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    « La restauration est une opération qui doit garder un caractère exceptionnel. Elle a pour but de conserver et de révéler les valeurs esthétiques et historiques du monument et se fonde sur le respect de la substance ancienne et de documents authentiques. Elle s’arrête là où commence l’hypothèse, sur le plan des reconstitutions conjecturales, tout travail de complément reconnu indispensable pour raisons esthétiques ou techniques relève de la composition architecturale et portera la marque de notre temps. » citation Charte de Venise, art. 9, ICOMOS, 196.

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    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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Les châteaux de la Loire

Posté par francesca7 le 15 mai 2014

 

Château de Cheverny

Château de Cheverny

Avant de se couvrir de magnifiques et luxueux châteaux de plaisance bâtis par les rois de France et leurs courtisans, la région comptait nombre de donjons et forteresses réputés imprenables. Mais rares sont ceux qui ont gardé intacte leur architecture d’origine : du Moyen Âge au 19 e s., il y en a donc pour tous les goûts…

Des donjons…

À l’ époque mérovingienne , les forteresses rurales résultent souvent de la mise en défense d’anciennes villaegallo-romaines ou de la réoccupation de sites de hauteur (Loches, Chinon). Ce type de construction subsiste sous les Carolingiens, mais la menace normande entraîne une vague de fortification.

Le château à motte (10 e s.) est une tour de bois de plan quadrangulaire bâtie au sommet d’une levée de terre, entourée d’une palissade et précédée d’un fossé. Le seigneur, sa famille, le chapelain et quelques gardes habitaient la tour. Dans les maisons de la basse-cour (délimitée par un fossé et par une levée de terre surmontée d’une palissade) vivaient la garnison, les artisans, les valets ; étables, écuries, granges, fours et parfois un oratoire venaient s’y ajouter. La reconstitution de St-Sylvain-d’Anjou permet de se faire une excellente idée de ce qu’étaient ces premiers châteaux. Le 11 e s. voit apparaître les premiers châteaux en maçonnerie. Les donjons de Loches, de Langeais, de Montbazon, de Chinon (Coudray), de Beaugency en sont de remarquables spécimens. La rivalité des comtes de Blois et d’Anjou a multiplié les constructions de donjons en pierre dans la région. Le comte d’Anjou Foulques Nerra en a été un grand bâtisseur. Le donjon du 12 e s.domine une basse-cour protégée par une enceinte extérieure en pierre, progressivement flanquée de tours et de tourelles.

… aux châteaux forts

Au 13 e s. , sous l’influence des croisades et du perfectionnement des techniques d’attaque, d’importantes innovations apparaissent. Le château se rétrécit et multiplie les organes défensifs en s’efforçant de supprimer les angles morts. L’enceinte se hérisse de tours, et le donjon est étroitement incorporé à l’ensemble. Donjons et tours adoptent un plan circulaire. La base des murs s’élargit ; la profondeur et la largeur des fossés augmentent ; les dispositifs de tir s’améliorent : archères de type nouveau, mâchicoulis en pierre, plates-formes, bretèches, etc.

Les églises et les monastères, les villes et certains villages n’ont pas échappé au mouvement général de fortification, surtout pendant la guerre de Cent Ans.

Sur le plan militaire, le 14 e s. apporte des améliorations de détail : le donjon s’engage dans la masse des bâtiments ; parfois il disparaît, l’ensemble se réduisant alors à un grand corps de logis rectangulaire défendu par de grosses tours d’angle. L’entrée, ouverte entre deux tours semi-circulaires, est protégée par un ouvrage avancé (barbacane) ou par un châtelet autonome. Les courtines se haussent désormais jusqu’à la hauteur des tours.

Au 15 e s. , un toit pointu, en poivrière, coiffe le dernier étage. Vers le milieu du siècle, l’artillerie royale devient la première du monde. Aucune forteresse ne résiste à la bombarde et l’architecture militaire subit une complète transformation : les tours deviennent des bastions bas et très épais, les courtines s’abaissent et s’élargissent jusqu’à 12 m d’épaisseur.

La région présente un cas assez exceptionnel avec le château de Brézé. Un remarquable ensemble troglodytique, protégé par de profondes douves sèches, a été créé au 15 e s. pour accueillir une garnison de 500 hommes. Il a été utilisé par les troupes du Grand Condé.

Palais Renaissance

Au 16 e s. , les préoccupations esthé­tiques et de bien-être atténuent l’aspect militaire des châteaux. Fossés, donjons, tourelles ne sont conservés qu’à des fins de prestige. Le toit très aigu, hérissé de cheminées sculptées, couvre des combles spacieux, éclairés par de hautes lucarnes monumentales. Alors qu’auparavant on réduisait les ouvertures, points vulnérables par excellence, les fenêtres se font désormais larges et sont encadrées de pilastres.

L’escalier monumental à rampes droites, voûté en caissons et axé au centre de la façade, se substitue à la tourelle d’un escalier à vis masqué. Les artistes italiens en créent de nouveaux modèles, à vis superposées (Chambord), à volées droites et plafonds à caissons (Chenonceau, Azay-le-Rideau, Poncé).

Dans la vaste cour d’honneur, une galerie – nouveauté venue d’Italie à la fin du 15 e s. – apporte une touche d’élégance. Seule construction tradition­nelle, la chapelle continue à utiliser la voûte d’ogives et le décor flamboyant. L’apport italien apparaît surtout dans l’ornementation en faible relief.

Plutôt que de modifier leur précédent château, certains propriétaires ont fait le choix de juxtaposer des ailes aux façades très différentes. C’est en particulier le cas aux châteaux de Blois et du Lude.

À la façade extérieure François I er du château de Blois, Dominique de Cortone (1470-1549), dit le Boccador (« Bouche d’Or »), a cherché à imiter la « travée rythmique », alternance de baies, de niches et de pilastres, inventée par Bramante. À Chambord et au Lude, le décor s’épure sous l’impulsion de maîtres locaux, tel Pierre Trinqueau.

Du classique 17e s. aux fantaisies du 19e s.

Après le départ de la Cour pour l’Île-de-France, de hauts personnages continuent d’élever de beaux édifices, comme le château de Brissac (ajouts du 17 e s. sur une forteresse médiévale), marqué par l’alternance des matériaux, ou la ville et le château de Richelieu (détruit), qui annoncent Versailles. Les artistes viennent désormais de Paris. Cheverny est l’exemple même de la belle demeure classique, assez sévère extérieurement, avec une symétrie rigoureuse. Citons aussi l’aile Gaston-d’Orléans du château de Blois, le château de Craon.

Le 19 e s. est une période particulière­ment propice à la construction de châteaux tant dans les Pays-de-la-Loire qu’en Sologne : les classes dirigeantes s’y font bâtir ou rebâtir châteaux et manoirs, autour desquels elles viennent chasser.

Néo-Renaissance, néogothique, néoclassique ou totales réinterprétations sont les styles adoptés pour ces milliers de constructions, au confort plus adapté à la vie moderne, ce qui explique que beaucoup restent habitées aujourd’hui.

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Château des Réaux

 

L’expression châteaux de la Loire regroupe sous une même appellation un ensemble de châteaux français situés dans le val de Loire. Ils ont la particularité d’avoir été, pour la plupart, bâtis ou fortement remaniés à la Renaissance française, à une époque où la cour des rois de France était installée dans cette région.

La notion de châteaux de la Loire revêt principalement une acception touristique, liée à cette exceptionnelle densité de monuments à visiter. Il n’existe ainsi aucune liste exhaustive des châteaux dits « de la Loire ». Ils sont généralement circonscrits aux anciennes provinces d’Anjou, de Touraine et d’Orléanais, mais certains auteurs étendent le domaine des châteaux de la Loire jusqu’aux portes de Nantes, dans l’ancienne province de Bretagne, et d’autres jusqu’à Nevers.

 

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AU PAYS DE MONTBELIARD

Posté par francesca7 le 25 avril 2014

 

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Dominée par la silhouette de son château, témoin d’un riche passé, Montbéliard garde fièrement les contreforts Nord de la Franche Comté.

Héritier d’un pagus (mot dont nous avons fait « pays ») gallo-romain, le Pays de Montbéliard regroupait, avant 1793, les seigneuries d’Héricourt, Châtelot, Clémont, Blamont et Etobon qui constituaient la principauté de Montbéliard, enclave Wütembergeoise au sein du territoire français.

Château des ducs de Wurtemberg (xiiie siècle)

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UNE PRINCIPAUTE ALEMANIQUE – La déchéance de Mandeure au 8ème siècle fit grandir l’importance stratégique de « Mons Beligardae » bourg castral posté sur une échine rocheuse au confluent de la Lizaine et de l’Allan. Il devint siège d’un comté indépendant, à la tête duquel se succédèrent plusieurs familles, dont celle des Montfaucon. Le dernier des Montfaucon étant mort sans héritier mâle, le comté revint à une de ses petites filles, Henriette d’Orbe qui en épousant en 1397 le prince Eberhard IV de Würtemberg, fit basculer Montbéliard dans l’Empire germanique.

Dès lors pendant quatre siècles résidence alternée (avec Stuttgart puis Ludwigsburg) des princes ou ducs de la famille de Würtemberg, la cité héberge une administration würtembergeoise, accueille des artistes et artisans d’outre-Rhin ; bien que continuant à parler de français, les habitants de la Principauté privilégient la relation avec les pays alémaniques dans les domaines économique, culturel, religieux… Ce statut d’enclave indisposa souvent les rois de France, notamment quand commencèrent à se propager les idées de la Réforme, introduite à Montbéliard dès 1524 et officiellement adoptée dans la Principauté au milieu du 16ème siècle. Mais leurs différentes tentatives de mainmise échouèrent.

DE L’APOGEE A L’ANNEXION – Sous le grand règne de Frédéric de Würtemberg (1581-1608), tandis qu’affluent les réfugiés huguenots, la ville se mue en cité princière pénétrée du souffle de la Renaissance ; elle s’agrandit avec la construction, au-delà des fortifications médiévales, de la Neuve cille, et se métamorphose, sous la houlette de l’architecte Henrich Schickhardt. La principauté sera finalement rattachée à la jeune République française le 10 octobre 1793.

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DE SAVANTS COMPERES – Le 13 août 1769 naît à Montbéliard Jean, Léopold Cuvier, prénommé Georges par ses proches. Ses études à l’Ecole française de la ville, un séjour à l’Académie caroline près de Stuttgart, une intelligence orientée très tôt vers les sciences naturelles vont lui permettre de mener à bien une brillante carrière. Dès 1794, il enseigne au cours d’anatomie du Jardin des Plantes, puis en 1799 au Collège de France, enfin au Muséum en 1802. Elu membre de l’Académie française en 1818, gratifié du titre de baron en 1819 par Louis XVIII, il est considéré comme le créateur de l’anatomie comparée et de la paléontologie. Contemporain et ami de Georges Cuvier, Georges-Frédéric Parrot suit un chemin parallèle à celui du grand savant jusqu’à Stuttgart. Mais tandis que Cuvier poursuit sa carrière en France, Parrot préfère la Russie où de nombreux Montbéliardais partent tenter leur chance. Recteur d’université, professeur de physique, il finira conseiller d’Etat impérial, laissant une œuvre considérable en biologie moderne et électrochimie.

