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    « La restauration est une opération qui doit garder un caractère exceptionnel. Elle a pour but de conserver et de révéler les valeurs esthétiques et historiques du monument et se fonde sur le respect de la substance ancienne et de documents authentiques. Elle s’arrête là où commence l’hypothèse, sur le plan des reconstitutions conjecturales, tout travail de complément reconnu indispensable pour raisons esthétiques ou techniques relève de la composition architecturale et portera la marque de notre temps. » citation Charte de Venise, art. 9, ICOMOS, 196.

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    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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Au Prieuré de Saint-Thibault

Posté par francesca7 le 29 janvier 2015

 

250px-Prieuré_Saint-Thibault_-_Voûte_du_choeur_-1Situé dans l’Auxois, à proximité de Vitteaux et sur le territoire de la commune du même nom, le prieuré de Saint Thibault est un témoignage du développement monastique en Bourgogne durant les xie, xiiie et xive siècles. L’église fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840.

Historique

Créé à la fin du xie siècle et dédié à Notre Dame, le prieuré de Saint-Thibault-en-Auxois naît de l’abbaye bénédictine Saint-Rigaud, de type érémitique, sise dans le Brionnais. Celle-ci, par la médiation de l’évêque d’Autun, Aganon de Mont Saint Jean, fut fondée en 1071 sur un ermitage déjà existant, par la bulle du cardinal Pierre Damien au nom du pape Alexandre II, deux partisans actifs de la réforme grégorienne. Les partenaires laïcs en furent les seigneurs locaux de la famille des Bosonides, souche parentale de Saint Thibault, très présente dans la région (Abbaye de Charlieu, Autun). Fondation confirmée quelques années plus tard par Grégoire VII, le réformateur de l’Eglise du xie siècle. En 1251 Innocent IV assouplit la Règle de l’abbaye érémitique.

Le plus ancien texte conservé concernant le prieuré de Saint-Thibault, en Auxois, date de 1249. On ne sait rien de précis sur la translation dans cet Auxois giboyeux du xiiie siècle des reliques de Saint Thibaut (ouThibaut de Provins), jeune saint du xie siècle de Champagne bourguignonne, ni à quelle date exacte celles-ci arrivèrent là (deux côtes) ni par qui elles furent apportées pour honorer le prieuré Notre-Dame de Fontaine, près saint-Beury, en Auxois, pour faire démarrer un pèlerinage d’envergure (changement de nom du village en « Saint-Thibault ») par le culte rendu à ce célèbre guérisseur thaumaturge, comme aux Blaise de Sébaste, Gilles l’Ermite, saint-Beury, autres célébrités du sanctuaire qui attiraient là, sur la route de Compostelle, foules, pélerins, ménestrels . Ce sont les éléments du décor de l’extraordinaire église prieurale actuelle Notre-Dame de Saint-Thibault qui permettent de supposer que la dédicace de celle-ci fut adressée à ce damoiseau de la famille de Champagne, pèlerin de Compostelle, ermite, jeune prêtre, jeune moinecamaldule la dernière année de sa vie (1066), canonisé en 1073 par le pape Alexandre II à la demande du Cardinal Pierre Damien, ces deux hommes contemporains de saint Thibault, dont ils connaissaient l’apostolat dans l’ermitage de Vicence (Italie). Et, au même moment, le bourguignon Hugues de Semur-en-Brionnais, l’abbé de Cluny, pouvait jeter un regard amusé sur la jeune abbaye Saint-Rigaud, sa voisine toute fraîche émoulue, en même temps que sur le minuscule prieuré de Fontaine près Saint-Beury, chez les Comtes de Thil, que celle-ci venait juste de fonder au-delà d’Autun, en Auxois, et dont il ne pouvait prévoir, ni même se figurer, le long destin que celui-ci allait être appelé à jouer au long du millénaire, et même outre …

Image illustrative de l'article Prieuré de Saint-ThibaultOnt été conservés des legs faits au prieuré. En 1257, Hugues de Quincy, vicomte de Tonnerre, fait un leg de 40 sous, en 1263, Jean de La Roche-en-Brenil promet 100 sous, puis un autre membre de sa famille fait un don de 5 sous par an. En 1298, c’est le duc de Bourgogne, Robert II, qui prévoit un legs de 100 livres. Guillaume de Bourgogne-Montagu lègue 60 sous viennois en 1299. Puis en 1323, la duchesse Agnès de France prévoit de donner 100 sous dijonnais.

La seigneurie de Fontaine-Saint Thibault appartenait à une branche de la maison de Thil, mais en 1270, Hugues de Thil l’engage pour 1000 livres au duc de Bourgogne alors régnant Hugues IV (1218-1272), sûrement l’initiateur du mouvement pèlerin à saint Thibault avec son épouse Béatrice de Champagne, fille de Thibaut le Chansonnier, comte de Champagne et roi de Navarre. Les ducs en resteront les seigneurs jusqu’en 1310. C’est surtout la noblesse locale qui participa à sa construction après les ducs de Bourgogne. On a d’autres documents mentionnant des dons de la famille ducale en 1345, 1372, 1375.

Le prieuré bénéficie donc à l’origine du soutien des puissants seigneurs de Thil et connaît, à partir du xiiie siècle, une réelle importance avec l’arrivée de reliques de Saint Thibaut de Provins, qui en font le lieu d’un pèlerinage réputé, remarquablement enjolivé et développé par l’architecture, la sculpture et la peinture de l’église prieurale à partir de 1272 par le duc de Bourgogne Robert II (1272-1306), fils d’Hugues IV, son épouse Agnès fille de Saint Louis et leur descendance directe.

Ces différentes dates permettent de préciser les campagnes de construction du bâtiment tel qu’il subsiste :

  • bras nord du transept, vers 1200,
  • portail nord, vers 1260,
  • chapelle Saint-Gilles sur le bras nord du transept, vers 1290,
  • chœur, au début du xive siècle,
  • prolongement d’une travée droite de la chapelle Saint-Gilles vers le transept et les voûtes du chœur, au xve siècle,
  • reconstruction de la nef et du clocher au xviiie siècle.

Son essor décline au xive siècle, du fait des difficultés financières de l’abbaye mère et des troubles de la guerre de Cent Ans. Au xve siècle, il n’y a aucune trace de donation. Puis, à partir de 1540, le prieuré est déserté et l’église sert pour le service paroissial.

Au Prieuré de Saint-Thibault dans EGLISES DE FRANCE 1024px-Saint-Thibault_-_Retable_2La décadence s’accélère avec l’instauration de la commende au xvie siècle. En 1616, des réparations sont nécessaires. Des réparations sont faites en 1682. Puis un orage détruit la charpente et les vitraux du chœur en 1701. En 1712, une partie de la nef s’écroule ne laissant couverts que le chœur et le sanctuaire. En 1723, on commence à entreprendre la restauration de l’église sous la direction de Charles Élie Le Jolivet, architecte et voyer de Dijon, grâce aux résultats d’une loterie. Un incendie se déclare en 1728, l’effondrement d’une autre partie de la nef en 1734. Finalement, en 1736, le clocher s’effondre. Jolivet propose alors de démolir le prieuré et d’en reconstruire un nouveau.
C’est le prieur de l’époque, Charles-François Piget, qui refuse de démolir et souhaite garder les anciennes parties subsistantes. Un autre architecte est alors choisi : Jean-Baptiste Caristie, de Saulieu. Le devis des travaux est présenté en 1748 à l’intendant de Bourgogne qui l’accepte en 1750. Le premier acompte est payé en 1752. Il conserve le chœur, la chapelle Saint-Gilles sur le bras nord du transept, le portail et reconstruit la nef et le clocher.

Remarqué par Prosper Mérimée, le prieuré fait l’objet d’une restauration en 1844 par Eugène Viollet-le-Duc. Les travaux sont faits entre 1848 et 1850.

Une nouvelle restauration de l’église a eu lieu en 2010 et 2011 sur l’extérieur du chœur. La toiture est refaite et les murs sont nettoyés.

Architecture

L’église comporte sur le côté nord un remarquable portail du xiiie siècle, avec une statue de saint Thibaut en son centre, revêtu d’habits sacerdotaux, surmontée de scènes de la vie de la Vierge (Dormition, Assomption, Couronnement). Les quatre statues qui l’encadrent sont identifiées comme étant des représentations de l’adolescent Thibault, de son mentor Gauthier, de sa mère Willa et de son arrière-grand-oncle Thibault, archevêque de Vienne (957-1101), qui prophétisa très à l’avance la naissance du saint (lecture de droite à gauche). Les niches du bas, dégradées, ont pu représenter au xiiie siècle et suivants la famille ducale de Bourgogne qui lança la construction de la nouvelle Prieurale, dédiée à saint Thibault, l’actuelle, c’est-à-dire les ducs Hugues IV et Robert II et leurs épouses respectives Béatrice de Champagne et Agnès de France.

