ses pattes et dans son œil.

Le phoque était encore estimé à la fin du XIXe siècle pour sa graisse par les pêcheurs, et pour ses talents musicaux, par la clientèle des Barnums forains. En 1715, on lui reconnaissait d’autres mérites. « Si on prend de son sang avec un peu de son cœur, et si on porte cela sous l’aisselle, on surpassera tout le monde en jugement et en esprit, et le criminel qui l’aura rendra son juge doux et favorable. »

Tout cela n’est encore que bagatelles. Voici qui tient du merveilleux. Il s’agit de l’anguille, au moyen de laquelle on peut ressusciter les morts. Seulement la préparation est assez compliquée. Il faut d’abord que l’anguille meure faute d’eau, que cependant tout son corps demeure entier. Alors on prend du vinaigre fort, on mêle l’anguille et le vinaigre avec du sang de vautour, et « on met le tout en quelque endroit, sous du fumier. » Il n’y a plus ensuite qu’à présenter, devant ce fumier, la personne que l’on désire voir revenir à la vie. Autre propriété de l’anguille : « Si quelqu’un mange son cœur tout chaud, il prédira les choses futures. »

corbeaux

Quittons ce poisson pour un oiseau bien connu dans toute la France, le corbeau. Cet animal sinistre, aux grandes ailes noires, a tenté l’imagination populaire. Aussi a-t-on gratifié le corbeau d’une véritable légende. « Si on fait cuire ses oeufs, et qu’ensuite on les remette dans le nid où on les aura pris, aussitôt le corbeau s’envole au loin. Sans s’arrêter, il traverse les mers jusqu’au moment où il aperçoit l’île où Alodricus a été enseveli. C’est là seulement qu’il se pose, juste le temps de prendre dans son bec une petite pierre qui est magique. Muni de ce précieux fardeau, il revient à tire d’aile jusqu’au nid désolé. O merveille ! à peine a-t-il touché ses oeufs avec la pierre, que toute trace de cuisson disparaît. Le corbeau n’en demande pas davantage, il est sûr désormais que sa couvée verra le jour, et il laisse tomber au fond du nid son talisman devenu inutile. »

Il faut saisir ce moment pour aller chercher la pierre. Dès qu’elle est en votre possession, vous la faites monter en bague, en ayant bien soin de faire enrouler dans l’anneau d’or une feuille de laurier. Cette bague n’a pas de prix : « Si on en touche quelqu’un qui sera enchaîné, ou la serrure d’une porte fermée, aussitôt les chaînes se rompront et la porte s’ouvrira. » A côté de ces avantages très sérieux, comme on le voit, la pierre du corbeau a des propriétés plus amusantes : « Que si on met cette pierre dans la bouche, on contrefait le chant de toutes sortes d’oiseaux. »

Et le merle ! Sans être aussi fort-que le corbeau, il peut rendre de réels services. « Le merle est un oiseau fort commun, dont la vertu est admirable. Que si l’on pend les plumes de son aile droite, avec un fil de couleur rouge, au milieu d’une maison où on n’aura pas encore habité, personne n’y pourra dormir tant qu’elles y seront pendues. Si l’on met son cœur sous la tête d’une personne qui dort et qu’on l’interroge, elle dira tout haut ce qu’elle aura fait ; ou bien si on le jette dans de l’eau de puits avec le sang d’une huppe et qu’on les mêle ensemble, si ensuite on en frotte les tempes de quelqu’un, il tombera malade et en danger même d’en mourir. »

Notez qu’après cette série de contes, l’auteur de la Magie naturelle ajoute, avec une apparente bonne foi : « Ces expériences sont véritables, et moi-même je les ay souvent éprouvées ! » A-t-il aussi éprouvé celle que voici :

Ceux qui auront mangé de la cervelle d’aigle, en poudre, mêlée à du suc de ciguë « s’arracheront les cheveux et ne se quitteront point tant qu’ils en auront dans le corps. La raison est que cette cervelle est si chaude et si chaleureuse qu’elle forme des illusions fantastiques, bouchant les conduits par ses vapeurs et sa fumée. »

Après avoir émis toutes ces extravagances, l’auteur du petit livre en question déclare que la manière de se servir utilement de tous les secrets dont il a parlé est d’en faire l’expérience sous une planète favorable, comme celle de Jupiter ou de Vénus, et quand on veut s’en servir à faire du mal, sous celles de Saturne et de Mars.

 

(D’après « Musée universel : revue illustrée hebdomadaire », paru en 1873)

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les égouts et la pyramide du Louvre

Posté par francesca7 le 21 novembre 2015

 

 

EgoutsLes légendes parisiennes : les égouts et la pyramide du Louvre

La capitale fut l’objet de nombreuses légendes farfelues. Parmi elles, la pyramide du Louvre. L’un des monuments les plus emblématiques de Paris serait composé de 666 plaques de verre, le chiffre associé au diable. Ce mythe urbain remonte à 1980. La brochure officielle publiée durant la construction annonçait effectivement ce chiffre. Le nombre de satan aurait alors été repris dans la presse. La direction du musée du Louvre affirme pourtant que la pyramide construite sous l’initiative de François Mitterrand, comporterait 673 plaques vitrées (603 losanges et 70 triangles).

La légende refit surface en 2003 dans le best-seller de Dan Brown, le Da Vinci code. Un des personnages spécialiste en symbolique affirme que la pyramide du Louvre fut construite à la demande « explicite du président Mitterrand » avec 666 plaques de verres…

Des crocodiles dans les égouts

Une légende raconte que des alligators survivraient dans les égouts de Paris, ramenés petits de Floride par des touristes et « jetés » dans les toilettes lorsqu’ils deviennent trop « gênants » pour être gardés dans des appartements.

Cette histoire remonte à 1935 à New York où des jeunes gens seraient tombés nez à nez  avec un alligator sortant des égouts New Yorkais. D’autres crocodiles seraient apparus dans le fleuve du Bronx à Manhattan et une vaste campagne d’extermination avait été lancée jusqu’en 1937.

Cette légende a fait le tour du monde et perdure encore aujourd’hui à Paris.

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le conte de Pandore

Posté par francesca7 le 18 novembre 2015

 

PandoraLorsque Zeus créa le monde, seuls les hommes peuplaient la Terre. Ils étaient protégés par Prométhée, un Titan farouchement opposé au pouvoir suprême du père des dieux. Dans la guerre qui opposait Zeus aux Titans, le rusé Prométhée parvint à dérober le feu aux divinités de l’Olympe et le donna aussitôt aux hommes. C’est ainsi qu’il subit le terrible châtiment qui l’enchaînait au Caucase.

Mais Zeus ne pouvait en rester là et voulut se venger des êtres humains en leur offrant le plus bel objet de leur désir, afin de leur inspirer passions et tourments. Il créa la première femme, aussi fascinante que capricieuse.

Pandore, c’était son nom, fut façonnée à partir de l’argile. Zeus dut demander à Héphaïstos de l’aider, et ils mirent au jour la créature la plus parfaite au monde. Ainsi, après des jours et des jours de labeur, les dieux, impatients, se pressèrent pour admirer enfin la ravissante jeune femme. Zeus avait intimé l’ordre à Athéna de lui insuffler la vie, et Pandore s’anima, gracieuse et sublime.

Mais elle ne pouvait se présenter ainsi aux hommes, et la déesse dut dissimuler sa nudité sous un voile vermeil et étincelant, alors qu’Aphrodite la parait de somptueux atours et donnait à ses traits le privilège de la beauté, auquel nul être ne saurait résister.
Tous les dieux ajoutèrent à la nouvelle égérie un de leurs agréments pour atteindre à la perfection. Ainsi douée de tous les talents, elle excellait aussi dans l’art du mensonge, telle que l’avait voulu Hermès.

