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    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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L’origine des noms de famille

Posté par francesca7 le 25 avril 2013

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Les noms de famille sont venus jusqu’à nous de plusieurs façons. Ils peuvent tirer leur origine de l’entourage d’un individu ou de son métier, ou du nom de l’un de ses ancêtres. La plupart des noms proviennent de quatre sources principales :

 LE METIER : L’homme qui bâti les maisons, celui qui prépare les repas, celui qui moud le grain ou qui taille les vêtements seront nommés respectivement : Jean Charpentier, Jean Cuisinier, Jean Meunier et Jean Couturier. L’homme qui fabriquait les tonneaux était appelé Tonnelier, et Forgeron celui qui travaillait les métaux. Dans chaque village, il y avait plusieurs Forgeron, Charpentier et Meunier. Ils n’étaient pas forcément parents de ceux du village voisin.

 LE LIEU D’HABITATION : Jean, qui habitait sur la colline, s’appelait Jean Aumont ; celui qui vivait près d’un cours d’eau prouvait être baptisé Jean Ruisseau. De nombreux noms proviennent de noms de lieux géographiques. On sait q’un nom est un nom de lieu s’il se termine, par exemple par l’un des éléments suivants : – mont (Aumont), – bois (Verbois) – eau (Palaiseau) etc…

 PATRONYMES (NOM DU PERE) : On peut souvent reconnaître les patronymes d’origine anglaise par leur terminaison en – son (fils), comme Williamson, Jackson, etc. Les terminaisons qui signifient « fils » dans les autres pays sont : – ian pour les Arménien – sen pour les Danois et les Norvégiens – nen pour les Finlandais, – poulos pour les Grecs – ez, pour les Espagnols et – wiecz pour les Polonais. Les préfixes qui veulent dire « fils » sont les suivants : Ap – pour les Gallois, Mac – pour les Ecossais et les Irlandais et Fitz – pour les Normands. Ainsi, Jean, fils de Randolph est devenu jean Fitz-Randolph, puisque « Fitz » signifie « fils de ». Au pays de Galles, David, le fils de Jean a vu le préfixe « Ap » s’ajouter au nom de son père, et David Ap Jean s’est bientôt appelé David Upjean. En Ecosse, les descendants de Gilleain étaient connus sus le nom de MacGilleain. Ce nom a plus tard pris la forme de MacLeab, McClean, McLane, et plusieurs autres versions.

 TRAITS PARTICULIERS : On baptisait parfois une personne particulièrement petite Lepetit, Lecourt, Lenain. A l’inverse, on pouvait l’appeler Legrand. De nombreuses personnes qui possédaient les caractéristiques attribuées à un animal recevaient le nom de cet animal. Exemples ; une personne urée pouvait être baptisée Renard, un bon nageur Poisson, un homme clame Ledoux, etc.

L'origine des noms de famille dans AUX SIECLES DERNIERS nom-de-famille

 Les noms les plus drôles, les plus surprenants, et parfois même les plus embarrassants, sont les noms dérivés de particularités physiques. Néanmoins, ne soyez pas affligé si votre nom désigne à l’origine une caractéristique que vous juger peu flatteuse. Souvenez-vous que ces traits particuliers peuvent être ceux d’un ancêtre mort depuis des siècles. Il existe des noms qui évoquent indubitablement des particularités physiques, comme Leroux (aux cheveux rouges), et Leblanc (cheveux blancs ou teint pâle), et ses équivalents italiens et allemands, respectivement Bianco et Weiss. On ne peut pas toujours connaître au premier abord la signification d’un nom car le sens des mot sa évolué au fil des siècles. Ainsi, le nom français Lefort, qui signifie « solide et fort », fait immédiatement penser à un homme plutôt gros. Il indique en fait l’existence d’un ancêtre possédant un château-fort. D’autres noms nous donnent immédiatement une idée de l’appartenance des gens, et leurs particularités physiques : Noueux est un nom qui signifie « homme aux jambes torses » ; le nom Beaudy « l’homme de belle apparence, beau », et le nom irlandais Balbette « celui qui bégaie et bafouille ». Nos ancêtres ne mâchaient pas leurs mots. Il nous faudra admettre qu’à l’occasion ils ne ménageaient pas non plus la susceptibilité d’autrui.

 On sait qu’il est fréquent de trouver différentes orthographes pour les noms ayant la même origine. En France, il y a la langue d’oïl (Nord) et la langue d’oc (Sud) ont introduit des variantes orthographiques régionales très diverses. C’est ainsi que l’on distingue les terminaisons en :

-          a ou az propres à la Savoir,

-          art dans le Nord et les Flandres,

-          asc et asque dans les régions du Sud-Est,

-          dan dans les Pyrénées,

-          ez en Artois et Hainaut,

-          ic en Bretagne,

-          ault dans les régions de la Loire, du Berry, de la Touraine et de l’Orléanais,

-          ouf dans le Calvados et la Manche,

-          oux dans le Centre,

-          uc et uque en Gascogne.

 

Des variantes orthographiques dans le nom de famille.

Quand vous commencez à faire des recherches plus approfondies sur votre nom, vous pouvez le rencontrer sous des orthographes différentes de celles utilisées aujourd’hui. En fait, il se peut très bien que ce nom se soit écrit différemment il y a des siècles, ou même que vous connaissiez quelqu’un dans votre famille qui a modifié son nom. Plus vous avancez dans vos recherches, plus vous avez de chances de trouver des orthographes différentes. L’évolution de la langue, l’étourderie et souvent l’illettrisme (parfois l’homme lui-même ne savait pas écrire son propre nom), ont composé les diverses manières dont un nom peut être écrit. Souvent, l’officier d’état civil écrivait le nom comme il l’entendait.

 Nous avons mentionné les origines les plus fréquentes des noms de famille e t nous avons recherché leur signification. Nous devons maintenant examiner certaines des idiosyncrasies de l’attribution des noms pour le pays d’origine. Les diverses cultures ne choisissaient pas les noms de leurs descendants  de la même manière. On trouvera  quelques nationalité et groupes ethniques et certaines des origines de leurs noms.

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Origine et signification des noms de famille

Posté par francesca7 le 25 avril 2013

 

« De bien des gens, il n’y a que le nom qui vaille quelque chose »

La Bruyère, « Les Caractères ».

 A-t-on déjà mal orthographié votre nom ?

cela a pu se produire dans un registre ou dans une lettre quelles sont les erreurs types d’orthographe ou de prononciation relatives à votre noms ? Cela vous touche personnellement parce que votre nom est votre propriété et votre identité, et il dit au monde qui vous êtes. Historiquement, les noms ont représenté une empreinte digitale de la vie, peut-être un indice sur la personnalité de l’individu. Connaître les coutumes dans le pays d’origine de nos ancêtres peut nous aider à retrouver les traces de notre famille dans les villes ou villages, nous renseigner sur leurs activités ou nous donner une idée de leur aspect physique. La fascinante histoire des noms de famille remonte à des milliers d’années. Comment et où ils ont apparu, ce qu’ils signifiaient à l’origine, la diversité de leur orthographe est une science appelée l’onomastique.

 Le premier peuple connu pour avoir possédé des noms de famille est le chinois.

 Certaines légendes laissent penser que l’empereur Fushi a ordonné par décret l’usage des patronymes, ou noms de famille, vers 2 852 avant J.C. La coutume veut que les Chinois possèdent trois noms. Le patronyme est en première position, suivi de l’un des 438 mots du poème sacré chinois, Po-Chia-Hsing. Ce nom de famille est suivi d’un nom de génération tiré d’un poème de trente caractères et adopté par chaque famille. Le prénom vient en dernière place.

Origine et signification des noms de famille dans AUX SIECLES DERNIERS genealogie

 Au début, les Romains n’avaient qu’un nom. Ils ont pourtant fini par changer cette coutume pour en utiliser trois. Le prénom ou « praenomen », était placé en première position, suivi du « nomen » qui désignait la « gens », ou clan, et enfin du « cognomen » qui désignait la famille. Certains Romains ajoutaient un quatrième nom, « l’agnomen », pour commémorer une action illustre ou un événement remarquable. Lorsque l’empire romain a commencé à décliner, les  noms de famille sont devenus confus et l’usage du nom unique a refait surface dans les mœurs.

 Au début du Moyen Age, les gens étaient désignés pas un seul prénom. Mais, petit à petit, on a pris l’habitude d’ajouter un autre nom pour distinguer les individus. Ce nom venait souvent d’une quelconque particularité ; par exemple, le lieu de naissance (Saint François d’Assise), un caractère descriptif (Lambert Le Tort, vieux poète français baptisé ainsi en raison de son apparence physique), le métier (Piers Plowman, « Pieu Laboureur »), ou le nom du père (Lief Eriksson).

