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    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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Les grottes de Niaux

Posté par francesca7 le 3 mars 2015

 

400px-Niaux,_bisonsl’une des plus célèbres et des plus remarquables grottes ornées de peintures du paléolithique supérieur, qui sont attribuables au magdalénien, et datent d’environ 12 000 ans avant notre ère.

La grotte de Niaux, dite aussi « la Grande Caougno » ou « la Calbière », est située à près de 700 mètres d’altitude, à 5 kilomètres de Tarascon-sur-Ariège (Ariège). Elle se compose de plusieurs galeries dont le développement atteint 2 kilomètres, au sein d’un réseau souterrain d’environ 15 kilomètres de longueur. Des visiteurs s’y sont sans doute introduits dès le XVIIe siècle, mais les peintures préhistoriques ne furent reconnues qu’au début du XXe siècle.

La localisation de cet art pariétal - dans les profondeurs obscures - indique que le site n’était pas un lieu couramment habité, mais un espace destiné au rituel. Les premières peintures apparaissent à environ 500 mètres de l’ouverture de la grotte, sous la forme de signes schématiques rouges et noirs - points et bâtonnets -, qui paraissent marquer l’entrée du sanctuaire. Celui-ci se trouve à l’extrémité d’une première galerie - dite « le Salon noir », à cause de la couleur dominante des peintures, qui comptent parmi les œuvres majeures de l’art préhistorique. Plusieurs dizaines d’animaux sont répartis en six panneaux principaux, séparés par des parois non ornées, et qui se distinguent par la taille différente des représentations. Il s’agit surtout de chevaux et de bisons, deux espèces qui, comme l’a montré André Leroi-Gourhan, symbolisent le dualisme masculin-féminin, cette thématique étant caractéristique de l’art des grottes. Bouquetins et cervidés sont en position marginale, ainsi qu’un certain nombre de signes, peints en noir, rouge ou brun. Sur le sol argileux, et en général protégées par des renfoncements de la paroi, plusieurs gravures d’animaux (bisons, chevaux, bouquetins, poissons) ont échappé à une destruction totale provoquée par le passage des visiteurs. Ces vestiges - très rares - font aussi l’intérêt archéologique de Niaux.

Au-delà du Salon noir, le réseau de galeries se poursuit et traverse plusieurs petits lacs. Cette partie moins accessible est ponctuée de peintures représentant surtout des chevaux et des bouquetins. Leur exécution, plus rapide, est l’indice d’une fréquentation très occasionnelle. En vidant des lacs intermédiaires, les spéléologues ont pu atteindre en 1970 une autre galerie décorée, dite « réseau René-Clastres », dans laquelle on devait pénétrer, à l’époque préhistorique, par une entrée plus directe, aujourd’hui colmatée. On y a trouvé de nombreuses empreintes de pieds laissées par trois enfants, des fragments de torches en pin carbonisé et plusieurs peintures noires : signes, bisons, cheval, ainsi qu’une belette, la seule connue dans l’art paléolithique ; curieusement, à quelques dizaines de mètres de là, gisait le squelette d’une belette…

L’art de Niaux, comme l’art paléolithique en général, n’a pas pour objectif une simple représentation paysagère figurative : aucun élément du paysage n’est représenté (flore, soleil, montagnes, etc.). À l’exception d’un petit bouquetin qui semble prendre appui avec ses pattes avant sur une fissure du rocher pouvant figurer une ligne de sol, les animaux semblent flotter sur les parois de la grotte, épousant la forme de celle-ci. Seuls des animaux de grandes dimensions semblent représentés, de préférence ici des herbivores. L’ours ou le loup ne sont pas représentés alors qu’ils étaient présents dans la région.

Un siècle de fouilles dans la région a permis de mettre en évidence des campements saisonniers, établis par des groupes humains du Paléolithique supérieur venus chasser le bouquetin ou le renne, entre autres. Semi-nomades, certains passaient neuf mois par an dans le piémont pyrénéen pour redescendre plus bas dans la vallée durant la saison hivernale. L’économie était basée principalement sur le travail de la peau, des bois et des os de rennes. L’une des premières hypothèses concernant l’art pariétal du Paléolithique supérieur dans toute la chaîne pyrénéo-cantabrique a été par conséquent liée à la chasse : les œuvres seraient des représentations de scènes de chasse (des flèches semblent dessinées sur certains animaux du « Salon noir ») et auraient été réalisées dans le cadre de cérémonies aux esprits pour s’assurer une bonne chasse (représentation seulement de grands herbivores).

Une hypothèse émise dès la fin du xixe siècle et remise au goût du jour récemment, notamment par Jean Clottes met en relation l’art paléolithique avec le chamanisme. Dans la plupart des représentations pariétales paléolithiques (que ce soit à Niaux ou ailleurs, àLascaux par exemple), les chevaux et les bisons sont très fréquemment figurés alors qu’ils ne font pas partie des espèces les plus chassées, ni pour la consommation de chair, ni pour la fabrication d’outils. Les représentations sont stylisées et conventionnées (pattes en triangle, la queue ne touchant jamais l’arrière-train) et suivent les formes de la paroi. Par ailleurs, certaines grottes voisines contiennent des représentations de prédateurs. L’hypothèse du chamanisme consiste donc à voir dans la grotte de Niaux un lieu privilégié de rencontres entre l’homme et le monde des esprits de la nature, qui transparaissent à travers les parois de la grotte. Il s’agit alors d’un système social et mystique dans lequel l’interaction avec les esprits naturels fait partie intégrante du quotidien.

