
La conservation des documents n’a jamais été aussi parfaite qu’aujourd’hui depuis que les ordinateurs gardent en mémoire un volume considérable d’informations sur chacun de nous.
Commencez vos recherches en fonction des certificats officiels dans les lieux mêmes de naissance, de mariage et de décès. Lorsque vous écrirez aux bureaux de l’état civil, voilà ce que vous ne devez pas oublier d’annoncer :
- le nom de la personne dont vous souhaitez obtenir le certificat,
- la nationalité et le sexe,
- le nom de ses parents, y compris le nom de jeune fille de la mère,
- la date exacte de naissance, de décès ou de mariage (mois, jour et année),
- le lieu exact de naissance, de décès ou de mariage (inclure les hospitalisations, si souhaité)
Vous pouvez demander un double des certificats complets ou un double des certificats simples (moins chers). Vous aurez peut-être besoin d’écrire deux lettres : la première pour demander le coût et la deuxième pour passer la commande. Le tarif est modéré, si vous incluez assez d’informations pour que le document vous soit facilement et rapidement envoyé ; si la personne est encore vivante, il faut prouver votre lien de parenté avec elle.
Tant compte de toutes ces ouvertures qu’offre la généalogie, voici maintenant des conseils pratiques et des adresses où vous pouvez commencer et approfondir vos recherches. Avant tout, il importe donc :
1- De déterminer le lieu d’origine de la famille, des renseignements utiles peuvent être demandés à Paris à la Direction des Archives de France créées par la loi du 7 messidor an 2 (25 juin 1794) qui dépend du ministère de la Culture, ainsi qu’à la Direction des Archives nationales crées par décret du 12 septembre 1790 modifié par le décret du 3 décembre 1979.
On consultera aussi avec intérêt le Traité d’Anthroponymie français de Monsieur Albert Dauzat édité à Paris en 1977. Du même auteur, nous relevons encore le Dictionnaire étymologique des noms de famille et prénoms de France édité à Paris en 1951 et aussi de Mademoiselle Marianne Mulon l’Onomastique française éditée à Paris en 1977 par la Documentation française.
Si vos recherches s’avèrent sans résultat, il convient impérativement d’écrire aux Archives nationales à Paris où existe un Centre d’onomastique.
2 – Ce lieu d’origine une fois découvert, il importe de s’adresser au dépôt des archives départementales créées par la loi du 5 brumaire an 5 (26 octobre 1796) et le décret du 3 décembre 1979 dont dépend la province, la généralité, le bourg ou la ville qui ont été repérés. Ces dépôts aux archives départementales sont en général situés dans les mêmes locaux que la préfecture ou les sous-préfectures et en tout cas en dépendent administrativement.
3 – La recherche ayant été affinée, ce sont les archives paroissiales du lieu de résidence de la famille qui apporteront le plus d’éléments : actes de baptême, de mariage, d’inhumation ainsi que les archives hospitalières, la famille que vous recherchez pouvant très bien y avoir été recueillie ou au contraire avoir élargi des dons. Ces registres paroissiaux sont valables uniquement pour les actes antérieurs à la Révolution de même que les registres des protestants et des israélites dans les provinces à forte concentration de ces religions.
Pour la période postérieures à la Révolution, nous rappellerons que l’état civil a été institué par la loi du 20 au 25 septembre 1792, ce qui nous permet de nous référer aux archives communales ou même, si le dépôt du double des actes de naissance, de mariage et de décès a été effectué, auprès du greffe du tribunal de grande instance.
En ce qui concerne les personnes provenant de l’étranger, pour tout ce qui a trait à la période antérieure à 1789, il faut consulter, aux Archives nationales, les séries J – K – L et M. pour la période postérieure à 1789, consultez la série judiciaire. On consultera aussi avec intérêt les archives du ministère du Travail et du ministère des Affaires étrangères, qui peuvent être intéressantes dans le cas où la famille a occupé des fonctions diplomatique,s ainsi que les archives de la Commission du Sceau auprès du ministère de la Justice dans le cas où la famille a fait enregistrer un titre de noblesse étranger. Enfin, nous préciserons que si un de vos prédécesseurs a exercé des fonctions spécifiques dans une grande administration, il conviendra de faire la recherche correspondante auprès du ministère de dépendance où, selon le rang administratif, des informations plus ou moins complètes et étendues sont conservées : ministère des Colonies, de la Marine, de l’Armée, de l’Education nationale, de l’Intérieur, etc.
Les délais de communication ont été strictement définis par la loi du 3 janvier 1979 et sont étroitement liés à la matière. Par exemple, en ce qui concerne les dossiers médicaux, il faut attendre 150 ans depuis la date de naissance alors que ce délai est réduit à 60 ans en ce qui concerne les archives relatives à la sûreté de l’Etat. La délivrance ou l’expédition des actes de l’état civil de moins de cent ans est faite gratuitement. En ce qui concerne par contre les archives de l’état civil de plus de cent ans, ainsi que les visas de conformité des copies, reproductions photographiques et extraits de documents, ils sont délivrés uniquement pour des motifs administratifs ou judiciaires ou par la preuve d’un droit, les frais de copie étant à la charge du demandeur. Il se peut que le nom que vous portez actuellement ne soit pas celui que votre famille portait à une période plus ou moins éloignée.
Vous aurez donc intérêt à consulter les modifications et changements de noms intervenus par décision administrative ou judiciaire. Il existe des fichiers aux Archives nationales séries Y7 à 18 pour la période allant de 1363 à 1703, inventaire 1008 pour la période allant de 1674 à 1787, et l’ouvrage de l’archiviste Jérôme « Dictionnaire des changements de noms » en plusieurs volumes allant de 1803 à 1964. Il existe aussi des copies de jugements des tribunaux civils portant rectification de noms, pour la plupart nobiliaires, qui concerne les israélites, les déclarations de changement de noms se trouvent sous la cote F 19 11010 à 11016.
