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    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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L’ÉCOLIER D’AUTREFOIS

Posté par francesca7 le 19 septembre 2013

L’ÉCOLIER D’AUTREFOIS dans AUX SIECLES DERNIERS images-8

ENVIRON deux ans après la mort de ma grand’-tante Félicie, et vers la fin de l’été qui suivit nos fameuses affaires de la Maison Colivaut, une question fut agitée en famille ; et au ton des répliques dont ne me parvenaient que des bribes, il la fallait juger de la plus haute importance.

En effet, il s’agissait de savoir comment je serais élevé, dans quelle sorte d’établissement je « ferais mon éducation ».

Ma pauvre grand’mère se trouvait réduite à une assez cruelle extrémité par le testament que sa soeur, Félicie Planté, qui sacrifiait tous les parents présents, fussent-ils vieux, à la « terre », à « l’avenir » et à « l’enfant » qui représentait l’une et l’autre, c’est-à-dire, en l’occurrence, à ma chétive personne. Ma grand’mère, qui jugeait cette mesure conforme au bon ordre et n’en concevait aucune jalousie, se souciait peu que je fusse éduqué de telle façon ou de telle autre, pourvu que je le fusse à proximité de ses soins, et qu’elle ne me perdît point de vue. Or les circonstances la contraignaient à se retirer à Tours, rue de la Bourde, dans une bicoque contiguë à la maison de Mlle Cloque, une vieille demoiselle assez connue dans la ville. Elle demandait à me prendre chez elle, à m’épargner ce qu’on appelait « les rigueurs de l’internat » et à m’envoyer au collège qui semblerait bon à mon père.

Cela se passait en 1875. Bien que je fusse le fils d’un petit notaire de toute petite ville, la situation du pays entier et la politique intérieure de la France s’ingérèrent en cette affaire.

Mon père, ainsi que tous « ces messieurs » à Beaumont, laissait dominer ses actes par deux idées : I° la France était vaincue ; 2° la Commune avait fourni l’exemple de ce que peut produire le désordre.

Je ne comprenais pas très bien alors ces deux points essentiels de conversations qui m’ennuyaient énormément, mais comme je remarquais la moindre des choses qui se faisait, je n’ai pas eu de peine, plus tard, à établir pour indubitable que telles étaient bien les deux sources qui alimentaient les conciliabules et indiquaient le sens de toutes les déterminations.

Par exemple, ni mon père, ni M. Clérambourg, son grand ami, de qui il avait acheté l’étude, ni Me Courtois, son rival, avec lequel d’ailleurs il était à couteaux tirés, ni M. Plancoulaine, le plus puissant personnage de l’endroit, n’avaient de convictions religieuses : cependant aucun des quatre ne manqua, à ma connaissance, un seul dimanche la messe de huit heures. Et les notaires y avaient quelque mérite, puisque c’est dans cette matinée que leur clientèle paysanne affluait au chef-lieu de canton, et s’entassait autour du bureau des clercs, dans l’attente du « patron ». Je revois mon père, à l’office dominical, tout debout, les bras croisés, grand, sérieux entre ses favoris noirs, et l’air satisfait de ce qu’il accomplissait là, non seulement parce que ce qu’il accomplissait lui semblait belle et bonne action, mais parce qu’ainsi il provoquait « les rouges » de l’endroit qui, à ses yeux, symbolisaient l’anarchie.

Mon père décida que mon éducation serait faite dans une « institution congréganiste », ce qui n’était pas pour déplaire à ma chère bonne femme de grand’mère, une fort pieuse femme ; et cela répondait aussi à l’attitude du nouveau maire de la ville, un savetier, qui prétendait ne pas faire baptiser désormais ses enfants.

Toutes les personnes que nous fréquentions approuvèrent la décision paternelle, et l’on m’appelait déjà « l’élève des Pères », sans que je comprisse absolument rien à ce que cela pouvait vouloir dire.

Voilà donc une chose entendue et qui m’eût été, à moi personnellement, tout à fait indifférente, si l’on ne m’eût averti que je serais, chez ces gens qu’on appelait « les Pères », beaucoup mieux habillé que je ne l’eusse été au lycée. Bon !

Mais là où les grands événements qui avaient frappé la France devaient venir s’insinuer par d’infimes ramifications, ce fut – qui l’eût cru ? – dans la discussion du lieu où je devais revêtir cette tenue d’un si bon goût ! Dans toutes les palabres de ces messieurs, mon oreille attentive avait maintes fois discerné le mot « aguerrir », qui semblait bien s’appliquer à moi, à nous, aux petits bonshommes de mon âge. J’entends encore le docte et austère M. Clérambourg prononcer, en terminant une longue tirade : « C’est la génération de la revanche !… » Nous étions désignés, mes camarades et moi, pour la revanche. Très bien. Et après ?

Eh bien ! des gamins qui étaient désignés pour la revanche devaient être aguerris. Pour m’aguerrir, moi, particulièrement, il paraît qu’il convenait que je fusse soustrait à ce qu’on appelait aussi derrière moi « les sentimentalités féminines ». Et alors, et à ce point de vue, la question de « l’internat » qui préoccupait au plus haut point ma grand’mère, devint le thème des conversations. J’entendis un soir M. Clérambourg prononcer non sans quelque emphase : « L’internat ne doit pas être redouté : c’est déjà une caserne… » Pourquoi cette phrase me fit-elle trembler ? Je ne me représentais ni l’internat ni la caserne ; mais, outre que M. Clérambourg, par son ton péremptoire, répandait facilement la terreur, mon flair d’enfant discernait là-dedans que ma délicieuse grand’mère – et moi-même aussi un peu – allions avoir à souffrir.

Hélas ! je ne me trompais pas ! Dès le jour qui se leva après la phrase de M. Clérambourg, il fut signifié à ma grand’mère que je ne la suivrais pas à Tours, mais que j’irais, comme interne, à Poitiers. « A Poitiers ! tout seul, le pauvre petit ! Sans soins, sans parents, sans une personne amie !… » – « Eh bien ! répliqua mon père, et quand il sera soldat !… » – « Il n’a pas dix ans, disait la chère vieille femme alarmée, et vous savez combien il est délicat !… » – « C’est vous qui le rendez fragile avec vos cache-nez et vos tisanes, et vos attendrissements… Il faut qu’il devienne un homme ! »

Il y avait des pensionnats ecclésiastiques à Tours comme à Poitiers ; mais j’y eusse été un peu relâché, disait-on, parce que ma grand’mère y fût venue me gâter. Les malheurs du pays exigeaient que je fusse privé de toute douceur et m’en allasse à Poitiers, ville inconnue, dans une caserne.

C’est ainsi que j’ai appris, dès ma prime jeunesse, que les écervelés, seuls, imaginent pouvoir soustraire même un petit enfant à l’influence des événements publics ; et nul, depuis lors, ne m’a paru plus niais qu’un monsieur ou une dame qui, en buvant une tasse de thé ou un verre de porto, se proclament anarchistes.

Peu m’importe qu’il se trouvât, dans notre petite ville, des gens pour prétendre que mon père était enchanté que ses principes généraux se trouvassent d’accord avec quelqu’un de ses sentiments très particuliers à l’égard de sa belle-mère, par exemple, à l’influence de qui il se réjouissait de trouver beau prétexte à me soustraire. Un prétexte de cette envergure, il ne l’eût pas trouvé sans la situation où la France était alors vis-à-vis de l’Europe !

Pour moi, enfant égoïste et cruel, je me faisais à tout, et je mentirais en disant que j’étais fort ému du désespoir d’une vieille femme. La nouveauté, l’inconnu m’attiraient. Je me souviens de la fierté avec laquelle je passais le pont, en allant goûter chez les Plancoulaine, et de la suffisance qui pouvait être la mienne lorsque je répondais à qui m’interrogeait sur mes études : « Moi, je quitte la famille : je vais dans une caserne ! »

 images-91 dans AUX SIECLES DERNIERS


Extrait de La Touraine. de René BOYLESVE,  Tardiveau, dit René (1867-1926) :  Paris : Emile-Paul, 1926.- 112 p.-1 f. de pl. en front. : couv. ill. ; 20 cm.  
Adresse : Médiathèque André Malraux, B.P. 27216, 14107 Lisieux cedex Diffusion libre et gratuite (freeware)

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Erreur de casting pour nos ancêtres

Posté par francesca7 le 15 septembre 2013

le 5 mai 1889. Quatre cents « nègres », Kanaks et Annamites sont les stars de l’Expo universelle

 

Se croyant au zoo, les Français se précipitent dans le village indigène reconstitué sous la tour Eiffel pour admirer les « sauvages ».

