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    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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Les brebis et le fromage

Posté par francesca7 le 20 décembre 2013

 

 

  220px-Brebis_agneau    Bien que du lait de brebis ait été consommé directement dans l’antiquité, il est aujourd’hui utilisé principalement pour la fabrication de fromages et de yogourts. Les brebis ont seulement deux mamelles et produisent un bien plus petit volume de lait que les vaches.

     Cependant, comme le lait de brebis contient beaucoup plus de matières grasses (75 grammes au litre contre 35) et autant d’autres matières sèches que le lait de vache, il est plus intéressant pour la fabrication de fromage de brebis. Il résiste bien à la contamination au cours du refroidissement en raison de sa teneur en calcium beaucoup plus élevée. 

     Les fromages de brebis les plus connus sont la Feta en Grèce, le Roquefort et le fromage basque en France, le Manchego en Espagne, le Pecorino romano et la Ricotta en Italie. Certains yaourts, en particulier certaines formes de yogourts égouttés, sont faits avec du lait de brebis. Beaucoup de ces produits sont maintenant fabriqués à partir de lait de vache, en particulier lorsqu’ils sont produits en dehors de leur pays d’origine. 

     Le lait de brebis contient 4,8% de lactose qui le contre-indique chez les sujets intolérants à ce sucre.

Retrouvez toutes les informations sur le fromage de brebis sur le site : http://androuet.com/fromage-paris.html

* fromage de brebis de France
* fromage de brebis 
d’Espagne
* fromage de brebis 
d’Italie
* fromage de brebis 
d’Angleterre
* fromage de brebis 
du monde
 

    

Un petit nombre de races de brebis sont utilisées pour le lait. La plupart sont des races mixtes, élevées en premier pour leur viande ou leur laine, accessoirement pour leur lait, mais il y a quelques races qui sont principalement utilisées pour la traite et la création de fromage de brebis

     Ces brebis produisent une plus grande quantité de lait et sur une plus longue durée que les autres. La différence de qualité de lait se fait sur la teneur en matières grasses et en protéines mais pas sur la teneur en lactose. Les meilleures races laitières produisent 150 litres de lait sur 180 jours. Certains laits sont transformés en fromages de brebis réputés: Manchego en Espagne, Roquefort en France, Feta en Grèce
 
Les principales races sont : 
 
Les brebis et le fromage dans FAUNE FRANCAISE 300px-Ovejas_en_Patagonia_-_Argentina- La Basco-Béarnaise : élevée dans la partie béarnaise de la chaîne des Pyrénées et au Pays basque français. C’est une brebis laitière, dont est issue l’AOC Ossau-Iraty, tomme de brebis des Pyrénées. Elle produit 120 litres sur 130 jours de lactation d’un lait riche en matière grasse et en protéines.

- La Manech : à tête noire ou rousse, elle est aussi autochtone du terroir pyrénéen, particulièrement familière des campagnes basques.

La Lacaune : race Aveyronnaise par excellence et à partir de laquelle sera tiré de nombreux fromages de brebis dont le célèbre Roquefort. Son nom est originaire d’un chef-lieu de canton situé au milieu des monts de Lacaune, dans le Tarn, à la limite de l’Hérault et de l’Aveyron.   Standard de race … 

Tête : assez fine, un peu longue ; profil droit ou sub-busqué ; front un peu bombé, large et court : chanfrein en voûte plein cintre, nettement triangulaire ; la face est recouverte de poils blancs, à teinte argentée, lustrés et fins ; l’œil est grand, à fleur de tête et de couleur faune clair, le regard est vif ; les oreilles sont longues, placées latéralement un peu bas. On les préfère horizontales. Absence de cornes. 
Encolure : ronde et sans fanon. 

Tronc : ample et long. Ligne de dessus : doit être recherchée droite, du garrot à la base à la queue. On note une grande largeur du dessus, surtout accentuée au niveau du garrot, des lombes et de la croupe. Côte ronde , du type plein cintre. Poitrine profonde, descend bas entre les membres antérieurs. Queue assez régulièrement cylindrique, longue, descendant au-dessous du jarret (dans la mesure où elle n(est pas coupée). 
Membres : de longueur moyenne, proportionnés et bien d’aplomb. 

 dans Les Fromages
Peau : de coloration blanche, cependant quelques, traces de pigmentation
peuvent être tolérées. 

Laine : la toison couvre suffisamment l’animal, hormis les parties inférieures du corps qui le sont à un moindre degré ; laisse à découvert la tête et la nuque, et un délicat décolleté. Couleur blanche, texture toison tassée, à mèches carrées et courtes ; finesse moyenne Px/l ; poids moyen des toisons : béliers : 2.5 kg. 

Format et poids : race de format à lourd. Taille : 70 à 80 cm au garrot. Le poids moyen des animaux adultes femelles est de 70 à 75 kg (minimum 60 kg), celui des adultes mâles est de 95 à 100 kg (minimum 80 kg). 
Défauts éliminatoires : poitrine sanglée, garrot de forme ogivale, animal trop haut sur jambes, taches noires trop importantes ainsi que présence de jarres.

- La brebis corse, qui permet de transmettre la longue tradition pastorale de l’île de Beauté. Sanson considérait la race corse comme  » une variété misérable du groupe des Pyrénées « . Ce qui est certain, c’est que, depuis très longtemps, le climat, la faiblesse des ressources alimentaires et le mode de vie ont modelé le type ovin Corse et expliquent les échecs des essais d’amélioration par des apports de sangs extérieurs (Mérinos, Dishley, Barbarin) au XIX ème siècle. Mais fallait-il véritablement promouvoir de tels croisements ? Boyer et Sajous rapportent qu’en 1922, la production laitière des brebis Corses était égale à celle des brebis Lacaune, nettement plus lourdes (et que leur lait était plus riche en matière grasse 79.7 contre 70.5g/l). Cette équivalence n’existe plus, mais une question reste posée pour les éleveurs de plaine qui, s’ils souhaitent augmenter leur productivité en introduisant des béliers Sardes, se voient contraints de rompre avec les systèmes pastoraux traditionnels (plein air, transhumance, etc..) 

 Standard de race … L’homogénéisation de la population a permis d’établir le standard de la race Corse, dont nous empruntons la description au Docteur Romani (revue Technique laitière n665) : 
Animaux de format réduit : la taille varie chez la brebis de 0.50 m à 0.60 m, le poids vif de 30 à 40 kg pour un poids de carcasse de 13 à 20 kg. La taille du mâle peut atteindre 0.65 m pour un poids de 50kg. 

Tête : elle est très fine avec une farce longue ; chanfrein plat ou légèrement brusqué chez la brebis, plus busqué chez le bélier ; présence d’un toupet sur le front. Les oreilles sont petites, implantées bas et portées le plus souvent horizontalement. Les cornes sont parfois absentes chez la femelle ; lorsqu’elles existent, elles sont petites, minces et aplaties. Chez le mâle, elles sont annelées, enroulées en spirales et rejetées en arrière. La couleur des muqueuses varie avec celle de la toison. Elles sont noires pour les brebis noires ou d’un rose plus ou moins soutenu si la toison est grise ou blanche. 

Corps : il est régulier avec un thorax développé en hauteur, un dos droit, une croupe étroite et un gigot bien peu développé.

Queue : elle est longue et fine (30 à 35). Membres : ils sont remarquablement fins. Les onglons sont de couleur blanche ou brune. Mamelle : elle est développée et conformée en  » pis de chèvre « . Elle présente parfois des trayons supplémentaires. Laine : la coloration de la toison est assez variable avec des sujets tirant sur le blanc (environs 50 %), de couleur noire (environ 30 %), de couleur grise, rousse ou cendrée (environ 20 %). Les brebis entièrement blanches sont plus rares. La toison est très ouverte avec inexistence de laine sous le cou, sur les membres et sous le ventre. Elle pèse de 1kg à 1.200kg et est composée d’une laine grossière et jarreuse à brins longs qui ne peut trouver son utilisation que dans la confection de tapis et de matelas. 


220px-Emerging_lamb_croppedAptitudes, Extension…
La race corse se définit par un petit format, une grande rusticité et de bonnes aptitudes à la traite et à la production . Agile et bonne marcheuse, ellle vit en plein air dans des zones arides de parcours et de montagne méditerranéens. Elle est exploitée essentielllement pour la production de lait destiné à la fabrication de fromages régionaux : Niolo, Venaco, Sartène… de même qu’une spécialité devenue depuis juin 1983, produit d’appellation contrôlée : le brocciu ; une partie de la collecte est néanmoins exportée par des industriels sous forme de féta. La race corse est la seule race européenne où l’on trouve encore une très grande variation des couleurs de la toison. 

- La Préalpes du Sud, qui possède les qualités de rusticité requises pour résister à la chaleur, utiliser les parcours et les garrigues pour les animaux les moins couverts ou transhumer en haute montagne pour le rameau le plus lainé.  

Compte tenu du milieu, c’est un animal capable d’avoir de bonnes vitesses de croissance. Ce qui caractérise le mieux la femelle, au désaisonnement qui permet d’accroître le rythme d’agnelage, compensant par là une prolificité moyenne.   Standard de race … 

 Tête : fine, allongée, front plutôt large, légèrement arquè transversalement(bombé). Chanfrein étroit, plus large en haut qu’en bas ; un peu busqué chez le mâle, moins chez la femelle, avec dépression caractéristique à son point de jonction avec l’os frontal ; oreilles fines, moyennement longues, bien portées horizontalement parfois un peu bas. Absence de cornes. 

Tronc : poitrine large, côtes bien arrondies. 
Cuisses : épaisses et courtes. 

Caractères laitiers : mamelles bien développées, brebis fécondes et bonnes laitières. 
Pigmentation : absence de pigmentation, en particulier à la face, aux muqueuses de la bouche et aux pattes. 
Taille et poids : taille moyenne, 0.6 à 0.70m au garrot chez la brebis ; un peu plus chez le mâle. Poids moyen : adulte et en bon état d’engraissement la brebis pèse 50 à 70 kg, le bélier 75 à 100kg. 

Caractères à rechercher : animaux profonds, prés de terre, gigots courts et bien développés, femelles laitières et prolifiques. 
Couleur : blanche. 
Etendue : variable, mais ne débordant pas sur le front ou les joues, nedescendant pas au-dessous des jarrets ou des genoux. 
Texture : toison tassée, à mèche courtes et carrées. 
Poids moyen des toisons : béliers : 1.5 kg ; brebis : 1 kg. Toutefois l’absence ou presque de laine peut être tolérée pour les sujets répondant aux autres normes de qualification. 

Défauts éliminatoires : non-conformité de la toison avec étendue définie par le standard ; non-homogénéité dans la finesse ; manque de tassé ; présence de jarre dans la toison 

 200px-Scrapie_testingAptitudes, Extension… 
A la limite des départements de la Drôme et du Vaucluse, sur les collines essentiellement jurassiques et crétacées qui forment cette région, vivait, depuis très longtemps, une population ovine que Sanson rattachait à la dite de Syrie et que d’autres auteurs apparentaient aux moutons des Pyrénées. L’unité de sol et de climat (méditerranéen) contribuèrent à l’unité de cette population, bien qu’elle fût désignée sous des noms différents par ses éleveurs qui la baptisaient du nom de la région où se tenaient les foires de reproducteurs. Elle a donc, selon la région, été connue notamment sous les noms de race de Savournon, de Sahune ou de Quint. 

Des syndicats locaux se constituèrent pour l’amélioration de cette population, et le 7 avril 1947 se créait le Flock Book Savournon-Sahune. Celui-ci faisait place, le 23 février 1948, au Flock Book de la race ovine des Préalpes du Sud qui dirigea depuis cette date et jusqu’à la création de l’UPRA, la sélection de la race. 
Les seuls chiffres disponibles et actualisés concernant l’importance et l’extension de cette race sont ceux du SCEES 1983 qui pour les races des Alpes (Préalpes du Sud et Alpine ou Commune des Alpes – rameaux voisin avec une toison plus étendue-) estime les effectifs à 345 000 brebis essentiellement réparties dans les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur er Rhônes-Alpes. L’effectif départemental le plus élevé se situe dans la Drôme (75 000) brebis) Dans les autres régions françaises, la race est absente tant en ce qui concerne les mâles que les femelles. 

Par rapport aux effectifs du CSEES 1974, les races des Alpes auraient régressé de 75 000 têtes. 

Il est à noter que le fromage de brebis reste essentiellement une spécialité du Sud-Ouest et du Sud-Est de la France et que le cheptel ovin est majoritairement présent sur tout le massif pyrénéen, en Aveyron et en Provence. 

