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    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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Les Arts divinatoires Tsiganes, une voie ésotérique méconnue

Posté par francesca7 le 6 février 2016

 

Tel qu’exposé précédemment, dès leur immigration en Europe occidentale les Tsiganes (Tziganes) constituaient une communauté fort riche à tous points de vue. Ce peuple avait ses propres rois et reines, ses propres compétences — notamment au niveau de leur savoir-faire quant à divers métiers —, ses propres traditions initiatiques. Ces gens étaient des experts dans plusieurs formes de divertissement, dans le dressage et dans les soins vétérinaires des animaux, de même que dans l’art de la divination.

Voyante

En provenance de l’Orient, leurs méthodes de divination semblaient inhabituelles aux peuples de l’Occident. Ces pratiques divinatoires comprenaient entre autres, la “lecture” de divers éléments tels que les boules de crystal (cristallomancie), les feuilles de thé (thédomancie ou tasséomancie), les nuages (néphalomancie), la formation de sable dans les lits des cours d’eau, les reflets de la pleine lune sur l’eau (sélénomancie), etc. Ils lisent aussi dans les paumes de la main (chiromancie) et utilisent d’autres techniques physionomiques. Malheu­reu­sement, les Tsiganes étant un peuple de tradition orale en marge de la littérature européenne, plusieurs des différents arts divinatoires qu’ils ont développé furent faussement attribués aux alchimistes, aux Rose-Croix et autres occultistes de Prague ou de Bohême.

En ce temps d’ailleurs, la Bohême était considérée Terre Mère de plusieurs traditions ésotériques européennes. Rien d’étonnant en soi. Les tsiganes étaient un peuple nomade et chaque année, leurs itinéraires de voyage les amenaient en Europe via la Bohême; de ce fait, ils furent largement connus comme “Bohémiens”.

En fait, les Tsiganes se déplaçaient dans toute l’Europe et dans les régions slaves: allant vers le Sud pour l’hiver, et vers le Nord pour l’été; et organisant en cours de route des carnavals et des spectacles d’animaux savants, ainsi que des prédictions faites par divers types de “diseurs de bonne aventure”, “donneuses de bonne aventure” ou “tireuses de cartes”, et consenties pour une rétribution.

Il est donc avéré que l’art de dire la bonne aventure par les cartes à jouer ou cartomancie, fut surtout popularisé par les femmes Tsiganes — des cartomanciennes qu’on appelait Bohémiennes — dans l’Europe médiévale, suivant la dissémination des cartes à jouer, à compter du XIVième siècle surtout. Et probablement d’ailleurs, en utilisant ces cartes qu’elles avaient amenées avec elles en partance de leur terre natale, l’Inde; cartes qu’elles avaient vraisemblablement adaptées aux réalités sociales de leur nouvelle terre d’adoption. Et bien qu’elles utilisent généralement un jeu de 36 ou de 32 cartes, nous savons qu’elles ont également utilisé les Tarots. En conséquence les autorités en la matière et les véritables enseignantes de la cartomancie étaient et sont toujours… les Tsiganes.

* Cartomancie Bohémienne — Selon Paul Boiteau d’Ambly (Les cartes à jouer et la cartomancie, Paris 1854), « Les cartes sont venues de l’Orient et ont été introduites en Europe par les Bohémiens (venant de l’Inde). ». En page 320, il ajoute: « Pour ce qui est de la cartomancie inférieure pratiquée dans les foires, on peut, on doit même affirmer qu’elle date juste du jour où les cartes ont été introduites en Europe. C’était, comme on l’a vu, vers la fin du moyen âge, entre l’année 1275 et l’année 1325. Les Bohémiens en firent leur gagne-pain (…) ».

* Bohémienne cartomancienne, diseuse de bonne aventure — Selon une mention du site tsigane “Fils du Vent sans Pays”, la cartomancienne est l’un des métiers des Bohémiens. Bobareasa : femme tsigane, diseuse de bonne aventure (par des grains de maïs, des haricots, des cartes, ou au moyen d’un coquillage). In Les Tsiganes, C. J. Popp Serboïanu, Payot, 1930.

* Divination Bohémienne — L’imagerie populaire associe la “diseuse de bonne aventure bohémienne” à la lecture dans les lignes de la main (chiromancie); aux prédictions faites grâce à la boule de crystal (cristallomancie); ou à une lecture divinatoire des symboles et des dessins formés par les feuilles de thé dans la tasse après qu’on en ait bu le thé (thédomancie). Ce qui est avéré. Toutefois, lorsque les cartes furent mieux connues en Europe, les tsiganes bohémiennes utilisaient aussi la cartomancie — cartes à jouer et tarots — pour prédire l’avenir. Les prédictions réalisées portaient souvent sur des questions relatives aux perspectives d’avenir romantique (ex: rencontre amoureuse, mariage, divorce, etc), financier (possibilités d’emploi, prospérité financière, affaires et entreprises, héritages, etc), la santé et la maladie, la procréation, etc. Plusieurs diseuses de bonne aventure donnaient aussi des “lectures de caractère” grâce à la numérologie, la chiromancie, la graphologie, la morpho-physionomie et l’astrologie: parfois pour aider le client à mieux se connaître, mais parfois aussi pour évaluer la compatibilité matrimoniale entre deux personnes.

* Cosmographia Universalis (Cosmographie Munster), Bâle (1550), par Sebastian Münster — Cité par le site “Fils du Vent sans Pays” ‹ Rapporté par Auguste Stoeber dans Contes populaires et légendes d’Alsace, Presses de la Renaissance, 1979) ›, un certain passage de Sebastian Münster nous informe que les tziganes disaient la bonne aventure bien avant le XVIIIième siècle. La citation va comme suit: « Quand on comptait, depuis la naissance du Christ, mille quatre cent et dix-sept, on a pour la première fois vu les Tziganes (…). Leurs vieilles femmes se mêlent de dire l’avenir (…) ».

tarot-tziganeEn parallèle mais beaucoup plus tard, au cours du XVIIIième siècle, alors que l’Inquisition était sur le déclin, un vent de renouveau flotte sur l’Europe occidentale en ce début de Renaissance; faisant éclore une certaine “mode spiritualiste”. Diverses publications et textes dits magiques, alchimiques ou ésotériques sont achetés par la noblesse, tels les recueils de traités mystico-philoso­phiques “Corpus Hermeticum” attribués dans l’Antiquité au mythique Hermès Trismégiste: qui met à l’avant-plan l’ancien savoir mytique de l’Égypte ancienne. ‹ La traduction française des 17 Livres du Corpus Hermeticum est disponible ICI sur le site de de Claude Le Moal, grâce à la collaboration des Éditions du Septénaire et des Éditions Rozekruis Pers. ›; et la popularisation d’artefacts égyptiens hiératiques tels la Mensa Isiaca (la table d’Isis) publiée par Athanasius Kircher, égyptologue.

Dès lors, suivant cette mode, à-peu-près toutes les connaissances divinatoires et ésotériques furent attribuées à l’Égypte ancienne: et tous, depuis la franc-maçonnerie jusqu’aux mesmériens, revendiquaient leurs racines dans les antiquités de la vieille Égypte. Et c’est dans ce courant que les écrits de Court de Gébelin (voir son essai portant sur le Tarot de Marseille, Le Monde primitif, publié en 1781) et que la cartomancie d’Etteilla ont pû fleurir: puisque selon ces deux “tarologues” particulièrement, la divination avec des cartes de Tarot était supposée être d’origine “égyptienne”. Et c’est aussi dans ce courant que le savoir traditionnel tsigane devint très en demande par les nobles et la classe moyenne; alors que les Tsiganes étaient heureux d’obliger les européens crédules, avec des histoires de leurs origines en Egypte… ce qui en fait n’était pas tout-à-fait faux: puisqu’ils appelaient leur terre patrie “La Petite Égypte”, soit une région située dans le Péloponèse des îles grecques occidentales. D’où leur appellation de “gypsies”, ou gitans; terme découlant du mot Égypte.

Les Tsiganes au XXIe Siècle

Couleurs criardes des roulottes, caravanes et verdines gitanes

Quelle grande fascination elles exercent ces maisons nomades, ces demeures errantes habitées par les Gitans, ces verdines, ces caravanes traditionnelles, ces roulottes d’habitation, ces roulottes tziganes-gitanes qu’on voit parfois encore sillonner les routes du pays au pas lent des chevaux…

La tradition veut que les tsiganes qu’on voit traverser les villages de temps à autre, arborent des couleurs de roulotte ou de caravane un peu criardes, quoi que très attirantes à l’oeil. Certains pensaient alors: “Quel mauvais goût”, ou “Quel gens bizarres” ou encore, “Ils ont dû avoir des prix sur de la peinture que personne ne voulait”.

Ces couleurs criardes furent en fait imposées par les “gadje” — les gens qui sont sédentaires et non-gitans — pour que les les gens puissent voir arriver de loin ces “voleurs de poules“ Tsiganes et ainsi protéger ce qui pouvait l’être.