Zeus n’était que trop fier de son admirable créature dont la tendresse n’avait pas d’égal, et il décida de la présenter à l’homme. Or, Prométhée avait un frère, Épiméthée, connu pour être quelque peu déraisonnable. Zeus décida de lui offrir la main de la douce Pandore. À sa vue, Épiméthée fut aussitôt envoûté par le charme de cette créature. Un sentiment jusque-là inconnu l’étreignit. L’éclat du regard de la jeune femme suffisait à inspirer la passion et l’émerveillement. Elle était si somptueuse qu’il en oublia la promesse faite à son frère : il avait fait le serment à Prométhée de ne jamais accepter de présents provenant de Zeus. Mais il avait été foudroyé par l’amour et aurait donné sa vie pour passer le restant de ses jours auprès de la belle Pandore, qu’il gardait alors jalousement près de lui, loin des regards envieux des autres hommes, s’évertuant à satisfaire le moindre de ses désirs.

Avant d’envoyer Pandore sur Terre, les dieux lui avaient remis une boîte, sans lui dire ce qu’elle contenait, et ils lui ordonnèrent de ne jamais l’ouvrir. Aux côtés de son époux, Pandore jouissait de la vie et savourait son bonheur. Elle avait dissimulé la cassette des dieux, mais ses regards intrigués se portaient souvent sur elle, et comme celle-ci n’avait pas de serrure, il lui était difficile de réprimer son désir de connaître son contenu.
Elle passait et repassait devant le coffret sans oser y porter la main, attirée par l’envie de lui ôter son couvercle, mais aussitôt arrêtée par le souvenir de l’interdiction formelle des dieux. Un jour, n’y tenant plus, elle s’approcha irrésistiblement de la boîte, et piquée par une trop vive curiosité, Pandore sentit grincer le délicat objet sous sa main.

Àpeine eut-elle entrouvert la mystérieuse boîte que tous les maux de l’humanité qu’elle renfermait s’échappèrent. Ainsi, la guerre, la maladie, le vice, la vieillesse, la perfidie, la misère et tant d’autres fléaux encore se répandirent. Figée par l’effroi, consciente de son impardonnable faute, Pandore se décida à refermer le funeste coffret, mais en vain, car tout s’était envolé…
Tout, à l’exception de l’espérance qui s’éveillait lentement au fond de la boîte, fragile et solitaire.

Ainsi l’espérance peut être perçue comme un terrible mal, le plus atroce tourment que l’homme garde au fond de lui-même. Pour certains, au contraire, elle suggère que l’homme, lorsqu’il se voit frappé par le malheur, ne doit jamais perdre espoir…

 

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La légende de L’eau de la terre

Posté par francesca7 le 15 novembre 2015

 

Légende de l'eau de la terreUne grenouille vivait au bord d’un trou rempli d’eau, près d’un ruisseau. C’était une petite grenouille verte, discrète, ordinaire. Elle avait envie de devenir extraordinaire et réfléchissait au moyen de se faire remarquer. À force d’y penser, elle eut une idée. Elle se mit à boire l’eau de son trou, à boire, à boire…, et elle la but jusqu’à la dernière goutte ! Et elle commença à grossir. Ensuite elle se mit à boire l’eau du ruisseau, à boire, à boire…, et elle la but jusqu’à la dernière goutte ! Et elle grossissait de plus en plus. En suivant le lit du ruisseau, elle arriva à la rivière, et elle se mit à boire l’eau de la rivière, à boire, à boire…, et elle la but jusqu’à la dernière goutte ! Et comme la rivière se jetait dans le fleuve, elle alla près du fleuve, et elle se mit à boire l’eau du fleuve, à boire, à boire…, et elle la but jusqu’à la dernière goutte ! 

Et la grenouille gonflait, gonflait !

Comme le fleuve se jetait dans la mer, la grenouille alla jusqu’au bord de la mer, et elle se mit à boire l’eau de la mer, à boire, à boire…, et elle la but jusqu’à la dernière goutte qui était la dernière goutte d’eau de toute la terre. Son ventre, ses pattes, sa tête étaient gorgés d’eau, et même ses yeux, qui devinrent tout globuleux. La petite grenouille était maintenant extraordinaire, gigantesque ; sa tête touchait le ciel ! 

Les plantes avaient soif, les animaux avaient soif, et les hommes aussi avaient terriblement soif. Alors tous se réunirent pour chercher un moyen de récupérer l’eau de la terre.

« Il faut qu’elle ouvre sa large bouche afin que l’eau rejaillisse sur la terre. 
– Si on la fait rire, dit quelqu’un, elle ouvrira la bouche, et l’eau débordera.
– Bonne idée » dirent les autres.

Ils préparèrent alors une grande fête, et les animaux les plus drôles vinrent du monde entier. Les hommes firent les clowns, racontèrent des histoires drôles. En les regardant, les animaux oublièrent qu’ils avaient soif, les enfants aussi. Mais la grenouille ne riait pas, ne souriait même pas. Elle restait impassible, immobile. Les singes firent des acrobaties, des grimaces, dansèrent, firent les pitres. Mais la grenouille ne bougeait pas, ne riait pas, ne faisait même pas l’esquisse d’un sourire. 

Tous étaient épuisés, assoiffés, quand arriva une petite créature insignifiante, un petit ver de terre, qui s’approcha de la grenouille. Il se mit à se tortiller, à onduler. La grenouille le regarda étonnée. Le petit ver se démena autant qu’il put. Il fit une minuscule grimace, et… la grenouille éclata de rire, un rire énorme qui fit trembler tout son corps ! Elle ne pouvait plus s’arrêter de rire, et les eaux débordèrent de sa bouche grande ouverte. L’eau se répandit sur toute la terre, et la grenouille rapetissa, rapetissa. 

La vie put recommencer, et la grenouille reprit sa taille de grenouille ordinaire. Elle garda juste ses gros yeux globuleux, en souvenir de cette aventure.

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La légende d’Anchoine

Posté par francesca7 le 14 novembre 2015

 

Alors qu’Oleron en Charente-Maritime tenait encore au continent par une large bande de rochers, allant d’Ors à la pointe du Chapus, la Seudre se déversait dans une baie dont les eaux calmes baignaient l’île d’Armotte. L’aspect de la côte saintongeaise, à cette époque lointaine, était bien différent de celui qu’elle présente aujourd’hui

Anchoine

La « baie d’Anchoine » – ainsi s’appelait le rivage qui est devenu le pertuis de Maumusson – était un vaste lac, communiquant vers l’ouest avec l’Océan. Ce n’est que beaucoup plus tard, quand furent emportés les rochers du Chapus par les courants, que le passage de Maumusson s’élargit, que l’île d’Arvert, ou d’Allevert, se forma au sud de celle d’Armotte disparue.

Quand les peuples d’Orient envahirent la Gaule, plusieurs tribus descendirent le cours de la Garonne jusqu’à l’Océan. Ce sont des Phéniciens qui, voyant une baie profonde, à l’abri d’un promontoire, firent voile vers l’île d’Armotte. On sait qu’ils étaient des navigateurs hardis, les véritables princes des mers. En abordant sur le littoral, en entrant dans un golfe que les marées ne paraissaient pas agiter, ils comprirent que c’était là un point propice aux trafics maritimes. L’île d’Armotte était presque entièrement couverte de bois, ne présentant aucune difficulté d’approche, son sol paraissait fertile, il serait aisé de créer, sur cette terre isolée, un petit port de pêche et d’y vivre en toute tranquillité. La tribu en prit possession et, après quelques années, une ville modeste y était construite qui s’appela successivement, Sanchoniate, du nom du chef de la tribu, puis, Anchoniate, Anchoine.

L’île d’Armotte se peupla peu à peu, mais, après deux siècles d’occupation, les Phéniciens en furent chassés par les peuples migrateurs qui se ruaient sur l’Occident. Anchoine vit venir des Celtes, des Ibères, sans que son importance maritime eût trop à en souffrir. Le pays était salubre, les pêcheries productives, il n’en fallait pas davantage pour retenir les nouveaux venus. Plusieurs tribus celtiques prirent possession des îles de la rive gauche de la Seudre, cependant que les Ibères traversaient la mer pour se diriger vers les Pyrénées. Une immense forêt couvrait le plateau séparant le cours de la Seudre des eaux du golfe. Cette forêt, qui existait encore au Moyen Age sous le nom de forêt de Satiste, se continuait sur le territoire d’Armotte. A la pointe ouest de cette île, Anchoine abritait des familles gauloises, jalouses de leurs traditions, de leurs croyances, de leurs moeurs. Ce sont elles qu’on trouve à la base de l’arbre généalogique des Santons.