L’abside de la nef, datant de la fin du xiiie siècle, est un chef d’œuvre du style gothique avec quatre élévations décorées de fines colonnettes.

L’autel est surmonté de retables en bois du xive siècle. Un gisant du xiiie siècle est identifié comme celui de Guy de Thil.

La chapelle Saint-Gilles abrite une grande chasse de saint Thibaut du xive siècle, qui a notamment connu les dévotions de la reine Jeanne, épouse de Jean le Bon, et de la duchesse de Bourgogne Marguerite.

 

 

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L’abbaye de Bouches-du-Rhône

Posté par francesca7 le 18 janvier 2015

Montmajour – dans la vieille cité d’Arles

 

téléchargement (4)Le touriste qui visite la vieille cité d’Arles ne manque pas d’accomplir un pèlerinage à Montmajour. C’est un plateau de rochers, à 3 kilomètres de la ville, où croissent en abondance les plantes aromatiques, exhalant un agréable et tonique parfum, où les fleurettes naissent sous vos pas, où des arbustes de forme variée, l’olivier, le lilas, le pin, le laurier, le frêne et le jasmin font le contraste le plus charmant en mêlant leur feuillage et leur ombre. Le génie chrétien a jeté ici des monuments bien dignes de fixer l’attention, des cryptes silencieuses et sombres, où les premiers disciples du Christ venaient prier, une église dont le style n’est pas sans intérêt pour l’artiste, un monastère aux formes imposantes dont les ruines ont une certaine grandeur.

Le peuple d’Arles aime d’instinct Montmajour : il en est fier. Il a comme un sentiment de respect et presque d’affection pour cette tour gigantesque du XIVe siècle. La légende affirme que saint Trophime venait s’y reposer des travaux de son apostolat, au début du Ve siècle.

Trophime était un grec d’Ephèse converti par saint Paul, qui parle de lui avec tant d’affection dans ses épîtres ; bravant le martyre, il accourut à travers mille dangers, porter l’Evangile, labonne nouvelle, à la Rome des Gaules (Arles), idolâtre, orgueilleuse de sa puissance et de sa splendeur, « rendez-vous de tous les peuples qui habitaient sur les bords du Rhône et de la Méditerranée », suivant les termes même d’un édit impérial. Abbaye de Montmajour au début du XXe siècle

Bien souvent, après sa prédication, le saint Missionnaire se retirait dans sa cellule de Montmajour. Les disciples vinrent en foule, et grâce à lui le christianisme conquit à Arles le droit de cité. Saint Trophime devint ainsi le premier évêque d’Arles.

En 502, saint Césaire quitta le monastère de Lérins pour accepter l’évêché d’Arles. Il résista aux menaces des rois Alaric et Théodoric, maintint dans sa province l’intégrité de la foi. Ses travaux, ses luttes, les pénibles fonctions de son ministère ne lui faisaient pas oublier sa chère retraite de Montmajour, où son éloquence et sa réputation de sainteté attirèrent autour de lui de nombreux disciples. C’est lui qui posa la première pierre du monastère. Bientôt, le lieu devint une colonie de pieux cénobites vivant là en commun, s’appelant du nom de frères, et obéissant à une règle, expression sévère de la loi nouvelle qui avait fait de la vie de chrétien une continuelle préparation à la mort. La piété et la science fleurirent longtemps dans ce sanctuaire jusqu’à l’époque de l’invasion sarrasine.

Les Sarrasins avaient envahi la Provence et la tenaient sous le joug. Dans la tourmente du combat que Charlemagne leur livra, le monastère de Montmajour disparut, mais grâce à la munificence du souverain, ses murailles furent bientôt debout. Charlemagne avait vaincu par la croix ; il ordonna de bâtir une chapelle dédiée à la Sainte-Croix, ce signe de la victoire et du salut. On prétend que quelques-uns de ses preux, dignes compagnons de ce Roland que la légende a rendu si célèbre, reçurent la sépulture dans ce lieu consacré.

Rien de remarquable dans la petite église souterraine de Montmajour, qui fut l’asile de saint Trophime et de saint Césaire. Mais ces quarante-cinq marches que l’on descend, des héros, des saints, des princes les ont descendues ; Charlemagne les descendit aussi avec ses douze pairs, quand il vint s’agenouiller dans ce sanctuaire dont les murs ont tant d’éloquence. Cette caverne naturelle, avec sa nef de trois ou quatre arceaux uniformes, son long corridor étroit et sombre, qui se termine par une grotte allongée, est une des plus belles pages de l’histoire du christianisme.

C’est en 1016 que fut fondée la basilique de Montmajour. A cette date l’oeuvre n’était que commencée ; elle avança avec lenteur et il est facile de voir aux différents genres de style qui se mêlent dans cette construction que, pendant plus de deux cents ans, du XIe au XIIIe siècle, des ouvriers, des artistes, la plupart inconnus les uns aux autres, y ont successivement déposé le fruit de leur talent. Quant à l’église qui sert de support à la basilique, elle a été faite d’un seul jet. On trouve dans le manuscrit de l’abbé Bonnemant une description de l’abbaye de Montmajour au XIIIe siècle. Il ne reste de cet édifice que le cloître avec ses tombeaux et ses inscriptions. Là dorment les générations de plusieurs siècles : prélats, seigneurs, chevaliers, dames de haute lignée, moines obscurs. L’abbaye de Montmajour, comme le monastère de Lérins son modèle, fut longtemps une école permanente de vertus et de dévouement, un asile contre la persécution, un atelier où les arts et les lettres étaient cultivés avec succès. On cite ce moine, Hugues de Saint-Césaire qui avait fait un recueil de poésies provençales. Il était troubadour comme le fut plus tard saint François d’Assise.

Malgré les guerres qui éprouvèrent si cruellement la Provence au Moyen Age, les invasions des peuples qui se disputaient cette belle contrée comme une proie, Montmajour fut, surtout au XIVe siècle, une demeure somptueuse, enrichie qu’elle fut de bonne heure par les dons des fidèles. Cette magnificence devait lui être fatale. Du Guesclin gagnant l’Espagne avec ses routiers, voulut rançonner Arles qui résista.

Alors l’orage alla crever sur Montmajour que le grand capitaine ne put défendre contre les vexations d’une soldatesque effrénée ; le trésor fut mis au pillage ; l’incendie projeta au loin de sinistres lueurs.

téléchargement (5)Cette rude épreuve servit de leçon. L’abbé Pons de Ulmon fit construire la belle tour de défense, ornée de bossages et couronnée de mâchicoulis. Cette tour supporta plus d’un assaut ; fièrement campée en avant du monastère pour le protéger, elle ne put, au XVIe siècle, détourner ce torrent dévastateur qu’on appela les guerres de religion. Montmajour finit par succomber et ne fut plus qu’un monceau de ruines. Sur l’emplacement de la vieille abbaye, on bâtit cent ans plus tard une habitation spacieuse et romantique. C’était un château plutôt qu’un couvent et l’abbé, très richement doté, menait là une vie de grand seigneur. A contempler les ruines qui jonchent aujourd’hui le sol, ces larges corridors, ces élégantes salles, ces vastes appartements déserts, ces beaux escaliers de pierre, cette charmante terrasse qui plonge sur le paysage, on sent le luxe, le confortable, les habitudes de bien-être. Tout cela disparut sous les coups de la Révolution. Demeuré seul sur son rocher, l’antique donjon semble regretter son isolement et son impuissance.

(D’après « Revue de l’Agenais » paru en 1875)

 

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jusqu’au Mont Saint Michel

Posté par francesca7 le 14 janvier 2015

 

France-Mont-Saint-Michel-1900_bordercroppedLe Mont se dresse tel un gardien indétrônable et s’impose comme un poste avancé qui protège un univers inestimable. Le Mont est tel le Creuset du Grand OEuvre. L’Archange Michaël nous a conduit jusqu’à lui pour nous révéler ses secrets et nous suggérer que la frontière qu’Il garde en ce lieu depuis si longtemps ne peut être franchie qu’à certaines conditions. Le Mont Saint Michel symboliserait-il les portes du Royaume Céleste ?

 

Serait-il comme les colonnes d’Hercule, que chacun se doit de franchir afin de jouir du repos au paradis ou tout simplement de pénétrer notre propre paradis intérieur? Le Mont flirterait-il avec le Démiurge, créateur de l’Univers, suggérant de ce fait à celui qui a dissout ses peurs, à celui qui parle le langage de l’Amour, à celui qui embrasse sa dimension divine qu’il peut pénétrer le royaume céleste, et se délecter des splendeurs du paradis ? Serait-il alors un lieu où l’on peut ascensionner, ressusciter et vivre l’alchimie divine au-delà des brumes d’Avallon ?