Penser à un plateau fromage de brebis pour vos repas : 

RoquefortOssau-IratyBrocciuA FilettaAbbaye de BellocBerkswellArdi GasnaFeta,  Fiore Sardo,FiumorbuFleur du maquisKashkavalLavortManchegoPérail,   Pecornio PepatoPecorino Sardo,Tome CorseU Bel FiurituU Pecurinu,   Venaco, le fromage de la ferme … …et  bien d’autres encore.

Source : http://androuet.com/fromage-paris.html

Publié dans FAUNE FRANCAISE, Les Fromages | Pas de Commentaire »

Le Chat vu par Banville Théodore de

Posté par francesca7 le 20 décembre 2013

Le Chat

par

Théodore de Banville

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 CHAT NOR

Tout animal est supérieur à l’homme par ce qu’il y a en lui de divin, c’est-à-dire par l’instinct. Or, de tous les animaux, le Chat est celui chez lequel l’instinct est le plus persistant, le plus impossible à tuer. Sauvage ou domestique, il reste lui-même, obstinément, avec une sérénité absolue, et aussi rien ne peut lui faire perdre sa beauté et sa grâce suprême. Il n’y a pas de condition si humble et si vile qui arrive à le dégrader, parce qu’il n’y consent pas, et qu’il garde toujours la seule liberté qui puisse être accordée aux créatures, c’est-à-dire la volonté et la résolution arrêtée d’être libre. Il l’est en effet, parce qu’il ne se donne que dans la mesure où il le veut, accordant ou refusant à son gré son affection et ses caresses, et c’est pourquoi il reste beau, c’est-à-dire semblable à son type éternel. Prenez deux Chats, l’un vivant dans quelque logis de grande dame ou de poète, sur les moelleux tapis, sur les divans de soie et les coussins armoriés, l’autre étendu sur le carreau rougi, dans un logis de vieille fille pauvre, ou pelotonné dans une loge de portière, eh bien ! tous deux auront au même degré la noblesse, le respect de soi-même, l’élégance à laquelle le Chat ne peut renoncer sans mourir.

En lisant le morceau si épouvantablement injuste que Buffon a consacré au Chat, on reconstruirait, si la mémoire en était perdue, tout ce règne de Louis XIV où l’homme se crut devenu soleil et centre du monde, et ne put se figurer que des milliers d’astres et d’étoiles avaient été jetés dans l’éther pour autre chose que pour son usage personnel. Ainsi le savant à manchettes, reprochant au gracieux animal de voler ce qu’il lui faut pour sa nourriture, semble supposer chez les Chats une notion exacte de la propriété et une connaissance approfondie des codes, qui par bonheur n’ont pas été accordées aux animaux. « Ils n’ont, ajoute-t-il que l’apparence de l’attachement ; on le voit à leurs mouvements obliques, à leurs yeux équivoques ; ils ne regardent jamais en face la personne aimée ; soit défiance ou fausseté, ils prennent des détours pour en approcher, pour chercher des caresses auxquelles ils ne sont sensibles que pour le plaisir qu’elles leur font. » O injuste grand savant que vous êtes ! est-ce que nous cherchons, nous, les caresses pour le plaisir qu’elles ne nous font pas ? Vous dites que les yeux des Chats sont équivoques ! Relativement à quoi ? Si tout d’abord nous n’en pénétrons pas la subtile et profonde pensée, cela ne tient-il pas à notre manque d’intelligence et d’intuition ? Quant aux détours, eh ! mais le spirituel Alphonse Karr a adopté cette devise charmante : « Je ne crains que ceux que j’aime, » et, comme on le voit, le Chat, plein de prudence, l’avait adoptée avant lui.

Sans doute, il se laisse toucher, caresser, tirer les poils, porter la tête en bas par les enfants, instinctifs comme lui ; mais il se défie toujours de l’homme, et c’est en quoi il prouve son profond bon sens. N’a-t-il pas sous les yeux l’exemple de ce Chien que le même Buffon met si haut, et ne voit-il pas par là ce que l’homme fait des animaux qui consentent à être ses serviteurs et se donnent à lui sans restriction, une fois pour toutes ? L’homme fait du Chien un esclave attaché, mis à la chaîne ; il lui fait traîner des carrioles et des voitures, il l’envoie chez le boucher chercher de la viande à laquelle il ne devra pas toucher. Il le réduit même à la condition dérisoire de porter les journaux dans le quartier ; il avait fait du Chien Munito un joueur de dominos, et pour peu il l’aurait réduit à exercer le métier littéraire, à faire de la copie, ce qui, pour un animal né libre sous les cieux, me paraîtrait le dernier degré de l’abaissement. L’homme oblige le Chien à chasser pour lui, à ses gages et même sans gages ; le Chat préfère chasser pour son propre compte, et à ce sujet on l’appelle voleur, sous prétexte que les lapins et les oiseaux appartiennent à l’homme ; mais c’est ce qu’il faudrait démontrer. On veut lui imputer à crime ce qui fit la gloire de Nemrod et d’Hippolyte, et c’est ainsi que nous avons toujours deux poids inégaux, et deux mesures.

Le Chat vu par Banville Théodore de dans FAUNE FRANCAISE 220px-WhiteCatEn admettant même que l’univers ait été créé pour l’homme, plutôt que pour le Chat et les autres bêtes, ce qui me paraît fort contestable, nous devrions encore au Chat une grande reconnaissance, car tout ce qui fait la gloire, l’orgueil et le charme pénétrant de l’homme civilisé, il me paraît l’avoir servilement copié sur le Chat. Le type le plus élégant que nous ayons inventé, celui d’Arlequin, n’est pas autre chose qu’un Chat. S’il a pris au Carlin sa face vicieuse, sa tête noire, ses sourcils, sa bouche proéminente, tout ce qu’il y a de leste, de gai, de charmant, de séduisant, d’envolé, vient du Chat, et c’est à cet animal caressant et rapide qu’il a pris ses gestes enveloppants et ses poses énamourées. Mais le Chat n’est pas seulement Arlequin ; il est Chérubin, il est Léandre, il est Valère ; il est tous les amants et tous les amoureux de la comédie, à qui il a enseigné les regards en coulisse et les ondulations serpentines. Et ce n’est pas assez de le montrer comme le modèle des amours de théâtre ; mais le vrai amour, celui de la réalité, celui de la vie, l’homme sans lui en aurait-il eu l’idée ? C’est le Chat qui va sur les toits miauler, gémir, pleurer d’amour ; il est le premier et le plus incontestable des Roméos, sans lequel Shakespeare sans doute n’eût pas trouvé le sien ?

Le Chat aime le repos, la volupté, la tranquille joie ; il a ainsi démontré l’absurdité et le néant de l’agitation stérile. Il n’exerce aucune fonction et ne sort de son repos que pour se livrer au bel art de la chasse, montrant ainsi la noblesse de l’oisiveté raffinée et pensive, sans laquelle tous les hommes seraient des casseurs de cailloux. Il est ardemment, divinement, délicieusement propre, et cache soigneusement ses ordures ; n’est-ce pas déjà un immense avantage qu’il a sur beaucoup d’artistes, qui confondent la sincérité avec la platitude ? Mais bien plus, il veut que sa robe soit pure, lustrée, nette de toute souillure. Que cette robe soit de couleur cendrée, ou blanche comme la neige, ou de couleur fauve rayée de brun, ou bleue, car ô bonheur ! il y a des Chats bleus ! le Chat la frotte, la peigne, la nettoie, la pare avec sa langue râpeuse et rose, jusqu’à ce qu’il l’ait rendue séduisante et lisse, enseignant ainsi en même temps l’idée de propreté et l’idée de parure ; et qu’est-ce que la civilisation a trouvé de plus ? Sans ce double et précieux attrait, quel serait l’avantage de madame de Maufrigneuse sur une marchande de pommes de la Râpée, ou plutôt quel ne serait pas son désavantage vis-à-vis de la robuste fille mal lavée ? Sous ce rapport, le moindre Chat surpasse de beaucoup les belles, les reines, les Médicis de la cour de Valois et de tout le seizième siècle, qui se bornaient à se parfumer, sans s’inquiéter du reste.

 dans LITTERATURE FRANCAISEAussi a-t-il servi d’incontestable modèle à la femme moderne. Comme un Chat ou comme une Chatte, elle est, elle existe, elle se repose, elle se mêle immobile à la splendeur des étoffes, et joue avec sa proie comme le Chat avec la souris, bien plus empressée à égorger sa victime qu’à la manger. Tels les Chats qui, au bout du compte, préfèrent de beaucoup le lait sucré aux souris, et jouent avec la proie vaincue par pur dandysme, exactement comme une coquette, la laissant fuir, s’évader, espérer la vie et posant ensuite sur elle une griffe impitoyable. Et c’est d’autant plus une simple volupté, que leurs courtes dents ne leur servent qu’à déchirer, et non à manger. Mais tout en eux a été combiné pour le piège, la surprise, l’attaque nocturne ; leurs admirables yeux qui se contractent et se dilatent d’une façon prodigieuse, y voient plus clair la nuit que le jour, et la pupille qui le jour est comme une étroite ligne, dans la nuit devient ronde et large, poudrée de sable d’or et pleine d’étincelles. Escarboucle ou émeraude vivante, elle n’est pas seulement lumineuse, elle est lumière. On sait que le grand Camoëns, n’ayant pas de quoi acheter une chandelle, son Chat lui prêta la clarté de ses prunelles pour écrire un chant des Lusiades. Certes, voilà une façon vraie et positive d’encourager la littérature, et je ne crois pas qu’aucun ministre de l’instruction publique en ait jamais fait autant. Bien certainement, en même temps qu’il l’éclairait, le bon Chat lui apportait sa moelleuse et douce robe à toucher, et venait chercher des caresses pour le plaisir qu’elles lui causaient, sentiment qui, ainsi que nous l’avons vu, blessait Buffon, mais ne saurait étonner un poète lyrique, trop voluptueux lui-même pour croire que les caresses doivent être recherchées dans un but austère et exempt de tout agrément personnel.

Peut-être y a-t-il des côtés par lesquels le Chat ne nous est pas supérieur ; en tout cas, ce n’est pas par sa charmante, fine, subtile et sensitive moustache, qui orne si bien son joli visage et qui, munie d’un tact exquis, le protège, le gouverne, l’avertit des obstacles, l’empêche de tomber dans les pièges. Comparez cette parure de luxe, cet outil de sécurité, cet appendice qui semble fait de rayons de lumière, avec notre moustache à nous, rude, inflexible, grossière, qui écrase et tue le baiser, et met entre nous et la femme aimée une barrière matérielle. Contrairement à la délicate moustache du Chat qui jamais n’obstrue et ne cache son petit museau rose, la moustache de l’homme, plus elle est d’un chef, d’un conducteur d’hommes, plus elle est belle et guerrière, plus elle rend la vie impossible ; c’est ainsi qu’une des plus belles moustaches modernes, celle du roi Victor-Emmanuel, qui lui coupait si bien le visage en deux comme une héroïque balafre, ne lui permettait pas de manger en public ; et, quand il mangeait tout seul, les portes bien closes, il fallait qu’il les relevât avec un foulard, dont il attachait les bouts derrière sa tête. Combien alors ne devait-il pas envier la moustache du Chat, qui se relève d’elle-même et toute seule, et ne le gêne en aucune façon dans les plus pompeux festins d’apparat !

Le Scapin gravé à l’eau-forte dans le Théâtre Italien du comédien Riccoboni a une moustache de Chat, et c’est justice, car le Chat botté est, bien plus que Dave, le père de tous les Scapins et de tous les Mascarilles. A l’époque où se passa cette belle histoire, le Chat voulut prouver, une fois pour toutes, que s’il n’est pas intrigant, c’est, non pas par impuissance de l’être, mais par un noble mépris pour l’art des Mazarin et des Talleyrand. Mais la diplomatie n’a rien qui dépasse ses aptitudes, et pour une fois qu’il voulut s’en mêler, il maria, comme on le sait, son maître, ou plutôt son ami, avec la fille d’un roi. Bien plus, il exécuta toute cette mission sans autres accessoires qu’un petit sac fermé par une coulisse, et une paire de bottes, et nous ne savons guère de ministres de France à l’étranger qui, pour arriver souvent à de plus minces résultats, se contenteraient d’un bagage si peu compliqué. A la certitude avec laquelle le Chat combina, ourdit son plan et l’exécuta sans une faute de composition, on pourrait voir en lui un auteur dramatique de premier ordre, et il le serait sans doute s’il n’eût préféré à tout sa noble et chère paresse. Toutefois il adore le théâtre, et il se plaît infiniment dans les coulisses, où il retrouve quelques-uns de ses instincts chez les comédiennes, essentiellement Chattes de leur nature. Notamment à la Comédie-Française, où depuis Molière s’entassent, accumulés à toutes les époques, des mobiliers d’un prix inestimable, des dynasties de Chats, commencées en même temps que les premières collections, protègent ces meubles et les serges, les damas, les lampas antiques, les tapisseries, les verdures, qui sans eux seraient dévorés par d’innombrables légions de souris. Ces braves sociétaires de la Chatterie comique, héritiers légitimes et directs de ceux que caressaient les belles mains de mademoiselle de Brie et d’Armande Béjart, étranglent les souris, non pour les manger, car la Comédie-Française est trop riche pour nourrir ses Chats d’une manière si sauvage et si primitive, mais par amour pour les délicates sculptures et les somptueuses et amusantes étoffes.