Les druides, les prêtresses, entretenaient chez les Santons le fanatisme et les superstitions. Ils développaient en eux les sentiments de vie libre et d’attachement à la terre natale, pour lesquels ils devaient lutter pendant des siècles. Conserver leur indépendance, s’insurger contre toute oppression, s’opposer par la force brutale des armes à l’affaiblissement de leur petite patrie, les ont portés, dès la plus haute Antiquité, à des actes de désespoir. La conquête des Gaules par César jeta le plus grand trouble parmi les peuples santons. A mesure que s’avançaient vers l’ouest les légions romaines, tout le pays de Saintonge tressaillit d’épouvante et s’affola. Les hommes, les femmes, eurent le pressentiment qu’une calamité publique les menaçait. Eux, qui ne connaissaient pas la peur, frémirent, non de crainte, mais d’indignation.

Dans l’ancienne Gaule, chaque peuplade avait sa « fada », sorte de sorcière à laquelle tout le monde accordait une confiance aveugle. On voyait en elle une fée sacrée, envoyée sur la terre par le dieu Teutatès. Elle participait aux cérémonies religieuses des druides, à la tête des prêtresses. Myrghèle, la fada des Santons, s’était retirée dans l’île d’Armotte à l’approche des soldats de César, et se cachait à Anchoine, où elle jetait des sorts et mettait le trouble dans les esprits. Une secte de druides et de druidesses s’y trouvait déjà depuis longtemps. Dans la partie la plus sauvage de l’île, sous les grands chênes, dont les feuilles se mêlaient aux boules blanches du gui, existait un cercle de hautes pierres levées entourant un dolmen. C’est là que se célébrait, de temps immémorial, le culte païen des Gaulois.

DolmenCe dolmen, masse de pierre informe, bloc monstrueux élevé, à hauteur d’homme, sur quatre piliers de pierres frustes, avait quelque chose de sinistre. Au milieu de la table apparaissait un trou rond, et assez large pour permettre de voir un coin du ciel. C’est par ce trou que s’écoulait le sang des victimes quand se faisaient les sacrifices humains.

L’île d’Armotte, presque inconnue dans l’intérieur des terres, devait, avant de disparaître, être témoin des horreurs barbares du paganisme. Ses habitants, quelques centaines, s’adonnant à la pêche, à la chasse, à la culture des céréales, vivant dans le calme et la solitude devant une mer apaisée, abrités par une épaisse forêt, voulurent, avant de préparer la résistance contre l’envahisseur qui s’approchait, consulter leurs prêtres, leur demander aide et protection. Druides et druidesses jugèrent que c’est à la fada qu’il fallait s’adresser.

Myrghèle, cachée dans sa petite cabane d’Anchoine, était amoureuse. Celui qu’elle aimait restait insensible à ses avances et lui avoua qu’il s’était fiancé à Sylvane, la fille d’un pêcheur, dont l’amour était égal au sien. Ils devaient s’épouser bientôt. La fada voua, dès lors, à Sylvane, une haine farouche en se jurant d’empêcher le mariage. Comment ? Elle ne savait pas encore. C’est à ce moment que se tint une assemblée de druides dans la clairière du dolmen pour répondre au désir des habitants de l’île. Myrghèle était au milieu d’eux, enveloppée dans une cape gauloise d’une blancheur éclatante. Neuf druidesses, toutes vêtues de blanc, l’entouraient. Rangés en cercle, le front couronné de gui, tenant à la main une faucille d’or, les prêtres attendaient religieusement la décision de la fada sacrée. L’expression sévère de sa physionomie, la fixité de son regard d’hallucinée, la hardiesse de sa parole, allaient produire sur l’assistance une véritable fascination.

C’était le soir. Les dernières lueurs du crépuscule s’éteignaient sur la mer, la lune montait lentement dans le ciel. Il y avait quelque chose de si étrange, de si impressionnant dans ce groupe de robes blanches, immobiles sous les chênes, qu’on pouvait croire que c’étaient les ombres de la nuit, vêtues en fantômes, qui se trouvaient à un rendez-vous mystérieux dans ce coin de forêt sauvage. Montée sur une pierre grossière, près du dolmen, dominant l’assemblée, les cheveux en désordre, sa cape tombée à ses pieds, la poitrine demi-nue, Myrghèle clamait avec exaltation l’oracle des dieux. Un rayon de lune, filtrant à travers les branches, éclairait son visage transfiguré, donnait à cette femme l’aspect d’un spectre hideux.

« Ecoutez, criait l’ignoble sorcière, écoutez la voix de Teutatès qui vibre en moi. Je suis l’envoyée des dieux pour vous guider, pour vous sauver à l’heure du danger. Redressez-vous, prêtres qui m’écoutez, allez dire au peuple que Teutatès ne l’abandonnera pas, mais qu’il exige du sang, du sang pur de vierge ! Allez, et amenez ici la plus belle des vierges de l’île d’Armotte. Vous la connaissez, c’est Sylvane. Le Maître nous écoute, il faut que cette nuit même elle soit immolée sur l’autel sacré des ancêtres. Obéissez, pour conjurer les menaces du destin ! »

La voix terrible se tut, brisée par un effort surhumain, par une surexcitation de folie et de haine. A cet appel farouche succéda un effroyable silence, comme si un souffle de mort venait de passer sur les bois endormis, et l’on ne perçut plus que le frôlement des robes des prêtres et des druidesses disparaissant dans les ténèbres. La fada, l’ignoble fée, restée seule au pied du dolmen, la face crispée par un rictus satanique, attendait l’heure prochaine de sa vengeance.

Minuit. La lune est maintenant voilée de gros nuages noirs. Là-bas, vers l’ouest, un grondement sourd monte du large banc de sable qui barre l’entrée de la baie d’Anchoine. Ce bruit lointain, inaccoutumé, se rapproche sous la poussée des vents du large, semble l’annonciateur d’une tempête. Dans l’obscurité, les druides rentrent sous bois, un à un, se faufilent entre les chênes, viennent ranger autour du monument celtique. Ce sont bien des fantômes, des fantômes de mort, qui marchent dans les ténèbres. Et le grondement de l’Océan se fait plus lugubre, roule vers la clairière avec une force croissante, comme si quelque ouragan, venant d’un monde inconnu, chassait devant lui des flots soulevés jusque dans leur profondeur.

Le moment tragique était arrivé. Quatre hommes, vêtus de peaux de bêtes, les cheveux incultes tombant sur leurs épaules, surgirent dans la nuit, portant une femme à demi morte, dont les gémissements auraient ému des êtres moins sauvages. La tempête faisait rage, les arbres, secoués d’un étrange frémissement, semblaient se serrer les uns contre les autres, comme pour faire plus grande la clairière maudite où le dolmen, aux contours noyés d’ombre, s’allongeait, pareil à une pierre tombale posée au-dessus de la fosse d’un géant. Trois druidesses, drapées dans leurs robes flottantes, s’avancèrent pour saisir la victime, pendant que les prêtres chantaient un psaume mystique, dont les notes se perdaient dans la nuit. Myrghèle, mue par une force supérieure, escalada le dolmen et les trois druidesses jetèrent Sylvane sur la table de granit. Avec des gestes brusques et saccadés, la fada, horrible à voir, les traits décomposés, la figure grimaçante, dévêtit brutalement la victime et, tirant un stylet de sa ceinture, s’agenouilla pour lui percer le coeur.

baie d'AnchoineA la minute même où Sylvane allait être immolée, un éclair déchira le ciel, un cataclysme effroyable bouleversa l’île d’Armotte. La terre trembla, un abîme immense, monstrueux, s’ouvrit brusquement, où le dolmen et tous ceux qui l’entouraient disparurent. Les arbres s’abattirent les uns sur les autres et tombèrent dans le gouffre. La mer déchaînée montait, montait toujours, avec une violence croissante, submergeait, d’un raz de marée dévastateur, l’île entière. Au soleil levant, Anchoine n’existait plus, tous ses habitants avaient été noyés. La foudre, la tempête, l’Océan en furie s’unirent en ce temps-là pour modifier profondément la configuration du rivage. Armotte disparue, les flots eurent, par la suite, toute facilité pour aller saper, déchiqueter, et enfin abattre les rochers du Chapus.

