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    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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Des arts décoratifs en Jura

Posté par francesca7 le 16 mai 2013


Les horloges comtoises – Les premières horloges paysannes dites «  à gaine » ou « de parquet » firent leur apparition vers 1670 en Franche Comté. Leur fût, parallélépipédique ou galbé suivant le goût en vigueur leurs de leur création, était réalisé en chêne ou en bois fruitiers et animé de moulurations plus ou moins recherchées. A partir de 1850, le sapin l’emporte et des décors peints à sujets naïfs apparaissent ; à l’origine, une seule aiguille de fer parcourait le cadran simplement verni. Par la suite, les cadrans pouvaient être ornés d’un médaillon central ou surmontés d’un fronton stylisé de cuivre ou de bronze doré. Parfois, au centre du fût un oculus vitré permet d’apercevoir le mouvement du balancier de fer ou de suivre ouvragé qui régularise la descente des poids. 

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le fer forgé – Le fer forgé a connu au 18ème siècle un grand développement. Des ensembles comme la grille de l’hôpital St Jacques à Besançon et celle de l’hôpital de Lons le Saunier rivalisent avec les chefs d’œuvre de Jean Lamour à Nancy. A Dole (palais de Justice), à Conliège, on verra d’autres pièces. Dans les vieilles rues de Dole et de Besançon, on remarque les grilles ventrues qui protègent les fenêtres. Elles seraient au moins pour leur nom – les « rejas » – une trace de l’influence espagnole ; sans doute leur renflement a-t-il été imaginé pour permettre aux Bisontines, comme aux Sévillanes, de glisser au-dehors une tête curieuse, mais le climat jurassien n’est guère propice au x sérénades dont ces grilles sont le cadre habituel en Andalousie.

LES FONTAINES – les fontaines, nombreuses en particulier dan s le DOUBS, et en Haute Saône, sont avec les églises classiques les éléments les plus marquants des villages comtois. Construites pour la plupart du milieu du 18ème siècle aux années 1870, elles se caractérisent par leur recherche architecture et leur monumentalité ; point de rencontre obligé des personnes et des bêtes, elles furent pendant longtemps au centre de la vie rurale, comme en témoignent leur situation privilégiée au cœur des places. Elles associent généralement les différentes fonctions de fontaine, lavoir et abreuvoir. La grande période de construction de ces fontaines-lavoirs s’ouvre vers 1820 et introduit au cœur des villages une architecture classique inspirée de l’archaïsme grec. Les plus simples ressentent découvertes et parfois se signalent par une colonne centrale plus ou moins ouvragée. D’autres s’abritent sous de hauts toits soutenus par des piliers droits, des colonnes ou des arcades (fontaines de Gy, Etuz). Elles peuvent aussi se présente sous la forme de petits temples ronds (fontaine de Loray) ou de nymphées en hémicycle. Dans certains villages, la mairie a été construire au-dessus du lavoir comme à Beaujeu.

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PEINTURE ET SCULPTURE EN JURA

Posté par francesca7 le 16 mai 2013


La Franche Comté ne peut se targuer d’avoir abrité une école régionale e peinture et ne sculpture. Bien qu’ayant subi dans ces deux domaines des influences principalement bourguignonnes et flamandes, de nombreuses œuvres d’art révèlent néanmoins le talent des artistes locaux.

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La peinture semble avoir connu un large développement dès les 12ème et 13ème siècles, alors que la sculpture n’en était qu’à ses balbutiements. Aussi, dans les églises, les effets décoratifs revenaient à la peinture murale, très usitée aux époques romane et gothique. Les 14ème et 15ème siècles voient se diffuser parallèlement à cette technique un art du retable qui dénote des influences essentiellement flamandes (retable de la Passion du musée de Besançon). Malheureusement, au 16ème siècle, l’élan des primitifs comtois ne trouve pas de suite : seul Jacques Prévost, formé en Italie, réalise alors des œuvres de qualité (triptyque de Pesmes). Aussi, les nobles et les bourgeois profitent de leurs voyages pour acheter des tableaux flamands et italiens dont certains appartiennent toujours au patrimoine franc-comtois (église de Baume les Messieurs, cathédrale et musée des Beaux Arts de Besançon).

A partir du siècle suivant, l’art français perd ses particularités régionale et la Comté peut alors se prévaloir d’avoir donné naissance à quelques artistes connus ; l’habile peintre de batailles Jacques Courtois (1621-1676), le portraitiste bisontin Donat Nonotte (1708—1785) et surtout Courbet (1819-1877), ardent défenseur du réalisme. Contrairement à la peinture, la sculpture resta dédaignée des maîtres comtois à l’époque romane et n’orna que de façon exceptionnelle les chapiteaux (cathédrale de Besançon) et les portails des églises.

Au 13ème siècle apparaît une statuaire artisanale de bois, naïve et émouvante quoique malhabile, composée principalement de Vierges. Il faut attendre le 14ème siècle pour que voie le jour un véritable courant de création, influencé par l’art bourguignon et notamment par Claus Sluter. Le réalisme et la puissance expressive du maître marquèrent toute la production du 15ème siècle et même le début du 16ème (nombreux exemples à la collégiale de Poligny et remarquable St Paul à Baume les Messieurs) ; Dès cette époque se développa également l’art du mobilier religieux ;: les magnifiques stalles de St Claude (15ème siècle) et celles plus tourmentées de Montbenoît (16ème siècle) en sont la preuve ;

Au 16ème siècle, les formes s’assagissent : des sculpteurs italiens sont appelés sur les chantiers comtois ; la tradition gothique est alors peu à peu abandonnée et des artistes locaux, comme Claude Arnoux, dit Lullier (retable de la chapelle d’Andelot à l’église de Pesmes), et Denis le Rupt (chaire et tribune d’orgues de Notre Dame de Dole) adoptent le nouveau style. A l’poque classique, la statuaire religieuse tombe dans l’académisme ; seule le mobilier révèle encore l’originalité et la sûreté du goût des artistes locaux (boiseries de Fauconnet à Goux Les Usiers). Par la suite, quelques sculpteurs connurent une certaine notoriété, comme Clésinger, Luc Breton et surtout Perraud (1819-1876) dont l’inspiration romantique sut produire des œuvres empreintes de sensibilité et d’émotion (musée de Lons le Saunier). A la fin du siècle, Bartholdi immortalisa à Belfort la résistance de la ville en 1870, en sculptant à même le roc un lien monumental.

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Modèles d’architecture en Jura

Posté par francesca7 le 13 mai 2013


Au Moyen Age – Après les invasions et la désagrégation de l’autorité carolingienne s’affirment des pouvoirs locaux personnalisés par les seigneurs. Ceux-ci ressentent immédiatement la nécessité de protéger leurs demeures et empruntent aux populations nordiques un modèle de château encore très rustique ; le donjon ou château à motte (11ème siècle). Cette construction se compose d’une motte (tertre de terre) entourée d’un fossé et surmontée d’une tour en bois quadrangulaire remplacée par la suite par une tour de pierre. Parallèlement, des forteresses de pierre édifiées principalement sur des hauteurs (Pesmes, Champlitte), vient le jour ; l’enceinte – talus de pierre précédé d’un fossé – abrite les bâtiments de service et d’habitation ; le donjon y reste le point fort ; la fin du 12ème et le 13ème siècle marquent l’apogée du château fort. C’est alors que naît un  nouveau type d’habitat seigneurial lié à l’essor de la classe moyenne des chevaliers ; la maison forte (surtout après 1250). Située à l’écart des villages et à proximité d’un ruisseau, elle repose sur une plate-forme artificielle entourée d’un fossé en eau. Les bâtiments – logis et communs – se répartissent autour d’une cour centrale. Les 14ème et 15ème siècles ne furent pas propices aux châteaux ; la guerre de Cent ans puis l’artillerie de Louis XI contribuèrent à de larges destructions, aussi le château du Pin (15ème siècle) admirablement conservé offre un témoignage intéressant d’architecture militaire médiévale. A la fin de la période gothique, l’habitation urbaine prend en revanche du relief et se pare, tout particulièrement, de fenêtres à meneaux surmontées d’arcs en accolade.  