Source: Jan Yoors, Tsiganes, Phébus, 1990.

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LA DISEUSE DE BONNE AVENTURE

Posté par francesca7 le 4 février 2016

 

La_Diseuse_de_bonne_aventure,(Louvre_INV_55)_02Le parcours et la présence des Tsiganes en Occident s’associe souvent aux mots divination, cartomancie et diseurs de Bonne Aventure. Toutefois ce peuple, originaire de l’Inde du Nord, est le fruit de fort anciennes civilisations. En particulier leurs talents et expertises, puis leurs us et coutumes, ont paru fort étranges aux Occidentaux…

Originaires du Nord de l’Inde, roulant leur bosse depuis plus de deux mille ans au gré des pays et contrées, ceux qu’on nomme aujourd’hui les Rroma ont fort bourlingué… en partageant généreusement leur culture.
On cite leur présence en Occident dans divers documents, avant même l’an 1,000 de notre ère…

Ces gens qu’on appelle Rroma, descendants des castes de guerriers de l’Inde, sont venus de la moyenne vallée du Gange en Inde du Nord via l’Empire byzantin vers la Perse (Iran actuel), la Grèce puis l’Europe. Arrivés en Grèce au IXième siècle, ils sont de la caste des Kshattriyas — un terme qui désigne un membre de la caste des Rois et Guerriers, l’une des quatre glorieuses castes hindoues: Kshattriyas, Brahmane, Vaisya et Sudra —. Les textes sacrés de l’Inde les ont glorifiés, en disant notamment: « Les personnes gouvernées par un aryen (Kshatriya) sont guidées par la grâce divine ». Un clin d’oeil à leur riche personnalité, et à leur grande valeur.

Au fil du temps et des nouveaux arrivages de migrants, on nomme aussi ces gens, Gitans (français), Gitanos (espagnol), Gypsys (anglais) ou Zott (arabe); en référence à une déformation du mot “Égyptiens”. Ce qui se tient, non pas en faisant référence à l’Égypte; mais plutôt, au terme de la « Petite-Égypte » qui au Moyen Âge, réfère à une région du sud de la péninsule du Péloponnèse en Grèce — une région qui depuis le Xe siècle, est appelée Morée (ou Morea en anglais) jusqu’en 1248 où après la Quatrième croisade par les Francs, l’on y fonde la principauté d’Achaïe ou de Morée —; une région nommée “Tzaconie” (sans doute pour “Atsinganoi” ou “Atsingani”, terme grec désignant le peuple Tsigane), que les gens appellent “Petite Egypte”. Il s’agit d’un fief gitan indépendant appelé le “fief de Abitabulo” ou, le “Feudum Acinganorum” (sur l’île de Paxos, annexée à Corfou), constitué d’une communauté stable et prospère. à noter qu’au cours de la seconde moitié du XIIIième siècle, Corfou a été incorporée dans la souveraineté d’Anjou, annexant ainsi l’île de Paxos.

Celle que l’on appelle Zingara ou Gitanelle à la fin du XIXe a en effet un goût marqué pour la parure, les bijoux et les vêtements bariolés, volontiers rayés – les rayures évoquant l’impureté et l’immoralité dans la culture occidentale. Dans les représentations, on la reconnaît à son attitude fière et dédaigneuse, son regard de braise, ses longs cheveux bruns, son teint bistre, sa tenue débraillée et ses attributs – tambourin, jeu de cartes, anneaux d’or et bracelets. Oisive voire lascive, cette bohémienne imaginaire fume parfois du tabac, joue de la musique et danse sans retenue. Vouée à l’expressivité et au cumul des sens, cette figure à la fois plastique et esthétique a partie liée avec l’art.

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Échos de l’attitude ambivalente de la société vis-à-vis de la femme gitane, les représentations montrent souvent une femme idéalisée – libre et séductrice, à la fois désirée et redoutée car transgressive – à l’opposé de la bohémienne réelle, ignorée et le plus souvent détestée et rejetée. Les images stéréotypées de la bohémienne reflètent ainsi des sentiments contradictoires – peur, mépris et méfiance autant que trouble, attirance et fascination – et donnent à voir les craintes et les préjugés de la société qui les a produites. Deux archétypes dominent amplement : la femme fatale et la diseuse de bonne aventure.

la bohémienne se distingue aussi par ses dons de divination. Diseuse de bonne aventure, elle lit les lignes de la main et tire les cartes. Bien qu’héritées de l’Antiquité et amplement répandues, les pratiques divinatoires sont alors réprouvées par l’église et par les pouvoirs publics. Dès le XVe, les images montrent que les bohémiennes sont à la fois admirées et craintes pour leurs pouvoirs magiques présumés. De plus, elles sont associées aux péchés de vol, de luxure et de divination ; entourées d’un halo de mystère et de superstition du fait de leurs liens supposés avec un monde occulte.

La première vague migratoire de ceux qu’on appelle Tsiganes — ou Rrom — remonte à presque 2,000 ans: puisque les Indiens ont commencé à migrer du Nord-Ouest de l’Inde — Pakistan du Sud-Est actuel — vers la Perse (Iran actuel) entre 224 et 642 de notre ère. Puis provenant tant du Centre que du Nord, de castes diverses, les Rrom ont aussi quitté l’Inde par vagues successives, souvent par petits groupes, entre les IIIe et Ve siècles; puis entre les VIIIe et IXe siècles. Puis un exode massif hors de l’Inde est survenu entre l’an 850 et l’an 1000 de notre ère. Des guerres entre royaumes? Des invasions d’autres civilisations? Assurément.

On cite d’ailleurs la présence des Tsiganes hors de l’Inde, à Bagdad (soit en Perse, ou Irak actuel) en l’an 442, alors que le Shah de Perse Bahram Gur persuade le Roi Indien Shangul de lui envoyer 10,000 musiciens Luri (autre nom désignant les Tsiganes), qu’il souhaite distribuer dans les différentes parties du royaume de Perse, pour distraire les pauvres et les indigents de son royaume; un fait rapporté par le poète Perse Firdawsi ainsi que par l’historien arabe Hamza of Hispahan (vers 950) qui relate le fait, en spécifiant 12,000 musiciens et amuseurs, hommes et femmes, qui jouent du luth. Plus de 500 ans après leur arrivée, Hispazam note: « Leurs descendants, même moins nombreux, sont toujours ici; ce sont les Zott (Zutti au pluriel). »

Entre les années 800 à 950 de notre ère, des groupes connus sous le nom de “Domba” — les Rroma, ou Tsiganes — commencent leur migration en partance de l’Inde du Nord, vers la Perse et l’Arménie.

On note aussi leur présence en l’an 800 près de la Thrace (péninsule balkanique partagée entre la Bulgarie, la Grèce et la Turquie). Il est dit que durant la famine qui a eu lieu du IXe siècle, Sainte Athanasie de Constantinople donna à manger à des “étrangers appelés Atsingani” (Tsiganes).

On fait aussi mention des Atsingani — des Tsiganes — en l’an 803 alors qu’un groupe d’Atsinganis a aidé Nicéphore Ier le Logothète, Empereur byzantin de 802 à 811, à réprimer une émeute en utilisant leur magie. En fait, l’Empereur mène une politique agressive contre le clergé et conséquemment en 803, il provoque la rupture entre les Empires romain d’Orient et d’Occident.

Longtemps après que les musiciens Luri furent amenés de force en Perse pour divertir les gens de la campagne, vers l’an 820, les Zotts arrivent sur les rives de la rivière Tigre, s’y installent et définissent leur État. En l’an 834 on les rencontre d’ailleurs à Khanaqin (Kurdistan du Sud, ancien territoire de la Perse ou Iran actuel). Ils profitent de la vie jusqu’à ce que les Byzantins — Constantinople et son Empire, sous le règne de Théodora impératrice de Byzance, région prospère grâce au commerce Europe-Asie; une civilisation gréco-romaine et chrétienne orthodoxe — attaquent la Syrie en 855. Cette année-là, un chroniqueur arabe nommé Tabari relate le fait qu’un très grand nombre de Zotts (nom Perse des Gitans) sont faits prisonniers (hommes, femmes et enfants), lors de l’attaque Bysantine de la Syrie. Après cette guerre, les Byzantins utilisent les Zotts comme esclaves pour consolider et élargir l’Empire. De belles prises, car les Zotts étaient connus pour leur excellent savoir-faire avec le bois, le métal et la construction; et qu’en plus de leurs habiletés dans le travail manuel, leur don pour prédire l’avenir et leurs compétences pour le divertissement, ont aussi une grande valeur.

