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    PETITS COINS DE PATRIMOINE QUI SERONT MIS EN LUMIERE AU DETOUR DE NOTRE REGION DE FRANCE...

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    « La restauration est une opération qui doit garder un caractère exceptionnel. Elle a pour but de conserver et de révéler les valeurs esthétiques et historiques du monument et se fonde sur le respect de la substance ancienne et de documents authentiques. Elle s’arrête là où commence l’hypothèse, sur le plan des reconstitutions conjecturales, tout travail de complément reconnu indispensable pour raisons esthétiques ou techniques relève de la composition architecturale et portera la marque de notre temps. » citation Charte de Venise, art. 9, ICOMOS, 196.

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    JE SUIS ORIGINAIRE MOI-MEME DE LA BOURGOGNE....

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    « Un monument restauré traduit les connaissances, les ambitions, les goûts, non seulement du maître d’oeuvre mais aussi du maître d’ouvrage : c’est le vrai révélateur de l’appréhension des édifices par une génération donnée, qui leur permet de reconnaître pour sien un édifice centenaire. » citation de Françoise Bercé.

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    Citation sur la France.
    !!!!
    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

  • a bientot

Musée-Site Buffon, à Montbard

Posté par francesca7 le 18 novembre 2013

 

 

Partez sur les traces de Buffon,
et découvrez le site qui a inspiré l’Histoire naturelle…

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Le Musée Buffon et le Parc forment un ensemble patrimonial d’exception et vous invitent à un voyage de l’histoire médiévale au siècle de Lumières.

Les salles d’exposition temporaires du Musée Buffon sont consacrées au dialogue entre science et nature. Le Musée-site Buffon est composé de trois entités

Le Musée Buffon
(Labellisé « Maison des illustres » en 2001, musée de France, Monument Historique)

Dédié à Buffon et à son plus proche collaborateur Daubenton (premier directeur du Museum National d’Histoire Naturelle de Paris), le musée propose un parcours à travers l’Histoire Naturelle et la philosophie des Lumières.
Deux salles d’expositions temporaires proposent, en lien avec les collections du musée, une découverte de l’héritage artistique et scientifique de Buffon.

Parc Buffon
Aménagé par Buffon entre 1733 et 1742, le parc est intimement lié à l’histoire du château des ducs de Bourgogne sur lequel il est construit. Classé monument historique en 1947, le parc offre le long de ses quatorze terrasses un cadre naturel et historique de premier ordre. 

Musée-Site Buffon, à Montbard dans Bourgogne 180px-Montbard_-_Parc_Buffon_-_Statue_of_DaubentonTour de l’Aubespin et Tour Saint-Louis
Ces deux tours du XIVe siècle sont, avec l’église Saint-Urse et les remparts, les vestiges les plus visibles de l’ancienne forteresse médiévale. D’une hauteur de 40 mètres, la Tour de l’Aubespin est composée de quatre salles voûtées et d’une terrasse supérieure qui offre un panorama remarquable sur Montbard et la vallée de la Brenne traversée par le canal de Bourgogne. La Tour Saint-Louis, remaniée par Buffon au XVIIIe siècle, abritait quant à elle tout à la fois le cabinet de travail d’été, le laboratoire et la bibliothèque du célèbre naturaliste. La fonction précise des tours au Moyen-Age reste encore à déterminer. 

Cabinet de travail
Buffon donnait rarement accès à ce lieu intime où il passa de nombreuses heures à composer les 36 volumes de l’Histoire Naturelle générale et particulière. Les murs couverts de gravures, la cheminée de marbre ou encore le portrait de Newton restituent l’ambiance particulière de ce lieu chargé d’histoires… au perron duquel Jean-Jacques Rousseau s’agenouilla en signe d’admiration.

 

 SITE DU PARC BUFFON 

Depuis trois ans, l’équipe du Musée souhaite partager avec tous les publics le travail en coulisses effectué tout au long de l’année. Au sein de l’exposition Lumières, l’encyclopédie revisitée, nous vous proposons ainsi de découvrir une partie de la collection des papillons donnée par André Robic à la Ville de Montbard : inventaire, photographies, expertise, aspects esthétiques ou scientifiques ou encore pédagogiques, les papillons comme toute autre collection vivante, entraînent un certain nombre de questions de conservation que nous vous poserons à notre tour pour mieux comprendre les métiers liés au monde des musées.

File:Parc-buffon01.jpgConférence : Les philosophes des Lumières, accords et désaccords, par Aline Beilin, philosophe, suivi du vernissage de l’exposition.
Les philosophes des Lumières ont des histoires et des convictions différentes. En quel sens forment-ils ce corps social et intellectuel dont l’histoire des idées et des hommes a conservé l’image? Des hommes tels que Buffon, Diderot, Rousseau ou Voltaire ont en commun des idées et des méthodes nouvelles. S’ils oeuvrent ensemble et se lient contre les ennemis communs, ils polémiquent et ferraillent volontiers les uns contre les autres. L’exposé sera l’occasion, à travers le récit de l’entreprise encyclopédique conduite par Diderot pendant quelques vingt années de sa vie, d’évoquer ces relations entre les penseurs du XVIIIe siècle.

 

Aménagé par Buffon dès 1734 sur le site d’un ancien château des Ducs de Bourgogne, ce jardin classé monument historique en 1947 et ses quatorze terrasses offrent un panorama remarquable sur Montbard et la vallée de la Brenne.

Vous pouvez télécharger la 1ère partie du diagnostic écologique et propositions d’actions en faveur de la biodiversité en cliquant : ICI

Collection Papillons

Collection Papillons

Les objets scientifiques et techniques cohabitent avec des objets naturalistes, des objets d’arts et des objets du type archives, livres, estampes…
A ce titre, nos collections peuvent être considérées comme anthropologiques, c’est-à-dire non spécialisées dans un domaine.
Ces collections couvrent une période allant du XVIIIe au début du XXe siècle.

Dédié à Buffon et à son œuvre scientifique et littéraire, le musée propose un parcours à travers l’histoire naturelle et la philosophie des Lumières
Deux salles d’expositions temporaires proposent, en lien avec les collections du musée, une découverte de l’héritage contemporain de Buffon mais également un espace de débat sur les questions environnementales actuelles.

Musée-Site-Buffon 
rue du Parc Buffon
21500 MONTBARD

tél. : 03 80 92 50 42
fax : 03 80 89 11 99

 

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allons au Musée de la vie Bourguignone

Posté par francesca7 le 18 novembre 2013

 

 Du 14 septembre au 30 décembre 2013

Le Musée de la Vie Bourguignonne Perrin de Puycousin, situé dans le cloître du Monastère des Bernardines présente une collection d’ethnographie rurale (costumes, mobilier,…) et urbaine (vie quotidienne à Dijon du 18e au début du 20e siècles).

En 1623, les cisterciennes de l’Abbaye Notre-Dame de Tart arrivent à Dijon pour établir leur réforme et construisent un monastère, achevé en 1767.

Les moniales quittent le lieu en 1792 et les bâtiments sont alors occupés par une caserne puis affectés à un hospice en 1803. 

En 1975, une charte culturelle entre la Ville de Dijon et le Ministère de la culture prévoit la création d’un Musée d’art sacré dans l’église et d’un musée d’ethnographie régionale dans le cloître. Cet ensemble de bâtiments est un des rares exemples de monastère post-tridentin installé au coeur d’une ville.

Dés 1870, le fondateur du musée, Maurice Perrin de Puycousin, démarre ses collectes dans le Tournugeois, la Bresse et le Mâconnais.

En 1935, sa collection est donnée à la Ville de Dijon « en vue de créer un musée d’ethnographie régionale » ; il sera inauguré en 1938.
A sa mort en 1949, le musée est rattaché au Musée des beaux-arts de Dijon. Devant l’état de détérioration des collections, le musée Perrin de Puycousin ferme en 1970.

L’exposition, en 1978, « Aspects du futur musée de la vie bourguignonne : collection Perrin de Puycousin » préfigure, comme son nom l’indique le futur musée, inauguré en 1985 avec l’ouverture de la Galerie Perrin de Puycousin.

Le Musée d’Art Sacré est rattaché au Musée de la vie bourguignonne en 1993.

Les années 1994 et 1995 voient s’ouvrir le premier et le second étage du Musée de la vie bourguignonne Perrin de Puycousin.

Les musées sont présents sur Facebook en tapant « Musée de la Vie bourguignonne Perrin de Puycousin et musée d’Art sacré »

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Composante majeure du costume régional, la coiffe est une des pièces les plus convoitées des folkloristes de la fin du XIXème siècle. Elle éclaire le visage de nombreuses bergères que campent dans les paysages les artistes de la seconde moitié du siècle.

La collection Perrin de Puycousin compte environ 800 coiffes régionales, essentiellement mâconnaises et bressanes. Les donateurs du musée de la Vie bourguignonne ont enrichi ce fonds initial de quelques 300 pièces.

À la multiplicité des formes se mêle la diversité des origines et des coutumes : coiffe journalière ou de fête, bonnet de service ou de propreté, coiffe de travail connue en Bourgogne sous le nom de layotte, encore présente sur les cartes postales !

Cette exposition présente près de 70 coiffes, bonnets et layottes, largement documentés.

Une exposition à ne pas manquer, autant pour découvrir les secrets du langage des coiffes que pour admirer leur façonnage !

Le programme des visites commentées et animations autour de l’exposition est disponible sur www.dijon.fr et sur le programme de saison du musée.