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Le 5 mai 1889, quelque quatre cents Africains et Asiatiques prennent possession du Champ-de-Mars. Ce n’est pas une manif de sans-papiers avant la lettre, ni une réunion de rappeurs, mais les habitants du village indigène de l’Exposition universelle dont l’ouverture officielle est pour le lendemain. Ces hommes et femmes « importés » des lointaines colonies françaises sont impatients de découvrir les millions de visiteurs blancs attendus. La curiosité vaut dans les deux sens.

Attraction phare de l’Exposition, ces Africains, Kanaks et Annamites ont l’immense honneur (!) d’être les habitants du premier « village indigène » organisé dans le cadre d’une « exhibition ethnologique ». Plusieurs expositions précédentes en Europe et en Amérique ont déjà montré de petits groupes d’individus, ou même des personnes seules, parfois même dans des cages. Mais plusieurs centaines d’indigènes du bout du monde répartis dans plusieurs villages, c’est du jamais-vu. Le gouvernement de Carnot garantit l’authenticité des Sénégalais, Gabonais ou Congolais ramenés de leurs forêts primitives ! On n’est pas allé les chercher à la Goutte-d’Or ou encore dans le 13e arrondissement… Il s’agit de vraies pièces originales ! Approchez, approchez ! Touchez ! Certains savent même parler et, qui plus est, français ! Le jour de l’inauguration, seul Dieudonné brandit une banderole sous les objectifs des caméras : « Stop au continuum colonial et esclavagiste ». 

Vingt-huit millions de visiteurs 

Les organisateurs de l’Exposition universelle sont finalement animés par les meilleurs sentiments : ce qu’ils désirent avec l’étalage de cette chair fraîche, c’est montrer comment une nation civilisatrice comme la France a tiré de leur obscurantisme ces êtres primitifs entre animaux et hommes. L’Occident tend la main aux maillons manquants de l’évolution humaine ! 

Pendant près de 6 mois, 28 millions de voyeurs défilent sur les Invalides pour épier ces hommes primitifs répartis dans une demi-douzaine de villages indigènes prétendument reconstitués à l’identique. Les brochures expliquent aux visiteurs que leurs habitants vivent, travaillent et s’amusent exactement comme au pays. Il y a là des Arabes, des Kanaks, des Gabonais, des Congolais, des Javanais, des Sénégalais… et Harry Roselmack en immersion… Les visiteurs mais aussi les scientifiques se précipitent. Pour une fois qu’ils ont l’occasion d’observer, de palper, de parler à ces primitifs sans avoir à courir à l’autre extrémité du monde.

Fantasmes du Blanc

À vrai dire, les villages ne sont pas construits avec un grand souci d’authenticité. Décors, costumes, accessoires… sont censés représenter leur « milieu naturel », mais tout est mis en scène, caricaturé, stéréotypé. Par exemple, le village pahouin (tribu habitant la rive droite de l’Ogooué) n’est pas habité par des Pahouins, mais par des Adoumas et des Okandas. « Au premier abord, on ne percevra pas grande différence entre ces deux races, et tous ces nègres sembleront appartenir au même type », note alors le géographe et archéologue Louis Rousselet. À propos du village sénégalais, le même auteur remarque : « Ici, c’est la mare où nous voyons accroupie une des femmes du village, dont les attributions sont de laver le linge des habitants. Et vous pouvez être certains qu’elle ne chôme pas. Les nègres sont propres et aiment à porter des vêtements toujours frais. »

On demande même parfois aux indigènes de jouer la comédie ! Ici, des femmes aux seins nus se livrent à des danses soi-disant guerrières. Un panneau stipule qu’elles appartiennent à la tribu des Femen… Là, des hommes battent tambours en inventant carrément des rituels pour l’occasion. Ce qui marche très bien auprès des visiteurs, ce sont les combats, forcément simulés… Pas question de décevoir le public venu chercher de l’exotisme. On leur demanderait presque de se bouffer entre eux juste pour confirmer aux Blancs qu’ils ont raison de les croire cannibales.

Liberté, égalité, fraternité

Pour autant, les indigènes présentés ne sont pas des comédiens engagés pour l’occasion. Ils ont été recrutés dans leurs pays d’origine par des imprésarios ou des chefs d’expédition, aidés souvent par des chefs de village, les fixeurs de l’époque… Ils sélectionnent les beaux spécimens, leur font passer de véritables castings. Le public de l’Exposition universelle se croit souvent au zoo, n’hésitant pas à railler à voix haute les traits simiesques. On compare ces sauvages à des singes, montrant du doigt leurs lèvres énormes, leur teint huileux, leurs cheveux crépus. D’ailleurs, comme devant la cage d’un singe, certains visiteurs jettent de la nourriture, des babioles. Ils se moquent des indigènes malades, tremblant à la porte de leur case… Ils sont là pour se marrer, ils n’ont sûrement pas payé pour pleurer sur leur sort.

En marge de l’Exposition, loin du cadre officiel, des petits malins ont compris qu’il y avait de l’argent à se faire en exhibant eux aussi des sauvages. C’est le cas du Hollandais Godefroy, qui rassemble des Angolais rue Laffitte. Tandis qu’un certain Gravier installe 18 Accréens (des Ghanéens de la région d’Accra) au 62 quai de Billy (actuel quai Branly). Il les avait déjà montrés à Amsterdam en 1880, mais, fait curieux, ils étaient alors 23. Que sont devenus les cinq manquants ? Nombreux sont les participants à ce genre d’exhibition qui ne rentreront jamais chez eux, victimes de maladies occidentales comme la variole, la tuberculose… Des victimes collatérales… On oublie alors que l’Exposition universelle de 1889 est censée symboliser le centenaire de la prise de la Bastille, et la devise républicaine : liberté, égalité et fraternité.

Source…. 

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LA TOUR EIFFEL construite par un Dijonnais

Posté par francesca7 le 13 septembre 2013


(D’après Guide officiel de la Tour Eiffel, paru en 1893)

LA TOUR EIFFEL construite par un Dijonnais dans ARTISANAT FRANCAIS 220px-Caricature_Gustave_EiffelM. Gustave Eiffel, né à Dijon en 1832, sortit, en 1855, de l’École centrale des arts et manufactures de Paris. Son premier travail de direction fut celui du grand pont de Bordeaux (1861).

Les projets du palais des Machines de l’Exposition universelle de 1867, la construction des viaducs sur piles métalliques de la ligne de Commentry à Gannat (1868), de la Tardes, près Montluçon, de Cubzac, près Bordeaux, et surtout le grand pont en arc sur le Douro, à Porto, de 160 mètres d’ouverture (la plus grande qui ait été jusqu’alors réalisée pour un pont fixe de chemin de fer) établirent sa renommée, grâce à laquelle il fut chargé de la construction de la belle galerie, avec les trois dômes, formant la grande façade, sur la Seine, du palais de l’Exposition de 1878.

En 1879, il construisit, sur le type de son pont du Douro, le pont de Garabit (à la lisière des départements du Cantal et de la Corrèze), qui est la principale de ses œuvres. Le pont de Garabit, posé entre deux collines distantes de 534 mètres, franchit le torrent de la Truyère, à une hauteur de 122 mètres au-dessus du sol, par un arc de 465 mètres d’ouverture.

En 1886, M. Eiffel, déjà célèbre par ses importants travaux, dont nous venons d’énumérer quelques-uns, soumettait à M. Éd. Lockroy, ministre du Commerce et de l’Industrie, l’un des plus puissants promoteurs de l’Exposition de 1889, le projet hardi de construire une tour métallique de 300 mètres au Champ-de-Mars. Malgré des attaques injustifiées, l’idée fut admise en principe par le gouvernement et imposée aux architectes, dans le programme du concours de l’Exposition.

Le 5 novembre 1886, la commission de contrôle et de finances accordait à M. Eiffel la concession de l’exploitation, pendant vingt années, de la Tour de 300 mètres et lui votait une subvention de 1.500.000 francs. Une énergie indomptable, une volonté opiniâtre, forment le fond du caractère de l’éminent ingénieur qui a attaché à la Tour de 300 mètres un nom désormais connu dans le monde entier, jusque dans les bourgades les plus reculées.