La grotte de Niaux est ouverte au public. Les visites se font dans le respect de règles précises afin d’assurer la conservation des œuvres pariétales. Les visites se font par petits groupes de 20 personnes au maximum et sont conduites par un guide.

Image illustrative de l'article Grotte de NiauxIl n’y a pas de système d’éclairage permanent installé dans la grotte. Chaque groupe s’éclaire donc à l’aide de lampes électriques portatives, sur un parcours de 800 mètres, jusqu’au « Salon noir » qui renferme la majorité des peintures visibles. L’autre partie ornée de la grotte, appelée Réseau Clastres, n’est pas ouverte à la visite.

La visite emprunte des passages étroits et s’effectue sur le même sol que les magdaléniens parcouraient.

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L’Ariège au 19ème siècle

Posté par francesca7 le 2 décembre 2013

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510vkvCw4vL._AA278_PIkin4,BottomRight,-43,22_AA300_SH20_OU08_Dans nos pays Ariégeois, la Révolution de 1830 fut marquée par le pillage de plusieurs châteaux, dont celui de Gudanes, symbole de la grande propriété des maîtres de forges, et par une agitation chez les mineurs du Rancié. Mais ce n’était sans doute que conjonction avec la Guerre des Demoiselles alors à son paroxysme. L’opposition républicaine se fortifia autour du général Lafitte, « le Vieux de la montagne », devenu député, puis de son successeur Clément Anglade, qui se rendit célèbre par un discours à la Chambre dans lequel il dénonçait les injustices qui frappaient les montagnards et demandait la suppression de l’impôt sur le sel, produit indispensable aux éleveurs, d’où le surnom qui lui restera d’home de la sal. La misère grandissait et, en 1840, la mise en place d’un nouveau droit de place pour les bestiaux à la foire de Foix provoqua une émeute ; la troupe tira et laissa 13 morts et 50 blessés. On ne s’étonne donc pas de voir les Ariégeois se tourner vers le parti politique qui prônait plus de justice sociale.

Quand la révolution de 1848 éclata, le parti républicain était déjà puissant en milieu urbain. Si on installa la République avec enthousiasme mais dans le calme dans les trois villes du département, la montagne, elle, se souleva dans le Quérigut et autour du Rancié. En avril 1848, ce furent les premières élections au suffrage universel : sept députés ariégeois, sept républicains. Vite déçus sans doute, les Ariégeois votèrent en masse pour le prince Louis Napoléon en décembre. Mais en mai 1849, ils revinrent vers les hommes qu’ils connaissaient et élirent à nouveau sept républicains, dont Victor Pilhes, un des acteurs de la révolution parisienne.

Le Second Empire musela l’opinion ; ce fut le temps des candidatures officielles et des élections sans signification. L’Empereur avait promis la prospérité et, en effet, la prospérité revint ; les terres et le bétail se vendaient mieux que jamais, l’administration reconnaissait les droits d’usage, donnait des secours aux communes ariégeoises qui le demandaient, finançait une école ou un bureau de bienfaisance, le train arrivait… et puis le départ des émigrants rendait la vie plus facile à ceux qui restaient. L’Ariège devint bonapartiste et vota oui à 90 % lors du plébiscite de 1870, avec seulement quelques notes discordantes dans les milieux républicains de Pamiers et de Varilhes. Après la chute de l’Empire, les élections de 1871 furent remportées par les conservateurs qui jouaient sur le désir de paix des campagnes alors que les républicains voulaient poursuivre la guerre contre les Prussiens. Il faudra attendre 1876 et 1877 pour voir un triomphe républicain qui préfigurait le succès désormais permanent de la gauche en Ariège.

La vie quotidienne des Ariégeois du 19ème e siècle ne peut se comprendre, ne peut s’apprécier si on ne prend pas en compte cet environnement géographique, ces héritages, lointains ou récents, ce contexte historique et politique qu’ils ne peuvent ignorer au moment où le suffrage universel appelle chacun d’entre eux à participer à la vie publique.

Extrait du livre La vie en Ariège au XIXe siècle http://www.amazon.fr/vie-Ari%C3%A8ge-XIXe-si%C3%A8cle-ebook/dp/B00BEWB4W6 – ch.1

 

 

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L’IMPRIMERIE EN EUROPE AUX XVe ET XVIe SIÈCLES

Posté par francesca7 le 1 novembre 2013


Les premières productions typographiques

et les premiers imprimeurs.

~*~

En dehors de l’intérêt que présente cet opuscule à tous ceux qui s’intéressent aux débuts de l’imprimerie, il offre une particularité curieuse qui réside dans sa confection même.