La baie d’Anchoine allait devenir, au cours des siècles, le pertuis de Maumusson, et le territoire d’Oléron, l’île qu’ont trouvée les proconsuls romains au début de l’ère chrétienne. On voit aujourd’hui les ruines d’un dolmen à la pointe du rocher d’Ors, sur la côte d’Oléron, à une faible distance de la situation présumée de l’île d’Armotte. Si on pense aux perturbations géologiques qui ont apporté tant de changements à cette partie du littoral, il est permis de supposer que le dolmen d’Anchoine, après avoir été roulé par les flots dans les profondeurs sous-marines, s’est trouvé à la pointe d’Ors quand le niveau des eaux a baissé. N’a-t-on pas la preuve de cet abaissement dans la position actuelle des grottes de Meschers ?

Les légendes s’inscrivent en marge de l’histoire, mais elles sont, bien souvent, l’écho de traditions millénaires, ayant trouvé leur origine dans des événements ou des faits qui ne sauraient être purement imaginaires. L’existence d’Anchoine ne peut être mise en doute, non plus que celle de l’île d’Armotte et des autres îles du pays d’Arvert, devenues continentales.

Au Moyen Age, des marins ont affirmé, alors qu’ils naviguaient près de l’embouchure de la Seudre, avoir vu, par mer calme et limpide, des toitures, des crêtes de murailles presque à fleur d’eau. Ils avaient l’impression de passer au-dessus d’une petite ville immergée, tant étaient nombreuses les ruines de constructions. Encore une légende, dira-t-on ? Peut-être. Ce qui n’en est pas une, c’est l’existence actuelle du « fond d’Anchoine », près de Ronce-les-Bains, et du petit écueil de Barat, à l’embouchure de la Seudre, reste d’un îlot qui a tenu à la terre ferme et était cultivé au XIVe siècle.

 

(Extrait de « Devant Cordouan. Royan et la presqu’île d’Arvert », paru en 1934)

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La légende de la Tarasque à Tarascon

Posté par francesca7 le 13 novembre 2015

 

La légende donne naissance aux festivités de la Tarasque depuis 1469; la fête de la Tarasque est célébrée le dernier week-end de juin, Sainte Marthe est fêtée quant à elle le 29 juillet.

La bête a la queue d’un dragon, des yeux plus rouges que cinabre, – sur le dos des écailles et des dards qui font peur ! – d’un grand lion elle porte le mufle, – elle a six pieds humains, pour mieux courir ; – dans sa caverne, sous un roc – qui domine le Rhône, elle emporte ce qu’elle peut (Frédéric Mistral, Mirèio)

Tarasque-2

Les premiers écrits de la Légende apparaissent aux XIIe et XIIIe siècles : in Mombritius, Sanctuarium, tome II :

« Il y a avait en ce temps-là, au-dessus du Rhône, près d’une vaste caverne, dans un certain bois en Arles et Avignon, sur la rive occidentale, un énorme dragon, moitié animal terrestre, moitié poisson, qui faisait périr les nombreuses personnes qui traversaient et passaient par-là, et même les ânes et les chevaux. Il retournait aussi les bateaux qui franchissaient le Rhône. Des gens et des troupes armés venaient souvent là, mais ils ne parvenaient pas à le tuer, parce que, expulsé du bois, il se cachait dans le fleuve ; Et il était plus gros qu’un bœuf, plus long qu’un cheval. Il avait une gueule et une tête de lion, des dents pointues comme des épées, une crinière de cheval, le dos tranchant comme une hache, des écailles hérissées comme des tarières pour déchirer, six pieds aux griffes d’ours, une queue de vipère, et était protégé de chaque côté par deux boucliers semblables à des carapaces de tortues. Douze lions ou autant d’ours ne pouvaient l’emportaient sur lui. Comme les habitants n’avaient pu le faire périr par aucun moyen, ils apprirent par sa renommée que la bienheureuse Marthe brillait par ses miracles et chassait les démons ; ils allèrent vers elle lui demandant de venir et d’expulser le dragon de son territoire.

« La sainte amie de Dieu se dirigea tout droit vers le lieu. L’hôtesse du Christ mettant sa confiance en son hôte, dénicha le dragon dans le bois, dévorant un homme qu’il avait égorgé ; elle jeta sur lui l’eau bénite qu’elle avait apportée et lui montra un crucifix : le dragon s’arrêta vaincu comme une brebis et la bienheureuse l’attacha avec sa propre ceinture, et aussitôt il fut entièrement écrasé par le peuple avec des lances et des pierres. Ce dragon étant alors nommé Tirascurus, cet endroit à partir de ce moment et par la suite en fut nommé Tirasconus. Il était auparavant dit Nerluc, c’est-à-dire « bois noir », parce qu’il y avait là des bois obscurs et noirs. C’était, bien sûr, un dragon du genre de celui qui est appelé Léviathan dans le Livre de Job, qui avala sans sourciller des fleuves et crut que le Jourdain s’engloutirait dans sa gueule. Il était venu de la mer de la Galatie d’Asie, engendré par Léviathan, serpent aquatique très féroce, et un taureau sauvage. La Galatie a engendré le taureau sauvage dont les excréments liquides et brûlants repoussent ses poursuivants : il les projette sur une longue distance comme une flèche et tout ce qu’il a atteint est brûlé comme dans un incendie »

« Jadis, dans cette région, terre de forêts et de marécages dus aux débordements du Rhône, émergeaient des îlots formés des dépôts et alluvions. Seul, l’un de ses îlots était constitué par un rocher. Les Salyens (mélange de Celtes et de Ligures), premiers occupants de ce rocher perdu dans les marécages, baptisèrent le site TARASCO.

Les Massiliens y établirent un comptoir commercial trois siècles avant notre ère. Plus tard, les Romains élevèrent, sur cette même place, une citadelle surveillant le passage du Rhône.

La ville fut le théâtre, vers l’an 48, d’un événement aux conséquences historiques. Marthe, missionnaire du Christ, débarquée en Provence avec les « Saintes-Maries-de-la-Mer », arriva à Tarascon et délivra le pays du monstre amphibie qui terrorisait la région : La Tarasque. Elle s’installa ensuite auprès des Tarasconnais. La sainte femme fit l’objet d’une dévotion particulière et devint la patronne de Tarascon. Sous l’égide de la sainte Hôtesse, la ville grandit et prit une place importante dans la région malgré la proximité de villes prépondérantes comme Arles et Avignon.

De nombreux pèlerins accoururent, et les plus grands rois de France se recueillirent sur son tombeau. Le premier, Clovis, en l’an 500, accorda certains privilèges à la ville, privilèges confirmés par ses successeurs, et Louis XI eut beaucoup de libéralités pour l’église qu’il éleva au rang de Collégiale. Jusqu’à la Révolution, on pouvait compter jusqu’à 15 couvents qui accueillaient pèlerins et personnalités. En 843, lors du partage de l’Empire de Charlemagne, le Rhône devint une frontière politique et Tarascon revêtit une importance stratégique de premier ordre.

A tarasconEn 1435, René d’Anjou, surnommé par ses sujets « Le Bon Roy René », hérita de la Provence et vint séjourner souvent dans son château au bord du Rhône. Il réunit autour de lui une cour de chevaliers, de nobles familles et d’artistes, ce prince se plaisait à organiser des tournois et des fêtes. Il organisa ainsi les Jeux de la Tarasque qui, de nos jours, ont lieu chaque année, le dernier week-end de juin. À sa mort, en 1481, la Provence devint française.

La prospérité de la cité ne déclina qu’à la Révolution et, de ce riche passé, elle a conservé un patrimoine très important. C’est beaucoup plus tard qu’un autre personnage marqua l’histoire de Tarascon. En effet, en 1872, Tartarin de Tarascon naquit sous la plume d’Alphonse Daudet. »

Ville de Tarascon. -Histoire de Tarascon. -[réf. du 24 août 2011], [en ligne], disponible sur internet :http://www.tarascon.fr/tarascon-en-provence/visiter/histoire-legendes-tarascon/histoire-tarascon.html

 

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AVANT QUE LE REVEIL N’EXISTE

Posté par francesca7 le 29 octobre 2015

 

 
 
Comment faisaient les dormeurs à l’horloge biologique mal réglée pour commencer leur journée de travail en même temps que les poules ? Comment les esclaves et les servants se levaient-ils avant leurs maîtres, qu’ils avaient en charge de réveiller ? Comment les sonneurs de cloches s’éveillaient-ils à l’aurore pour passer le relais aux villageois ?