M. Eiffel a eu de vaillants collaborateurs : MM. Nouguier, Koechlin, ingénieurs de sa maison, et M. Sauvestre, architecte, qui ont établi les premiers avant-projets ; MM. Martin, Compagnon et A. Salles, son gendre, qui ont plus spécialement suivi l’exécution des travaux.

Porté dès le début par l’opinion publique, M. Eiffel a surmonté les obstacles que rencontrent toujours dans leur réalisation les conceptions grandioses faites pour exciter l’envie.

A point nommé, le 31 mars 1889, M. Eiffel a pu planter lui-même le drapeau français sur ce monument incomparable, le plus élevé qui soit jamais sorti de la main des hommes. Ce jour-là, M. Tirard, président du Conseil et commissaire général de l’Exposition, lui a annoncé, en présence de ses ingénieurs, de ses ouvriers et du haut personnel de l’Exposition, que le Président de la République lui avait conféré la croix d’officier de la Légion honneur. Cette distinction, cent fois justifiée déjà par d’étonnants travaux accomplis en France et à l’étranger, M. Eiffel ne l’attendait pas ce jour-là ; et cette surprise lui a été faite par M. Tirard aux applaudissements chaleureux de toute l’assistance.

Le succès était dès lors assuré et ne fit que s’accroître ; il n’est pas besoin de rappeler quelle grande part a eu la Tour dans celui de l’Exposition de 1889, dont elle devint l’une des principales attractions et dont elle restera, dans l’opinion publique, comme le plus durable souvenir. Il nous suffira de rappeler le nombre de ses visiteurs, qui en 1889 a été : Au premier étage, de 1.968.287. Au deuxième étage 1.283.230. Au troisième étage 579.384.

Le produit de ces entrées a été de cinq millions neuf cent quatre-vingt-trois mille neuf cent trente francs (5.983.930 fr). Le 10 juin 1889, la Tour a pu recevoir 23.202 personnes, c’est le jour où les visiteurs ont été le plus nombreux. La plus forte recette a été de 60.156 francs, le 9 septembre 1889. En 1890, le chiffre des ascensions et montées payantes à été : Au premier étage,

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 de 393.414. Au deuxième étage 256.158. Au troisième étage 173.225. Et le produit en a été de 896.394 fr. 50.

Les Fondations : 
Avant de conduire le visiteur à travers les étages de la Tour ou dans les ascenseurs, nous devons indiquer en quelques lignes sur quelles bases solides elle repose.

La Tour est placée dans l’axe du Champ de Mars et, comme celui-ci est incliné à 45° sur la méridienne, il en résulte que les quatre piles de la Tour se trouvent très exactement aux quatre points cardinaux. Les deux piles en avant, vers la Seine, sont Nord et Ouest, 1 et 2, celles en arrière sont Est et Sud, 3 et 4. Pour la personne placée sur le pont d’Iéna, la pile la plus rapprochée de la Seine, à gauche, est la pile Nord. La pile Est est derrière celle-ci. A droite, la pile la plus rap-prochée de la Seine est la pile Ouest. Derrière celle-ci est la pile Sud. Nous emploierons les points cardinaux pour désigner les piles aux ascensionnistes.

Les fondations des deux piles en arrière Est et Sud sont établies sur un massif de béton de 2 mètres qui repose sur une couche de plus de 5 mètres de gravier et de sable. Les fondations des piles eu avant, vers la Seine, sont établies à l’aide de caissons en tôle de 45 mètres de longueur sur 6 mètres de largeur, au nombre de quatre pour chaque pile, enfoncés jusqu’à 5 mètres au-dessous du niveau de la Seine. Les fondations sont parfaites.

Par excès de sécurité, on a, au centre de tous les massifs, faisant suite aux seize arêtes des quatre piles, noyé dans la maçonnerie d’énormes boulons de 7m,80 de longueur, qui intéressent les massifs de maçonnerie par des sabots en fonte et des fers à I. Les assises, en pierre de taille de Château-landon, sont capables de résister à un écrasement de 1.235 kilo-grammes par centimètre carré. Et la pression sous les sabota de fonte qui supportent les arêtes de la Tour n’est que de 30 kilogrammes par centimètre carré. La pierre des assises ne travaille donc qu’au quarantième de sa puissance de résistance.

Il n’y a donc aucun doute à concevoir sur la solidité des fondations. Les fondations proprement dites sent noyées dans un remblai arasé au niveau du sol. La base massive qui apparaît sous forme de rocaille et de soubassement n’est qu’un habillage. La rocaille est composée par des massifs de maçonnerie pittoresquement arrangés, entre lesquels naissent des fleurs et ces arbustes. Si bien que chaque pile a l’air d’être placée sur un énorme rocher émergeant du sol.

Puisque nous en sommes encore aux fondations, nous devons dire que celles de la pile Sud sont à l’état de cave destinée au logement des machines et de leurs générateurs. Cette chambre des machines correspond par un canal à une tourelle qui s’élève de l’autre côté du lac. Celte tourelle pittoresque est la cheminée de la chambre des machines.

Les fondations, attaquées le 28 janvier 1887, termi-nées le 30 juin de la même année, ont occasionné 31.000 mètres cubes de, fouilles et absorbé 12.000 mètres cubes de maçonnerie.

 dans ParisLa Construction métallique : 
La Tour de 300 mètres, qui a rendu le nom de M. Eiffel si populaire, ne pèse pas moins de 7 millions de kilos : 3 millions de kilos jusqu’au premier étage et 4 millions de kilos du premier étage au sommet ; elle a étonné les Parisiens par la marche si rapide, si régulière et si scientifique de sa construction. C’est le plus colossal spécimen de l’art de l’ingénieur qui soit au monde.

Voici quelques détails sur le montage de la partie métallique. Chaque pile est formée par quatre montants, composés de tronçons dont le poids a varié de 2.500 à 3.000 kilogrammes. Ces montants sont de vrais caissons dans lesquels un homme peut se tenir. Ces caissons sont reliés entre eux par des treillis et des entretoises qui forment les remarquables et inextricables dentelles de fer qui font l’admiration de tous dans cet édifice si colossal et si léger à la fois.

La construction métallique de la Tour Eiffel a été une merveille de précision. Elle a été le dernier mot de l’art de l’ingénieur. Les pièces arrivaient sur place sans avoir besoin de retouches. C’est ainsi que des millions de trous de rivets et de boulons ont été percés dans les ateliers de Levallois, et que les petits chantiers mobiles qui s’élevaient avec l’édifice ont pu forger, riveter et boulonner les pièces au fur et à mesure de leur arrivée en place au moyen de grues, également mobiles et ascensionnelles. Une telle précision a été l’objet de l’admiration de tous les hommes compétents.

Pour faire l’étude de la Tour, on a employé 5.000 feuilles de dessin d’atelier de 1 mètre de large sur 0m,80 de hauteur. Quarante dessinateurs et calculateurs ont travaillé pendant deux ans aux études des 13.000 pièces différentes qui composent la Tour. Chacune de ces 15.000 pièces métalliques a exigé un dessin spécial, où l’on a déterminé ses dimensions et notamment la position exacte des trous destinés aux rivets. Pour assembler ces 15.000 morceaux de fer, on a employé 25.000.000 de rivets.

L’électricité atmosphérique reçue par cette masse de fer s’écoule dans le sol, dans chaque pile, par deux tuyaux de conduite de 0m,50 de diamètre, immergés jusqu’à 48 mètres au-dessous du niveau de la nappe aquifère. La première partie de la Tour Eiffel se compose donc de quatre piles inclinées, réunies à la hauteur de 55 mètres par des poutres de 7m,50, qui ont fait de cette base colossale la masse rigide sur laquelle repose la Tour proprement dite. L’espace occupé par les quatre piles est de plus d’un hectare, puisque, de l’axe d’une des piles (à la hase) à l’axe d’une autre pile, la distance est de 103m,90. Cette première partie du monument, mal jugée par des gens qui n’ont pas la patience d’attendre la fin des choses, est et restera un monument à la fois grandiose, élégant et artistique. Ces quatre arcs immenses ne sont-ils pas des cadres merveilleux, qui entourent de magnifiques édifices sans nuire à leurs proportions, pas plus qu’un cadre ne nuit à tel détail d’un tableau ?

Au-dessus de la poutre qui a fermé les grands arcs, se trouve l’encorbellement qui soutient les galeries du premier étage. Entre les consoles se trouve une frise sur laquelle sont inscrits en lettres d’or, parfaitement lisibles d’en bas, les noms de 72 hommes qui ont honoré la science française : 18 de chaque côté.