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Musée de la Vie bourguignonne Perrin de Puycousin
17 rue Sainte-Anne
21000 DIJON
Tél : 03 80 48 80 90

museeviebourguignonne@ville-dijon.fr
www.dijon.fr

Dijon, Musée de la Vie Bourguignonne Perrin de Puycousin (collections)

 

 Au rez-de-chaussée, la galerie Perrin de Puycousin présente un patrimoine ethnographique rural et bourguignon de la fin du 19e siècle. Mobilier, équipement domestique, costumes traditionnels sont exposés soit dans les vitrines didactiques, afin de mieux comprendre la chaîne des savoir-faire, soit dans des reconstitutions d’atmosphère animés de mannequins de cire. 

Cette muséographie de la fin du 19e siècle renvoie à celle préconisée par le fondateur du musée : Perrin de Puycousin, admirateur de l’oeuvre de Frédéric Mistral.

Ainsi, la salle des âges de la vie entraîne le visiteur dans une farandole qui lui fait découvrir la somptuosité des costumes bressans et mâconnais, le clinquant des bijoux traditionnels, la diversité des objets symboliques. Une cuisine bressane est reconstituée avec un mobilier d’autant plus important que l’architecture de cette région ne permet pas l’aménagement de placards ; des ustensiles disposés dans leur contexte d’utilisation, illustrent à merveille cette vie d’autrefois.

Au premier étage, est évoquée la vie quotidienne à Dijon à la fin du 19e siècle. Ainsi, dix commerces sont reconstitués : une pharmacie, une chapellerie, un fourreur,… Toutes installées jadis au coeur de la cité, ces boutiques avec leur devanture d’origine, témoignent d’un mode de vie aujourd’hui disparu. 
Ce parcours se complète par des présentations thématiques : la faïence de Dijon, les industries de cycles, l’agro-alimentaire… Enfin, le panthéon dijonnais accueille le visiteur qui, grâce à un jeu de miroirs, se voit parmi les grands hommes de la ville ; moment qu’il peut perpétuer en se rendant à l’atelier du photographe pour se faire tirer le portrait, dans le costume de son rêve.

Au second étage, sont donnés à voir des éléments identitaires de la Bourgogne. La Bourgogne n’est pas seulement le Bourgogne. Dans cette galerie, circule d’un côté, un train miniature animant les affiches éditées par PLM pour vanter les richesses touristiques de la province ; de l’autre, déambule une procession de santons en pierre polychrome du sculpteur Pierre Vigoureux (1884-1965) campant les Bourguignons dans leurs activités quotidiennes.
Au centre, trois modules de huit vitrines permettent d’aborder les activités liées aux métiers de la pierre, de la terre et du bois. 
Enfin, aux cimaises, sont exposés des photographies d’auteur, comme celles de Janine Niepce ou de Rajak Ohanian. 
Un salon de lecture invite le visiteur à compulser des ouvrages sur la Bourgogne et une salle audiovisuelle présente un programme mensuel sur des techniques oubliées, des récits de vie, des façons de dire et de faire. 

allons au Musée de la vie Bourguignone dans Bourgogne 380px-Ch%C3%A2teau_de_Dijon

Le Château de Dijon 15è S.

Egalement au musée

Boutique du musée

Librairie (livres jeunesse, catalogues d’exposition,…), carterie (affiches, cartes postales, plans), terres vernissées, réedition de jouets anciens sont également à votre disposition.
Pour recevoir un livre ou un catalogue de la boutique, il vous suffit de faire parvenir à l’adresse du Musée, un chèque du montant de votre commande à l’ordre de la trésorerie municipale.

Bibliothèque et Centre de documentation

Lieu accessible à toutes les personnes ayant une recherche précise à faire autour des thèmes de nos collections (Bourgogne rurale au 19e siècle, commerces et industries de Dijon et Côte d’Or, métiers d’autrefois,…). Le fonds documentaire (ouvrages, périodiques, dossiers, photographies,…) consultable sur place uniquement est commun aux Musées d’art sacré et de la vie bourguignonne Perrin de Puycousin. 

Le catalogue de la bibliothèque est informatisé, il est consultable sur le site internet de la Bibliothèque municipale de Dijon, sous la rubrique « réseau », « établissements culturels » (www.bm-dijon.fr).

 Service des publics

Il propose des visites guidées, des ateliers et réalise de nombreux outils pédagogiques : documents (livrets-jeux, fiches d’aide à la visite,…) et malettes pédagogiques diffusées par le Centre régional de documentation pédagogique (sur les thèmes du pain, de l’enfance, de la taille de la pierre, de l’alimentation…). Une exposition itinérante « Pain bis, pain blanc » peut également être prêtée gratuitement.

Pour plus de précisions, vous pouvez consulter le programme des activités ou contacter le service au 03-80-48-80-97. 
Entrée gratuite

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les Généraux d’Empire en Bourgogne

Posté par francesca7 le 14 novembre 2013

 

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Des jeunes hommes de tous les villages participèrent aux guerres de la Révolution et de l’Empire. La Révolution apporta la conscription obligatoire et le pays vit partir ses enfants pur des guerres lointaines dont très peu devaient revenir : l’armée du Rhin, Austerlitz, campagne de Russie, Waterloo, etc… En 1814, les Cosaques occupèrent notre région de Bourgogne et terrorisèrent les populations de nos villages. Durant les guerres du 19ème siècle, de nombreux jeunes furent incorporés dans des bataillons qui combattirent en Espagne, en Afrique, en Crimée. En France, en 1870-1871, les Prussiens séjourneront dans nos villages après la défaite de l’armée Française. 

Bonaparte, Premier Consul, est passé par Maison-Neuve, à deux reprises au cours de l’année 1800. En 1805, quatre mois après avoir été sacré empereur, Napoléon 1er retraversait Précy sous Thil pour se rendre à Milan, en compagnie de l’Impératrice Joséphine. Le Pape Pie VII dont la suite était composée de cent vingt personnes réparties en trente voitures, le suivait à quatre jours d’intervalle. 

 Le 21 ventôse an XIII (11 mars 1805)le sous-préfet de Semur en Auxois adresse la lettre suivante au maire de Précy sous Thil, Lazare Chevalier.

 « Je vous préviens que Sa Majesté Impériale doit incessamment traverser cet arrondissement en suivant la route de Troyes à Autun passant par Châtillon, Montbard, Semur et Saulieu. 

Vous connaissez les honneurs qui doivent être rendus à Sa Majesté lorsqu’il passe sur le territoire d’une commune. Ce qui est prescrit à cet égard se trouve clairement expliqué par le décret du 24 messidor dernier. (Titre III, Secton2. Bulletin des lois n°10). Aussi est-ce bien moins pour vous en rappeler les dispositions que je vous écrits que pour vous engager à prendre dès à présent toutes les mesures pour que Sa Majesté Impériale soit le témoin de l’amour qu’ont pour son auguste personne tous les Français, et particulièrement vos concitoyens. Faites-leur connaître au plus tôt le bonheur dont ils vont jouir. Retracez-leur les devoirs qu’ils ont à remplir en cette circonstance et ne les privez pas par l’ignorance où vous les laisseriez de l’avantage de manifester leur dévouement et leur reconnaissance pour le héros qui veille sans cesse à leur prospérité. 

Que les maires, les adjoints accompagnés du Conseil Municipal et d’un détachement de la Garde Nationale attendent l’Empereur sur la limite de leurs municipalités ; que le ministre du culte, si l’église est sur la route de S.M se trouve sur la porte en habits sacerdotaux avec son clergé. 

Que les cloques sonnent à son entrée sur la commune ; que toutes les familles se trouvent sur le passage de Sa Majesté ; que les cœurs se livrent à la joie en le voyant ; que les acclamations publiques soient la preuve non équivoque de leur satisfaction et de leur allégresse. Vous serez sans doute prévenu d ‘une manière certaine du jour du passage de l’Empereur ; mais s’il en était autrement, je compte assez sur votre zèle pour être persuadé que vous ne négligerez rien pour être instruit de ce moment et pour en avertir vos voisins. 

Lors que le sentiment, bien plus que le devoir, nous dirige, il faut pour peu lui prescrire et s’en rapporter à lui. 

J’ai l’honneur de vous saluer.

Signé N.Bethé ».

 

Lazare Chevalier, maire de Précy sous Thil, prépare l’événement par ces lettres :

-          Le 6 germinal (26 mars), aux laboureurs, propriétaires de chevaux :

« Messieurs,

En exécution des ordres que je viens de recevoir à l’instant, vous êtes requis au nom du Gouvernement de tenir prêts pour le 17 courant, dix sept chevaux, dont douze de trait, garnis de harnais, tels que bricoles et récolements de berline et cinq bidets pur le passage de l’Empereur et S.S. Pie VII. Ces chevaux ne seront employés que comme chevaux de remplacement et seront mis à la disposition de M. Ronneau, inspecteur du relais qui aura lieu à la Maison Neuve et seront payés à raison de trois francs par jour et par cheval et pendant les jours de service seulement ».

 

-          Le 20 germinal (9 avril) au commandant de la Garde nationale du canton de Précy sous Thil :

« Monsieur,

En exécution des ordres que je viens de recevoir et que je vous transmets, je vous invite à commander un détachement de la Garde nationale du canton de Précy pour se trouver à la Maison-Neuve le 16 germinal dans la matinée, afin de rendre les honneurs à S.M l’Empereur qui doit passer. Je ne vous prescrits pas le nombre d’hommes que vous devrez commander, mais je m’en rapporte à votre prudence, persuadé que vous commanderez en personne et que vous sortirez le drapeau.

 

J’ai l’honneur de vous saluer.