308px-Gato_enervado_pola_presencia_dun_canCependant, à la comédie sensée et raisonnable du justicier Molière, le Chat qui, ayant été dieu, sait le fond des choses, préfère encore celle qui se joue dans la maison de Guignol, comme étant plus initiale et absolue. Tandis que le guerrier, le conquérant, le héros-monstre, le meurtrier difforme et couvert d’or éclatant, vêtu d’un pourpoint taillé dans l’azur du ciel et dans la pourpre des aurores, l’homme, Polichinelle en un mot, se sert, comme Thésée ou Hercule, d’un bâton qui est une massue, boit le vin de la joie, savoure son triomphe, et se plonge avec ravissement dans les voluptés et dans les crimes, battant le commissaire, pendant le bourreau à sa propre potence, et tirant la queue écarlate du diable ; lui, le Chat, il est là, tranquillement assis, apaisé, calme, superbe, regardant ces turbulences avec l’indifférence d’un sage, et estimant qu’elles résument la vie avec une impartialité sereine. Là, il est dans son élément, il approuve tout, tandis qu’à la Comédie-Française, il fait quelquefois de la critique, et de la meilleure. On se souvient que par amitié pour la grande Rachel, la plus spirituelle parmi les femmes et aussi parmi les hommes qui vécurent de l’esprit, la belle madame Delphine de Girardin aux cheveux d’or se laissa mordre par la muse tragique. Elle fit une tragédie, elle en fit deux, elle allait en faire d’autres ; nous allions perdre à la fois cette verve, cet esprit, ces vives historiettes, ces anecdotes sorties de la meilleure veine française, tout ce qui faisait la grâce, le charme, la séduction irrésistible de cette poétesse extra parisienne, et tout cela allait se noyer dans le vague océan des alexandrins récités par des acteurs affublés de barbes coupant la joue en deux, et tenues par des crochets qui reposent sur les oreilles. Comme personne ne songeait à sauver l’illustre femme menacée d’une tragédite chronique, le Chat y songea pour tout le monde, et se décida à faire un grand coup d’État. Au premier acte de Judith, tragédie, et précisément au moment où l’on parlait de tigres, un des Chats de la Comédie-Française (je le vois encore, maigre, efflanqué, noir, terrible, charmant !) s’élança sur la scène sans y avoir été provoqué par l’avertisseur, bondit, passa comme une flèche, sauta d’un rocher de toile peinte à un autre rocher de toile peinte, et, dans sa course vertigineuse, emporta la tragédie épouvantée, rendant ainsi à l’improvisation éblouissante, à la verve heureuse, à l’inspiration quotidienne, à l’historiette de Tallemant des Réaux merveilleusement ressuscitée, une femme qui, lorsqu’elle parlait avec Méry, avec Théophile Gautier, avec Balzac, les faisait paraître des causeurs pâles. Ce n’est aucun d’eux qui la sauva du songe, du récit de Théramène, de toute la friperie classique et qui la remit dans son vrai chemin ; non, c’est le Chat !

D’ailleurs, entre lui et les poètes, c’est une amitié profonde, sérieuse, éternelle, et qui ne peut finir. La Fontaine, qui mieux que personne a connu l’animal appelé : homme, mais qui, n’en déplaise à Lamartine, connaissait aussi les autres animaux, a peint le Chat sous la figure d’un conquérant, d’un Attila, d’un Alexandre, ou aussi d’un vieux malin ayant plus d’un tour dans son sac ; mais, pour la Chatte, il s’est contenté de ce beau titre, qui est toute une phrase significative et décisive : La Chatte métamorphosée en femme ! En effet, la Chatte est toute la femme ; elle est courtisane, si vous voulez, paresseusement étendue sur les coussins et écoutant les propos d’amour ; elle est aussi mère de famille, élevant, soignant, pomponnant ses petits, de la manière la plus touchante leur apprenant à grimper aux arbres, et les défendant contre leur père, qui pour un peu les mangerait, car en ménage, les mâles sont tous les mêmes, imbéciles et féroces. Lorsqu’à Saint-Pétersbourg, les femmes, avec leur petit museau rosé et rougi passent en calèches, emmitouflées des plus riches et soyeuses fourrures, elles sont alors l’idéal même de la femme, parce qu’elles ressemblent parfaitement à des Chattes ; elles font ron-ron, miaulent gentiment, parfois même égratignent, et, comme les Chattes, écoutent longuement les plaintes d’amour tandis que la brise glacée caresse cruellement leurs folles lèvres de rose.

180px-Chat_mi-longLe divin Théophile Gautier, qui en un livre impérissable nous a raconté l’histoire de ses Chats et de ses Chattes blanches et noires, avait une Chatte qui mangeait à table, et à qui l’on mettait son couvert. Ses Chats, très instruits comme lui, comprenaient le langage humain, et si l’on disait devant eux de mauvais vers, frémissaient comme un fer rouge plongé dans l’eau vive. C’étaient eux qui faisaient attendre les visiteurs, leur montraient les sièges de damas pourpre, et les invitaient à regarder les tableaux pour prendre patience. Ne sachant pas aimer à demi, et respectant religieusement la liberté, Gautier leur livrait ses salons, son jardin, toute sa maison, et jusqu’à cette belle pièce meublée en chêne artistement sculpté, qui lui servait à la fois de chambre à coucher et de cabinet de travail. Mais Baudelaire, après les avoir chantés dans le sonnet sublime où il dit que l’Erèbe les eût pris pour ses coursiers si leur fierté pouvait être assouplie à un joug, Baudelaire les loge plus magnifiquement encore que ne le fait son ami, comme on peut le voir dans son LIIe poème, intitulé : Le Chat.

Dans ma cervelle se promène,
Ainsi qu’en son appartement,
Un beau Chat, fort, doux et charmant.
Quant il miaule, on l’entend à peine,
 
Tant son timbre est tendre et discret ;
Mais, que sa voix s’apaise ou gronde,
Elle est toujours nette et profonde.
C’est là son charme et son secret.
 
Cette voix qui perle et qui filtre
Dans mon fond le plus ténébreux,
Me remplit comme un vers nombreux
Et me réjouit comme un philtre.

Loger dans la cervelle du poète de Spleen et idéal, certes ce n’est pas un honneur à dédaigner, et je me figure que le Chat devait avoir là une bien belle chambre, discrète, profonde, avec de moelleux divans, des ors brillants dans l’obscurité et de grandes fleurs étranges ; plus d’une femme sans doute y passa et voulut y demeurer ; mais elle était accaparée pour jamais par ces deux êtres familiers et divins : la Poésie et le chat, qui sont inséparables. Et le doux être pensif et mystérieux habite aussi dans la plus secrète solitude des cœurs féminins, jeunes et vieux. Dans l’École des Femmes de Molière, lorsqu’Arnolphe revient dans sa maison, s’informe de ce qui a pu se passer en son absence et demande anxieusement : « Quelle nouvelle ? » Agnès, la naïveté, l’innocence, l’âme en fleur, encore blanche comme un lys, ne trouve que ceci à lui répondre : « Le petit Chat est mort. » De tous les évènements qui se sont succédés autour d’elle, même lorsque le rusé Amour commence à tendre autour d’elle son filet aux invisibles mailles, elle n’a retenu que cette tragédie : la mort du petit Chat, auprès de laquelle tout le reste n’est rien. Et connaissez-vous un plus beau cri envolé que celui-ci : « C’est la mère Michel qui a perdu son Chat ! » Les autres vers de la chanson peuvent être absurdes, ils le sont et cela ne fait rien ; en ce premier vers sinistre et grandiose, le poète a tout dit, et il a montré la mère Michel désespérée, tordant ses bras, privée de celui qui dans sa vie absurde représentait la grâce, la caresse, la grandeur épique, l’idéal sans lequel ne peut vivre aucun être humain. Tout à l’heure elle était la compagne de la Rêverie, du Rythme visible, de la Pensée agile et mystique ; elle n’est plus à présent qu’une ruine en carton couleur d’amadou, cuisant sur un bleuissant feu de braise un miroton arrosé de ses larmes ridicules.

Le Chat peut être représenté dans son élégante réalité par un Oudry, ou de nos jours par un Lambert ; mais il partage avec l’homme seul le privilège d’affecter une forme qui peut être miraculeusement simplifiée et idéalisée par l’art, comme l’ont montré les antiques égyptiens et les ingénieux peintres japonais. Le Rendez-vous de Chats d’Edouard Manet, donné par Champfleury dans son livre, est un chef-d’œuvre qui fait rêver. Sur un toit éclairé par la lune, le Chat blanc aux oreilles dressées dessiné d’un trait initial, et le Chat noir rassemblé, attentif, aux moustaches hérissées, dont la queue relevée en S dessine dans l’air comme un audacieux paraphe, s’observent l’un l’autre, enveloppés dans la vaste solitude des cieux. A ce moment où dort l’homme fatigué et stupide, l’extase est à eux et l’espace infini ; ils ne peuvent plus être attristés par les innombrables lieux-communs que débite effrontément le roi de la création, ni par les pianos des amateurs pour lesquels ils éprouvent une horreur sacrée, puisqu’ils adorent la musique !

La couleur du poil, qui chez le Chat sauvage est toujours la même, varie à l’infini et offre toute sorte de nuances diverses chez le Chat domestique ; cela tient à ce que, comme nous, par l’éducation il devient coloriste et se fait alors l’artisan de sa propre beauté. Une autre différence plus grave, c’est que le Chat sauvage, ainsi que l’a observé Buffon, a les intestins d’un tiers moins larges que ceux du Chat civilisé ; cette simple remarque ne contient-elle pas en germe toute la Comédie de la Vie, et ne fait-elle pas deviner tout ce qu’il faut d’audace, d’obstination, de ruse à l’habitant des villes pour remplir ces terribles intestins qui lui ont été accordés avec une générosité si prodigue, sans les titres de rente qu’ils eussent rendus nécessaires ?

Source :  BANVILLE, Théodore de (1823-1891) : Le Chat (1882).

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l’Autruche de Bretagne

Posté par francesca7 le 20 décembre 2013

 

Depuis 1998, la ferme est reprise de génération en génération pour élever des autruches à Guidel en Morbihan / Guidel (56520)

Depuis le début, les produits issus de ces animaux sont transformés pour être vendus en circuit court.

Afin de découvrir cet animal, des visites sont organisées sur la ferme tous les jours de 10h à 19h. De mai à octobre, pendant la période de ponte, vous pourrez assister à l’éclosion des autruchons (adultes 3.5€ – enfants 2.5€).

m_parc-animalier-ferme-d-autruches-de-la-saudraye-guidel-groix-lorient-morbihan-bretagne-sud-1333Les Produits phares :

Les plats préparés, les rillettes, les terrines, les saucissons secs, les rôtis, les steaks, les tournedos … sont disponibles à la ferme, sur les marchés ou directement dans les rayons des grandes surfaces.

Vous trouverez facilement les produits de la ferme sur les étals des grandes surfaces grâce à un étiquetage précisant l’origine de la viande.

 

Encore méconnue en France, la viande d’autruche mérite d’être découverte. En effet, élevées en plein air et nourries à base de céréales, de luzerne et de pommes-de-terre, les autruches de la Saudraye produisent une viande d’excellente qualité nutritive. En plus de cette production alimentaire, la famille Le Bec lance une ligne de maroquinerie à partir des peaux d’autruches. Sacs à main, sacs à dos, portefeuille, porte chéquier, ceintures … sont autant de produits dérivés disponibles sur le point de vente.