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Au Jardin du Château Bontemps

Posté par francesca7 le 25 avril 2014

 

Le château Bontemps est un château privé du xiie siècle à Arbois dans le Jura en Franche-Comté. Il est inscrit aux monuments historiques depuis le 17 avril 1989

Le Château Bontemps a été édifié avant le XIIe siècle, avec la Tour Gloriette il était intégré dans la ligne de
    fortification d’Arbois qui suivait le cours de la Cuisance. Il fut détruit avec la ville par les troupes de Louis XI en 1479
    les ruines furent vendues à Pierre Bontemps chanoine de Notre Dame qui l’habitat & le restaura. A la révolution il fut
    vendu comme bien national en plusieurs lots. En 1847, le tribunal d’Arbois le mis en vente, il fut acheté par André
    Perrard, architecte, qui le transforma.
    Après avoir connu  plusieurs propriétaires, puis classé monument historique en 1989, le Château est racheté par des
    amoureux de vielles pierres pour le restaurer. La tour bâtie au XVIe siècle, renferme un escalier tournant. L’édifice a
    été édifié en pierres ocres comme l’église Saint-Just…

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Château Bontemps 39600 Arbois, propriété privée, ne se visite pas !

 

Le jardin du château Bontemps a été bien visité

L’incontournable artiste Dominique Chanteloube fête en 2013,  50 années d’expositions. En effet, la toute première s’est déroulée ici même à Arbois, au château Bontemps, en 1963 et depuis cette époque, les expositions s’enchainent sans que l’artiste puisse les compter. Il s’est mis très précocement à la peinture puisque c’est depuis l’âge de 7 ans que la passion du dessin l’a piquée et depuis il a créé 5 000 à 6 000 œuvres en tout dont 2000 sont répertoriées. Artiste prolifique, s’il en est.

Au Jardin du Château Bontemps dans CHATEAUX DE FRANCE 320px-Ch%C3%A2teau_Bontemps_%28arri%C3%A8re%29Dominique Chanteloube peint surtout les massifs et les paysages de son Jura natal, puisqu’il est né à Mesnay en 1940, mais il peint aussi quand il se déplace dans d’autres régions ou à l’étranger ;  c’est sa manière à lui de prendre des photos et de ramener des souvenirs et de marquer, de manière particulière, les lieux dans sa mémoire. Il se souvient de chaque lieu qu’il a dessiné. Il peint également des personnages, du nu, parfois au pastel, parfois à la peinture à l’huile, parfois sur du papier, parfois sur des toiles. Ce sont les lieux et les paysages qui vont décider du support. L’artiste nous dira « Je peins toujours sur le vif, à toutes les saisons, surtout l’hiver quel que soit le temps, dans tout le massif jurassien. En ce moment c’est l’aquarelle qui a ses préférences, car l’aquarelle est exigeante, » j’aime ses difficultés et son dessin ; de toutes les techniques, elle est la plus délicate » .

 

 

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en route pour le Château Pécauld

Posté par francesca7 le 29 mars 2014

280px-Château_Pécauld_(Arbois)

Au xiiie siècle, la « Tour ronde de Vellefaux » est construite sous le nom de la famille de seigneurs qui possédait le fief. Elle fait alors partie des remparts de la ville d’Arbois.

Au début du xvie siècle, Nicolas Perrenot de Granvelle (1484-1550) chancelier, garde des Sceaux, premier conseiller et homme de confiance français de l’empereur germanique Charles Quint, achète le château à Guillaume de Velfaux. Il fait alors construire le corps de logis.

À la fin du xvie siècle, le château devient la propriété de la famille Pécauld, officiers des duc de Bourgogne.

Après 1678, après la conquête de la Franche-Comté par Louis XIV, Guillaume Pécauld achète la charge de gouverneur d’Arbois. Le château reste dans la famille Pécauld jusqu’à la Révolution française où il est vendu comme bien national.

En 1829, le château est racheté à un négociant de vin par la ville d’Arbois. Le château Pécauld est alors un presbytère puis une école de garçons, mais son état de délabrement contraint la ville d’Arbois à construire une nouvelle école. En 1993, le château est restauré et abrite le musée de la Vigne et du Vin de Franche-Comté et le Comité interprofessionnel des vins du Jura.

Le château Pécauld est un château du xiiie siècle à Arbois dans le Jura en Franche-Comté. Il abrite le musée de la vigne et du vin depuis 1993 (vignoble du Jura) et est inscrit aux monuments historiques depuis le 22 novembre 1988.

Depuis 2003 l’Institut Franc Comtois des Vins et du Goût est un lieu de rencontres gustatives.

Situé en Arbois, au cœur du vignoble jurassien, l’Institut occupe un haut lieu chargé d’histoire : le château Pécauld. Cet édifice du XIIIième siècle abrite aujourd’hui le pôle vinicole du Jura.

Riche d’un patrimoine gastronomique et viticole, ce Site Remarquable du Goût a la chance d’abriter en ses murs de nombreux talents. Restaurateurs étoilés, artisans des métiers de bouche, sommeliers, vignerons … concourent à la dynamique de l’Institut. Avec l’obtention de la première AOC de France en 1936, Arbois s’est engagé dans une démarche qualité que l’Institut prolonge aujourd’hui. Ses membres perpétuent un certain art de vivre et défendent une vraie culture du goût.

 

Les membres de l’Institut Franc Comtois des Vins et du Goût sont sensibles à la Culture du Goût et développent tout au long de l’année un Goût de la Culture en étant à l’origine de manifestations reconnues.

Conférences gourmandes « Paysages, paysans et savoir faire culinaire »

Avec ce programme de conférences gourmandes, entrant dans le cadre du Plan Régional de l’Alimentation, l’Institut Franc Comtois des Vins et du Goût se mobilise pour vous faire mieux apprécier et connaître le contenu de vos assiettes. Les produits du terroir ont un impact sur notre cadre de vie régional, car les hommes qui les façonnent, dynamisent aussi nos villages et entretiennent des paysages d’une beauté parfois rare.

Téléchargez le pdf pour connaître le programme détaillé octobre 2012 – octobre 2013.

Téléchargez le programme

 

Les petites fêtes de Dionysos

Sont conviés début juillet, tous ceux et celles qui aiment conjuguer le plaisir silencieux de la lecture avec le goût du dialogue, des découvertes, des rencontres partagées autour d’un livre, d’un verre de vin et de mets délicieux. Un début d’été littéraire, artistique, oenologique et gastronomique ouvert à tous et à toutes, petits comme grands ! Chaque année, l’IFCVG est partenaire du CRLFC pour l’organisation de la soirée lecture dégustation découverture et la soirée de clôture.

en route pour le Château Pécauld dans CHATEAUX DE FRANCE

Les sites remarquables du Goût

Dans le cadre du label « Site Remarquable du Goût », l’IFCVG valorise les synergies entre produit, patrimoine et accueil sur le territoire, en favorisant l’élaboration d’un programme d’animation et de promotion.

Un site à visiter ICI…. 

 

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Château-musée de Nemours

Posté par francesca7 le 27 février 2014

 

 

Symbole de la ville de Nemours

Ancré dans l’histoire de la ville, le Château-musée de Nemours a rouvert ses portes après plusieurs années de restauration. A l’occasion, la municipalité a monté une exposition : « Du Château au musée : Histoires à raconter », afin de (re)découvrir les moments forts du monument devenu musée.
  
chateau-musee-de-nemours> Histoire du château

Construit au cœur de la cité médiévale à partir de XIIe siècle, le château de Nemours constitue l’un des rares châteaux de ville d’Île-de-France encore visible à l’heure actuelle.

D’abord propriété seigneuriale, puis ducale, il connaît de nombreux remaniements au fil des siècles. Au XVe siècle la famille d’Armagnac le fait restaurer tandis qu’en 1673, Philippe d’Orléans, devenu propriétaire grâce à son frère Louis XIV, organise les travaux qui donneront au château l’allure qu’il conserve encore actuellement :

Après la Révolution, le château devient propriété de la ville. Et ce n’est qu’en 1903, après restauration qu’il est transformé en musée par un comité présidé par le sculpteur nemourien Justin-Chrysostome Sanson (1833-1910). A l’origine composé d’œuvres de l’atelier de Sanson et du peintre Ernest Marché (1864-1932) et de l’imprimeur en taille-douce Adolphe Ardail (1835-1911). Son fonds s’étoffe grâce à différents dons (archéologie locale, sciences naturelles, tapisseries, faïences révolutionnaires). Depuis, le musée est remarquable pour sa collection d’arts graphiques (estampes, dessins, photographies), de peintures et de sculptures emblématique de l’art de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle.

En 1977, le bâtiment est classé monument historique. L’institution obtient le label « musée de France » suite à la loi-musée du 4 janvier 2002. En 2008, le château reprend ses activités de musée après trois ans de fermeture et plusieurs mois de travaux de rénovation sous la houlette de l’architecte en chef des Monuments Historiques, Jacques Moulin.

> Exposition « Du Château au musée : Histoires à raconter », du 17 février au 30 juin 2009

Organisée par la ville de Nemours, l’exposition « Du château au musée : Histoires à raconter » offre la possibilité de revivre l’histoire du château, de ses origines à sa transformation en musée au début du XIXe siècle ; l’occasion également de revoir les œuvres qui ont constitué la première collection du musée.

Les photos accompagnées de la mention « © RMN » illustrant ce musée sont la propriété de la photothèque de la Réunion des Musées Nationaux.

 

L’histoire de Nemours débute au xiie siècle, avec la création d’une seigneurie. Le premier seigneur de Nemours est Orson en 1120.

Le château ainsi que l’église Saint-Jean-Baptiste en centre-ville, sont construits vers 1170 à la demande de Gauthier de Villebéon, grand chambellandes rois Louis VII et Philippe Auguste. La ville est incendiée en 1358 durant la guerre de Cent Ans. L’église est détruite dans cet incendie, puis reconstruite à partir de 1445 pour s’achever en 1555. Le chœur date de cette reconstruction. En 1850 et 1890, l’intérieur de l’église est aménagé avec la pose de vitraux et d’un maître autel en hommage à Jean-Baptiste.