En Europe, leur présence est attestée dès le début du XIVe siècle. Mais en Europe du Sud dès le début des années 1300, perçus comme musulmans, des groupes de tsiganes commencent à être réduits en esclavage (Valachie, Moldavie). Ainsi, suite à l’épidémie de peste noire (1346-1351) qui a dévasté l’Europe, il est documenté que des Tsiganes sont employés comme serfs ou esclaves comme paysans, pour remplacer les cultivateurs décédés. Le système féodal étant en force, ces paysans appartenaient — comme du bétail — à ceux qui possédaient les terres: soit des nobles, des officiers de l’armée ou des institutions religieuses. Et en vendant ou en transférant les droits d’une terre, les serfs et les esclaves étaient inclus dans la transaction. C’est ainsi qu’entre l’an 1364-1367, Vladislav Voivode (Prince) de Valachie, transféra un droit de propriété féodal, qui incluait 40 familles de Tsiganes, au Monastère de Saint-Anthony, près de Vodita en Roumanie.

Une mention des Tsiganes vient aussi du moine franciscain dénommé Simon Simeonis qui les a rencontrés à Candie sur l’île de Crète en 1322; il parle de gens ressemblant aux “Atsingani” — nom donné aux Tsiganes par les Grecs —, en ces termes: « Nous y avons vu un peuple hors de la ville qui se déclare être de la race de Cham, et qui l’adorent selon le rite grec. Ils errent comme un peuple maudit de place en place, sans s’arrêter du tout ou rarement, ne restant à un endroit pas plus que 30 jours ».

La Tzaconie — terme utilisé surtout lors de l’occupation française de la Morée et du Péloponnèse, en Grèce, de 1204 à 1430 — a (semble-t-il) aussi été appelée Zaconie, Zacanie ou Sacanie: des termes médiévaux pour désigner la Laconie. Cette région est située sur la côte, à l’extrême sud-est de la péninsule du Péloponnèse, en Grèce. Elle fut une des trois provinces de la Morée, avec le Brazzo di Maina (Arcadie) et le Belvédere (Achaïe et élide). Son chef-lieu était Mistra. Il semble que son nom soit une déformation médiévale de Laconie. Source principale: Wikipedia.

À l’aube du XVIIe siècle, Caravage lance à Rome une mode autour de la chiromancie qui perdurera partout en Europe jusqu’au XIXe siècle – allant de portraits à des scènes de groupes, truculentes et pittoresques, des Caravagesques aux bohèmes galantes de Watteau et de Boucher en passant par Georges de La Tour

Diseuseleur mode de vie nomade — force oblige: en France, ils furent contraints par le Pape à circuler pendant sept ans sans arrêt, sans être autorisés à s’installer quelque part —; leur style de vie, très différent de celui de la population sédentaire; ainsi que leurs us et coutumes (ménestrels, saltimbanques, musiciens, chanteurs, magiciens, diseurs mais surtout diseuses de bonne aventure — dire la baji, comme s’exprimerait Carmen la Bohémienne, dans l’oeuvre de Mérimée — ou devins ambulants, charmeurs de serpent, etc); et probablement surtout, cet esprit de liberté et de refus des entraves, qui s’exprimait aussi au niveau de la profession: puisque les tsiganes étaient travailleurs indépendants — et libres — plutôt que salariés. Secundo, leurs errances obligées sur les routes de l’Europe, pendant la guerre de cent ans, attirait parmi eux des bandes d’ex-soldats et de mendiants: ce qui a contribué à la dégradation de leur image. Tertio, la croyance fort répandue en Europe, que leur peau mate était un signe d’infériorité et de méchanceté… car le diable en personne, était dépeint comme “noir”. Puis quarto, il y avait un problème d’identité: puisque les tsiganes pouvaient être identifiés comme étant des Turcs, puisqu’ils sont entrés en Europe notamment par la voie des pays Islamiques et on les a considérés ennemis de l’Église et du royaume; certains les croyaient Égyptiens; et d’autres, Bohémiens. Et quinto, l’opposition aux tsiganes a aussi pris forme chez les gens de métier, qui par peur de la compétition ont eu tendance à exclure des concurrents et notamment, dans le métier du travail du fer. Pour que leur peuple survive, souvent forcés de se déplacer, ils ont du s’adapter; et voilà sans doute pourquoi leur renommée pour dire la Bonne Aventure et pratiquer la divination par l’entremise de divers arts divinatoires, s’est propagée de par tout l’Occident et perdure encore, même de nos jours. Et pourquoi pas… ne sont-ils pas des gens très spéciaux, des moteurs qui font évoluer les sociétés..?

Publié dans HISTOIRE DES REGIONS, HUMEUR DES ANCETRES | 1 Commentaire »

Un jeu de cartes des plus populaires

Posté par francesca7 le 4 février 2016

 

BELOTEQuelles sont les origines du jeu de la belote ? Les avis diffèrent et il n’est pas vraiment facile de savoir où se termine l’histoire vraie et où commence l’imagination populaire. Certains racontent que la belote est à l’origine un jeu de cartes juif. Ceux-ci l’auraient exportée aux États-Unis et des diamantaires américains l’auraient par la suite importée en Europe. Ainsi arrivée aux Pays-Bas et en Belgique, la belote passa la frontière et arriva en France avec les hommes d’affaires venus de ces pays. Pour appuyer leur théorie, les adeptes de la belote que nous auraient amenée les Hollandais affirment qu’elle se joue pratiquement comme le jeu de cartes néerlandais nommé klaverjassen.

D’autres renient cette version et avancent que c’est un certain monsieur Belot qui a inventé la belote au début du XXe siècle. Même s’ils ne sont pas toujours d’accord concernant son prénom, les uns parlant d’un François Belot tandis que les autres nomment un Henri Belot, ils voient en ce nom de famille l’origine étymologique du jeu de cartes. On pourrait espérer les réconcilier tous en faisant rencontrer à monsieur Belot quelques voyageurs néerlandais qui lui auraient appris à jouer à ce jeu de cartes déjà populaire chez eux, mais voilà qu’apparaît une troisième variante. Celle-ci s’intéresse particulièrement à l’origine du nom du jeu et refuse le rapport avec un monsieur Belot dont l’existence même est contestée. La belote viendrait de ʺbel atoutʺ qui se serait déformé au fil des années et des parlers régionaux. 

La belote est un jeu de cartes qui se pratique à quatre avec un jeu de 32 cartes. Les quatre joueurs sont répartis en deux équipes de deux joueurs, les membres d’une même équipe se faisant face et ayant à leur droite et à leur gauche chacun des joueurs adverses. C’est un jeu à contrat, dans le sens où l’une des deux équipes s’engage à faire plus de points que l’adversaire, et dont l’échec est sévèrement pénalisé. Il s’apparente au jass, qui se joue avec 36 cartes, et est très proche du klaverjassen néerlandais. Il existe plusieurs versions, notamment la contrée ou encore la coinche. Ce jeu est aussi connu sous les noms: le boeux ou bien le cochon.

Quoi qu’il en soit, une chose semble certaine : la belote est pratiquée en France depuis les années 1900 et s’est fortement développée durant l’entre-deux-guerres. On la jouait à l’époque dans les cafés, dans les réunions de famille et entre amis en fredonnant peut-être la chanson de Mistinguett ʺLa beloteʺ. La transmission de bouche à oreille favorisa la diversité des variantes et l’on trouve ainsi différentes formes du jeu de belote selon les régions : belote contrée, belote simple, belote coinchée, belote découverte… La belote des comptoirs est une version des plus simplifiées qui peut varier d’un comptoir à l’autre. Mieux vaut se renseigner avant de commencer à jouer si l’on ne fait pas partie des habitués du café

Une partie se joue généralement en 1000 points (règles officielles de la Belote classique), 1001 points ou 1010 points si les scores sont arrondis à la dizaine. Ce total à atteindre doit être décidé avant le début de la partie.

Si les deux équipes dépassent ce score lors de la même partie, l’équipe qui atteint le plus gros total remporte la partie. Si elles ont le même score après avoir dépassé les 1000 points, des donnes sont jouées jusqu’à ce qu’une équipe marque plus de points que l’autre.

Dans certaines régions françaises telles que la Vendée, une partie se joue en 12 donnes et l’équipe qui a engrangé le plus de points remporte la partie.

D’aucuns arrondissent le décompte des points à la dizaine inférieure ou supérieure mais en fin de partie on peut décider de compter au point près (par exemple 113 au lieu de 110), l’équipe en tête d’un ou plusieurs points ayant gagné. De même, si une équipe qui a 870 points marque 127 points, elle totalise 997 et il lui manque 4 points pour finir : une donne supplémentaire est effectuée.

Par contre si les totaux restent rigoureusement identiques une donne supplémentaire est effectuée pour les départager.

On ne peut pas gagner en étant capot (règle non officielle de la Belote classique) : si une équipe qui a 990 points à la belote mais qu’elle est capot (et qu’on admet qu’elle marque cette belote), elle marque 20 points et totalise 1010 points mais n’a pas gagné même si l’équipe adverse totalise un score inférieur à 1010 points voire inférieur à 1001 points : une donne supplémentaire est effectuée.

Quelle que soit la variante, la belote est toujours prise en compte. C’est une annonce constituée du Roi et de la Dame d’atout qui vaut 20 points. Elle est annoncée lors du jeu du Roi (on dit : « Belote ! »), puis de la Dame (on dit : « Rebelote ! », ou « Dame Belote ! » ). Elle est perdue si elle n’est pas annoncée.