 

La vente directe de produits frais et fermiers, du producteur au consommateur !

parc-animalier-ferme-d-autruches-de-la-saudraye-guidel-groix-lorient-morbihan-bretagne-sud-1335En vente à la ferme, mais aussi sur les Marchés des Producteurs de Pays et en magasin de producteurs , les agriculteurs vous proposent la production de leur exploitation : vente directe de légumes et de fruits, de viande ( agneau, porc, veau, bœuf, volaille, foie gras), de fromages vente directe de vins, de miel, de confitures, … Tous les produits du terroir – dont certains issus de l’agriculture biologique – sont sur les étals. Fraîcheur, qualité, origine et traçabilité sont bien sûr garantis.

Une question sur l’origine d’un produit, la conservation d’un légume ? Interrogez le producteur , il saura vous répondre et vous conseiller.

Les Autruches de la Saudraye

Boris Le Bec
La Haye
56250 Guidel
Tel : 02 97 65 04 54

http://www.autruches.blogspace.fr/

Animé par un constant souci de qualité et de traçabilité, Jean-Jacques Orvoën maîtrise l’élevage mais aussi l’abattage, de sorte que tous les produits que vous pouvez acheter sur l’exploitation ou commander par correspondance proviennent exclusivement de l’élevage de Saint-Adrien. 

 

Les animaux (autruches, émeux et nandoux) naissent, grandissent dans des enclos herbeux et sont abattus sur le site. Leur nourriture est composée de céréales, de luzerne et d’herbe. Les femelles autruches peuvent pondre jusqu’à 60 œufs par an. Placés en couvoir pendant 6 à 8 semaines, Jean-Jacques sait s’il devra aider l’autruchon à sortir de sa coquille et ce, grâce à une mesure régulière du poids de l’œuf. Dès leur naissance, les autruchons, très fragiles, sont placés dans un endroit chaud spécialement conçus pour leur permettre de grandir dans des conditions optimales.

 

A Scaër, dans le Finistère, au beau milieu de la campagne bretonne, se trouve nichée sur une petite colline, un élevage pas comme les autres… 

Ici, pas de volailles ni de porcs mais de grands oiseaux, les plus grands oiseaux du monde en fait, des autruches. Ancien producteur de petits pois, Jean-Jacques Orvoën a décidé, il y a une dizaine d’années, de changer de métier et d’assouvir sa nouvelle passion : créer un élevage d’autruches. Un sacré défi ! 

                                                                                         

Démarrant avec un couple de reproducteurs, ce pionnier est aujourd’hui à la tête d’une exploitation de 400 animaux. Ces grands oiseaux coureurs, encore mal connus du grand public, ont des caractéristiques gustatives et nutritionnelles aux vertus particulières qui en font des viandes d’exception… 

L’autruche de Bretagne 
Jean-Jacques ORVOËN 

Elevage de Saint-Adrien 
29390 SCAËR
Tel. 02 98 59 09 06
Fax. 02 98 66 40 18

SON SITE … 

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Les vaches et le fromage

Posté par francesca7 le 5 décembre 2013

 

 

260px-Grasend_Kuh_mit_Kalb La première domestication des vaches date de 8000 avant J-C au Moyen Orient, et en Inde. Les premiers produits issus de l’élevage sont la traction et le lait transformé en fromage. 

     L’invention de l’agriculture en Mésopotamie sédentarise des peuples. Chez eux, le fromage, sorte de lait fermenté conservé dans des outres, va devenir plus diversifié. L’affinage va prendre naissance et sa durée de conservation va s’allonger, permettant le transport sur de longues distances. 

     Ce sont ces éleveurs qui vont contraindre leurs bovins à devenir bête de somme. Animal agricole (labour) puis de commerce (traction de chariots), il va aussi accompagner les peuples qui l’ont domestiqué durant leurs migrations. Cette proximité ancienne va profondément modifier les animaux de leur ancêtre Bos taurus primigenius. L’expansion de l’élevage bovin a même contribué à faire disparaître l’ancêtre sauvage d’Europe.

 

      Les Romains contribuent à l’expansion de l’élevage bovin par la technicité des esclaves vachers et par la diffusion du savoir-faire des fromagers alpins: le fromage pressé à pâte cuite qui se conserve bien et se transporte sans problème, faisait partie de la nourriture des légionnaires.

     Durant le Moyen- Âge le savoir-faire de la sélection se perd en partie, bien que les monastères continuent leur travail : le fromage est la nourriture principale avec le pain donnée aux pèlerins. L’historique de certaines races cite un monastère comme élément de sélection des bons géniteurs. (Abondance ou Aubrac).

 

      En production laitière, la production passe de 2 000 kg de lait par lactation par vache fécondée par la monte publique, à des records de plus de 18 000 kg pour les meilleurs individus issus d’insémination artificielle. 

En France, le cheptel bovin laitier est surtout composé des races suivantes :

* Abondance 
* Bordelaise 
* Brune 
* Jersiaise 
* Pie rouge des plaines 
* Prim’holstein (ou Française frisonne pie noir) 
* Rouge flamande 
* Armoricaine 
* Aubrac 
* Aure-et-saint-girons 
* Bleue du Nord 
* Maraîchine 
* Montbéliarde 
* Normande 
Salers 
* Simmental française 
* Tarentaise (ou tarine) 
* Villard-de-lans 
* Vosgienne 

Voici quelques caractéristiques des principales race laitières :
 
     – La Prim’holstein ou Frisonne pie-noire : d’origine hollandaise et dont le robe noire et blanche est connue de la plupart d’entre nous. Cette race de vache représente aujourd’hui le troupeau le plus important. Le plus souvent croisée à la Prim-Holstein, elle est, à n’en pas douter, la plus prolifique des races laitières. Elle ne fournit pas pour autant le lait le plus riche, loin s’en faut.  La production atteint 9 100 kg par lactation en moyenne et peut dépasser 11 000 kg, avec un taux butyreux de 4,07 % et un taux de protéines de 3,33 %. Son succès est dû à sa croissance rapide et à sa grande adaptabilité à l’élevage intensif. (bonne conformation de mamelle et grande efficacité de transformation de fourrage riche type maïs). Elle assure à elle seule 80 % de la collecte nationale de lait destiné à l’industrie laitière: yaourts, lait en bouteille… En revanche, on lui préfère souvent d’autres races pour l’élaboration de fromages de caractère (Normande, Montbéliarde, Abondance…). Elle est peu adaptée à la fabrication de fromage de par la composition de son lait (moins riche en caséines nécessaires à la fabrication de fromages). Les vaches de réforme sont en revanche peu recherchées par la boucherie et alimentent principalement le marché de la grande distribution. Une bonne partie du troupeau est mené en croisement avec des races bouchères, solution permise par un vêlage aisé. Les veaux sont ainsi mieux valorisés grâce à une bonne conformation de carcasse.

 

Les vaches et le fromage dans FAUNE FRANCAISE 220px-Vaches_de_race_montb%C3%A9liarde     – La Montbéliarde. Elle à la tête toute blanche et au corps parsemé de grandes taches rouge acajou. Indispensable à la fabrication du célèbre Comté, elle fournit un lait de très haute qualitéfromageable, utilisé également pour la fabrication du délicieux Mont-d’or et du Morbier mais aussi de plus en plus du Reblochon, Abondance, Bleu de GexBleu du Vercors-Sassenage et Cantal… C’est la principale race utilisée par les AOC fromagères françaises. Aujourd’hui, la montbéliarde est évidement présente sur sa terre d’origine, la Franche-Comté, mais sa robustesse lui a également permis d’investir l’Auvergne, quelques vallées. Elle donne 7600 kg par lactation d’un lait riche en matière sèche. C’est une race qui a également une bonne conformation pour la boucherie et dont la viande est réputée savoureuse et peu grasse. Les taurillons grandissent vite et sont recherchés. Elles sont aussi croisées avec des races bouchères, donnant des jeunes lourds et savoureux à la descente d’alpage. Ces vaches sont appréciées pour leurs qualités d’élevage : fertilité, longévité, capacité à valoriser des fourrages grossiers et résistance aux maladies (particulièrement aux mammites). Vaches de montagne, elles supportent bien le plein air intégral en alpage et sont de bonnes marcheuses. Leurs onglons durs leur permettent de supporter la stabulation sur aire bétonnée en élevage intensif. C’est donc une race universelle.

 

     – La Rouge flamande : belle vache à la robe brun d’acajou. La production   moyenne s’établit à 6 600 kg de lait par lactation. Son lait, grâce à sa richesse en protéines, est à la base de la production de   certaines spécialités fromagères régionales : MaroillesBerguesMimolette, Mont  des Cats.

    – La Simmental française : race mixte à la robe variant du rouge pâle au roux. Elle participe à l’élaboration des fromages AOC : ComtéMont d’orMorbier et Bleu de Gex en Franche-Comté, et laguiole dans le Massif central.

  Image illustrative de l'article Salers (race bovine)   – La Salers : remarquable par sa robe de couleur rouge. Son lait était utilisé pour la production des fromages AOC régionaux, notamment le Cantal et le Salers mais il n’y a pratiquement plus de producteurs qui l’utilisent car elle est peu productive. Il reste moins de dix producteurs qui l’utilise pour la fabrication de fromage. Grimpeuse infatigable, elle n’est pas sujette au vertige, ce qui lui permet de pâturer les solitudes pentues des Monts du Cantal. En production laitière, elle peut produire jusqu’à2 000 a 2 400 kg d’un lait riche en matière grasse par lactation. La particularité de cette race est de n’accepter d’être traite qu’en présence de son veau. La salers est aujourd’hui surtout exploitée en système allaitant pour la production de veau de boucherie, souvent en croisement avec des taureaux charolais. Ils donnent des broutards lourds sans complément alimentaire. Elle est recherchée pour ses qualités de rusticité : elle supporte de fortes variations de température et un fourrage parfois grossier. Ses éleveurs louent sa fertilité et sa facilité d’élevage. Dans le Cantal, les éleveurs pratiquaient l’estive : les troupeaux passaient l’été sur les hauteurs, les estives. Les veaux grandissaient au lait de leur mère, et la traite commençait sur les pâturages riches à la fin du printemps. Ce système permettait la production de broutards de qualité et de fromage exclusivement issu du lait le plus parfumé.

     – La Vosgienne : à la robe mouchetée noire et blanche. Ce lait est à la base du fromage Munster. C’est une race classée mixte, donnant un lait de grande qualité et en quantité honorable (environ 4 400 kg par an). C’est une race d’une rusticité remarquable : excellente marcheuse, peu sensible aux changements de température, elle s’accommode des reliefs difficiles et des fourrages grossiers; elle est parfaitement adaptée à la montagne. Elle a une bonne fertilité en terrain carencé. elle se laisse approcher trés facilement avec une trés légére crainte.

      - L’Abondance. C’est une race mixte: bonne laitière et une bonne conformation pour la boucherie. La production de lait se situe à 5 700 kg par lactation sur 302 jours pour les plus performantes, 5 144 en moyenne en 2006 (+ 886 kg en vingt ans). Il est riche en matière grasse et en protéines avec un bon équilibre entre les deux. Le taux butyreux se situe en moyenne à entre 37,0 et 37,4 et le taux protéique entre 32,9 et 33,1. Le rapport taux butyrique/taux protéique est de 1,13, idéal pour le rendement fromager. Ce lait est à la base de la fabrication de fromages AOC, le Reblochon,l’Abondance, la tome des Bauges et le Beaufort. Ces vaches sont appréciées pour leurs qualités d’élevage : rusticité, aptitude à la marche, résistance aux amplitudes thermiques, facilité de vêlage, aptitude à la consommation de fourrages grossiers et leur longévité. Avec la difficulté de vendre leur fromage, des éleveurs savoyards la croisent avec des taureaux de race bouchère. Elle élève bien son veau en étable, puis la traite commence l’été pour produire le fromage d’alpage, le plus renommé et le plus cher. Ainsi, elle produit sur plusieurs tableaux.

        – La Tarine ou Tarentaise. Elle est classée laitière. Cette race est bonne en production laitière et elle donne un lait riche en matières grasses sur des alpages où aucune race « productive » ne pourrait vivre en plein air. Elle donne 4800 kg sur 292 de lactation par an. Son lait est utilisé pour la fabrication de fromages AOC : le Beaufort, la tome des Bauges, le reblochon ou l’abondance et de fromages IGP comme l’emmental de Savoie ou la tomme de Savoie. En aptitude bouchère, elle donne un excellent rendement grâce à la finesse de ses os: 65 à 72 %. C’est une race très rustique, de bonne longévité et bien adaptée au pâturage en montagne et à la transhumance, bonne marcheuse et résistante à la chaleur comme au froid. Elle valorise bien des fourrages médiocres et elle est résistante aux maladies.
 

source : http://androuet.com/fromage-paris.html

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Les chèvres et le fromage

Posté par francesca7 le 5 décembre 2013

 

220px-Kid Le lait de chèvre se digère plus facilement que le lait de vache et il est donc recommandé pour les bébés et les personnes qui supportent mal ce dernier. Le caillé est beaucoup plus fin et plus digeste.