Réveil

Selon la légende, c’est Platon qui invente le tout premier réveil. 400 ans avant notre ère, le philosophe grec imagine une horloge hydraulique qui fait sonner des flûtes toutes les heures pour ne pas s’endormir lors de ses longues nuits de travail. L’embryon de réveil-matin décrit dans ses notes ne passe pourtant pas les portes de sa demeure. Personne d’autre que lui n’en profitera.

Pour le commun des mortels, c’est le coq qui, jusqu’à très récemment dans nos campagnes, était seul garant du réveil journalier. L’animal-réveil est fêté partout autour du monde comme le symbole du passage de l’ombre à la lumière. Il est présent dès l’antiquité grecque, qui y va de sa petite légende : Alectryon faisait le guet devant la chambre des amants Aphrodite et Arès, qu’il devait prévenir de l’arrivée du dieu du soleil, Hélios, un ami du mari trompé. Forcément, Alectryon s’assoupit, Hélios découvre les deux amants et crie à l’adultère. Fou de rage, Arès punit son guetteur en le changeant en coq, condamné à annoncer l’arriver du jour tous les matins. Le premier réveil-matin est né !

De tous temps, dans les campagnes, le lever s’est donc fait au chant du coq et des animaux qui vivent dans les maisons. Réveillés naturellement par la lumière du jour, les vaches et cochons bougent et crient dans leurs enclos, empêchant toute la maisonnée de faire la grasse matinée.

Qui pour guetter le guetteur ?
Dans les villes et les cités, c’est un guetteur qui se charge de réveiller la communauté. Il annonce les heures des prières au clairon, puis à la cloche à partir du Ve siècle. Jusqu’au Xesiècle environ, la vie sociale se cale en effet sur le temps religieux, l’heure ne régit en rien le travail. Mais petit à petit, le guetteur mélange temps laïc et sacré pour sonner les grands rendez-vous de la journée : réveil et prière du matin, ouverture des portes de la ville, jours de marché et extinction des feux le soir, pour éviter les incendies qui pouvaient ravager des villes entières. Tous les 4 kilomètres, des tours ou des petits clochers (détruits depuis) relaient le son des cloches. Dans un monde beaucoup plus silencieux qu’aujourd’hui, sans vrombissement de moteur, sonnerie de téléphones ni musique sur les oreilles, le son des cloches résonne assez fort pour réveiller tout le monde.

Mais comment le guetteur réussissait-il à se lever à l’aube pour réveiller ses congénères ? C’est le grand problème de Frère Jacques qui n’arrive pas à se lever pour sonner les Matines, la première prière du matin… Depuis l’Antiquité, les hommes se relaient pour veiller sur la cité lors de tours de garde, tout simplement. Et lorsque l’horlogerie mécanique se répand dans les villes à partir de la fin du XIIIe siècle, les guetteurs sont les premiers à être équipés d’horloges à sonnerie. Ils peuvent enfin s’octroyer de vraies nuits de sommeil.

Mais le réveil, objet de luxe, est encore loin d’être populaire. Seules les classes les plus hautes de la société peuvent y accéder. Au XVIIIe siècle, une technique moins onéreuse est inventée : la bougie graduée à clochette. Les graduations indiquent combien de temps met la bougie pour se consumer. On plante un clou à l’endroit où la bougie indique une, deux, trois heures, selon ses besoins. Quand la cire fond et atteint la graduation voulue, le clou tombe et tire sur une chaînette qui fait sonner une petite cloche. Ce réveil sera plus répandu mais encore loin d’être dans toutes les chambres à coucher, la bougie restant un produit assez onéreux.

Agathe Guilhem
Slate

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LE MARI AUX DEUX FEMMES

Posté par francesca7 le 19 octobre 2015

 

 
 
Mettant en scène Eliduc, vassal du roi de la Petite-Bretagne, un conte du XIIe siècle, récit paradoxal où ce qui dans d’autres circonstances s’appellerait crime est présenté comme le comble de la vertu, présente la belle et amusante légende du mari aux deux femmes, dont les traits essentiels se retrouveront plus tard et notamment en Allemagne avec un bas-relief du Moyen Age immortalisant cette étrange aventure…

Eliduc

Les voyageurs qui visitent la ville allemande d’Erfurt, en Thuringe, s’arrêtent, dans l’église de Notre-Dame, devant un bas-relief du Moyen Age, d’exécution assez grossière, qui est encastré dans le mur ; il était auparavant dans l’église Saint-Pierre, aujourd’hui démolie, et formait, horizontalement posé, le dessus d’une tombe. On y voit un chevalier de haute taille étendu entre deux femmes. Le sacristain ne manque pas d’expliquer que ce chevalier est un comte de Gleichen — le château de Gleichen est près de là, la famille n’existe plus — qui eut une étrange aventure. Gaston Paris, de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, nous rapporte ainsi cette légende :

 

« Parti pour Jérusalem, il fut fait prisonnier et employé, chez le Soudan, aux travaux du jardinage. La fille du Soudan le vit, fut frappée de sa bonne mine, puis, quand elle eut lié entretien avec lui, charmée de ses discours, touchée du récit de ses malheurs. L’amour la disposait à se faire chrétienne ; les exhortations du comte l’y décidèrent. Elle proposa au prisonnier de l’épouser devant l’Eglise. Grand fut l’embarras du comte, car il avait laissé en Thuringe une épouse aimée. Mais le désir de la liberté l’emporta sur toutes les autres considérations : il fit à la sultane la promesse qu’elle exigeait.

« Elle sut préparer et exécuter son hardi dessein, et bientôt les fugitifs arrivèrent à Rome. Le comte de Gleichen alla trouver le pape et lui exposa le cas. Le mariage promis n’ôtait-il pas sacré ? La princesse qui avait risqué ses jours sur la foi d’un chevalier chrétien et qui demandait le baptême en même temps que le mariage, pouvait-elle être déçue dans sa confiance ? Le pape fut touché de cette situation. C’était peut-être le même pape qu’un miracle avait si sévèrement réprimandé pour n’avoir pas admis à la pénitence le chevalier Tanhauser, qui, désespéré, était retourné chez dame Vénus et s’était damné pour toujours.

« Le pape montra cette fois plus d’indulgence. Il permit au comte de Gleichen de contracter un nouveau mariage sans rompre le premier, et d’avoir en même temps deux femmes légitimes. Nos vieux conteurs n’auraient pas manqué de se demander si c’était en récompense de ses prouesses ou en expiation de ses péchés. Le baptême et le mariage accomplis, le comte reprit le chemin dé la Thuringe, ne sachant trop comment il se tirerait de la seconde partie, et non la moins difficile, de sa tâche. La Sarrasine, habituée à la polygamie, ne voyait rien de choquant dans le fait d’avoir une partenaire ; mais que dirait l’Allemande ?

« Le comte laissa sa compagne un peu en arrière, et vint seul au château de Gleichen, où sa fidèle épouse l’attendait en priant pour lui. Quand les premiers transports de joie furent passés, il lui raconta toutes ses aventures, lui peignit l’horreur de sa captivité, lui apprit par quels prodiges de courage et d’adresse la fille du Soudan l’avait délivré, lui dit qu’elle l’avait suivi et s’était faite chrétienne, enfin lui avoua la promesse de mariage et l’exécution que cette promesse, du consentement du pape, avait reçue à Rome.

