Histoire de Saint Claude en Jura
Posté par francesca7 le 2 février 2014
La cité se développe initialement autour d’un monastère fondé au début du Ve siècle par deux frères moines et abbés, Romain et Lupicin. Elle est tout d’abord appelée Condat (du celte Condate « confluent »), puis Saint-Oyend-de-Joux, du nom de l’abbé Oyand (ou Eugendus) qui accroît le rayonnement du monastère à partir de la fin du Ve siècle. En 639, saint Claude devint moine dans l’abbaye qui portait alors le nom de Saint-Oyand. Saint Claude est mort le 6 juin 699.
Lieu de pèlerinage, la ville profite vers la fin du XIIe siècle (1160), de la découverte du corps intact de l’abbé Claude (décédé quatre cent soixante ans auparavant), pour augmenter sa renommée. La ville prend alors le nom de Saint-Oyand-Saint-Claude. Au XVe siècle, saint Claude étant vénéré par le roi Louis XI, la ville garde le seul nom de Saint-Claude. Louis y étant venu avec son père Charles VII, en tant que dauphin, y passe de nouveau en 1456, au moment où il s’enfuit vers la Bourgogne afin d’éviter l’armée de son père. À la fin de sa vie, le roi Louis XI vieilli effectue toutefois un autre pèlerinage vers Saint-Claude le 21 avril 1482, quoique son objectif soit réparti par une manifestation politique. Il y emmène en effet un grand nombre de soldats suisses.
En 1499, après son deuxième mariage, avec le roi Louis XII, la reine Anne de Bretagne a décidé de visiter ce lieu de pèlerinage, en souhaitant un héritier viable du royaume de France. Elle avait en effet perdu tous ses enfants avec Charles VIII. Il s’agit d’une princesse Claude de France à laquelle la reine donne la naissance, future épouse de François Ier.
En 1742, l’abbaye est rattachée à l’évêché de Saint-Claude. Voltaire avait fait une campagne contre les moines de l’abbaye de Saint-Claude qui refusaient d’affranchir leurs serfs en arguant de leurs droits. Ce n’est qu’à la Révolution que les tenanciers purent devenir libres.
Sous la Révolution, pour suivre le décret de la Convention du 25 vendémiaire an II invitant les communes ayant des noms pouvant rappeler les souvenirs de la royauté, de la féodalité ou des superstitions, à les remplacer par d’autres dénominations, la commune change de nom pour Condat-Montagne, nom construit à partir de son nom initial de Condat, auquel on ajouta « Montagne », double sens entre sa situation géographique et la Montagne, le courant politique révolutionnaire.
La commune était desservie au début du xxe siècle par les Chemins de fer vicinaux du Jura.
Le vendredi 7 avril 1944, la Division 157 de la Wehrmacht se déploie dans la région de Saint-Claude. La Ville est cernée, les locaux de la coopérative La Fraternelle sont mis à sac. Ses responsables qui ravitaillent le maquis sont arrêtés ainsi que le maire de la ville, Paul Delacour, pourtant nommé par Vichy. Le samedi 8 avril 1944 à l’aube, les commandos allemands motorisés de la division attaquent le bois de la Versanne. Ils sont tenus en échec toute la journée par le maquis bien retranché. La Wehrmacht réussit à décrocher à la nuit emmenant ses morts et ses blessés. Le maquis a lui aussi subi des pertes. Il se replie, se réorganise et s’abrite dans la forêt. Le lendemain à Saint-Claude, dimanche 9 avril 1944, jour de Pâques, sous couvert d’une vérification d’identité, la gestapo organise une grande rafle en présence du sinistre Klaus Barbie arrivé la veille à l’hôtel de France. Tous les hommes de 18 à 45 ans sont rassemblés sur la Place du Pré. 302 sont retenus en otages et déportés à Buchenwald, 186 ne rentreront pas.
Saint-Claude est située dans le sud du département du Jura, dans le cœur du massif du Jura. La ville est distante de 60 km de Genève (sud-est), de 57 km de Lons-le-Saunier (nord-ouest), de 30 km d’Oyonnax (sud-ouest).
Saint-Claude est bâtie au fond d’une vallée encaissée profonde de plus 450 m, à la confluence entre la Bienne et le Tacon. Située à une altitude moyenne de 435 m, la ville est dominée de plus de 500 m par les sommets du Haut-Jura, tels que le mont Bayard, le Pain de Sucre, le Crêt Pourri ou le mont Chabot.
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