 

Est-ce pour cela qu’il est associé au Grand OEuvre ? Le Grand OEuvre, c’est le processus alchimique qui sublime l’homme ordinaire en homme divin. Le Savoir Sacré, l’Art Sacré favorisent la réalisation de soi. Se réaliser c’est découvrir le Graal, c’est trouver la Pierre Philosophale. Il est dit qu’à l’intérieur du Mont : « tu trouveras la pierre cachée : la pierre philosophale », celle qui transmute le plomb en or. Alors le Mont Saint Michel serait-il le lieu de rencontre entre le Céleste et la Matière ? Le Mont Saint Michel protégerait-il un feu caché, un feu purificateur, élévateur, celui de la Déesse endormie : ISIS représentée par les Vierges Noires ??

 

Le Mont était avant les années 700 de notre ère, un lieu de culte et il semblerait que des menhirs se dressaient en son sommet, tels des gardiens.. Le Mont, relai entre le Haut et le Bas, entre l’énergie de la Terre et du Ciel, est-il un symbole de l’Infini balayé par les vents, caché dans les brumes et protégé par l’Océan. Est-il semblable à l’échelle de Jacob ?

 

Alors pourquoi l’Archange Michael ? Le mot Archange signifie le Messager qui commande ! Arke (l’arche) : le lien, celui qui relie.et qui commande. La Statue imperturbable flanquée au sommet de la flèche est recouverte d’Or : l’ OR : O = EAU , R = Air, petit clin d’oeil propre à la langue des oiseaux, langue utilisée par les Initiés afin de transmettre sans crainte un savoir libérateur…De ces hauteurs, l’Archange terrasse le Dragon ! Que de significations autour de ce dragon. Souvent jumelé au « mal », le dragon a endossé bien des aspects démoniaques. Il est associé aux peurs et à bien des énergies négatives. Mais au-delà de cette projection limitée, Le dragon, c’est aussi le Gardien des trésors (Michel ne le tue pas, il le terrasse et le maintient sous terre). Le dragon, c’est aussi la force provenant de la Terre, la Kundalini, l’énergie qui va du bas vers le haut, la force de Vie. L’énergie Féminine ! Dans la chapelle Saint Pierre, le vitrail qui resplendit en ce lieu souligne bien cet aspect… On y voit là les énergies masculines et féminines et du bas, surgit un magnifique Dragon rouge…

 jusqu’au Mont Saint Michel dans Autre région 170px-Folio_195r_-_The_Mass_of_Saint_Michael

La visite du Mont va se faire du haut vers le bas, comme si nous descendions dans le creuset de nos profondeurs…et libérer la Lumière de la matière ! Le Mont symboliserait-il alors le feu d’en bas qui rejoint le feu d’en haut : rencontre avec sa Présence JE SUIS, l’alchimie de l’Ascension ? Nous allons y retrouver la Coquille Saint Jaques : symbole des Atlantes, de Vénus et de l’Amour ! Dès notre arrivée dans le cloître, notre guide a osé suggéré, avec un sourire, que le cloître symbolisait le Paradis suspendu.. Notre guide nous a confirmé que ce jardin était tel un livre ouvert…

 

Au-delà de tout cela, l’austérité du Mont contrastait tant avec le déploiement de Versailles, qu’il était presque difficile d’y trouver la Joie entre ces pierres froides. Si le Mont a été pendant des siècles un rempart entre les deux mondes, son rôle semble toucher à sa fin et il nous murmure que chaque Artisan de Lumière qui vient l’honorer, se transforme lui-même en une sorte de relai. Ainsi, à notre tour nous pouvons être les gardiens de ce Savoir libérateur. Non pas pour le maintenir secret mais bien au contraire pour le répandre et le répandre encore, car il est temps de faire tomber les murs de l’ignorance. Les temps n’ont plus besoin de secret. Chacun d’entre nous est un relai entre la troisième et la cinquième dimension. Aller au coeur du mont Saint Michel, c’est explorer notre intérieur et l’offrir à la lumière. Le Mont serait-il alors comme le bourgeon d’une fleur qui est arrivé au terme de sa maturation et qui n’attend plus que l’instant magique : celui de présenter ses pétales au soleil de la Nouvelle Terre. Il en est de même pour chacun d’entre nous.

 

Texte issu du Magazine « Vivre sa Légende » n° 75

 

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La Cathédrale de Chartres, un Vaisseau Alchimique

Posté par francesca7 le 10 janvier 2015

 

Jacques Bonvin a écrit : « Le message cosmique de Chartres n’est en fait que la démonstration d’une science fort ancienne, qui libère l’énergie magnétique d’un lieu, de telle manière que celle-ci soit capable d’amener l’homme à une haute spiritualité » 

319Contempler Chartres, nous amène à penser que cette cathédrale est un Vaisseau alchimique ressemblant aux Arches de Noé. L’alchimie remonte à la nuit des temps : alchimie est un mot arabe qui signifie : science des quantités. Saint Bernard disait : « Dieu est longueur, largeur, hauteur, profondeur ». Cette définition correspond bien à Chartres. Alors Chartres, serait-elle un livre ouvert, un extraordinaire grimoire présenté à celui qui ose le déchiffrer. Rien n’est dû au hasard et son impressionnante construction permet de cheminer au coeur d’une vérité qui n’est pas donnée à n’importe qui. Quand l’étudiant est prêt, il peut alors en explorer chaque signe, chaque code et chaque message qui lentement le conduise au coeur du coeur, à savoir son propre coeur…Et là, le voile se déchire !.D’ailleurs, la Cathédrale ne veille-telle pas sur les reliques du Voile de Marie ?

Dès lors que la Vérité éclaire le pèlerin qui cherche, Chartres devient Un lieu de guérison, Un lieu de rencontre, Une montagne sacrée, Un menhir et un dolmen des temps modernes, Une ouverture vers d’autres dimensions… 

On y retrouve là tant de force et peut être aussi cette notion unique de Dieu. Quand nos pas ralentis arpentent l’espace et s’aventurent entre les colonnes, celles-ci ressemblent à des forêts surgies de contes pour enfants, forêt dans laquelle se cache la Belle endormie : Notre Dame. : Belle dame par laquelle on pénètre par le tympan pour arriver en son coeur, le coeur d’ISIS !!

Les cathédrales couvent-elles imperturbablement l’histoire de l’Humanité : celles des anciens Atlantes ?? 

Les cathédrales sont des structures scientifiques, astronomiques, culturelles, artistiques qui protègent la Connaissance Sacrée. Ces temples chrétiens régénèrent, purifient, alignent, ressuscitent, favorisent le mariage sacré entre la matière et l’esprit, entre le masculin et le féminin. Le Soleil et La lune ne se côtoient-ils pas du haut des deux flèches ?. 

Mais revenons à la pierre. A nouveau, la pierre joue un rôle fondamental. Elle y joue un rôle de pile car elle accumule de l’énergie et la condense. Les pierres sont également comme des instruments de musique et nous rappelle que nous-mêmes sommes de merveilleux instruments de musique : notre propre mélodie, notre propre vibration nous connecte à la musique céleste. Et les vitraux, quel trésor !! Ils sont comme des mandalas qui racontent une histoire … La lumière passe au travers et c’est en passant au travers, qu’elle se colore. Les vitraux ne sont pas teintés, ils sont travaillés avec de la poudre d’or ou d’argent : L’or donne le rouge, l’argent donne le bleu : couleur vive parfaites, chargées d’une vibration très puissante. Le bleu de Chartres est unique, c’est le bleu de Marie (technique difficile à reproduire aujourd’hui). Les deux couleurs donnent le violet, dernière couleur de l’arc en ciel car après, nous rentrons dans des couleurs solaires plus subtiles et libératrices. La lumière filtrée par les vitraux impactent nos cellules et nous font vivre une divine alchimie! 

On y retrouve les 7 couleurs, les 7 notes, les 7 planètes, les 7 jours, les 7 chakras, les 7 métaux des alchimistes, les 7 marches (et à nouveau, le songe de Jacob…) 

Et puis l’impressionnant Labyrinthe nous appelle irrésistiblement. En totale correspondance avec la Rosace frontale, il symbolise le Coeur, l’Amour Divin, essence de Tout ce qui EST. Chaque quête conduit le pèlerin au coeur, lieu suprême, créateur et puissant. En forme de cercle, il s’assimile à la perfection, à l’univers ; à la terre, à la pureté, à l’harmonie et à l’AMOUR.