Côté de Paris :
Petiet, Daguerre, Wurtz, Leverrier, Perdonnet, Delambre, Malus, Breguet, Polonceau, Dumas, Clapeyron, garda, Fourier, Bichat, Sauvage, Pelouze, Carnot et Lame.

photographie du bas de la tour Eiffel avec quelques immeubles en premier planCôté du Trocadéro :
Séguin, Lalande, Tresca, Poncelet, Bresse, Lagrange, Belanger, Cuvier, Laplace, Dulong, Chasles, Lavoisier, Ampère, Chevreul, Flachat, Navier, Legendre, ChapttaI.

Du côté de Grenelle :
Jamin, Gay-Lussac, Fizeau, Schneider, Le Chatelier, Berthier, Barrai, de Dion, Gouin, Jousselin, Broca, Becquerel, Coriolis, Cail, Triger, Chiffard, Perrier, Sturm.

Vers l’École militaire :
Cauchy, Belgrand, Regnault, Fresnel, de Prony, Vicat, Ebelmen, Coulomb, Poinsot, Foucault, Delaunay, Morin, Hauy, Combes, Thénard, Arago, Poisson et Monge.

Au-dessus, tout autour, la galerie ou promenoir se présente extérieurement comme une succession de loggias à arcades gracieuses, nouées à leurs bases par de superbes écussons en bronze. Les tympans de ces arcades sont en treillis dorés disposés en éventail, dont les lignes partent d’une légère colonnette. Les entre-deux verticaux qui séparent les loggias sont à jour, avec des cabochons en cristal de cornaline. Derrière ces cabochons un bec de gaz. Si bien que ce sont autant de colonnes étincelantes les jours d’illumination. Comme ces jours-là les lignes de feu suivent les grandes lignes du monument, on se rend compte de la valeur artistique de cette conception cyclopéenne.

Publié dans ARTISANAT FRANCAIS, AUX SIECLES DERNIERS, Paris | Pas de Commentaire »

L’Arrestation des Desmoulins

Posté par francesca7 le 10 septembre 2013

30 mars 1794. Arrestation de Camille et Lucile Desmoulins qui s’aiment à en perdre la tête.

 

La guillotine va régler cela en la leur coupant, à une semaine d’intervalle. Lucile a préféré suivre son époux dans la mort.

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Le dimanche 30 mars 1794 sonne le glas du plus bel amour de la Révolution française. Des soldats se présentent chez Camille Desmoulins pour l’arracher aux bras de son épouse Lucile. Avec Danton, Delacroix et Philippeaux, il est accusé d’affairisme et de mollesse par le Comité de salut public. Robespierre, qui avait été le témoin de mariage de Camille, n’ose pas prendre sa défense. Au moment où les soldats arrivent chez les Desmoulins, au troisième étage du 2, place de l’Odéon, Camille marche de long en large, sous les yeux épouvantés de son épouse. Il jette un regard désespéré à son bébé, Horace, qui est endormi. On tambourine à la porte. Camille et Lucile se regardent, affolés. C’est donc vrai, Robespierre a osé ! Desmoulins secoue sa femme : « On vient m’arrêter ! » Elle s’agrippe à lui, pleure, supplie les soldats qui sont entrés, manque de s’évanouir. Mais rien n’y fait, il faut partir. Camille embrasse une dernière fois le petit Horace et sa femme avant de se laisser entraîner au palais du Luxembourg transformé en prison. 

Dès le lendemain, il lui écrit :

« Adieu, ma Lucile, ma chère Lucile !

Adieu, Horace, Annette ! adieu, mon père !

Je sens fuir devant moi le rivage de la vie. Je vois encore Lucile ! je la vois, ma bien-aimée Lucile ! mes bras entrelacés te serrent, mes mains liées t’embrassent ! et ma tête séparée repose encore sur toi ses yeux mourants. Je vais mourir. »

Elle lui répond aussitôt :

« As-tu pris quelque moment pour endormir ta douleur, mon bon loup, unique bien, bonheur de mon âme, mon ami, calme tes esprits ; songe à ta santé, ta Lucile t’en conjure. As-tu reçu mes cheveux… ? »

Héros

C’est beau comme l’antique. Ce grand amour naît en 1783 quand le jeune étudiant en droit de 23 ans croise la belle madame Duplessis dans une allée du jardin du Luxembourg où elle promène ses deux filles. Camille tombe raide amoureux de cette femme qui a la réputation d’être l’une des plus grandes beautés de Paris, mais aussi la plus sage des femmes. C’est à peine s’il fait attention à la gamine de 13 ans qui reste dans ses jupes, la petite Lucile. Durant quatre ans, Desmoulins fait une cour assidue et vaine à la mère avant de découvrir les charmes de la petite Lucile devenue femme. Depuis quatre ans, celle-ci l’aime en secret. Desmoulins demande sa main. Refus du père ! Pas question de confier le bonheur de sa fille chérie à cet avocaillon de province sans le sou.

Camille, inébranlable, poursuit sa cour tout en devenant l’un des plus virulents héros de la Révolution naissante. N’est-ce pas lui qui, le 12 juillet 1789, appelle la foule au soulèvement populaire, monté sur une chaise du jardin du Palais-Royal ? Dix-sept mois plus tard, M. Duplessis jette enfin l’éponge au soulagement des deux amoureux. Le 29 décembre 1790, Lucile et Camille se marient en l’église Saint-Sulpice avec Robespierre comme témoin du marié. La timide Lucile épouse la ferveur révolutionnaire de son époux, elle partage ses fièvres, ses espoirs et ses rêves. 

« Ô joie ! »

Après l’arrestation de Camille, Lucile Desmoulins se bat comme une lionne pour l’arracher aux griffes des ultras et à la guillotine. En vain. Le 5 avril 1794, il est condamné à mort par le tribunal révolutionnaire en compagnie de Danton et de quelques autres. Les condamnés sont immédiatement transférés place de la Révolution (la Concorde) pour être livrés à la guillotine. Sur la charrette qui les emporte, Desmoulins crie sa douleur d’abandonner sa femme et son fils. Les poignets déjà liés, il demande à Danton d’extraire de sa poche la mèche de cheveux de Lucile pour la lui glisser dans les mains. Au pied de l’échafaud, il prie le bourreau de remettre cette mèche aux parents de sa femme après sa mort ! L’homme s’exécutera. Au moment où le fer de la guillotine lui tranche le cou, Camille appelle : « Lucile… »

Celle-ci ne tarde pas à le rejoindre. Faussement accusée d’avoir voulu faire évader son mari, elle est guillotinée une semaine plus tard, à 24 ans. Ses dernières paroles sont pour son mari : « Ô joie ! Dans quelques heures, je vais donc revoir Camille ! » 

Source http://www.lepoint.fr

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Adgar Allan Poe épousa sa cousine

Posté par francesca7 le 10 septembre 2013

16 mai 1836. À 27 ans, Edgar Allan Poe épouse sa cousine âgée de 13 ans.

 

Lui est dépressif et alcoolique, elle finira tuberculeuse. Mais ils s’aiment d’un amour tendre et chaste malgré leurs difficultés.

À 27 ans, il est journaliste après avoir été artilleur, poète, élève de West Point. À 13 ans, elle est très belle avec une chevelure de jais et des yeux violets. Ils sont cousins germains. Il est sombre, tourmenté et dépressif. Elle est fraîche et vivante. Il se vautre dans le vice. Elle est innocente. Ils tombent amoureux. C’était aussi improbable que Johnny et Adeline, mais c’est comme ça. Lui s’appelle Edgar Allan Poe. Elle se nomme Virginia Clemm. Ils veulent se marier. Scandale. Un cousin que cette union effraie propose à Maria, la mère de Virginia, d’accueillir sa fille chez lui pour la protéger d’Edgar. Fureur et désespoir de ce dernier, qui se remet à boire. Il envoie à la mère de Virginia une lettre dans laquelle il se dit « aveuglé par les larmes en écrivant ». Se laissant fléchir par l’amour désespéré du jeune écrivain, elle accepte le mariage, mais à condition qu’il reste secret dans un premier temps. 