                                                               Signé L. Chevalier »

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NOS GENERAUX D’EMPIRE

Etienne-Marie-Antoine Champion, comte de Nansouty (1768-1815) est un descendant des seigneurs de Nans sous Thil. Cet homme remarquable a servi tous les régimes mais avant tout, son pays : la France.

 Malgré sa noble naissance, notre officier défend vaillamment la République à la tête de ses unités de cavalerie dans l’armée du Rhin, en 1792 et 1793. 

De la même génération que Bonaparte, il prend une part décisive à toutes les grandes batailles de Napoléon 1er. Sa bravoure et son habileté lui ont valu tous les honneurs de l’Empire. Il ne craint pas non plus de s’opposer à l’Empereur ; a la bataille de Craonne (1814), soucieux de la vie de ses hommes, le général refuse de lancer une attaque qu’il considère comme suicidaire. Napoléon, interloqué, lui demande le motif de cet ordre intempestif. Nansouty lui répond :

« J’y vais seul, il n’y a qu’à mourir et je ne ferai pas tuer inutilement mes soldats ! » 

Sébastien Etienne Heudelet (1770-1857) né à Dijon, est d’origine modeste. En 1792, il s’engage comme volontaire et simple soldat dans l’armée du Rhin. De là, son intelligence et son courage lui valent d’être élu lieutenant par ses camarades. Il gravit ensuite tous les échelons de la hiérarchie militaire jusqu’au grade de général de division (1805). 

Comme Nansouty, après avoir sauvé la république, Heudelet s’illustre sur les mêmes champs de batailles de l’Empire. En 1808, nos généraux reçoivent le titre de compte de la nouvelle noblesse impériale. Leurs noms sont gravés sous l’Arc de triomphe, à Paris. 

Etienne Hudelet est aussi un personnage éminent de notre histoire locale. En 1710, il rachète à Gaspard Monge le domaine de Bierre les Semur dont il avait eu un véritable coup de foudre, en le visitant quelques années plus tôt avec son épouse Marie-Thérèse. Le couple, surnommé « les amoureux de Bierre » s’attelle à une tâche immense car le château a subi les outrages du temps et des révolutionnaires depuis la mort de Marc-Antoine II, en 1795. 

Nouveaux propriétaires terriens, sans fortune, les Heudelet remettent en état leur bien avec astuce, courage et obstination. Ils transforment les fermes «  d’opérette » que sont le Hameau et Prélée en exploitations agricoles prospères. Nombre d’innovations sont mises en œuvre car le domaine doit être autosuffisant. 

Pendant près de vingt années, Etienne Heudelet représente le canton de Précy sous Thil au conseil général de la Côte d’Or. 

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La part des Impôts en Bourgogne à la Révolution

Posté par francesca7 le 14 novembre 2013

 

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Sous l’Ancien Régime, de lourdes charges pesaient sur le paysan qui (selon Turgot) se voyait prendre, pour 100 F de revenu, 75 F environ par le roi, le curé et le seigneur, soit les ¾ du produit de son travail. Même les petits nobles et le bas clergé dénonçaient les souffrances publiques. 

La révolution de 1789 fut marquée dans notre région de Bourgogne par le meurtre par la foule en furie de M. Filsjean, seigneur de Sainte Colombe, près de Vitteaux (21)

 

VOICI LE CAHIER DE DOLEANCES DE PRECY SOUS THIL

« le 15 mars 1789 pour obéir aux ordres de  Sa Majesté portée sur les lettres patentes données à Versailles le 24 janvier précédent, les chefs de famille de la communauté s’assemblèrent au son de la cloche sur la place de l’église en présence de Lazare Chevalier, notaire à Précy, en vue de rédiger le cahier de doléances de la paroisse.

 

Les plaintes suivantes furent alors formulées : 

  1. L’excès de la persécution que nous éprouvons par la multiplicité des impôts ne provient que de la volonté des ministres et de leurs agents tant dans l’administration que dans la finance, sans égard aux lois du royaume, en dissipant insensiblement le produit et la peine du malheureux, qui souvent pour un retard se trouve exposé à être dépossédé de quelques halions dont ces ministres ne se serviraient pas pour le dernier de leurs valets.
  2. Que suivant les intentions du Roi manifestées dans le résultat du conseil du 27 décembre 1788, il faudrait que les ministres fussent à l’avenir responsables de l’emploi de toutes les sommes levées sur le peuple.
  3. Que tous les subsides que les Etats Généraux jugeront indispensablement nécessaires aux besoins de l’Etat, (toutes dépenses inutiles préalablement retranchées) fussent répartie également entre tous els citoyens sans distinction de privilèges, à raison seulement de leurs propriétés.
  4. Qu’à l’avenir et pour prévenir les abus qui se rencontrent trop souvent aux Etats de cette province, il faut dire aux Etats Généraux que chaque bailliage pourrait se faire représenter par des députés par lui choisis en nombre suffisant relativement à la population pour proposer et remontrer et que s’il se réunissait quelques suffrages en sa faveur, il y fut fait droit.
  5. Qu’il fut fait une réforme dans tout ce qui est abusif, principalement dans la partie des fermes qui a pour objet la revente du sel utile au peuple, et qui, chose incroyable devient l’impôt le plus considérable à raison de la multiplicité des sujets commis pour cette perception.
  6. Enfin que les corvées, sources inaltérables (lapsus pour intolérables) soient à jamais abolies et qu’à l’avenir pour en tenir lieu, il fut départi (réparti) sur les trois ordres un impôt réuni à celui des autres subsides, toujours à raison des propriétés. 

Il est ensuite ajouté : 

Nous reconnaissons d’autant plus le poids de toutes ces surcharges que notre cote part (quote-part) des impositions est très considérable à raison : 

  1. Du peu d’étendue de notre finage et de la médiocrité du terrain qui peu fertile ne laisse aux malheureux cultivateurs que les maux dont ils sont journellement accablés.
  2. Que la majeure partie des fonds sont possédés par  des forains (propriétaires non résidents) qui ne font aucune consommation de leurs revenus dans l’étendue de la communauté.
  3. Que le peu qui nous reste, devient absorbé par des charges envers le seigneur, prises sous le nom de tailles seigneuriales, droits de lodz, dîmes et tierces sur toute l’étendu du finage à raison de dix sept gerbes l’une.
  4. Enfin que la rivière appelée Le Serein traverse la majeure partie des fonds les plus précieux dudit Précy ce qui nous cahier-de-doleances_2589821-Mcause un préjudice considérable surtout dans la belle saison, où nous avons le malheur de nous vor i ravir par le moyen des crues toutes nos belles productions. 

Suivent les signatures : Leclerc de Ruffey – Fauléau, Grignard – Guichard – Delavault – Bizouard – Rigneau – Jean Gaitet – Sennequier -  Gabriel Verrier – Paul Fleurot – François Meurger – M. Laquin – Claude Melon – François Gombert – Dognion – Claude Garceau – Fournier – Héliot – Lazarre Beaupain – C. Clément – Lazare Chevalier.

 

 

 

 

 

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LA FEODALITE en BOURGOGNE

Posté par francesca7 le 14 novembre 2013

 

 

En 1731, les Arabes, massacrant, pillant, incendiant arrivèrent à Saulieu  qui fut détruite de fond en comble. Liernais, Avallon, La Roche en Brenil subirent le même sort.

En 1852, les Normands ravagèrent l’Auxois. Et au 10ème siècle et surtout au 12ème siècle, la guerre était partout.

Cependant, la Féodalité joua son rôle. Le château de Thil qui remonterait au règne de Charlemagne, au 9ème siècle. La collégiale qui date du 14ème siècle. Pendant la guerre de Cent Ans, la Bourgogne ravagés par les Anglais, les Ecorcheurs (Grandes Compagnies). C’est en 1366, à la mort d’Arnaud de Cervole, que les soudards du « Petit Farby », son cousin, en profitèrent pour assiéger le château de Thil pendant cinq jours et le prirent le 15 mai. Ils exigèrent une rançon de 3 500 F or. 

Traité ici, l’histoire de Thil serait beaucoup trop long. C’est un des plus anciens châteaux forts de France et le site a été périodiquement remanié du 19è au 15è siècle. Nous évoquerons la période la plus faste, celle de Jean de Thil connétable de Bourgogne en 1340. Pour rendre grâce à Dieu de sa bonne fortune, sire Jean fait édifier la collégiale. L’ambiance de l’époque, avec nos « preux chevaliers », vaut d’être contée !

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Jean dota la collégiale d’un chapitre composé de cinq chanoines et d’un doyen, astreints à célébrer (au moins) deux offices par jour, pour l’éternité. Cette pratique prit fin à la Révolution, en 1790 ! Les chanoines logeaient dans des petites maisons avec jardin, côté Est du site, le doyen à Maison-Dieu. Ils vivaient des redevances prises sur les terres, leur ayant été octroyées. L’existence des serfs des alentours était tellement misérable, notamment à Nan, que ceux-ci préféraient rester célibataires que de voir leur progéniture subir le même sort qu’eux ! 

Eclate la guerre de Cent Ans donc. Jean de Thil qui a épousé Jeanne de Chateauvillain en 1345, devient l’un d s plus proches vassaux des ducs. Il est nommé connétable du duc Eudes IV, c’est-à-dire chef des armées, à la mort de Robert de Châtillon. C’est à ce moment qu’il décide d’adjoindre une collégiale à sa forteresse. La construction dure de 1343 à 1350. Ce n’est évidemment pas un hasard si l’édifice est fortifié ! C’était une sage précaution car, en plus des guerres privées entre seigneurs, s’annonçait la menace de la guerre de brigandages de ce qu’on commençait à appeler les « Grandes Compagnies », ces bandes de soudards mis au chômage par les suspensions de conflits périodiques. 