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Renaissance : au 16ème siècle, avec le retour de la paix et de la prospérité, de nombreux châteaux subissent des transformations dans le goût nouveau et améliorent leur défense en fonction de la récente invention du boulet de métal, beaucoup plus puissant que le boulet de pierre (renforcement des remparts, percement de canonnières, édification à  tours d’artillerie protégeant avant tout l’entrée…). Mais l’aristocratie préfère souvent le confort de son hôtel à la ville où s’exprime véritablement l’art de la Renaissance. A l’inverse de l’architecture religieuse, l’architecture civile a fort peu emprunté à l’art gothique alors qu’elle s’est largement ouverte aux formes séduisantes venues d’Italie ; l’exemple vient du chancelier de Charles Quint, Perrenot de Granvelle, qui se fit construire un palais à Besançon à partir de 1534. Peu à peu, la Comté se couvre de monuments aux façades à ordres superposés (hôtel de ville de Gray) ou du moins aux étages séparés par des bandeaux moulurés ; des frontons apparaissent au-dessus des fenêtres remplaçant progressivement les arcs en accolade. Au rez de chaussée, l’arc en anse de panier, utilisé pur les portes ou les galeries ouvertes, introduit un rythme sans doute d’inspiration espagnole (cour intérieure du palais Granvelle à Besançon). Une large part du renouveau architectural revient également à la décoration florale comme en témoigne la façade du château de Champlite ; l’architecte décorateur Hugues Sambin (1518-1601), né près de Gray et connu pour ses réalisations bourguignonnes a laissé un magnifique exemple se son art énergique sur la façade polychrome du palais de Justice de Besançon (1581), son chef-d’œuvre comtois.

Epoque classique – Au 17ème siècle, la Comté est meurtrie par la guerre de Dix Ans. Ce n’est qu’après 1674, date du rattachement de la province à la France, qu’un nouvel élan architectural voit le jour. La positon stratégique de la région, bornée par les Vosges et le Jura, oblige immédiatement le Royaume à envisager une véritable politique de fortification. La tâche est confiée à Vauban ; ce dernier étudie dans le détail la défense des points de passage obligés des routes menant vers la Suisse. Bien qu’en partie détruit, l’œuvre monumentale de Vauban a modelé certaines zones du paysage franc-comtois. Le grand mérite de l’architecte royal est d’avoir mené à son apogée la conception du tracé bastionné (adopté au cours du 16ème siècle) dont le principe de base consiste à encadrer une courtine de deux bastions de façon qu’ils se protègent mutuellement ; le procédé avait déjà subi de notables perfectionnements avant lui, mais tout en le portant à sa forme définitive, il sut parfaitement l’adapter au relief de chaque site aussi bien pour les enceintes urbaines (Belfort, Besançon – riche également de sa citadelle) que pour les forts (fort St André de Salins les Bains).

L’architecture civile en revanche s’épanouit réellement au 18ème siècle, période illustre et féconde pour l’art comtois. La réalisation la plus originale de cette époque est la saline royale d’Arc et Senans, conçue comme une ville idéale par l’architecte visionnaire Ledoux. Les châteaux (dont le plan type est en fer à cheval comme à Moncley), les hôtels particuliers et les édifices civils présentent alors des façades parfaitement symétriques, percées de grandes ouvertures surmontées de frontons triangulaires ou arrondis. Ces monuments, qui atteignent pour certains la perfection avec le style Louis XVI, se caractérisent également par leurs hauts toits traditionnels.

Epoque moderne  - L’architecture militaire continua à évoluer au cours des 19ème et 20ème siècles. Au 19ème, on construisit de nombreux forts (dont l’important fort des Rousses) sur les sites que rendaient vulnérables les progrès accomplis par l’artillerie. Ces ouvrages, quoique difficilement visibles aujourd’hui, sont pour la plupart conservés. L’invention de l’obus torpille en 1885, puis de la fusée à double effet obligea à abandonner les forts au profit de défenses bétonnées semi-souterraines. Durant la Seconde Guerre mondiale, le Haut Commandement fit même construire une trentaine de blockhaus afin de protéger la neutralité suisse. De grands ouvrages d’art caractérisent également l’architecture de l’époque moderne ; le 19ème siècle a vu lancer au-dessus des cluses jurassiennes d’impressionnants viaducs comme ceux de Morez. Depuis la guerre, l’art des ingénieurs s’est exercé surtout dans la construction de grands barrages ; celui de Génissiat (1948) sur la Rhône et ceux de la vallée de l’Ain (Vouglans, 1968), sont d’audacieuses réalisations.

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Architecture en Jura

Posté par francesca7 le 13 mai 2013


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Le patrimoine architectural religieux de Franche Comté doit beaucoup aux fondations monastiques, très nombreuses dans cette région pendant tout le Moyen Age. Le monachisme joue en effet un rôle déterminant dans la mise en valeur de ce rude pays. Dès l’époque mérovingienne deux abbayes jettent un éclat sans pareil sur toute la région ; Luxeuil au Nord et Condat au Sud. Si le premier devient rapidement un centre intellectuel qui essaime partout en Gaulle – et entre autres à Lure, le second se consacré essentiellement à l’évangélisation et au considérable travail de défrichement de la forêt jurassienne. Malheureusement l’anarchie qui marque la fin des Carolingiens leur est funeste. Aussi au 10ème siècle, les bénédictins doivent reconquérir le territoire burgonde. Ils sont suivis par l’ordre de Cluny (fondé par des moines de l’abbaye de Beaume les Messieurs, qui s’impose à la province. Au 12ème siècle, partout ce dernier est lui-même supplanté par les innombrables fondations cisterciennes ; parallèlement, i l faudrait également citer les prémontrés, les augustins, les chartreux, qui tous montent à l’assaut de la forêt et de la montagne, draient le sol, attirant ainsi les populations qui se groupent autour d’eaux. Les églises, aujourd’hui paroissiales, furent donc à l’origine majoritairement monastiques et répondent très souvent aux canons des ordres qui les régissaient ; en effet, les bénédictins implantèrent un art primitif inspiré des basiliques italiennes, les clunisiens favorisèrent certainement l’influence de l’architecture bourguignonne, tandis que les cisterciens propagèrent le chevet plat de Cîteaux et ouvrirent la voie à l’art gothique.