 Au 12ème siècle, l’usage d’un second nom est devenu tellement répandu que, dans certains endroits, on considérait qu’il était vulgaire de n’en avoir qu’un. Cependant, bien que cette coutume ait été à l’origine de tous les noms de famille employés aujourd’hui, les noms du Moyen Age ne s’appliquaient pas aux familles, et n’étaient pas héréditaires. Il est difficile de savoir avec exactitude comment les noms ont évolué pour devenir des noms de famille héréditaires et fixes, étant donné que la coutume a progressé lentement sur une période de quelques siècles. Il existait de nombreux noms fixes, parallèlement aux sobriquets provisoires et aux traits de caractère ou physiques utilisés par le peuple comme noms de famille. L’usage moderne et héréditaire des noms de famille est une pratique qui est apparue en Italie, dans l’aristocratie vénitienne vers le 10ème ou le 11ème siècle. Les croisés ont remarqué cette coutume, et de retour de Terre sainte, ils l’ont bientôt répandues dans toute l’Europe. La France, les iles Britanniques, l’Allemagne et l’Espagne ont commencé à adopter cet usage car il devenait de plus en plus important de distinguer les individus. Dans les années 1370, le terme « nom de famille » figure déjà dans certains documents, et a acquis une certaine connotation affective et d’appartenance familiale. Les hommes cherchaient parfois à assurer la survie de leur nom de famille en encourageant un collatéral à l’adopter lorsqu’ils n’avaient pas de descendant mâle direct. Nous pouvons constater que la transmission d’un nom de famille est devenue une affaire d’honneur. Mais nous connaissons mal les raisons qui ont amené à adopter les noms de famille héréditaires, et nous en sommes réduits à faire des hypothèses.

 Les gouvernements sont devenus de plus en plus tributaires des documents écrits. Les activités du gouvernement, et en particulier la levée des taxes et l’exaction du service militaire, concernaient une couche de plus en plus grande de la population, et peut-être s’est-il avéré nécessaire d’identifier les individus avec précision. Dans certaines des plus grandes communautés urbaines en particulier, les noms individuels ne suffisaient plus à distinguer les gens pour des raisons sociales et administratives. A la campagne, l’administration seigneuriale, pour qui la succession héréditaire était capitale, réclamait des moyens de conserver la trace des familles, et pas seulement des individus. Nous savons que vers 1450 au plus tard, la plupart des gens, quel que fût leur rang dans la société, portait un nom de famille fixe et héréditaire. Ce nom permettait d’identifier la famille, de créer un lien avec les ancêtres et de perpétuer son identité. Il n’est donc pas surprenant que les gens aient tenu à conserver leur nom de famille et en aient été fiers. Il était fort regrettable de ne pas avoir de descendant mâle à qui transmettre le nom dont on avait soi-même hérité et que l’on portait avec orgueil.

 Les noms de famille sont apparus aux 15ème et 16ème siècles et ont très vite eu du succès en Pologne et en Russie. Les pays scandinaves, liés par leur coutume qui voulait que l’on utilise le nom du père comme nom de famille, n’ont pas employé les noms de famille proprement dits avant le 19ème siècle. La Turquie a attendu 1933, lorsque le gouvernement a obligé le peuple à adopter cette pratique.

 Dans presque tous les pays, les noms de famille ont d’abord été employés par la noblesse et les riches propriétaires terriens, puis cette pratique a gagné la classe des marchands et des bourgeois. Les premiers noms permanents étaient ceux des barons et des propriétaires terriens qui prenaient celui de leur manoir ou de leur fief. Ces noms sont devenus fixes car les terres se transmettaient de père en fils. Les paysans et les membres des classes moyennes qui cherchaient un statut légitime ont imité les pratiques de la noblesse, ce qui a généralisé l’usage des noms de famille.

 En raison des modifications de l’orthographe et de la prononciation au fil des ans, il serait bien difficile de dresser un simple classement des noms de famille. Beaucoup de mots anciens avaient un sens différent, ou sont aujourd’hui désuets. De nombreux noms de famille dépendaient de la compétence et de la discrétion de celui qui l’écrivait. Le même nom peut parfois être orthographié de plusieurs manières dans le même document.

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La mobilité française depuis 1914

Posté par francesca7 le 25 avril 2013

 

La mobilité française depuis 1914 dans AUX SIECLES DERNIERS immigrationOn ne mesure bien la mobilité de la population que depuis le recensement de 1962 qui a été le premier à demander le lieu de résidence lors du précédent dénombrement. On connaît aussi aujourd’hui le sexe, l’âge, le niveau d’éducation, la catégorie socioprofessionnelle, les lieux de naissance, de travail, de vacances, les étapes de la vie familiale et professionnelle, mais il y a une marge d’erreur, à cause des réponses refusées, imprécises ou erronées. 

 En étudiant ces sources, on constate que, fac eau rôle capital joué par les étrangers dans le peuplement de la France au 20ème siècle, la répartition des habitants sur le territoire a peu évolué depuis 1911, sauf à l’échelle communale. Depuis 1975, les départements les plus dynamiques sont ceux qui possèdent une très grande ville. La moitié de la population française occupe 1 800 communes ; d’un autre côté, 22 000 communes ont moins de 500 habitants. L’urbanisation a été intense avant 1914 et de 1946à 1975, mais elle a tendance à se ralentir, du moins pour les grandes villes, au profit des villes moyennes, et à se disperser au profit des régions de l’Ouest et du Midi. En 1911, les régions de l’Est, du Nord, de la Seine-Inférieure, du Finistère, de la Loire, des Bouches du Rhône et surtout Paris avaient une forte densité. En 1993, à ces régions s’ajoutent l’Oise, le Calvados, l’Ille et Vilaine, la Loire Atlantique, la Gironde, la Haute Garonne, l’Hérault, le Vaucluse, le Var, les Alpes maritimes, la Haute Savoie et l’Isère, ce qui prouve la poussée des régions littorales de l’Ouest et du Midi des Alpes du Nord.

 Jusqu’au années 1960, l’évolution séculaire se poursuit. Les zones de dépopulation cessent cependant d e s’étendre et restent tout l’Ouest, le Centre (sauf le Puy de Dôme), les confins sud de la Lorraine, les Hautes Alpes et l’Ariège  . Les régions attractives sont toujours le Bassin parisien jusqu’à la Loire, les régions minières du Nord et de Lorraine, le sillon rhodanien, le Midi méditerranéen, l’Alsace et les régions de Nantes, Bordeaux et Toulouse. Le schéma né de la révolution industrielle est toujours valable jusqu’aux années 1960, en dépit des effets des grèves et des crises économiques si ont tendance à arrêter le dépeuplement des régions rurales difficiles d’accès.

  »L’exode rural » concerne toujours les jeunes, mais aussi de plus en plus les femmes. Il a été de plus en plus définitif et a eu pour conséquence la fermeture de postes et d’écoles jugées non rentables, ce qui a accentué le dépeuplement de ces zones désertifiées. Il y a une forte cohérence entre les régions, certaines gagnant de la population de régions moins favorisées, et en perdant en même temps pour des régions plus favorisées qu’elles : une structure spatiale très hiérarchisée, implantée depuis le 19ème siècle, apparaît en 1962. Si, de 1921 à 1962 on constate une stabilité des zones d’attraction et de répulsion, les changements apparaissent depuis  30 ans. Paris n’attire plus que des gens de l’Ouest et de l’Est, et, s’il gagne toujours les moins de 50 ans, il perd désormais les plus de 50 ans. Les communes rurales perdent leurs jeunes mais voient revenir leurs retraités. Les jeunes ruraux vont désormais plutôt dans des villes moyennes et petites, même si les agriculteurs sont les moins mobiles. Ceux qui se déplacent le plus sont les cadres, les professions libérales, les inactifs et les chômeurs, mais surtout les jeunes couples qui quittent les centres trop chers pour vivre dans les banlieues.

 Certaines zones de répulsion sont devenues attractives : l’Ille et Vilaine, l’Ardèche, l’Ariège, les Hautes-Alpes, et surtout la Bretagne, le sud et l’Ouest du Massif Central (même la Lozère, le Cantal et l’Aveyron), et le Languedoc Roussillon qui attire maintenant tous les Français.