Depuis plus de quatre siècles la composition typographique a toujours été exécutée à la main. Ce qui faisait dire souvent à ceux qui ont discouru des choses de l’imprimerie que la typographie, en ce qui concerne spécialement la composition, était restée dans les limites que lui avaient assignées Gutenberg, Fust et Schœffer.
L'IMPRIMERIE EN EUROPE AUX XVe ET XVIe SIÈCLES dans Alpes Haute Provence yriarte02
Il était réservé au XIXe siècle – et les tentatives premières qui remontent presque au début de ce siècle se sont formulées plus nettement et ont abouti à de sérieux résultats dans ces vingt dernières années de donner une formule nouvelle à la composition typographique.

Jusqu’à cette heure le progrès le plus réel qui ait été réalisé dans la composition mécanique semble dû à la Linotype (machine qui compose, espace, justifie, fond et distribue), dont l’idée première appartient à James C. Cléphane, typographe à Washington et qui a été perfectionnée à la suite d’incessantes et patientes recherches par Mergenthaler.

La Linotype, véritable merveille de mécanisme, est appelée dans un prochain avenir à prendre dans l’imprimerie la place importante que lui assignent, dans notre siècle de vapeur et d’électricité, la rapidité de travail qu’elle donne et l’économie de temps et d’argent qu’elle permet de réaliser.

L’Imprimerie en Europe aux XVe et XVIe siècles a été, sauf les premières pages, entièrement composé par la Linotype, et la composition a été exécutée par un seul ouvrier en une journée de 10 heures.

C’est l’un des premiers travaux qui aient été exécutés en France, à l’aide de la Linotype. Les imperfections matérielles qu’on pourra rencontrer dans cet ouvrage sont inséparables des premiers essais. Mais déjà les résultats s’améliorent et sont de nature à satisfaire les esprits les plus rebelles.

En publiant ces notes chronologiques, nous devions au lecteur quelques éclaircissements sur la confection matérielle du volume et dégager ce point spécial qu’un ouvrage relatant les labeurs accomplis patiemment et péniblement par la main des ancêtres typographiques, il y a quatre siècles et plus, est aujourd’hui mis à jour presque automatiquement, grâce aux combinaisons ingénieuses et multiples d’une machine à composer.

AVANT-PROPOS
Le relevé chronologique des premières productions de la typographie en Europe et des noms des imprimeurs qui, les premiers, ont exercé l’art d’imprimer depuis Gutenberg (XVe siècle) jusqu’à la fin du XVIe siècle, nous semble devoir offrir quelqu’intérêt aux érudits et aux amateurs bibliographes.

Des monographies spéciales à certains pays ont été publiées et contiennent des indications plus ou moins étendues sur les origines de l’imprimerie dans telle ou telle partie de l’Europe, dans telle ou telle ville.

Mais nous ne pensons pas qu’un travail d’ensemble présentant les noms des premiers typographes en Europe et les titres des premiers ouvrages qui virent le jour du XVe au XVIe siècle ait été publié jusqu’ici.

Nous aidant des renseignements divers empruntés aux historiens de l’imprimerie, aux bibliographes, aux manuels et catalogues les plus complets, nous avons dressé un relevé aussi précis que possible, nous attachant à la reproduction fidèle des titres des ouvrages, dans leur orthographie souvent bizarre, complétant ces indications sommaires par des notes intéressantes touchant l’histoire de l’imprimerie.

Nous souhaitons que l’aridité apparente de ce travail qui nous a demandé de patientes recherches soit excusée et que ce modeste essai soit accueilli avec une indulgente faveur.
L. D.

FRANCE
________

220px-Buchdruck-15-jahrhundert_1 dans Ariège
ABBEVILLE (Somme), 1486.

L’imprimerie est exercée dans cette ville dès cette date. Jehan Dupré, l’illustre typographe parisien qui imprimait le « Missale » de 1481 confie à un artisan d’Abbeville, Pierre Gérard, les caractères et le matériel nécessaires a l’établissement d’une imprimerie considérable. Premier livre imprimé la « Somme rurale», complétée par Jeban Boutillier.

AGDE (Hérault), 1510.

Le premier livre paru dans cette ville, « Breviarium ad usum beatissimi protomartyris Agathi Diocaesis patroni », a été imprimé par Jehan Belon, qui avait également des presses à Valence en Dauphiné, sa patrie.

AGEN (Lot-et-Garonne), 1545.

On attribue l’introduction de l’imprimerie dans cette ville et l’impression du premier ouvrage à Antoine Reboul, qui fit paraître à cette date un ouvrage du célèbre César Frégose, devenu évêque d’Agen en 1550 : « Canti XI de le Lodi de la S. Lucretia Gonzaga di Gazuolo », etc.

AIX (Bouches-du-Rhône), 1552.

Le premier livre imprimé est un « Règlement des advocats, procureurs et greffiers et des troubles de cour », etc., par François Guérin. L’imprimeur est probablement Pierre Rest, ou Roux, bien que des privilèges aient été accordés en 1539 et 1545, aux libraires d’Aix, par François Ier, et que l’imprimeur de Lyon, Antoine Vincent, ait obtenu la permission pour trois ans (1536-39) d’imprimer les Ordonnances du pays de Provence.

ALBI (Tarn), 1529.