Art roman – On ne peut parler d’art roman proprement comtois ; l’église de la période romane, d’un type primitif, emprunte des éléments à l’art bourguignon et à l’art lombard. Elle est généralement de plan basilical avec un transept peu saillant ; le chœur est clos par une abside en hémicycle, flanquée de deux absidioles ouvrant sur le transept, ou se termine par un chevet plat (église de Courtefontaine). De grandes arcades reposent sur de lourdes piles carrées, rondes ou octogonales, dépourvues de chapiteaux. Le gros oeuvre, piliers compris, est souvent en petits moellons maçonnés ; à l’origine, une charpente, remplacée plus tard par des voûtes d’ogives, recouvraient la nef et les bas-côtés ; ces derniers peuvent cependant être voûtés en arêtes, surmontée d’une coupole ou du clocher quand ce dernier ne coiffe pas un des croisillons ; il ne se trouve cependant jamais en façade. Les églises comtoises se caractérisent par leur sobriété, encore accentuée par l’absence quasi-totale de décoration. Seules de hautes bandes lombardes réunies par quelques arcatures produisent un certain effet décoratif. Les églises de St Hymetière et de St Lupicin (début 12ème siècle), celle de Boussières et la crypte de St Désiré à Lons le Saunier en sont les témoins les mieux conservés. Seul vestige ou presque de l’influence rhénane carolingienne en Franche Comté, la cathédrale St Jean de Besançon offre la particularité d’être fermée à chaque extrémité de sa nef par une abside. A l’intérieur, l’alternance de piles fortes et faibles, respectivement rectangulaires et rondes, rythme harmonieusement l’espace. De petites églises appartiennent également à cette école ; elles possèdent une nef unique et un clocher en façade.

Art gothique – L’art roman dura fort longtemps en Franche Comté ; peut-être faut-il y voir l’effet de la méfiance comtoise envers toute nouveauté. Aussi, la fin du 13ème siècle, qui ailleurs clôture la grande période de création de l’art gothique, voit encore de nombreuses traces romanes se perpétuer sur les édifices adoptant le nouveau style ; l’église la plus caractéristique est complète de cette période de transition est Saint Anatoile de Salins ; elle offre à la fois un portail en plein cintre, de grandes arcades en tiers-point dans la nef et un triforium à arcatures romanes. Du reste ce goût persistant pour l’arc en plein cintre donne aux églises comtoises un caractère qui leur est propre. Le gothique ne connut sa véritable extension en Franche Comté qu’en adoptant les formes flamboyantes vers le milieu du 15ème siècle ; il ne parvint à son apogée que dans le courant du siècle suivant et se perpétua même jusqu’au milieu du 17ème siècle, époque à laquelle la Renaissance était déjà sur le déclin dans d’autres provinces françaises. L’église comtoise flamboyante se compose de trois hautes nefs aveugles séparées par d’élégantes arcades en tiers-point soutenus par des piliers ronds le long desquels s’engagent les nervures des voûtes et les moulures des arcades. Elle est surmontée d’un clocher monumental. De grandes baies éclairent un chœur profond à cinq pans (cathédrale de St Claude, collégiale de Poligny) cerné par deux chapelles ouvrant sur un transept peu saillant ; la mesure et la sobriété propres à l’esprit comtois ont su éviter toutes les manifestations excessives qui, ailleurs, ont souvent caractérisé le gothique flamboyant ; les voûtes à liernes et tiercerons sont rares (la basilique Notre Dame de Gray en donne cependant un exemple) et seules les chapelles seigneuriales, comme celle des Chalon à l’église de Mièges, s’ornent d’importante clefs pendantes.

Renaissance et art classiqueL’apport de la Renaissance italienne ne touche que très superficiellement, et avec grand retard, l’architecture religieuse comtoise qui s’en tenait à l’art gothique flamboyant. En effet, les formes et le vocabulaire nouveaux apparaissent essentiellement sur les annexes des édifices ; chapelles des églises, comme à Pesmes ou portes d’entrée, comme au collège de l’Arc à Dole. La décoration sculptée, en particulier des boiseries, connut en revanche un plus grand succès.

L’art classique également freiné par la persistance du gothique, ne s’épanouit pleinement qu’après 1674, alors qu’il faillait reconstruire les églises détruites pendant la guerre de Dix Ans (1633-1643) et les campagnes dévastatrices de Louis XIV. La petitesse et le mauvais état des églises léguées par le Moyen Age et l’augmentation massive de la population dès le milieu du 18ème siècle expliquent aussi le nombre considérable de constructions entreprises jusqu’à la Révolution. L’élément le plus caractéristique de cette période – et typique de l’architecture religieuse comtoise – est le clocher formant porche, coiffé d’un dôme « à l’impériale », c’est à dire à quatre contre-courbes, couvert de tuiles vernissées. Trois plans prédominent ; l’église à nef unique, avec ou sans transept, l’église à plan centré, le plus souvent octogonale ou en croix grecque, et l’église-halle à trois nefs d’égale hauteur, généralement sans transept. Les nefs sont couvertes par des voûtes d’arêtes nécessitant le soutien de puissants contreforts extérieurs pour résister aux fortes poussées. L’intérieur est souvent peint de blanc hormis les colonnes, les pilastres et les doubleaux qui sont soulignés de gris. L’ordonnance de façade s’anime de frontons, de pilastres et de colonnes ; la fin du 18ème siècle et la première moitié du 19ème adoptent le style antiquisant néo-classique, au décor volontairement simple voire austère ; comme dans les temples antiques, la ligne droite a supplanté la courbe et des bas côtés plafonnés ont pris la place des nefs latérales, voûtées d’arêtes, des églises-halles. Un berceau, où pénètrent des fenêtres hautes, coiffe la nef centrale ; à partir de 1850, le style néo-gothique réintroduit l’ogive et l’arc brisé.

L’art contemporain – La Franche Comté peut s’enorgueillir d’avoir été le théâtre d’un renouveau de l’art religieux. Dans les années 1959 et 1969, d’importantes créations architecturales ont u le jour come à Audincourt, Ronchamp et Dole (église St Jean l’Evangéliste). Une volonté de mettre en valeur la spiritualité de ces lieux est souvent sensible dans l’élan plastique des formes et la maîtrise des effets décoratifs de la lumière. Dans le même esprit, de nombreux artistes, tels Manessier, Gabriel Saury, Bazaine, le Moal, Fernand Léger, ont également contribué à faire vivre ou revivre des édifices grâce à leurs vitraux, sculptures, mosaïques ou tapisseries. Terre de passage et d’échanges mais également territoire stratégique quelle que soit l’autorité qui la gouvernait, la Franche Comté possède un patrimoine qui témoigne aujourd’hui encore, des péripéties historiques de la région. Souvent ravagés par les guerres et les invasions, la province employa les rares périodes de calme qu’elle connut à relever ses ruines. Aussi les grands chefs d’œuvres y sont peu nombreux ; la sobriété des ouvrages comtois ne saurait néanmoins les priver d’un charme particulier, parfois alimenté d’influences extérieures. A l’époque gallo-romaine, la Séquanie était riche mais elle résista difficilement aux invasions des 9ème et 10ème siècle, aussi ne reste-t-il que bien peu de vestiges de ce glorieux passé. L’arc de triomphe romain que les Bisontins appellent Porte noire, la voie romaine de Boujailles, les vestiges du  théâtre du Mandeure près de Montbéliard constituent à peu près les seuls témoins de cette période.

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LES TRESORS DU JURA

Posté par francesca7 le 13 mai 2013

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Le Bois – Depuis le début du 20ème siècle, outre ses usages domestiques, le bois des forêts jurassienne aliment nombre d’industrie.