Il s’offre comme un escalier, et fait penser à un cerveau ou aux intestins. Les pensées et les émotions doivent être guéries avant d’atteindre le Coeur afin que l’homme oeuvre uniquement à partir de l’amour pur. L’Amour, émotion suprême et créatrice de toute chose. Le labyrinthe se découpe en 4 parties et le but est bien d’aller en conscience en son centre. Toutes les fois où l’on croit s’approcher du coeur, on s’en éloigne…et chaque circonvolution nous entraine vers des parties de nous-mêmes correspondant à nos 4 corps.. Il est tel le chemin de vie qui serpente, se faufilant au milieu des expériences, des rencontres et des apprentissages afin de cueillir l’essentiel et de goûter à la seule vérité, celle de l’Amour Divin. Il nous aura fallu 2 heures en ce 21 Juin pour en atteindre le centre. Dans un premier temps, en son centre, il y avait une plaque de bronze représentant le Minotaure vaincu par Thésée. 

Dans la mythologie grecque, un monstre fabuleux; le Minotaure, possédant le corps d’un homme et la tête d’un taureau est enfermé par le roi Minos dans le labyrinthe, situé au centre de la Crète. Ce labyrinthe fut construit spécialement par Dédale afin qu’il ne puisse s’en échapper et que nul ne découvre son existence. Le Minotaure, symbolisant nos peurs les plus profondes est finalement tué par Thésée. 

Nietzsche remarquait: « Nous avons pour le labyrinthe une véritable curiosité, nous nous efforçons de faire la connaissance de Monsieur le Minotaure, symbole de toutes les terreurs labyrinthiques. ». 

images (8)Ce moment a été exceptionnel de guérison, de libération, d’intensité et d’Amour…

Tous ces lieux uniques pour nous suggérer :« Que se passe-t-il si nous perdons votre sens du sacré ? Que se passe t-il si nous oublions qui nous sommes et d’où nous venons ? Que se passe t-il en notre coeur, centre de notre être, si nous nous ne posons pas de questions ? Nous est-il possible de nourrir une autre vision du monde, de ce qui est et de ce qui a été ?, et la Vision n’est–elle pas la matrice de notre réalité ?» 

Baird Spalding dans son ouvrage « LA VIE DES MAITRES » nous rappelle : « Qu’A la Lumière de la vraie intelligence, c’est-à-dire de La Vérité, on n’a pas besoin d’un roi, d’une reine, d’une couronne, d’un pape, ni d’un prêtre, car nous sommes Le Roi, La Reine, la couronne, le pape et le prêtre.» 

Texte issu du Magazine « Vivre sa Légende » n° 75

 

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Enfer et ronde macabre à Kernascléden

Posté par francesca7 le 28 décembre 2014

EgliseBWNous sommes en 1420, la Bretagne vit son âge d’or. Les ducs de Rohan tiennent leur rang et lancent la construction de ce qui deviendra un chef d’œuvre de l’art gothique flamboyant : la chapelle de Kernascléden.

Outre une architecture exceptionnelle, la chapelle recèle des fresques murales aussi étonnantes que dérangeantes. Frapper les esprits et assurer leur prestige, tel était le but des nobles mécènes. Mission accomplie avec «L’Enfer», une peinture murale à la fois inquiétante et drôle qui éclaire le bras sud du transept. Les damnés mijotent dans des marmites ventrues, touillés par des démons fourchus et hilares. Les paroissiens n’ont qu’à bien se tenir s’ils ne veulent être jetés dans ce bouillon infernal.

  • Seigneur ou simple laboureur, chacun se présente sur un pied d’égalité devant la mort. Tel est le message de la «Danse macabre», fresque voisine de «L’Enfer». Tout le monde passe de l’autre côté du miroir : du pape au roi, jusqu’au pauvre gueux. Malheureusement, cette symbolique gavotte du Pays Pourlet a bien failli trépasser elle aussi. Il ne reste plus que quelques «danseurs», préservés des ravages de l’humidité.

Sauver les fresques

  • Un programme de restauration a été lancé en 1996. 1,5 million de francs ont été investis sur trois ans pour sauver les fresques et la rosace du transept sud. Des travaux réalisés par les Beaux-Arts, avec le concours financier de l’Etat, la Région, le Département, et dans une moindre mesure de la commune.
  • La chapelle de Kernascléden est remarquable également pour ses fresques consacrées aux scènes de la vie de la Vierge-Marie et de Jésus. Ces dernières, qui ont beaucoup influencé le peintre Maurice Denis, conservent, quant à elles, un extraordinaire éclat.

SOURCE / http://www.bretagne.com/

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Abbaye Saint-Germain-des-Prés

Posté par francesca7 le 6 novembre 2014

 

Abbaye_de_Saint-Germain-des-Prés_140131_1Le clocher-porche de l’abbaye, bâti vers l’an mil, est probablement l’une des plus anciennes constructions de Paris. Sa lecture en est aujourd’hui particulièrement troublée par les fenestrages géométriques apposés par Baltard, qui obturent les baies des deux premiers étages. La disparition des deux tours de transept en a aussi beaucoup réduit la monumentalité. Mais c’est encore plus sa nouvelle disposition dans la ville qui doit ici nous intéresser.

En effet, l’accès à l’abbaye se faisait autrefois de trois façons : soit par la Porterie, située rue de l’Abbaye, soit par la porte Furstemberg, soit par un vaste parvis sur lequel se dressait latéralement l’abbatiale. Le porche donnait accès à la nef, de laquelle on pouvait assister aux cérémonies. Le démantèlement de  la cité monastique – l’une des plus vastes  au monde – à partir de 1792 entraîne la recomposition de tout le quartier.

L’ouverture en 1804 de la rue de la Cour des religieux, actuelle rue Bonaparte, acheva de transformer cette puissante abbatiale en église paroissiale de quartier, ce qu’elle est restée.

Avant l’abbatiale de Saint-Denis et jusqu’au roi Dagobert, l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés était la nécropole royale des rois mérovingiens (VIe et VIIe siècles). De nombreux rois de la première dynastie et leurs épouses y furent inhumés. Il y avait là une basilique et un monastère qui furent dédiés à saint Germain vers 754, en mémoire de l’évêque de Paris.

L’abbaye est détruite par les Normands à la fin du IXe siècle, réédifiée à la fin du Xe. Les bâtiments monastiques sont reconstruits au début du XIIIe siècle. Jusqu’au XVIIIe siècle, l’abbaye est un centre spirituel, intellectuel et artistique, célèbre pour ses moines copistes. À la Révolution, l’abbaye est dissoute. Les bâtiments servent de raffinerie de salpêtre, ce qui cause des dégâts considérables. Elle est rendue au culte en 1803. Au XIXe siècle, des restaurations sont entreprises par les architectes Godde et Baltard. C’est avec Baltard que l’église s’orne de nombreuses fresques et de tableaux.

 

Malgré les transformations au fil du temps, Saint-Germain-des-Prés a gardé les éléments d’origine qui lui confèrent un aspect roman indéniable. C’est l’une des rares églises de Paris à pouvoir se rattacher au style roman.

Il subsiste aujourd’hui principalement l’église et le palais abbatial. La construction de l’abbatiale, tour et nef, remonte à l’époque romane (XIe   XIIe siècles) ; elle est considérée comme l’un des plus anciens édifices religieux de Paris qui subsistent à ce jour, avec les églises Saint-Julien-le-Pauvre, Saint-Pierre-de-Montmartre et Saint-Germain-de-Charonne. C’est en même temps le monument religieux le plus remanié de Paris. À l’instar de nombreuses autres églises parisiennes, l’église est en partie cachée par des constructions mitoyennes, notamment au nord, où seule la troisième travée du chœur reste libre. Orientée un peu irrégulièrement avec une légère dérivation de l’axe vers le nord-ouest du côté de la façade, l’église répond à un plan cruciforme. Elle se compose principalement d’un clocher-porche ; d’une nef de cinq travées accompagnée de bas-côtés ; d’un transept largement débordant ; d’un chœur comportant quatre travées droites et une abside en hémicycle ; de deux collatéraux du chœur dont la troisième et la quatrième travée sont bordées de chapelles carrées ; et d’un déambulatoire bordée de cinq chapelles rayonnantes, dont la chapelle d’axe d’origine a été remplacée par la chapelle de la Vierge, de dimensions plus importantes. Il est à noter que la nef n’est pas alignée sur l’axe du clocher-porche, et le chœur n’est pas aligné sur l’axe de la nef et de lacroisée du transept31. Nef et chœur ont la même longueur : 35 m. La largeur de l’édifice atteint 30 m au niveau du chœur, et la hauteur sous les sommets des voûtes du vaisseau central du chœur est 20 m. Toute l’église est voûtée d’ogives, mais seulement le chœur et ses collatéraux et chapelles le sont d’origine.