Pour situer l’époque, n’oublions pas que la Grande Peste ravagea l’Auxois en 1348, conduisant à la tombe, ou plutôt à la fosse commune, des milliers d’habitants. 

téléchargement (5)En 1356, c’est la déroute de Poitiers, Jean de Thil n’y est pas : il est mort deux ans plus tôt. L’élite de la chevalerie française y trouve la mort, part en captivité ou verse une rançon. Parmi les morts : Jean de Châteauvillain, frère de Jeanne. Prisonnier ; un certain Arnaud de Cervole dont nous aurons bientôt à reparler. Après Poitiers, les troupes anglo-navarraises du roi d’Angleterre, Edouard III, se jettent sur la Bourgogne après la Champagne. Auxerre est prise par les bandes de Robert Knowles. Courcelles-Frémoy est incendiée. Saulieu est détruite. Le jeune duc, Philippe de Rouvres doit traiter avec les envahisseurs  : le traité de Guilllon aussi appelé « traité des moutons d’or » , signé le 10 mars 1360 avec les Anglais, épargne la dévastation aux Bourguignons contre une énorme rançon (200 000 deniers d’or). 

Un chevalier anglais nommé Nichole de Tamborth sert d’interprète pendant les négociations ; il émarge donc au budget ducal en même temps qu’il guerroie pour son propre compte et celui du roi d’Angleterre. On le vit même apparaître dans la même négociation sous deux identités ; comme chevalier anglais et en tant que négociateur payé par le duc, pour son plus grand profit bien sûr ! 

397px-Helm_DSC02149Malgré les accords, les bandes de pillards réapparaissaient sans cesse. Des soudards arrivés dans l’Auxois annoncèrent qu’ils « feroient guerre et bouteroient les feux partout se les diz messire Nichole et Guillaume (de Granson) autre belle figure de l’époque) ne leur tenoient ce que promis avoient pour le paiis de Bourgogne ». Autrement dit, ils réclamaient une rançon en échange de leur « neutralité. 

Nichole de Tamborth était comme par hasard avec le duc à Beaune. Dès le lendemain de l’annonce de ces menaces, il reçut pour prix de ses services auprès des routiers, les terres de Courcelles et de Montigny. C’est ainsi que pendant sept ans, Bierre les Semur  eut pour seigneur un soldat du roi d’Angleterre. 

Les impôts et autres redevances perçus sur la population locale ont donc alors servi à entretenir un capitaine, Edouard III et ses hommes ! Ce capitaine devenait vassal des ducs (le dit messire nicole tendra en fie et hommage de nous et de nos successeurs ducs de bourgogne les maisons dessus dites). Comme tel, il était donc tenu de répondre aux convocations de l’armée ducale ; ce n’est pas là, d’ailleurs, la plus surprenante des incongruités de l’époque…. Laissons là Tamborth. Attendu que ses responsabilités l’appelaient à d’autres besognes.

 

Philippe de Rouvres étant mort le 21 novembre 1361, c’est Philippe le Hardi, le premier des « grands ducs d’Occident » qui entre en possession de la seigneurie de Courcelles, et Montigny, et donc de Bierre les Semur le 15 novembre 1367. Portons un instant nos regards vers la butte de Thil et son château au même moment. L’histoire est bien révélatrice des événements et des moeurs du temps.

 Au 16ème siècle, les habitants de notre région eurent à souffrir des guerres de religions. Les simples gens de nos campagnes ne s’étaient pas mêlés de la querelle religieuse, ils étaient restés fidèles à la foi catholique et se demandaient qu’à vivre et labourer en paix ; malheureusement, des bandes de pillards dévastaient les maisons, molestant le paysan et vivant à ses dépens. Au commence de son règne, Henri IV constate « que tous les villages sont quasi inhabitables et déserts, la cessation de labour presque générale, le peuple appauvri et presque à sa dernière misère ». 

A la suite des ravages causés par ces guerres, les loups accoutumés à se nourrir de cadavres humains étaient devenus d’une grande férocité et fort audacieux. Le bétail et les gens étaient souvent attaqués, des chasses aux loups étaient organisées dans chaque village. Les histoires de loup faisaient frémir, les soirs, dans les chaumières.

 

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la vie dans nos campagnes Bourguignonnes

Posté par francesca7 le 12 novembre 2013


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Au milieu du 19ème siècle, peu de changements étaient survenus dans les conditions d’existence des habitants de nos campagnes depuis le Moyen Age. Comme au bon vieux temps, nos grand-mères filaient la quenouille, le tisserand fabriquait la toile, le drap ou « bouège ». L’huilier du village pressurait le colza ou la navette pour en extraire l’huile de ménage, l’huile de chènevis était réservée à l’éclairage. On ne connaissait alors que l’antique lampe à huile qui éclairait à peine. On cultivait surtout le seigle et l’orge qui entraient en grande partie dans la composition du pain et aussi le blé, l’avoine, le chanvre, la vigne.

En ce temps-là, il y avait peu de prairies ; on n’élevait que le bétail indispensable à la culture qui se faisait principalement avec des bœufs. Rien n’était change dans la manière de cultiver, ni dans les instruments agricoles. On ne connaissait toujours que la faucille, le fléau, le van, la charrue à soc de bois, etc… aussi, les grands travaux agricoles qui se font actuellement en quelques jours, demandaient alors des semaines.

Le battage des crains durait tout l’hiver. On avait le temps on ne se pressait pas, les chants et les sonores éclats de rire de la jeunesse égayaient les longues journées de labeur.

La faucille régnait en souveraine, elle était employée seule au fauchage de la récolte. Aussi, l’apparition vers 1860, des premiers « râtelots » provoqua la curiosité et la méfiance des vieux du pays. Ils disaient que ces « outils égrenaient le blé en le secouant trop fort, qu’ils ne le coupaient pas assez bas. On  aura beau faire, concluaient-ils, rien ne remplacera le travail à la main ».

Plus tard ils firent des réflexions analogues à propos de tous les progrès modernes : tarares, batteuses à chevaux ou battoirs à vapeur (1880). A chaque invention nouvelle, les vieux hochaient la tête, disant toujours que « ça ne remplacerait jamais la main de l’homme et qu’ils ne voulaient pas s’en servir »…

A cette époque, il y avait une grande ferme à  Précy sous Thil et une quarantaine de petites exploitations de complément. Tous les artisans et commerçants avaient un petit lopin de terre qu’ils cultivaient ; ils élevaient une ou deux vaches pour le lait. Le boulanger, le docteur, le vétérinaire avaient un cheval. A Précy, les trois premières voitures automobiles appartinrent au docteur, au vétérinaire et au chef du bureau d’enregistrements.

La moindre parcelle de terre était cultivée ; il y avait beaucoup plus de champs que de prés. Les ouvriers agricoles étaient souvent mal logés et mal payés ; i n’y avait pas de limitation de la durée de travail, aussi, ils  devaient commencer tôt le matin et ne terminaient que très tard le soir, il n’y avait pas non plus de congés payés, ni d’assurances, ni de retraite ; ceux qui avaient eu un accident ou qui étaient trop vieux pour travailler étaient souvent réduits à la mendicité.

Dès l’âge de 10 ou 12 ans, les enfants allaient travailler aux champs ou garder les vaches ; on ne parlait pas de distractions comme maintenant ; les gens des campagnes avaient une vie beaucoup plus simple. On n’achetait la viande de boucherie qu’à l’occasion des fêtes, presque jamais de fruits et de légumes ; il n’y avait pas de confort dans les maisons (pas de sanitaires, d’appareils électroménagers, d’eau courante, d’électricité).

En un demi-siècle, la vie a beaucoup changé. En 1912, une vache valait de 500 à 600 F, un sac de blé 24 F, une moissonneuse-lieuse : 900 F environ.

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En ce qui concerne la santé en ses temps là…..

Avant l’invention de la pénicilline, beaucoup de maladies étaient très graves ; la broncho-pneumonie, la tuberculose, la diphtérie, le tétanos, la rage, la variole, la typhoïde, etc… mon père est mort à 32 ans nous raconte l’ancien du village, d’une crise d’appendicite, j’avais 4 ans dit-il. Beaucoup de jeunes mouraient avant l’âge de 20 ans, surtout de la tuberculose ; il n’y avait rien à faire. Le frère de mon père en est mort nous dit-il encore….

Il n’y avait pas de vaccination préventive. Actuellement nous sommes vaccinés contre la variole, la tuberculose, la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite…

La lèpre était aussi une maladie incurable ; les lépreux étaient rejetés par la société ; on pense qu’au hameau de Maison-Dieu par exemple, à 2 km de Précy sous Thil, il existait une léproserie tenue par des religieux qui recueillaient les lépreux et adoucissaient leur sort. Les médicaments étaient préparés par le pharmacien ; on utilisait beaucoup de plantes médicinales ; camomille, sureau, tilleul, primevère, violette, avec lesquelles on faisait des infusions.

Au début du 20ème siècle, il y avait deux pharmacies à Précy sous Thil ; l’une dans la maison de Mme Cassier (Editons de l’Armançon aujourd’hui), l’autre à l’emplacement de la charcuterie, (agence d’assurances). Il n’y avait pas non plus d’ambulance puisqu’il n’y avait pas d’automobiles. On ne transportait pas les malades comme on le fait maintenant.  Il y avait cependant à Précy, une maison d’accueil où on amenait les malades qui ne pouvaient pas être soignés à domicile.

La vie de l’agriculteur d’autrefois était très pénible physiquement (très peu de machines ; tous les travaux se faisaient à la force des bras), mais vivant en « économe fermée », ses besoins étaient beaucoup moins importants qu’aujourd’hui.