Edgar obtient une licence de mariage le 22 septembre 1835. Il faut attendre le 16 mai 1836 pour que la cérémonie officielle soit célébrée par le révérend presbytérien Amasa Converse, éditeur duSouthern Religious Telegraph. Comme, avec ses 13 ans, Virginia est encore trop jeune pour se marier, un ami de la famille affirme sous serment qu’elle en a 21. La cérémonie se déroule dans la pension Yarrington, où loge la famille Clemm. Une dizaine d’invités, tout au plus, assistent à la bénédiction avant de s’attabler devant le repas de noces cuisiné par la mère de la jeune mariée et la logeuse. Le lendemain, les deux jeunes mariés partent pour Petersburg, en Virginie, afin d’y passer une rapide lune de miel. La nuit de noces est aussi torride, croit-on, qu’une soirée dominos entre Édouard Balladur et Liliane Bettencourt. En fait, Edgar et Virginia sont deux gosses qui s’aiment d’un amour pur. On dit qu’il lui aurait fait l’amour pour la première fois quand elle avait 16 ans. D’autres encore prétendent qu’elle mourra vierge. Qui sait ?

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Démons

Sarah Elmira Royster Shelton, qui avait été l’amour de jeunesse d’Edgar, laisse une curieuse description du jeune couple. « Je me rappelle avoir vu Edgar et sa merveilleuse femme très peu de temps après leur mariage – je les ai rencontrés -, je n’oublierai jamais les sentiments que j’éprouvais alors. Ils étaient indescriptibles, presque agonisants. Toutefois, en un clin d’oeil, je me suis rappelé que j’étais une femme mariée, et je les ai bannis de mes pensées, comme je l’aurais fait avec un serpent venimeux. » Charmant. Poe, lui, voit sa jeune épouse d’un oeil différent, amoureux. Il écrit : « Je ne vois personne parmi les êtres vivants d’aussi magnifique que ma petite femme. »

Le jeune couple emménage chez Poe, à Richmond, en Virginie. La mère de Virginia les accompagne. Malgré la description de Sarah Elmira, ils paraissent heureux. La carrière journalistique et littéraire de Poe semble sur une bonne voie. Mais ses démons le reprennent. Il boit, fume de l’opium, courtise d’autres femmes. Il quitte le journal qui l’emploie, alors qu’il avait commencé à y faire paraître sous la forme d’un feuilleton Les aventures d’Arthur Gordon Pym. Il ne retrouve pas d’autre emploi. C’est la dèche. En janvier 1842, drame : Virginia se met à vomir du sang. Elle n’a que 18 ans. On la croit perdue.

« Vous prendrez soin de mon pauvre Eddy »

Elle survit, mais reste très affaiblie, recrachant à l’occasion. Poe boit encore plus. Il s’échappe même pour retrouver une mystérieuse Mary Starr qu’il avait aimée autrefois, puis revient. Sa célébrité augmente. En 1844, Virginia et lui partent s’installer dans le nord de Manhattan. Au début, tout va bien dans le meilleur des mondes. La santé de la jeune femme s’améliore. Poe arrête de boire. Il écrit plus que jamais, retrouve un emploi dans un journal. Le couple est heureux. Pas normal.

En 1846, le poète retombe dans son ivrognerie, tandis que Virginia se remet à cracher du sang. Il faut déménager dans un village loin de la grande ville pour trouver un air plus sain. À l’automne, c’est à son tour d’être gravement malade. Plus de revenus. C’est la misère. Deux journaux pour lesquels il avait travaillé lancent un appel à leurs lecteurs pour lui venir en aide. Le 30 janvier 1847, après presque 11 ans de vie commune, Virginia Poe s’éteint. La tuberculose a raison d’elle. Avant d’expirer, elle confie Edgar à sa mère : « Chère… vous consolerez et prendrez soin de mon pauvre Eddy, vous ne l’abandonnerez jamais ? » Celle-ci ne le quitta effectivement jamais, jusqu’à sa mort, seulement 33 mois plus tard.

SOURCE : http://www.lepoint.fr  

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A la mort d’Henri IV

Posté par francesca7 le 10 septembre 2013

18 mai 1610. Trois jours après sa mort, les entrailles d’Henri IV sont transportées à Saint-Denis.

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Miné par les maladies vénériennes, le Vert Galant n’aurait sûrement pas fait de vieux os, même si Ravaillac avait raté son coup…

Le 18 mai 1610, les entrailles d’Henri IV, assassiné trois jours plus tôt, sont transportées discrètement à Saint-Denis où elles sont entreposées dans le caveau de cérémonie en attendant l’arrivée du reste du corps. Elles ont été retirées deux jours plus tôt lors de l’autopsie. Il y a le foie, l’estomac, les intestins, la vessie, la prostate et les poumons, tous serrés dans un vase. Rien de bon à transplanter… En effet, à sa mort, le roi de France est dans un triste état physique, miné depuis une vingtaine d’années par d’innombrables maladies vénériennes… Manque le coeur. Ce noble organe, symbole de la vaillance, fait urne à part. Il sera offert quelques jours plus tard aux Jésuites de La Flèche après un traitement spécial pour résister aux outrages du temps. L’embaumeur royal l’a ouvert, nettoyé, puis mis à tremper plusieurs jours dans l’esprit de vin, et de l’huile de térébenthine rectifiée. Ensuite, il l’a garni d’une dizaine d’aromates, de teintures et d’huiles essentielles avant de le glisser dans un sac de toile cirée. Lequel a été scellé dans une boîte en plomb, entourée d’une étoffe de taffetas. Enfin, le tout a été déposé dans une boîte en argent en forme de coeur.

Un roi mort, surtout assassiné, ne rejoint pas son sépulcre à la va-vite. La préparation du corps et les cérémonies funèbres s’étalent sur de longues semaines. Henri IV n’y échappe pas. Sitôt après l’attentat de Ravaillac, le corps est rapporté au Louvre où il est déposé sur un lit dans le petit cabinet de la reine. Tous les grands du royaume, les médecins, les chirurgiens, se bousculent pour le pleurer. À minuit, la toilette mortuaire du roi débute. On lui retire son « habit de satin noir égratigné », on le lave, puis on l’habille d’un pourpoint de satin blanc. Le corps est alors transporté jusqu’à sa chambre pour être déposé sur le lit. Le mois de mai est chaud cette année 1610, aussi faut-il embaumer le corps rapidement.

La recette de l’embaumement

Dès le lendemain après-midi, l’autopsie est entreprise en présence de dix-huit médecins et de onze chirurgiens. C’est probablement le docteur Jacques Guillemeau qui s’en charge, car, quelques années plus tard, il publiera le compte-rendu de l’autopsie. « S’est trouvé… une plaie au côté gauche, entre l’aisselle et la mamelle sur la deux et troisième côte d’en haut, d’entrée du travers d’un doigt, coulant sur le muscle pectoral vers ladite mamelle : de la longueur de quatre doigts, sans pénétrer au-dedans de la poitrine. » Il s’agit de la blessure occasionnée par le premier coup de couteau de Ravaillac qui ne fait que glisser sur les côtes. Suite du rapport : « L’autre plaie en plus bas lieu, entre la cinq et sixième côte au milieu du même côté, d’entrée de deux travers de doigts pénétrant la poitrine et perçant l’un des lobes du poumon gauche et de la coupant le tronc de l’artère veineuse à y mettre le petit doigt, un peu au-dessus de l’aureille gauche du coeur : de cet endroit l’un et l’autre poumon a tiré le sang, qu’il a jeté à flots par la bouche… » C’est donc le deuxième coup qui est mortel.

Guillemeau vide le corps de ses viscères et du coeur. La dépouille peut être désormais remise à l’embaumeur. Son rôle consiste à préparer le corps pour qu’il puisse affronter six semaines de cérémonies sans se décomposer et empester. Un ouvrage publié quelques décennies après la mort d’Henri IV décrit la procédure employée. On croirait une recette de cuisine de Topchef. Normal, les premiers embaumeurs sont des maîtres queux ! La voici : « Débarrassé de tous les organes putrescibles, y compris la langue et les yeux, le cadavre fut d’abord lavé à l’aide de vin balsamique contenant du girofle, des roses, du citron, de l’orange, de la coloquinte, du styrax et du benjoin. Des boules de coton vinrent obturer la bouche, les yeux, le nez et les oreilles. On enveloppa ensuite le corps dans de la toile cirée avant de le remplir de différents baumes (…) : écorces de cyprès, lavande, thym, sauge, romarin, sel, poivre, absinthe, benjoin, styrax, myrrhe, origan, cannelle, aneth, clous de girofle, écorces de citron, anis et encens ».