Les travées de la nef sont barlongues, environ un tiers plus larges que profondes, et les travées des bas-côtés représentent un Paris_(75),_abbaye_Saint-Germain-des-Prés,_bas-côté_nord,_vue_vers_l'ouestpeu plus que la moitié des travées des bas-côtés. Les trois travées du transept sont tout au contraire carrées. Dans le chœur, il faut considérer à part la première travée, qui a à peu près les mêmes dimensions que les travées de la nef, tout en étant plus profonde que les travées suivantes du chœur. Cette travée est flanquée par les anciennes tours du chœur, qui se dressent au-dessus des premières travées des collatéraux, et il n’y a pas de grandes arcades. La quatrième travée et l’abside sont voûtées ensemble par une voûte à sept branches d’ogives rayonnant autour d’une clé de voûte centrale. Les arcades du rond-point de l’abside, la limite extérieure du déambulatoire, et la limite extérieure des chapelles rayonnantes sont des hémicycles concentriques tracés à partir de cette clé de voûte. Les quatre chapelles rayonnantes d’origine sont définies par des cercles de 5 m de diamètre, dont un tiers du périmètre se trouve à l’intérieur du déambulatoire. Les quatre chapelles carrées ont une largeur de 5 m. Quelques particularités sont à mentionner. Le clocher-porche est précédé par un porche moderne qui cache l’ancien portail, et des porches modernes sont également disposés devant la porte de la quatrième travée du bas-côté sud (porte Sainte-Marguerite) et la porte de la seconde travée du collatéral nord du chœur. Ce dernier porche fait partie d’un bâtiment annexe qui contient les salles paroissiales. Une grande chapelle au chevet plat, dédiée à Saint-Symphorien, est située au sud du clocher-porche ; elle est d’orientation sud-nord. La chapelle baptismale se situe à l’ouest de la première travée du bas-côté nord, et prolonge celui-ci vers l’ouest. Une troisième chapelle, dédiée à Sainte-Marguerite, se situe à l’angle entre bas-côté sud et croisillon sud. Elle est éclairée par le plafond et communique avec les deux travées adjacentes.

La principale sacristie se trouve au sud des deux premières travées du collatéral sud du chœur

 

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Chapelle de Saint-Lubin-de-l’Epine

Posté par francesca7 le 26 juillet 2014

à Louviers (Eure) : entre
légende et pèlerinage

 

image00850A l’orée de la forêt de Louviers, frileusement blottie dans un pli de terrain, s’élève la ferme de Saint-Lubin. L’attention du voyageur n’est pas sollicitée par l’aspect extérieur des constructions, quoique les murs de l’enclos soient solidement construits et que les bâtiments aux charpentes apparentes, aux toits couverts de tuiles, diffèrent des métairies normandes. Là, cependant, existait avant la Révolution le prieuré de Saint-Lubin-de-l’Epine ou de l’Epinay, fondé dans le courant du XIIe siècle, comme dépendance du prieuré de Lierru, par Raoul de Tancarville, gui donna au célèbre Guillaume d’Evreux, son ami, une portion des landes qui avoisinaient la forêt de Louviers pour y fonder une maison de son ordre.

Les bâtiments du monastère sont transformés en granges, et la chapelle, elle-même, n’est plus qu’un vaste grenier où s’entassent les récoltes du fermier. Il méritait cependant une destination moins vulgaire le petit sanctuaire de Saint-Lubin que des mains pieuses ont élevé, restauré, agrandi jusqu’à tracer sur le sol un plan cruciforme. Le portail a été élevé dans les premières années du XVIe siècle et le chevet ou chœur a été édifié à la même époque par Jean de Challenge, prieur de Lierru. Le XVIIe siècle a ajouté deux ailes à la partie centrale et primitive (XIIe siècle) et complété la symétrie du plan.

Une forte épine blanche ombrage de ses rameaux le portail qui disparaît sous cette végétation luxuriante. C’est l’arbre vénéré de Saint-Lubin. Une petite porte tracée en anse de panier donne accès dans le sanctuaire. L’ornementation en est sobre : on n’y voit ni choux, ni crochets ; seule, une large gorge dans laquelle courre une branche de feuillage et de fruits encadre l’ouverture. Au-dessus, une baie à meneaux flamboyants troue le tympan et éclaire l’édicule qui ne reçoit plus de lumière que des fenêtres du chevet, découpées en lobes cordiformes. A l’intérieur, le polygone du chevet est fortement accusé par les nervures prismatiques des voûtes descendant d’une clef sculptée aux armes des Challenge dont l’écu décore également les supports des statues de la Sainte Vierge et de saint Lubin. Un autel rustique formé d’une table de pierre soutenue par deux colonnettes à facettes, à arêtes hélicoïdales, est le seul mobilier que la tourmente révolutionnaire ait respecté. Les statues de saint Laurent et de saint Gordon, enlevées à la décoration des chapelles du transept y sont déposées ainsi que le reliquaire de saint Lubin. Buste moderne, d’une polychromie barbare et d’une conception bizarre, car pour l’affecter à l’usage de reliquaire, un trou ovoïde a été ouvert au sommet du frontal et la cavité a été recouverte d’un verre qui laisse voir un fragment d’os incinéré.

Tous les hagiographes font naître Lubin ou Léobin (Leobinus) au diocèse de Poitiers sous le règne de Clovis (2e moitié du Ve siècle). Ils montrent le jeune pâtre dévoré du désir de s’instruire faisant écrire, par un moine, les lettres de l’alphabet sur sa ceinture, afin de pouvoir apprendre à lire en gardant ses troupeaux. L’amour de l’étude fit bientôt admettre Lubin dans le monastère de Nouaillé qu’il quitta pour se rendre au couvent de l’île Barbe, près de Lyon. Cette abbaye ayant été envahie par les fils de Clovis, conquérants de la Bourgogne, Lubin resta seul dans l’île. Les barbares voulurent qu’il leur révélât la cachette des trésors de la communauté, mais Lubin s’y étant refusé fut mis à la torture et laissé pour mort.

Miraculeusement rendu à la santé, Lubin vint se placer sous la discipline de saint Avit, et, à la mort de ce saint, choisit un ermitage, à la solitude de la charbonnière, dans la forêt de Montmirail. Sa réputation de sainteté s’étendit aux alentours ; ses prières arrêtèrent un ouragan qui désolait la campagne et éteignirent un incendie qui détruisait la forêt. Les auteurs de la Vie des Saints attribuent encore à saint Lubin d’autres miracles, parmi lesquels l’extinction de l’incendie d’une forêt dans les environs de Paris, la résurrection d’une jeune fille de Châteaudun et la guérison de saint Calétic qui devait lui succéder à l’évêché de Chartres. Car saint Lubin, après avoir été quelques années abbé de Brou, se rendit à Arles avec saint Aubin pour visiter saint Césaire et fut, à son retour, élu évêque de Chartres, l’an 544. Il mourut en 557, après avoir assisté à plusieurs conciles.

Ce que n’ont écrit ni le Père Géry, ni Godescart, ni Henry de Riencey dans la Vie des Saints, c’est la légende, toute locale, que racontent les paysans des environs de Louviers, et qui affirme que saint Lubin vivait dans un ermitage de la forêt. Un jour il se rendit au marché de la ville pour acheter du poisson, le seul mets qu’il ajoutait aux racines dont se composaient ses repas. A son retour, étant très fatigué, il s’endormit au pied d’une épine et son sommeil dura sept années. Lorsqu’il se réveilla, il trouva les poissons contenus dans son panier aussi frais qu’ils étaient avant son sommeil. C’est en mémoire de ce miracle et pour en louer Dieu que saint Lubin aurait fondé la petite communauté de l’Epine dont la chapelle jouirait depuis lors d’une grande vénération.

Jadis on venait de fort loin en pèlerinage au modeste sanctuaire. Un saint qui, pendant sept années, avait dormi sur la terre à la face des étoiles, sans être atteint ni de douleurs ni de rhumatismes, devait bien guérir les mortels qui en étaient affligés ?… Mais saint Lubin n’est pas seulement un guérisseur de sciatiques et le pèlerinage qui a lieu, chaque année, à son ermitage contient bien d’autres enseignements. C’est au mois de mars que s’accomplit cette dévotion, lorsque le soleil fait monter la sève et gonfler les bourgeons aux branches des arbres et que les brises tièdes, chassant les frimas, ramènent les chants d’oiseaux et les nids dans les buissons. Tout Louviers se rend à Saint-Lubin.

C’est la première assemblée de l’année, aussi des environs sont accourus de nombreux pèlerins. La route dont les lacets se déroulent au flanc du coteau est des plus pittoresques. Les promeneurs s’arrêtent et stationnent pour jouir du magnifique panorama de la vallée de l’Eure. Les vieillards plaisantent et se gaudissent devant les boutiques où se débitent des figues et des raisins secs, tandis que les jeunes gens aguichent les jeunes filles, flirtent et essaient de se faire accepter pour danser, toute la saison, aux assemblées des villages voisins. Les couples arrivent ainsi en discutant les clauses d’un doux contrat d’amour à la ferme de Saint-Lubin. Pour cette cérémonie, les gerbes qui encombraient la chapelle ont été transportées dans les celliers voisins. Les fourrages, les pailles ont été entassés dans les greniers. Les murs jadis ornés de peintures, et aujourd’hui couverts de moisissures, disparaissent sous les branchages des sapins fauchés dans la forêt. La foule des pèlerins peut accomplir ses dévotions jusqu’au moment où un orchestre champêtre fera entendre les premières mesures de danses lancées par des instruments disparates.