Dans certains cas, la belote reste personnelle en le sens où elle compte toujours comme points supplémentaires à l’équipe qui l’a annoncée. Ainsi, elle n’est pas perdue même en cas de « dedans » ou de capot.

La belote de comptoir est une variante française du jeu original. Elle se joue avec 2 à 6 joueurs, toujours à 32 cartes, et il n’y a pas, à proprement parler de partenariat. Contrairement à la belote classique, cette variante introduit un système d’enchères : chaque joueur estime le nombre de points qu’il pense pouvoir faire en fonction du jeu qu’il a reçu. Celui qui porte l’enchère au plus haut prend la main et choisit l’atout, qui sera la couleur de la première carte jouée pour toute la durée du tour. Une fois le tour commencé, les règles classiques de la belote s’appliquent : obligation de fournir, obligation de couper, etc. En revanche, les annonces — au sens traditionnel de la belote — ne sont pas comptées (belote et rebelote, tierce, « 10 de der’ » et autres).

Dans une partie classique, on distribue 5 cartes à chacun : moins il y a de joueurs au départ, ou moins il en reste en lice et plus il est difficile de réaliser des scores élevés et d’estimer la valeur du jeu de l’adversaire. Il est bien sûr possible de bluffer pour pousser les adversaires à monter leurs enchères trop haut pour leur faire perdre le tour.

Les annonces se font sur un barème fixe. Le joueur ayant pris la main doit faire exactement ou plus que le nombre de points qu’il a annoncé. Chaque tour gagné fait descendre sa feuille de score, qui compte généralement 6 ou 12 points au départ. L’objectif est d’arriver à zéro le premier pour sortir du jeu, le dernier joueur restant perd alors la partie. Toute annonce en dessous de 51 points vaut 1, entre 51 et 70 (le Banco), 2, entre 71 et 90 (le super Banco), 3, etc. Si le joueur qui a pris la main ne remplit pas son contrat, ce sont tous les autres qui réduisent leur score en fonction de l’annonce de départ. Tous les joueurs présents sont donc provisoirement réunis pour faire perdre le tour à celui qui a pris la main.

La feuille de score peut se présenter sous la forme d’une feuille sur laquelle on reporte le bilan des tours. Plus souvent, on utilise autant de dés qu’il y a de joueurs : on en place un devant chacun. Ils présentent la face 6 en début de partie et on tourne le dé en fonction du résultat pour arriver à zéro. Le dé du joueur sortant est retiré et les autres restent en lice. Pour un score final en 12 points, on fait deux « tours » de dé.

Queen_of_diamonds_fr.svgKing of diamonds fr.svgJack of diamonds fr.svg

De nombreuses variantes existent, et peuvent, au bon vouloir des joueurs présents, s’appliquer pendant une seule et même partie. On peut par exemple effectuer un tour de cartes classique, à 5 cartes chacun, puis ne distribuer que 4, 3, 2 ou encore une seule carte pour augmenter la difficulté. Il est aussi possible de retourner une ou deux cartes du jeu de chacun des adversaires, afin de permettre à tous d’estimer plus précisément le nombre de points que peut rapporter le tour. On peut aussi chacun montrer ses cartes aux autres sans les voir soi-même : on joue alors uniquement sur la valeur du jeu des adversaires, sans avoir d’autre indication que les enchères lancées par ces derniers.

Il existe également une variante appelée la « lyonnaise », dans laquelle on ajoute un « chien ». Les joueurs enchérissent alors sur la valeur de leur jeu, de celui des autres et du chien. Le joueur qui remporte l’enchère de départ peut commencer directement avec son jeu, sans prendre le chien : celui-ci est alors perdu et personne ne peut surenchérir. Si, par contre, le chien l’intéresse, il prend la ou les cartes qui complètent au mieux son jeu et les remplace. En fonction de ce qu’il a rejeté, les autres joueurs peuvent alors surenchérir afin de récupérer à leur tour une ou deux des cartes ainsi remplacées. Cette variante a pour particularité de souvent pousser les enchères de départ assez haut, les adversaires finissant par deviner sans peine qui prendrait quelle couleur comme atout pour commencer le tour.

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Les dés sur le comptoir

Posté par francesca7 le 2 février 2016

Le jeu de dés le plus répandu au bistrot est sans conteste le quatre-vingt et un. On y joue avec trois dés, en additionnant des points, pour obtenir le plus beau score : il vous faut faire la combinaison 4-2-1 en trois lancés au maximum. On compte les points avec des jetons. L’ensemble des éléments de jeu (dés, piste de dés, jetons) est très souvent publicitaire.

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Pour éviter la triche, et pour ne pas gaspiller une folle énergie (le client du bistrot évite tout effort inutile) à jeter ces dés sur la piste, l’homme (qui est un animal intelligent, parfois) a inventé une version mécanique de ce jeu. Les trois dés sont emprisonnés dans une demi-sphère transparente et reposent sur un plateau (représentant la piste) qui est actionné par un système de ressort, le mouvement projetant automatiquement et aléatoirement les dés. Même règle. Autre variante : les faces de trois dés sont figurées et on projette trois billes avec un système à ressort, ce modèle fonctionne un peu comme une roulette. Même règle.


Autre jeu de dés, vaguement dérivé du premier est le 7-14-21, un vrai jeu de bistrot, subtil et pervers s’il en est ! On joue avec un dé et on compte les points inscrits. Celui qui arrive à 7 en premier commande une boisson de son choix (mélanges bizarres autorisés, aïe le foie !), celui qui arrive à 14 la boit, et celui qui arrive à 21 la paie. Pas vraiment futé comme jeu, mais marrant (surtout pour celui qui commande, car celui qui boit des mélanges infâmes genre pastis au vin blanc ne trouve pas toujours que c’est poilant. Celui qui règle l’addition non plus d’ailleurs. Des fois, c’est le même, c’est ça qui est drôle …).


On pratique aussi d’autres jeux de dés comme le Yams ou le Poker menteur, mais c’est plus rare. On joue (jouait)au Zanzi aussi. Comme au 421, il s’agit de réaliser la meilleure combinaison en trois lancés maximum. le joueur qui a réalisé la meilleure combinaison marque ses points et entame le lancé suivant. Le gagnant est celui qui atteint le premier le total déterminé.

421


A noter pour enrichir votre vocabulaire, une expression spécifique au 421 et au zanzi: faire « rampo ». Cela signifie effectuer le même score qu’un adversaire. Les joueurs ayant « fait rampo » rejouent un lancé unique et le vainqueur encaisse le nombre de points. le dernier joueur qui a égalisé a la « main chaude » et rejoue en premier.

Ne soyons pas exhaustifs : il existe encore bien des jeux pratiqués (ou qui l’ont été) dans les bistrots comme les jeux de boules, de pétanque, de dominos, ou bien les échecs et le “jeu de tonneau” plus connu sous le nom du “jeu de la grenouille” que je vous présente ci-dessous, et d’autres certainement plus exotiques. Tout cela suivant les arrondissements de Paris ou la ville de province, le nord, le sud, suivant le patron, suivant la clientèle, suivant l’histoire du bistrot. Et n’oublions pas les paris sur les courses de canassons, le tiercé, le quarté, le PMU. Ni les nouveaux venus : Loto, tickets à gratter, paris avec résultat en direct à la télé du bistrot. Ni les jeux d’arcade, dont certains dissimulent parfois des appareils illicites (c’est pas bien, bande de chiens !) à but très lucratif. Moins conviviaux, plus individualistes que les jeux classiques, ils ont néanmoins l’avantage d’amener pour l’instant encore quelques clients dans les cafés.

Pour la plus grande joie du tiroir-caisse des patrons de bistrots !

Article du courrier http://bistrophile.perso.sfr.fr 

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LA TRADITION Embrasser Fanny

Posté par francesca7 le 26 janvier 2016

01_Fanny_1896Embrasser Fanny, Faire fanny, Baiser Fanny, Être fanny, (Se) Prendre une fanny, c’est perdre une partie de boules (jeu provençal ou pétanque) sur le score de 13 à 0. À l’origine, les perdants devaient alors embrasser les fesses d’une femme postiche nommée Fanny, représentée sous forme de tableau, de poterie ou de sculpture. Aujourd’hui elle se rencontre plus chez les antiquaires et les brocanteurs qu’au bistro du coin. Mais tous les clubs boulistes en conservent une à leur siège et cette icône fait partie de leur patrimoine.

C’était à la fois une récompense et une honte pour l’équipe perdante mais toujours une franche rigolade pour les spectateurs. « Embrasser Fanny, c’est l’image effrayante de la défaite, la preuve horrible qu’on a été battu. Et pas seulement battu, mais vaincu lamentablement, l’humiliation totale : perdre par 13 à 0 ! ».