L’effigie du roi défunt

Le 23 mai, le corps du roi est enfin prêt à affronter les cérémonies publiques. Il est allongé sur un lit couvert de draps d’or dans la grande chambre de parade du Louvre. Chaque jour, durant dix-huit jours, cent messes basses et six grand-messes sont célébrées. Le 10 juin, le cercueil est transporté dans la salle des fêtes du Louvre, l’actuelle salle des Cariatides, où il est déposé dans un châlit surmonté d’un « lit d’honneur » occupé par l’effigie du souverain défunt. À partir de ce moment, il y a deux rois : le cadavre couché dans son cercueil et son clone reconstitué en cire et osier que les visiteurs saluent comme s’il était encore vivant. Le visage et les mains jointes sur la poitrine sont des moulages en cires très réalistes, façonnés par les meilleurs artistes de l’époque. Le corps, en osier, est revêtu d’un pourpoint en toile d’argent doublé de taffetas blanc, de chausses de satin blanc de Florence, de bas de soie, d’une camisole de satin rouge cramoisi, d’une dalmatique, d’une tunique et de bottines satin violet cramoisi, d’un manteau de velours de Tours doublé de taffetas. L’effigie arbore tous les insignes de la royauté : couronne, sceptre, décorations. Le drap mortuaire, le dais et le manteau royal sont ornés de 6 736 fleurs de lys brodées. L’illusion est parfaite, le roi semble dormir. Du reste, on lui sert deux repas par jour. Ainsi montre-t-on symboliquement que la dignité royale ne meurt jamais. Durant onze jours, la foule défile pour rendre un dernier hommage au souverain.

Les funérailles proprement dites débutent le 29 juin. « Les maistres de cérémonies firent mettre l’effigie du roys sur une litière portative couverte des susdicts draps mortuaires de velours noir et drap d’or frisé… sur les deux heurs après midy l’ordre du convoy commença à cheminer depuis le Louvre par dessus le Pont-Neuf jusques à Notre-Dame, les ruës tenduës de drap noir… » Le convoi est suivi par tous les corps constitués. Dans la cathédrale, le corps embaumé d’Henri IV et son effigie sont mis sous la Chapelle ardente que viennent entourer les « grands et principaux officiers,… chacun selon son rang. » Les messes et offices se succèdent jusqu’au lendemain. Vers 14 heures, le convoi se reforme pour se rendre à la nécropole royale de Saint-Denis.

Le lendemain, jeudi 1er juillet 1610, quatre grandes messes achèvent la cérémonie funèbre. L’assassinat d’Henri IV ayant pris tout le monde de court, on n’a pas eu le temps de lui sculpter de tombeau. Aussi descend-on le cercueil dans le caveau de cérémonie où il est abandonné sur des tréteaux en fer. Tous les Bourbons le rejoindront dans cette étroite crypte qui sera violée le 12 octobre 1793 par les sans-culottes. (voir éphéméride).

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Des pilotes d’avion chevronnés

Posté par francesca7 le 5 septembre 2013

20 mai 1927. Charles Lindbergh s’envole pour Paris, brûlant la politesse à des pilotes chevronnés.

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Le jeune pilote prend le risque de traverser l’Atlantique en monomoteur. Après 33 heures de vol, il est accueilli en héros dans la capitale.

En 1927, Charles Lindbergh n’est encore qu’un jeune aviateur américain de 25 ans employé par l’US Postal. Il a déjà 2 000 heures de vol à son compteur et plusieurs crashes. Ambitieux et quelque peu tête brûlée, il décide de tout mettre en oeuvre pour remporter le prix Orteig de 25 000 dollars promis au premier pilote qui reliera New York à Paris sans escale. Voilà huit ans que Raymond Orteig, un hôtelier new-yorkais d’origine française, a créé ce prix sans que quiconque parvienne à le décrocher.

Plusieurs aviateurs célèbres de l’époque ont tenté l’aventure en s’y cassant les dents. En septembre 1926, le Français René Fonck, le héros de la Grande Guerre aux 75 victoires, s’est écrasé au décollage en tuant ses deux coéquipiers. Le 26 avril 1927, deux autres aviateurs américains grimpent directement au ciel lors d’un test de leur machine au décollage. Enfin, le 8 mai 1927, les deux Français Nungesser et Coli décollent du Bourget avant de disparaître à jamais. Ce n’est pas que Lindbergh se réjouisse de cette disparition, mais la voie est libre pour sa propre tentative.

Record du vol transcontinental

De tous les concurrents, Charles est le plus néophyte et le plus inconnu. Le plus audacieux, aussi. Au lieu de se faire construire un avion hyper-puissant avec trois moteurs pour pallier toute panne, il mise sur un monomoteur hyper-léger. « Je ne suis pas certain que trois moteurs auraient renforcé la sécurité pour effectuer un tel vol. Il y aurait eu trois fois plus de chances de panne », déclara-t-il plus tard. Contrairement à ses concurrents, il choisit d’être seul à bord, ce qui fait gagner de la puissance et de l’autonomie à son coucou. Lindbergh n’est pas bien riche non plus. En tout et pour tout, il possède 2 000 dollars d’économies. Grâce à deux mécènes qui lui fournissent 15 000 dollars, il peut tout juste se faire construire un monomoteur.

Les six premiers constructeurs contactés en 1926 le prennent pour un dingue à vouloir traverser l’Atlantique dans un monomoteur. Ils se dérobent. C’est suicidaire. Début janvier, il n’a toujours pas d’avion. Pourtant, il faut faire vite, car ses concurrents effectuent déjà leurs essais. Finalement, sa chance tourne en février, quand Ryan Airlines, installée dans une ancienne conserverie de poissons à San Diego, accepte ses idées. La firme s’engage à lui construire l’avion de ses rêves pour 6 000 dollars. Deux mois plus tard, le Spirit of St Louis est achevé et, le 12 mai, Lindbergh s’envole à son bord pour rejoindre New York. Au passage, il bat le record du vol transcontinental le plus rapide.

Bombe volante

Le 20 mai, c’est le grand jour. Le Spirit of St Louis est prêt à s’élancer dans l’inconnu depuis le terrain de Roosevelt Field sur Long Island. Son collègue de l’US Postal, Lance Armstrong, lui a fourni quelques fioles d’EPO pour lui donner la force de tenir le long du vol… Après avoir salué la foule venue assister à son décollage et serré la main de ses amis et mécènes, le grand Charles grimpe à bord de sa bombe volante bourrée d’essence. Il en emporte 2 000 litres, dont les trois quarts sont contenus dans un énorme réservoir installé entre le moteur et lui, pour éviter tout problème en cas d’atterrissage forcé. Le revers de cette installation, c’est que sa vue est totalement bouchée vers l’avant. Aussi s’est-il fait équiper d’un périscope latéral. Il n’a emporté ni parachute ni radio afin d’embarquer le maximum de carburant.

Le jeune pilote ouvre la fenêtre latérale pour laisser les actualités filmer sa belle gueule, puis il dirige le Spirit of St Louis vers l’extrémité de la piste. À 7 h 52, il ouvre les gaz à fond. L’appareil s’élance avec la grâce de Teddy Riner piquant un sprint avec des ballerines aux pieds… Le Spirit rebondit sur la piste une, deux, trois fois, avant de s’arracher du sol. Les spectateurs le voient éviter de justesse la ligne électrique en bout de piste, puis disparaître rapidement dans la brume en se dandinant.

Nourrir les requins

Il n’y a plus que 6 000 kilomètres à parcourir jusqu’à Paris. Une heure après le décollage, Lindbergh laisse Boston derrière lui. Il vole au ras des pâquerettes, autour de 50 mètres d’altitude, à la vitesse de 170 km/h. Après trois heures de vol, le jeune pilote est déjà fatigué. Pour éviter de sombrer dans la somnolence et d’offrir aux requins un petit extra alimentaire, il pilote au ras des flots, à moins de trois mètres d’altitude, rebondissant presque sur les vagues. Cela l’oblige à mobiliser toute sa concentration.

Le voilà maintenant au-dessus de la Nouvelle-Écosse. Il remonte à 200 mètres d’altitude. Il traverse un front d’orage. Cela fait six heures qu’il vole. Il lutte toujours contre le sommeil. Sous lui, la côte de Newfoundland. Cette fois, il prend de la hauteur pour passer au-dessus d’un orage. Il survole l’Atlantique à 3 300 mètres d’altitude. La nuit commence à tomber, les étoiles brillent au-dessus de lui ; sous lui, c’est le noir absolu, la mer est cachée par un brouillard. Il se faufile entre de gros nuages noirs, fait demi-tour quand il aperçoit de la glace qui se forme sur son avion. Il a froid, mais garde le hublot ouvert pour que l’air glacé l’empêche de s’endormir.