 En conclusion, il reste que l’apport étranger à la population française a été essentiel au 20ème sicèle. Il y aurait actuellement 5 millions d’étrangers (dont 300 000 clandestins ?), soit 9 % de la population, c equi entraînera, à terme, de profondes modifications et de nécessaires décisions des gouvernements européens pour maîtriser les flux migratoires et intégrer les étrangers souvent marginalisés dans les banlieues et les écoles-ghettos, surtout pour les Africains musulmans. Sans quoi, ce troisième mélange ethnique français ne connaîtrait pas la réussite du premier, qui, voici plus de mille ans, a intégré des Celtes, des Grecs, des Latins, des Germains, des Hongrois, des Sarrasins et des Vikings ; ni du deuxième qui après la guerre de Cent Ans, a permis le redressement d’une France exsangue qui devait devenir la plus grande puissance de l’Europe jusqu’en 1815.

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Les migrations pendant la deuxième guerre mondiale

Posté par francesca7 le 25 avril 2013

 

 

Les migrations pendant la deuxième guerre mondiale dans AUX SIECLES DERNIERS guerre

 

Pour la période de la deuxième guerre mondiale, les sources, souvent détruites sans avoir été exploitées, renseignent peu sur les pertes humaines, le nombre et la répartition des réfugiés, le mouvement naturel et migratoire des étrangers, les échanges entre les campagnes et les villes. Les migrations traditionnelles du temps de paix ont été remplacées par les migrations forcées, et dans ce contexte dramatique, rares sont les migrants qui ont pu s’implanter dans leur zone d’accueil et y faire souche. Les réfugiés de l’exode, qui est le mouvement le plus rapide et le plus ample de notre histoire : 3 millions d’entre eux sont rentrés chez eux avant le 15 octobre 1940, 800 000 restant encore en zone libre. La grande majorité des Français engagés dans la Légion des volontaires  contre le bolchevisme (LVF), ont été tués en Russie, les autres étant anéantis avec la division Charlemagne en 1945. Des 1,6 millions de Français encore retenus en Allemagne en 1945 (prisonniers, travailleurs volontaires ou forcés), rares sont ceux qui se sont mariés à des Allemandes et, bien entendu, aucun des 300 000 juifs ou des 70 000 résistants déportés. Sur les 130 000 Alsaciens-Lorrains incorporés dans l’armée allemande et envoyés sur le front russe, quelques-uns ont pu rester en Russie, par choix o par obligation, de nombreux prisonniers n’ayant été libérés par les Russes que très lentement. Les étrangers résidant en France, qui avaient beaucoup diminué du fait de la législation défavorable en conséquence de la crise des années 1930, étaient très peu nombreux pendant l’occupation, essentiellement des Espagnols républicains dans l’impossibilité de rentrer dans l’Espagne franquiste.

 Entre 1939 et 1946, les recensements montrent une diminution de la population française qui passe de 41,5 millions à 39,7 millions d’habitants, mais en fait, on estime à 1 million les pertes humaines dues aux morts civiles et militaires, et aux naissances perdues. Contrairement aux années 1920, le redressement démographique est spectaculaire et rapide entre 1945 et 1955, la natalité ayant déjà repris vers 1939 : les fameux « baby boom » va rajeunir, provisoirement, une population qui l’avait déjà été, partiellement par les étrangers dans l’entre-deux-guerres.

 

Les migrations de 1945 à 1993

Les sources statistiques  permettant l’étude des étrangers depuis la guerre, proviennent de l’INSEE (recensements généraux, enquêtes sur l’emploi, statistiques des mouvements de population) et des ministères de l’Intérieur (titres de séjour et enfants de moins de 16 ans), de l’Education Nationale, et des Affaires Sociales. Les flux migratoires sont observables  partir des statistiques de l’Office national de l’immigration (ONI) et du ministère de l’Intérieur (arrestations, reconduites aux frontières, expulsions). Le rôle capital de l’apport étranger dans la population française du 20 ème siècle se confirme après 1945 : entre 1889 et 1986, grâce à une législation favorable et unique en Europe qui encourage les naturalisations et francisations, plus de 3 millions d’étrangers sont devenus français, et 1,8 millions pour la seule période entre 1945 et 1986. Pour ces dernières dates,  4 250 000 personnes sont entrées en France, dont 1 320 000 rapatriées des colonies. On a calculé que, sans l’apport extérieur, la population serait, pour le siècle, inférieure de 11 millions d’habitants.

 La population a autant augmenté entre 1945 et 1993 qu’entre 1789 et 1945, en partie grâce aux immigrations, et entre 1946 et 1982, les effectifs des étrangers en France ont augmenté de 2 millions de personnes, leur nombre étant beaucoup plus du double de celui d’après-guerre. On constate de nombreuses évolutions ; grâce à la politique de rattachement familial, les étrangers vivent en France de plus en plus avec leur(s) femme(s) et leurs enfants. La provenance de ces étrangers a changé, les Européens ayant fortement régressé au profit des ressortissants africains des anciennes colonies. Les femmes, jeunes et fécondes, de ces pays souvent islamiques, donnent naissance à de nombreux enfants en France, ce qui accroît considérablement l’impact de la natalité étrangère sur la natalité nationale (qui, en revanche, est en régression), et donc, à terme, son impact sur la population française. Cette présence étrangère a connu trois phases depuis la fin de la guerre.

 De 1946 à 1962, les gouvernements successifs, pris entre la nécessité d’une main d’œuvre temporaire et masculine en vue de reconstruire la France, et celle d’une immigration plus longue et familiale destinée à combler les vides démographiques, ont finalement limité les entrées, coordonnées par le ministère de la Santé publique et de la Population (1946) et organisées par l’ONI, (créé en 1945). L’ONI introduit en France des travailleurs dont il favorise l’obtention d’un contrat de travail avec un patron. Le ministère de l’Intérieur délivre des permis de séjour de 1 ou 3 ans, ou des cartes de résidents privilégiés de 10 ans, renouvelables qui favorisent la naturalisation. L’ONI organise aussi le regroupement familial.

 Pourtant, les conditions économiques et sociales de la France d’après-guerre n’ont permis à l’ONI d’introduire, entre 1946 et 1962, que 1,1 million d’étrangers, dont un cinquième seulement des membres des familles. Essentiellement Italiens puis Espagnols, même si les effectifs des Africains en France, très faibles en 1946, décuplent et atteignent déjà 430 000 personnes en 1962. Parmi eux, les Algériens passent de 18 000 à 300 000. Contrairement à l’entre deux-guerres, où ils travaillaient souvent dans l’agriculture ou le commerce, les étrangers sont employés massivement dans le bâtiment, les mines, la sidérurgie, la métallurgie, en particulier l’automobile et l’entretien, métiers salissants, durs, voire dangereux et mal payés, donc dévalorisés qui sont délaissés par les Français. La deuxième phase va de 1962 à 1974 et correspond à une grande offre causée par la décolonisation de l’Afrique, e tune demande fort causée par une grande croissance économique. Depuis les années 1950, les Français établis en Indochine, au Maros et en Tunisie commençaient à rentrer du fait de la décolonisation : ce retour devient massif et dramatique avec les « pieds-noirs », chassés d’Algérie : 860 000 en 1962 et 250 000 en 1963. En 1968 on comptait 930 000 rapatriés d’Algérie, intégrés dans les régions de Paris, Marseille, Lyon et les zones agricoles du Midi et de la Corse. En tout, il a fallu caser 1,1 million de Français d’outre-mer, qui trouvent à s’employer selon leur qualification, souvent élevée. En revanche, pour assurer les grands chantiers d el 5ème République (autoroutes, immeuble,s aéroports…) et relancer l’industrie lourde, l’ONI organise un transfert massif de travailleurs étrangers peu qualifiés, donc peu exigeants : les Italiens, puis les Espagnols sont remplacés peu à peu par les Portugais, les Turcs et les Maghrébins : soit un million d’étrangers supplémentaires en 10 ans, avec en fin de période, l’arrivée croissante des familles.

 La troisième période commence en 1974 avec la crise économique et la montée du chômage. En dépit des incitations au retour au pays et des suspensions d’entrées, les étrangers continuent à affluer, parfois clandestinement, le plus souvent avec leurs familles, rarement avec le statu de rapatriés ou de réfugiés politique (ex-Indochine, Afrique noire francophone).

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Immigrations fortes et variées de 1914

Posté par francesca7 le 25 avril 2013

 

Immigrations fortes et variées de 1914 dans AUX SIECLES DERNIERS 220px-Uilenburgstraat_Amsterdam_1925Depuis 1914, les progrès dans la connaissance de la population ont été importants mais plus importants encore les changements dans les comportements, devenus standardisés et européanisés dans les migrations ; l’exode rural et le recul de la natalité se cumulent pour augmenter fortement l’immigration étrangère, rendu nécessaire, en outre, par la saignée subie en 1914-1918. La récupération est si lente et difficile que la France a toujours, vers 1950, les 40 millions d’habitant de 1914.