Une tradition récente voudrait lui trouver une origine en Dauphiné où une Fanny aurait été serveuse dans un café de Grand-Lemps, peu avant la Première Guerre mondiale. Ce fut le maire du village qui inaugura cette tradition. Mais des cartes postales précédant cette période montre déjà Fanny et son postérieur offert. Certains la voit d’origine lyonnaise puisque la tradition du quartier de la Croix Rousse dit que, dès 1870, les joueurs du Clos Jouve avaient comme spectatrice une jeune fille de 20 ans au grand cœur. Elle consolait le joueur malheureux en lui montrant ses fesses. Mais n’acceptait pas de baiser.

Pour pallier le manque cruel (?) de Fanny de comptoir acceptant de se retrousser en public, fut mise en service, dans tous les lieux où l’on jouait au jeu provençal ou à la pétanque, une Fanny postiche aux fesses rebondies. Conservée avec ferveur, véritable relique païenne, toujours cachée dans une petite armoire, derrière un panneau ou un rideau, elle n’était dévoilée que pour un retentissant 13 à 0. Alors, le malheureux vaincu, à genoux comme s’il allait à confesse, en présence de tous, s’approchait de l’autel pour baiser l’icône. Faire passer le postérieur de Fanny à la postérité fut aussi une façon radicale de braver la morale bourgeoise chrétienne qui jetait l’opprobre sur ses fesses dénudées

Lors du Concours de Boule du Cercle annuel, une équipe a perdu sans marquer aucun point contre l’équipe adverse menée par le redoutable Pessuguet :

« Les vaincus avaient remis leurs vestons ; leurs boules étaient déjà serrées dans les sacs ou les muselières et plusieurs se querellaient, en se rejetant la responsabilité de la défaite. […] Puis, dans un grand silence, […] la voix de Pessuguet s’éleva :

— Et la cérémonie ?

Alors les jeunes se mirent à crier en chœur :

— La Fanny ! La Fanny !

— C’est la tradition, dit le journaliste. Il me semble que nous devons la respecter !

À ces mots, deux jeunes gens entrèrent en courant dans la salle du Cercle et en rapportèrent, au milieu de l’allégresse générale, un tableau d’un mètre carré, qu’ils tenaient chacun par un bout. Les trois perdants s’avancèrent, avec des rires confus, tandis que la foule applaudissait. Je m’étais glissé jusqu’au premier rang et je vis avec stupeur que ce tableau représentait un derrière ! Rien d’autre. Ni jambes, ni dos, ni mains. Rien qu’un gros derrière anonyme, un vrai derrière pour s’asseoir, que le peintre avait cru embellir d’un rose qui me parut artificiel. Des voix dans la foule crièrent :

— À genoux !

Docilement, les trois vaincus s’agenouillèrent. Deux faisaient toujours semblant de rire aux éclats, mais le troisième, tout pâle, ne disait rien et baissait la tête. Alors les deux jeunes gens approchèrent le tableau du visage du chef de l’équipe et celui-ci, modestement, déposa un timide baiser sur ces fesses rebondies. Puis il fit un grand éclat de rire, mais je vis bien que ce n’était pas de bon cœur. Le plus jeune, à côté de lui, baissait la tête et le muscle de sa mâchoire faisait une grosse bosse au bas de sa joue. Moi, je mourais de honte pour eux… Cependant, quelques-uns les applaudirent, comme pour les féliciter de la tradition et M. Vincent les invita à boire un verre : mais le chef refusa d’un signe de tête et ils s’éloignèrent sans mot dire. »

— Marcel Pagnol, Le temps des amours (chap. 4 La partie de boules de Joseph).

 

 

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C’est une histoire de Farandole

Posté par francesca7 le 26 janvier 2016

 

Danse de la vie, la Farandole est représentée dès l’âge du Bronze et dans les fresques des tombeaux des pharaons, ainsi que sur tout le pourtour méditerranéen sur les bas-reliefs et des poteries antiques. L’Antiquité grecque et crétoise la désignait sous le nom de « danse des grues » ou géranos. Dans ces représentations, elle prend toujours l’aspect d’une « frise décorative de danseurs avançant en front ouvert et se tenant les mains ». Elle était primitivement exécutée en cercle autour d’un feu puis se finissait en spirale pour appeler au retour du soleil.

Farandole

Dans la danse, le cercle symbolise le cours de la vie et synthétise toutes les oppositions : le début et la fin, la naissance et la mort, l’origine et l’éternité. Ce cercle forme le serpent qui se mort la queue, l’Ouroboros. La farandole, qui unit et oppose le thème de la mort et de la renaissance, a hérité de cette symbolique de la mythologie grecque reproduite sur le vase François : « Au sortir du labyrinthe, Thésée, ivre de joie d’avoir triomphé du Minotaure et d’être sorti vivant du labyrinthe, se lance avec ses compagnons dans une danse ondulante et sinueuse qui entend reproduire les méandres du dédale souterrain et ceux de sa lutte contre le monstre. ».

Fabienne Potherat a analysé cette danse à travers une œuvre de Matisse : « Ce sont encore ces bacchanales que nous retrouvons chez Matisse dans cette ronde envolée au-dessus de la colline. ». Expliquant que c’est cette même serpentine que Matisse chante et peint dans La Joie de vivre et La Danse après avoir vu une farandole au Moulin de la Galette, elle souligne « Il pose du vert, du bleu, du rose, en à-plat, qui sont les couleurs de la Provence dit-il, de la nature, fond commun universel. Il pose sa propre voix comme rythme des couleurs et comme volume à la couleur. Il chante l’air de la farandole, le pinceau danse avec la peinture comme en résonance à son chant. Une forme est née : la danse. ».

Elle reste incertaine. Il a été suggéré que farandole puisse être une altération du provençal barandello, à partir de brandello (dérivé de branda : remuer), sous l’influence de dérivés occitans tels que flandina (cajoler), flandrina (lambiner), etc.. Pourtant cette hypothèse est peu convaincante car elle se heurte au fait que b(a)randello est définie comme étant une farandole languedocienne.

Farandole se disant farandolo, en provençal et farandola, en catalan, il a été proposé que ce mot tirerait son origine de l’espagnol farándula (métier de comédien, troupe de comédiens ambulants). Origine aussi incertaine que problématique puisque ce terme supposerait un primitif faranda. Il n’existe pas en espagnol mais en allemand où fahrende, désigne des gens qui voyagent et des comédiens ambulants.

Si Jean Joseph Marius Diouloufet, en 1816, et Frédéric Mistral, en 1878, ont tous deux relié la farandole à la civilisation grecque, ils ne disent rien sur son étymologie. Simon-Jude Honnorat, quant à lui indique que ce nom signifie que « les danseurs sont en quelque sorte attachés l’un à l’autre », ce qui n’est pas une étymologie.

Le nom farandole n’est pas attesté avant le XVIIIe siècle et n’est passée dans le Dictionnaire de l’Académie qu’en 1835. Il est cité pour la première fois par Schmidlin, en 1776, sous la forme de farandoule, puis dans le Rapport de Lefébure, en 1793, sous sa graphie française actuelle farandole. Quant à l’Académie française, elle indiquait « Sorte de danse provençale, de course cadencée, que plusieurs personnes exécutent en se tenant par la main ». Un siècle plus tard dans l’édition de leur dictionnaire de 1932-1935, les académiciens précisaient : « Sorte de danse provençale, de course serpentine, que plusieurs personnes exécutent en se tenant par la main. ».

Dans la Farandole moderne : Arles et Avignon sont les deux foyers principaux de la farandole en Provence. Mais tout le midi de la France connaît la farandole. Elle fut même pratiquée en Catalogne selon cette note :« Dansa popular que hom practica actualment encara a Provença, però que també havia estat ballada a Catalunya. ». Elle peut être chantée, mais elle est ordinairement accompagnée, en Provence, de galoubets et de tambourins. Le XIXe siècle marque l’apogée des tambourinaires puisqu’on les retrouve indifféremment à l’opéra de Paris,dans les balèti ou menant les farandoles

En 1986, l’Académie indique : « Mot du XVIIIe siècle, emprunté du provençal farandoulo, de même sens. Danse d’origine provençale, de rythme vif, où les danseurs et les danseuses se tiennent par la main. Le tambourinaire rythme la farandole< ». Quant au dictionnaire d’Émile Littré, il résume : « Danse provençale, qui est une espèce de course mesurée, exécutée par plusieurs personnes qui se tiennent par la main ». Il ajoute, toutefois, une indication d’importance : « L’air de la farandole, allégro à six-huit fortement cadencé. ».

L’ensemble de ces indications sont reprises tant par le Centre national de ressources textuelles et lexicales, que par le Trésor de la Langue Française). Seule l’Encyclopédie Universalis développe : « Danse populaire provençale (farandoulo), sur une mesure à 6/8, de tempo rapide comme la gigue, appartenant au genre des danses en file. Dans la farandole, danseurs et danseuses, alternés et en nombre illimité, se tiennent par la main et dessinent des figures variées : serpentin, arceaux, spirales ou cacalaus (escargot), sur des pas de côté sautés ; ils obéissent au premier danseur, chef de file. ».