60b-2Pour trouver le sens caché de la légende de saint Lubin, constatons tout d’abord, d’après les fouilles faites par l’abbé Cochet en 1870 et les explorations archéologiques menées avec méthode à la fin du XIXe siècle dans les forêts de Bord et de Louviers, que le vaste plateau de Tostes, dont les pentes boisées se mirent dans la Seine ou descendent jusqu’aux rivières de l’Eure et de l’Iton, était couvert de constructions romaines. Les conquérants des Gaules avaient établi sur ce point d’importantes factoreries et leurs villas incendiées, lors des invasions du Ve siècle, ont été restaurées et habitées par les Francs, contemporains du moine Lubin.

N’est-il pas admissible que cet ermite qui, pendant sa vie, jouissait déjà d’une grande réputation de sainteté, n’ait vu sa mémoire vénérée tout d’abord aux confins d’une forêt au centre de laquelle venaient de s’établir les envahisseurs nouvellement convertis au christianisme ? Son nom même a remplacé celui de divinités du paganisme car il se trouve dans la chapelle de l’Epine une statue d’évêque – celle de saint Lubin sans nul doute – taillée dans une branche d’arbre. L’icône apparaît ainsi que l’amadryade antique. La tête mitrée et les mains soutenant la dalmatique ont été taillées par le ciseau du sculpteur tandis que les autres parties de l’image se perdent et se fondent dans l’écorce rugueuse de l’arbre qui a été conservée.

La légende qui fait dormir le saint pendant sept années à l’abri d’une aubépine, cet arbrisseau dont les blanches fleurs ouvrent leurs corolles aux premiers sourires du printemps ; la fête qui se célèbre lorsque le clair soleil caresse la terre et que les prés se constellent de primevères et de pâquerettes sont les symboles de la résurrection et du réveil de la nature. N’est-ce pas là le secret des mystères qui se célébraient, dans les nuits d’Eleusis, à la lueur des torches, par tout ce peuple de laboureurs et de bergers, fils pieux de la Grèce ?

La dévotion à saint Lubin a substitué les pratiques chrétiennes au culte des faux dieux. La primitive chapelle élevée par les Francs sur l’emplacement du sacellum antique a été pillée et brûlée par les Normands. Leurs hordes saccagèrent tout le pays compris entre Pont-de-l’Arche et Chartres, et c’est après la conversion au christianisme des pirates du Nord, et leur installation définitive en Neustrie, que la mémoire de saint Lubin, toujours vénérée par les populations de la vallée de l’Eure, fut de nouveau honorée dans le sanctuaire construit par Guillaume d’Evreux dans les landes voisines de Louviers. Telle paraît être la vérité tirée de la légende de saint Lubin.

 

(D’après « La Normandie littéraire » paru en 1895)

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LES SECRETS DE LA CATHÉDRALE DE CHARTRES

Posté par francesca7 le 23 juillet 2014

 

 

Un Labyrinthe

labyrinthe-chartres-S.Compoint

« Celui-ci ne comporte qu’une seule entrée et une seule sortie. Ce n’est finalement qu’un seul chemin parcourant des circonvolutions. Aucun risque de s’y perdre, en tous cas pas dans l’espace.

En fait, c’est un escalier qui monte dans l’esprit. C’est une mise en rythme qui nous permet d’être au diapason de l’édifice. Si vous prenez deux diapasons de tailles différentes, vous en faites vibrer un et vous approchez l’autre. Il restera immobile. En revanche, si vous faites d’expérience avec deux diapasons identiques, ils se mettront à l’unisson. C’est exactement ce que nous cherchons depuis le début de notre voyage, entendre la musique des sphères. Être rectifié et porté vers le haut à la quête de la lumière.

Lors de notre cheminement dans le labyrinthe, à l’image du chemin initiatique, nos premiers pas nous conduisent quasiment au centre, en vue de la rose. Comme pour nous montrer la source, alors que nous, profanes, cherchons la fin. (…)

Accepter que le temps, l’espace et la matière n’aient pas aussi d’importance que nous leur donnons : telle est la leçon de ce labyrinthe.

Expérimentation:
Le plus important dans l’expérience est le rythme. Une fois entré, face à l’orient, le pas doit être régulier. Vous pouvez sentir des oscillations. Dès l’instant où on a commencé le mouvement, on ne s’arrête qu’au milieu. Si des obstacles sont sur votre chemin, vous pouvez les contourner. En le faisant, soyez attentif à garder le rythme. Si ces obstacles sont infranchissables, marquez le rythme sur place en oscillant légèrement d’une jambe sur l’autre.Au bout d’un moment, nous ne marchons plus sur le chemin. Nous sommes ce chemin. C’est ce que l’on appelle le mouvement immobile.

Le profane marche et l’initié démarche. (Dé marche)

Les anciens nous disaient qu’à certains moments de l’année, des taches violettes projetées par les vitraux apparaissent à des endroits remarquables au sol. C’est le moment où la porte entre les mondes s’ouvre. Le centre de ce labyrinthe est l’endroit de la cathédrale où nous en ressentons le plus les effets. »

Extrait du livre de Patrick BURENSTEINAS :
« CHARTRES, Cathédrale alchimique et maçonnique » (Editions Trajectoire)

 

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La vie des Enfants Moines

Posté par francesca7 le 2 juillet 2014

 

On peut tenter de décrire le quotidien d’un moine au tournant du premier millénaire à partir des sources disponibles sur les abbayes bénédictines aux XIe et Xlle siècles. La vie des moines est fondée sur l’oeuvre de Dieu, le travail de Dieu, par et pour Dieu, réalisé par la prière, les offices liturgiques et la lecture méditative de la Bible. 

En l’an 1080, un certain Vivien donne son fils Boson au monastère.

moine-vie-enfant

Dans la charte de donation, il explique : Mon fils Boson, que je vous remets à perpétuité, en accord avec mes héritiers et descendants,  est dès à présent et dans l’avenir l’avocat perpétuel pour mes péchés afin d’apaiser la colère du Jugement que j’ai mérité… C’est pourquoi je donne mon fils afin qu’il soit fait moine sous le joug de la Règle de Dieu et qu’en ce lieu, en tout temps, il travaille pour moi et intervienne pour mes péchés. 

Boson devient un oblatus, « donné ». Il ne doit pas être confondu avec le nutritus « nourri », confié aux moines pour être instruit et qui, au terme de son enfance, retourne dans le monde. L’oblat, par volonté parentale, est moine dès l’entrée au couvent. Irrévocablement. La lecture du cartulaire de Nouaillé révèle que Boson n’est pas seul; les petits Constantin, Frodon, Raynaud et Richard sont pueri monaci, enfants moines.

Dans la seconde moitié du XIe siècle, Ulrich de Cluny observe qu’après qu’ils ont une maisonnée de fils et de filles, ou s’ils ont des enfants boiteux ou estropiés, sourds et muets ou aveugles, bossus ou lépreux, ou encore des enfants qui ont la moindre tare qui les rendrait moins désirables dans le monde laïc, [les parents] les offrent comme moines avec les plus pieux des voeux [...] en sorte qu’ils se trouvent dispensés de la peine de les éduquer et de les nourrir, ou parce que cela tourne à l’avantage de leurs autres enfants. 

Les enfants du péché sont légion, et d’abord les enfants de prêtres ou de moines, qui rachètent ainsi à peu de frais une faute qui est aussi sociale. Dans un premier temps, les autorités ferment les yeux, à condition que les rejetons, fruit de pareille pollution, [n'aient] point part aux biens de leurs parents, et [demeurent] à jamais asservis à l’Eglise à laquelle appartient le prêtre ou le religieux qui les a ignominieusement engendrés, comme le prescrit le IX` concile .

Comment vivent ces enfants moines ? En principe, comme leurs frères adultes, « sous le joug de la Sainte Règle ». En réalité, la présence de bambins pleurant, babillant et s’agitant est pour moniales et moines une charge très lourde. Mais c’est aussi, souvent, le seul exutoire à une tendresse humaine qu’il leur est par ailleurs interdit d’exprimer. 