Château-musée de Nemours dans CHATEAUX DE FRANCE

La ville devint domaine royal quand elle fut acquise par Philippe III le Hardi (1274). Elle fut érigée en duché-pairie par Charles VI lors d’un échange de terres en 1404 avec Charles III le Noble, roi de Navarre. Le duché de Nemours restait toutefois un domaine royal du roi de France, et était grevé d’un droit de réversion. Ainsi devait-il être rendu à la couronne au décès de Charles III en 1425. Blanche Ire de Navarre, fille de Charles III de Navarre, tenta de s’opposer à cette réversion en voulant en rendre hommage au roi. Si le roi avait accepté cette démarche, il aurait implicitement reconnu que le duché était une possession pleine et entière de la maison de Navarre. Mais le roi refusa cet hommage pour cette raison. Blanche en fit alors hommage au roi d’Angleterre, et le duché lui fut subséquemment confisqué par la couronne. Blanche avait cependant promis à sa sœur Beatrice une donation de 60 000 livres et une rente de 4 000 livres prises sur le duché de Nemours, le tout devant servir de dot à la fille de Béatrice, Eléonore de Bourbon, lors du mariage de cette dernière à Bernard d’Armagnac. Bernard d’Armagnac n’ayant pas reçu la dot de sa femme, son père le comte d’Armagnac intenta un recours contre Blanche. Un arrêt de 1446 ordonnant le paiement de ces sommes sur le duché de Nemours, fut opposé par le procureur général sur la base du droit de réversion. En 1461 Louis XI céda par lettres patentes le duché de Nemours en apanage à Jacques d’Armagnac.

Jacques d’Armagnac étant décédé en 1477, le duché revenu de droit une fois de plus à la couronne, ses fils Jean d’Armagnac-Nemours et Louis d’Armagnac demandèrent à Charles VIII la restitution de l’apanage du duché de Nemours. En 1491 Charles VIII leur accorda par lettres patentes le don du droit du roi sur le duché, mais le droit de réversion y fut maintenu. Si bien qu’à leur mort ce fut en vain que leur sœur Marguerite d’Armagnac, dernière descendante de Charles III de Navarre, comtesse de Guise, mariée à Pierre de Rohan-Gié, tenta de perpétuer la possession du duché de Nemours en voulant elle aussi en rendre hommage au roi : le procureur du roi s’opposa à en recevoir l’hommage, et les décès de Marguerite d’Armagnac et de Pierre de Rohan en 1507, sans enfants pour hériter, retourna derechef les terres à la couronne et mit fin à cette dispute. Subséquemment, Louis XII donna l’apanage du duché de Nemours à son neveu Gaston de Foix en échange du comté de Narbonne (1507), puis au décès de ce dernier en 1515 François Ier fit de même pour l’époux de sa tante Philiberte de Savoie, Julien de Médicis fils de Laurent le Magnifique. Philiberte décédée en 1524, François Ier fit don de l’apanage à sa mère Louise de Savoie3.

Etant restée pendant 150 ans dans la maison de Savoie, la ville échut enfin en 1666 à Louis XIV, qui en fit don à Philippe d’Orléans, son frère, dont la postérité l’a gardée jusqu’en 1789. Le titre deduc de Nemours est porté par Louis d’Orléans, deuxième fils du roi Louis-Philippe2.

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Demeure seigneuriale du Château d’Andelot

Posté par francesca7 le 21 février 2014

chateau andelot_b_smallDe sa construction, en 1206, aux années 1660, le château appartient à la puissante famille de Coligny, avant de passer à Gilbert V de Langheac, par son mariage à Barbe de Coligny, marquise d’Andelot. Le Château d’Andelot-Morval a été construit au XIIème siècle. C’était un château féodal avec trois portes successives garnies de tours et ponts-levis, il était entouré de fossés séparés par une imposante muraille. Le premier sire d’Andelot fut Humbert II sire de Coligny. Le dernier descendant fut Joachim de Coligny, sa fille vendit le château au XIIIème siècle au président de la quatrième chambre du parlement de Besançon, son fils prit le titre de marquis d’Andelot. Les paysans envahirent le château à la révolution et brûlèrent les archives et les chartes. Les biens furent confisqués. Le dernier marquis d’Andelot mourut en 1804, son frère émigra aux Etats-Unis où une des filles du marquis d’Andelot épousa un fils Belin d’une famille d’émigrés. Ferdinand Belin et son cousin Pierre du Pont de Nemours rachetèrent le château en 1924 pour le restaurer. Il ne restait que le donjon et les tours de la troisième porte au XIVème siècle. Aujourd’hui, entièrement restauré, il est devenu une hostellerie de luxe.

En 1702, leur petit-fils Marie-Roger vend le château à Joachim Guyénard, président au Parlement de Besançon. La famille de ce dernier garde la propriété jusqu’à la Révolution, puis émigre aux États-Unis.

Confisqué, le château est vendu comme bien national, en 1807, à la famille Viot, qui le conservent jusqu’en 1924.

À cette date, les descendants des émigrés Guyénard, Ferdinand Lammot Belin et son cousin Pierre S. du Pont, rachètent le château de leur ancêtre qu’ils restaurent et transmettent à leurs descendants, qui en sont toujours propriétaires.

Jusqu’à la Révolution, le château d’Andelot a une allure de vaste forteresse médiévale.
Pour accéder au donjon, le visiteur doit passer sur les pont-levis de trois portes garnies de tours, afin de franchir les trois enceintes successives et leurs larges fossés. L’une des tour de la dernière porte fait office de prison.

Lors de la Grande Peur, les paysans du village brûlent le château en même temps que les chartes de leur servilité et les archives seigneuriales.

De la forteresse ne demeure plus aujourd’hui que le donjon et la troisième entrée du xive siècle, inscrite aux monuments historiques depuis 1926.

Le château d’Andelot est une ancienne demeure seigneuriale, construite au xiiie siècle à Andelot-Morval, dans l’actuel département français du Jura.

chateau-de-andelot-39_f_smallLa construction du Château remonte au XIIe siècle, au temps des premiers seigneurs de Coligny qui 
       portaient les titres de sires de Coligny et du pays du Revermont et descendaient des comtes de Bourgogne. Le plus
       célèbre des Coligny à avoir habité le château est François, premier marquis d’Andelot & frère de l’amiral Gaspard de
       Coligny, assassiné lors du massacre de la Saint-Barthélemy  en 1572. Joachim de Coligny fut le dernier descendant
       mâle du lignage. 
       Sa fille, Anne Louise de Coligny, vendit la terre d’Andelot,  au début du XVIIIe siècle, à Joachim Guyennard. Son fils
       Gaspard Guyennard se fit confirmer en 1746, par lettres patentes du roi, le titre de marquis d’Andelot. 
       A la révolution, lors de la Grande Peur,  les paysans envahirent le château  et le brûlèrent, en même temps que les
       chartes de leur condition servile. En 1827, le château passa à la famille Viot. Au XIXe siècle il ne restait plus rien du
       puissant château féodal avec ses trois portes successives garnies de tours & pont-levis et ses larges fossés séparés
       par une épaisse muraille.

 

 
En 1924 Ferdinand Lammot Belin & son cousin Pierre du Pont de Nemours, descendants du dernier marquis d’Andelot,
rachetèrent le château de leur ancêtre pour le réparer et le faire revivre en retrouvant les racines de leur mémoire. 
  
Château d’Andelot, rue de l’Eglise, 39320 Andelot Morval, tel. 03 84 85 41 49, ouvert à la location privée de mai à
octobre

 

 

 

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Au Château Margaux

Posté par francesca7 le 14 février 2014

 

Au Château Margaux  dans CHATEAUX DE FRANCE 200px-Margaux94_1« On ne saisit jamais la vraie capacité de puissance que révèle l’équilibre. » Petite phrase, sentence, lâchée au cours d’un de ces nombreux points sur le millésime de l’année par Paul Pontallier, directeur du cru. Elle résume la philosophie du lieu et peut-être, sans doute, celle qui anime la démarche de ces premiers crus classés. Le classement éternel de 1855 leur a apporté la sérénité et un certain détachement vis-à-vis de l’agitation autour. Tel nouveau riche, grenouille, veut paraître plus fort que le boeuf ? Peu importe, son succès sera temporaire. Au mieux, une génération. Eux, les grands premiers classés immuablement, peuvent travailler dans le calme, loin de la pression des modes. « Pas d’oenologie vaudou ici », nous a lâché un autre jour Paul Pontallier, qui excelle dans cet exercice de frappe chirurgicale contre les ridicules. Racheté à la grande famille de propriétaires et de négociants Ginestet en 1977 par André Mentzelopoulos, « un épicier grec », disait-on, propriétaire alors des magasins Félix Potin, Château Margaux était en mauvaise passe. Corinne, la fille d’André, a pris la suite en 1990 avec l’aide financière de la famille Agnelli (Fiat). Puis, en 2003, elle est devenue seul maître à bord en rachetant les parts des Agnelli. Elle est aujourd’hui la propriétaire d’un cru au mieux de sa forme. 

Ne pas chercher le superflu, il n’habite pas ici. Château Margaux, c’est l’efficacité dans la discrétion. Pas de pharaons pour déplacer le Nil, pas d’annonce grandiose, pas d’innovation haute technologie. Paul est un flegmatique, sorti d’un de ces romans écrits par un diplomate. Un roman d’avant-guerre, quand on avait la gentillesse de confier des ambassades aux écrivains sans héritage. On le devine bien plus anxieux que son sourire. Ce doit être quelque chose, la responsabilité d’un tel monument ! Un monument vivant, qui se régénère chaque année, qui refait sa vie tous les ans, qui remet sans cesse en cause ses acquis. Il n’y a pas de force de l’habitude. On ne déclenche pas les vendanges comme on va au bureau. On ne décide pas d’écouler une cuve, de stopper la macération à la suite d’une causette avec un copain devant la machine à café ou parce que c’est l’arrêt du bus. Pourtant, à chaque visite, on a l’impression que c’est simple. Que le monde se divise en deux, d’un côté les grands terroirs (comprenez Château Margaux), de l’autre les autres. On cite volontiers comme très grand millésime à Margaux le 1900, un peu difficile à trouver chez le caviste… Le 2000 l’est sans doute un peu moins : le nez ne trompe pas : quand Margaux fleure bon ce mélange de cerise noire et de framboise, la suite est souvent prometteuse. Texture soyeuse, tanins fondus, souples, tissant une trame serrée et onctueuse. Une grande complexité de saveurs, du solide et du doux… Viennent en suivant 2005 et le plus que parfait 2009. « Aussi loin qu’on remonte dans le passé, on voit s’opposer comme d’irréconciliables ennemies la viticulture de qualité, pratiquée par des maîtres aristocratiques ou opulents, et la viticulture simplifiée, dont se contentent les petites gens », écrivait Roger Dion en 1952 (Le paysage et la vigne, Payot, 2004). Grands techniciens, grands moyens, grands hommes, grands terroirs, tout se confond. La notoriété du passé a su les séduire, à eux de l’entretenir. Et c’est ce que font les héritiers du classement de 1855.