La forêt du Rissous fournit des bois dits de résonance (épicéa), très appréciés des fabricants d’instruments de musique. Les boîtes qui contiennent les fromages de Normandie et de l’est viennent de Bois-d’Amont ; le hêtre est employé pour la fabrication de chaises, de meubles de bureau et de cuisine, le sapin et l’épicéa pour la charpente. Le buis convient bien à la fabrication d’objets en bois tourné (jeux d’échecs à Clairvaux, par exemple). On fait aussi des poteaux, des panneaux etc… avec les déchets de scierie.

En raison de la longueur et de la rigueur de l’hiver, chaque habitant fait une large provision de vois de feu. Le hêtre débité en petites bûches est particulièrement recherché. Enfin, les petits bois résineux soigneusement écorcés, débités en rondins de 1m et empilés le long des routes, sont destinés aux usines de pâte à papier ; le bois n’a pas seulement servi à ces usages économiques ; de bons artistes locaux y ont sculpté les stalles de l’abbaye de Montbenoît et celles de la cathédrale de Saint Claude.

L’Horlogerie – La première montre française fut fabriquée vers la fin du 15ème siècle. C’est alors une réduction de l’horloge portative dont les poids sont remplacés par un ressort ; mais bientôt, le mouvement s’affine et les modèles sont déjà nombreux pendant la seconde moitié du 16ème siècle. A la cour des rois Henri II et Henri III, les femmes les portent souvent en pendentifs et les hommes en ornent même les pommeaux de leurs dagues. Le cadrant de ces montres ne comporte qu’une aiguille, celle des heures. En 1674, un grand événement se produit dans le monde de l’horlogerie ; le Hollandais Huygens invente le balancier à ressort spiral. Vingt ans plus tard, les frères Dumont, maître horlogers, sortent les premières montres exécutées à Besançon. Elles sont faites à la main, pièce par pièce. Trois quarts de siècle passant et en 1767, Frédéric Japi, du village de Beaucourt, fabrique mécaniquement des ébauches montres avec des machines e son invention. Sa production remporte un vif succès et atteint le chiffre de 3 000 à 3 500 montres par mois. En 1793, un horloger suisse, Mégevand, et quatre vingt compatriotes maîtres ouvriers, proscrits de leur pays pour fleurs opinions avancées, viennent se réfugier à Besançon. Les artisans de la ville, furieux de cette concurrence, veulent prendre les étrangers. Mais la Convention les prend sous sa protection, leur avance de l’argent pour qu’ils créent une fabrique et une Ecole Nationale d’Horlogerie. Ils doivent recevoir, aux frais de la République, deux cents apprentis par an. Mégevand met au point la fabrication en série.

L’envolée – Le développement des ventes est, dès lors, très rapide. En 1835, à Besançon, on fabrique 80 000 montres ; en 1878, 240 000. L’industrie horlogère gagne de nombreuses villes de la Comté. L’hiver, dans les petits villages de la montagne, les ouvriers travaillent à domicile à la fabrication de certaines pièces ou au montage.

Les heures incertaines – A la fin du 19ème siècle, la concurrence Suisses impose une évolution de l’activité, qui perd son caractère rural et artisanal pour se concentrer dans des usines modernes. Un nouvel essor s’amorce après la Seconde Guerre mondiale, mais il est interrompu à la fin des années 1970 ; l’irruption de la montre à quartz et des fabrications bon marché, les difficiles et brutales adaptations qu’elles induisent plongent l’industrie horlogère jurasienne dans une grave crise dont tous les centres de production ne se relèveront pas. Cependant, la réorientation vers les produits « haut de gamme », l’accent mis sur la précision et le recours à la sous-traitance ont sauvé la fabrication des montres qui se maintient à Besançon, Morteau, Villiers le Lac ou Maîche, Morez et Morbier étant pour leur part spécialisés depuis le 17ème siècle dans les horloges comtoises et horloges monumentales.

La métallurgie -  Au Moyen Age, la force des cours d’eau actionne les souffleries et les martinets des forges. Le minerai se trouve souvent dans les sables ou dans les calcaires voisins recouverts de bois. Force motrice, matière première et combustible sont donc proches les uns des autres. Au 16ème siècle, sous la domination de l’Autriche, clouteries, tréfileries, fabriques d’essieux, de fers sont installées le long de l’Ain, de la Bienne, de la Loue. Au 18ème siècle, les forges, encore plus nombreuses, travaillent pour la France. Elles livreront ensuite quantité d’armes aux armées de la Révolution et de l’Empire. Il y a alors tant de « fourneaux » qu’un historient écrit ; « L’on aurait dit que, dans une si petite province, Vulcain avait choisi sa demeure ». Cet essor dure jusque vers 1860. A cette date, les forêts sont dévastées et le combustible fait défaut, le minerai des « ferrières » locales s’épuise. Et surtout on découvre les gisements plus riches de  Lorraine et le procédé de la fonte au coke remplaçant la font au bois ; une à une, les forges comtoises s’éteignent et les martinets deviennent silencieux. Aujourd’hui l’aciérie électrique de Champagnole, l’usine d’automobiles Peugeot de Sochaux Montbéliard, fondée par une famille de maîtres de forges, ou les ateliers de construction de trains à grande vitesse –TGV et locomotives électriques Alsthom de Belfort comptent par mi les plus prestigieux  héritiers de cette tradition métallurgique franc-comtoise.

Les pierres et les diamants – La taille des pierres précieuses a été connue dès l’Antiquité, sauf celle du diamant qui a été pratiquée pour la première fois aux Pays Bas au 15ème siècle. Au 18ème siècle, la région de St Claude et de Septmoncel a commencé à tailler des pierres fines et l’industrie diamantaire, introduite en 1876, s’est développée tout naturellement dans un pays où les lapidaires se succèdent de père en fils. La taille des pierreries d’imitation – verroterie ou synthétique – a pris un rapide essor. Certaines entreprises ont acquis une nouvelle dimension en s’orientant vers la fabrication du diamant industriel et en produisant des outils et filières utilisées en métallurgie et en bijouterie.

Le sel – dès la préhistoire, Salins et Lons le Saunier alimentaient le trafic de sel vers l’Europe centrale ; plus tard, à leur tour, les Romains exploitèrent les salines jurassiennes. Jusqu’au 19ème siècle, les chaudières ont été chauffées au bois, ce qui explique la situation de certaines salines, comme celle d’Arc et Senans installées assez loin des gisements d’eau saumâtre, mais à proximité d’une forêt. En certains endroits, les cendres accumulées formaient de véritables collines. Les paysans de la Bresse venaient à Lons le Saunier, au Puits-Salé, remplir leur char à bœufs de ces cendres, qu’ils utilisaient pour amender leurs terres. Les salines de la Franche Comté, dont les plus importantes furent longtemps celles de Salins et de Montmorot, produisaient encore près de 50 000 tonnes de sel en 1965.