De plus il est naturellement homogénéisé car il est dépourvu d’une protéine, l’agglutinine. Le lait de chèvre comporte peu de lactose puisqu’on y retrouve environ 40-45 grammes par litre de lait contre 45-50 g pour le lait de vache et 65-70 grammes pour le lait humain.

Contrairement à une idée reçue, le lait de chèvre n’a pas naturellement mauvais goût : quand il est manipulé correctement, qu’il vient de chèvres propres et en bonne santé, et qu’il est recueilli de manière hygiénique et réfrigéré rapidement, le goût n’a rien de particulier. Le lait de chèvres est aussi utilisé pour faire des fromages très populaires comme le Rocamadour, bien qu’il puisse aussi bien être utilisé pour fabriquer n’importe quel type de fromage.

À noter que 14 spécialités de fromage de chèvre sont en AOC en France : 

Banon de Banon, fromage de chevre de Provence AOC depuis   2003    
Chabichou du Poitou, fromage de chevre  AOC depuis  1990
Charolais, fromage de chevre  AOC depuis 2010
Chevrotin , fromage  de chevre AOC depuis   2002
* Crottin de  Chavignol , fromage  de chevre AOC depuis   1976
* Mâconnais  , fromage de chevre  AOC depuis  2006
Pélardon, fromage  de chevre  de chevre AOC depuis   2000
Picodon, fromage  de chevre AOC depuis    1983
Pouligny-Saint-Pierre, fromage  de chevre AOC depuis   1972
* Rigotte de Condrieu , fromage  de chevre AOC depuis   2008
Rocamadour , fromage  de chevre AOC depuis   1996
Sainte-Maure-de-Touraine , fromage  de chevre AOC depuis   1990
Selles-sur-Cher, fromage  de chevre AOC depuis  1975
Valencay, fromage de chevre  AOC depuis   1998

 Retrouvez également toutes les informations sur les fromages de chèvre sur le site d’origine :
* fromage de chevre de France
* fromage de chevre d’Espagne
* fromage de chevre d’Italie
* fromage de chevre d’Angleterre
* fromage de chevre du monde
 

 

L’élevage caprin a connu de profondes mutations lors de ces vingt dernières années. C’est un élevage traditionnellement extensif qui utilise les territoires où bovins et ovins ne sont pas rentables. La chèvre est probablement l’animal laitier le plus facile à élever car elle est peu exigeante. 
 
     La chèvre a ses terres de prédilection : le Poitou-Charentes et le Centre, berceau emblématique et historique depuis le VI siècle et l’occupation sarrasine, et la région Rhône-Alpes, où la chèvre s’est progressivement implantée puis enracinée. D’autres régions s’ouvrent à l’élevage caprin et laissent augurer d’une jolie production fermière dans les décennies à venir. 
 
Le cheptel caprin de France compte 1 200 000 têtes dont 800 000 chèvres. Les races Alpine et Saanen dominent largement cet effectif. Les principales races d’élevage en France sont : 

* Alpine 
* Saanen 
* Poitevine 
* Provençale 
* Corse 
* Angora 
* Pyrénées 
* Rove 
* Des fossés

Parmi elles /  


Les chèvres et le fromage dans FAUNE FRANCAISE 300px-Les_Lindarets- L’Alpine.
 Elle est originaire des Alpes suisses et françaises. Race sélectionnée depuis la Seconde Guerre mondiale pour améliorer sa production, elle a peu à peu conquis le centre-ouest de la France. Avec 55% du cheptel caprin, c’est la race de chèvre la plus répandue en France. Sa robe est de couleur variable, elle passe du blanc pur au blanc tacheté de brun, de fauve, de gris, de noir, de pie ou de roux. Les troupeaux sélectionnés génétiquement présentent une couleur plus homogène, marron avec les extrémités et la ligne dorsale noire. La femelle pèse entre 50 et 80 kg et le mâle entre 80 et 100kg.  

Chèvre de race Alpine à robe polychrome noire et blanche Elle a une stature fine, avec des jambes sèches aptes à la marche. Ses mamelles sont volumineuses et bien attachées. Les trayons sont bien adaptés à la traite manuelle comme mécanique. L’Alpine à d’excellentes aptitudes laitières. Elle produit en moyenne 850 litres de lait par lactation, mais les meilleures dépassent souvent 1000 litres par lactation. Elle supporte les écarts de température des alpages et ses onglons durs lui permettent d’être adaptée aux sols bétonnés des élevages intensifs comme aux cailloux des chemins de montagne.

- La Saanen est une race caprine originaire du Sannenland et de l’Obersimmental en Suisse. Le blanc et le crème sont les seules couleurs de robe acceptées. C’est une excellente laitière. Elle produit en moyenne 900 litres de lait par lactation, mais les plus productives dépassent 1000 litres. En France, le cheptel de saanen représente environ 350 000 têtes. Son élevage est surtout concentré dans le sud-est et le centre. Avec l’alpine et la poitevine, la saanen fournit la plupart des fromages de chèvre français. Au niveau mondial, c’est l’une des races laitières les plus répandues.

- La Poitevine est une race caprine originaire du centre ouest de la France. Pelage long de couleur brune marqué de blanc au ventre, aux pattes et la tête. Très nombreuse autrefois en Poitou, pays de fromage de chèvre par excellence, elle a été victime d’une épidémie de fièvre aphteuse au début du XXe siècle. Après des abattages massifs, les troupeaux ont été reconstitués par des Alpines et Saanens. Elle tente de reconquérir sa place, mais la sélection opérée sur ses concurrentes et dont elle n’a pas bénéficié en font une race locale protégée mais moins rentable. Elle produit quand même environ 500 litres de lait de très bonne qualité.

Malgré ce bref rappel sur le cheptel français, on ne peut pas plus parler de races de terroir. En effet, les croisements et la course effrénée à la productivité ont balayé ces notions de régionalisme. Les trois races principales assurent 90% de la production laitière du pays. 

On aura compris que l’époque moderne a donné priorité aux « usines à lait » que sont les races prolifiques au détriment de beaucoup de races locales, qui se sont dès lors raréfiées, voire éteintes. Ceci pourrait sembler dommageable sur le plan biologique mais n’a qu’une influence très limitée sur un plan strictement fromager. 

A quelques exceptions près, on peut dire que la race de l’animal n’a que peu d’influence sur le goût du lait. Les fromages ne sont pas nécessairement meilleurs s’ils sont issus de races autochtones.

Exemples de fromages de chèvre de ProvenceExemples de fromages de chèvre de ProvenceExemples de fromages de chèvre de Provence

+ Plus d’information sur la fabrication du fromage de chevre

Idée repas : proposer à vos convives un plateau de fromage de chèvre ou une recette au chèvre. 

source : http://androuet.com/fromage-paris.html

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La Marmotte de nos Campagnes

Posté par francesca7 le 16 novembre 2013

Les Marmottes et leur utilité en 1835

 

Quand je partis de mon pays,
Pas plus haut qu’une botte,
Mon père me donna cinq sous,
Une vieille culotte,
Avecque mi
Avecque ma
Avecque ma marmotte.

 220px-Marmottons

Chanson des Savoyards

Tel est, en effet, le capital que reçoivent, au moment où ils partent seuls courir le monde, beaucoup d’enfants savoyards ; capital fort mince sans doute, mais dont le revenu suffit pour les faire vivre jusqu’à lâge où ils peuvent supporter un travail plus rude.

On ne rencontre plus aujourd’hui dans nos villes autant de marmottes qu’on en voyait autrefois : c’est que déjà, dans les montagnes où on les trouve, elles sont devenues bein moins nombreuses depuis qu’on les chasse à coups de fusil. Quelque peu agile que nous paraisse la marmotte lorsque nous la voyons captive gambader au bout d’une corde, elle a dans l’état de liberté des mouvements si soudains et si vifs que l’oeil a parfois peine à les suivre ; aussi, quoiqu’elle coure fort mal, ce n’en est pas moins un gibier très difficile à tirer.

Dans quelques cas, on emploie contre les marmottes un piège semblable à celui dont nos paysans font usage pour détruire les rats dans leurs greniers, et qu’ils nomment un quatre de chiffre. Ce piège consiste dans une lourde pièce de bois élevée par un de ses bouts au moyen de légers supports, et qui retombe sur l’animal dès qu’il y imprime le moindre mouvement en cherchant à s’emparer de l’appât. Lorsqu’on le dresse pour des marmottes, au lieu de lard ou de fromage rôti, on se contente d’y placer comme amorce une poignée de foin. Cette herbe fannée est destinée par elles, non à servir à un repas, mais à garnir les lits où elles passent dans le sommeil plus de la moitié de leur vie.

La marmotte n’est pas, dans ces montagnes, le seul quadrupède qui se construise une habitation pour l’hiver ; l’ours en fait à peu près autant ; mais dans l’été celui-ci abandonne entièrement son gîte ; l’autre, au contraire, y rentre chaque nuit ; de grand matin les vieilles marmottes sortent du logis, mangent, coupent de l’herbe et s’occupent activement jusqu’à l’heure où le soleil étant assez élevé sur l’horizon, elles pensent qu’il est temps de faire sortir les petits ; elles rentrent alors et les ramènent bientôt avec elles.

Pendant que les parents continuent leur travail, les petits font mille culbutes, courent l’un après l’autre, jusqu’à ce que las de jouer, ils se couchent ou s’assoient gravement le nez tourné vers le soleil et les pattes de devant appliquées sur la poirtine. Si quelque ennemi s’avance, la troupe est avertie assez à temps pour faire retraite ; une sentinelle placée sur quelque partie élevée en donne le signal par un sifflement très aigu et qui s’entend de fort loin.

Avant que l’été ne soit terminé, les jeunes marmottes sont déjà en état d’aider leurs parents et de travailler à amasser le foin pour l’hiver ; la provision est complète vers le mois de septembre, et dès que le froid commence à devenir un peu vif, les marmottes songent à fermer leur maison. Elles en bouchent l’entrée avec de la terre qu’elles retirent des galeries latérales et qu’elles battent très solidement. Ce n’est que plusieurs jours après cette opération qu’elles commencent à s’engourdir ; mais lorsqu’elles sont plongées dans l’assoupissement il est difficile de les en tirer ; quand on a ouvert leur terrier, on peut les emporter sans qu’elles donnent signe de vie, et elles ne se réveillent que lorsqu’elles ressentent la chaleur du foyer.

Description de cette image, également commentée ci-aprèsLa marmotte, qui se plaît dans la région des neiges et des glaces, est cependant sujette plus que les autres animaux à se laisser engourdir par le froid. Si une fois privée de mouvement elle restait exposée à toute la rigueur de la saison, elle périrait infailliblement ; mais la nature lui a donné l’instinct de se construire une retraite dans laquelle elle passe l’hiver, et où elle est protégée à la fois contre l’inclémence de l’air et contre la cruauté des loups. Cette retraite est creusée sur la pente de quelque haute vallée, mais du côté qui reçoit le plus longtemps les rayons du soleil. Sa forme est à peu près celle d’un Y, c’est-à-dire qu’un corridor long et étroit conduit à une chambre plus large, et d’où partent deux galeries qui se prolongent en s’écartant l’une de l’autre.

La première galerie, celle qui communique avec l’extérieur, a communément huit à neuf pieds de long ; la chambre dans laquelle elle se termine est plus ou moins grande, suivant que la famille est plus ou moins nombreuse. On en voit qui n’ont pas plus de deux pieds de diamètre, d’autres en ont jusqu’à six. La forme de cette chambre est comparable à celle d’un four. Le plancher en est battu et parfaitement lisse ; il est revêtu d’une couche épaisse de foin, et les côtés sont garnis de la même manière. Une des deux galeries paraît destinée à recevoir les ordures ; on ne sait pas bien quel est l’usage de l’autre.

On sait qu’en tenant ces animaux dans un appartement dont la température reste toujours assez élevée, on empêche leur sommeil d’hiver ; mais ce qu’on a su depuis quelque temps, et qu’on ne prévoyait guère, c’est que quand le froid est trop vif ils ne s’endorment point non plus, la sensation douleureuse qu’ils en ressentent suffisant pour les tenir éveillés.