C’est dans ce périmètre que sont évidemment plantés les grands cabernet-sauvignon du château, qui sont fortement présents dans l’assemblage du grand vin. L’encépagement de Lafite comprend 70 % de cabernet-sauvignon, 25 % de merlot (plus 3 % de cabernet franc et 2 % de petit-verdot). Mais on notera que, bien souvent, l’assemblage retenu pour le grand vin comporte un pourcentage supérieur de cabernet-sauvignon et peu de merlot (toujours plus de 80 %). Lafite n’est pas un vin de rondeur mais de finesse. En 1994, Lafite a surpris tout le monde en annonçant un 100 % cabernet-sauvignon sans une trace de verdeur ou de dureté, un vin de finesse que l’on pourrait imaginer d’une année bien plus ensoleillée. Et pourtant. Flotte pour les vendanges, maturité compliquée à obtenir : beaucoup de 1994 présentent les côtés anguleux de tanins pas assez bronzés au soleil. Souvent, les responsables ont choisi d’augmenter la proportion de merlot dans les assemblages. Ce cépage est précoce et apporte de la rondeur, tandis que le cabernet-sauvignon est un timide tardif qui, parfois, fait attendre les vendangeurs jusqu’à la mi-octobre. Mais c’est une spécialité de Lafite que de sublimer les millésimes moyens. On retrouve cette manie déroutante avec le 2004. Parmi les grands millésimes de Lafite, on retient le 1982, mais les 1986, 1988, 1989 sont peut-être un cran au-dessus dans la précision et l’équilibre. Quant au 1990, c’est aujourd’hui un vrai bonheur. Dans cette décennie 1990, le coup d’éclat de Lafite s’est joué avec un millésime qui ne plaît pas forcément aux palais sucrés ou aux amateurs de vins guimauves : 1996. Acidité, verdeur, tanins sévères, le millésime a connu peu de défenseurs au moment de sa sortie. Les vins se sont arrondis et, pour ceux qui fréquentent les salles de ventes, c’est l’occasion de se faire plaisir avec des bouteilles de grande garde. Lafite, dans ce millésime, surpasse tout le monde. Pour nous, le plus grand demeure le merveilleux 1959. Suave, émouvant comme un grand bourgogne, raffiné comme seuls les grands cabernet-sauvignon peuvent l’être. 1959 fut une année chaude, solaire. Mais dans le verre, aucune trace de chaleur, de fruits trop mûrs ou de pruneau : que de la dentelle et de la fraîcheur… La trilogie 2008 (raffiné), 2009 (truffe), 2010 (complétude) est remarquable aussi bien qu’intouchable, car c’est à cette époque que les riches amateurs chinois ont découvert Lafite et fait grimper les prix… 

article paru LePoint.fr 

 

280px-Château_MargauxLes premières traces du château remontent au xiiie siècle avec la mention d’une forteresse connue sous le nom de « Château de La Mothe Margaux ». C’est le marquis Douat de La Colonilla qui fit raser l’antique château fort et combler les canaux et les douves.

Le château actuel est de style palladien et a été bâti entre 1810 et 1816. C’est l’édifice d’architecture néoclassique le plus important du bordelais. Il a été conçu par l’architecte Louis Combe sur quatre niveaux agrémentés de larges baies. La façade principale est constituée d’un péristyle colossal de quatre colonnes ioniques, surmontés d’un fronton triangulaire. Les chais, d’une longueur de 100 mètres et d’une largeur de vingt trois mètres, possèdent une belle charpente de chêne soutenue par des colonnes doriques. Il fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis 19464.

Propriétaires successifs de Margaux

Les propriétaires de Margaux, recevant le domaine par alliance ou mariage, constituent une longue lignée remontant au 24 novembre 1377, lorsque Bernard d’Albret lègue la Mothe à sa sœur Rose d’Albret, épouse de Bertrand de Montferrand. Vers 1420, est réalisée une alliance des Montferrand et des Dufort-Duras qui possèdent le château jusqu’en 1437 avec Médard de Dufort-Duras (qui a laissé son nom au château Dufort, voisin du château Margaux). Le 26 mai 1447, François de Montferrand est qualifié de baron Margaux. En 1479, Thomas de Dufort le vend à Jean Gimel un jurat de Bordeaux. Le 24 mars 1479, la fille de Thomas de Dufort épouse Jehan de Lory qui en devient le propriétaire, puis son fils Louis de Lory en 1557. À sa mort c’est son frère Isaac qui lui succède.

En 1590, Guy de Lestonnac achète le château à son cousin Isaac et ce sont ses petits enfants Pierre de Lestonnac et Olive de Lestonnac qui sont légataires en 1611 à la mort de leur grand-père. Le 20 novembre 1653, Jean-Denis Aulède, fils de Pierre hérite du château. Il est nommé officiellement baron de la Mothe à la mort de sa tante en 1658. Le 2 août 1682, la fille de Jean-Denis épouse le comte Joseph de Fumel. Le château reste dans la famille jusqu’en 1768.

En 1770, le comte Élie du Barry devient seigneur de Margaux par son mariage avec la demoiselle Laure de Fumel, nièce de Joseph. Le comte du Barry changea son titre en comte d’Argicourt (dû à l’éclat que la comtesse donnait à son nom). En 1793, les Argicourt émigrèrent, certains périrent sur l’échafaud dont Élie du Barry. Le château est confisqué par les révolutionnaires et vendu en 1802 comme Bien nationalau bénéfice partiel de Laure de Fumel, dernière héritière.

Le 14 février 1802, le château est vendu aux enchères au marquis Bertrand Douat de la Colonilla pour 652 000 francs de l’époque. En 1816, avec le décès du marquis, le château est légué à ses quatre enfants : Thomas, Antoine, Joséphine et Marguerite. Le 17 août 1835, Margaux est mis en vente et acquis par le banquier espagnol Aguado pour 1 300 000 francs. En 1879, Frédéric Pillet-Will acquiert le vignoble de château Margaux appartenant aux héritiers du banquier Alexandre Aguado pour 5 000 000 francs or. Il investit des sommes importantes pour rendre tout son éclat à la propriété, mais ses efforts sont anéantis par le phylloxéra. C’est alors lui qui lance le concept de deuxième vin en créant le Pavillon rouge de Château Margaux. Le duc Louis Charles Marie de La Trémoille, en se mariant avec mademoiselle Pillet-Will, fille du comte, devient « seigneur de Margaux » jusqu’en 1925. À cette date le domaine est vendu à une société d’actionnaires ayant à sa tête Pierre Moreau, courtier en vins et homme de confiance du duc de La Trémoille. Vers 1950, Fernand Ginestet, à la tête d’une grande maison de négoce de vins de Bordeaux, se porte acquéreur du domaine et met son fils Pierre à s’occuper du négoce.

téléchargement (1)En 1977, André Mentzelopoulos achète à la famille Ginestet l’ensemble du domaine et le restaure. Ces investissements marquent le retour de Château Margaux au rang des Premiers Crus. En poursuivant le programme d’investissement défini par son père, Corinne Mentzelopoulos, dans les années qui suivent la disparition d’André, va réussir à faire face à l’explosion de la demande pour les grand vins de Bordeaux à partir de 1982. Elle s’associe en 1990 à la famille Agnelli, qui détient la majorité, avec 75 % du capital de Château Margaux. Cette association va durer jusqu’en 2003, date du décès de Giovanni Agnelli. Le groupe italien revend alors ses parts à Corinne Mentzelopoulos qui redevient l’unique actionnaire du domaine. Le prix du rachat aurait été de 350 millions d’euros. Actuellement, Corinne Mentzelopoulos dirige le domaine avec l’aide de l’œnologue Paul Pontallier.

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Château de l’Ours à Montluçon

Posté par francesca7 le 4 février 2014

 

 

Le chevet de l'égliseAu temps des premières croisades – l’Histoire ne précise pas la date – la vieille cité de Montluçon était gouvernée par Archambaud, comte de Montluçon, qui, comme beaucoup d’autres paladins, s’en alla combattre en Palestine, où il succomba. En partant pour la Terre Sainte, Archambaud avait laissé au Château de Montluçon, sous la garde de son écuyer Raimbaud, qu’il croyait fidèle, sa femme Ermengarde et ses enfants. Odile de Montluçon, charmante blonde de seize ans en était l’aînée.

Tant qu’Ermengarde vécut, Raimbaud dissimula ses noirs desseins. Mais la veuve d’Archambaud mourut et dans la nuit qui suivit son trépas, l’écuyer indigne ne craignit pas de satisfaire, par la violence, la brutale passion qu’il avait pour Odile. Afin de cacher son forfait, Raimbaud fit boire un narcotique à sa victime, l’enferma dans un cercueil et simula des obsèques.

Peu de temps après, par une nuit noire, il enferma Odile, en compagnie d’une vieille servante, dans le sauvage château des sires de Lignerolles, dont il voulait en faire son tombeau et où elle mit au monde un fils. L’enfant, élevé au milieu des bois, grandissait et errait souvent sur les rochers d’alentour, vêtu d’une peau de fauve, effrayant par sa vue les pâtres du voisinage, qui baptisèrent alors le manoir du nom de Château de l’Ours.

Un jour, sur les bords du Cher, il fit la rencontre d’un vieil anachorète habitant l’ermitage de Ste-Radegonde, auquel il conta les souffrances et la triste odyssée de sa mère. L’ermite, un ancien preux qui avait porté la colichemarde et la cotte de mailles, en informa quelques seigneurs voisins, vassaux de celui de Montluçon, les conduisit au Château de l’Ours et, tous ensemble, s’emparèrent de Raimbaud, au moment où celui-ci venait une fois de plus torturer ses victimes. Le crime de l’écuyer traître et félon, ayant été dévoilé aux habitants de la cité, on le pendit, haut et court, aux créneaux du château de Montluçon.

Odile, ramenée dans la demeure seigneuriale, se retira ensuite dans un couvent de la ville, où elle finit ses jours. Quant à son fils, il s’illustra plus tard en Palestine sous le nom de chevalier Sarrazin.

Telle est la tragédie dont furent témoins les quelques murs qui subsistent encore. Pour l’édification des touristes, promeneurs ou pêcheurs qui hanteront encore ces parages, nous avons tenu à rappeler la légende qui flotte autour de ces ruines archéologiques.