-          Les labours s’effectuaient avec une charrue tenue à la main traînée par deux chevaux ou plus, selon les terres. Il fallait une certaine adresse pour faire un sillon bien droit. Dans la région dont je vous parle, la mienne en l’occurrence, la Côte d’Or (21), on attelait des juments qui servaient à la fois d’animaux de trait et de bêtes d’élevage.

-          Les semailles étaient faites à la main ; on semait « à la volée » (le geste auguste du semeur !). le seul engrais était le fumier.

-          La fenaison ; elle a toujours été important dans notre région d’élevage. A la fin du siècle dernier, le foin était encore fauché à la faux. Les faucheuses firent leur apparition vers 1900. Le fanage et la mise en ligne puis en tas se faisaient à la main. Un peu plus tard, il y a des faneuses et des râteleuses, tirées elles aussi par des chevaux. Le foin était rentré en vrac.

-          La moisson se faisait encore à la main avant la guerre de 1914-1818 ; elle devait se mécaniser grâce à l’achat de javeleuses, pour les petits exploitants et de moissonneuses-lieuses pour les autres. C’est autour de 1910 que l’on vit ces machines pour la première fois ; ce fut un gros progrès pour l’époque.

 Au début du 20ème siècle, le battage ne se faisait déjà plus à la main (au fléau) mais il existait encore des manèges entraînés par des chevaux faisant tourner de petites batteuses. Pour moi nous dit Monsieur Rémond, le battage s’est toujours fait par des entrepreneurs qui déplaçaient leur matériel de ferme en ferme. La batteuse (on disait souvent le battoir) était actionnée par une machine à vapeur. Pour cette journée de battage, on pratiquait l’entraide entre exploitants du même village ou de villages voisins. Ces journées étaient très pénibles mais c’était aussi l’occasion de bien manger et bien boire ; après « la soupe », tout le monde chantait.

 Dans notre région, les tracteurs apparaissent vers 1950, les ramasseuses-presses, moissonneuses-batteuses vers 1960. Cette mécanisation de l’agriculture constitua un énorme progrès. Avant l’existence du tramway, le courrier était ramassé et apporté par une voiture à cheval, qui chaque jour, assurait une liaison entre Mont Saint Jean et Les Laumes (21). Le cheval était chargé à Précy sous Thil ; ce service était assuré par un entrepreneur qui laissait ses chevaux dans l’écurie de la maison où habite actuellement la famille Pichenot. Au début de la Grande Guerre, comme les journaux de Paris mettaient plusieurs jours pour arriver, un télégramme parvenait chaque jour à la Poste et le texte était affiché de façon à ce que les habitants aient des nouvelles fraîches du front. La Poste se trouvait à cette époque dans la maison Chaumien.

La Poste actuelle était occupée par un chapelier qui, de plus, fabriquait des cannes et des pipes. Le courrier était distribué par sept facteurs qui se déplaçaient uniquement à pied ; un facteur faisait par exemple chaque jour ; Précy-Thoste, aller et retour. Plus tard, ils ont utilisé des bicyclettes. Vers 1895, le courrier fut amené à Précy par le tramway. La presse écrite existait au début du 20ème siècle ; un journal arrivait chaque jour de Paris ; deux hebdomadairs étaient imprimés à Semur en Auxois. Ces journaux étaient distribués par une vieille femme qui est morte écrasée par une des premières voitures automobiles…

Pendant la guerre 1914-1918 un petit journal bimensuel était imprimé à Précy sous Thil ; « Les nouvelles du pays » et envoyé gratuitement aux soldats ; son impression était financée par une souscription locale, il comportait une page en patois. Les chemins n’étaient pas goudronnés ; ils étaient souvent en très mauvais état et creusés de « nids de poules ». Monsieur Rémond a vu les premiers avions en 1911. En 1912, un aéroplane s’est posé sans dommage dans les champs de Chenault et toute la classe est allée voir. Il était en panne d’essence.

Vers 1935, un grand ballon dirigeable, « le Graf Zeppelin », est passé au dessus de Précy sous Thil à 1 heure du matin ; beaucoup de Précyliens sont sortis, en chemise de nuit, attirés par les bruits de moteurs.

Les gendarmes logeais dans l’ancienne gendarmerie, il s se déplaçaient à cheval, plus tard à bicyclette…. Et la maison qui sert actuellement d’hôtel de ville à Précy sous Thil a été construite vers le milieu du 19ème siècle par un gros vigneron (toute la côte de Thil était plantée de vignes) ; ces vignerons furent ruinés par le phylloxéra. Le grand-père de M. Rémond a charrié des matériaux pour la construction de cette maison. Cette maison qui appartient ensuite à M. Foucauld fut achetée par la commune de Précy en 1945 pour la somme de 8500 F.

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 Beaucoup de maisons furent construites entre 1850 et 1900 ; une seule de 1900 à 1950 ; celle où habite M. le Docteur…. Ceux qui ne pouvaient plus travailler étaient réduits à la mendicité. Ils allaient de village en village, de fer en ferme et demandaient un peu de nourriture et l’autorisation de coucher dans la grange ou une écurie ; parfois ils effectuaient un petit travail ; curer les vaches. Ceux qui étaient trop vieux et totalement incapables de travailler recevaient des bons de pain de  la mairie et mendiaient. Les conditions de travail étaient très rudes : de 10 à 14 heures par jour, pas de congés payés, des salaires très faibles permettant tout juste de vivre. 

Au début du 20ème siècle, les habitants de Précy sous Thil s’éclairaient encore à la lampe à pétrole. Précy fut électrifié pour la première fois en 1910 grâce à un  procédé artisanal ; l’électricité (courant continu de 220 volts) était produite par une dynamo entraînée par la turbine du moulin de « Chantereine ». C’est le propriétaire de l’hôtel de ville qui avait entrepris et financé cette installation ; les utilisateurs payaient 5 F par lampe et par an, sans limitation de consommation.

En 1932, la société « La Grosne » installait le courant alternatif 110 volts pour Précy et Chenault ; ce courant fut transformé en 220 volts lors du renforcement du réseau. C’est aussi la fin de l‘ère agricole ; début de l’ère industrielle ;

A cette époque, Précy sous Thil, chef-lieu de canton faisaient partie de l’arrondissement de Semur (sous-préfecture). Le malaise paysan, l’exode vers la ville et même à l’étranger ont profondément bouleversé les structures sociales de cette époque. Selon les souvenirs de M. Rémond et d’après les renseignements des anciens, l’étude démographique à Précy sous Thil en 1900 aurait révélé : 240 foyers pour 620 habitants (230 foyers pour 595 habitants en 1975). Artisanat et commerce :

 2 sabotiers, 2 serruriers mécaniciens, 2 maréchaux-ferrants, 2 charrons, 3 bourreliers, 4 cordonniers, 2 menuisiers, 2 coiffeurs, 2 chapeliers marchands de cannes et parapluies, 2 horlogers bijoutiers, 2 bouchers, 1 charcutier, 2 peintres, 2 plâtriers, 1 maçon, 3 boulangers, 2 couteliers, 1 photographe libraire, 6 épiciers, 2 marchands d’étoffe, 1 marchand de fer, 1 marchand de bois, 2 marchands de bestiaux, 3 marchands de vin, 1 marchand de matériaux de construction, 4 cafetiers restaurateurs, 4 cafetiers, 1 marchand de grains, 1 meunier, 2 tonneliers.

Une tannerie et un grand moulin ont cessé leur activité à cette époque ainsi qu’une tuilerie. 25 ans auparavant, la fonderie des forges avait déjà cessé, elle aussi, de fonctionner, ce qui explique la diminution de la population précylienne qui de 820 habitants au milieu du 18ème siècle  est passée de 620 à cette époque. Il y a avait aussi un ingénieur des ponts appelé « agent voyer », 2 chefs cantonniers, 2 cantonniers habitant Précy, 7 facteurs et un receveur des PTT, un juge de paix, 1 employé huissier, 1 employé de l’enregistrement, 2 notaires, 2 percepteurs, 2 vétérinaires, 2 docteurs. Seules les exploitations de subsistance avaient quelques bovins de viande en 1900 alors qu’aujourd’hui ce cheptel est le plus important.

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L’IMPRIMERIE EN EUROPE AUX XVe ET XVIe SIÈCLES

Posté par francesca7 le 1 novembre 2013


Les premières productions typographiques

et les premiers imprimeurs.

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En dehors de l’intérêt que présente cet opuscule à tous ceux qui s’intéressent aux débuts de l’imprimerie, il offre une particularité curieuse qui réside dans sa confection même.

Depuis plus de quatre siècles la composition typographique a toujours été exécutée à la main. Ce qui faisait dire souvent à ceux qui ont discouru des choses de l’imprimerie que la typographie, en ce qui concerne spécialement la composition, était restée dans les limites que lui avaient assignées Gutenberg, Fust et Schœffer.
L'IMPRIMERIE EN EUROPE AUX XVe ET XVIe SIÈCLES dans Alpes Haute Provence yriarte02
Il était réservé au XIXe siècle – et les tentatives premières qui remontent presque au début de ce siècle se sont formulées plus nettement et ont abouti à de sérieux résultats dans ces vingt dernières années de donner une formule nouvelle à la composition typographique.

Jusqu’à cette heure le progrès le plus réel qui ait été réalisé dans la composition mécanique semble dû à la Linotype (machine qui compose, espace, justifie, fond et distribue), dont l’idée première appartient à James C. Cléphane, typographe à Washington et qui a été perfectionnée à la suite d’incessantes et patientes recherches par Mergenthaler.