M. Bonnafous est le premier qui ait reconnu ce fait. De quatre marmottes qu’il s’était procurées pour faire des expériences sur l’hibernation, trois ne s’endormirent que lorsqu’on eut élevé la température de la chambre à 10° au-dessus de 0. La dernière avait pris elle-même ses précautions pour se procurer un bon sommeil ; mais on ne les connut pas d’abord, car pendant plusieurs jours on ne sut ce qu’elle était devenue. Deux semaines environ s’étaient écoulées depuis son évasion, lorsqu’une domestique que M. Bonnafous avait envoyée chercher quelque chose dans un caveau très profond remonta toute effrayée, en criant que des voleurs s’étaient introduits dans le caveau et en avaient fermé en dedans la porte. On se rendit sur les lieux en force, et la porte ne cédant pas malgré les sommations faites aux prétendus voleurs, on prit le parti de l’enfoncer.

Alors on reconnut que c’était la marmotte qui s’était emparée du caveau en y pénétrant par une ouverture pratiquée dans la voûte, et qui s’y était arrangée de manière à ne pas y être troublée. A cet effet, elle avait creusé le sol, gratté les murailles pour en faire tomber le platras ; et de tous ces matériaux, elle avait construit, comme barricade, un mur intérieur qui s’élevait derrière la porte à près de deux pieds de hauteur ; de plus, comme entre le bas de la porte et le seuil, il y avait un jour par lequel la terre s’échappait sans doute quand elle commença à l’accumuler, elle avait disposé, au-devant de cette ouverture, une planche qu’elle avait détachée d’une étagère, après quoi elle avait repris sa construction.

Dans un coin du caveau, elle avait établi son lit formé d’une couche de paille de huit ou dix pouces d’épaisseur, qu’elle avait amassée en déroulant celle qui entortillait une vingtaine de bouteilles. Enfin, pour n’être point dérangée dans son sommeil par les rats qu’elle ne pouvait entièrement exclure du caveau, elle s’était fait un rempart formidable de tessons de bouteilles qu’elle avait disposés au-devant de sa couche, de manière à former un demi-cercle très régulier.

Description de cette image, également commentée ci-aprèsLe loir, qui s’engourdit l’hiver comme la marmotte, n’est pas à beaucoup près un animal aussi intelligent, et placé dans des circonstances analogues, il ne sait pas varier ses ressources ; il périt misérablement. Le castor, qui appartient aussi à la famille des rongeurs, est au besoin inventif comme la marmotte ; ainsi au Museum d’Histoire naturelle on en a vu un, dont la cage avait été laissée par mégarde ouverte dans une rude nuit d’hiver, élever devant l’ouverture un mur qui le défendit du vent. Les matériaux semblaient lui manquer, mais il se servit de la neige qui tombait, et en construisit sa cloison. C’est précisément ce que font les Esquimaux dans des cas semblables.

La marmotte n’était point connue des naturalistes grecs ; mais elle le fut des Romains : Pline désigne les marmottes sous le nom de mures alpini (rats des Alpes). On les appela plus tard rats de montagnes, mures montani, qui devint dans notre vieux mot français murmontain oumarmontaine, encore en usage il y a quelques siècles ; et c’est de là que vient notre mot marmotte.

 

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superstitions liées aux rongeurs

Posté par francesca7 le 16 novembre 2013

 

Lutte contre les campagnols  

(D’après « Par ci, par là. Etudes normandes de mœurs et d’Histoire », paru en 1927)

 
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Chaque année, au début du XXe siècle, il se préparait un grand mouvement offensif pour le printemps. De nombreuses réunions régionales avaient lieu à Paris et une grande assemblée générale décide de l’ouverture des hostilités ; déjà des dépôts d’armes et de gaz asphyxiants étaient préparés, comme s’il s’agissait de révolutionner la Catalogne !…

Rassurez-vous, il s’agit simplement de déclarer la guerre… aux campagnols, ces rats des champs qui causent, tous les ans, des milliers de francs de dégâts, non seulement en France, mais dans le monde entier, dont ils ravagent toutes les richesses agricoles.

Il s’agit d’organiser contre ces dévastateurs, un front unique et il est bon de prendre ses précautions. C’est pourquoi les directeurs des Services agricoles de vingt-six départements étaient réunis un jour en un congrès général à Paris, où a été proclamée la « guerre sainte »… contre le petit rat des champs, grand destructeur de blés et de céréales.

Dans les départements qu’il hante, si l’on totalise les estimations des directeurs agricoles présents à la conférence, les ravages s’étendent au moins sur 600 000 ha. Dans ce trop vaste domaine, les années où les campagnols pullulent, soit parce que l’hiver fut doux ou la terre sèche, soit par suite d’une sorte de cycle qui les multiplie particulièrement tous les trois ans, des récoltes peuvent être anéanties.

Il n’est pas exagéré de dire, comme le répétait un parlementaire à la Chambre, « que ces ravageurs nous obligent à acheter du blé à l’étranger ». Il y a quelques années, en Normandie, en certains coins, les campagnols s’étaient multipliés au point de devenir un véritable fléau. Toute une partie du pays de Bray, depuis Buchy, Bellebcombre, jusqu’à Saint-Saëns et Clères, fut ravagée par les bandes de ces animaux nuisibles. Dans le Calvados, dans le canton de Douvres et dans toute la plaine de Caen, les terribles rongeurs, sur 3 400 hectares, ont causé plus de 2 millions de pertes en quelques jours.

Ces campagnols, un peu semblables aux souris, mais plus forts, plus trapus, un peu roux ou d’un blanc sale, avec des molaires terribles en dents de scie, coupant et détruisant tout, sont répartis en plusieurs espèces différentes et on les rencontre dans le monde entier. Il en est de montagnards, qui habitent les Alpes et les Pyrénées, jusqu’à 4 000 mètres au-dessus de la mer, à la limite des neiges perpétuelles. Dans les auberges des sommets, dans les chalets abandonnés, dans les abris ou dans certaines grottes habitée, ils détruisent les provisions de bouche qu’on ne peut mettre à l’abri de leur voracité. Il en est d’autres espèces qui se sont propagées en Asie, en Chine et jusque sur les pentes de l’Himalaya, où pullulent ces « bolcheviks » du monde animal. Il en est, dans l’Amérique du Nord, qui rongent intérieurement d’énormes arbres, quand ils ne dévorent pas l’écorce extérieure. Ils parviennent ainsi à les abattre. Mais parmi les campagnols de tous poils, le plus dangereux et le plus nuisible, est bien le campagnol des champs, celui que chantèrent Ésope, Horace et La Fontaine :

Ce n’est pas que je me pique
De tous vos festins de roi.
Mais rien ne vient m’interrompre
Je mange tout à loisir.
Adieu donc ! Fi du plaisir
Que la crainte peut corrompre !

un petit rongeur roux à l'entrée d'un terrierEt, en effet, le campagnol des champs mange tout à loisir, pullulant et se reproduisant avec une effrayante rapidité. Un seul couple, affirme-t-on, produit trois cents petits, et ces tout petits commencent à ronger dès l’âge de deux mois. Par les galeries souterraines et tortueuse où ils gîtent, ils gagnent les champs cultivés où ils dévorent tout, déracinent les plantes, coupent les tiges des céréales, dépouillent les épis de leurs grains et s’attaquent même aux semailles.

Dans leur terrier compliqué, par leurs galeries, s’étendant souvent très loin, ils transportent tout ce qu’ils ont dévasté, dans une place intérieure, véritable magasin de vivres et vont grignoter ces vivres de conserve dans une sorte de cagna de repos. Si les labours, à certaines époques, les forcent à s’exiler ou a s’éloigner, ils abandonnent la partie momentanément. Ils s’en vont plus loin, dans les terres en friche abandonnées, dans les vieilles prairies, d’où ils repartent pour de nouvelles conquêtes et de nouveaux ravages ! Leur plus belle campagne fut en 1801, où les campagnols envahirent la France du Nord, de l’Est à l’Ouest. Ils firent, dans quinze communes de Vendée, des dégâts qui s’élevèrent à 3 millions en quelques jours.

Que n’a-t-on pas essayé, du reste, contre les campagnols envahisseurs ? On a tout d’abord compté sur l’hiver, le général Hiver, quand il congèle leurs terriers, ou sur la neige, qui inonde leurs galeries et les noie ; on a compté pur les oiseaux de proie, sur les renards, les belettes, mais tout cela est inefficace. Il a fallu, de tout temps, avoir recours à des moyens de destruction artificiels. Pour des combattre, on a, en effet, des armes modernes ; M. de Buffon, intendant du Jardin du roi, chassait ainsi le campagnol : il prenait une lourde pierre plate et la posait inclinée sur une buchette verticale. Sous la pierre, il mettait une noix attachée à la buchette. Le campagnol venant grignoter la noix, faisait choir sur soi la pierre plate. Qu’on ne sourie pas de ce moyen ! Buffon affirme qu’il assommait ainsi 100 campagnols par jour sur 40 arpents de terre. Le procédé est encore en usage.

Mais on a trouvé mieux. L’empoisonnement par le blé arseniqué, par les pâtes phosphorées, par le pain baryté trempé dans du lait ou dissous dans du carbonate de baryte. On emploie la noix vomique et même des gaz asphyxiants, tantôt à l’acide sulfureux et tantôt la chloropicrine et l’aquinite très lourds, très toniques, mais coûtant très cher. Lors de la dernière invasion campagnolesque en Normandie, on usa surtout du virus de Danyz, fourni par les services de l’Institut Pasteur. Il communique une maladie contagieuse qui se répand vivement, les campagnols, gent vorace, dévorant leurs congénères. Le virus est contenu dans un bouillon de culture qui, mélangé avec de l’eau, imprègne des graines d’avoine aplatie, dont les campagnols sont très friands. Un des avantages de ce virus est qu’il n’affecte pas les animaux domestiques.

Actuellement, un autre savant de l’Institut Pasteur, Salimbeni, cultive dans son laboratoire un virus qui donne également aux rats des champs une épizootie contagieuse et mortelle. Elle les tue en trois jours. Un chroniqueur du Temps nous apprend que notre concitoyen, le savant Regnier, directeur de la Station entomologique de Rouen et du Museum de Rouen, s’est appliqué à la tâche délicate de préparer le virus en quantités industrielles. « Malgré la complexité de ce problème, dit-il, il semble qu’il soit parvenu à obtenir dans des bidons de deux litres une culture en liquide, à base d’eau et de son, suffisamment efficace. Notre station de Rouen a adopté pour ses essais, en grand, des caisses de 16 bidons, contenant chacun deux litres de virus et permettant de traiter 240 ha, chaque bidon valant pour 15 à 18 ha.

Ainsi préparé par un laboratoire officiel, qui ne recherche aucun bénéfice, son prix est dérisoire : 25 sous par hectare. Les agriculteurs prennent livraison de ce virus et le diluent dans de l’eau (17 litres d’eau pour 2 de virus. Ils ont, au préalable, aplati de l’avoine sur l’aire de leurs granges (150 kilos pour 2 litres de virus). Ils mélangent le tout à la pelle. Au bout d’une heure et, de préférence l’après-midi, ils s’en vont répandre cela dans les champs. Ils ont soin, chemin faisant, d’écarter les poules : non que l’avoine contaminée soit dangereuse pour elles, mais parce qu’elles en font leurs délices et qu’il faut qu’il en reste pour les campagnols. Ceux-ci viennent manger l’avoine au crépuscule et communiquent à leurs proches un mal qui répand la terreur ! »

 superstitions liées aux rongeurs dans FAUNE FRANCAISE 220px-Campagnol_roussatreCes invasions de rats campagnols et rongeurs, qui surgissaient tout à coup, au Moyen Age, soit dans les campagnes d’Italie ou encore dans les plaines de Sibérie, où ils ravageaient tout sur leur passage, étaient considérées, dans l’antiquité et dans le Moyen Age, comme de véritables calamités publiques. Les anciennes chroniques des abbayes les citent, en effet, souvent, comme des fléaux de Dieu ou des punitions célestes souvent immérités… Mille superstitions, populaires, traditionnelles ou religieuses, s’attachaient donc à ces apparitions soudaines de campagnols dévastateurs. On était tout d’abord persuadé - et Thiers en parle dans son Traité des superstitions - que certaines gens, mendiants et malandrins, avaient le pouvoir d’envoyer chez leurs ennemis des bandes de rongeurs dont on ne pouvait se défaire. Aussi se gardait-on de refuser l’aumône aux passants mal vêtus et aux quémandeurs courant la campagne, de peur qu’ils ne fassent arriver des rats. Dans le Bessin, dans le Cotentin, en Sologne, les sorciers envoyaient ces rongeurs en troupe. En Ille-et-Vilaine, comme dans la Mayenne, les sorciers pouvaient ou les attirer ou les éloigner comme ils voulaient, suivant leur pouvoir magique. Quand les rats étaient accourus ainsi dans les terres de la campagne par sorcellerie, les chats n’y touchaient plus et il était alors impossible de s’en débarrasser, tant que le sort n’avait pas été levé. N’allez pas contredire ces émigrations de rats !