La ruine du château de l’Ours s’élève dans la vallée du Cher, à 9 Km au Sud de Montluçon; et dans un site sauvage aux confins des communes de Sainte-Thérence et de Saint-Genest, à l’extrémité d’une arrête rocheuse étroite, au confluent du Che! et de son affluent le ruisseau de l’Ours. Malgré les efforts des historiens, le passé du château de l’Ours est mal connu…

 

Son nom même a donné lieu à des tentatives d’explication qui, en l’état de nos connaissances, sont autant d’hypothèses. L’Ours pourrait être le nom de la première famille noble qui occupa le château mais on ne sait rien d’elle. Montusés fait remonter le mot à Orcus, autre nom de Pluton, roi des enfers et dieu des morts, et le mot désignerait par extension un lieu sauvage. Selon le docteur Piquand, un ours pyrénéen aurait pu être amené par un membre de la colonie maure rescapée de la bataille de Poitiers (732) et installé dans la vallée de ruisseau de l’Ours, non loin du château, où elle teignait la laine, de la légende .

 La légende ne s’est pas privée d’inventer d’autres explications, toute fantaisistes: le nom proviendrait de l’ours diabolique dompté par Sainte Thérence ou de la peau d’ours dont était vêtue la pitoyable Odile de Montluçon emprisonné dans le donjon.

 

L’explication la plus simple et la plus vraisemblable sans doute est d’ordre étymologique : l’Ours ou Lource, Lource dériverait de la racine préceltique OURS OURCE qui désignait l’eau tumultueuse: le château aurait tout simplement pris le nom du ruisseau de l’Ours qu’il surplombe. L’occupation première du site pourrait remonter à la naissance de la féodalité, aux IXe -Xe siécles, époque à laquelle certains individus ont subjugué les populations locales par leur puissance relative et cherché à asseoir leur sécurité en des lieux naturellement protégés.

Le donjon datant du début du XIIIe siècle, il est toutefois plus vraisemblable de penser que c’est à cette époque que le site fut fortifié dans le cadre d’une politique défensive du Bourbonnais menée par Philippe Auguste et son fidèle vassal Guy de Dampierre contre la menace anglaise venue d’Aquitaine (les anglais ont occupés Montluçon de 1170 à 1188). En récompense de ses loyaux services, Guy de Dampierre reçut alors la châtellenie de Montluçon en augmentation de fief et étendit ses terres vers l’ouest; il lui fallait des défenses solides dans la région de Marcillat, zone limite avec l’Aquitaine; il fit donc construire vers 1210 sans doute le château de l’Ours et celui de Ronnet, places fortes d’un ensemble fortifié s’étendant de Montaigut-en-Combraille à Nouhant.

Toutefois la situation du château de l’Ours au fond d’une vallée étroite difficile à franchir à cet endroit n’étant guère stratégique, on peut imaginer que la forteresse fut construite par le sire de Bourbon à la demande des moines de Menat et pour leur protection; ils étaient en effet établis en aval, à Saint-Genest-Vieux-Bourg, à Polier et à Lavault-Sainte-Anne: le fond de la vallée conduisait tout droit à leurs prieurés.

260px-Le_chateau_de_l'ours_au_début_du_XX_siècleLE SITE / Protégé naturellement par d’impressionnants à-pics du côté des vallées du Cher et du Ruisseau de l’Ours, ce site de confluence ne l’était pas au sud, du coté de l’unique accès possible par l’arrête rocheuse sur laquelle le château fût construit; un ensellement profond, creusé de main d’homme dans le rocher, permit de renforcer ce point faible en même temps qu’il procurait la pierre nécessaire à l’édification de la forteresse: le château de l’Ours est construit sur un éperon barré.

Les gravures du XIXè siècle et les photographies prises au début du XXè montrent les abords du château complètement dénudés. Les troupeaux de bovins, de chèvres et de moutons qui paissaient sur les communaux des Côtes empêchaient alors la repousse de la végétation.

Sauvage et pittoresque le site fut classé en 1941, surtout à cause de l’originalité de sa  végétation : le buis, qui aime le sol calcaire, y prolifère sur le sol granitique.

 Le donjon / II est le vestige essentiel de cet ensemble fortifié. On en remarque la maçonnerie soignée, les rares ouvertures aux jambages et linteaux taillés, les chaînages de pierres équarries séparant les trois niveaux de la tour, qui mesure aujourd’hui 19 mètres de haut et 9,50 m de diamètre à la base.

Une ouverture pratiquée dans la muraille au sud, après l’abandon du château, permet d’entrer dans la salle du rez de chaussée (diamètre: 2.55m), d’apprécier l’épaisseur de la muraille (3.40m) et de constater que l’accès à cette salle se faisait uniquement par l’oculus percé 7 m plus haut au centre de la voûte en forme de goulot de bouteille (diamètre: 0.47).

Cette salle était la cave, le magasin à vivre du château et non, comme on l’imagine souvent, une oubliette abondamment évoquée dans les légendes. Elle servit pourtant de prison au moins une fois, en 1422, lorsque Guillaume du Betz, à la fois seigneur brigand de l’Ours et capitaine gouverneur de la justice de la ville de Montferrand, se vengea de ses administrés qui l’avaient mis à la porte en y enfermant deux otages.

D’un diamètre intérieur de 3.26 m la salle circulaire du premier étage n’est éclairée que par deux couloirs rayonnants la reliant à travers la muraille aux deux seules grandes ouvertures du donjon dominant le Ruisseau de l’Ours; celle de l’Est était agrémentée d’une bretèche en planches reposant sur les deux pierres apparentes en saillie et servait de latrines ; seule entrée possible, l’ouverture nord était accessible par une rampe fixe en bois prenant appui sur le sol et reposant sur le pilier, continuée jusqu’à la porte d’entrée, par une passerelle amovible, conformément au principe des donjons romans .

Par un escalier à vis construit dans l’épaisseur de la muraille et éclairé par deux petites ouvertures, on accédait du premier au second étage, quasiment borgne, circulaire lui aussi à l’origine, transformé plus tard en salle rectangulaire de 3 mètres sur 4, pourvue d’une _cheminée. LBIERJEON (exemple ancien doryon)

La hauteur de la tour jadis était de 24mètres, quand elle était coiffée de hourds en bois débordant du donjon. Au haut de la muraille on voit les trous où prenaient appuis les jambes de force qui soutenaient la courtine couverte de tuiles, poste d’observation idéal, moyen de défense vertical aussi.

Les propriétaires du château de l’Ours

Le château de l’Ours appartint dès le XIIIe siècle à la famille noble de la Voreille (Mazirat), puis passa par mariage en 1350 à la famille du Betz, propriétaire d’une seigneurie dont le siége primitif se tenait en face, sur Saint-Genest, entre Pégut et Rillat. Il passa à la couronne avec le rattachement du Bourbonnais à la France (1531).

Le château a pu être occupé jusqu’au XVIIe siècle au plus tard; il fut sans doute rarement, sinon jamais, résidence seigneuriale. Bastion défensif de la châtellenie de Montluçon, il abrita le plus souvent une garnison, une cinquantaine d’hommes d’armes au plus.

Le château de l’Ours est aujourd’hui propriété de la commune de Sainte Thérence, qui se soucie de la sauvegarde de ce bel exemple d’architecture militaire inscrit au « Monuments Historiques» (1995) d’une conception déjà archaïque d’une cinquantaine d’années quand il fut construit, au début du XIue siècle.

Après avoir mis la ruine hors d’eau en 1993 en faisant couler au sommet du donjon une dalle de béton, tâche délicate confiée à des alpinistes en bâtiment, le béton étant apporté par hélicoptère, la commune de Sainte-Thérence a fait réaménager en 1996 le chemin d’accès à cet imposant vestige historique.

Les légendes

Château de l’Ours à Montluçon dans CHATEAUX DE FRANCE 1-3Une telle forteresse rumée se dressant en un site aussi sauvage devait solliciter l’imagination et engendrer des légendes, recueillies par le docteur Piquand.

- On raconte que le château fut construit en peu de temps par le maure I1dérim (alias le malin) pour le compte de Humbaud, moitié seigneur moitié brigand qui lui avait vendu son âme et qui, ayant assassiné son diabolique ami, le rejoignit accidentellement dans l’immense cave qui occupe tout le rocher, dit-on; sa descendance en fut maudite et la foudre détruisit le château.

- Eprise de son cousin Rodolphe, Emma d’Artonne avait dû épouser le sire de Lignerolles qui tue Emma et jette son amant dans les oubliettes du château de l’Ours. Depuis, dit on, la fantôme implacable du sire erre désespérément dans lesruines.

- La pure Odile, fille d’Archambaud de Montluçon parti en Terre Sainte, est l’héroïne d’une légende à peu près semblable, et d’une autre au dénouement moins tragique: elle subit les outrages de Rambaud, homme de confiance de son père absent; Rambaud l’enferme dans le château de l’Ours où elle enfanta un fils; vêtue seulement d’une peau d’ours, elle survécut à une longue et dure captivité et Rambaud fut pendu à Montluçon.

SOURCE : ASSOCIATION Combraille Environnement 03420 Marcillat Mise à jour par la Commnnauté de Communes du Pays de Marcillat en Combraille, décembre 2006                                                                                             

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Au château de Versailles et son mensonge

Posté par francesca7 le 7 janvier 2014

 
 
Dans leur haine contre le grand siècle et Louis XIV, les philosophes se faisaient arme de tout ce qui leur tombait sous la main. Ne croyant pouvoir accumuler assez de griefs contre le Roi Soleil, ils imaginèrent de l’accuser d’avoir ruiné la France par ses constructions magnifiques et surtout par celle de Versailles, en qui semble se résumer et revivre la gloire tout entière du XVIIe siècle. S’enracina, au détriment des 153 millions attestés par les comptes, le chiffre avancé par Mirabeau de 1,2 milliards et par Volney de 4 milliards…

280px-Vue_aérienne_du_domaine_de_Versailles_par_ToucanWings_-_Creative_Commons_By_Sa_3.0_-_073Au moment où le philosophe de Genève, Rousseau, prenait pour devise de ses paradoxes et de ses erreurs ces mots fameux dont toute sa vie fut le plus solennel démenti : Vitam impendere vero (donner sa vie à la vérité), on ne devait guère s’attendre à voir les vérités historiques mieux respectées que les vérités morales. Vite un mensonge énorme et doublement énorme fut lancé dans la circulation, et grâce à la légèreté de l’esprit français il fit à pas de géant son chemin et il est venu jusqu’à nous, triomphant sur toute la ligne.

Ce double mensonge consiste à dire, d’abord que Louis XIV, dans un moment d’humeur ou de regret, livra aux flammes les mémoires qui auraient révélé à la postérité le chiffre exact des dépenses extraordinaires et extravagantes entraînées par les nombreuses et magnifiques constructions de son règne, entre autres celles de Versailles.