Le premier livre imprimé à cette date dans la quatrième des cités de l’ancienne Aquitaine est : « Sensuyt la vie et légende de madame saincte Febronie, vierge et martyre ». Le présent livre faict imprimer par Pierres Rossignol, marchât et bourgioys Dalby.

ALENÇON (Orne), 1530.

Le premier livre connu, « Sommaire de toute médecine et chirurgie », par Jean Gouevrot, vicomte du Perche, sort des presses de maistre Simon du Bois. A la fin du XVIe siècle et pendant tout le XVIIIe, une famille d’un nom très connu, les Malassis, fournit de nombreux imprimeurs à Alençon.

ANGERS (Maine-et-Loire), 1476.

C’est la cinquième ville de France dans laquelle ait pénétré l’imprimerie. Le premier ouvrage imprimé est la « Rhetorica nova » de Cicéron, qui dispute la priorité au « Coustumier d’Anjou », le plus ancien Coutumier français que l’on connaisse. La « Rhétorique » porte à la fin : « Audegani per Johanem de Turre atque Morelli impressores. »

ANGOULÈME (Charente), 1491.

Tous les bibliographes font remonter à cette date l’introduction de l’imprimerie dans cette ville par la publication de cet ouvrage : « Auctores octo Continentes libros videlicet », etc. etc. Le nom de l’imprimeur est inconnu. Au XVIe siècle, il faut citer parmi les imprimeurs la famille des Minières.

Lire la suite… »

Publié dans Alpes Haute Provence, Ariège, ARTISANAT FRANCAIS, AUX SIECLES DERNIERS, Bourgogne, Bretagne, Corse, Côte d'Or, Dordogne, Finistère, Gard, Hautes Alpes, Isère, Jura, Morbihan, Morvan, Moselle, Nièvre, Oise, Paris, Saône et Loire, Sarthe, Vosges, Yonne | Pas de Commentaire »

Histoire et catastrophe en Ariège

Posté par francesca7 le 28 juillet 2013


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Avec une économie qui n’évoluait guère et une population qui croissait sans cesse, la survie quotidienne en Ariège était souvent problématique. Le Code forestier et les procès sur les forêts privées avaient ôté aux habitants de la montagne une grande partie de leurs moyens de subsistance. Il ne leur restait qu’une terre ingrate et mal cultivée. À la première mauvaise récolte, c’était la catastrophe. Les années 1815-1816 et 1836-1837 furent terribles ; maires et préfets signalaient sans cesse que les habitants n’avaient plus rien à manger, qu’on avait donné les dernières pommes de terre au bétail qui mourait de faim, qu’on ne mangeait plus que « les herbes des montagnes ». On craignait les émeutes. Les paysans descendaient de la montagne pour aller mendier dans les villes, même lointaines, certains même volaient pour aller en prison et enfin manger. La misère atteignit son sommet en 1845 avec la maladie de la pomme de terre qui était devenue l’alimentation de base. Un flot de mendiants ariégeois envahit alors l’ensemble des Pyrénées.

Histoire et catastrophe en Ariège dans Ariège le-vernet

Cette disette chronique amenait une véritable misère physiologique. L’étude des motifs d’exemption de 1819 à 1826 a montré que l’Ariège était le département français le plus touché par les maladies des os et que le goitre y était six fois plus fréquent qu’ailleurs. Allié à un manque total d’hygiène, cet état de choses rendait les épidémies épouvantables : un Pradois sur sept mourut de la typhoïde en 1838 et le choléra fit ici en 1854 les plus grands ravages de France, avec quasiment un dixième des décès nationaux. Plusieurs villages de haute Ariège perdirent entre 15 et 20 % de leur population.

L’industrie métallurgique qui avait tant animé les Pyrénées ariégeoises était sur le déclin. Des méthodes archaïques l’empêchaient de supporter la concurrence des autres bassins industriels, le prix du fer baissait, les forges « chômaient » de plus en plus souvent ; bientôt elles s’arrêteraient, une à une.

On essaya de régler le problème des usages forestiers par les « cantonnements ». On partagea les domaines ; une partie, libérée des usages, restait au propriétaire d’origine (en général les forêts pour les forges), l’autre devenait en compensation propriété des usagers, donc des communes (souvent les vacants pour le bétail). Entre 1830 et 1860, les grands domaines de la montagne ariégeoise furent ainsi cantonnés, ce fut souvent contre le gré des usagers qui perdaient un usage précieux pour une propriété qui ne leur offrait guère que l’impôt foncier à payer. Ailleurs, les procès s’éternisèrent entre communes et administration forestière.

 dans Ariège

Alors, on s’en alla. Pays rural, réfractaire aux mutations industrielles, l’Ariège ne connaissait pas le développement urbain qui eût pu absorber sa propre émigration et elle se vida. À partir de 1846, la diminution fut régulière. On quittait la montagne mais, encore un temps, la population de la plaine augmenta :le terroir était plus riche et, producteur avant tout de céréales, il n’avait pas été touché par la maladie de la pomme de terre. L’arrondissement de Pamiers connut son maximum en 1851. Mais ce n’était que répit. Avec les ravages de l’épidémie de choléra de 1854, le déclin fut irréversible. Le département perdit globalement 8 % de sa population dans la décennie 1846-1856. La décennie suivante vit une stagnation, avec une reprise notable des migrations saisonnières, puis la baisse s’affirma, lentement mais sûrement, de 1866 à 1886. Après quoi, ce fut la chute vertigineuse.