Nombre de gens témoignent avoir assisté à ces randonnées de bêtes malfaisantes. Une paysanne de Basse-Normandie, écrit Lecœur dans ses Esquisses du Bocage, dit avoir vu un vieux mendiant marcher lentement par un chemin creux, suivi de tout un cortège de rats dont les premiers avaient le nez sur les talons de ses sabots. Dans le Bocage normand, le « meneur de rats », car il y avait des « meneurs de rats », comme des « meneurs de loups », recommandait à celui qu’il rencontrait de ne pas faire de mal à ces animaux, surtout aux derniers qui étaient souvent des rats boiteux, se transformant en horribles dragons ! Toujours dans le Bocage normand, pour expliquer la présence des campagnols envahisseurs, on racontait que les sorciers malfaisants pétrissaient l’argile en forme de rats ou de souris. Quand ils avaient soufflé dessus, en prononçant quelques paroles, l’argile s’animait et il en naissait des milliers de rongeurs, qui allaient où leur commandait le sorcier. Dans les Veilleryes argentinois, un manuscrit de Chrétien de Joué-du-Plein, toute cette histoire est racontée et l’auteur ajoute que les rats étant allés piller une ferme, il fut impossible de les détruire. On dut avoir recours à un autre sorcier pour s’en débarrasser.

Afin de se préserver contre l’invasion des rats, il n’y avait pas seulement l’influence magique des sorciers, « meneurs de rats », comme celle des meneurs de loups, il y avait aussi la protection de certains saints et saintes. Tout d’abord, au premier rang, dès le XVIe siècle, sainte Gertrude qui avait le privilège de chasser les souris et les rats et dont le nom est invoqué dans les conjurations ardennaises. On disait même que les rats avaient mangé son cœur. En Ardennes, en Champagne et même en Normandie, on invoquait saint Nicaise, patron d’une église de Rouen, primitivement située dans les prairies du faubourg Martainville. On inscrivait son nom sacré sur les fermes et les maisons, avec cette prière : S. Nicasi oui pro nobis. Fugite mures et glires. « Fuyez rats et mulots ».

En Bretagne, on croyait que saint Isidore faisait mourir les taupes. Grâce à ces interventions sacrées, on estimait, en ces temps de crédulité, que certains territoires étaient pour toujours préservés des incursions des animaux funestes aux biens de la terre. Il est, par exemple, raconté dans la vie de saint Grat, évêque d’Aoste, qu’il possédait une formule pour écarter les rats de toute la vallée et à trois mille pas à l’entour. Mais les deux saints protecteurs contre les invasions des campagnols étaient avant tout, comme nous l’avons dit, sainte Gertrude, de l’abbaye de Nivelles, qui est souvent représentée, avec sa crosse sur laquelle grimpent rats et mulots. Molanus raconte qu’il suffisait de puiser de l’eau dans le puits du monastère de Nivelles et d’en arroser les champs pour que les bandes de rongeurs disparaissent instantanément. L’autre saint ratophobe est un dominicain américain du couvent du Saint-Rosaire de Lima, qui recueillait les rats dans une corbeille, et ensuite les renvoyait loin de son église et de son couvent.

En dehors de ces interventions sacrées, il y avait aussi certaines coutumes, certains actes pour se préserver des ravages des rats. Il fallait, par exemple, le mardi de Noël bêcher son jardin, tête nue, entre le soleil levant et le soleil couchant. Avant de rentrer la première gerbe dans la grange, après avoir dit des prières, il fallait ajouter cette invocation : « Rats, rates et souriates, je vous conjure par le Dieu vivant de ne toucher grain et pailles que je mettrai pendant plus d’un an, non plus qu’aux étoiles du firmament ». Ailleurs, on plantait des piquets dans les champs et on frappait dessus pour effrayer les campagnols dans leurs galeries. Ailleurs, on jetait des conjurations écrites, au nom de saint Nicaise, enfermées dans des boulettes et semées dans les champs.

Aussi bien, il y a tout un folklore des campagnols et comme aussi toute une symbolique du rat du Moyen Age. Ce qu’on appelle le « Globe aux rats », c’est le globe du monde, couronné de la croix, sur lequel jouent des rats noirs et des rats blancs. On a cru longtemps qu’ils symbolisaient les jours et le temps qui ronge tout, le tempus edax. Il n’en est rien et, d’après la Légende dorée, ils représenteraient les Vices, qui détruisent le monde. Toujours est-il qu’on trouve des représentations figurées de ces rats dévastateurs, sur un contrefort du XVe siècle de la cathédrale du Mans ; à Saint-Germain-des-Prés, à Paris ; dans l’église de Champeaux ; dans l’église Saint-Siffren, de Carpentras ; sur les stalles de l’église de Gassicourt, près de Mantes. Sur une stalle de l’abbaye de la Sainte-Trinité de Vendôme est également figuré un homme, portant une hotte d’où s’échappent des rats, bas-relief qu’on peut dater du commencement de la Renaissance.

Qui ne connaît aussi les légendes se rattachant à ces invasions des rats et des campagnols ? Qui ne se rappelle cet archevêque de Mayence, Hatton, refusant de secourir son peuple contre une invasion de rongeurs, se réfugiant dans la tour escarpée de Bingen, sur le Rhin ? Les rats le poursuivent, rongent la porte et enfin le dévorent lui-même… Et la légende de Hans, le joueur de flûte ! Qui ne se souvient qu’en jouant de la flûte, il avait délivré toute la ville d’une troupe de rats, qui le suivait à la piste ? Mais les échevins n’ayant pas voulu lui donner le prix convenu, Hans, pour se venger, emmena tous les petits enfants de la ville – c’était, croyons-nous, Nuremberg – qu’on n’a jamais revus… Toujours est-il que le fait est constaté dans certaines chartes, qui portent la mention : Anno illos post diem quo amisimus infantulos nostros « Un an après que nous perdîmes nos petits enfants ». Savez-vous que l’on a porté cette légende bien connue au cinéma ?

Mais terminons cette longue causerie sur les faits et gestes des campagnols en Normandie. Il s’y déroulait, le premier dimanche de Carême, une sorte de procession nocturne, appelée les bourquelées, promenade à travers les champs. Maîtres, valets, servantes, enfants, agitaient sous les arbres des collines, ou torches et brandons de paille allumée, en chantant :

Taupes et mulots,
Sortez de mon clos,
Ou je vous casse les os !

C’est ce que Pluquet, dans ses Contes de Bayeux, appelle la « Conjuration du Bessin ». Dans le Berry. la complainte est plus sarcastique : « Saluez d’ici, saillez mulots, / Ou j’allons vous brûler les crocs. / Laissez pousser nos blés. / Courez cheux les curés. / Dans leurs caves, vous aurez / A boire autant qu’à manger ». Enfin, rapprochons-nous encore. Dans l’église paroissiale de Jumièges, on voyait un vieux tableau représentant le « Miracle des rats », par saint Valentin. Ne pouvant combattre une invasion de campagnols, les moines de Jumièges s’avisèrent de porter en procession les reliques de saint Valentin. Aussitôt, les terribles rongeurs se réunirent et se rendirent en foule vers un endroit dit « le Trou des Iles », au bord de la Seine, où tous se noyèrent.

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Les Hirondelles de la guerre

Posté par francesca7 le 16 novembre 2013

 

(D’après un article paru en 1889)

Il a été question récemment d’expériences faites au Ministère de la guerre par un Roubaisien, M. Desbouvrie, avec des hirondelles voyageuses. Nous avons prié notre correspondant de Roubaix de nous fournir à cet égard les indications et les documents de nature à intéresser nos lecteurs. Il nous a envoyé une photographie de l’hirondellier que reproduit notre gravure, et l’article suivant qui donne de curieux renseignements sur la tentative de M. Desbouvrie. Quelle antithèse que ce titre ! Hirondelles de guerre, et pourtant il est juste.

Ce gentil oiseau, qui nous laisse mélancoliques en nous quittant chaque automne, et dont le retour est salué d’un cri de joie à chaque printemps, pourrait bien devenir un messager militaire.

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Un Roubaisien, M. Jean Desbouvrie, a trouvé le secret d’élever des hirondelles, de les apprivoiser. Elles quittent leur hirondellier, y reviennent tout comme les pigeons, et y vivent aussi bien l’hiver que l’été. Il y a près de quarante ans que M. Desbouvrie s’occupe de dresser et d’apprivoiser les hirondelles qui ont la réputation d’être rebelles à toute domestication. Dès l’âge le plus tendre, le jeune Desbouvrie, aimait les oiseaux et en particulier les hirondelles, qu’il apprivoisait à tel point que chaque fois qu’il sortait avec son père, il était toujours accompagné d’une certaine quantité d’hirondelles voletant autour de lui et venant à son appel se poser sur ses épaules ou sur ses mains. Depuis lors il n’a jamais cessé de s’en occuper.

La grande difficulté pour conserver des hirondelles pendant l’hiver était la nourriture d’abord, l’hirondelle se nourrissant exclusivement d’insectes. M. Desbouvrie a un secret qu’il n’a révélé à personne pour nourrir les jeunes hirondelles qu’il recueille dans leurs nids lorsqu’elles ont à peine quelques plumes. Une fois élevées et capables de voler, la nourriture change, et alors il donne la recette aux personnes qui lui achètent ses pensionnaires. Il y en a de deux sortes, les unes destinées aux amateurs, pour volières, ou aux jardins zoologiques et d’acclimatation. Les autres sont les hirondelles voyageuses. Ce sont ces dernières qui nous occupent.

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Rien de curieux comme l’intérieur de l’hirondellier, situé au premier étage de la coquette villa que représente notre gravure et qui est construite au hameau de la Vigne, sur le bord du canal reliant l’Escaut à la Deule, en passant par Roubaix. La fenêtre du balcon s’ouvre sur un couloir communiquant avec une chambre transformée en une vaste volière, où s’ébattent à leur aise les sujets de M. Desbouvrie. Elles ont toutes un nom particulier, qui est celui de la couleur du fil de soie attaché à une de leurs pattes. Il faut de 15 à 40 jours pour les dresser ; les unes, le sont en trois semaines, d’autres demandent quelques jours de plus.

M. Desbouvrie a proposé au Ministère de la guerre de faire des expériences avec ses hirondelles. Le 7 septembre dernier, sur l’Esplanade des Invalides, en présence de plusieurs personnes, il en a lâché deux qui, après avoir tournoyé un instant, disparurent dans la direction du nord. Lâchées à 4 heures 15, à l’Esplanade des Invalides, elles étaient à leur hirondellier à 5 heures 30 minutes. Elles avaient donc parcouru plus de 150 kilomètres en 75 minutes.

 

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Développement de la cigale en France

Posté par francesca7 le 6 novembre 2013


Développement de la cigale en France dans FAUNE FRANCAISE 220px-Cigale-au-repasLa phase embryonnaire de la cigale

Toute vie commence par un œuf. Celui, ou plutôt ceux produits par les cigales sont pondus par les femelles à l’intérieur de végétaux vivants ou morts. Ils y sont regroupés en sortes de petites chambres ou logettes. Selon les espèces, celles-ci peuvent être séparées ou non en deux, formant alors deux cellules ou locules. Le nombre d’œufs par logette carie selon les espèces, mais ne dépasse généralement pas la vingtaine. C’est ainsi, serrés en quinconce les uns contre les autres, que les œufs se développent. De ceux-ci on ne connaît presque rien, les stades embryonnaires n’ayant jamais été décrits. A l’abri dans la moelle des végétaux, les œufs souffrent pourtant d’une double prédation, l’une naturelle, l‘autre due à l’activité humaine. Ils sont en effet sensibles aux attaques de différents parasite,s en particulier celles d’autres insectes, tels les très petits hyménoptères charcidiens qui trouvent dans les œufs de cigales des hôtes pour le développement de leur propre progéniture.