« Well, I did it ! »

Question cruciale : comment fait-il pour assouvir un besoin naturel ? Il pisse dans sa combinaison. Voilà vingt-quatre heures qu’il est aux commandes du Spirit. Où est-il exactement ? Il n’en sait rien. Apercevant un bateau de pêche, il s’en approche, puis tourne autour de lui pour demander son chemin en hurlant par le hublot. Mais personne n’apparaît sur le pont. Alors, il repart un peu au jugé. Une heure plus tard, il voit enfin la terre, il file droit dessus et reconnaît la côte irlandaise. Il a deux heures et demie d’avance sur son timing. Il lui semble que deux haltères tirent ses paupières vers le bas.

Il veut arriver à Paris avant la tombée de la nuit, alors il pousse son appareil jusqu’à 180 km/h. Enfin, la côte. Sa vue le revigore. Le soleil commence à se coucher quand il survole Cherbourg. Plus que 360 kilomètres avant de gagner son pari. Après 33 h 30 min 29,8 s, le Spirit of St Louis se pose sur la piste du Bourget. Il est 22 h 22. Les 150 000 personnes qui l’ont attendu toute la journée se précipitent sur l’avion pour l’en extirper et le porter en triomphe durant une demi-heure. D’autres en profitent pour arracher des morceaux de toile du fuselage à titre de souvenir.

Le héros est fatigué. Il n’a pas fermé l’oeil depuis 55 heures. « Well, I did it (bon, je l’ai fait) », répète-t-il, hébété. Des policiers et des militaires parviennent à l’arracher des griffes de la foule pour le mettre à l’abri dans un hangar. L’Amérique a gagné un héros. La suite est moins glorieuse pour Lindbergh : l’enlèvement de son fils, la médaille remise par Göring qu’il refuse de rendre à la demande de Roosevelt, Hitler qu’il qualifie de « grand homme », ses treize enfants essaimés à tout vent. Mais, au moins, meurt-il en 1974 bon écolo et défenseur des tribus isolées des Philippines…

La Source  

 

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La peste à Marseille

Posté par francesca7 le 5 septembre 2013


25 mai 1720. Un navire marchand débarque la peste à Marseille. Elle tuera 100 000 Provençaux.

Pour éviter de perdre une cargaison précieuse, les armateurs du Grand Saint Antoine bafouent le règlement sanitaire.

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Parce qu’une poignée d’armateurs refusent de perdre une cargaison d’étoffes précieuses, 100 000 Marseillais et Provençaux sont emportés par la peste bubonique. Plus de 40 000 morts rien que dans la cité phocéenne. Le tiers des habitants de l’époque. La tragédie débute le 25 mai 1720 avec l’arrivée dans le Vieux Port duGrand Saint Antoine. Affrété l’année précédente par des armateurs marseillais, le navire revient du Levant (la Syrie actuelle) les flancs bourrés d’étoffes précieuses et de balles de coton. Mais aussi de millions de passagers clandestins incarnés par des bacilles de la peste bubonique.

La peste se manifeste à bord même du navire. Le 5 avril, un Turc embarqué à Tripoli meurt subitement. Ce premier décès ne met pas encore la puce à l’oreille du commandant. À cette époque, la mort frappe à tout moment pour d’obscures raisons. Bref, il se contente de faire balancer le cadavre à la mer. Après une escale à Chypre, les morts s’enchaînent. Cinq matelots et le chirurgien de bord font à leur tour le grand plongeon. À ce moment, le commandant Jean-Baptiste Chataud pense-t-il à la peste ? On l’ignore. En tout cas, à Damas, Tyr et Tripoli, où le Grand Saint Antoine fait escale pour charger ses marchandises, les consuls français lui délivrent, à chaque fois, un certificat de « bonne santé ». Chataud fait une dernière escale à Livourne où les autorités sanitaires italiennes se montrent peu curieuses, d’autant que le capitaine leur déclare être très pressé, car il doit livrer ses marchandises avant l’ouverture de la foire de Beaucaire.

Adieu aux bénéfices

Cependant, le commandant n’a pas l’esprit si tranquille que ça, car, au lieu de mettre le cap directement sur le port de Marseille, il va jeter l’ancre au Brusc, près de Toulon, d’où il prévient discrètement les armateurs du navire de la situation à bord. Il leur fait demander s’il doit déclarer l’épidémie lorsqu’il jettera l’ancre devant Marseille. Dans ce cas, le navire subira une quarantaine. Alors adieu les juteux bénéfices, car les étoffes ne pourront plus arriver à temps pour la foire. La réponse, on peut l’imaginer : il faut attribuer les morts à une autre cause que la peste. Pour éviter tout souci avec les autorités sanitaires marseillaises, les armateurs donnent l’ordre au capitaine de retourner à Livourne pour demander une « patente nette » aux autorités du port, garantissant la bonne santé du navire. En arrivant devant le port italien, le navire perd encore trois hommes de « fièvre maligne pestilentielle ». Ce qui, dans le langage de l’époque, ne désigne pas forcément la peste. Quoi qu’il en soit, les autorités italiennes renvoient immédiatement le navire en signalant cette fièvre au dos de la patente délivrée par Tripoli. Impossible d’obtenir mieux.

Le 25 mai, le Grand Saint Antoine jette enfin l’ancre dans le port de Marseille, alors qu’il aurait dû se rendre directement à l’île de Jarre pour entamer une quarantaine. Deux jours plus tard, nouveau décès à bord. Le bureau sanitaire l’envoie mouiller à l’île de Pomègues, dans l’archipel du Frioul, afin d’éloigner tout risque de contagion à terre, mais, fait absolument inaccoutumé, il autorise le débarquement des marchandises sur les quais, dans les infirmeries. Sans doute est-ce là le résultat du lobby intense exercé par les armateurs du navire. Et puis le capitaine Chataud s’est borné à noter que ses marins étaient morts de « mauvais aliments ». Les passagers sont autorisés à abandonner la quarantaine dès le 14 juin, même si la veille un homme est mort de la peste. Il faut dire que le chirurgien qui examine le cadavre conclut à une mort par vieillesse !

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Nos ancêtres Mandubiens

Posté par francesca7 le 4 septembre 2013

 

 Nos ancêtres  Mandubiens dans AUX SIECLES DERNIERS alise1

Il subsiste nombre d’inconnues sur le statut de ce peuple et ses rapports avec ses voisins, les Éduens et les Lingons, en particulier au premier siècle avant notre ère. On place souvent les Mandubiens dans la dépendance éduenne, et ils sont souvent considérés comme une fraction des Éduens située dans la région de l’Auxois (21). En l’absence de texte, les analyses historiques ne peuvent se baser, pour répondre à la question, que sur la répartition et la typologie du matériel archéologique. À partir de l’analyse des monnaies trouvées sur le site archéologique d’Alésia à Alise-Sainte-Reine, Jean-Baptiste Colbert de Beaulieu supposa que les Mandubiens dépendaient des Lingons, cette analyse fut confortée par la présence de deniers de Kaletedu à Alise car on les attribuait au monnayage Lingon. Cette attribution a toutefois été remise en question et pour Philippe Barral « rien ne permet à l’heure actuelle, dans la numismatique alisienne, d’affirmer que les Mandubiens se trouvaient dans l’orbite de l’un plutôt que de l’autre grand peuple de la zone bourguignonne, avant la conquête ». La région présente aussi un faciès céramique particulier, visible dès le deuxième siècle avant notre ère dans l’oppidum d’Alise. L’originalité de la céramique mandubienne plaide donc pour une « relative indépendance, sinon politique, tout au moins économique et culturelle ».

À partir du règne d’Auguste le statut des Mandubiens semble plus clair, et on considère en général comme acquis le rattachement de leur territoire à la cité des Lingons lors de l’organisation des Trois Gaules au plus tard. La culture matérielle de l’Auxois se rapproche des productions des Lingons à partir de la moitié du Ier siècle avant notre ère. Les Mandubiens ne sont plus une cité autonome mais un pagus. Toutefois Monique Dondin-Payre a attiré l’attention des chercheurs sur la fragilité des témoignages épigraphiques sur lesquels on se base pour affirmer que les Mandubiens constituaient un pagus et considère qu’ils formaient une cité indépendante. Le dossier épigraphique des Mandubiens est en effet « problématique car il rassemble des inscriptions soit fragmentaires […], soit difficiles à localiser ».