Danse

Dans la Farandole de la mort : Dans cette farandole alternent squelettes et vivants, disposés dans un ordre hiérarchique décroissant. Ce sont le pape, l’empereur, le cardinal, le roi, le patriarche, le connétable, l’archevêque, le chevalier, l’évêque, l’écuyer, l’abbé, le bailli, l’astrologue, le bourgeois, le chartreux, le sergent, le médecin, la femme, l’usurier et le pauvre. Le nombre des personnages et la composition de la danse dépendent du lieu de création. La Mort, le plus souvent représentée avec un instrument de musique, entraîne tout le monde dans la danse en ne regardant ni le rang, ni les richesses, ni le sexe, ni l’âge. En dessous ou au-dessus de l’illustration sont peints des vers par lesquels s’adresse la Mort à sa victime, souvent d’un ton menaçant et accusateur, parfois sarcastique et empreint de cynisme. Puis suit la supplique de l’Homme, plein de remords et de désespoir, mendiant la pitié. Espoir déçu face à des squelettes en train d’exécuter une sarabande effrénée, le plus souvent la forme d’une farandole. C’est parfaitement explicite lorsqu’il y a juxtaposition continue des corps aggripés par les mains des squelettes qui les saisissent par le coude ou la main, transformant une simple procession ou une ronde ouverte en une véritable chorégraphie.

 

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Faire de l’humour à la française

Posté par francesca7 le 23 janvier 2016

 

HumourLe mot humour provient de l’anglais humour, lui-même emprunté du français « humeur ». L’humeur, du latin humor (liquide), désignait initialement les fluides corporels (sang, bile…) pensés comme influençant sur le comportement.

Vers 1760, les Anglais utilisent le terme humour dans le sens « tempérament enjoué, gaîté, aptitude à voir ou à faire voir le comique des choses » pour se vanter de posséder un certain état d’esprit actuellement nommé humour anglais. À la même époque, le sens du mot français « humeur » suit une évolution semblable.

Le mot « humour » est attesté pour la première fois en français au XVIIIe siècle, entré en France grâce aux liens qu’entretenaient les penseurs des Lumières avec les philosophes britanniques.

À la fin du XIXe siècle, quand les auteurs français s’interrogeaient encore sur le sens exact de l’humour anglais, Félix Fénéon définissait ainsi celui de Mark Twain :

« L’humour est caractérisé par une énorme facétie (émergeant parfois d’une observation triste) — contée avec la plus stricte imperturbabilité, avec toutefois un dédain très marqué de l’opinion du lecteur ; ses moyens favoris sont le grossissement forcené de certaines particularités, — l’inopinée jonction de deux très distantes idées par l’opération d’un calembour ou par un jeu de perspective littéraire, — l’accumulation patiente de détails allant crescendo dans le baroque, mais déduits avec une logique rigoureuse et décevante. »

L’humour, au sens large, est une forme d’esprit railleuse « qui s’attache à souligner le caractère comique, ridicule, absurde ou insolite de certains aspects de la réalité ».

L’humour est distingué par plusieurs concepts : c’est un langage, mais aussi un moyen d’expression. L’humour peut être employé dans différents buts et peut, par exemple, se révéler pédagogique ou militant. Sa forme, plus que sa définition, est diversement appréciée d’une culture à l’autre, d’une région à une autre, d’un point de vue à un autre, à tel point que ce qui est considéré par certains comme de l’humour, peut être considéré par les autres comme une méchante moquerie ou une insulte.

L’humour permet à l’Homme de prendre du recul sur ce qu’il vit, comme le remarque Joseph Klatzmann dans son ouvrage L’Humour juif en souhaitant « rire pour ne pas pleurer ». Beaumarchais écrivit « Je me presse de rire de tout de peur d’être obligé d’en pleurer ». Plus pessimiste, Nietzsche affirme « L’homme souffre si profondément qu’il a dû inventer le rire », se rapprochant du cynisme.

Avant toute chose, il est indispensable de définir l’humour français. Qu’est-ce qui le différencie de l’humour américain ou de l’humour anglais ? Évidemment, chaque pays a son propre humour, lié à sa culture. Par exemple, les Américains sont tous issus de l’immigration, ce qui amène un grand nombre d’humoristes américains à se moquer des stéréotypes des différentes cultures. Quant à l’humour anglais, il est plutôt pointu et s’illustre par ses « jokes », basées sur l’absurde, devenues célèbre grâce à Charlie Chaplin ou plus récemment les Monthy Pythons et Rowan Atkinson (Mr. Bean). L’humour français, complexe, est plus difficile à définir.

Il y a 200 ans, l’humour était réservé aux intellectuels, il s’agissait d’un « trait d’esprit ». On observe que l’humour français a toujours évolué en fonction des événements historiques : le début des gazettes satiriques et des caricatures qui critiquent la société et le gouvernement (au XIXe siècle). Après la Seconde Guerre mondiale, la France se reconstruit et on voit apparaître le gag visuel, le quiproquo et la comédie bourgeoise portés par de grands noms tels que Louis de Funès, Bourvil, Fernandel… À l’époque de la Guerre d’Algérie, les humoristes s’emparent des thèmes politiques : chômage, immigration, pouvoir d’achat, éducation…

Dans les années 1960, Choron et Cavanna (décédé fin janvier) fondent Hara Kiri, journal provocateur à l’humour noir. A la télévision, l’émission «Le Petit Rapporteur» de Jacques Martin, propose une critique impertinente de la société. Dès lors, on voit émerger des humoristes contestataires ou engagés, souvent soutenus par les radios libres nées dans les années 1980, qui signeront l’âge d’or de l’impertinence à la française. Guy Bedos et Coluche affirment leurs engagements politiques. L’un sur scène, l’autre par sa «vraie-fausse» candidature à la présidence. Thierry Le Luron épingle la gauche comme la droite avec ses imitations cinglantes et bouscule les préjugés en organisant son faux mariage avec Coluche. On découvre aussi Raymond Devos et Pierre Desproges qui jonglent avec les mots comme personne pour traiter de situations absurdes. Dès les années 1990, des humoristes tels que Jamel Debbouze et Gad Elmaleh feront connaître à la France le « stand up » américain (spectacles où l’humoriste raconte des histoires, souvent courtes, sans accessoires ni costumes). Sachant qu’en réalité, les Humour12premiers français à avoir fait du « stand up » sont Coluche et Thierry Le Luron.

On distingue aujourd’hui plusieurs types d’humour français : l’humour cynique et critique envers la société (Stéphane Guillon, Gaspard Proust qui succèdent à Pierre Desproges qui excellait dans le domaine) ; l’humour dit « de banlieue », popularisé par Jamel Debbouze et son « Jamel Comedy Club » qui accueille des nouvelles recrues chaque année comme Thomas Ngijol et Malik Bentalha, et l’humour situationnel (Gad Elmaleh, Florence Foresti, Franck Dubosc…), où des situations de tous les jours sont tournées à la dérision, cet humour étant assez proche de l’humour américain, qui est assez premier degré.

Finalement, l’humour français a toujours cherché la juste mesure, entre ses caricatures satiriques et son impertinence sur scène, sa dimension polémique et contestataire sur petit écran (les Guignols de l’info), mais on peut le qualifier d’humour noir.

Alors, les Français ne font-ils rire qu’eux-mêmes ? Existe-t-il une recette universelle de l’humour ? Est-il possible de faire rire un Français et un Américain avec les mêmes plaisanteries ?

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LES POLITESSES à la FRANCAISE

Posté par francesca7 le 23 janvier 2016

 

PolitesseLes codes de la politesse sont considérés comme des principes, c’est-à-dire des règles fondamentales sur lesquelles le reste se construit. À la grande différence des principes scientifiques, les règles de politesse n’acceptent pas la remise en question, et l’expérience prouve qu’il y a besoin de peu d’arguments et de maïeutique pour faire dire « C’est comme ça et puis c’est tout ! » ou un propos similaire à un défenseur de la politesse, occasionnel ou convaincu. Un des plus grands principes est que sans la politesse, la vie en communauté est impossible, ce qui n’a été prouvé par aucune explication théorique. En particulier, un défenseur de la politesse étant fermement ancré dans des principes issus de l’éducation, s’il est de culture française des années 2000, il aura du mal à justifier l’existence de la galanterie, ensemble de règles non réciproques du point de vue du sexe, pourquoi dire bonjour sans aucune autre interaction avec une personne montre qu’on s’attache à elle, pourquoi les gens plus âgés que les autres (adultes élèves, parents enfants…) peuvent les tutoyer et pas réciproquement etc. La meilleure preuve à cela est de faire l’expérience en recourant à la maïeutique.

Dans une société où on parle sans cesse d’incivilités et où on clame le respect, la politesse et ses règles sont plus que jamais les bienvenues.