 Le « baby boom » permet en revanche une récupération plus rapide et un fort accroissement dans les 10 années suivant la fin de la deuxième guerre mondiale. Au cours des « trente glorieuses » (jusqu’en 1975), la population passe de 40 millions à près de 53 millions d’habitants, gagnant ainsi 13 millions de personnes par les effets conjugués d’une importante natalité et d’une fort immigration : c’est le gain le plus grand de son histoire. Après 1975, pour des raison variées, culturelles, économiques et médiatiques, la télévision véhiculant des modes et des normes nouvelles (indépendance, libération sexuelle, union libre), la nuptialité et la fécondité s’effondrent et le « baby crach » est simultané à un « papy boom » en raison d’un recul important de la mortalité. Les deux problèmes actuels sont le vieillissement croissant de la population, et l’impossibilité de maîtriser l’immigration et d’assurer une intégration correcte à des étrangers qui sont très différents de ceux d’avant 1914.

Les émigrations pendant la première guerre mondiale.

La Grande Guerre tue 3,5 % de la population, et 10 % de la population active de 1914 (1,5 million de morts et de disparus). Le Centre et l’Ouest sont les régions les plus saignées à Blanc. On évalue à 1,7 millions les naissances qui n’ont pas eu lieu à cause de la guerre. N’oublions pas les 5 millions d’alliés qui ont combattu en France, pour la plupart sujets de l’Empire britannique (d’abord des britanniques, ensuite des Indiens, beaucoup moins de Canadiens, d’australiens, de Néo-Zélandais, de Sud-africains), ou du roi des Belges, mais aussi 90 000 Portugais, 70 000 Polonais, des Russes, des Italiens et surtout 2 millions d’américains présents en novembre 1918 : certains de ces étrangers ont, peut-être, fait souche en France. La guerre a aussi stoppé l’émigration traditionnelle et provoqué des déplacements involontaires ; exodes de réfugiés, déportations, rapatriement,s appel à la main-d’œuvre étrangère, recolonisation.

En 1918, il y avait environ 2,3 millions de réfugiés (un peu plus de la moitié français), venus des régions du nord-est, occupées ou dévastées. La plupart étaient restés dans leur département d’origine, mais à l’arrière du front, une minorité vivait dans la Seine, la Seine et Oise, la Seine Inférieure, l’Aube, le Calvados, le Rhône, l’Eure et le Maine et Loire. Leurs villes et villages en ruines, ils sont rentrés très lentement chez eux, et beaucoup après 1921. Les réfugiés belges se trouvaient dans les départements à demi envahis, en Normandie et en Ile de France et même en Bretagne  et dans les pays de Loire. Environ 50 000 de ces Belges sont restés en France après l’armistice. Les civils résidant en Allemagne en 1914 furent internés (souvent dans le camps de concentration de Holzminden), et ceux  des régions occupées ont parfois été déportés (exemple des femmes lilloises) pour aller travailler en Allemagne, voire en Lituanie. On peut penser que la plupart voulurent rentrer au pays dès l’armistice.

 Quant aux Alsaciens-Lorrains, il leur était difficile de prouver qu’ils n’étaient pas de souche prusienne quand ils ne parlaient que le dialecte et qu’il leur avait été impossible d’apprendre le français depuis 1871…. En juillet 1914, beaucoup de résidents allemands ou austro-hongrois quittèrent la France précipitamment. Ceux qui restèrent furent rapidement internés, à l’exemple des civils français résidents en Allemagne, ce qui permit, peu à peu, des échanges et des libérations, les rapatriements ne s’achevant qu’en octobre 1919. pour pallier au départ des soldats mobilisés et des étrangers civils en 1914, qui entraîna une pénurie de main-d’œuvre, le ministère de l’Armement introduisit en France 82 000 ouvriers (grecs, portugais, espagnols, italiens), et celui de l’Agriculture 114 000 travailleurs agricoles espagnols et portugais, avec leurs épouses et leurs enfants. Près de 200 000 autres Espagnols immigrèrent spontanément. Des Italiens, partis en 1914, craignant que leur pays ne se range du côté allemand, revinrent en 1916. a partir de 1915, on fit venir aussi des coloniaux, essentiellement des Algériens, des Malgaches, des Indochinois, des Marocains et des Chinois, dont la plupart furent rapatriés sans avoir pu se mêler aux Français car ils étaient soumis à un régime spécial de vie en commun très disciplinée. Ainsi, de tous ces étrangers implantés en France le temps d’une guerre, seuls les Espagnols restèrent en grand nombre.

 

L’entre deux guerres

Épuisée démographiquement, économiquement et moralement, la France, pendant l’entre deux guerres, n’a pas la force d’évoluer, et elle prolonge les tendances nées depuis la fin du 19ème siècle : natalité, fécondité et mobilité faibles, vieillissement entraînant un appel à la main d’œuvre étrangère, dont l’arrivée massive et le recrutement plus élargi sont les grands facteurs de changement à terme, car ils comblent les vides démographiques et territoriaux et enrichissent la culture.

 La mortalité excessive conjuguée aux besoins de la reconstruction, d’expansion industrielle, d’essor du tertiaire, la prise en charge de la population âgée et le cote de la loi des huit heures, en 1919, entraînent une pénurie de maint d’œuvre d’environ 3 millions de personnes, et nécessitent un recours massif à l’immigration, qui est de nouveau autorisée en juin 1919. Entre 1921 et 1926, 200 000 étrangers entrèrent en France annuellement (1,5 million d’étrangers en 1921 et 2,5 millions en 1926). Des conventions avec l’Italie augmentent acore davantage le poids de l’immigration transalpine, et celles signées avec les gouvernements tchécoslovaque et polonais, modifièrent la structure et le comportement des immigrés. D’après le recensement de 1921, voici les communautés étrangères par ordre décroissant : Italiens, Belges, Espagnols, Suisses, Allemands (d’Alsace-Lorraine, désormais rattachées), Polonais, Tchèques, Russes blancs (cas particulier ; ce sont des réfugiés politiques fuyant le Bolchevique triomphant), et Arméniens fuyant les Turcs. Les naturalisations arrêtées pendant la guerre reprennent. L’émigration française aussi. Près de 10 000 Français s’installent aux Etats-Unis et près de 4 500 en Argentine, en 1919 et en 1920. En tout, 26 000 Français sont partis pour les colonies, 27 000 pour les Etats d’outremer « neufs », 67 000 pour l’Europe, pour un total de 120 000 départs.

 C’est peu à côté des 2,9 millions d’étrangers qui, en 1931, peuplent la France exsangue. Ils sont concentrés, en 1921, dans quatre régions traditionnelles d’accueil, en raison de leur proximité des frontières et de leur forte offre d’emplois : Nord, Nord-Est, côte du Sud Est et région parisienne. Le Languedoc et le Midi Pyrénées commencent à voir augmenter leur nombre d’étrangers, mais le Centre et l’Ouest n’en voient jamais. Cette situation se modifie peu jusqu’en 1936, bien que le flux d’immigration s’arrête en raison de la crise des années 30. Encore essentiellement masculine, jeune et active, en 1911 elle commence à s’intégrer et à se rééquilibrer ; les femmes et les enfants deviennent plus nombreux. Les étrangers s’installent dans la région parisienne. Les industries touchées par la crise du travail n’embauchant plus, ils se tournent vers l’agriculture, le commerce de détail (alimentations, restauration), voir les professions libérales. Dans les années 30, la crise démoralisante, ajoutée au nombre et à la nouveau des étrangers (Africains, Maghrébins, Asiatiques, Arméniens, Russes, Polonais, Grecs, Yougoslaves, Roumains) ravivent les réactions nationale et xénophobes, même dans les pays ruraux où ils sont rares. A part les Italiens et les Espagnols qui latins et catholiques, n’ont pas eu trop de mal à s’intégrer, tous les autres étrangers ont souffert de ce contexte, alimenté, il est vrai, par la montée du fascisme en Europe. Ils sont d’autant plus rejetés qu’ils sont de provenance lointaine ou coloniale, ou qu’ils sont nombreux dans une région et repliés sur eux-mêmes, comme les Polonais du Pas de Calais qui conservent leur langue, leurs école,s leurs journaux, leurs prêtres, leurs fêtes ; ségrégation volontaire qui empêche l’assimilation. La plupart des autres étrangers s’intègrent peu à peu, surtout à partir de la deuxième génération qui passe par le moule de l’école française. Les belges, eux aussi, vivent dans le Nord Est industriel et frontalier. Les étrangers progressent régulièrement, mais lentement et prudemment, car ils sont conscients de la xénophobie croissante des autochtones. Ils pénètrent dans toutes les régions de France en comblant des vides créés par le dépeuplement des campagnes et la baisse de la natalité, et dans toutes les couches de la société, puisque bon nombre d’entre eux sont motivés par le désir de retrouver en France le statut supérieur qu’ils avaient dans leur pays natal (particulièrement les Italiens et les Polonais, qui, chez eux, étaient de classe moyenne). Les mariages mixtes favorisent l’assimilation des immigrés européens. En 1937, 1,7 million d’étrangers sont naturalisés.