Singulière manière d’apurer des comptes que de les… brûler ! Mais, — chose étrange ! — ces comptes anéantis, ces comptes que Louis XIV seul connaissait et voulait oublier, dont il n’existait ni double, ni la moindre trace, les voilà qui — comme le phénix de la fable — ressuscitent de leurs cendres et Saint-Simon, le premier, nous en donne le total exact, total que reproduisent en l’aggravant, et La Fare, et La Baumelle, et l’abbé de Saint-Pierre, et Duclos, et Voltaire, et Mirabeau, et Volney, et Dulaure, et Lemontey, et Montyon, etc.

En vain, en 1801, Guillaumot, ancien architecte du roi, et alors directeur de la manufacture des Gobelins, publia-t-il un ouvrage bien propre à dissiper le préjugé qu’avait adopté la nation tout entière ; ce mensonge était devenu si cher, si indispensable — en quelque sorte, — à tous les esprits, que ce livre, qui contenait de grandes vérités, fut présenté au public comme la production d’un esprit faible et sottement crédule. Plusieurs écrivains, l’académicien Lemontey à la tête, contestèrent hautement l’authenticité du document produit par Guillaumot, dont les révélations précieuses et impartiales furent traitées de rapsodies. Son livre tomba donc dans l’oubli, et le préjugé, sorti vainqueur de la lutte, n’en fut que plus profondément enraciné.

Or, voici quel était le document publié par Guillaumot ; c’était un manuscrit qu’il avait trouvé dans les archives de France, et dont l’auteur, nommé Marinier, était commis de Mansart et fils d’un commis principal des bâtiments, sous l’administration de Colbert. Certes, personne n’était mieux en état que Marinier de faire connaître le montant réel des dépenses, puisqu’il avait puisé à la source véritable les renseignements qu’il donnait. Son témoignage était d’autant moins récusable, qu’il avait dédié son ouvrage à Mansart, son chef suprême, lequel était en mesure d’en vérifier l’exactitude.

Des retards empêchèrent le travail de Guillaumot de paraître avant la Révolution de 1789 ; ce ne fut qu’en 1801 qu’il le livra à l’impression. Pièces en mains, Guillaumot affirmait qu’en 1690, la dépense totale des bâtiments entrepris par Louis XIV dépassait à peine cent cinquante-trois millions ; il y avait loin de ce chiffre à celui de un milliard deux cent millions donné par Mirabeau et de quatre milliards produit par Volney en l’an III de la République. Le total publié par Guillaumot était exact, parce que cet auteur partait de l’année 1664. Pour que la dépense réelle atteigne cent cinquante-sept millions, il faut partir de 1661, année où commencèrent réellement les travaux de Versailles.

D’ailleurs Guillaumot appuyait ses calculs, non seulement sur les données certaines du manuscrit rédigé d’après les Etats au vrai, mais encore sur les mémoires arrêtés par la Cour des Comptes. N’importe, pour le parti philosophique et révolutionnaire, Guillaumot ne devait être et ne fut qu’un radoteur de par Lemontey.

Nous parlions tout à l’heure d’un double mensonge ; il est plus que double, il est triple : le premier, en effet, consiste à dire que Louis XIV a livré aux flammes les mémoires constatant les dépenses de son règne en bâtiments ; qu’ainsi il devenait impossible de préciser le taux réel de ces dépenses.

Second mensonge : tout en admettant que des doubles ont pu être conservés et qu’ils existent, Lemontey et ses partisans ont avancé que ces registres ne contiennent que les dépenses acquittées sur les fonds des bâtiments, et nullement celles auxquelles il était pourvu sur les fonds que le roi lirait de diverses caisses particulières, et notamment des caisses provinciales, — d’où ils ont conclu qu’il était inutile de compulser ces registres, puisqu’ils ne pouvaient donner le chiffre de la dépense totale.

Enfin, troisième mensonge : tous les auteurs qui, depuis plus la fin du XVIIIe siècle, ont écrit sur les dépenses des bâtiments du temps de Louis XIV, se sont accordés à dire que la valeur relative de l’argent, au XVIIe siècle et à la fin du Image illustrative de l'article Château de VersaillesXIXe, est dans la proportion de 1 à 2. Or, comme il est établi par des documents publics, dont le témoignage est irrécusable, que les dépenses du grand règne, en bâtiments, n’ont pas atteint deux cent quinze millions du temps, et que cette somme, quoique doublée, n’a point paru répondre à la longue durée et à l’immensité des travaux entrepris par Louis XIV, on n’a pas manqué d’en conclure que les registres des bâtiments étaient loin de donner le chiffre exact de la totalité des dépenses.

Avant de répondre à ces assertions complètement erronées et mensongères, et de leur répondre par l’éloquence et la calme sagesse des chiffres, il est utile et intéressant de montrer la véritable source des accusations dont Louis XIV a été l’objet de la part de certains hommes, en rapportant les termes mêmes dans lesquels ces accusations odieusement ridicules ont été formulées depuis Saint-Simon jusqu’à Dulaure et consorts.

Le duc de Saint-Simon a servi de guide et de modèle à la plupart des écrivains qu’a offusqués la gloire de Louis XIV. On sait aujourd’hui à quoi s’en tenir sur la valeur historique des Mémoiresde ce bourgeois gentilhomme qui, à toute la vanité d’un parvenu, joint l’envie mesquine d’un esprit étroit. On a surfait son génie ; il avait plus de haine que de style et surtout de talent réel pour écrire l’histoire. Les Mémoires de Saint-Simon sont, non seulement suspects, mais visiblement entachés d’ignorance des faits ou de mauvaise foi.

Du reste, cet écrivain n’avait pas la prétention d’être cru sur parole ; car, dans un acte de franchise, ou dans un moment d’inadvertance, il déclare lui-même à ses lecteurs qu’il ne s’estnullement piqué d’être impartial. En parlant de Marly et de Versailles, Saint-Simon tombe dans une double contradiction qui suffît à faire juger que la logique n’était pas son fort. Ainsi, il écrit de Marly, une des merveilles du siècle de Louis XIV : « Telle fut la fortune de ce repaire de serpents et de charognes, de crapauds et de grenouilles, uniquement choisi pour n’y pouvoir dépenser. Tel fut le mauvais goût du roi en toutes choses. »

Ce langage est, non seulement de mauvais ton, mais il a surtout le tort essentiel d’être obscur, et peut présenter deux sens contraires. Ainsi, quand Saint-Simon a dit que Marly avait été uniquement choisi par Louis XIV, pour n’y pouvoir dépenser, il semblerait, d’abord, qu’il a voulu insinuer que le monarque n’avait été déterminé â donner la préférence à cet emplacement, que parce qu’il se trouvait, par un tel choix, réduit à la nécessité de ne pas y dépenser beaucoup d’argent. « Dans ce cas, — dit judicieusement Ossude dans Le siècle des beaux-arts et de la gloire, — le raisonnement du censeur aurait été en défaut ; car, de ce que l’emplacement choisi était ingrat, il aurait fallu, en bonne logique, conclure qu’il eût été indispensable d’en venir à de grandes dépenses, si l’on eût voulu en faire un lieu charmant.

« N’a-t-il, au contraire, usé de cette expression que dans un sens ironique ? On serait porté à le croire pour son honneur, puisque, sans cela, il se fût contredit lui-même, en disant que Versailles, tel qu’on l’a vu de son temps, n’a pas coûté Marly, et qu’on n’avance rien de trop au sujet de ce dernier château, en comptant par milliards. » La vérité est que les dépenses des bâtiments, parcs et jardins de Marly, ne se sont pas élevées à treize millions sous le règne de Louis XIV. Or, ces douze à treize millions du temps, forment environ le cinquième des frais qu’a entraînés la construction du château de Versailles, avec ses accessoires immédiats.

Ces deux assertions de Saint-Simon ont été les sources où ses successeurs ont puisé tous leurs dires, en les aggravant à mesure et en en formant cette terrible avalanche dont il faut enfin tirer la mémoire de Louis XIV qu’ils avaient voulu y ensevelir atout jamais. Élève de Saint-Simon, La Fare a écrit ses mémoires sous l’inspiration de la haine et de la vengeance, — les deux plus mauvais guides que puisse suivre un historien. A l’en croire, « Louis XIV, dont l’autorité était sans bornes, s’en est servi pour tirer de ses peuples tout ce qu’il en pouvait tirer, pour le dépenser en bâtiments aussi mal conçus que peu utiles au public. »

Au tour de La Beaumelle maintenant. Il nous assure que Mme de Maintenon s’est opposée, autant qu’il a dépendu d’elle, à la construction de la chapelle actuelle du château de Versailles, et cela par des motifs d’intérêt public, par un sentiment de commisération pour le peuple que la guerre de 1688 avait surchargé d’impôts. La non construction de celte chapelle eût-elle singulièrement allégé le fardeau supporté par le peuple ? Commencée en 1699, année qui vit la cessation des hostilités, elle ne fut terminée qu’en 1712, avec tous ses accessoires. La dépense totale n’a pas atteint deux millions et demi du temps, qui répartis sur treize années, donnent à peine deux cent mille livres par an. En se chargeant de ces nouveaux frais, le gouvernement royal a-t-il sérieusement obéré le trésor public ?

Quant à l’abbé de Saint-Pierre, ce rêveur éveillé, loin d’avoir exagéré les dépenses relativement à Versailles, il est resté au-dessous de la vérité. Il porte les frais de construction et d’embellissement de Versailles à quarante millions, somme qui n’est pas la moitié de ce qu’a coûté le château avec ses dépendances. Du reste, le paragraphe où se trouve consignée l’erreur de l’abbé renferme un trait de satire qui compense en mauvais voir ce qui manque en argent. Le voici : « Si le roi avait mis à bâtir Saint-Germain le quart de quarante millions qu’il dépensa, depuis, à Versailles, il aurait été fort loué, au lieu qu’il fut fort blâmé de lever sur son peuple une aussi grande somme pour embellir un lieu que la nature n’avait pas, à beaucoup près, aussi embelli que Saint-Germain. Ce fut, entre ses entreprises, une faute très considérable faite contre le bon sens. »

Arrive Duclos dont les Mémoires secrets n’ont paru que longtemps après sa mort. On eût rougi, ou regardé comme trop dangereux de les publier, même sous Louis XV, protecteur de l’écrivain ; il fallait une révolution telle que celle de 1789. pour qu’ils fussent produits au grand jour. Pour savoir à quoi nous en tenir sur la valeur et l’autorité de ces Mémoires, il faut lire et méditer ces lignes qui les terminent : « Quelle que soit ma façon de voir et de penser, je ne prive pas le lecteur de la faculté de porter un jugement différent du mien. »

C’est heureux. Duclos n’était rien moins qu’impartial, comme on peut facilement s’en convaincre en parcourant ses Mémoires ; ses expressions sont toujours d’une rudesse qui va jusqu’à l’insolence et parfois la dépasse, et dans ces moments-là il n’outrage pas moins la langue et la logique que les individus et les choses. Selon lui, — par exemple — c’est « la répugnance de Louis XIV pour Paris qui a coûté des milliards au royaume, pour les bâtiments du superbe et triste Versailles, qu’on nommait alors un favori sans mérite, assemblage de richesses et de chefs-d’œuvre de bon et de mauvais goût. » On pourrait faire observer — en passant — que chef-d’œuvre et mauvais goût sont deux termes qui s’excluent mutuellement, deux choses qui impliquent contradiction, deux idées qui se lient mal, ou plutôt qui ne se lient pas du tout.