Extrait du livre La vie en Ariège au XIXe siècle  – ch.1 

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La pression du 18ème siècle en Ariège

Posté par francesca7 le 28 juillet 2013

 

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En Ariège, le milieu du XIXe siècle est une période cruciale pour la montagne ariégeoise. C’est le moment où tous les équilibres s’effondrent, où la misère est à son comble et provoque l’hémorragie de l’émigration. C’est le moment aussi où les Ariégeois entrent en politique.

 La poussée démographique déjà enregistrée au 18èmee siècle, ralentie quelque temps, s’amplifia brutalement au début du 19èmee pour devenir bientôt surpeuplement. Les cinq premières années du siècle virent la population s’accroître de 2,5 % par an. Moins rapide par la suite, l’accroissement fut néanmoins très régulier jusqu’en 1846 : de 196 454 habitants en l’an XII, on arriva à 270 535.

 

La pression du 18ème  siècle en Ariège dans Ariège chateau_lagarde_020

 

La densité était alors de 55 habitants au mètre carré, ce qui était proche de la moyenne française alors que la proportion de superficie cultivable était inférieure à la moyenne nationale. Le surpeuplement était surtout le fait de la montagne et des Prépyrénées ; les cantons de Massat et de Tarascon dépassaient 80 habitants au kilomètre carré. La population survivait grâce à des défrichements intensifs, poussés jusqu’au sommet des montagnes, et grâce aux activités industrielles traditionnelles, mais survivait seulement. Les causes du surpeuplement pyrénéen demeurent difficiles à saisir ; historiens et géographes sont toutefois d’accord pour juger qu’il fut « cause et non conséquence des transformations géographiques et économiques » (F. Taillefer).

 Les migrations saisonnières et l’émigration définitive, déjà connues sous l’Ancien Régime, commencèrent à devenir vraiment importantes dans les années 1820. Elles ralentirent mais n’empêchèrent pas l’accroissement de population. Les premières communes à voir leur population décroître furent celles du front pyrénéen, là où les migrations saisonnières étaient les plus importantes mais devenaient insuffisantes pour compenser la pression démographique : Prades perdit 30 % de ses habitants entre 1831 et 1846, d’autres communes du Séronais ou du canton de Foix à peu près autant. La population globale du département augmentait encore mais, localement, les pertes étaient déjà importantes.

Extrait du livre La vie en Ariège au XIXe siècle – ch.1 

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La Guerre des Demoiselles du 19ème

Posté par francesca7 le 28 juillet 2013

 

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Dans les années 1820, l’ancienne noblesse ariégeoise, rentrée d’émigration sous l’Empire et replacée au premier rang sous la Restauration, et les grands bourgeois enrichis par les biens nationaux et ralliés au régime détenaient les secteurs-clé de l’économie ariégeoise, les forêts et les forges de la montagne, les domaines céréaliers de la plaine, et monopolisaient les collèges électoraux du régime censitaire. L’opposition libérale, menée par des généraux d’Empire, Bertrand Clauzel et Justin Laffitte, se tenait dans la clandestinité.

La Guerre des Demoiselles du 19ème dans Ariège staticmap-300x233

Le paysan de la plaine ariégeoise  vit sans doute son sort amélioré par les innovations techniques de grands propriétaires regroupés depuis 1817 au sein de la Société d’Agriculture : essais de cultures nouvelles, meilleures variétés de céréales, de vignes ou de pommes de terre, nouvel outillage, amendements et prairies artificielles… Rien de tout cela en montagne où la situation devenait dramatique. Le régime seigneurial avait respecté les droits d’usage qui seuls permettaient aux populations de survivre en leur offrant le bois de construction et de fabrication d’outils, le bois de chauffage et le terrain de pacage. Les nouveaux maîtres n’entendaient pas être entravés dans leur exploitation à outrance ; quant aux descendants des anciennes familles qui avaient pu récupérer leurs domaines, déchus eux-mêmes de leurs droits seigneuriaux, ils avaient oublié la responsabilité morale que leurs ancêtres, même les plus durs, avaient eue vis-à-vis de leurs paysans et le respect, plus ou moins sacralisé, des « droits immémoriaux ». D’où des refus d’usages, des délits multipliés et des procès sans fin. Restaient les forêts « domaniales », les forêts royales, usurpées par les communautés villageoises sous la Révolution et dégradées, comme d’ailleurs les forêts privées, par une utilisation séculaire abusive des troupeaux et des charbonniers. Forêts que l’administration forestière entendait récupérer et reconstituer.