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Répartition des étrangers de 1851 à 1911

Posté par francesca7 le 17 avril 2013

 

24 302 Suisses, sans oublier de très nombreux juifs (non dénombrés comme tels).

La plupart des étrangers s’établissement en ville. 57 % des Italiens et 58 % des Espagnols sont des hommes, et seulement 44 % des Allemands et 42 % des Anglais. Presque tous sont jeunes, donc actifs et laborieux. Ils travaillent peu dans l’agriculture, comme ouvriers agricoles et plus souvent saisonniers que permanents. On compte, chaque année, 50 000 Belges pour les moissons du Bassin parisien et autant d’Italiens dans le Midi pour la récolte des raisons et des olives. La plupart choisissent l’industrie, le commerce, le transport, la domesticité où ils assurent les tâches délaissées par les Français : mineur, maçon manutentionnaire, serveur, bonne, femme de ménage ou de chambre…. Leurs « concurrents », français de souche, autour de Lille, Marseille, Paris et des mines du Midi leur reprochent d’accepter de travailler à vil prix et de faire baisser les salaires, voire de devenir délinquants. Cette xénophobie entraîne parfois des rixes, et même des massacres (Aigues-Mortes, 1893). Leur intégration, annonçant leur assimilation rapide, passe le plus souvent par le mariage avec un Français, d’autant plus que la plupart des étrangers sont jeunes et célibataires ; pour les trois-quarts d’entre eux, ils épousent « français », et leurs enfants davantage encore.

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En conclusion, en 1914, et selon le recensement de 1911, dont les résultats ont été publiés en 1913, la France compte 39 602 258 habitants, dont 5 millions vivent dans les villages de moins de 500, 18,5 millions dans les communes entre 500 et 5 000 habitants et 16 millions dans les plus peuplées. Cette population est dispersée et mal répartie. Si, entre 1808 et 1866, l’Ouest restait très peuplé et le Sud-Est peu peuplé, en 1914 l’Ouest se dépeuple et le Sud Est et les régions du Nord de la France se sont largement peuplées. Un quart de la population française se concentre dans les départements de la Seine, de la Seine et Oise, du nord, du Pas de Calais, de la Seine Inférieur (Maritime), du Rhône et de la Gironde. Au Nord Ouest, seule est peuplée la région de Rouen ; à l’Ouest, seule la région de Nantes ; au Sud Ouest celle de Bordeaux ; au Sud Est, celles de Lyon et Marseille.

 La population est très faible dans les Hautes et Basses-Alpes, l’Ariège  , le Territoire de Belfort, la Lozère, le Tarn et Garonne, la Corse, les Landes. Quant à la mobilité croissante, elle concerne plus les migrations intérieures des campagnes vers les villes que les migrations internationales, les étrangers en France étant, depuis des siècles, plus nombreux que les Français à l’étranger. Face à 65 000 000 d’Allemand, la France ne possède que 40 000 000 d »’habitant et a perdu la suprématie démographique et politique qu’elle avait jusqu’à l’Empire. Sa population a peu de jeunes, beaucoup de vieux, beaucoup d’actifs et beaucoup de ruraux.

 

L’exode rural a deux formes : le modèle normand ou aquitain où il y a à la fois dépopulation naturelle et immigration, et le modèle breton et vendéen (voir auvergnat) où la forte natalité entraîne et alimente une migration intensive surtout vers l’agglomération parisienne. Il faut souligner la primauté du Nord, et avant tout de la région parisienne. En dépit de cet exode rural massif mais varié, il n’y a pas de « désert français » en 1914 ; la France rurale l’emporte encore sur la France urbaine, qui va en triompher définitivement après la première guerre mondiale, tombeau des paysans, au sens propre comme au sens figuré.

 A la faveur de leur émancipation de 1791, les communautés juives de France s’accroissent et se répandent (ils passent de 50 000 à 100 000). En Alsace-Lorraine, où ils sont 50 000 en 1868, ils quittent leurs ghettos campagnards et s’installent dans des villes qui leur étaient autrefois interdites : Strasbourg, Belfort, Mulhouse. Ils vont en Franche Comté (Dôle, Besançon), en Bourgogne (Dijon). Les juifs du Midi quittent le Comtat pour Lyon et Marseille (où il sont 4 000 à la fin du siècle). Les juifs de Paris sont 550 à la Révolution,  2 600 sous l’Empire, 8 000 en 1840,  30 000 en 1870, 40 000 en 1900. D’origine, ils sont bordelais, messins, avignonnais, mais ils sont submergés par les Alsaciens après l’annexion allemande. Après 1914, les juifs d’origine française deviennent minoritaires à l’arrivée des juifs russes, polonais et roumains qui fuient les pogroms et croient trouver, dans l’entre-deux-guerres, la paix et la liberté entre Belleville et la rue des Rosiers. En 1942, quand commence la « Solution finale » les juifs sont au nombre de 300 000. le temps du triomphe des Rothschild, des Péreire, des Fould, des Worms, des Rachels et des Offenbach est fini : l’affaire Dreyfus a réveillé l’antisémitisme latent des Français, et Adolf Hitler a su en profiter : 70 000 juifs de France mourront en déportation….

 Les communautés juives d’Afrique du Nord, présentes depuis l’époque carthaginoise, nombreuses à Kairouan, Constantine, Tlemcen, Alger et Fès sont heureuses de l’arrivée des Français à partir de 1830 : ils obtiennent la nationalité française (décret Crémieux, 1870). En 1962, ils étaient 140 000 en Algérie, 105 000 en Tunisie et 225 000 au Maroc. Si, depuis 1948, une bonne partie a émigré vers Israël, les autres sont revenus en France après 1962.

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Les Français dans le monde en 1911

Posté par francesca7 le 17 avril 2013

 

Des ouvriers parisiens vaincus pendant les « journées de Juin » en 1848, sont envoyés à El Affroun, Bou Roumi, Marengo, dans la Mitidja, la Ferme, Pontéba, dans le Chétif, mais leur pauvreté, leur inaptitude agricole, leur démoralisation, l’insalubrité entraînent parfois paludisme et choléra et rendent leurs débuts très difficiles. En même temps, la colonisation officielle continue en ouvrant de nouveaux centres à Alma, Rovigo, Maison-Blanche et en accroissant le peuplement des anciens comme Blida ou Orléansville. Enfin, la colonisation civile s’intensifie favorisée par la création de routes, d’assèchement de lacs, l’irrigation, la forte mécanisation agricole qui pallier au manque de mains d’œuvre. Le peuplement de la Mitidja passe de 2000 à 16 000 personnes entre 1842 et 1856.

 Après 1858, la colonisation officielle se raréfie et la colonisation civile libre triomphe, en dépit de plusieurs catastrophes (sécheresse, sauterelles, séismes, entraînant typhus et famine en 1867), et surtout avec la 3ème République, par l’arrivée des Alsaciens-Lorains en particulier ; au moins 5 000 des 128 000 qui ont effectivement quitté les provinces annexées par le Reich en 1871.

Les Français dans le monde en 1911 dans AUX SIECLES DERNIERS mitidja

 

Pour les autres territoires, le Sénégal voit l’occupation française s’intensifier dès 1816, tout en n’ayant que quelques centaines de colons avant que le général Faidherbe ne commence un véritable peuplement à partir de 1854 : Saint-Louis comptant, par exemple, 1 600 Européens et métis. Les comptoirs du golfe de Guinée, du Grand Bassam, d’Abyssinie et du Gabon ne possèdent que quelques colons. Pas plus de colons dans ceux de Madagascar, essentiellement l’île de Sainte Marie, réoccupés dès la Restauration, ou aux loges de Moka, Surate et La Calle, en Algérie, qui vont servir, on l’a vu, à la conquête systématique de l’Algérie. Ces comptoirs avaient été perdus ou abandonnés depuis la Révolution, ainsi que la Martinique, la Guadeloupe, Saint Pierre et Miquelon, tandis que l’Empire fait perdre définitivement à la France la Louisiane, vendue aux Etats-Unis, Saint Domingue, devenue la république d’Haïti, Sainte Lucie et Tobago entraînant, on le sait, un certain déclin des ports de Bordeaux, de Rouen et de Marseille, au début du 19ème siècle. D’abord timide et ponctuelle, la colonisation s’intensifie sous le Second Empire, sans pour autant entraîner un peuplement important : Nouvelle-Calédonie (1853). Cochinchine (1859 à 1867), Cambodge, qui devient « protectorat » en 1863, contre les éventuelles menaces de ses voisins, Siam et Cochinchine, et surtout l’Algérie.