La Linotype, véritable merveille de mécanisme, est appelée dans un prochain avenir à prendre dans l’imprimerie la place importante que lui assignent, dans notre siècle de vapeur et d’électricité, la rapidité de travail qu’elle donne et l’économie de temps et d’argent qu’elle permet de réaliser.

L’Imprimerie en Europe aux XVe et XVIe siècles a été, sauf les premières pages, entièrement composé par la Linotype, et la composition a été exécutée par un seul ouvrier en une journée de 10 heures.

C’est l’un des premiers travaux qui aient été exécutés en France, à l’aide de la Linotype. Les imperfections matérielles qu’on pourra rencontrer dans cet ouvrage sont inséparables des premiers essais. Mais déjà les résultats s’améliorent et sont de nature à satisfaire les esprits les plus rebelles.

En publiant ces notes chronologiques, nous devions au lecteur quelques éclaircissements sur la confection matérielle du volume et dégager ce point spécial qu’un ouvrage relatant les labeurs accomplis patiemment et péniblement par la main des ancêtres typographiques, il y a quatre siècles et plus, est aujourd’hui mis à jour presque automatiquement, grâce aux combinaisons ingénieuses et multiples d’une machine à composer.

AVANT-PROPOS
Le relevé chronologique des premières productions de la typographie en Europe et des noms des imprimeurs qui, les premiers, ont exercé l’art d’imprimer depuis Gutenberg (XVe siècle) jusqu’à la fin du XVIe siècle, nous semble devoir offrir quelqu’intérêt aux érudits et aux amateurs bibliographes.

Des monographies spéciales à certains pays ont été publiées et contiennent des indications plus ou moins étendues sur les origines de l’imprimerie dans telle ou telle partie de l’Europe, dans telle ou telle ville.

Mais nous ne pensons pas qu’un travail d’ensemble présentant les noms des premiers typographes en Europe et les titres des premiers ouvrages qui virent le jour du XVe au XVIe siècle ait été publié jusqu’ici.

Nous aidant des renseignements divers empruntés aux historiens de l’imprimerie, aux bibliographes, aux manuels et catalogues les plus complets, nous avons dressé un relevé aussi précis que possible, nous attachant à la reproduction fidèle des titres des ouvrages, dans leur orthographie souvent bizarre, complétant ces indications sommaires par des notes intéressantes touchant l’histoire de l’imprimerie.

Nous souhaitons que l’aridité apparente de ce travail qui nous a demandé de patientes recherches soit excusée et que ce modeste essai soit accueilli avec une indulgente faveur.
L. D.

FRANCE
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220px-Buchdruck-15-jahrhundert_1 dans Ariège
ABBEVILLE (Somme), 1486.

L’imprimerie est exercée dans cette ville dès cette date. Jehan Dupré, l’illustre typographe parisien qui imprimait le « Missale » de 1481 confie à un artisan d’Abbeville, Pierre Gérard, les caractères et le matériel nécessaires a l’établissement d’une imprimerie considérable. Premier livre imprimé la « Somme rurale», complétée par Jeban Boutillier.

AGDE (Hérault), 1510.

Le premier livre paru dans cette ville, « Breviarium ad usum beatissimi protomartyris Agathi Diocaesis patroni », a été imprimé par Jehan Belon, qui avait également des presses à Valence en Dauphiné, sa patrie.

AGEN (Lot-et-Garonne), 1545.

On attribue l’introduction de l’imprimerie dans cette ville et l’impression du premier ouvrage à Antoine Reboul, qui fit paraître à cette date un ouvrage du célèbre César Frégose, devenu évêque d’Agen en 1550 : « Canti XI de le Lodi de la S. Lucretia Gonzaga di Gazuolo », etc.

AIX (Bouches-du-Rhône), 1552.

Le premier livre imprimé est un « Règlement des advocats, procureurs et greffiers et des troubles de cour », etc., par François Guérin. L’imprimeur est probablement Pierre Rest, ou Roux, bien que des privilèges aient été accordés en 1539 et 1545, aux libraires d’Aix, par François Ier, et que l’imprimeur de Lyon, Antoine Vincent, ait obtenu la permission pour trois ans (1536-39) d’imprimer les Ordonnances du pays de Provence.

ALBI (Tarn), 1529.

Le premier livre imprimé à cette date dans la quatrième des cités de l’ancienne Aquitaine est : « Sensuyt la vie et légende de madame saincte Febronie, vierge et martyre ». Le présent livre faict imprimer par Pierres Rossignol, marchât et bourgioys Dalby.

ALENÇON (Orne), 1530.

Le premier livre connu, « Sommaire de toute médecine et chirurgie », par Jean Gouevrot, vicomte du Perche, sort des presses de maistre Simon du Bois. A la fin du XVIe siècle et pendant tout le XVIIIe, une famille d’un nom très connu, les Malassis, fournit de nombreux imprimeurs à Alençon.

ANGERS (Maine-et-Loire), 1476.

C’est la cinquième ville de France dans laquelle ait pénétré l’imprimerie. Le premier ouvrage imprimé est la « Rhetorica nova » de Cicéron, qui dispute la priorité au « Coustumier d’Anjou », le plus ancien Coutumier français que l’on connaisse. La « Rhétorique » porte à la fin : « Audegani per Johanem de Turre atque Morelli impressores. »

ANGOULÈME (Charente), 1491.

Tous les bibliographes font remonter à cette date l’introduction de l’imprimerie dans cette ville par la publication de cet ouvrage : « Auctores octo Continentes libros videlicet », etc. etc. Le nom de l’imprimeur est inconnu. Au XVIe siècle, il faut citer parmi les imprimeurs la famille des Minières.

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CARRIERE SOUTERRAINE D’AUBIGNY

Posté par francesca7 le 29 octobre 2013

La carrière d’Aubigny, dans l’Yonne, en Bourgogne, constitue un univers très original dans la mesure où il s’agit là d’une des rares carrières aménagées en site touristique ouvert au public. Certains sites franciliens pourraient largement s’en inspirer. Les jeux de lumière mettent en valeur les contours étonnants de cette carrière dont l’exploitation commença il y a deux mille ans, selon les exploitants du site. Les pierres extraites d’Aubigny et des nombreuses carrières alentours ont notamment servi à la construction de l’Opéra ou de l’Hôtel de Ville de Paris.

voir le site officiel : http://www.carriereaubigny.org 

Seize carrières souterraines ont été ouvertes au cours des siècles. Le début exact de leur exploitation reste inconnu. Des fouilles dans La Carrière d’Aubigny et dans le village mérovingien de Jeuilly, tout proche, ont permis de découvrir des pièces de monnaie romaine, en particulier une à l’effigie de Domitien II, Empereur en 81. La Carrière était exploitée donc déjà exploitée à l’époque gallo-romaine. Au début, la pierre était utilisée à des fins religieuses : sculptures et sarcophages de pierre. Deux cercueils sont visibles dans une salle de La Carrière. L’extraction s’est poursuivie au Moyen-Age et à l’époque Renaissance. Et c’est au 18e et surtout 19e siècle que La Carrière a été le lieu d’une exploitation intense.

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L’évolution des techniques a permis le lancement de programmes de construction de plus en plus importants. Les besoins en pierre sont devenus énormes, en particulier pendant la rénovation de Paris par le Baron Haussman. Le produit des carrières de Forterre a été employé dans l’Yonne et en Bourgogne pour la construction de très nombreux édifices publics, mairies, hôtels de ville, palais de justice, écoles, prisons, gares… de maisons de maître et de châteaux. À Paris, la pierre de Forterre a servi à la construction de bâtiments importants : l’Hôtel de Ville, le Conservatoire des Arts et Métiers, le Jardin des Plantes récemment rénové, les piliers de la Tour Eiffel, et bien sûr l’Opéra Garnier.

En 1850, les carrières de Forterre employaient 1000 ouvriers dans l’Yonne.

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L’exploitation a cessé en 1940 car la pierre fut supplantée par le béton et le parpaing.

Seulement un cinquième du gisement de Forterre a été extrait.

Aujourd’hui les Compagnons utilisent La Carrière comme un lieu de transmission de leurs savoirs et de leurs pratiques.

Site touristique fascinant, La Carrière est devenue, depuis la mise en lumière en 1992, une fabuleuse vitrine de la pierre, une véritable cathédrale à l’envers qui s’ouvre devant vous.

L’EXTRACTION

La Carrière d’Aubigny présente l’intérêt de n’avoir jamais été exploitée avec des outillages mécaniques. Seuls deux outils venus de l’Age du Fer ont été utilisés :

  • la Lance, lourde barre de fer pointue à une extrêmité, suspendue par une chaîne à un support
  • l’Aiguille plus petite, sans support.

Pour extraire un bloc de pierre, on dit un blot, le Carrier balançait la lance et creusait deux tranches verticales sur une profondeur d’un mètre. Ensuite à l’aide de l’aiguille tenue à deux mains, il effectuait la tranche en plafond. Enfin à nouveau avec la lance, il creusait une large tranche basse appelée le four.

Exécuter ce travail sur un blot de cinq tonnes demandait cinq à six jours.

Au cours de la deuxième étape, l’ouvrier encastrait des coins de bois sec dans une des tranches verticales. L’atmosphère de La Carrière est saturée en eau à 80%. Les pièces de bois absorbaient l’humidité ambiante et gonflaient. Elles poussaient le blot sur le côté, et celui-ci se cassait dans sa partie arrière au fond des tranches. Le bloc basculait en avant, sur les chandelles, des morceaux de pierre installés par les carriers pour amortir la chute du blot. Dès le 19e siècle, les carriers ont utilisé la scie crocodile, le croco de carrier, pour scier l’arrière du bloc. Cela permettait d’obtenir une face arrière bien dressée, et d’accélérer la production.