Le pari sur l’avenir – La fabrication des pipes à Saint Claude, la lunetterie à Morez relèvent également d’une longue et prestigieuse tradition. Mais de plus en plus prévaut l’image d’une industrie reconvertie, orientée vers les hautes technologies ; tandis qu’Oyonnax, figure de proue de la « Plastic Valley », acquiert la stature de pôle européen de la plasturgie, Besançon se hisse au rang de capitale des microtechnique (nouvelle spécialité régionale, associant la mécanique de précision à la micro-électronique) et de l’électronique « Temps fréquence » (partie moderne de la chronométrie). La modernisation du réseau routier s’est concrétisée par la réalisation des autoroutes A36 (Mulhouse Beaune) et A 39 (ouverture de la section Dijon-Dole, fin 1994) ; le réseau ferré bénéficie aujourd’hui des lignes TGV Paris Besançon et Paris Lausanne et Berne, qui permet de relier Paris à Frasne en moins de 3 h…

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Dames de pierre d’Oliferne

Posté par francesca7 le 28 avril 2013

Dames de pierre d’Oliferne (Jura)

(D’après « Traditions populaires comparées » paru en 1854)

Célèbres par leurs enchantements, les flancs de la verte montagne d’Oliferne, où s’élèvent les ruines solitaires de l’ancien château, retentiront toujours du son des cors, des voix humaines et des aboiements prolongés qui composent le concert magique où se plaît encore, dit-on, l’âme de l’ancien seigneur de cette terre qui s’illustra par un véritable bras de fer avec le roide France

Un garde forestier, témoin oculaire de ces prodiges, assurait il y a bien longtemps, tout ému qu’il en était encore, qu’attiré un beau matin par le bruit de la chasse, il était arrivé à une clairière de la forêt ; que là il avait trouvé rassemblés, sous les amples rameaux d’un chêne, une foule de grands seigneurs, de belles dames et de piqueurs, les uns mangeant sur le gazon, les autres gardant les chevaux ou distribuant la curée à de nombreux limiers ; que la joie la plus vive animait le banquet ; que, n’osant aborder une société aussi brillante, il s’était reculé ; qu’il avait pris, pour s’échapper, un oblique sentier dans le bois ; mais qu’enchanté d’un spectacle si nouveau pour lui, il avait retourné la tête, afin d’en jouir encore… Plus rien, tout avait disparu. Dans de vieilles chartes, le nom de ce château fut quelquefois écrit Holoferne, comme celui que portait un général persan des troupes de Nabuchodonosor et qu’a rendu illustre l’acte courageux d’une héroïne d’Israël, Judith. Holoferne signifiait le vaillant capitaine ; et tout ce que l’on raconte du courage indomptable du seigneur d’Oliferne est si prodigieux, qu’on serait tenté de croire à un secret rapport entre le chasseur sauvage de cette montagne et la signification du nom qu’elle a porté.

 Dames de pierre d’Oliferne dans Jura chateau-olliferne

Ruines du château d’Oliferne

 

Le même garde forestier nous a donné sur l’ancien seigneur de celte terre des renseignements biographiques dont l’authenticité n’est pas moins certaine. L’ancien seigneur d’Oliferne avait été un puissant personnage de son époque. A croire notre garde forestier, il aurait balancé le pouvoir du roi de France ; et, suivant lui, c’était beaucoup dire ; mais il était aussi haut que son manoir. Le narrateur entendait par ces paroles que le baron était aussi orgueilleux que son château était élevé au-dessus des deux grandes vallées de l’Ain qu’il dominait, l’Anchéronne et la Valouse. Car on disait que cette forteresse de son domaine était de celles qu’on ne peut prendre ni conquérir que par l’art de la nécromancie (Essai sur l’histoire de la Franche-Comté). « Ce présomptueux vassal, disait le roi, se moque de tout le monde et se croit au-dessus de nous : je veux le forcer de rentrer dans des sentiments de soumission plus convenables à la condition d’un simple feudataire. »

Le monarque le menace, en conséquence, d’une guerre, par un envoyé qui lui en porte la déclaration : « Dites à votre maître, répond le seigneur d’Oliferne, qu’on ne récolte pas assez de foin dans tout son royaume pour remplir les fossés de mon château. » Les fossés de la forteresse d’Oliferne sont, en effet, la profonde vallée de la rivière d’Ain, d’une part, et le bassin de la Valouse, contenant tout le canton d’Arinthod, de l’autre ; avec le ténébreux ravin de l’Anchéronne et celui de Vescles, qui rendent, en effet, inabordable la haute position d’Oliferne. Inattaquable à la force brutale, le fier baron resta vainqueur ; il eut ensuite à se défendre contre la ruse. On ne chercha plus qu’à saisir sa personne, et des émissaires apostés le guettèrent pour le surprendre dans le sommeil. Or, se doutant bien de l’espionnage, que fit le rusé seigneur ? Partout où il se retirait pour passer la nuit, il arrivait sur un cheval ferré à rebours, de manière à faire croire qu’il était parti de ce lieu dans la direction des empreintes des fers de sa monture sur le sol.

A la fin cependant, soit par le nombre, soit par une plus habile stratégie, soit par la trahison, le roi se rendit maître de la formidable forteresse. Le seigneur s’échappa sans doute ; mais ses trois filles, saisies dans leur refuge, payèrent de leur vie la résistance de leur père. Elles périrent par le supplice de Régulus : on les renferma dans un tonneau que l’on garnit d’une multitude innombrable de clous, dont les pointes étaient tournées contre elles, et on les lança dans la pente de la montagne. Le tonneau roula ainsi jusqu’au fond de la vallée, trajet d’une demi-lieue qui fut fait en moins de deux minutes ; la rivière d’Ain le reçut dans ses flots.

La pitié du peuple, qu’émut cette triste aventure, imagina dès lors une métamorphose pour en perpétuer le souvenir. On montre sur la rive opposée, en face d’Oliferne, trois pointes de rocher, d’inégales hauteurs, et ces aiguilles s’appellent les Trois Damettes. On donne le même nom à la forêt qui couvre la montagne. Au reste, toute cette historiette, dont la moitié nous reporte aux temps mythologiques, et l’autre moitié aux hostilités de la France contre le comté de Bourgogne, est une de ces compositions populaires où la chronologie est ordinairement fort maltraitée, et à travers lesquelles il ne faut pas chercher de la vraisemblance. Ce qu’il y a de plus apparent dans ces traditions, c’est que le chasseur d’Oliferne ressemble singulièrement au chasseur nocturne qu’on appelle, à Condes, le roi Hérode, traversant la vallée de l’Ain la veille du Jour des Rois.

Ainsi, les pics des Trois Damettes d’Oliferne garderont un éternel souvenir de leur catastrophe, dont la couleur est aussi danoise ou Scandinave qu’orientale, grecque ou romaine. Leur supplice n’est pas de l’invention des seuls Carthaginois : vous le trouvez dans la Suède et le Danemark, à une époque fort ancienne, à en juger par les recueils poétiques du Folk Visor, où l’on voit un jeune roi menacer la jeune Karine, si elle ne veut pas être tout à lui, de la faire mettre dans un tonneau armé de pointes de fer, et qui l’y fait périr en effet. « Alors deux blanches colombes descendent du ciel et prennent la petite Karine. On n’avait vu venir que deux colombes : en ce moment, on en voit trois », écrit Marmier dans ses Souvenirs de voyage.