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Voté en 1827 et appliqué en 1829, le Code forestier supprima quasiment tous les anciens droits d’usage : pacage, affouage (bois de chauffage), maronage (bois de construction), chasse, pêche et cueillette. Ce fut immédiatement une avalanche de procès-verbaux et le désespoir dans les villages tandis que, dans les forêts privées, les maîtres de forge continuaient leurs coupes sans entrave. La révolte éclata sous la forme carnavalesque des « Demoiselles », des hommes déguisés en femmes pour ne pas être reconnus, vêtus d’une longue chemise blanche et le visage noirci. Les « Demoiselles » s’attaquaient aux agents de l’autorité, les gardes forestiers, puis les gendarmes, puis la troupe appelée en renfort, en des opérations nocturnes, ciblées et rapides. Le mouvement commença dans les forêts domaniales du Castillonnais en 1829, il s’étendit à tout le Couserans puis gagna la haute Ariège et même Bélesta. À son apogée de 1829 à 1831, il ne s’éteignit vraiment qu’en 1872.

 Extrait du livre La vie en Ariège au XIXe siècle  – ch.1 

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Les déserteurs de l’Empire

Posté par francesca7 le 7 avril 2013

 

Le Premier Empire fut le temps de la réorganisation de l’État et celui d’une société fondée sur les « notables », propriétaires terriens, maîtres de forge et négociants, anciens nobles et anciens militaires et souvent acquéreurs de biens nationaux. Ce fut surtout un temps de guerre permanent, marqué localement par la proximité de l’Ariège avec l’Espagne, soulevée depuis 1808.

En 1810, 1811 et 1812, les insurgés espagnols envahirent et pillèrent la haute vallée de l’Ariège. Mais c’est surtout conscription et réquisitions qui pesèrent sur les populations. L’Ariège fut un des foyers les plus forts de résistance ; on a pu établir que, en 1800-1805, la désertion a atteint 98 % des appelés (pour une moyenne française de 28 %). L’idée d’un devoir envers l’État demeurait étrangère à des hommes dont l’univers tournait autour de la famille et du rythme de la terre. Les garçons pouvaient fuir dans une nature difficile qu’eux seuls connaissaient, et pas encore les administrateurs, franchir une frontière proche et assumer une errance qui leur était familière par les habitudes de transhumance et de migrations saisonnières. Surtout, ils conservaient la complicité d’une société à forte cohésion interne :la famille et les voisins, les maires, eux aussi parents, les médecins, peu avares de certificats, les curés que la politique impériale envers la papauté rejetait dans l’opposition formaient autour d’eux un solide réseau de silence. On cachait les jeunes gens quand les gendarmes arrivaient, on s’attroupait, souvent armés, parfois le maire en tête, au pire avec sa neutralité passive. On falsifiait à tour de bras l’état civil pour empêcher la conscription ; le sommet fut atteint avec l’incendie de la préfecture et des archives départementales qui, en 1803, détruisit toute la collection du greffe.

Déserteurs, délinquants forestiers, contrebandiers et population complice, c’est à cette époque que les violences furent les plus fortes contre les agents de l’autorité. L’État, on l’a dit, se réorganisait ; alors que la surpopulation accentuait la misère de la montagne ariégeoise, le pouvoir exigeait plus qu’il n’avait jamais exigé, les résistances prenaient donc une dimension qu’elles n’avaient jamais eue et des fonctionnaires efficaces s’acquittaient de leur mission davantage peut-être qu’on ne l’avait jamais fait.

 

 Extrait du livre La vie en Ariège au XIXe siècle – ch.1 

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Ariège, un pays de frontière

Posté par francesca7 le 7 avril 2013

 

Ni montagne ni frontière n’arrêtèrent jamais les hommes. Les Pyrénées ariégeoises étaient le lieu d’un intense passage. Il y avait les passants réguliers :marchands, colporteurs, muletiers et porteurs, acteurs du grand commerce franco-espagnol comme du petit commerce de frontière, celui qui permettait aux vallées de se procurer les produits de subsistance complémentaires. À certaines époques de l’année, c’était le passage en masse des troupeaux transhumants et aussi des ouvriers saisonniers, les moissonneurs, les vendangeurs, les forgeurs, les charbonniers qui allaient travailler en Espagne, celui des pèlerins allant vers les grands sanctuaires du sud ou des mendiants cherchant ailleurs une vie meilleure. La vie de la frontière animait les bourgs qui en étaient proches : là français, espagnols, andorrans se retrouvaient sur les marchés et les foires, dans les auberges et dans les fêtes.

Ariège, un pays de frontière dans Ariège fief-300x248

Les échanges frontaliers étaient protégés par les lies et passeries. Ces accords qui unissaient une vallée du versant nord à une vallée du versant sud garantissaient à l’origine la sécurité des bergers, des troupeaux et des marchands sur la frontière ; ils étaient devenus des traités de « surséance de guerre » qui faisaient que lorsqu’il y avait guerre entre la France et l’Espagne, l’état de guerre ne s’appliquait pas dans les vallées et que passages et échanges continuaient comme d’ordinaire. On ne pouvait toutefois ignorer les conflits :s’il n’y eut pas de batailles dans les Pyrénées centrales, trop difficiles d’accès, il y eut des incursions ennemies qui semaient la terreur, il y eut surtout des bandes de déserteurs ou de soldats laissés sans solde après la paix et devenus pillards. La frontière était le refuge de ceux qui étaient poursuivis dans leur Etat pour des actions politiques ou pour un engagement religieux. Elle l’était aussi pour ceux qui voulaient échapper à la loi, contrebandiers et bandits de grands chemins. Au pied des cols, les hôpitaux (Ax, Salau) portaient secours aux « passants » sans ressources ou blessés ou malades.