Dans un milieu professionnel, elles nous aident même, paraît-il, à réussir. Elles participeront aussi à vous donner l’image d’une personne fiable, respectueuse et compétente si vous les suivez. Grâce à elles, vous allez réguler vos contacts sociaux. Si l’on en croit Montaigne : « La politesse coûte peu et achète tout ». Si on écoute Jean Dutourd: « L’exactitude est la politesse des montres » et si on lit Henri Bergson, on apprendra que « La politesse est la grâce de l’esprit».

Au contraire, si vous ne maîtrisez pas les codes de la politesse vous serez ou paraîtrez malpolis. En 2010, Dominique Picard, professeur de psychologie sociale publiait un ouvrage intitulé Politesse, savoir-vivre et relations sociales dans lequel on pouvait lire à propos de la société d’aujourd’hui et des règles de politesse : « Ce qui est nouveau, c’est la disparition de la frontière entre la sphère privée et la sphère publique ». En effet, il n’est pas rare qu’un téléphone portable trouble la tranquillité d’autrui et conduise ses propriétaires à poursuivre leur réunion de travail dans les transports publics ou bien à la pause déjeuner. Cela n’est-il pas l’expression d’un manque de « savoir-vivre »?

La politesse faisant beaucoup moins l’objet de formalisation écrite que les lois dans le sens commun, on est en l’absence sinon pauvreté d’indices archéologiques permettant de savoir ce qui a fait émerger la politesse. Il est communément admis qu’elle est née d’une volonté d’une vie en commun plus équilibrée. Des éthologues ont affirmé que la politesse aurait des origines innées de par son caractère inhibiteur-inhibition que d’autres animaux partagent. Il faudrait assister en direct à la naissance d’une règle de politesse s’étendant significativement pour dépasser les considérations théoriques.

Normalement, la politesse est définie par un code. Elle demeure un ensemble de règles acquises par l’éducation. Elle comporte une double finalité : faciliter les rapports sociaux en permettant à ceux qui en usent d’avoir des échanges respectueux et équilibrés ; faire la démonstration de son éducation et de son savoir-vivre. Au cours des siècles, certaines règles de politesse se sont figées alors que d’autres évoluaient. De tous temps, des auteurs ont formalisé et rassemblé ces règles dans des traités dits « de civilité » (autrefois) ou « de savoir-vivre ».

La politesse se traduit tous les jours par l’utilisation de certains termes comme bonjour, au revoir, bienvenue, désolé, s’il vous plaît, ou merci, et par des attitudes spécifiques : sourire à qui vous parlez, adapter sa tenue aux circonstances…

politesse_article_largeLa mauvaise réputation
C’est là que les choses se corsent : les Français, pour qui la politesse et les règles du savoir-vivre ne datent pas d’hier, ne jouissent pas d’une très bonne réputation. Souvent qualifiés d’arrogants, râleurs et peu accueillants, les Français n’ont pas très bonne presse en ce qui concerne la politesse…

Les touristes qui visitent Paris repartent partiellement déçus par la Ville Lumière, interloqués notamment par le mépris et le manque de courtoisie dont le personnel des bars et des restaurants fait preuve. Une perception qui tend cependant à s’améliorer.

Des formes oui, mais beaucoup d’hypocrisie
Dans ce cadre, les « bonjour, « au revoir » et « pardon » que les touristes entendent à longueur de journée sont ressentis plus comme de l’hypocrisie que comme de la considération pour l’autre, qui devrait être la base de toute forme de politesse.

Bien évidemment, les étrangers apprécient toujours les momuments et les paysages, ainsi que la gastronomie française. Mais si cela était plus souvent agrémenté d’un sourire aimable, voire sincère, l’impression finale serait dans doute plus positive. A bon entendeur… !

À lire aussi sur aufeminin :
Changeons le regard sur la courtoisie

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LA SEDUCTION DES TROUBADOURS

Posté par francesca7 le 22 janvier 2016

 

L’amour courtois se démarque d’emblée par le fait que la poésie y tient une place fondamentale. L’amant est poète et une équivalence émerge entre le fait d’aimer et celui de chanter. Dans le Midi de la France, les amants-poètes sont les troubadours et dans le Nord, ce sont les trouvères ; le troubadour Bernard de Ventadour écrit : « Ce n’est pas merveille si je chante mieux que tout autre chanteur ; c’est que, plus que tous les autres, je me soumets à Amour et lui obéis : coeur et corps, savoir et sens, pouvoir et force, je lui ai tout donné. ».

troubadours

La fin’amor reproduit le schéma féodal à l’exception que la femme est suzeraine à la place de l’homme : elle est la domna. Ainsi des senhals, masculinisations élogieuses de la dame, fleurissent et se répandent : « mi dons » est l’un des senhals les plus employés. La fin’amor permet également d’introduire une nouvelle valeur parmi la noblesse, une valeur de pureté, qui donne aux hommes un autre loisir que les activités guerrières ; cependant, dans le Nord, l’amour courtois prend des allures chevaleresques et la soumission à la femme est plus démonstrative, ancrée dans un code, que réelle. Cependant cet art de l’amour n’est pas réservé à l’aristocratie puisque toutes les couches sociales s’emploient à le pratiquer : le premier troubadour fut le duc Guillaume IX de Poitiers, mais le célèbre Bernard de Ventadour était d’extraction modeste – sa mère était servante. Et partout les hommes se font adorateurs de la femme parfaite. Ils luttent contre les losengiers, ces hommes jaloux et médisants, pour gagner et garder les faveurs de la domna. Ils confient leurs sentiments dans les cansos, les chansons qu’ils composent. Une forme poétique féconde.

L’amour courtois ou fin’amor (d’après l’occitan) est la façon réglementée de tenter de séduire une femme de qualité sans l’offenser et en récitant des poésies, dont on retrouve des traces dans les lettres du Moyen Âge, notamment la lyrique courtoise.

L’expression « amour courtois » a été forgée en 1883 par Gaston Paris, historien de la poésie médiévale. L’expression médiévale occitane est celle de fin’amor. Elle désigne de façon générale l’attitude à tenir en présence d’une femme de la bonne société, l’amour courtois étant ni plus ni moins qu’une relation vassalique entre homme et femme.

La tradition de l’amour courtois a été florissante dans l’Europe médiévale, notamment en Occitanie et dans le Nord de la France à partir du XIIe siècle grâce à l’influence de protectrices comme Aliénor d’Aquitaine et Marie de France, la comtesse de Champagne et mécène de Chrétien de Troyes (cf. Lancelot ou le Chevalier de la charrette).

Comme ces vers de Thibaut de Champagne :

« Dame par grâce ! je vous demande une chose,

dites-moi le vrai et que Dieu vous bénisse !

Quand vous mourrez, et moi aussi (moi le premier,

car après vous je ne pourrais plus vivre),

que deviendra l’Amour, cet ébahi ? [...]

- Par Dieu ! Thibaut, à ma connaissance,

aucune mort ne fera périr l’Amour. »

 

Le mot « troubadour » vient du verbe trobar (prononcer « trouba ») : trouver. Il est donc littéralement celui qui trouve. Il existe trois types d’écriture chez les troubadours : le trobar lèu (vite), style simple qui se comprend aisément ; le trobar clus (hermétique), texte plus fermé qui joue sur l’ambiguïté ; et le trobar ric (riche), dérivé du précédent, sa beauté réside dans la difficulté vaincue. Je ne sais si la comparaison est justifiée mais cette dernière définition m’a toujours directement évoqué la poésie symboliste et particulièrement Mallarmé. Il y a également plusieurs types de chansons : la canso est la plus courante avec une forme fixe de six couplets presque toujours consacrée à l’amour et qui représente plus de la moitié de la production, la serena s’attache au chevalier amoureux (une sérénade donc), le planh est le chant de deuil, l’aube parle des amants devant se séparer à l’aube, les siventès sont politiques, la ballade est une chanson sur laquelle danser, la pastourelle vante l’amour d’une bergère, la tenso est créée à plusieurs et parle généralement d’amour et les chansons de croisades racontent les aventures des croisés.

Séduction

L’amour courtois puise peut-être ses origines au Levant et dans la littérature arabo-andalouse, notamment chez le poète arabe du IXe siècle Ibn Dawoud, qualifié de « Boileau des arabes » et considéré comme le « théoricien de l’amour courtois » ou chez Ibn Hazm. En effet, un des précurseurs de l’amour courtois des troubadours est Guillaume IX d’Aquitaine, duc d’Aquitaine (1071-1127) et grand-père d’Aliénor d’Aquitaine. Son activité poétique naquit après la croisade qu’il mena en Orient et son séjour à Antioche (1101-1102). Il est le premier troubadour et le premier poète à écrire en langue d’oc la poésie lyrique inspirée aussi des poètes arabo-andalous. Henri-Irénée Marrou (Les troubadours, Paris, Seuil, 1971) s’est cependant opposé à cette thèse, autant qu’à celle de l’origine cathare d’ailleurs. L’influence de la prosodie sacrée de l’Église semble en effet attestée par la métrique. Mais, de façon plus générale, la recherche des origines, pour utile qu’elle soit, risque de faire perdre de vue l’originalité du phénomène qui émerge alors.