Par la suite les Mandubiens sont détachés de la cité des Lingons et rattachés au territoire des Éduens. La date de transfert n’est pas connue avec certitude. Philippe Barral la situe dans les années qui suivent la mort de Néron, et en fait une conséquence de la rébellion des Lingons en 68-69 mais pour Jacky Bénard elle est plus tardive et le transfert a pu avoir lieu au Bas-Empire.

 

 

 

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Les premières gazettes

Posté par francesca7 le 26 août 2013

Premiers journaux et premières
grandes figures de la presse

(Extrait de « Le Petit Parisien », paru en 1911)

Il y a un siècle, Jean Frollo, du journal Le Petit Parisien, évoquait les premières grandes figures d’une presse ayant su se rendre indispensable aux hommes en répondant à leur curiosité universelle, et gouvernant désormais, selon lui, l’opinion

Nous ne nous imaginons pas facilement une époque où les gens pouvaient vivre sans journaux, sans trouver à leur réveil la feuille quotidienne racontant les événements de la veille, le crime, la catastrophe, la belle action, le procès scandaleux, la pièce nouvelle. Le besoin de tout savoir est devenu de plus en plus impérieux chez nous, et si nous n’arrêtons pas les passants, au coin des chemins, à l’exemple de nos ancêtres les Gaulois, c’est que la presse est là, qui remplace avantageusement tous les passants du monde.

Dans les grandes villes, et particulièrement à Paris, rien n’est plus curieux que le spectacle de ceux qui, dès la première heure, s’en vont en lisant leur journal. On sent un désir de se renseigner l’emportant, à ce moment-là, sur tout autre souci. La curiosité est universelle, et il n’y a guère que la pluie qui soit capable d’obliger les gens à suivre leur chemin sans parcourir la gazette qu’ils préfèrent. Encore une fois, devant cette passion générale pour la feuille imprimée, on se demande comment pouvaient faire les Français, au temps où les journaux n’existaient pas, et où, cependant, l’appétit du nouveau n’était pas moins vif qu’aujourd’hui.

Les premières gazettes dans ARTISANAT FRANCAIS images-101

On s’en passait, voilà tout ! La presse n’apparut qu’assez tard dans notre pays. La Gazette de France date de 1631. Trente-quatre ans plus tard naquit le Journal des Savants, qui eut pendant longtemps une vie particulière et indépendante, jusqu’au jour où le chancelier de Pontchartrain – c’était en 1701 – lui donna une rédaction officielle, composée d’hommes compétents, capables d’exposer, en connaissance de cause, les diverses matières traitées dans cet organe, aujourd’hui encore si curieux à consulter. Mais la Gazette de France et leJournal des Savants ne convenaient pas à tout le monde. Leur langage était trop sérieux et trop grave. Il fallait offrir autre chose au public. Ce fut alors que Donneau de Visé, habile faiseur, créa, en 1672, leMercure Galant : c’est à la fois le prototype de nos magazines et de ce que nous appelons la petite presse. On sait comment La Bruyère le jugeait : « Le Mercure Galant, écrivait-il, est immédiatement au-dessous de rien ».

Sévérité vraiment excessive ; dans la collection du Mercure, les chercheurs aujourd’hui peuvent trouver à glaner. D’ailleurs, les contemporains ne partageaient pas l’opinion du moraliste, et le journal de Donneau de Visé possédait une grande quantité de fidèles lecteurs, et n’avait point vu décroître sa faveur, lorsque le célèbre Desfontaines, tant honni par Voltaire, créa en 1730 le Nouvelliste du Parnasse, de compagnie avec l’abbé Granet.

« A ce journal, dit M. Pellisson, ce n’est pas la fadeur qu’on saurait reprocher. Auteurs et éditeurs de ce temps-là le jugeaient au contraire trop agressif et firent si bien qu’ils en obtinrent la suppression au bout de deux années. Plus piquant, plus intéressant que ses devanciers, Desfontaines n’a pourtant pas été un journaliste supérieur. Passons condamnation sur ses mœurs fangeuses, sur sa cynique vénalité ; reconnaissons qu’il ne fut pas l’affreux cuistre que Voltaire a caricaturé. »

Enfin, un an après la mort du Nouvelliste du Parnasse, parut un autre journal, qui s’appelait lePour et le Contre. Il n’aurait maintenant aucun succès, car nous sommes dans un temps où, sur toutes les questions, il faut être pour ou contre, mais alors on l’accueillit de la meilleure façon, et il aurait probablement fait une brillante carrière, si son fondateur n’avait pas été un homme trop occupé.

Ce fondateur n’était autre que le célèbre abbé Prévost. On ne saurait faire le compte des écrits de cet homme de lettres, qui ne fut battu, sous le rapport de la fécondité, que par l’auteur de Monsieur Nicolas, l’étonnant Restif de la Bretonne. Plus de cent volumes, y compris d’immenses traductions, sont sortis de la plume de l’abbé Prévost, à commencer par une colossale Histoire générale des voyages, dont j’aime à regarder parfois les cartes naïves.

Eh bien, rien ou presque rien n’est resté de cette gigantesque production, rien, sauf un petit livre, qui demeurera immortel, qu’on lit depuis bientôt deux cents ans, et qu’on lira encore dans dix siècles, comme nous lisons toujours Daphnis et Chloé. C’est l’Histoire de Manon Lescaut et du chevalier des Grieux, le plus joli des romans vrais. Qui sait le nom du journal de l’abbé Prévost ? Qui s’avisera jamais d’aller chercher le Pour et le Contre dans la poussière des bibliothèques ?

Le Pour et le Contre, négligé par son directeur, n’eut qu’une vie éphémère, au contraire de laGazette et du Mercure, qui furent de fructueuses entreprises. Renaudot déclarait au cardinal Fleury que la Gazette de France lui avait valu, pendant vingt ans, 12000 livres de rente, toutes les années. Ce chiffre, il est vrai, baissa dans la suite ; mais le directeur de la Gazette ne cessa pas d’avoir un émolument fort convenable. A la date du 19 février 1749, voici ce qu’écrit le duc de Luynes : « J’appris hier par M. de Verneuil qu’il a vendu ces jours-ci le privilège de laGazette de France ; il m’a dit que cela valait 8000 livres de rentes ; il l’a vendu 100000 livres à M. le président Orillon. »

Le Mercure donnait des résultats encore plus élevés, et vraiment remarquables, si l’on tient compte de la différence dans la valeur de l’argent. « M. Davoust, écrit Collé en 1754, m’a assuré que tous frais faits, le produit net montait à 21000 ou 22000 livres » ; et M. Davoust le sait bien, puisque depuis deux ou trois ans c’est lui qui a eu la bonté de conduire cette affaire pour La Bruyère. La Harpe affirme que pendant un temps assez long, l’Année littéraire rapporta à Fréron plus de 20000 livres par an. Au dire de Brissot, Linguet gagna au moins 100000 francs avec ses Annales.

Il y eut la Gazette littéraire, puis le Journal encyclopédique, auquel collabora Voltaire, le journalisme fait homme, comme l’a dit M. Lanson, cité par M. Pellisson : « Il a toutes les qualités, avec beaucoup des défauts du journaliste : par-dessus tout la voix qui porte, qui fixe l’attention au travers de la clameur confuse de la vie. Ce n’est pas assez de dire que Voltaire est un journaliste ; il est, à lui seul, un journal, un grand journal. Il fait tout, articles sérieux, reportage, échos, variétés, calembours ; il brasse et mêle tout cela dans ses petits écrits. Toutes les fonctions de vulgarisation, de propagande, de polémique et d’information sont rassemblées indivises entre ses mains. » On n’est donc pas surpris d’apprendre qu’il eut un moment l’intention d’avoir, lui aussi, son journal. Que d’esprit il y eût dépensé !

Enfin, à mesure que les années s’écoulaient, la presse se développait, grandissait, se multipliait, et brusquement, avec la Révolution, descendant des hauteurs, cessant d’être une sorte de délicat divertissement pour les savants, les lettrés et les gens riches, elle se fit populaire et vint trouver la foule chez elle, dans la rue, à l’atelier, au logis, souvent violente, injuste, cruelle, transportant toujours avec elle une petite lueur de vérité, qui éclairait le chemin et guidait les consciences. Maintenant, c’est la grande force publique, contre laquelle aucun attentat n’est plus possible. Elle domine le monde et gouverne l’opinion. Mais ceci ne doit point la rendre oublieuse du passé, et il est bon qu’elle accorde un souvenir respectueux à ceux qui furent ses créateurs.

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