 Les soldats français envoyés en Crimée (1854), en Italie du nord (1859) et au Mexique (1864) n’ont pas eu le temps de fonder beaucoup de familles sur place, sauf rares exceptions. La colonisation est jugée dangereuse par les premiers gouvernements de la 3ème République qui vient de naître dans le désarroi de la défaite de 1870, de la perte de l’Alsace-Lorraine, et de la révolte des communards, dont les survivants sont envoyés au bagne de Nouvelle-Calédonie, où les plus résistants et les moins découragés feront souche, ou du moins reviendront dans leur Paris natal, telle Louise Michel.

 Les quelques initiatives coloniales sont le fait d’officiers ou d’explorateurs en mal d’aventures et sont couvertes par le gouvernement de Monsieur Thiers, et encouragées secrètement par Bismarck qui a tout intérêt à faire détourner le regard des Français de la « ligne bleue des Vosges ». Jules Ferry reprend une politique coloniale de plus grande envergure, ers la Tunisie et le Tonkin, accessoirement vers le Congo, le Niger et le Pacifique. Mais il reste prudent, se sachant très attaqué par sa droite à cause du coût financier et humain des installations, et sur sa gauche nationaliste parce que la colonisation outre-mer détourne les Français de la revanche sur l’Allemagne ‘et non pas, comme on pourrait le croire, parce qu’elle, la Gauche, refus le principe de la colonisation). Ce n’est qu’après 1890 que la politique coloniale de la France gagne en ampleur et en organisation. L’Ecole coloniale est créé en 1889, l’Armée coloniale en 1893 ; le ministère des Colonies en 1894. Cette technique de colonisation parachève le peuplement de l’Algérie, la conquête de l’Indochine, de Madagascar, l’installation Afrique noire (AOF et AEF), en Tunisie et au Maroc ; les premières résistances au principe apparaissent dans une Gauche socialiste.

 

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A la fin du 19ème siècle, en raison de sa faible croissance démographique, la France a dû faire appel à une très forte immigration. Ainsi, les étrangers ont été beaucoup plus nombreux à émigrer en France, que les Français à partir à l’étranger. Malheureusement, en dehors des recensement,s leur étude statistique et historique est rendu difficile par le manque de sources spécifiques, par les changements de frontières imposés par les guerres (en 1860, 700 000 Savoyards et Niçois deviennent Français et, en 1871, 1,5 million d’Alsaciens-Lorrains ne le sont plus) ; par un mauvais contrôle des entrées et des retours (certains étrangers rentrant vite chez eux, même naturalisés), enfin par les naturalisations croissantes qui transforment les étrangers en Français dans les recensements.

 Sous l’Ancien Régime, était étrangère toute personne née en dehors du royaume même de parents français, et française toute personne née en France même de parents étrangers qui, du reste, pouvaient obtenir des « lettres de bourgeoisie », c’est-à-dire « de naturalité » (terme définitivement remplacé par « naturalisation », à la fin du 19ème siècle). Pour encourager l’implantation étrangère, le premier code de la nationalité est adopté en juin 1889 : il donne la préférence au « jus soli » (nationalité acquise par résidence), plutôt qu’au « jus sanguinis » (par filiation) ; ainsi sont françaises les femmes étrangères mariées à des Français, les enfants nés en France de parents étrangers et qui y restent jusqu’à leur majorité et, s’ils souhaitent leur naturalisation, les étrangers qui résident en France depuis 10 ans consécutifs.

 Au début de la 3ème République, on évalue à 1 million le nombre d’étrangers ; en 1914 ; 2 millions sont étrangers, naturalisés ou francisés par mariage ou par naissance (sur 39 600 000 habitants). Nous connaissons les  étrangers presque exclusivement grâce aux recensements ; à partir de 1851, ils signalent la nationalité et l’implantation géographique ; celui de 1891 informe, en plus, sur leur lieu de naissance, leur âge, leur sexe, leur situation matrimoniale et leur profession. Malheureusement, on n’ a pas assez d’éléments pour connaître leur comportement démographie (fécondité, natalité, nuptialité, mortalité) ou leur méthodes d’assimilation comme le mariage avec des Français.

Le traité de Francfort favorise l’installation des Allemands dans l’Alsace-Loraine annexée ; dès 1871, on en recense 78 687 ; en 1910, 17 % des habitants du Reichsland sont d’origine allemande, 59 % sont Prussiens, presque tous Rhénans ; 14 % Bavarois, 13 % Badois et Palatins. A Strasbourg, ils sont 18 000 en 1880 et 60 000 en 1905, sur 180 000 habitants environ (48 000 civils et 13 000 militaires en 1910). L’immigration est encore plus forte à Metz, qui comte, en 1890, 24 664 Allemands contre 21 314 Messins d’origine.

Le groupe étranger le plus important au 19ème siècle est fourni par les Belges (128 100 en 1851 et 482 300 en 1885), mais par suite d’une naturalisation massive, ils ne sont plus que 287 100 en 1914 (soit près du quart de la population étrangère) ; depuis 1901, ils sont dépassés par le groupe qui venait auparavant en deuxième position : les Italiens (63 000 en 1851 et 419 200 en 1911), soit plus du tiers des étrangers. Les Espagnols font moins de 10 % des étrangers et les Suisses beaucoup moins encore. Les Anglais, relativement nombreux au début du siècle, ne sont qu’au sixième range en 1900 ; ils sont nombreux sur les côtes de la Manche et au Pays basque. Les Polonais, qui avaient émigré après leur défaite nationaliste de 1830, sont moins de 10 000 ; les Austro-Hongrois moins de 20 000. les autres groupes sont extrêmement réduits : russes, portugais, scandinaves, turcs, africains, asiatiques. Leur implantation varie peu entre 1831 et 1911, et concerne le département de la Seine et les régions frontalières de leur pays d’origine. En 1851, les départements les plus cosmopolites sont : le Nord (80 875 d’étrangers), la Seine (62 000), les Bouches du Rhône (14 855) et le Var (12 899). En 1881, après le Nord et la Seine viennent aussi la Meurthe et Moselle et le Pas de Calais. En 1911, la Seine a repris la première place. Les Belges s’installent dans les départements frontaliers de leur pays natal ; mais les Italiens, même s’ils préfèrent les départements du Midi, se répandent davantage, jusqu’en Lorraine (plus de 1 000 dans 30 départements en 1891) ; les Espagnols s’installent essentiellement dans le Sud-Ouest aquitain et languedocien. Les autres étrangers sont concentrés à Paris où l’on trouve, en 1911, environ 26 000 Russes, 14 500 Anglais.

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L’évolution des migrations au 19ème siècle

Posté par francesca7 le 12 avril 2013

  

De 1815-1914

 

Après les troubles de la Révolution, les migrations temporaires, saisonnières et internationale reprennent, mais au ralenti. Par exemple, de nombreux Français continuent à s’installer en Espagne, notamment en Nouvelle-Castille (des Cantaliens), jusqu’à la première guerre mondiale. La population française reste pourtant peu mobile et très sédentaire dans la première moitié du 19ème siècle. A part Paris et Bordeaux, la zone de recrutement des grandes villes, et encore plus celle des petites, ne se modifie guère.

L’apogée des migrations temporaires se situe à la moitié du siècle, avec peu de changements par rapport aux courants traditionnels : les scieurs de long du Forez et du Livradois sont de moins en moins nombreux entre 1820 et 1920, et de plus en plus remplacés par des Italiens en raison des bas salaires. L’essor des cultures industrielles donne un nouveau souffle à ces migrations limitées dans le temps et l’espace ; par exemple, l’arrachage des betteraves dans l’Oise attire 12 000 travailleurs en 1900.