Les âmes toutes filiales des dames d’Oliferne n’ont pu se décider à se rendre où vont toutes les âmes ; elles ont préféré se réfugier dans les trois aiguilles de pierres, poste élevé d’où elles peuvent, tout le jour, contempler à leur aise, le manoir paternel, et dont elles se détachent, au soir, pour se promener dans ce romantique séjour. Tantôt leurs mânes vont s’asseoir, pâles et silencieux, au champ-Dolent - nom tout à fait druidique indiquant partout où on le rencontre la proximité d’un monument gaulois -, sur le bec de Grimona, ou sur les trois pierres de Brandon - indice d’un dolmen -. bornes de leur ancienne châtellenie ; tantôt on les voit marcher d’un pas grave à travers les forêts jadis sacrées de Trépierre - autre indice d’une pierre levée – et de Chastain – Castum nemus. Une autre fois, on les entendra gémir parmi les chênes dodoniens du mont de la Colombe, ou pleurer dans les roseaux de l’étang de Saint-Colomb.

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Les Fromages en Jura

Posté par francesca7 le 22 avril 2013

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Conséquence directe de l’importance de l’élevage jurassien, l’industrie laitière représente une part capitale de l’économie régionale. D’abord familiale, elle s’est développée au 19ème siècle, parallèlement à l’élevage. Elle s’est perfectionnée sans cesse par une meilleure sélection des bêtes, par la rationalisation des méthodes de travail, par la modernisation de l’outillage et par l’organisation de la profession fromagère fréquemment passée de la coopération entre familles à l’association, puis à l’entreprise. De nos jours, le plus souvent, un fromager de métier, dans les villages, loue sa fruitière, achète le lait et vend le produit de son travail ; dans les bourgs importants et les villes, des entrepôts d’affinage ont été installés.

 

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Les fruitières – La production du Comté est une des grandes industries nourricières du pays. A la base de cette fabrication se trouve la « fruitière » (« fruits communs »), coopératives formée par les producteurs de lait d’un ou plusieurs villages. C’est là un des traits les plus anciens et les plus caractéristiques de la vie jurassienne. En 1264, on fabriquait déjà, sur les hauts plateaux du Doubs, du « froumaige de fructères » (fromage de fruitière). La coopération était une nécessité, dans des régions où les conditions climatiques rendaient difficiles, sinon impossibles en hiver, les déplacements. Le nombre de vaches par producteur a tendance à s’élever (15 à 20 et parfois plus) et la production laitière par vache dépasse 5 000 litres en moyenne pour 305 jours de lactation. Il faut 500 litres pour fabriquer un Comté de 42 kg.

A l’heure de la traite, on peut encore voir, dans les villages, des femmes, des jeunes gens, plus rarement des hommes, se diriger vers la fruitière. Les moyens de transport rudimentaires d’autrefois (charrettes à bras, attelages de chiens, etc) limitaient le rayon d’action de la fruitière et, par suite, le nombre des associés qui, nulle part, ne dépassait cinquante. Aujourd’hui, les fruitières s’assemblent en de puissants groupes coopératifs, tandis que se développent les sociétés privées d’affinage et de distribution. Ces mutations n’empêchent pas la livraison quotidienne du lait de se maintenir, car elle est à l’origine d’une certaine qualité de formage.

Poligny, avec son Ecole Nationale d’Industrie Laitière, son centre de recherches et ses nombreux sites d’affinage (le touriste pourra visiter l’un des 500 chalets comtois peut apparaître comme la capitale du Comté. Mais c’est plutôt Lons le Saunier que choisissent les grosses fromageries.

Fabrication du « Comté »

Le Comté, qui bénéficie d’une AOC est fabriqué avec le lait de Montbéliardes ou de Pie rouge de l’Est, nourries d’herbe et de foin sec (l’ensilage est interdit dans l’aire d’appellation contrôlée Comté). Le lait est écrémé de 5 à 15 % afin d’obtenir un fromage dont la teneur en graisse est comprise entre 48 et 50 g pour 100 g de matière sèche. Versé dans de grandes chaudières en cuivre de 800, 1 400 ou même de 2 500 litres, il est chauffé à 32 ° environ et coagulé avec la présure. Après décaillage, les grains de callé sont brassés et chauffés de 54 à 58 °, recueillis dans une toile, placés dans un moule en bois et pressés ; la meule atteint un poids de 40 à 50 kg. Le fromage est d’abord mis en cave froide quelques jours, salé et frotté pour accélérer la formation de la croûte. Ensuite commence l’affinage ; le fromage fait un séjour de 3 à 9 mois maximum en cave, d’abord de 16 ç 18° pendant deux moi, puis de 10 à 12°. On frotte la croûte avec un chiffon imbibé de sel dissous pour favoriser le développement d’une flore microbienne, la « morge », qui contribue à donner à la pâte ce goût de noisette très recherché. Le Comté le plus fin de pâte, le plus riche en matières grasses, est peu « ouvert ».

Autres fromages – A Morez et aux environs, on fabrique le « morbier ». le « bleu de Haut Jura » est surtout produit aux environs de Septmoncel et de Gex. Le « vacherin » ou « Mont d’Or » est un fromage à pâte molle qui se fabrique en hiver dans la région de Champagnole. On le dégustait déjà au 13ème siècle à Levier. Depuis 1917, des usines à Lons le Saunier et à Dôle fabriquent des fromes fondus, faits à base d’emmental, de gruyère, de comté, de bleu etc… et dans la composition desquels entrent également d’autres produits laitiers comme le beurre, la crème, le lait. La « cancoillotte », enfin est un fromage traditionnel maigre, préparé à partir de lait de vache caillé naturellement.

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L’élevage en Jura

Posté par francesca7 le 22 avril 2013

 

Autrefois, l’activité Jurasienne, très repliée sur elle-même était pour l’essentiel fondée sur l’exploitation agricole. Au cours du 19ème siècle le chemin de fer apparaît, de nouvelles routes s’ouvrent qui, en élargissant les débouchés, vont favoriser l’essor économique de la région. Un dense réseau de mono-industries locales se construit, plaçant la Franche-Comté parmi les principaux foyers industriels français. Aujourd’hui encore elle vient en tête des régions pour la part des industries dans l’ensemble de l’activité économique.  

L'élevage en Jura dans Jura jura

La vie pastorale – La vocation naturellement herbagère de la Franche-Comté, notamment des plateaux du Jura, prédisposait le pays à l’élevage bovin. Aussi, pendant la belle saison s’observent ici les scènes traditionnelles de la vie pastorale. Sur le plateau, chaque propriétaire conduit pour la journée son cheptel sur le « châtenage », prés clos d’un mur de pierres sèches, de pittoresques barrières en lattes de pin ou de fils électrifiés sous basse tension. A heures fixes, le troupeau se rend aux abreuvoirs du pré, du village ou de la ferme. La traite s’accomplit dans le pré lui-même si le troupeau passe l’été dans un « parc » sans rentrer à l’étable.

En altitude, subsiste l’alpage traditionnel. Début juin, sous la conduite d’un berger, les bêtes gagnent leurs pâturages d’été, au-dessus de 1 300 m, là où les pré-bois cèdent aux sommets dénudés. Quelques abreuvoirs, des chalets dispersés sur de vastes territoires où s’abritent le berger et son aide composent un paysage d’une grande sérénité. Les étables se sont agrandies, les plantes fourragères se sont substituées aux céréales, mais l’essentiel de l’alimentation du bétail provient de la prairie, que l’on exploite encore de façon traditionnelle et extensive.