« La comtesse, après l’avoir écouté en pleurant, déclara que celle à qui elle devait de revoir son mari s’était acquis sur lui des droits égaux aux siens propres, et demanda à l’embrasser. Il courut la chercher, la comtesse alla au-devant d’elle et se jeta dans ses bras, et la vallée, située au pied du château, où les deux femmes se rencontrèrent, prit alors et a gardé jusqu’à présent le nom de Val de Joie. Ils vécurent longtemps heureux dans cette union à trois que rien ne troubla. Au siècle dernier, on montrait encore à Gleichen le grand lit où le comte reposait entre ses deux femmes, comme il repose en effigie sur la pierre sépulcrale d’Erfurt. »

Cette légende se présente à nous pour la première fois en 1639. Elle était si connue en Allemagne et si peu discutée que Luther l’accepta comme précédent pour autoriser le mariage du landgrave Philippe de Hesse. Les variantes et les incertitudes du récit démontrent, suivant Gaston Paris, que nous avons là un des exemples si nombreux de ce qu’on a nommé la mythologie iconographique ; le peuple éprouve toujours le besoin d’expliquer les œuvres d’art dont le sens est perdu. Le tombeau à trois personnages, parmi les sépultures de la famille de Gleichen, ne portant aucun nom, on imagina que c’était un comte qui avait eu deux femmes, avec l’autorisation du pape, dans des circonstances extraordinaires, et telles que les croisades pouvaient en fournir.

 

hiteSnakeEn 1836, le tombeau fut déplacé, on fouilla le caveau sous-jacent, et un médecin, après avoir examiné les crânes qui s’y trouvaient, déclara que l’un d’eux présentait les caractères anatomiques d’une femme de race orientale. Or, il n’est pas même certain que ce crâne soit celui d’une femme.

On retrouve les traits essentiels de celte légende dans un roman français du XVe siècle ; le héros est un seigneur de Trasignies en Hainaut. La même donnée se rencontre, traitée un peu diversement, dans un conte emprunté au XIIe siècle, par une poétesse française, Marie de France, aux traditions celtiques. Ce conte est le plus beau lai d’Eliduc. Gaston Paris analyse ce récit breton.

Eliduc, vassal du roi de la Petite-Bretagne est disgracié ; il quitte sa dame Guildeluec, bien qu’il l’aimât, et s’embarque pour la Grande-Bretagne. Là, il délivre la belle Guilliadon, qui lui déclare son amour et lui offre sa main. Il n’ose dire qu’il est marié. Ils s’aiment platoniquement. Eliduc est rappelé dans son pays ; il va partir. « Emmenez-moi, dit la belle, ou je me tuerai ! » Il l’emmène. Un orage éclate sur mer pendant le voyage ; elle tombe inanimée. Il ne peut se résoudre à l’enterrer ; une fois à terre, il la place sur un lit.

« Belle, dit-il, à Dieu ne plaise que je continue à vivre dans le siècle ! Douce chère, c’est moi qui ai causé votre mort. Le jour où je vous mettrai en terre, je prendrai l’habit de moine, et je n’aurai d’autre adoucissement à ma douleur que de venir chaque jour à votre tombe. » Puis il gagne son manoir, où sa femme l’accueille avec grande joie ; mais il ne lui montre qu’un visage triste et ne lui dit pas une parole d’amitié. Chaque jour, dès le matin, il s’enfonçait dans la forêt et venait à la chapelle où gisait son amie. Il la contemplait longuement, émerveillé de lui voir toujours les couleurs et l’apparence de la vie, pleurait, priait pour son âme et ne rentrait chez lui qu’à la nuit close.

« Un jour qu’Eliduc avait été obligé de se rendre à la cour du roi, sa femme prit elle-même le chemin de la forêt et arriva dans la chapelle. En apercevant le corps étendu sur le lit, elle comprit tout ; mais quand elle vit la merveilleuse beauté de Guilliadon, encore fraîche comme une rose nouvelle et joignant sur sa poitrine ses mains blanches et ses doigts effilés, la jalousie fit place aussitôt dans son âme à un tout autre sentiment : C’est pour cette femme, dit-elle à l’écuyer qui l’accompagnait, que mon seigneur mène un si grand deuil. Sur ma foi, je le comprends. En voyant une telle beauté en proie à la mort, mon cœur se serre de pitié, en même temps que l’amour le remplit de douleur. Et s’asseyant devant le lit, elle se mit à pleurer celle qui avait été sa rivale. »

Elle est rappelée à la vie. Elle se réveille.

« — Dieu ! que j’ai dormi ! La dame l’embrasse et lui demande qui elle est : Dame, je suis de Logres et fille d’un roi. J’ai aimé un chevalier appelé Eliduc, qui m’a emmenée avec lui et cruellement trompée. Il avait une femme et ne me le dit pas. En l’apprenant, j’ai perdu connaissance, et voilà qu’il m’a abandonnée sans secours dans une terre inconnue. Il m’a trahie, et je n’ai d’autre tort que de l’avoir aimé. Folle est celle qui se fie à un homme !

« — Belle, répond Guildeluec, vous vous trompez. Eliduc, à cause de vous, ne connaît plus de joie dans ce monde. Il vous croit morte, et chaque jour il vient ici vous contempler en pleurant. C’est moi qui suis son épouse. La douleur où je le voyais vivre me brisait le cœur ; j’ai voulu savoir où il allait, je l’ai suivi, je vous ai trouvée, je vous ai rappelée à la vie et j’en ai grande joie. Soyez heureuse : je vous rendrai à celui que vous aimez ; je vous le laisserai et je prendrai le voile.

« Elle fait chercher Eliduc ; en voyant les transports de joie des deux amants qui se retrouvent, elle lui demande de la laisser partir, se faire nonne et servir Dieu, afin qu’il puisse prendre celle qu’il aime ; car il ne convient pas à un homme de garder deux femmes, et la loi ne peut le permettre. Elle se fait construire une abbaye autour de l’ermitage, et s’y enferme avec trente nonnes. Eliduc épouse la belle Guilliadon, et ils vivent longtemps heureux.

« Enfin tous deux sont las du siècle. Eliduc bâtit à son tour un couvent où il se retire ; Guilliadon va rejoindre dans son monastère Guildeluec, qui la reçoit comme une sœur : elles priaient pour leur ami et leur ami priait pour elles. Ainsi tous trois finirent leurs jours. De leur aventure, les anciens Bretons courtois firent un lai, dont Marie a mis le thème en vers dans la douce langue de France. »

Gaston Paris conclut en exprimant l’opinion que la légende a pris naissance dans l’Europe orientale. Il y voit surtout un exemple de vertu féminine et de tendresse conjugale, un pendant à l’histoire célèbre de la patience de Grisélidis. Paris se demande s’il ne serait pas possible de moderniser ce vieux conte si touchant. Il ne le croit guère : Goethe a échoué avec son drame Stella, qui n’était pas autre chose que le Mari aux deux femmes.

« Notre bizarre légende semble donc bien morte, au moins pour la poésie dramatique. Elle contient cependant un élément vraiment poétique, je ne sais quoi de touchant et de rare ; dans le lai de Marie de France, elle nous apparaît belle et fraîche TOMBEAUencore, comme Guilliadon dans la chapelle, et qui sait si la fleur merveilleuse qui lui rendrait la vie est introuvable ? C’est le secret de ces enchanteurs qu’on appelle des poètes. »

Gaston Paris a voulu seulement constater le succès qu’obtint jadis ce récit paradoxal où ce qui dans d’autres circonstances s’appellerait crime, est présenté comme le comble de la vertu, et rapprocher l’une de l’autre les diverses formes qu’il a prises, en se modifiant suivant les temps et les lieux, en Allemagne, en Bretagne et en France.

(D’après « La Tradition », paru en 1888)

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Chèvre noire et divinités des Cimetières

Posté par francesca7 le 19 octobre 2015

 

 

La chèvre étant, de tous les animaux, celui que préfèrent les divinités de la terre féconde et des profondeurs infernales dans les plus anciennes conceptions de la mythologie grecque, et cette idée perdurant à l’époque gallo-romaine ainsi qu’en témoignent les nombreux sarcophages gallo-romains sur lesquels figure l’animal, faut-il y voir une explication à la légende relatant l’apparition d’une chèvre noire lorsqu’une ancienne croix fut mutilée dans un cimetière de la Drôme menacé par l’installation d’une gravière ?

divinité des cimetières

Le Zeus primitif, plus d’une fois symbolisé par des haches en pierre, fut le Dieu des cavernes et fut élevé dans un antre du massif crétois de l’Ida, au coeur de cette montagne qu’Hésiode appelait la Montagne aux Chèvres. Zeus passait pour avoir été nourri par la chèvre Amalthée, dans l’antre de Psychro, situé dans le mont Lassithi, au sud de la ville crétoise de Lyktos. Ce sanctuaire, où l’on a retrouvé de nombreux ossements de chèvres, était beaucoup plus ancien que celui de l’Ida et paraissait avoir été fréquenté surtout aux XIIe et XIe siècles avant notre ère.