Jusqu’à 15 ans, les enfants sont confiés au cellérier, comme les vieillards et les hôtes. Il leur fournit au réfectoire ce que réclament « les égards dus aux enfants et aux vieillards, surtout pour la nourriture ». Ils ne sont pas dispensés de petit déjeuner, et le lait est autorisé une fois par semaine. Au choeur et à table, les enfants occupent parmi les moines la place qui correspond à leur date d’admission. Au dortoir, on peut ne pas suivre cet ordre mais il convient de ne pas laisser leurs lits trop rapprochés les uns des autres et il est prudent de les intercaler parmi ceux des anciens, qui sont toujours au moins deux. Ils ne doivent jamais être livrés à eux-mêmes ou laissés en compagnie d’un seul maître.

Si, la nuit, un garçon doit sortir pour ses besoins, il doit être accompagné par un maître et un autre garçon avec une lanterne. Enfin, les garçons ne doivent jamais se toucher l’un l’autre et il est interdit à tout moine d’avoir le moindre contact physique avec eux, et même de toucher leurs vêtements.

Comme les adultes, les enfants ne peuvent parler que s’ils en ont la permission. La règle les associe cependant à tous les exercices de la communauté : assis sur des troncs d’arbre, des tabourets ou à même le sol, ils sont témoins d’actes administratifs et participent aux délibérations capitulaires car la sagesse peut sortir de leurs lèvres. C’est ainsi que l’évêque Herman de Verdun demande aux enfants de la communauté de Saint-Vanne de désigner le prochain abbé et suit leur conseil. 
Pendant la liturgie quotidienne, les oblats ont la charge spéciale de réciter le martyrologe où sont mentionnés les moines défunts, liant ainsi la nouvelle génération aux disparus; pendant la messe, même le baiser de paix — le seul contact physique au­torisé aux moines adultes — est explicitement interdit aux oblats. 

S’ils commettent une offense en chantant les psaumes ou de quelque autre façon, on les frappe avec une canne légère et polie. La règle revient plusieurs fois sur les modalités de correction « des enfants d’âge tendre ». Tous les matins, le maître doit brandir sa verge au-dessus de leur tête. L’abbé doit tenir compte de leur âge quand il est obligé de les punir. La règle affirme qu’une peine afflictive impressionne toujours plus les enfants qu’une humiliation. Concernant l’ordre dans la communauté, les petits sont soumis à la surveillance de tous les frères, demandant le plus expressément de les traiter avec modération.

 

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L’élan de l’art roman Bourguignon

Posté par francesca7 le 19 juin 2014

 

La grande époque romane - La blanche robe des églises

téléchargementABénéficiant de conditions particulièrement favorables à son expansion (villes nombreuses, riches abbayes, matériaux abondants), l’école romane bourguignonne se développe avec une extraordinaire vitalité aux 11e et 12e s., en particulier dans la région de l’actuelle Saône-et-Loire, avec environ 300 édifices contre une quarantaine dans l’Yonne et la Côte-d’Or. L’an 1000 correspond à un nouvel élan dans le désir de bâtir, qu’expliquent la fin des invasions, l’essor de la féodalité et du monachisme, la découverte de nouveaux procédés de construction et… la croissance démographique. Il ne reste malheureusement de cette époque que très peu de monuments civils ou militaires, souvent construits en bois, et c’est pourquoi on confond souvent art roman avec art religieux.

Parmi les abbés constructeurs d’alors, Guillaume de Volpiano édifia à Dijon, sur l’emplacement du tombeau de saint Bénigne, une nouvelle basilique. Commencée en 1001, elle fut consacrée en 1018. Les travaux de décoration furent confiés à un seul artiste, le moine Hunaud. L’abbatiale ayant complètement disparu dès le 12 es. par suite d’un incendie, l’église St-Vorles de Châtillon-sur-Seine – profondément modifiée dans les premières années du 11 e s. – permet de définir les caractères de l’ art préroman : construction sommaire faite de pierres plates mal assemblées, piliers massifs, décoration très rudimentaire de niches creusées dans les murs et de corniches à bandes lombardes.

L’exemple le plus saisissant d’art roman qui nous soit parvenu est certainement St-Philibert de Tournus , dont le narthex et son étage composent les parties les plus anciennes. On est surpris par la puissance de cette architecture.

L’école clunisienne

Si l’art roman à ses débuts doit beaucoup aux influences étrangères, méditerranéennes surtout, la période suivante voit avec Cluny le triomphe d’une formule nouvelle, un art opulent dont les caractères vont se répandre à travers toute la Bourgogne et au-delà.

L’élan de l’art roman Bourguignon dans BourgogneLa fondation par Bernon , en 910, d’un couvent (dit Cluny I) sur les terres mâconnaises du duc d’Aquitaine, Guillaume le Pieux, marque l’origine d’une importante réforme monastique. L’époque est propice : les débuts de la féodalité et l’instabilité du pouvoir royal se combinent à un mouvement mystique et un afflux d’hommes vers les cloîtres. À Cluny, le retour à l’esprit de la règle bénédictine est marqué par l’observance des grands principes : chasteté, jeûnes, obéissance, silence (la communication se fait par gestes dans un langage de signes visuels). Les offices divins occupent la plus grande partie du temps.

Édifiée entre 955 et 981, l’abbatiale dite Cluny II est déjà dotée d’une grande abside originale et d’un chevet à chapelles échelonnées et orientées.

St-Pierre-et-St-Paul – Cluny III –, commencée en 1088 par saint Hugues et achevée vers 1130, a des dimensions proprement gigantesques. Elle est d’ailleurs appelée la « seconde Rome », produit à la fois de son indépendance à l’égard du pouvoir politique et de son engagement au service de la vitalité de l’Église. L’abbaye est en effet directement rattachée au Saint-Siège, ce qui lui assure une grande autonomie vu l’éloignement du pouvoir pontifical.

L’expansion de l’ordre clunisien est extrêmement rapide, si l’on songe qu’au début du 12 e s., en Europe, 1 450 maisons comptant 10 000 moines en dépendaient. Parmi les « filiales » bourguignonnes, citons les abbayes ou prieurés de St-Germain d’Auxerre, Paray-le-Monial, St-Marcel de Chalon, Vézelay, Nevers (St-Sever et St-Étienne) et La Charité-sur-Loire. Une telle floraison s’explique en grande partie par la personnalité et la pérennité des grands abbés de Cluny (tels saint Odon, saint Maïeul, saint Odilon, saint Hugues, Pierre le Vénérable), préparant ensemble leur succession, secondés par des hommes compétents. Georges Duby parle de « l’esprit d’équipe au coude à coude » qui règne entre les moines noirs.

Durant deux ou trois générations, Cluny est donc au cœur d’un véritable empire. Personnage considérable, plus puissant parfois que le pape, dont il est le guide et le conseiller, l’abbé est consulté par les rois pour trancher les différends, régler les litiges. Les richesses s’accumulent (chaque filiale paie une redevance) et, au sommet de la pyramide, l’abbé adopte le train de vie d’un grand seigneur, au point de se faire construire une résidence particulière. Peu à peu, la spiritualité de l’ordre en est affectée, et le pouvoir suprême lui-même n’est plus exercé de façon efficace.

Les vestiges de l’abbatiale, encore impressionnants par leur ampleur, permettent de dégager les caractères généraux de cette « école ». La voûte est en berceau brisé, véritable innovation par rapport au plein cintre, issu de l’époque romaine. Chaque travée comporte un arc doubleau : en diminuant les poussées, les arcs brisés permettent d’alléger les murs et d’élever ainsi les voûtes à une très grande hauteur. Les piliers sont cantonnés de pilastres cannelés à l’antique ; au-dessus de ces grandes arcades aiguës court un faux triforium où alternent baies et pilastres ; des fenêtres hautes surmontent l’ensemble, alors qu’auparavant, la lumière venait des tribunes et des bas-côtés.

Cette ordonnance à trois niveaux, coiffée d’une voûte en berceau brisé, se retrouve dans de nombreux édifices de la région. L’église de Paray-le-Monial apparaît comme une réplique. L’influence clunisienne est manifeste àLa Charité-sur-Loire , autre prieuré dépendant de l’abbaye. À St-Lazare d’Autun , consacrée en 1130, on reconnaît le plan clunisien, très simplifié ; cependant, l’influence romaine est visible : par exemple, sur l’arcature du triforium, le décor chargé est le même que sur la porte d’Arroux.

À Semur-en-Brionnais , l’élévation de l’église approche celle de Cluny. Au revers de la façade, la tribune en surplomb rappelle la tribune St-Michel. Enfin, la collégiale St-Andoche de Saulieu est aussi de la famille des grandes églises clunisiennes.