Les races – Au début du 20ème siècle on rencontrait, suivant les régions, la race Montbéliarde, la Tachetée de l’Est et la race d’Abondance, qui présentaient certains caractère communs. Des Herd-Books, livres généalogiques attestant l’origine des animaux ont été constitués pour chacune d’elles. Actuellement, les races exploitées sont rattachées pour la plupart à la Pie rouge qui peuple les grandes régions d’élevage en Europe.

La race Pie rouge de l’Est produit des sujets assez lourds dont la robe, à fond blanc, est largement tachée d’un rouge allant du clair au foncé, mais dont les extrémités sont généralement blanches. Leurs cornes horizontales et recourbées vers l’avant encadrent la tête au profil droit. La Pie rouge de l’Est, apprécié pour ses qualités laitières, est également recherchée pour ses aptitudes comme productrice de viande.

La race Montbéliarde se caractérise par une robe d’un rouge franc et vif sur fond blanc. Les femelles atteignent un poids moyen de 700 kg. Elle s’est surtout développée depuis 1955, grâce aux sélections entreprises par les organismes d’élevage (Herd-Book, contrôle laitier, insémination artificielle). Sa spécialisation laitière très poussée a  impulsé un élevage laitier à haut rendements, particulièrement valorisé par la transformation du lait en fromage d’appellation contrôlée Comté.

La race d’Abondance, d’origine alpine et dont les effectifs sont assez restreints, se reconnaît à sa robe très foncée qui descend presque jusqu’aux sabots, en un long manteau, et aux yeux fréquemment cernés de « lunettes ». chaque race a perfectionné les aptitudes naturelles qu’elle présentait et l’évolution s’est donc faite pour chacune de façon originale.

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Les forêts du Jura

Posté par francesca7 le 2 avril 2013

 

La forêt est une véritable usine débordante de productivité. Le soleil est la chaudière qui dispense l’énergie, les racines sont les pompes qui aspirent les matières premières, les tiges, les branches, les feuilles sont les manufactures qui transforment ces matières premières pour produire du bois et de l’oxygène.

La forêt a de nombreuses fonctions ; elle régularise le climat, elle améliore le régime des eaux, elle protège le sol contre l’érosion, elle favorise l’alimentation des sources en eaux pures. Elle est aussi une véritable station d’épuration qui joue un rôle capital dans l’assainissement des terres et de l’air. En effet, le feuillage élimine le gaz carbonique, fixe les poussières et détruit les germes microbiens. Monde grouillant de vie, la forêt abrite de nombreuses plantes – fleurs, mousses, liches, fougères – et divers champignons, comme les morilles au printemps, les girolles et les cèpes à l’automne. Une foule d’animaux accompagnent cette vie végétale ; de petits rongeurs tels que l’écureuil, mais également de nombreux oiseaux dont certains rapaces, et de grands mammifères tels que le cerf, le chevreuil et le sanglier.

Les forêts du Jura dans Jura foret

La forêt française – En France, en ce qui concerne la propriété, les forêts sont domaniales (c’est-à-dire biens de l’Etat) communales ou privées. Le s plus intéressantes pour les promeneurs sont les forêts domaniales. Elles sont gérées et aménagées par l’Office Nationale des Forêts. Cet Office à caractère industriel et commercial a pour principal objectif la gestion et l’équipement des forêts, par l’exploitation du bois, le reboisement, l’entretien des routes et des chemins, et l’accueil des promeneurs dans les forêts proches des grandes villes ; au nombre de ces réalisations, on relève l’ouverture à tous de certaines routes forestières, l’aménagement de parking, l’installation d’aires de pique-nique, la création d’enclos d’animaux permettant d’observer certaines espèces (cerfs, sangliers, chevreuils à en semi-liberté.

Une toile de fond – Le sombre manteau de la forêt est la toile de fond de tout paysage jurassien ; elle s’étend sur 500 000 ha environ, couvrant 40 % de la surface du territoire comtois. A distance, ces massifs forestiers semblent uniformes, mais lorsqu’on y pénètre cette impression disparaît ; les lumières et les ombres alternent d’un versant à un autre ; tantôt l’on débouche sur la ligne grise des falaises, tantôt un lac apparaît. La forêt de la Joux par exemple, est l’une des plus belles et des plus importantes du Jura.

Un peu d’histoire – Des moines défricheurs :

Le mot Jura viendrait du bas latin « Juria » (forêt) ; Joux a la même origine. En effet, à l’époque romaine, le pays était couvert de forêts impénétrables. Dès le 6ème siècle, les moines s’aventurent dans ces zones hostiles et leur cognée commence à faire des trouées dans l’épais manteau forestier. Jusqu’au 15ème siècle, dès qu’un coin est défriché, une ferme s’y installe, formant le noyau autour duquel vient s’agglomérer un hameau. Ainsi s’explique la dispersion des villages et même des fermes dans le Haut-Jura. Ce fut bientôt une frénésie. Aux 17ème et 18ème siècle, de longs convois de chariots vident la forêt de ses plus beaux troncs qui deviennent les mats des nefs royales. Les forges et hauts fourneaux, installés le long des cours d’eau, dévorent les faillis. La forêt se rétrécit comme une peau de chagrin.

Une civilisation du bois – Le bois ne sert pas seulement à ces besoins industriels. Du berceau tressé d’écorce au cercueil de sapin, il accompagne toute la vie du montagnard. De la forêt, celui-ci tire la charpente de son toit, les plaquettes (ancelles ou travaillons) protégeront les murs de sa maison les plus exposés à la pluie. Les plus belles veines e sapin décorent armoire ou pétrin rustique, tandis que la vaisselle est creusée dans l’aubier tendre. Tout le matériel de laiterie ou de fromagerie est en bois et donne aux produits leur saveur particulière. Avec l‘écorce d’épicéa, on tresse paniers et hottes. Un beau fût creusé conduit l’eau de la source à l’abreuvoir. Le balai (ramasse) est fait de baguettes de coudrier. Une forte branche frappée quatre coups de serpe puis trempée dans la résine permettait, il ya un siècle, de s’éclairer. Les bergers sculptent au couteau des jouets de bois ; il se délectent de la sève sucrée qui coule de l’écorce et qui se mâche, paraît-il comme du chewing-gum. Il n’était pas jusqu’au rameaux de sapin, macérés dans l’eau avec sucre, seigle et farine, qui ne donnaient une boisson appréciée : ce « vin de sapin » permettait, dit-on, de regarder sans envie les futailles du Bon Pays.

Aujourd’hui, la forêt s’étend naturellement sur tous les terrains que l’homme délaisse ; elle gagne aussi par reboisement réfléchi. Elle occupe 42 % du territoire. Les arbres à feuilles caduques (chênes, hêtres, merisiers, frênes, érables…) occupent les zones de plaines et le premier plateau où ils sont largement favorisés par le sylviculteur depuis des décennies. Les résineux (sapins, épicéas) sont cultivés en priorité dès les pentes du deuxième plateau.