On sait ce qu’il faut penser des milliards dont parle Duclos qui, en cette circonstance, a été d’une insigne mauvaise foi : car, on ne saurait admettre l’ignorance dans un écrivain savant, qui s’est vanté d’avoir mis à contribution les bibliothèques, les archives, tous les dépôts publics, pour arriver plus sûrement à la découverte de la vérité. Or, il existait de son temps un document de haute importance et d’une grande publicité. C’étaient les comptes-rendus de l’administration des finances, par Mallet, premier commis de ce ministère, sous Desmarets. Les calculs et les résultats de ce livre sont officiels, puisque l’ouvrage a été fait par l’ordre et sous les yeux du contrôle général des finances. Eh bien ! les comptes-rendus ne portent qu’à cent cinquante-cinq millions huit cent cinquante-deux mille livres les dépenses faites par Louis XIV en bâtiments, depuis le commencement des travaux jusqu’à 1688, espace de temps pendant lequel a eu lieu la presque totalité des dépenses qu’a entraînées la construction de Versailles.

Quant à Voltaire, il a partagé l’erreur commune de son temps, relativement aux dépenses de Versailles. Dans l’article XXVIIIe de ses Fragments sur l’histoire, il porte les frais de construction de Versailles seulement à plus de cinq cent millions.

Au château de Versailles et son mensonge dans CHATEAUX DE FRANCE 700px-Versailles_Plan_Jean_Delagrive

L’heure de la Révolution a sonné ; le fougueux Mirabeau — dans sa dix-neuvième lettre à ses commettants — reprend le mensonge, l’agrandit et l’élève à des proportions boursouflées comme son style même. Laissons-le parler : « Le maréchal de Belle-Isle, en examinant les bordereaux de dépense des bâtiments, sous Louis XIV, s’était arrêté d’effroi après avoir compte jusqu’à douze cent millions de frais pour Versailles seulement, et il n’avait osé sonder jusqu’au fond cet abîme. » Ceci avait été dit à quelques électeurs ; vint Volney qui le répéta dans son cours d’histoire à l’école Normale de Paris, en l’an III. Volney avait cru devoir, dès la première leçon, prévenir ses élèves, que l’histoire est une des sources les plus fécondes des erreurs et des préjugés des hommes, et il fut fidèle à son programme.

Son cours — tissu de diatribes — contient des assertions du genre de celle-ci : « Ce sont les palais du Louvre, de Versailles, et la multitude de temples dont est surchargée la France, qui ont aggravé nos impôts et jeté le désordre dans nos finances. Si Louis XIV eût employé en chemins et canaux les quatre milliards six cents millions qu’a coûté son château, déjà en dégât, la France n’eût vu ni la banqueroute de Law, ni ses conséquences reproduites parmi nous. »

Après Volney, nous rencontrons Dulaure qui n’est que l’écho de ses devanciers ; passons donc et venons à Lemontey, auteur d’un Essai historique sur l’établissement monarchique de Louis XIV. C’est dans ce livre que le mensonge est présenté sous une forme d’autant plus dangereuse qu’elle est perfide. « Au roi qui avait pris le soleil pour devise — dit Lemontey — il fallait une demeure qui surpassât les anciennes merveilles du monde. On raconte qu’il avait atteint douze cent millions, lorsque par un sentiment de honte, il jeta au feu tous les comptes du château de Versailles ; mais, il n’en poursuivit pas moins jusque dans sa vieillesse la construction de ce monstrueux labyrinthe de pierres… Aux portes du palais de Versailles, les serviteurs du roi couverts de ses livrées, mendiaient publiquement. Nous savons par des mémoires du temps, que des essaims de pauvres assiégèrent le nouveau palais, et le nombre en fut si prodigieux, qu’on craignît la contagion pour la ville. Le roi humilié arma des soldats suisses contre ce peuple d’indigents qui était son ouvrage, et employa pour l’extirper des mesures violentes et inhumaines. »

Lemontey, en assurant en 1818, que le château de Versailles avait coûté bien au-delà de douze cent millions, ne peut nullement être excusé sur la présomption de bonne foi, parce qu’il connaissait si bien les Comptes-rendus de Desmarets, rédigés par Mallet, qu’il les cite dans son ouvrage comme un livre bon à consulter. Quant à la misère qui, sur la fin du règne de Louis XIV, affligea les classes les plus pauvres de la société, elle provenait des malheurs de la guerre, et surtout des fléaux du ciel. Les gelées extraordinaires du terrible hiver de 1709, non seulement détruisirent tout espoir de récolte dans la généralité des provinces, mais encore s’étendirent jusque sur les arbres qui périrent en grande partie. « Cette misère fut grande, dit Voltaire, mais elle a été fort exagérée. »

Les mémoires de Dangeau, dont pour bonne raison Lemontey supprime le témoignage, réduisent le peuple d’indigents à soixante pauvres que Louis XIV fit conduire à l’hôpital général. Telles sont les mesures violentes et inhumaines auxquelles ce prince eut recours. Chose curieuse ! étrange contradiction ! Lemontey qui a puisé ses allégations dans deux auteurs fort peu dignes de foi, Delaplace et La Beaumelle, se soufflette ainsi lui-même sur leur joue : « Tout lecteur sensé ne voit qu’avec indignation ces recueils d’impostures dont le public est surchargé, et La Beaumelle, auteur du roman des mémoires de Mme de Maintenon, mériterait d’être châtié, si le mépris dont il abuse ne le sauvait de la punition. »

Passons aux chiffres. Nous pouvons affirmer que, quand même Louis XIV aurait livré aux flammes les mémoires constatant les dépenses de son règne en bâtiments, il ne devenait pas pour cela impossible de préciser le taux réel de ces dépenses. En effet, Lemonley lui-même a publié dans ses écrits, que les archives de l’ancienne maison du roi renferment un grand nombre de registres, du temps de Louis XIV, où ont été inscrites, jour par jour, les dépenses de ce prince, en bâtiments. Les ouvrages publiés postérieurement par Waysse de Villiers (Tableau descriptif et pittoresque de la ville, du château et du parc de Versailles), Peignot (Documents authentiques et curieux sur Versailles) et Eckard (Recherches historiques et biographiques sur Versailles), ont confirmé la vérité de ce récit.

Donc, Louis XIV n’a point brûlé les Comptes originaux de Versailles. Mais quand bien même — nous le répétons — il en aurait été ainsi, c’eût été à tort qu’on en aurait conclu qu’il n’y avait pas moyen de connaître le chiffre réel des dépenses du monarque, en bâtiments : car les écrivains politiques et les historiens ont toujours pu consulter les Comptes-rendus du trésor et lesMémoires arrêtés par la Cour des Comptes, lesquels fixent ce chiffre de la manière la plus authentique.

Lemontey, et avec lui plusieurs écrivains ont avancé que les registres dont il vient d’être parlé ne contiennent que les dépenses acquittées sur les fonds des bâtiments, et nullement celles auxquelles il était pourvu sur les fonds que le roi tirait de diverses caisses particulières, et notamment des caisses provinciales : d’où ils ont conclu qu’il était inutile de compulser ces registres, puisqu’ils ne pouvaient donner le chiffre de la dépense totale. D’abord, cette assertion était purement gratuite de leur part, car ils l’appuyaient pas de l’ombre même d’une preuve. On serait donc autorisé à nier un fait qui ne repose que sur une supposition vague, dénuée de fondement. Mais, il y a une observation essentielle à faire, et cette observation seule suffira pour détruire la fiction de ces écrivains.

La Cour des Comptes vérifiait, chaque année, les mémoires de dépense des bâtiments ; elle arrêtait définitivement le chiffre total des frais de construction, qui avaient eu lieu l’année précédente. Peu lui importait que les dépenses eussent été acquittées sur les fonds tirés du trésor public ou sur ceux provenant des caisses provinciales. Son unique mission était de constater la dépense totale. Eh bien, ainsi que l’a remarqué Guillaumot, le chiffre résultant de la vérification de la Cour des Comptes, a toujours été identiquement le même que celui contenu dans les Comptes rendus du trésor. Or, cette concordance entre les versements faits par le Trésor et le chiffre de dépense totale arrêté par la Cour des Comptes, prouve invinciblement que le roi ne tirait aucune somme des caisses particulières, étrangères à ses bâtiments, pour solder les frais des grandes constructions de son règne.

Venons enfin à la troisième erreur qu’il n’importe pas moins de combattre et de détruire que les deux premières. Tous les auteurs qui, depuis un siècle, ont écrit sur les dépenses des bâtiments du temps de Louis XIV, se sont accordés à dire que la valeur relative de l’argent, au dix-septième siècle et de nos jours, est dans la proportion de 1 à 2. Or, comme il est établi par des documents publics, dont le témoignage est irrécusable, que les dépenses du grand règne, en bâtiments, n’ont pas atteint deux cent quinze millions du temps, et que cette somme, quoique doublée, n’a point paru répondre à la longue durée et à l’immensité des travaux entrepris par Louis XIV, on n’a pas manqué d’en conclure que les registres des bâtiments étaient loin de donner la chiffre exact de la totalité des dépenses.

Ce raisonnement, dit Ossude, aurait pu être juste et concluant, si l’hypothèse admise eût été vraie ; mais, il ne sera pas difficile de faire voir combien peu il est solide, en démontrant que l’hypothèse repose sur une base vicieuse ou plutôt tout à fait erronée. Les écrivains dont le système est ici combattu, ont dit : « La valeur du marc d’argent, sous Louis XIV, était de vingt-six livres ; elle est aujourd’hui de cinquante-deux francs : donc, ce qui coûtait, au dix-septième siècle, cent livres, ne doit se payer, de nos jours, que deux cents francs. »

« Ce calcul ne manquerait pas de justesse, si la masse du numéraire, en circulation sous Louis XIV, eût été la même qu’actuellement. Mais, il y a aujourd’hui [Ossude écrivait en 1838], en France, six à sept fois plus d’espèces monnayées qu’au dix-septième siècle. Les impôts, il y a cent cinquante ans, ne s’élevaient pas annuellement à cent millions, et pendant vingt à vingt-cinq années, ils ont fort peu dépassé cette somme ; tandis que de nos jours, ils offrent une masse de plus d’un milliard.