Parmi les églises de village construites sous l’inspiration de Cluny, celles du Brionnais sont remarquables : Monceaux-l’Étoile, Varenne-l’Arconce, Charlieu, Iguerande…

La colline éternelle

Face à cette école clunisienne, le cas de la basilique de la Madeleine à Vézelay est à part. Construite au début du 12 e s., la nef est voûtée d’arêtes, alors que jusque-là, seuls les collatéraux, de faibles dimensions, l’étaient. Les grandes arcades sont surmontées directement par des fenêtres hautes qui, s’ouvrant dans l’axe de chaque travée, éclairent la nef. Les pilastres sont remplacés par des colonnes engagées, et les arcs doubleaux soutenant la voûte restent en plein cintre (peut-être l’église d’Anzy-le-Duc a-t-elle servi de modèle). Pour rompre la monotonie de cette architecture, on a recours à l’emploi de matériaux polychromes : calcaires de teintes variées, claveaux alternativement blancs et bruns. En tant que lieu de pèlerinage, la basilique est dotée d’un chevet à déambulatoire et de chapelles rayonnantes.

L’art cistercien

170px-Abbaye-abbey-senanque-cloitre-cloister dans EGLISES DE FRANCEDans la première moitié du 12 e s., le plan cistercien fait son apparition en Bourgogne. Caractérisé par un esprit de simplicité, il apparaît comme l’expression de la volonté de saint Bernard , édictée dans la Charte de charité (1119). En lutte contre le relâchement des moines clunisiens, il s’oppose avec violence et passion à la théorie des grands constructeurs des 11e et 12 e s., comme saint Hugues, Pierre le Vénérable, Suger, qui estiment que rien n’est trop riche pour le culte de Dieu. L’architecture dépouillée qu’il préconise reflète bien les principes même de la règle cistercienne : une beauté sobre et recueillie faite pour la prière et la charité. S’il se heurte au début à de grandes difficultés – rigueur du climat, maladies –, il impose à ses moines comme à lui-même les plus durs travaux. La nourriture, frugale, n’a d’autres fins que de reconstituer les forces (d’où le réfectoire, terme issu de « refaire »).

L’envolée de Clairvaux

Trois ans après son entrée à Cîteaux, Bernard est envoyé essaimer aux limites de la Bourgogne et de la Champagne, dans la vallée de l’Absinthe, qui devient « Clairvaux » (la claire vallée). Promu abbé, il accomplit une œuvre gigantesque. Sous son abbatiat, Clairvaux connaît la prospérité : dès 1135, 1 800 ha de forêts et 350 ha de prés et de champs dépendent de l’abbaye, où les bâtiments de pierre ont remplacé les bâtisses de bois des premières années.

Les cisterciens imposent un plan quasi unique à toutes les constructions de l’ordre, dirigeant eux-mêmes les travaux des nouvelles abbayes. Leur exigence engendre la naissance d’un style aisément identifiable. Le renom de Bernard attire bientôt à Clairvaux un grand nombre de vocations, si bien qu’en 1121 est fondée dans la Marne l’abbaye de Trois-Fontaines, que suivront bientôt 70 monastères.

Fontenay montre la disposition habituelle des différents bâtiments, qui s’est répandue à travers l’Europe, de la Sicile à la Suède. Une façade simple, sans portail, avec un lanterneau, mais pas de clocher (nul besoin d’appeler les fidèles) : les cisterciens vivent à l’écart des routes fréquentées. Une nef aveugle couverte d’un berceau brisé, comme dans l’architecture clunisienne. Des bas-côtés voûtés de berceaux transversaux. Un transept qui déborde largement (croix latine), deux chapelles carrées s’ouvrant à chaque croisillon, et un chœur, carré et peu profond, se terminant par un chevet plat, éclairé par deux rangées de fenêtres, en triplet. Enfin, cinq fenêtres percées au-dessus de l’arc triomphal, et chaque travée des bas-côtés éclairée par une fenêtre. On trouve près de 600 églises de ce type, de l’Allemagne au Portugal.

En évitant tout décor, en éliminant pratiquement tout motif d’ornementation, que ce soit les vitraux de couleur, les pavements, les peintures murales ou les chapiteaux historiés, les cisterciens parviennent à exécuter des monuments d’une remarquable pureté. À l’instar des verrières en grisaille, même les enluminures sont monochromes (La Grande Bible de Clairvaux). C’est la lumière seule, la « Lumière d’En Haut », qu’il convient de glorifier.

La sculpture romane

Avec le choix du support, tympan et chapiteau, la sculpture monumentale épouse l’architecture. Le Brionnais , où l’on trouve une concentration exceptionnelle de portails sculptés, est le plus ancien foyer de sculpture romane bourguignonne. Dès le milieu du 11 e s., un style un peu rude et naïf naît à Charlieu et dans la région : les sculpteurs se soucient peu du réel, les figures sont ramassées, hiératiques et riches en symboles. Après avoir travaillé à Cluny, appelés par l’abbé Hugues de Semur , qui appartenait à la famille des seigneurs du Brionnais, les artistes optent pour une grâce nouvelle, allongeant les figures et créant des compositions plus souples.

La grande abbaye bénédictine de Cluny draina en effet sur son chantier de nombreux sculpteurs et imagiers des régions voisines, devenant un centre de création pendant une vingtaine d’années (de 1095 à 1115). Un art délicat y voit le jour. Sur les chapiteaux du chœur – rare témoignage parvenu jusqu’à nous, présenté dans le farinier –, une végétation variée et des personnages aux attitudes adroitement observées révèlent un goût nouveau pour la nature (allégorie des saisons, fleuves du paradis). Les figures sont drapées de tuniques flottantes où les plis déterminent un modelé en harmonie avec la sérénité recherchée, preuve que l’on commence à s’émanciper des contraintes formelles du chapiteau.

Dans le domaine du ciseau, l’influence clunisienne s’est exercée à Vézelay . Outre ses chapiteaux historiés, la basilique de la Madeleine abrite un grand portail sculpté dont le tympan représente le Christ envoyant ses apôtres en mission avant son ascension au ciel. La composition est envahie par un mouvement magistral où souffle l’Esprit : les corps s’agitent et les draperies, sillonnées de plis aigus et serrés, bouillonnent.

Cette œuvre, réalisée vers 1125, présente des points communs avec le portail du Jugement dernier de St-Lazare d’ Autun (1130-1135), aux figures très allongées, aux draperies plissées, encore plus fines et moulées sur les corps. Le sculpteur Gislebertus s’est attaché à rendre toute la diversité des attitudes et des sentiments humains. Les chapiteaux de la nef et du chœur évoquent de façon vivante des scènes de la Bible et de la vie des saints, dont s’inspireront avec talent les artistes de St-Andoche à Saulieu.

Une volonté de renouvellement du style se fait jour au milieu du 12 e s. sur les portails de ­St-Lazare à Avallon : on y trouve conjointement une décoration luxuriante où apparaissent des colonnes torses, expression de la « tendance baroque » de l’art roman bourguignon, et une statue-colonne qui fait songer à celles de Chartres. Les rondes-bosses du tombeau de saint Lazare à Autun (1170-1184) annoncent également par leur troublante présence l’évolution vers le gothique.

La peinture romane

Dans la crypte de la cathédrale d’ Auxerre , qui renferme des fresques du 11 e s., on voit une représentation exceptionnelle du Christ à cheval, tenant à la main droite une verge de fer. Il est intéressant de le comparer avec le Christ en majesté peint 300px-Novalesa_Sant_Eldrado-2dans le cul-de-four de l’abside, daté du 13 e s.

À Anzy-le-Duc , un important ensemble de peintures murales, découvert au milieu du 19 e s., fait montre d’une tout autre technique : teintes mates, très atténuées, dessins au trait sombre recouvrant un fond composé de bandes parallèles.

Une tradition à fonds bleus apparue à Cluny III est reprise dans la chapelle du « château des Moines », résidence des abbés à Berzé-la-Ville , à travers de belles compositions, probablement exécutées par les artisans de l’abbaye. L’imposant Christ en majesté, entouré de six apôtres et de nombreux autres personnages, a un air de famille avec les mosaïques de l’impératrice Théodora à Saint-Vital de Ravenne (6 e s.). Cette correspondance entre l’art clunisien et l’art byzantin s’explique par l’action prépondérante de saint Hugues, qui entretenait des relations constantes avec l’Italie, et Rome tout particulièrement.

Considérant cette influence de Cluny sur l’art du 12 e s., on peut dire que la destruction de la grande abbatiale de Cluny au début du 19 e s. est une perte irréparable pour notre patrimoine et pour la connaissance de l’art roman.

Les effets de la réforme cistercienne

Comme c’est souvent le cas, le rôle des cisterciens ne s’est pas limité au domaine de la foi. Extrêmement organisés et efficaces, les moines blancs ont su tirer parti des terres les plus ingrates, souvent au fond des vallées, en défrichant et en construisant digues et canaux. Ils sont ainsi passés maîtres en hydraulique, dans les techniques viticoles, et en œnologie comme en métallurgie. Du 12 e s. à nos jours, la famille cistercienne a connu des crises et des renouveaux. En 1998, des moines venus du monde entier ont participé aux célébrations du 900 e anniversaire de Cîteaux.

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