Chaque forêt publique et les grandes forêts privées sont aménagées pour qu’on y coupe tous les ans un volume de bois proche de son accroissement. Des « lignes » jalonnées de bornes ou de plaque  les divisent en parcelles numérotées. Dès juin, la coupe est délimitée. Les arbres sains à abattre sont marqués d’une empreinte ronde (lettres AF administration forestière) les arbres secs, cassés ou déracinés – les chablis – étant marqués d’une empreinte différente. Dans les forêts communales, le conseil municipal classe les arbres destinés au chauffage en lots constituant l’affouage, ces lots sont répartis par feu ou par tête (exceptionnellement ils sont partagés au prorata de la surface des toits des maisons et on comprend sua dans certains villages les demeures soient coiffées d’un immense chapeau), ou bien la vente de la coupe est faite en bloc, sur pied, par l’Office national des forêts, au profit de la commune. Autrefois, le produit de cette vente était assez substantiel pour permettre à certaines communes d’exonérer de l’impôt les particuliers. Les parts étaient d’autant plus grosses qu’il y avait moins de grosses qu’il y avait moins de copartageants et l’installation d‘étrangers au village étant assez mal vue. Dans les forêts domaniales, pratiquement toutes les coupes sont vendues en bloc sur pied ; une partie importante de chablis, en revanche, est maintenant commercialisée après exploitation. Cette exploitation est très surveillée ; l’empreinte du marteau de l’Etat est protégée par la loi au même titre que le billet de banque.

La forêt jurassienne étage ses essences suivant l’altitude ; la courbe de niveau de 800 m sépare les feuillus des résineux, mais l’orientation et l’ensoleillement apportent souvent leurs correctifs à cette règle générale. Sur les sols moins élevés du vignoble croissent, associés aux cultures et aux vergers, des bois où le tremble, l’orme, le charme, l’érable disputent le terrain au chêne, au bouleau et au frêne ; le paysan considérait naguère ces sols comme une sorte de prairie aérienne de secours pour l’alimentation de son bétail. Le hêtre prédomine sur le premier plateau entre 500 et 800 m. Plus haut, règnent les forêts de splendides sapins, les « Joux » et au –delà de 1 000 m les épicéas dans les paysages des prés-bois. 

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Les grottes du Jura

Posté par francesca7 le 2 avril 2013


S’ouvrant à la surface des plateaux ou au pied des parois abruptes d’une reculée, les grottes offrent l’occasion de pénétrer dans le monde des cavernes et d’y observer des rivières remarquablement limpides, des formations rocheuses inconnues de la surface, des gisements attestant le passage des hommes de la préhistoire.

Circulations souterraine des eaux et formation des cavités – Les rivières jurassiennes ne s’écoulent pas toujours à l’air libre. Comme dans toute région calcaire, l’eau a la possibilité de s’infiltrer à la faveur de tout un réseau de cassures ou de fissures de la roche, ou encore des joints séparant deux couches calcaires. Grâce à la dissolution de l’acide carbonique puis à l’érosion, elle pourra agrandir fissures et joints. De cette manière se formeront galeries, puits, cheminées, dans lesquels les eux souterraines se rassembleront pour ressortir plus tard sous forme de source ou exsurgence, ainsi la Cuisance dans la reculée des Planches. Dans d’autres cas, c’es tune rivière déjà formée ou une partie de celle-ci, qui sera absorbée par une perte pour, après un trajet souterrain, réapparaître un peu plus bas. Les exemples les plus connus de ce phénomène appelé résurgence sont les sources de la Loue et du Lison. Cette différence d’origine explique que, pendant les périodes de sécheresse, les résurgences continuent à être quelques peu alimentées, alors que les exsurgences (en particulier dans les Les grottes du Jura dans Jura palaceReculées), faute de pluie, sont asséchées ; la présence de l’eau ne se retrouvant alors que dans les grottes sous formes de lacs en amont des barrages naturels tels que les gours (grotte des Planches).

La formation des gouffres est due soit à l’agrandissement d’une fissure du plateau, soit à l’effondrement de voûtes sur le trajet de galeries. 

Grottes : Au cours de sa circulation souterraine, l’eau abandonne le calcaire dont elle s’est chargée en pénétrant dans le sol. Elle édifie ainsi un certain nombre de concrétions aux formes fantastiques défiant quelque fois les lois de l’équilibre ; dans certaines cavernes le suintement des eux donne lieu à des dépôts de calcite (carbonate de chaux) qui constituent des pendeloques, des pyramides, des draperies. Leurs représentations les plus connues sont les stalactites, les stalagmites et les excentriques ;

Les stalactites se forment à la voûte de la grotte. Chaque gouttelette d’eau qui suinte au plafond y dépose, avec de tomber, une partie de la calcite dont elle s’est chargée. Peu à peu s’édifie ainsi la concrétion le long de laquelle d’autres gouttes d’eau viendront couler et déposer à leur tour leur calcite.

Les stalagmites sont des formations de même nature qui s’élèvent du sol vers le plafond ; les gouttes d’eau en tombant toujours au même endroit déposent leur calcite qui forme peu à peu un cierge. Celui-ci s’élance à la rencontre de la stalactite avec laquelle il finira par se réunir pour constituer un pilier reliant le sol au plafond.

Les excentriques sont de très fines protubérances, dépassant rarement 20 cm de longueur. Elles se développent dans tous les sens sous forme de minces rayons ou de petits éventails translucides. Elles se sont formées par cristallisation et n’obéissent pas aux lois de la pesanteur.

Depuis le paléolithique supérieur, l’ours « des cavernes » a disparu des grottes. De nos jours, les grottes ne sont habitées en permanence que par les chauves-souris. Elles ne quittent leur antre que la nuit pour chasser et rentrer au petit jour. Elles tapissent des voûtes entières qu’elles entaillent profondément de leurs griffes. Munies d’un véritable radar, elles se déplacent aisément en milieu obscur. Leurs déjections, le guano, forment de gigantesque cônes, redoutés des spéléologues. Outre les chauves-souris, les grottes sont peuplées d’une multitude d’invertébrés, coléoptères, etc…

De la préhistoire à l’exploration moderne – Les cavernes et les grottes, abris naturels contre le froid, ont d’abord été habitées grotte dans Jurapar des animaux (ours, hyène, renne) puis par l’home qui lutta contre les bêtes et les chassa ; il n’abandonna ces gîtes naturels qu’après l’époque magdalénienne, il y a environ 10 000 ans. A la fin du 19ème siècle l’exploration méthodique du monde souterrain, à laquelle est attaché le nom d’E.A Martel, a permis la découverte et l’aménagement touristique d’un certain nombre de cavités. La plupart des explorations des cavités jurasiennes est due à un ami d’E.A Martel, le professeur Fournier. Cette connaissance du monde souterrain demeure néanmoins fort incomplète, de très nombreux gouffres échappant encore aux recherches des spéléologues.

Les remarquables aménagements dont bénéficient quelques grottes aujourd’hui, permettent au touriste d’aborder le monde souterrain sans danger et sans difficulté. Des escaliers, des ponts munis de parapets, des effets d’éclairage facilitent et agrémentent la visite. Ainsi, le touriste rencontre des spectacles inconnus à la surface, miroir d’eau, calmes lacs souterrains ou rugissantes cascades, concrétions ou phénomènes d’érosion (marmite de géant), gisements attestant la présence de l’homme de la préhistoire ; ce sont la grotte de Baume avec ses hautes salles, la grotte de la Glacière qui conserve de la glace toute l’année, les grottes de Moidons et ses concrétions, les grottes d’Osselle aux multiples colonnes, la grotte des Planches et ses phénomènes d’érosion, le gouffre de Poudray et son immense salle d’effondrement. Ces visites sont aussi une sensibilisation aux problèmes de pollution des eaux et de protection d’un milieu encore sauvegardé.

 

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