De plus, certains acariens s’en repaissent. Le fauchage des bords de routes ou des friches par l’homme annule également toutes les chances de développement. Les feux de forêt, dont la fréquence correspond aux pontes des cigales, sont fatals aux œufs. Cependant, s’ils n’ont lieu que tous les trois à cinq ans, les populations arriveront à se maintenir et c’est même dans les brûlis que l’on trouve parfois le plus de cigales. La phase embryonnaire aboutit à l’éclosion des œufs qui donne naissance à une larvule dont la grandeur n’atteint pas les 2 mm. Celle-ci effectuera sa première mue sur le seuil de son hôte végétal et se laissera tomber au sol avant de s’enfouir et de commencer une longue et laborieuse période larvaire.

La phase larvaire et la métamorphose

De toutes les phases, c’est la plus longue. La cigale de l’Orne (cicada orni) peut passer de deux à dix ans sous terre, tandis qu’une espèce nord-américaine (Magicicada septemdecim) se nourrit de la sève de racines pendant 17 ans. La durée de cette phase n’est pas encore bien comprise, mais différentes hypothèses sont proposées : importance des conditions climatiques, disponibilité des ressources alimentaires, action d’un parasite prédateur ayant lui-même un cycle à durée fixe ou encore conséquence des périodes glaciaires. En France, les durées sont totalement inconnues pour la plupart des espèces. Quoi qu’il en soit, durant ces longues années, les larves qui sont aveugles creusent des galeries à partir desquelles elles aménagent des logettes situées à proximité d’une racine dont elles ponctionneront la sève. Leurs pattes sont adaptées aux travaux souterrains et l’urine sert de ciment aux particules de terre excavées. Les larves peuvent s’enfouie à plusieurs dizaines de centimètres de profondeur, évitant ainsi la zone du sol gelée durant l’hiver.

Cinq mues rythment cette phase. La première, s’effectue avant l’entrée en terre alors que la dernière, souterraine, annonce la période dite nymphoïde préparant la larve à sa sortie et à sa métamorphose qui la transformera en adulte ailé. De fait, les cigales appartiennent  aux insectes dits hémimétaboles, le passage de l’état larvaire à l’état imaginal se réalisant en une seule étape puisqu’il n’existe pas de nymphe véritable comme, par exemple, chez les papillons. Ainsi, la larve ayant effectué son développement sort de terre au début de l’été. Elle cherche alors un support végétal herbacé ou arboré et, fixée par ses deux pattes antérieures, commence sa métamorphose. Cette ultime mue débute toujours par un déchirement de la cuticule selon une ligne sagittale dorsale, appelée ligne ecdysiale. Puis, peu à peu, tout d’abord tête en bas, l’insecte sort de sa dépouille larvaire ou exuvie. Enfin, libéré totalement de son ancienne enveloppe, il reste immobile durant trois longues heures, temps nécessaire au durcissement de sa nouvelle cuticule. C’est là un instant critique qui fait de la cigale une proie facile pour d’autres prédateurs tels que les guêpes, les oiseaux ou encore l’homme qui s’en nourrissait au temps de la Grèce antique et qui les cuisine encore dans de nombreuses régions du monde.

Par ailleurs, cette pression de prédation pourrait être une des raisons pour lesquelles nombre d’espèces se métamorphosent la nuit. Néanmoins, le soleil couché, les chauves-souris, dont l’action prédatrice n’ a pas encore été estimée, s’en nourrissent peut-être aussi ; toujours est-il que si la métamorphose se déroule bien, sans ailes atrophiées comme on l’observe souvent, elle donne naissance à une cigale qui hantera pour deux à trois semaines les collines méditerranéennes.

cigales-accouplement dans FAUNE FRANCAISELa phase imaginale : le « chant », l’accouplement, la ponte.

Après leur transformation, mâles et femelles s’alimentent : tout comme les larves, ils piquent les végétaux à l’aide de leur trompe ou rostre et prélèvent quelques gouttes de sève. Les cigales n’ont pas de préférences alimentaires pour certaines essences végétales et les ponctions qu’elles leur infligent ne leur sont en aucune manière néfastes en France.

C’est également quelque temps après leur sortie de terre que les mâles, et uniquement eux, commencent à produire un chant, ou à plus proprement parler, une cymbalisaiton. Les poètes et les félibres en firent une musique alors que d’autres la qualifièrent de méchant bruit. C’est notamment le cas du célèbre naturaliste Jean-Henri Fabre qui nous présente la manifestation la plus audible de la biologie des cigales de manière bien peu élogieuse :

« …. Et là, du lever au coucher du soleil, elle me martèle de sa rauque symphonie.

Avec cet étourdissant concert, la pensée est impossible ; l’idée tournoie, prise de vertige, incapable de se fixer [ …]

Ah ! Bête ensorcelée, plaie de ma demeure que je voudrais si paisible, on dit que les Athéniens t’élevaient en cage pour jour à l’aise de ton chant. Une, passe encore, pendant la somnolence de la digestion ; mais des centaines bruissant à la fois et vous tympanisant l’ouïe lorsque la réflexion se recueille, c’est un vrai supplice ! »

 Quelle que soit sa qualité mélodieuse, cette production sonore est une invitation à l’adresse des femelles pour s’accoupler. Il s’agit donc avant tout d’un appel sexuel. Celui-ci est produit par un appareil unique en son genre il est constitué d’une paire de cymbales abdominales à laquelle sont associées des membranes accessoires, des volets protecteurs et une vaste chambre résonnante logée dans l’abdomen. Les cymbales se présentent comme une fine plaque parcheminée vibrante renforcée par des baguettes rigides, dont le nombre et l’arrangement sont propres à chaque espèce. De puissants muscles déforment chacune de ces baguettes, provoquant à chaque fois un petit claquement. Leur contraction très rapide produit ainsi le « chant ». Les cymbalisations montrent une extraordinaire diversité. En effet, à partir d’un appareil aux principales modalités de structure et de fonctionnement communes, les quinze espèces françaises et les quelque 3 000 autres espèces vivant de par le monde, produisent toutes des signaux sonores différents. Intensité, fréquence et composition temporelle différent en effet entre chaque espèce.

En France, on connaît bien sûr la célèbre ritournelle de la cigale de l’orne ou bien les accents modulés par les mouvements oscillants de l’abdomen de la cigale grise. En revanche, les longs et monotones grésillements émis par les six espèces du genre Tibicina le sont un peu moins. Les rapides motifs produits t^te en bas par la cigale noire n’appartiennent pas vraiment à notre image sonore de la Provence alors qu’elles envahissent pourtant les bas-côtés d’autoroutes et les ronds-points des communes du sud-est continental. Le rythme de la petite cigale tambour est-il aussi connu que son nom vernaculaire semble le faire croie ? Et que dire des productions sonores très aiguës des petites espèces ?

Tettigetta pygmea forme des chœurs dans les chênes, tandis que les communes cicadetta montana et cicadetta fangoana produisent une cymbalisation continue terminée par un léger point final. Du rythme de la symbalisation, on dit qu’il ressemble au caquètement des poules, mais très aigu, il s’en distingue aisément. Enfin, l’appel de cicadetta cerdaniensis est si discret que personne n’y avait prêté attention jusqu’à l’année 2000, date de sa découverte.

 Néanmoins, toutes ces descriptions ne reflètent que notre propre interprétation agrémentée d’un brin d’imagination. Elles ne sont pas suffisantes à une description rigoureuse. Pour cela, il est nécessaire d’utiliser les outils développés par la bioacoustique. Les onogrammes permettent alors de décrie objectivement les sons produits par les cigales. Leur comparaison permet de déterminer avec sécurité l’espèce enregistrée, parfois sans même l’avoir vue. Les cymbalisations ne sont produites que pour une température minimale de 24-25° C et nuages ou vent violent les interrompent. Lors de leur appel, les mâles adoptent une posture particulière parfois spécifique. Certaines espèces cambrent abdomen laissant voir une partie de l’appareil cymbalique. D’autres lèvent plus ou moins les ailes au-dessus du corps jusqu’à atteindre une positon dite « en ailes de mouches » comme chez par exemple les espèces du genre Tibicina. Qui plus est, les cigales présentent deux stratégie s d’appel : la première consiste à répéter inlassablement le même signal au même poste à l’exemple de Tettigetta pygmean, l’autre consiste à produire quelques signaux et à changer de lieu d’appel à chaque fois, comme on l’observe chez Cicadetta montana ou Cicadetta cerdamiensis.

Description de cette image, également commentée ci-aprèsConduite par l’appel des mâles, les femelles viennent à leur rencontre. On ne sait si les cymbalisations de plusieurs mâles environnants sont le support d’une sélection sexuelle, c’est à dire si les femelles opèrent un choix en fonction de la « qualité » des cymbalisations. Lorsqu’enfin deux individus de sexe opposé ne sont plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre, les mâles de certaines espèces, à l’instar de celles du genre Tibicina, produisent des signaux sonores dits de cour. En général, plus brefs et plus modulés en intensité que les signaux d’appel, ils permettent à la femelle de localiser précisément les mâles dans l’entrelacs des branches ou des tiges. Au moment du contact, le mâle se place sur l’un des côtés de la femelle, qu’il maintient par ses pattes antérieures. Les deux individus ainsi positionnés s’accouplent. La posture, en forme de « V » est gardée durant environ vingt minutes, puis les partenaires se séparent.

Le mâle s’envole et recommence à cymbaliser pour tenter de s’accoupler une nouvelle fois tandis que la femelle récemment fécondée cherche un support pour y introduire ses œufs.  Là encore, il n’existe pas d’hôte végétal spécifique. A l’aide de son ovipositeur en forme de tarière, la femelle fore l’écorce végétale et dépose ses œufs dans les logettes précédemment décrites. Ce travail, que seules les femelles de Cicadatra atra et Tittigella pygmea accomplissent régulièrement la t^te en bas, peut demander plusieurs dizaine de minutes durant lesquelles les femelles, immobiles, constituent de nouveau des proies de choix. Les femelles meurent peu après la ponte mais les œufs, dans le végétal, donneront naissance à une nouvelle génération de cigales adultes dans deux ou..   dix ans.

Par Jérôme Sueur et Stéphane Puissant. Au courrier de la nature.

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L’affaire du mouton à 5 pattes

Posté par francesca7 le 6 novembre 2013


L’affaire du mouton à 5 pattes dans FAUNE FRANCAISE telechargement-5Un éleveur charentais a mis ce week-end en vente sur internet une brebis d’un genre particulier, affublée d’une cinquième patte, a-t-on appris mardi auprès du vendeur qui souhaiterait qu’un parc animalier acquière le quintupède.

L’annonce, publiée samedi sur le site de petites annonces leboncoin.fr, intitulée « Mouton atypique à cinq pattes », précise que « la cinquième patte est une atrophie, elle ne lui sert à rien mais ne le handicape nullement ».

Elle est accompagnée d’une photo de cette brebis de neuf mois, qui montre, sortant au niveau de l’aisselle de la patte avant gauche, le membre surnuméraire, sorte de moignon que l’animal tient recroquevillé sous son ventre.

L’agnelle « est née le 5 février », la mère donnant alors naissance à deux petits : l’un parfaitement normal, l’autre affublé d’une patte en plus, explique à l’AFP Yvan Delage, propriétaire d’un élevage d’une centaine de têtes à Condéon, au sud d’Angoulême.

« Il s’est tout de suite mis à téter sa mère » et « se remue comme les autres, sa patte ne l’handicape absolument pas », insiste cet ancien employé de banque de 65 ans, éleveur à temps plein depuis une dizaine d’années.

Il avoue n’avoir « jamais vu » une telle malformation chez ses bêtes. « On dit que le mouton à cinq pattes, ça n’existe pas. Mais en fait si, ça existe, la preuve! », s’amuse-t-il, en référence à la fameuse expression populaire.

Comme le précise l’annonce, le prix est « à débattre » mais M. Delage refuse de passer sous les 200 euros, un « minimum » à ses yeux.

Attirés par le bouche-à-oreille, de nombreux curieux étaient venus voir l’animal au moment de sa naissance. La semaine prochaine, M. Delage attend des élèves d’un lycée agricole voisin.

Pourquoi cherche-t-il à vendre cette brebis? Par peur, confie-t-il, qu’elle ne mette au monde des agneaux atteints eux aussi de malformations.

Pour l’instant, les propositions d’achat sont rares, mais « je verrais bien un parc animalier l’acheter », confie M. Delage, persuadé qu’un tel animal pourrait intéresser aussi bien les enfants que des adultes.

Récemment, un cas encore plus spectaculaire avait été répertorié au Kazakhstan où un agneau à huit pattes et trois yeux a vu le jour en mars. L’éleveur avait alors estimé que ces anomalies étaient liées à la pollution de l’environnement provoquée par une usine chimique située à une quinzaine de kilomètres de son village.

Article : http://www.lepoint.fr

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