Le blot était tiré sur des rouleux de fer à l’aide d’un treuil appelé crapaud, mis en place sur un chariot, le fardier. Les blots étaient acheminés par voie d’eau, ou en convois muletiers. À Paris les convoyeurs vendaient mules et chariots et rentraient à pied.

Un ouvrier carrier sortait un demi mètre-cube de pierre par jour. Il était payé selon sa production, à la surface de tranche effectuée. Dans les carrières modernes, les carriers qui découpent la pierre avec des haveuses, des grosses tronçonneuses à pierre, extraient quatre mètres-cube par jour.

La Carrière souterraine d’Aubigny a été exploité sur une hauteur moyenne de 12 à 16 mètres. Le ciel de La Carrière est d’un seul banc de pierre d’une épaisseur de 15 à 25 mètres.

Dans La Carrière, la pierre est remplie d’eau. Lorsqu’elle est exposée à l’air extérieur, l’eau s’évapore, entraînant du carbonate de chaux et autres sels minéraux, de l’intérieur de la masse vers la surface du bloc. Les sels se déposent à la surface et forment une pellicule qui protège la pierre qui ne peut plus réabsorber d’eau, et par conséquent geler. Cette croûte de calcite est le Calcin.

C’est pour cette raison essentielle que l’on extrait le calcaire en souterrain.

Dans La Carrière, vous remarquez plusieurs types de traces sur les parois et les plafonds.

  • Les stries sont les traces d’aiguilles et de lances.
  • Les faces lisses d’extraction sont les traces des scies crocodiles et non pas d’outillage mécanique comme on pourrait le croire.
  • Les séries verticales de trous ont été produites par les crémaillères du support de la lance.
  • Les petits trous au sol sont les marques des gouttes d’eau qui suintent des plafonds où dans quelques milliers d’années apparaîtront des stalactites.
  • Les taches noires aux plafonds sont les traces des lampes utilisées par les carriers. Les ouvriers ont utilisé jusqu’au milieu du 19e siècle des lampes à huile. Ce petit ustensile de cuivre ou de laiton où baignait une mèche dispensait peu de lumière et beaucoup de fumée ! Vers 1830, la lampe à acétylène, ou lampe à carbure, est apparue. Elle comporte deux réservoirs ; dans celui du bas on place du carbure de calcium, dans celui du haut, de l’eau. Un robinet permet de faire goutter l’eau sur le carbure, une réaction chimique produit un gaz inflammable, l’acétylène. Les traces laissées par les lampes à acétylène sont beaucoup plus discrètes que celles des lampes à huile. En vous promenant dans La Carrière, vous voyagez dans le temps ! Regardez les plafonds : les traces d’éclairage vous indiqueront à quelle époque vous vous trouvez !

Voici une visite bien insolite du monde souterrain, au cours de laquelle on découvre l’origine de l’Opéra-Garnier et de la cathédrale de Sens. L’origine de cette carrière monte à l’époque gallo-romaine. On devait alors l’utiliser pour la fabrication de sarcophages et la sculpture sacrée. Après un temps de sommeil, elle servit à la construction de quelques châteaux, puis connut son apogée au Second Empire, lors  de l’aménagement de Pais par Haussmann, et l’érection de l’Hôtel de Ville ou de la Bourse.

Tendre et très compact, le calcaire est âgé de 150 millions d’années, facile à exploiter et à travailler. Dans la forte humidité naturelle de la carrière (70 à 80 %), la pierre se remplit d’eau ; sous l’effet de la température, celle-ci s’évapore faisant ressortir la calcite, laquelle forme en surface une pellicule protectrice extrêmement dure permettant son utilisation en construction. Les méthodes d’extraction des « blots » (blocs) pratiquées avant 1939 sont expliquées ; les outils de taille (« la lance », « l’aiguille »), de sculpture et de transport, ainsi que des minéraux de Bourgognes, aux dimensions monumentales, sont exposés. 

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Le Travail des enfants aux Forges.

Posté par francesca7 le 12 octobre 2013


Fichier: HURRIER Cobden 1853.jpg

Les enfants sont également mis à contribution. Par un courrier du 19 décembre 1837, M. le ministre du Commerce demande la création de commissions d’arrondissement pour connaître la condition des enfants occupés dans les fabriques ; cette enquête est menée à l’aide d’un questionnaire en 10 points :

  1. Depuis quel âge les enfants sont-ils reçus dans les fabriques ?
  2. Quels sont les salaires qui leur sont attribués ?
  3. Quelle économie résulte, pour le fabricant, de la substitution des enfants à des ouvriers adultes ?
  4. Quelle est la durée de leur travail ?
  5. Sont-il s soumis à des travaux de nuit ?
  6. Les enfants des deux sexes sont-ils confondus dans les mêmes métiers ?
  7. Appartiennent-ils le plus souvent aux ouvriers eux-mêmes occupés dans les fabriques et dans quelle proportion ?
  8. Quel est leur degré d’instruction ? Suivent-ils les écoles ? les suivent-ils le jour, le soir ou le dimanche ?
  9. Quel est l’état de la moralité des enfants ?
  10. Sont-ils l’objet de mauvais traitements de la part des maîtres ou de ceux qui les emploient ?

Le Travail des enfants aux Forges. dans ARTISANAT FRANCAIS 320px-Laval-sepia_07.2001

Dans une lettre adressée au maire de Précy sous Thil, M. de Nansouty expose la situation en ces termes (ADCO – 10 M 10) :

« Forge de Maisonneuve, le 22 janvier 1838

Monsieur le Maire,

Mon fils, sachant l’intérêt que j’apporte, malheureusement presque en pure perte, aux choses qui ont rapport aux enfants employés dans nos forges et à leur progrès religieux et moral, a attendu mon retour pour me communiquer la lettre qui vous a été adressé à leur sujet le 18 Xè (décembre) dernier par M. le sous-préfet et m’a chargé d’y répondre.

L’ayant donc consulté et les employés sur les questions matérielle, j’ai l’honneur de vous transmettre la réponse aux divers chefs de cette lettre en ce qui regarde les enfants employés dans notre fabrique.

  1. On y reçoit les enfants à l’âge de 12 ou 13 ans et dorénavant autant qu’il se pourra après leur première communion.
  2. Le salaire des premières années de ces enfants est de 15 francs et selon qu’ils sont bons ouvriers et que leurs forces augmentent, ce salaire croît en proportion ainsi dans cette première condition un enfant de 16 ans peut avoir 20 ou 25 F ; 18, 30 ou 35  F ; à 20 ans cela peut aller à 40 F.
  3. Par le genre de travail de notre fabrique, c’est moins par économie que l’on emploi des enfants que parce que le travail qu’on leur donne (en majeur partie le redressement du fer) est plus approprié à leur taille où celle des hommes faits ne conviendrait pas et avec beaucoup de fatigue ne feraient pas aussi bien soit par taille trop grande ou défaut de l’agilité et de la légèreté de l’enfance pour les autres travaux accessoires.
  4. La durée de leur temps de travail est de 12 heures sur quoi il n’y a de travail réel que de 7 à 9 heures.
  5. Alternativement, ils ont une semaine de travail de jour et une semaine de travail de nuit.
  6. Les garçons seuls sont admis à l’atelier.
  7. Ils appartiennent le plus souvent aux ouvriers employés à la forge comme fils ou frères. Les deux tiers sont de cette classe et sur l’autre tiers, une bonne moitié se compose d’enfants trouvés (au sujet desquels je ferai plus bas une remarque). Si par cette proportion l’on entend celle des enfants (par rapport) aux ouvriers adultes, nos deux forges de Rosey et Maisonneuve se compensant, les enfants en forment à peu près moitié ; Maisonneuve a plus d’adultes et moins d’enfants, Rosey a plus d’enfants et moins d’adultes ; chacune selon la nature du travail de l’usine.
  8. Leur instruction dans l’état actuel ne peut être que faible et demeurer à ce qu’ils en apportent en entrant à l’usine, le travail empêchant presque toute suite à ce qu’un enfant de la campagne en peut posséder à 12 ans si les parents y ont mis quelque zèle, c’est-à-dire un peu de lecture et presque point d’écriture. Si les parents ont été pauvres ou négligents, elle est nulle et reste nulle car le travail étant d’une semaine, de 6 heures du matin à 6 heures du soir, le repas et le sommeil occupent la soirée et la nuit.

Si le travail est de nuit, il est plus fatigant, le repas en rentrant et le repos jusqu’à trois heures environ occupent ( ?) le temps où les écoles sont ouvertes. Quelques enfants avides d’apprendre ont essayé de suivre l’école la semaine de nuit, ils n’ont pu y résister longtemps. Ils n’apprenaient pas et ne se reposaient pas. Il faudrait une salle d’école et un maître consacrant ( ?) une heure et demie chaque soir avant d’entrer en tournée et autant à la suite pour ceux sortant de tournée, c’est à dire du travail. Cela a été essayé dette année durant quelques mois, à Rosey où le nombre d’enfants et même d’ouvriers et la bonne volonté du maître d’école à se rendre sur les lieux et à la forge même a facilité la chose. Si les enfants n’ont point fait leur première communion, la difficulté est extrême pour leur exactitude nécessaire aux instructions ; le travail en souffre et les compagnons des enfants qui s’absentent en sont surchargés. (Un enfant de 7 ans, fort à la vérité, vient en ce moment de remplacer un frère, trois fois par semaine  pendant les deux heures de catéchisme). Il serait donc bien à propos que non seulement le maître d’école mais encore M. le curé, le dimanche, emploient ( ?) ces heures consacrées à l’instruction. Le curé, trouvant les enfants avec l’habitude de s’assembler le dimanche, continuerait une instruction forcément trop superficielle pour les matières morales et religieuses à la portée des enfants et qu’ils oublient trop vite. Cette réflexion et ce désir mènent  naturellement à déplorer que les heures de travail et de repos privent également – facile de pouvoir avoir, le dimanche, à l’heure de la sortie et de la rentrée au travail, le sacrifice divin – les ouvriers adultes comme les enfants de toute espèce de prière et d’office religieux à moins d’un zèle rare et que l’on ne peut guère attendre d’ouvriers fatigués. Ils vivent ainsi sans culte et sans Dieu, devenant machines comme leurs mécaniques selon la remarque de l’auteur du Paupérisme. Que l’on me pardonne cette digression. La moralité des enfants et des ouvriers, leurs économies, en devant diminuer l’influence trop proche du cabaret, y gagneraient beaucoup.