Il existe différentes écoles quant à l’interprétation de l’amour courtois. Il désigne l’amour profond et véritable que l’on retrouve entre un prétendant et sa dame. Au Moyen Âge, on lui attribuait certaines particularités courantes : l’homme doit être au service de sa dame, à l’affût de ses désirs et lui rester inébranlable de fidélité. C’est un amour hors mariage, prude sinon chaste et totalement désintéressé, mais non platonique et ancré dans les sens et le corps autant que l’esprit et l’âme. L’amoureux, dévoué à sa Dame était, normalement, d’un rang social inférieur, il était un noble de première génération en passe de conquérir ses titres de chevalerie.

Le sentiment de l’amant est censé s’amplifier, son désir grandir et rester pourtant en partie inassouvi. Il s’adresse souvent à une femme inaccessible, lointaine ou d’un niveau social différent de celui du chevalier. Elle peut feindre l’indifférence. On nommait ce tourment, à la fois plaisant et douloureux joï (à ne pas confondre avec « joie »).

Ce nouveau concept devint souvent en opposition avec la loyauté envers le suzerain et difficilement conciliable avec la courtoisie au sens de galanterie, et même avec la vaillance que le chevalier devait continuer à entretenir. Apparemment, la vision de l’amour courtois s’imposa progressivement dans les cœurs et permit de laisser une place à l’amour dans la vie quotidienne. L’amour courtois prime en effet sur le mariage : une femme mariée peut ainsi laisser parler son cœur si elle est courtisée selon les règles précises de l’amour courtois.

Cette codification du jeu amoureux est étroitement lié à la codification de la chevalerie. Au XIIe siècle, l’idéal chevaleresque est perçu par les contemporains comme déclinant. La période précédente est idéalisée, comme ses héros qui sont transformés pour incarner des modèles de chevalerie. Un grand nombre de romans liés à la légende arthurienne sont écrits à cette période dans cette optique, et incarne alors un fantasme de chevalerie et d’amour courtois tels que l’imaginent les auteurs du XIIe siècle. Parallèlement, de grands ordres de chevalerie sont créés, et codifient les attitudes de ses membres, « pour faire revivre l’idéal chevaleresque de l’ancien temps ».

L’assag, mot occitan désigne un rite attribué à l’amour courtois, qui était une épreuve qui consistait à s’assurer de l’amour réel de l’amant.

Pour Georges Duby, il ne faut cependant pas voir dans l’amour courtois une promotion de la femme : c’est un jeu masculin, éducatif, où les jeunes hommes, pas encore mariés (les jovenes, les jeunes, comme Henri le Jeune, pas encore établis), maîtrisent leurs pulsions et leurs sentiments, comme ils apprennent à maîtriser leur corps dans un tournoi (ce qui n’exclut pas qu’ils laissent libre cours à leur libido avec des femmes de rang inférieur). De plus, la femme est une proie ; celle qui est la cible de l’amour courtois des jeunes est souvent l’épouse du suzerain, qui la donne en enjeu. Les jeunes cherchent à séduire la dame pour mieux plaire à leur seigneur, mais aussi pour mieux se différencier du peuple vulgaire, et des bourgeois, qui peuvent les concurrencer financièrement, mais pas culturellement.

 

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Une prison cellulaire du XIXe siècle

Posté par francesca7 le 10 janvier 2016

Vers 1830, l’Etat décide de « doter chaque département d’une prison de type cellulaire apte à faire réfléchir les prisonniers sur leurs crimes ». C’est dans ce contexte qu’est construite la prison de Dijon. En projet dès 1847, les plans de l’architecte du département, Jean-Philippe Suisse, sont approuvés en 1851. La totalité des matériaux utilisés et toutes les entreprises présentes pour la construction des bâtiments proviennent du département. Les travaux prennent fin en 1852. Adoptant le système cellulaire de type pennsylvanien, la prison de Dijon est considérée au XIXe siècle comme l’une des plus modernes de France.

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 Avant 1850, la ville de Dijon réutilisait d’anciens bâtiments comme des hôtels ou des couvents, pour emprisonner des condamnés. Peu de temps après l’ouverture de la prison, en 1860, une place semi-ovale est aménagée devant les bâtiments. La prison est la propriété du département jusqu’en 1945 date à laquelle le site est cédé à l’Etat.

L’amélioration des conditions de vie des détenus et du personnel pénitencier poussée par une émeute

Peu entretenue, la maison d’arrêt de Dijon se dégrade petit à petit au cours du XXe siècle. Dans les années 1980, malgré l’agrandissement de l’enceinte pour reconstruire le quartier des femmes, la surpopulation est plus que jamais la réalité de la prison avec un taux d’occupation de plus de 250 %. Les détenus sont souvent trois ou quatre dans des cellules de 9 m2. C’est donc sans véritable surprise, qu’éclate, en 1996 à la Maison d’Arrêt de Dijon, l’une des plus importantes mutineries qu’ait connue la France.

Le 7 avril 1996, en plein après-midi, un détenu ceinture un surveillant au retour de la promenade pendant qu’un autre s’empare de son trousseau de clés. L’émeute préparée par un noyau dur, est rapidement suivi par d’autres détenus. Les prisonniers saccagent et incendies les locaux. Les forces de l’ordre sont obligées d’intervenir. 8 heures après le début de la mutinerie, la Maison d’Arrêt est totalement évacuée pour la première fois de son histoire. Un policier, un surveillant et cinq détenus seront blessés durant cet événement. À cause des incendies, l’Administration Pénitentiaire est dans l’obligation de rénover complètement la Maison d’Arrêt. Ce qui coûtera 25 millions de francs soit près de 4 millions d’euros. Pendant ces mois de travaux, la prison est quasiment fermée. Elle reprendra son activité normale qu’en 1999. Par ces travaux, on essaye de faire en sorte qu’une telle émeute ne se reproduise plus en améliorant la sécurité mais surtout en agissant à la source du problème : les mauvaises conditions de vie des détenus. Le nombre de surveillants est augmenté, les cellules sont équipées de séparations avec les toilettes, les douches sont rénovées et les loisirs sont diversifiés. Mais ces modernisations ont-elles été suffisantes ? C’est la question qui se pose aujourd’hui.

La fermeture de la Maison d’Arrêt de Dijon, une bonne ou une mauvaise chose ?

En avril 2010, la garde des Sceaux, Michèle Alliot-Marie, a décidé que la maison d’arrêt de Dijon fermerait ses portes au plus tard en 2015. Elle devrait être remplacée d’ici-là par la construction d’un nouveau bâtiment.

Certains voient cette fermeture comme une bonne nouvelle. Le problème de surpopulation à la maison d’arrêt de Dijon est toujours d’actualité. Le nombre de détenus était de 317 au 1er janvier 2010 pour 188 places théoriques, soit un taux d’occupation de plus de 165 %. Aujourd’hui, il y a un délai de 7 à 8 mois entre le moment où une peine de prison ferme est prononcée et le moment où elle est exécutée. Les normes européennes ne sont donc pas respectées. La nouvelle prison sera construite dans l’agglomération dijonnaise. Les liens familiaux pourront donc être maintenus. C’est aussi une bonne nouvelle pour les entreprises locales qui devraient être sollicités pour bâtir les nouveaux établissements carcéraux. Certains voisins de l’actuelle maison d’arrêt sont aussi satisfaits par cette annonce. En effet, certains se plaignent des nuisances sonores causées par les détenus qui s’insultent ou sifflent les collégiennes qui s’entraînent sur le terrain de sport à côté mais aussi par les proches des détenus qui crient à l’extérieur de la prison pour être entendus des prisonniers.

Mais tout le monde n’est pas de cet avis. Le personnel pénitencier s’oppose catégoriquement à la fermeture de la maison d’arrêt. Pour eux, l’abandon de ce site est un gaspillage. En effet, la maison d’arrêt a été en grande partie rénovée et modernisée après la mutinerie de 1996. 

En 2009, deux millions d’euros ont également été attribués au secteur pénitentiaire de Dijon dont la majeure partie était destinée à la rénovation de la prison. Entre deux, d’importantes sommes avaient été versées pour la toiture, le système de vidéosurveillance et la visioconférence. Des aménagements récents qui montrent que le site n’est pas aussi vétuste que l’on croit. Les surveillants de Dijon parlent de la maison d’arrêt comme d’ « une structure à taille humaine » et d’ « un outil de travail de qualité ». Les coursives sont propres et l’ensemble est bien entretenu. Certes, la prison est surpeuplée mais bien moins qu’un grand nombre de prisons françaises. 

Le site est tout à fait viable. Certains prisonniers affirment eux-mêmes que les conditions de vie en détention ne sont pas si mauvaises. Les commerçants du quartier se plaignent aussi de cette fermeture. Ils craignent l’impact économique que risque d’entraîner cette fermeture.

 

Source de l’article : http://criminocorpus.hypotheses.org/7241

 

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