La population rurale atteint son apogée vers 1850 avec 27,3 millions d’habitants, les régions les plus densément peuplées étant l’Est, le Bassin parisien, la région lyonnaise et les régions voisines de la Manche, en raison de leur richesse agricole et de leur activité industrielle de complément. Le peuplement rural ne change donc pas fondamentalement entre le Moyen Age et le 20ème siècle, même si les communautés les plus petites se réduisent. Les régions les plus urbanisées sont le Bassin parisien, le littoral de la Manche, la Lorraine du nord et l’Alsace, les dépressions orientales du Massif Central, les axes du Rhône et de la Garonne et le littoral méditerranéen, Bordeaux, Nantes, Clermont et les villes périphériques du Bassin parisien ont tendance à stagner, mais la France est criblée de petites villes très dynamiques.

 Ce tableau change progressivement dans la deuxième moitié du 19ème siècle. Les migrations temporaires déclinent même si certains colporteurs-fleuristes de l’Oisans sont partis jusqu’en Russie, en Californie, au Mexique, au Pérou, en Argentine et au Brésil pour vendre des sachets de graines et des plants. Au contraire, les migrations saisonnières augmentent en raison de l’essor des cultures des fruits et légumes. Les alentours des villes se peuplent de maraîchers et de jardiniers pour nourrir les citadins de plus en plus nombreux. Ainsi, des Bretons, originaires par exemple de Roscoff, cultivent et vendent leurs fruits et légumes en Normandie, en Anjou, dans la région parisienne et passent même en Angleterre en 1905. Grâce au chemin de fer, ils se répandent aussi dans le nord de la France pour arracher les pommes de terre ; les Drômois dans le Comtat pour cueillir les fraises ; les Alpins dans le Bas-Rhone pour récolter les cerises et les pêches ; les Pyrénéens et les Landais font les vendanges dans le Bordelais, les Catalans et les habitants des Baléares ramassent les tomates de Marmande. Ces migrants de l’état provoquent l’essor des banlieues.

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 Les migrations intérieures deviennent de plus en plus définitives.

Les ruraux migrent définitivement plus souvent, pour se marier dans un rayon plus large qu’auparavant, et surtout pour trouver un travail dans une ville moyenne ou grande. L’exode rural qui concernait naguère les cadets de famille qui se faisaient domestiques ou soldats, s’intensifie au cours du 19ème siècle, le monde rural ne commençant à se dépeupler qu’à la fin de celui-ci. Entre 1806 et 1911, 14 millions de ruraux ont quitté leurs campagnes essentiellement le Pas de Calais, les Côtes du Nord, la Seine Inférieure (Maritime), le Finistère, la Saône et Loire, toutes les régions de montagne. Cet exode a été réduit dans le Bassin parisien et le sillon rhodanien, faible en Ile de France et dans le Bordelais et inexistant sur le littoral méditerranéen.

 Les ruraux n’avaient ni conscience, ni intention de migrer définitivement, et au début, plus de la moitié sont rentrés après quelques années : les migrations ne deviennent définitives qu’au début du 20ème siècle. Les ruraux partaient pour des raisons économiques (mécanisation agricole, avance du chemin de fer, salaires plus élevés, ruine de l’artisanat rural) mais aussi culturels (goût de l’indépendance, fascination pour la vie urbaine, mirage de la ville providentielle, alimentés par le service militaire, essor de l’instruction). Beaucoup de solitude et d’ignorance, donc de craintes, disparaissent. Les ruraux, du reste, préfèrent travailler dans le « tertiaire » (administration, commerce, transports, armée) et peu vont en usine. Résultat, dans les campagnes, vers 1900, on trouve plus d’hommes que de femmes, plus de vieux que de jeunes, certains villages perchés du Midi sont abandonnés.

Les zones de plus fort immigration sont : dans l’ordre : la Seine, le Rhône, la Seine et Oise, les Alpes Maritimes et les Bouches du Rhône et elles sont très peu touchées par l’émigration. A contrario, les zones de forte émigration telles que le sud u Massif Central, les Alpes, la Nièvre, le sud-est du Bassin parisien, les départements bretons et pyrénéen reçoivent très peu d’immigrés. Le Nord, lui, a peu d’émigrés car il est industrialisé, et peu d’immigrés (si on excepte des belges) car la natalité y est forte. Dans certaines régions comme le Puy de Dôme, i n’y a ni immigration ni émigration ; dans d’autres comme la Loire-Inférieure (Atlantique), il y a émigration, mais pas immigration.

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On constate trois sortes de migrations : celles de voisinage, entre les départements voisins, concernant les villes de Limoges, Tours, Caen, Rennes, Toulouse, Bordeaux, Cahors, Nancy, Dijon, Lyon, Valence et Marseille ; les migrations de moyenne distance dans un rayon plus large de quatre couronnes de départements qui ne peuplent plus que les grosses villes, Lyon, Marseille, Bordeaux et Paris ; Paris qui est le seul bénéficiaire des migrations à longue distance, et qui vident les départements du sud-est (sauf les environs de Marseille et Lyon) du sud-ouest (sauf Bordeaux) et de l’extrême-ouest, régions les plus isolées, les plus éloignées, les plus touchées.

Les migrations intérieures sont comme des fleuves qui déposent leur limon humain. Ainsi, les habitants de la Drôme s’installent d’abord en Avignon avant de s’établir à Marseille. Ceux du Finistère gagnent Paris, en passant par le Morbihan, l’Ille et Vilaine, la Mayenne, la Sarthe et l’Eure et Loir. Les soldes migratoires sont ainsi positifs avec les départements les plus éloignés de Paris et négatifs avec les plus proches. Même  constatation pour les flux qui mènent depuis le Massif Central (avec quelques détournements au passage à Bourges et Orléans), le midi méditerranéen (sauf arrêt à Lyon) ou l’Aquitaine (avec arrêts à Bordeaux et Tours). Voici tracés les grands axes des migrations internes, au dépens des régions les plus lointaines, donc les plus peuplées, car l’attachement à l’Eglise et à la famille ont maintenu une forte natalité plus longtemps qu’ailleurs, et ce surpeuplement rural a nourri l’émigration. Puis, suivant l’exemple précoce de la Normandie, malthusienne depuis le 17ème siècle, ces régions ont pratiqué un contrôle de la fécondité, unique en Europe, qui s’est généralisé dans toutes les couches sociales, surtout dans la deuxième moitié du 19ème siècle, au sud du massif Central d’abord, puis le Bassin aquitain, en Bretagne  et en Limousin et en Périgord. Ces émigrants vont dans les centres urbains, mais pas forcément dans les centres industriels ; car, qui part exactement ?

Des agriculteurs, souvent jeunes et célibataires, certes, mais seulement dans les régions où ils sont en surnombre, donc en surcharge à cause d’une forte natalité, comme en Bretagne ou dans le Massif Central. Beaucoup d’artisans des bourgs, aussi ruinés par la disparition de leurs petits métiers (bourreliers, tisserands, forgerons) face à la grande industrie croissante. Beaucoup d’enfants de gendarmes, de commerçants, de postiers, de médecins qui rêvent de réussir à la ville, et qui y vivent souvent dès leur adolescence, dans les lycées-pensionnats. Les foyers de dépopulation apparaissent en 1831 (Moyenne-Garonne), Normandie intérieure, Basses-Alpes et Cantal), et s’élargissent entre 1851 et 1872 au sud-ouest, sauf Bordeaux, au croissant sud de la Normandie (de la Manche à l’Eure et Loir), aux Côtes du Nord, au sud du Massif Central. Cette dépopulation se ralentit entre 1872 et 1891, puis reprend de plus belle après 1891 (plus de 62 000 personnes sont perdues par an dans 60 départements). Les migrants des régions urbanisées gagnent la ville la plus proche. Ceux des régions très rurales partent souvent hors de France.

 Si la population rurale passe de 24,5 millions en 1800 à 23 millions en 1914, avec une apogée en 1846, la population urbaine croît de façon spectaculaire et ininterrompue :

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5 millions en 1800, 7,8 millions en 1831, 11,8 millions en 1872, 15 millions en 1891 et 18,5 millions en 1911.