 L’accélération de l’Histoire à la fin du 18ème  siècle et au début du 19ème  a eu des conséquences dont la gravité n’est sans doute pas apparue tout de suite, mais qui allaient se révéler destructrices d’équilibres séculaires.

 

  Extrait du livre La vie en Ariège au XIXe siècle  – ch.1

 

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Ariège et la Révolution française

Posté par francesca7 le 17 mars 2013

 

 

Ariège et la Révolution française dans Ariège a1Les débuts de la Révolution furent marqués par la difficile création de l’entité départementale et par la mise en place de nouvelles administrations avec une houleuse définition des chefs lieux de département, de district, de canton, de commune qui laissera longtemps des traces.

Les Conventionnels votèrent tous la mort du roi mais, localement, les enthousiasmes ne se manifestèrent vraiment ni d’un côté ni de l’autre. En fait, comme partout, la Révolution a coïncidé avec une période de crise de subsistance et l’a fortement aggravée par l’état de guerre, particulièrement pesant ici, les réquisitions se multipliant aux approches de la frontière et du front des combats. Comme ailleurs, certaines réformes heurtèrent la masse de la population, telles l’état civil et le divorce ou le calendrier révolutionnaire qui, non seulement effaçait des repères chrétiens millénaires mais encore bouleversait le rythme des foires et marchés et le travail des ouvriers qui avaient moins de décadis que de dimanches. Il en est d’autres qui touchèrent au plus profond du monde pyrénéen.

Le séquestre puis la vente des biens d’Église et des biens d’émigrés amenèrent un immense transfert de propriétés, surtout en montagne où l’alliance forge- forêt- estives attira les plus grandes convoitises. Les bénéficiaires furent de toute évidence les bourgeois et les paysans aisés qui firent ainsi de grandes fortunes ; un tiers des « notables » ariégeois du Premier Empire appartiendront à cette bourgeoisie d’acquéreurs de biens nationaux. La seule motivation de cet investissement était un souci de rentabilité qui ne pouvait s’accommoder de l’existence des droits d’usage qui étaient, eux, la condition de survie des populations. La misère ou la révolte s’annonçaient.

a11 dans AriègeLa tradition pyrénéenne favorisait un héritier pour ne pas avoir à partager un patrimoine souvent bien maigre et cet héritier, devenu chef de famille, était le garant tout puissant de la cohésion de la « maison » et de sa force de défense face aux agressions extérieures. La Révolution établit une égalité absolue entre tous les enfants qui déstructuraient cette famille traditionnelle et on chercha toutes sortes de moyens de tourner la loi.

On avait touché aux relations séculaires avec l’Espagne. Il y avait bien eu des guerres autrefois, mais les pays pyrénéens n’avaient pas été impliqués dans leurs hommes et, grâce aux lies et passeries, la vie frontalière n’avait pas cessé. Face à la Patrie en danger, ces relations étaient désormais devenues trahison. Malgré cela, malgré la menace de peine de mort, il y eut toujours sur la frontière un petit peuple allant et revenant en toute innocence et ignorance apparentes des évènements, des voituriers et des colporteurs continuant leur commerce, des faucheurs et des moissonneurs partant faire leur saison, des parents visitant leurs parents outre monts et le statut neutre de l’Andorre limitrophe favorisait cette « innocence ». La tradition de vie frontalière compta évidemment pour beaucoup dans le peu de zèle mis à défendre la patrie et les effectifs de « volontaires » fondaient dès leur levée. Pendant la guerre d’Espagne (mars 1793-juillet 1795), les désertions furent généralisées, favorisées par la proximité des champs de bataille (les hommes rentraient facilement chez eux), par le caractère montagneux du pays qui relativisait le danger d’une
invasion et permettait de se cacher et par le voisinage de l’Espagne qui faisait de certains déserteurs des émigrés temporaires. Les désertions s’amplifiaient au temps des travaux agricoles ; les soldats revenaient travailler la terre quelques jours après leur levée, au vu et au su de tout le monde, y compris des municipalités qui déclaraient infructueuses les recherches de déserteurs.

Le refus de l’armée, le refus des réquisitions, le culte réfractaire lui aussi favorisé par la proximité d’une frontière-refuge, tout cela entretint une agitation permanente. Il y eut toujours, même en pleine terreur, des chansons, des attroupements, des cris, des refus de port de cocarde, des arrachages d’arbre de la liberté qui étaient des formes de résistance passive plus que de rébellion, un refus de transgresser des valeurs séculaires plus qu’une opposition idéologique aux principes de la Révolution. Le tout favorisé par le peu d’empressement des autorités locales à sévir.

  Extrait du livre La vie en Ariège au XIXe siècle  – ch.1

 

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Les droits d’usage Ariégeois

Posté par francesca7 le 11 mars 2013

 

Les petits pays pyrénéens avaient une identité très forte, héritée sans doute des peuples d’avant l’histoire isolés dans leurs vallées. Les hommes de la montagne surmontaient la difficulté du milieu par une organisation communautaire, une organisation que les comtes et seigneurs qui établirent leur autorité dès les premiers temps du Moyen Age ne purent ignorer et, généralement, confirmèrent. À cela s’ajoutèrent des raisons politiques qui, au 13ème e siècle surtout, firent que les comtes accordèrent de nombreux privilèges à des communautés dont ils voulaient s’assurer la fidélité.