« Cette première considération prouverait, seule, que la proportion de 1 à 2, établie par les écrivains précédents, est inadmissible, puisqu’elle est contraire à l’évidence des faits. Personne, en effet, n’ignore que, dans tout pays, le taux des denrées et des marchandises est toujours en proportion de la masse monétaire en circulation. Mais, voici des preuves matérielles qui viennent à l’appui du raisonnement.

« D’après les chroniques et les statistiques du temps, sur la fin du dix-septième siècle, le prix des bonnes terres, semées en blé, variait de cent cinquante à cent soixante dix livres l’arpent. La location de ces mêmes terres ne rapportait que cinq à six livres également par arpent. Le prix du septier de blé, en temps ordinaire, était de cinquante sous et trois livres. La location des chambres, à Paris, offrait pour taux annuel commun, vingt à vingt-cinq livres. Enfin, le salaire des ouvriers était à peine de sept à huit sous par jour…

« Toutes ces données, qui sont certaines, ne permettent pas de douter que, vers le milieu du dix-septième siècle, le rapport de la valeur de l’argent à cette époque, comparée à celle de nos jours, était dans la proportion de un à huit. Cependant, comme sur le déclin de ce siècle, ou au commencement du siècle suivant, la valeur de l’argent avait subi des altérations, il convient de prendre une moyenne proportionnelle pour toute la durée du grand règne, et de supposer que les dépenses faites alors se trouvent avec celles qui se feraient maintenant, dans la proportion de un à six. Il résulterait de cette base définitivement arrêtée, que les dépenses de Louis XIV, en bâtiments, lesquelles se sont élevées, dans l’espace de cinquante-cinq années, à près de deux cent quinze millions, valeur du dix-septième siècle, représentent environ un milliard trois cent millions de notre monnaie actuelle. »

Ce qui donnerait une dépense d’à peine 24 millions de notre monnaie, par an.

SOURCE(D’après « Erreurs et mensonges historiques » (Tome 3), paru en 1876) - Coût  de la construction du château de Versailles : enjeu révolutionnaire et travestissement historique

Publié dans CHATEAUX DE FRANCE, Paris | Pas de Commentaire »

VISITE au château de CORMATIN en Saône et Loire

Posté par francesca7 le 7 janvier 2014

 


180px-Saône-et-Loire_(septembre_2012)_105Voici un château que l’on peut qualifier de royal : conçu par un architecte des bâtiments d’Henri IV, inspiré de la décoration du palais du Luxembourg, certaines de ses salles dorées rendant hommage à Louis XIII, qui l’a d’ailleurs fréquenté. Son entretien diligemment mené en fait une attraction « souveraine » qui connaît un grand succès.

Entre Tournus et Cluny, au cœur de la Bourgogne du Sud, le château de Cormatin vous attend au milieu de ses jardins et de ses pièces d’eau. 

Les marquis d’Huxelles l’ont fait construire au début du XVIIe siècle pour témoigner de leur puissance et de leur prestige: larges douves, tourelles, haut socle à bossages, canonnières et pont-levis, le château était fait pour impressionner. Il y réussit encore aujourd’hui.

Situé en Saône et Loire à 13 km au nord de Cluny, au long de la Grosne… et d’une portion de la voie verte.

La somptueuse décoration Louis XIII de l’aile Nord est l’œuvre du marquis Jacques du Blé (fils d’Antoine) et surtout de son épouse Claude Phélipeau, qui y vécu plus longtemps… Intimes de Marie de Médicis, habitués du salon littéraire des Précieuses, ils voulurent recréer dans leur résidence d’été la sophistication de la mode parisienne.

La visite du château

Elevé au lendemain des guerres de Religion, de 1605 à 1616 par le gouverneur de Chalon, Antoine du Blé d’Huxelles, Cormatin revêt une architecture sobre aux lignes rigoureuses, caractéristiques de l’époque. Dessiné vraisemblablement par Jacques II Androuet du Cerceau, le château présentait à l’origine trois ailes en équerre ; l’aile Sud s’écroula en 1815 lorsqu’on tenta d’y installer une fabrique de tissu. Les façades illustrent le style « rustique français » prôné par Du Cerceau : refus des ordres antiques (sauf pour les deux portes monumentales de la cour), haut soubassement d e pierre, chaînages des angles et des encadrements de fenêtres.. Les larges fossés en eau et les imposants pavillons d’angle à échauguettes et canonnières lui donnent une apparence défensive, confirmée par les traces d’un mur-rempart (détruit à la fin du 17è siècle), qui fermait la cour d’honneur.

L’aile Nord du château possède un rare escalier monumental à cage unique (1610) dont les trois volées droites, flanquées de vigoureux balustres, tournent autour d’un vide central. V’est le plus ancien et le plus vaste spécimen de ce type (23 m de haut), succédant aux escaliers Renaissance à deux volées séparées par un mur médian.

VISITE au château de CORMATIN en Saône et Loire dans CHATEAUX DE FRANCE 320px-Cabinet_Ste_C%C3%A9cile_CormatinLes ors, peintures et sculptures qui couvrent murs et plafonds témoignent d’un maniérisme érudit où tableaux, décor et couleurs sont chargés d’un sens allégorique. Réalisée en pleine révolte protestante (1627-1628, siège de la Rochelle), l’antichambre de la marquise (fille et sœur de ministres) est un hommage au roi Louis XIII représenté en jeune cavalier au-dessus de la cheminée ; les lambris rouges cramoisis (couleur d’autorité) célèbrent les activités et les vertus du monarque. La chambre de la marquise possède un magnifique plafond à la français or et bleu, symbole de fidélité ; le grand tableau de Vénus et Vulcain, œuvre de la seconde école de Fontainebleau, illustre les feux de l’amour (point trop brûlants), et les corbeilles de fleurs et de fruits des boiseries la fécondité. Au boudoir et à la garde robe succède le cabinet des Curiosité (dit aussi des Miroirs), qui abrite un des plus anciens plafonds « à ciels », mis à la mode par Marie de Médicis.

Dans le studiolo de Jacques du Blé, dit cabinet de Ste Cécile, pièce réservée à la lecture et à la méditation, l’opulente décoration baroque est dominée par un intense bleu de lapis-lazuli et de riches dorures, dont l’éclat permettait de refléter la lumière des bougies, si nécessaire à l’étude.

Dans la chambre du marquis, dix grands tableaux de Stradanus (fin 16 è s) représentent des empereurs romains à cheval. La chambre du marquis

A l’époque de Jacques du Blé, la pièce était tendue de tapisseries sur le thème des travaux d’Hercules. On peut y voir aujourd’hui une superbe tapisserie de Bruxelles représentant Méléagre partant à la chasse au sanglier avec Atalante et recevant l’aide de Castor et Pollux (1658). C’est le peintre Charles Le Brun qui avait composé les huit tableaux de l’histoire de Méléagre, transposés en tapisseries à la demande du surintendant des finances, Nicolas Fouquet. 
Sur les murs de la chambre, sont également présentés dix tableaux (fin XVIe siècle, attribués à Stradanus) représentant les empereurs romains à cheval.

Ils ont une provenance illustre puisqu’ils faisaient partie de la collection des Gonzagues à Mantoue. Ils ont été donnés à la veuve de Jacques du Blé par le duc de Mantoue, Charles de Gonzagues-Nevers pour les services rendus par son mari pendant la guerre de succession et la campagne militaire du Montferrat (1628).

Les salles 1900

A la fin du XIXe, le propriétaire est Raoul Gunsbourg, directeur de l’Opéra de Monte-Carlo. Il restaure le château en respectant les décors du XVIIe siècle. Cependant, il s’amuse à concevoir lui-même des appartements pour ses invités dans les parties du château qui n’avaient plus de décor. Très éclectique dans ses choix, il crée des ambiances romaines, Louis XIV, Renaissance, gothiques, byzantines, etc. Il n’hésite pas à démembrer des meubles anciens pour composer des cheminées, armoires ou buffets dans le style choisi…

À l’étage, le salon-bibliothèque permet d’évoquer les célèbres chanteurs et compositeurs, qui séjournaient à Cormatin pendant les étés de la Belle Epoque, Caruso, Chaliapine, Litvine, Jules Massenet, etc.

Le grand tableau « Ronde antique » de Feyen-Perrin a été exposé au Salon des Beaux-Arts de 1863. Gunsbourg l’a acquis à Paris vers 1910 et Matisse l’aurait vu peu avant, au moment où il élaborait son tableau « La Danse » (1909).

 On visite aussi les cuisines et dans l’aile Ouest, aménagée à la fin du 19è siècle et au début du 20ème, la chambre au lit napolitain de l’actrice Cécile Sorel. Le château est classé monument historique depuis 1995.

Sans oublier le Parc : Le domaine comporte un parc de douze hectares avec parterres fleuris, grand labyrinthe de buis et potager à l’ancienne.   Il offre de belles vues sur les façades extérieures du château. Du haut de la volière, la vue d’ensemble permet de comprendre la parabole, très typique du 17ème, qu’exprime le plan du parc : le parterre est un aperçu du paradis, avec au centre la fontaine de la vie. Dans un triangle, le pommier planté évoque le fruit défendu et le paradis perdu ; le labyrinthe représente l’errance et les difficultés. De l’extérieur à l’intérieur, les sept allées figurent les sept ciels et donc l’idée d’élévation pour parvenir au septième. Un arrêt dans l’agréable potager complète cette verdoyante flânerie.

C’est une propriété privée qui est ouverte au public. Il est accessible par la ligne no 7 du réseau Buscéphale (les autocars départementaux de Saône-et-Loire)

 dans Saône et Loire

Le jardin des Cinq Sens est aussi jardin de l’esprit

Le « Songe de Poliphile » (1499) et ses cinq jardins magiques, où le héros s’aventure à la recherche de la Sagesse, demeure à l’âge baroque le texte de référence des créateurs de jardins. Le plan, les proportions, les couleurs, les plantes, les statues et les inscriptions, tout doit concourir à faire du jardin la trame d’une méditation sur la place de l’homme dans la création divine.
Le parterre, au pied des appartements d’honneur, figure le paradis terrestre avec Adam et Eve, le pommier de la Connaissance, la fontaine de vie, etc.
Le labyrinthe symbolise les épreuves de la vie humaine après la faute originelle et la volière-belvédère (O. de Mercey, architecte) est la récompense céleste offerte à ceux qui ont su vaincre les difficultés… Sa coupole de fer forgé (Michel et J.Y. Bouillot, ferroniers – 1990) est formée de cœurs enlacés pour rappeler que le paradis est l’union des âmes dans l’amour de Dieu…
Gravée en lettres d’or à l’entrée du jardin, une citation de Nietzsche incite à la réflexion : « C’est nous que doivent traduire et la pierre et la plante pour que nous puissions nous promener en nous-même ».

Publié dans CHATEAUX DE FRANCE, Saône et Loire | 2 Commentaires »

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