  1. La moralité des enfants sans être ce que l’on désignerait ainsi que celle des adultes dont les discours influent sur les enfants qui les entourent au travail, est loin d’être nulle. Elle offre pour ainsi dire une moyenne. Un peu d’aide profiterait ( ?) beaucoup et quelques enfants ont offert des traits à remarquer.
  2. La nécessité force à placer les enfants sous l’autorité des chefs de four et maîtres ouvriers dont la grossièreté abuse quelque fois de sa force ; on ne peut pas dire cependant que cela aille jusqu’aux traitements absolument mauvais. Cet article est d’ailleurs l’objet de la surveillance des employés ; par exemple il y a peu, qu’ici, un maître fut mois à l’amende pour avoir corrigé un enfant en lui versant ( ? illisible) au lieu d’au sur le corps. Un autre, à Rosey, en encouru 14 F d’amende, c’est à dire un tiers ou un quart de  son gage mensuel pour en avoir frappé un jusqu’à le rendre malade un jour ou deux. Une femme ou une mère réclamerait des punitions plus fortes, les employés les jugent suffisantes. L’autorité peut décider ;

A Maisonneuve, le nombre des enfants employés à l’usine est de 16.

coaltub dans Bourgogne

A Rosey, le 25.

Généralement, ils sont gais, forts et bien portants et si les parents les nourrissent bien comme le permet le gage même le plus faible, ils ne se plaignent ni n’ont l’air de supporter un travail au-dessus de leurs forces. Généralement leur travail paraît leur plaire. Mais qui penserait ( ?) à une plainte contre l’avidité des nourrices à qui sont confiés les enfants trouvés. J’ai commencé à m’entendre à ce sujet avec M. le Préposé à leur soin résidant à Saulieu, mais la difficulté est grande pour s’opposer à l’abus. Je crois le gage de 15 F par mois suffisant pour entretenir (avec économie) un enfant de 12 à 16 ans placé en sus dans une famille établie et quelque peu nombreuse. Lorsque le gage croît et arrive à 25 F par exemple, il doit être possible de mettre quelque chose à la Caisse d’Epargne pour le jeune homme quoiqu’encore enfant et soumis à la puissance paternelle ou bien de son nourricier ; presque toujours celui-ci abuse et traite l’enfant comme un bétail qui lui rapport et sur lequel il fait le plus de gain possible. Ile nourrit parce qu’il lui faut bien des jours pour rapporter son mois mais il le vêt et le raccommode le moins qu’il peut.

320px-Mill_Children_in_Macon_2 dans HUMEUR DES ANCETRESEn ce moment, à Rosey un enfant trouvé, modèle de labeur et d’intelligence, âgé de 18 ans, petit et délicat, gagne jusqu’à 30 F par mois. Le nourricier le laisse en haillons prétendant que l’enfant mange ses trente francs et lui coût au-dessus. Et à côté de ce modèle d’activité, l’enfant, modèle de désintéressement, refuse de quitter celui qui l’a nourri petit et l’a pris comme enfant et préfère lui abandonner son gain plutôt que d’économiser ailleurs.

En vous priant, Monsieur le maire d’excuser cette lettre trop longue et qui me laisse pourtant encore le désir de vous entretenir ainsi que M. le sous-préfet, je vous prie de recevoir l’expression de ma plus haute considération.

 

 

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Les Pigeonniers de Bourgogne

Posté par francesca7 le 12 octobre 2013

 

Ils nous sont restés et leur grande variété est remarquable. Selon son importance, chaque ferme devait approvisionner la table du seigneur en pigeonneaux. Considéré par certains comme un privilège, l’entretien d’un grand colombier serait plutôt un fléau lorsque les milliers de volatiles qu’il contient s’abattent sur les jardins et les champs !

Les Pigeonniers de Bourgogne dans Bourgogne telechargement-42

Pigeonnier à Epoisses (21)

Le pigeonnier est un bâtiment ou une partie de bâtiment servant à loger les pigeons domestiques. Dans sa forme la plus modeste, il peut être abrité par une partie du grenier, d’une grange ou être un petit édicule dans la cour de la ferme. Quand il est en forme de tour, on le nomme colombier. Il comprend alors une charpente formée d’un poteau central et d’une échelle tournante permettant d’atteindre les nichoirs, cavités en brique, en bois ou en poterie appelées boulins. Un dispositif empêche les prédateurs de pénétrer dans le pigeonnier, les nichoirs étant de plus fixés en hauteur. Le sol de la volière est généralement carrelé pour faciliter le ramassage des déjections (la colombine). Un rez-de-chaussée peut abriter une petite pièce (cellier, poulailler, laiterie, remise à outils, etc.). Les pigeonniers sont plus fréquents, bien que parfois moins monumentaux, dans les zones de culture céréalière où l’enfermement des pigeons domestiques était obligatoire au moment des moissons (les pigeons sauvages étaient alors chassés).

Sous l’Ancien Régime, le droit de posséder un colombier était un privilège seigneurial. Il faisait souvent partie d’un château ou d’une abbaye, et était intégré aux bâtiments agricoles ou isolés en plein champ.

Après la Révolution, la propriété d’un colombier reste le signe d’un statut social élevé. Jusqu’au 19e siècle qui nous a laissé la majorité des pigeonniers encore existants, on élevait les pigeons pour leur chair et pour le riche engrais naturel que constituent la colombine.

 320px-Apt_-_cabanon_2 dans Côte d'Or

La présence de colombiers n’est pas attestée en France avant la conquête romaine par César. L’élevage des pigeons était alors une passion à Rome. Le colombarium romain, généralement rond, avait son intérieur recouvert d’un enduit blanc de poudre de marbre. Varron, Columelle et Pline l’Ancien ont écrit des ouvrages sur l’élevage des pigeons et la construction des colombiers.

L’intérieur du colombier, espace imparti aux pigeons, est divisé en nichoirs appelés boulins. Chaque boulin est le logement d’un couple de pigeons. Ces boulins peuvent être en pierre, brique ou torchis et installés lors de la construction du colombier ou être en poterie (pots couchés, tuiles canal, diverses cases), en osier tressé en forme de panier ou de nid. C’est le nombre de boulins qui indique la capacité du pigeonnier. Celui du château d’Aulnay avec ses 2 000 boulins et celui de Port-d’Envaux avec ses 2 400 boulins de terre cuite sont parmi les plus vastes.

Au Moyen Âge, la possession d’un colombier à pied, construction séparée du corps de logis (ayant des boulins de haut en bas), était un privilège du seigneur haut justicier. Pour les autres constructions, le droit de colombier variait suivant les provinces. Elles devaient être en proportion de l’importance de la propriété, placées en étage au-dessus d’un poulailler, d’un chenil, d’un four à pain, d’un cellier… Généralement lesvolières intégrées à une étable, une grange ou un hangar, étaient permises à tout propriétaire d’au moins 50 arpents (environ 2,5 hectares) de terres labourables, qu’il soit noble ou non, pour une capacité ne devant pas dépasser suivant les cas 60 à 120 boulins.

Produisant un excellent engrais (la colombine), les pigeons étaient vus comme une catastrophe par les cultivateurs, en particulier au moment des semailles. Il était donc nécessaires d’enfermer les pigeons dans le colombier lors des semis agricoles, en obstruant les ouvertures du colombier.

180px-Epoisses_-_Chateau_-_Pigeonnier_-_Interieur_3 dans FAUNE FRANCAISELe pigeonnier devint, après la Révolution la partie emblématique de l’habitat paysan puisque sa construction signifiait la fin des droits seigneuriaux, celui-ci étant jusqu’alors réservé aux seules maisons nobles. Il était soit directement accolé à la maison soit indépendant d’elle. Toujours de dimension considérable, puisqu’il était censé ennoblir l’habitat, il s’élevait sur deux étages, le dernier étant seul réservé aux pigeons. Pour protéger ceux-ci d’une invasion de rongeurs, son accès était toujours protégé par un revêtement de carreaux vernissés qui les empêchait d’accéder à l’intérieur.

De nos jours, des pigeonniers modernes sont installés dans les espaces verts des villes pour éviter les nidifications sur les fenêtres et les abords d’immeubles. Munis de casiers supports des nids qui sont numérotés pour le suivi des pontes et de perchoirs indépendants, ils servent ainsi à lutter contre le bruit, les fientes ou la détérioration des plantes florales. Des « pigeonniers contraceptifs » ont été créés en 1990 par la Société Protectrice des Oiseaux de Ville et la SREP Société de Régulation et d’entretien de Pigeonnier: la stérilisation manuelle des œufs évite la prolifération des pigeons.

 

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