 Le corpus médiéval resta en vigueur jusqu’à la fin de l’Ancien Régime.

 

Les droits d'usage Ariégeois dans Ariège ariege

Si le sort juridique des communautés avait une diversité héritée de leur histoire propre, c’est dans le haut pays que les privilèges étaient les plus larges. Les montagnes et forêts étaient toujours propriété seigneuriale, mais souvent leur gestion avait été déléguée aux communautés d’habitants et toujours, de toutes façons, les habitants y avaient des droits d’usage, parfois fort larges :chasse, pêche, coupe de bois de chauffage et de bâtisse et surtout pacage. Ces droits concédés au Moyen-Age avaient été partout complétés d’accords multiples entre communautés et entre vallées qui élargissaient les droits d’un village à d’autres domaines pastoraux, lui ouvrant des altitudes et des expositions différentes selon les saisons, en un réseau extrêmement enchevêtré d’indivisions. En montagne, tout cela était condition de survie.

 

 Les activités humaines en Ariège


À la campagne, les cultures et l’élevage de proximité fournissaient ce qui était nécessaire à l’alimentation et à l’habillement. On mangeait essentiellement des céréales (seigle, sarrasin, avoine) et, à partir du XVIIIe siècle, du maïs et des pommes de terre, le tout sous forme de bouillies ; la consommation de viande était exceptionnelle, se résumant au porc salé, à une poule quand on était malade et, à l’occasion, au gibier que procurait le droit de chasse. Le pain était un luxe des jours de fête. En montagne, le grand élevage était la principale ressource financière, tant des seigneurs propriétaires, qui louaient les pacages, que des paysans qui prenaient le bétail étranger en gasailhe durant la saison d’estive. C’est en plaine seulement que les cultures pouvaient être sources de revenus.

La caractéristique des pays ariégeois, et surtout en montagne, était que le monde rural n’était pas qu’agricole ; depuis des siècles, il était aussi le cadre des activités industrielles. Le haut pays fournissait en abondance la mine, le bois et l’eau qui faisait tourner forges et moulins. Les forges firent le renom du haut pays de Foix ; c’est là que le procédé dit « à la catalane » atteignit son plus haut point de perfectionnement et, au XVIIIe siècle, les forgeurs fuxéens étaient appelés dans toutes les Pyrénées françaises et espagnoles. La plupart des forges appartenaient aux seigneurs propriétaires des montagnes et des forêts d’où venait le charbon nécessaire à leur fonctionnement. Une forge faisait vivre une centaine de familles, celles des forgeurs mais aussi des mineurs, des charbonniers, des voituriers et muletiers qui transportaient le minerai à l’aller et les lingots de fer au retour. Les forges produisaient le fer brut et il y avait peu d’industries de transformation sur place ; seuls les « martinets » de la région de Foix produisaient des instruments aratoires et surtout la clouterie dont la Barguillère se fit une spécialité. Les ouvriers des forges et des martinets comme ceux des briqueteries, des scieries ou les mineurs restaient des paysans qui ne se rendaient à la mine ou à l’atelier que quand s’arrêtaient les travaux de la terre. La moyenne montagne, avec ses eaux et ses carrières, était le domaine de plus petites industries, celles de la brique, de la terre cuite, du verre, du papier ou du peigne, et celui d’une industrie textile particulièrement développée en pays d’Olmes et dans le bas Couserans. Là aussi, l’activité était en grande partie rurale ; les paysans et surtout leurs femmes et leurs enfants travaillaient à domicile pour le compte des « fabricants », propriétaires des manufactures.

 Les vallées étaient jalonnées de bourgs ; certains devaient leur vitalité à leur place sur les routes transpyrénéennes – Ax, Tarascon, Seix –, d’autres à leur activité industrielle – Vicdessos, Laroque-d’Olmes – ou à des institutions civiles et religieuses – Saint-Girons, Mirepoix. Seules Pamiers et Foix méritent sans doute le nom de villes. Petites villes tout de même, 6 200 et 3 700 habitants à l’aube du XIXe siècle… Ces villes et ces bourgs étaient le lieu de l’industrie de transformation (textile, petite métallurgie), de l’artisanat et du commerce, des foires et des marchés, des auberges et des cabarets, des
médecins, barbiers et apothicaires inconnus du monde rural, des hôpitaux qui secouraient les plus misérables, dans leurs murs ou à domicile ; ils étaient aussi le lieu de résidence des grands marchands, des hommes de loi et de l’administration.

 Les routes carrossables n’apparurent qu’au XVIIIe siècle :la plus importante était celle qui reliait Toulouse à la haute Ariège, en direction du col du Puymorens ; elle n’arriva à Ax qu’en 1782. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, on réalisa des routes transversales, de Foix à Saint-Girons et à Lavelanet. Partout ailleurs, il n’y avait que des chemins sur lesquels on circulait à pied ou à mulet.

 

 Extrait du livre La vie en Ariège au XIXe siècle  – ch.1 

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