Les idées romaines à ce sujet sont encore plus significatives, puisque la chèvre apparaît sur un très grand nombre de sarcophages. Pour ne citer que la Gaule seule, le recueil d’Espérandieu indique à Narbonne un tombeau sur lequel figurent des chèvres ; dans la région de Tarbes, un fragment de stèle avec des chèvres en train de brouter ; à Saint-Cricq, près d’Auch, un sarcophage où deux chèvres s’attaquent à coups de cornes. A Saint-Médard-d’Eyran, deux sarcophages représentent de nombreuses chèvres, isolées ou groupées, en même temps que les divinités chtoniennes (du mot grec signifiant la terre), allongées par terre et tenant à la main des cornes d’abondance. Si l’on ajoute ces innombrables bas-reliefs, où le Mercure gallo-romain est accompagné d’une chèvre, sans doute parce qu’il remplit ici le rôle d’une divinité psychopompe, l’on est obligé de reconnaître que la chèvre a pris, dans l’antiquité polythéiste, une grande importance dans les conceptions funéraires et infernales.

En outre, les dieux infernaux étant également les dispensateurs des richesses, il n’est dès lors pas étonnant : 1° que les cavernes, les puits funéraires et les tombeaux n’aient eu leurs chèvres, gardiennes ou symboles des trésors que renferment la terre et le monde infernal ; 2° que ces animaux, au service ou en rapport avec les dieux de la richesse, aient été représentés, dans l’imagination des peuples, comme étant en or ou en tout autre métal précieux.

En 1917, Anfos Martin, inspecteur de l’enseignement primaire et directeur de la revue Le Bassin du Rhône, rapporte une légende recueillie à l’occasion d’un de ses passages annuels aux abords du cimetière Saint-Paulet, situé à droite du chemin allant de Souspierre à Sallettes, dans la Drôme, et plus précisément entre la route montant à Eyzahut et le ruisseau le Vermenon – sur le terrain enregistré sous le n°117 du plan cadastral de Souspierre, section de Saint-Paulet, quartier de la Blanche. Il est si ancien que le plan cadastral et les matrices qui l’accompagnent n’en font pas mention, le terrain qu’il occupe n’étant au demeurant pas propriété communale.

L’inspecteur explique que ce cimetière est en passe d’être ruiné depuis qu’on vient y extraire du gravier pour les chemins. La coupe de terrain de la gravière montre, entre la couche de terre arable et le gravier que l’on extrait, une rangée de tombes ouvertes par où sortent des crânes, des tibias et divers ossements. Ces tombes sont constituées sur les côtés par de larges pierres plates posées de champ, les unes à la suite des autres, et, à la partie supérieure, de pierres semblables disposées de la même façon, mais posées à plat.

imagesDans la terre provenant de la couche arable, on trouve, avec les débris d’ossements, de petits vases en poterie bleutée. Le piédestal assez original d’une ancienne croix dont le bras horizontal manque, occupe l’angle du chemin de Salettes et de la nouvelle route d Eyzahut. Depuis neuf ans, je passe chaque année en cet endroit, et je m’y arrête dans l’intention de voir s’il n’y a rien à glaner pour l’histoire du pays, ajoute notre Anfos Martin. Je n’y ai encore recueilli jusqu’ici qu’une légende. Cette légende est d’autant plus intéressante que les fermiers des environs la tiennent pour un fait véritable.

En voyant la vieille croix mutilée, je demandai, il y a quatre ans, au propriétaire actuel du terrain, M. Chavagnac, qui habite dans une ferme à côté, s’il connaissait l’auteur de cette mutilation et de la mutilation d’ailleurs de toutes les croix des environs. Il me répondit qu’il ne le connaissait pas. Je le questionnai alors, et c’est là que je voulais en venir, sur l’ancienneté de la croix et sur le cimetière. Nous causâmes longuement. Je lui fis remarquer combien il était attristant, pour un homme qui avait un peu de cœur, de voir profaner un cimetière, de voir des squelettes humains foulés aux pieds et broyés par les roues des tombereaux ; je gagnai sa confiance et il me raconta ce qui suit.

« Mon père, lorsqu’il acheta, peu après la guerre de 1870, la propriété que je possède, trouva la vieille croix complètement démolie. Il la releva avec le concours des fermiers voisins et cela, à la suite de l’apparition mystérieuse, la nuit, sur le cimetière, d’une chèvre noire, qui sautait, bondissait, lançait des coups de cornes terribles dans l’air, puis disparaissait subitement, lorsqu’on voulait s’en approcher. » Cette Chèvre qui lui était apparue plusieurs fois ainsi qu’à d’autres personnes, ne se montra plus dans le cimetière dès que la croix en eut été relevée.

Mais… « Ah ! Monsieur quelle affaire ! Depuis que cette croix a été mutilée, la chèvre est revenue. Je l’ai vue, il y a peu de temps encore, une nuit de clair de lune, en rentrant un peu tard de la foire de La Bégude, où j’étais allé vendre des bestiaux. Elle était au-dessus des tombes et regardait dans la gravière. Tout à coup elle se retourna, tournoya dans les touffes de buis, se cabra et fonça tête basse dans la nuit. Je hâtai le pas pour être, au plus tôt, en sécurité, au milieu de ma famille. »

Ce récit d’un paysan que je jugeai superstitieux, poltron et sujet à des hallucinations après avoir bu, peut-être, plus que de coutume les jours de foire, aurait certainement disparu à mon esprit, si la lecture de l’article de notre collègue M. Guénin, de Brest, sur « La Chèvre en Préhistoire » ne me l’avait rappelé, poursuit Anfos Martin. Pensant que la chèvre du cimetière de Saint-Paulet pouvait bien être celle qui accompagne, sur les bas-reliefs, le Mercure gallo-romain, ou bien une de celles qui sont représentées sur les sarcophages de la Narbonnaise, et certainement une des chèvres légendaires qui peuplent les cimetières gallo-romains, j’ai profité, aujourd’hui, de mon passage annuel à Salettes pour faire une enquête sur ses apparitions.

 

Le secrétaire de mairie, M. Brès, qui s’est mis aimablement à ma disposition pour l’examen du cadastre, n’en avait jamais entendu parler ; mais il s’est rappelé, qu’il y a environ quatre ans, époque qui correspond a mon entretien avec M. Chavagnac, les gens de Souspierre et des environs furent bien surpris de voir, un beau jour, appendu à la vieille croix, un magnifique pain au-dessous duquel avait été placés quelques sous, cinq, dit-il, en menue monnaie. Ce pain et ces sous restèrent plus de trois semaines sur la croix. On ne sut jamais qui les avait mis. M. Brès pense maintenant qu’il y a un rapport entre ce fait et celui de l’apparition de la chèvre à cette époque. A son avis le pain et les sous étaient une offrande pour apaiser la chèvre irritée par la profanation du cimetière, et dont l’apparition était rendue possible par la mutilation de la croix.

Cette offrande, par sa nature, semble d’ailleurs bien être elle-même la survivance d’une coutume gallo-romaine. Le propriétaire de la ferme qui est un peu avant d’arriver au vieux cimetière, M. Armand, un homme de 73 ans, qui a tout son bon sens m’a déclaré qu’il n’avait jamais aperçu la chèvre, mais que son voisin, M. Thomas qui demeurait dans une ferme au dessus de la sienne et dont les trois enfants vivent encore, avait vu dans le cimetière, par une belle nuit étoilée, trois ou quatre chèvres qui se poursuivaient et se battaient, qu’il avait voulu s’en approcher, mais qu’elles avaient disparu tout aussitôt.

