Ferney-Voltaire en Jura
Posté par francesca7 le 12 juin 2014
Ferney Voltaire jouxte la frontière franco-suisse. L’intérêt de cette petite ville est surtout littéraire. C’est le souvenir de Voltaire qu’on y cherche.
En 1758, le philosophe qui réside aux Délices, près de Genève, a des difficultés avec les Genevois que les comédies jouées sur son théâtre effarouchent. C’est alors qu’il achète, en territoire français, mais près de la frontière, la terre de Ferney. Selon les circonstances, il pourra ainsi passer d’un asile dans l’autre. A partir de 1760, Ferney est sa résidence favorite. Il agrandit le château, crée le par cet prend au sérieux son rôle de seigneur. Le village, assaini, est doté d’un hôpital, d’une école, de fabriques d’horlogerie ; de bonnes maisons de pierre sont construites, entourant une église où Voltaire – sui l’eût dit – a son banc.
La vie à Ferney – Pendant 18 ans, Ferney abrite une petite cour : grands seigneurs, gens d’affaires, artistes, écrivains reçoivent l’hospitalité du patriarche, assistent aux représentations données dans son théâtre. L’immense fortune que Voltaire a réalisée, grâce à d’heureuses spéculations sur les fournitures militaires, lui permet d’avoir en permanence cinquante invités. Des curieux viennent de loin pour l’apercevoir dans le parc ; quand il sort du château, c’est entre deux haies d’admirateurs. Il écrit ses contes, multiplies les brochures, les pamphlets, mène campagne contre les abus de toute nature et notamment contre le servage dans le Haut Jura. Sa correspondance est prodigieuse : il écrit ou dicte à Ferney au moins vingt lettres par jour ; plus de 10 000 ont été publiées. Le « roi Voltaire » meurt en 1778, lors de son voyage triomphal à Paris.
Voltaire choisit Ferney en 1759 pour sa proximité de la frontière, utile en cas de problème avec l’administration royale, et de Genève, ville de son rival, Rousseau.
À son arrivée, le hameau comptait à peine cent cinquante habitants. Sur la statue de Voltaire, installée au centre-ville, il est qualifié de « Bienfaiteur de Ferney ». En effet, il permit l’essor tant démographique qu’économique de Ferney qui, en quelques années, passa d’une structure villageoise à une véritable petite ville. Voltaire fit construire plus de cent maisons, finança la construction d’une église, d’une école, d’un hôpital, d’un réservoir d’eau et de la fontaine.
De plus, il fit assécher les marais et créa des foires et marchés, attira des artisans — horlogers, tisserands — à s’y implanter, et enfin nourrit les habitants durant la disette de 1771. Rasant l’ancien bâtiment, il s’y fait édifier un château (aujourd’hui classé monument historique). Enfin, il prêta de l’argent gratuitement aux communes voisines.
Il n’est pas exagéré d’écrire que Ferney serait resté un petit village sans l’activité du « Patriarche » qui l’a fait entrer dans l’histoire. À sa mort en 1778, Ferney comptait près de 1 200 habitants mais sans son bienfaiteur, elle perdit alors sa vitalité et retrouva sa forme agraire.
Une statue de bronze a été inaugurée en son honneur le 27 juillet 1890, financée et sculptée par Émile Lambert (qui était alors propriétaire du château).
Le CHATEAU de Ferney : Il contient entre autres le portrait de Voltaire à 40 ans par Quentin de La Tour. Lorsque Voltaire se porte acquéreur du domaine de Ferney, il décide de reconstruire entièrement le château. ll dirige lui-même les travaux dès octobre 1758.
Le château est terminé en 1762 et présente, côté cour, une façade classique organisée symétriquement autour d’une entrée encadrée de colonnes doriques, surmontée de pilastres doubles à l’étage, et d’un fronton portant les armes du seigneur. La façade, côté jardin, était animée d’un avant-corps en arrondi, encadré de pilastres ioniques et couronné d’un fronton curviligne. Il a été remplacé au XIXe siècle par une façade plate à fronton triangulaire. Le parc est aménagé simultanément et participe à la mise en scène du château qui domine le site, notamment par l’implantation, au sud, de charmilles et vers l’ouest d’un jardin à la française, d’une pièce d’eau et d’une large terrasse.
Voltaire avait fait ménager des ouvertures dans la frondaison des arbres en contrebas de la terrasse pour dégager la vue vers les Alpes. La grange voisine était aménagée en salle de spectacle. Très vite, Voltaire se rend à l’évidence : son château est trop petit pour accueillir ses nombreux visiteurs. Il fait appel en 1765 à l’architecte et potier Léonard Racle pour ajouter deux ailes qui donnent à l’édifice son aspect définitif.
A la mort de Voltaire, Catherine II impératrice de Russie projette de bâtir à l’identique le château de Ferney dans le parc de Tsarkoïeselo, son palais d’été. Dans ce but, elle fait construire une maquette et dresser par Léonard Racle les plans du château et de l’ensemble du domaine, et achète la bibliothèque du philosophe. Ces documents, conservés à la bibliothèque nationale de Russie, constituent aujourd’hui une source inestimable sur le château de Voltaire et son organisation originelle. Voltaire, seigneur de Ferney. En 1758 lorsque Voltaire, âgé de 65 ans, acquit la seigneurie de Ferney, il déclara avoir trouvé un « hameau misérable » où il fit construire, suivant de près le chantier, la demeure de ses dernières années. Pendant près de vingt ans, Voltaire y reçut de nombreuses personnalités. Alors qu’il se déclarait «aubergiste de l’Europe»,
Ferney devenait le passage obligé d’une élite qui affluait de l’Europe entière. De cette retraite éloignée, il s’enflamma contre l’injustice de la société et prit la défense des victimes de l’intolérance politique et religieuse. L’État a acquis en 1999 le château de Ferney, ce lieu de mémoire où Voltaire a tant écrit pour la défense des droits de l’homme.
le site se visite : http://voltaire.monuments-nationaux.fr/
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