Pour les familles descendant d’enfants trouvés ou naturels, les archives hospitalières peuvent donner de bons résultats de recherche ou l’Aide sociale à l’Enfance à Paris où existent des dossiers remontant jusqu’à 1639. On peut obtenir également des informations sur les enfants trouvés à l’ARS de Paris ou bien encore à la CNAMTS. Des légitimisations sont référencées pour l’ancien régime sous les cotes E 3706 11 etc… registre des bannières du Chapelier de Paris : à la bibliothèque nationale existe le Manuscrit français 33047, recueil général des légitimisations et bâtardises, ainsi que le manuscrit 22237 par Gaignières pour les périodes 1356 à 1385 et 1514 à 1655.
Les actes notariés (contrats de mariage, donations, testaments) conservés, soit chez le notaire soit aux archives départementales s’il les a versés, sont une source intéressante, mais le dépouillement étant effectué de manière très fragmentaire, une recherche n’est possible que si on connaît la date approximative et bien entendu le nom du notaire. La législation a permis aux minutes notariales centenaires d’entrer aux Archives nationale et départementales mais le contenu n’a pu jusqu’à ce jour en être déchiffré. Il faut tenir compte qu’entre 1928 et 1962 les minutes déposées atteignent, sur les étagères, une distance linéaire de 78 kilomètres. Dans ces conditions, il est intéressant de consulter le répertoire qui est un résumé chronologique des minutes reçues par un notaire avec, en général, mention de la date t du nom des parties et indication de la nature de l’acte. Pour compliquer le tout, nous ajouterons que jusqu’au 17ème siècle, les répertoires sont classés par ordre de prénom ce qui est loin de simplifier la tâche du chercheur !
Pour terminer, nous conseillerons au chercheur de s’adresser également aux diverses bibliothèques de Paris, outre la Bibliothèque nationale où sont conservés les manuscrits de la collection d’Hozier et Chérin, qui rassemble également des dossiers annexes comme les Dossiers Bleus, les Carrés d’Hozier, le Cabinet d’Hozier, le Nouveau d’Hozier et la collection Chérin, sans oublier les preuves de noblesse (Ecoles royales militaires, les Pages et les Demoiselles de Saint Cyr) non plus que les Maintenues de Noblesse de 1667 à 1727.
Enfin, nous signalerons d’une part la Fédération des sociétés françaises de généalogie, d’héraldique et de sigillographie qui édite sur microfilms les Archives nationale,s départementales, provinciale,s régionale,s à des prix très concurrentiels et qui permettent une consultation aisée à domicile. Par ailleurs, on pourra aussi consulter le trésor d’érudition et la somme de documents que constitue la « Bibliographie par Monsieur Gaston Saffroy ainsi que les deux suppléments donnés par Mademoiselle Geneviève Saffroy en 1963 et 1983. en ce qui concerne les noms nobles, ceux-ci ne sont pas forcément agrémentés d’une particule. Croire que parce que votre nom est sans particule et qu’à votre connaissance, votre famille n’a jamais porté de titre est en fait démuni de toute signification. En effet, une famille peut fort bien être noble et ne pas avoir de particule. De plus, la particule peut fort bien avoir été éludée au moment de la Révolution de 1789 (et il est facile et peu onéreux d’obtenir une rectification de l’état civil). En outre, un titre peut avoir été « perdu » pour des raison multiples : revers de fortune, sentiments révolutionnaires d’un aïeul ou d’un trisaïeul, branche cadette devenue, à votre insu, l’aînée à cause de l’extinction de cette dernière, etc.
L’intérêt de cette recherche, outre à flatter l’orgueil personnel et celui de toute la famille, comporte aussi un intérêt pratique au niveau de la recherche généalogique : en effet, les noms nobles étant répertoriés de manière davantage systématique, le lieu d’origine, point de départ de toute recherche généalogique sera plus facile à déterminer.

Ce lieu d’origine vous révélera :
- le nom de famille ancestral de vos prédécesseurs et les noms de terres nobles (fiefs) qu’ils ont pu porter.
- la coutume des transmissions du nom, de la noblesse et des titres quand manquent les lettres patentes.
- la date de rattachement à la France : époque des grands fiefs ou traités plus ou moins récents comme la Navarre ou la Savoie.
- la province et la généralité à laquelle appartenaient vos ancêtres vous donnera la description et la représentation de vos armoiries, si vous êtes français depuis au moins 1696, date du Grand Armorial des Hozier de Serigny. A ce sujet, il convient de préciser que les armories ne sont l’apanage de personnes, toute famille pouvant en avoir à condition de respecter les règles héraldiques et de ne pas reproduire les armes d’une autre famille. Par contre, seules les familles nobles titrées ont le droit de surmonter leur écu d’un cimier ou couronne relatif au titre dont la famille est investie et dont le port par des personnes qui ne peuvent justifier du droit à un titre, constitue une infraction punie par la loi.
En guise de conclusion, il faut préciser que, lorsqu’il n’existe aucun acte officiel (état civil, registres paroissiaux ou autres) qui établit un lien de filiation, par ailleurs bien certain (achat d’un terrain, registre des hypothèques, pierre tombale, donation, etc), il devient alors nécessaire de faire établir ce lien devant notaire au moyen d’un « acte de notoriété » ; dan cet acte, le notaire, en présence de témoins ou des pièces prouvant le lien dont il s’agit, établira officiellement ce lien de filiation qui dorénavant suppléera à un acte de l’état civil faisant défaut.