M. Armand était parmi ceux qui, vers 1873, relevèrent la vieille croix du cimetière ; il ne se permet pas de douter du dire de ses voisins, Thomas et Chavagnac. Questionné sur le pain et les sous qui se trouvaient sur la croix il y a environ quatre ans, M. Armand, assez embarrassé, m’a dit à peu près textuellement : « Ah ! Monsieur, vous savez, c’est là un vieil usage. Des gens qui avaient ou qui redoutaient un malheur dans leur maison, ont placé là ce pain et ces quelques sous pour que quelqu’un, en les emportant, emportât aussi avec lui le malheur ». Cette explication de M. Armand n’est pas en contradiction avec celle de M. Brès ; elle paraît au contraire la confirmer. Quoi qu’il en soit, j’ai été bien intéressé par mon enquête dont les résultats montrent, une fois de plus, combien, pour tout ce qui touche surtout au culte des morts, le passé, malgré les apparences, est encore vivant parmi nous.

Marcel Baudouin, membre de la Société préhistorique française, explique à la suite de ce témoignage d’Anfos Martin que selon lui, l’origine de toutes ces affaires de chèvre est relative au signe du Zodiaque, bien connu, qui est le Capricorne. Celui-ci était au solstice d’hiver, quand, 1500 ans avant J.-C, le Bélier était à l’équinoxe de printemps et fut lui-même à l’équinoxe d’automne au Néolithique supérieur (8000 ans av. J.-C.). Or qui dit équinoxe d’automne, ajoute Baudouin, dit – Flammarion l’a reconnu il y a longtemps – Fête de la Toussaint, Fête des Sépultures, Fête des Morts ! D’où l’histoire des chèvres dans les cimetières… Et de conclure : on a une preuve matérielle : « Les Représentations de Mercure [le Dieu-Soleil de l’équinoxe], qui, pour le printemps, est accompagné du Bélier et du Coq, et qui, pour l’automne, est accompagné de la Chèvre, comme vient de le redire M. Anfos Martin.

(D’après « Bulletin de la Société préhistorique française »,
n° de mars 1916 et février 1917)

 

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Plus grands mythes et légendes de France

Posté par francesca7 le 11 octobre 2015

 

legendes françaisesNombreuses sont les légendes, les contes et les mythes qui ont traversé l’Histoire de France et façonné le pays tel que nous le connaissons aujourd’hui. Occultes, effrayantes ou étonnantes, ces histoires sont autant d’énigmes mystiques et obscures à décrypter. Après vous avoir fait découvrir les mystères de Paris, Gentside vous propose sa sélection des mythes et légendes de France. 

 - Les 3000 menhirs de Carnac :

Si vous vous promenez dans la région de Carnac, en Bretagne, vous tomberez forcément sur les alignements mégalithiques, ces rangées de menhirs au nombre de 3000 qui ornent le paysage local. Erigés il y a plus de 6 millénaires, on ne sait toujours pas exactement par qui ni comment ces rochers ont été placés ici. On prétend que leur emplacement est lié à des rites funéraires sacrés ou bien destiné à l’observation des étoiles mais le mystère reste entier.

 - L’énigme des cavernes de Dénezé-sous-Doué :

 Situées dans le Maine-et-Loire, les cavernes sculptées de Dénezé-sous-Doué demeurent un grand secret. Composées de 400 statues taillées dans la pierre veillant autour d’un puits, on ne sait toujours pas qui est à l’origine de cette chambre souterraine. De simples tailleurs de pierre, des artistes contestataires, des guérisseurs invoquant de puissantes forces telluriques ? Les hypothèses sont nombreuses et les cavernes restent toujours une source d’interrogations.

 - Le mythe du château de Montségur :

Érigé en 1206 sur le point culminant de la montagne « Pog » par les cathares, le château de Montségur est un lieu entouré de légendes. Il a été en effet pendant longtemps considéré comme étant le château du Graal, une des pièces du trésor de l’église cathare enfoui dans la forteresse. On raconte également que chaque année, lors du solstice d’été, les rayons du soleil traversent le château et les quatre archères du donjon se voient alors alignées avec une précision millimétrique. Ce phénomène a laissé penser à l’existence d’un culte solaire voué par les cathares au sein du château.

- La bête du Gévaudan :

Tout le monde ou presque connaît la célèbre histoire de la bête du Gévaudan, ce monstre sanguinaire qui avait fait une centaine de victimes dans la région de la Lozère au XVIIIe siècle. Le mythe naît de plusieurs meurtres commis dans la province du Dauphiné. Dès lors, la panique saisit les habitants, l’imaginaire dépasse les faits et la légende voit le jour. Loup, monstre sauvage ou tueur en série, nombreuses sont les hypothèses avancées qui participeront à construire le mythe de la bête.

- L’énigmatique château du Plessis-Bourré :

 Si le château est célèbre, c’est avant tout pour les somptueuses fresques qui ornent le plafond de la salle des gardes. Véritables énigmes réalisées par un artiste inconnu, certains y voient un ciel alchimique qui abriterait en codes cryptés le secret de la pierre philosophale et de l’élixir de longue vie. 

 - Le comte immortel de Saint-Germain :

Très apprécié du roi Louis XV, le comte de Saint-Germain est un personnage énigmatique de l’histoire de France. Baroudeur polyglotte et très fortuné, on ne sait toujours pas comment il a pu amasser tant de richesses. Il aurait été une sorte de chimiste, fabriquant des cosmétiques et des pierres précieuses, mais personne n’a jamais su quelle était sa véritable activité. L’un des mystères qui entourent également son existence est son âge, qu’il dit lui même ne pas connaître. Des témoignages de l’époque racontent l’avoir rencontré à 50 ans d’intervalle le physique inchangé. A propos d’une histoire qu’il raconte, un domestique lui aurait répondu un jour : « Je n’en ai pas connaissance, Monsieur le Comte oublie qu’il n’y a que 500 ans que j’ai l’honneur de vous servir ».

- La légende de Carrouges :

Le château de Carrouges est une belle et grande demeure, dans l’Orne. La légende veut que le seigneur du château, Ralph, ait été surpris par sa femme dans les bras d’une autre, une fée d’une beauté sans pareil et aux pouvoirs envoûtants. Furieuse, la comtesse poignarda la jeune femme. La fée entreprit alors de se venger et de maudire la famille de Carrouges. Le lendemain du meurtre, Ralph fut découvert assassiné et une tâche rouge apparut sur le front de la comtesse. Par la suite, elle accoucha d’un fils marqué de la même tâche au front, et l’histoire se répéta pendant 7 générations.

- L’abbaye hantée de Mortemer :

 Depuis plusieurs siècles, on raconte qu’une femme hante les ruines de l’abbaye. Il s’agirait de Mathilde l’Emperesse, plus connue sous le nom de « Dame Blanche ». Fille d’Henri Ier d’Angleterre, elle aurait passé une partie de son enfance à l’abbaye mais, traumatisée de vivre à l’étranger, serait revenue hanter les lieux après sa mort. Plusieurs clichés de la Dame Blanche auraient été pris dans les années 90 et certains personnes affirment avoir senti une présence autour de l’abbaye.

images- Le mystère de Rennes-le-Château :

Le secret qui entoure Rennes-le-Château est certainement l’un des plus grands mystères historiques de France. En 1885, l’abbé Saunière investit le village et entreprend des grands travaux de rénovation dans son église. Il y aurait découvert un trésor et de mystérieux parchemins, qui expliqueraient son brutal changement de train de vie. L’abbé se met en effet à dépenser sans compter dans l’achat de terrains et de constructions dans son église. L’origine et l’existence du trésor sont à ce jour toujours inconnues. Il pourrait provenir du trésor des Templiers, ou encore du pillage d’anciennes tombes du cimetière. Ce curieux site attire en tout cas encore de nombreux visiteurs convaincus que le trésor y est toujours enfoui.

 - L’effroyable Barbe Bleue :

Gilles de Rais, aussi connu sous le nom de Barbe Bleue (en référence au conte de Charles Perrault) était un seigneur de Bretagne qui résidait au château de Tiffauges. Personnage énigmatique doté d’une fortune colossale qui s’adonnait selon la légende à l’alchimie et à des invocations diaboliques, il est condamné en 1440 pour avoir violé et assassiné plus de 140 enfants. C’est l’amalgame qu’on fit par la suite avec le monstre du conte de Perrault qui participera à construire le mythe de Barbe Bleue. 

En savoir plus : http://www.gentside.com/france/

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