 Les facteurs déterminants de cette urbanisation ne sont pas la desserte ferroviaire, mais les emplois dans l’industrie textile, minière ou métallurgique, dans le commerce maritime, le tourisme pour les villes grandes et moyennes, et les fonctions administratives et économiques pour les plus petites. Toutes les villes recrutent d’abord, comme sous l’Ancien Régime, dans leur bassin démographique qui parfois dépasse les frontières (travailleurs belges dans les villes du Nord), et les migrants de plus en plus nombreux doivent s’installer dans les banlieues moins chères et plus lointaines où ils ont du mal à s’intégrer, les citadins de naissance liant souvent, comme aujourd’hui, criminalité et immigration, ce qui aboutit, déjà aux tensions xénophobes. La France peuplée, c’est la France urbaine et industrialisée. Comme sous l’Ancien Régime, les Français ont été peu nombreux à s’installer à l’étranger. Ils sont orIginaires des régions à fortes densités et faibles ressource,s souvent éloignées des grandes villes, frontalières ou montagneuses (Basses-Alpes, Pyrénées, Vosges, Massif Central…). Sans compter les colonies qui n’ont pas attiré beaucoup de candidats, on évalue leur nombre à 318 000 en 1861, 426 000 entre 1881 et 1886, 495 000 en 1901 et 610 000 en 1914. Avec des fluctuations entre 2 500 départs annuels en 1831,  25 000 en 1851 et 44 500 en 1901, on estime à 2 millions et demi les Français qui sont partis à l’étranger, mais beaucoup sont revenus.  Il s’agit essentiellement des frontaliers de la Suisse et de la Belgique en Europe ; des Alsaciens-Lorrains devenus subitement Allemands en 1871, 128 000 sur 1 549 738 recensés (dont environ 4 700 Strasbourgeois et 20 000 Messins), les registres étant consultables aux Archives nationales ; d’émigrants pour l’Amérique, sans commune mesure avec les autres peuples européens, britanniques, allemands, italiens ou russes ; et des colonies d’Afrique, surtout d’Afrique du Nord ; l’Asie (Indochine) et l’Océanie (Nouvelle-Calédonie, Polynésie…) attirant peu de monde.

 L’Algérie est, de très loin, la plus forte colonie de peuplement car sa conquête est la plus ancienne (1830), et sa colonisation la mieux organisée et la plus variée. Les essais de peuplement antérieurs à  1840 sont éprouvants et timides, en raison d’une occupation restreinte, d’une insécurité permanente, les bandes D’Abd-El Kader surveillant la Mitidja et le Chélif, ces plaines fertiles et larges qui sont « pacifiées » par Bugeaud en 1842-43. Parallèlement à une colonisation officielle, organisée par la direction de l’Intérieur, qui crée des centres de peuplement militaire à Beni-Merd, Orléansville, et de peuplement civil à Montpensier, Joinville. La Chifa, Boukarik et Blida, une colonisation libre s’amorce, créant le village spontané de Maison-Carrée et une quarantaine de fermes dans la Mitidja centrale. En 1847, quand Bugeaud démissionne, 100 000 colons peuplent l’Algérie. De 1848 à 1858, la colonisation s’intensifie dans la Mitidja et le Chélif, et gagne le Sahel et l’Ouest oranais : des ouvriers parisiens vaincus pendant les « journées de Juin » en 1848, sont envoyés à El Affroun, Bou Roumi, Marengo, dans la Mitidja, la Ferme, Pontéba, dans le Chétif, mais leur pauvreté, leur inaptitude agricole, leur démoralisation, l’insalubrité entraînent parfois paludisme et choléra et rendent leurs débuts très difficiles….

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Les migrations de 1789 à 1815

Posté par francesca7 le 11 avril 2013

 

La révolution met fin à la sédentarité traditionnelle des français et provoque des mouvements migratoires massifs, mais provisoires.

 L’émigration a touché 200 000 Français, soit autant que l’exode protestant, un siècle auparavant, mais a eu beaucoup moins de conséquences, la plupart des émigrés étant rentrés après 1815. Un tiers est parti dès 1789, le reste après la chute du roi le 10 août 1792 sont partis, par ordre décroissant : le clergé, les paysans, la bourgeoisie, la noblesse (18 % seulement), les artisans et les militaires. 22 000 émigrés, au mieux, ont combattu. Ils sont plus nombreux venant des régions frontalières (nord, est) ou maritimes (Provence, Normandie, Bretagne ), que des régions véritablement insurgées (peu de Vendéens) ou des grandes villes. Ils s’installent en Angleterre, en Rhénanie (Coblence), en Piémont, en Espagne… Les conquêtes mènent les Français du Guadalquivir à la Moskova ; certains soldats resteront dans les pays occupés. De même certains Russe épouseront des Françaises lors de l’occupation de 1815.

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 A cause des troubles intérieurs et de la guerre contre l’Europe, les courants migratoires internationaux traditionnels se sont affaiblis, particulièrement avec l’Espagne, où la haine générale envers les Français provoque, par exemple, la faillite des commerces français de Bilbao ou le départ des domestiques français à Madrid.

 A l’intérieur, les villes enregistrent d’abord de nombreuses entrées, puis après 1792, l’insécurité et la disette aidant, les sorties d’habitants. A la fin de la Révolution, toutes les grandes villes ont perdu un nombre important de leurs habitants. Paris passe de 620 000 à 547 000, Lyon de 135 000 à 102 000, Bordeaux de 104 000 à 93 000 ; Lille, Toulouse, Marseille, Rouen, Nantes, Strasbourg et Nice perdent environ 5 000 habitants. Dans ces villes, comme à Caen et à Nancy, le clergé, les nobles, les rentiers et leurs domestiques partent à la campagne ou à l’étranger. Au contraire, les villes moyennes et petites (moins de 50 000 habitants), s’accroissent légèrement, souffrant moins des troubles politiques ou des problèmes de ravitaillement : les petites villes prennent leur revanche sur les grandes métropoles provinciales et portuaires qui triomphaient au 18ème siècle.

 De plus, la Révolution confirme la réduction progressive de la part des régions de l’ouest, au profit de celles de l’est : au nord d’une ligne Saint-Malo / Toulon, la population gagne plus de 660 000 habitants : au sud, elle en perd 700 000.

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La mise en place de l’INED en octobre 1945

Posté par francesca7 le 11 avril 2013

 

INED créé le 24 octobre 1945 par Alfred Sauvy

La mise en place de l'INED en octobre 1945 dans AUX SIECLES DERNIERS manuel-190x300

 l’INED est chargé d’étudier les problèmes démographiques et le s moyens matériels et moraux pour accroître la quantité et améliorer la qualité et la population française, et de diffuser les connaissances, par exemple par la revue « Population » (5 numéros annuels), « Travaux et documents » (4) et « Population et société » (11). La démographie historique prend son essor avec la grande enquête, lancée par Louis Henry en 1958, sur la population française depuis Louis XIV. Après une croissance importante en moyens matériels et humains (39  chercheurs sur 75 employés en 1965), l’INED a connu la crise de 1968 et s’est réorganisée depuis 1972. il a pour mission d’établir des faits, en trouver les causes et les conséquences, mais la production des statistiques lui échappe.

 Cette production dépend des recensements. Ceux de 1921, 1926, 1931, 1936 présentent de plus en plus de retards dans les publications (parfois 4 ou 5 ans) et de plus en plus d’erreurs ou d’anomalies. Certains départements surestiment volontairement leur population : Marseille et Lyon continuent allègrement leur guerre des chiffres, mais aussi la Corse, les Pyrénées-Orientales, l’Aude, le Gers, le Loir et Cher… Les deux guerres perturbent les recensements et retardent encore davantage leurs résultats.

 Depuis 1945, les recensements sont moins fréquents : 1946, 1954, 1962, 1968, 1975, 1982, 1990. ils passent sous le contrôle de l’INSEE, mais les questionnaires sont de plus en plus complexes. Les agents recenseurs, débordés de travail, oublient parfois des logements ou des immeubles entiers, et de nombreux résidents échappent au dénombrement (étrangers, libertaires, personnes en vacances, absentes ou vivant en communauté). Vu le retard croissant des publications et le sous-enregistrement endémique des populations, il faudrait envisager une réforme de l’INSEE, voire de l’INED. Les listes de recensements (de métiers, de bourgeois, de colonies, de militaires, de régions) permettent de reconstituer une filiation, une profession, un lieu d’origine ou un déplacement plus ou moins éloigné. Les registres d’état civil restent la source principale, mais ils ne sont ouverts à la consultation publique, que pour les séries ayant plus de 100 ans, par rapport à la date de l’année en cours.

 D’autres sources sont fournies par les archives départementales : cadastre des propriétés bâties (1881), cadastre des propriétés non bâties (1798) unifiés en 1911 : séries (incomplètes) des registres des passeports, de secours, de livrets ouvriers, de passagers de navires et d’avions ; listes électorales (pour les hommes seulement jusqu’en 1946) qu’on trouve aussi aux archives municipales. Les dossiers de faillites, les registres de mutation par décès, les fonds des notaires et de l’enregistrement des hypothèques permettent aussi d’étudier les changements de résidence, de fortune, de niveau de vie d’un groupe ou d’une famille.

 

 

 

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