Village médiéval découvert au Puy du Fou
Posté par francesca7 le 4 juin 2016
En pleine extension, le parc à thème vendéen vient de découvrir un bourg du XIVe siècle. Une trouvaille archéologique importante qui l’enracine un peu plus dans ce qui fait sa force et sa spécificité : l’histoire.
« Nous avons été rattrapés par la légende », s’enthousiasme Nicolas de Villiers, le président du Puy du Fou. Le deuxième parc le plus fréquenté de France, adepte d’épopées épiques, ne pouvait, en effet, espérer meilleure découverte. En prévision de la construction d’une (grande) salle de spectacle, des sondages archéologiques ont révélé la présence d’un bourg du XIVe siècle sur son domaine. « Nous savions qu’il y existait une légende lorsque nous avons acquis la parcelle. Dans les fermes alentours, beaucoup l’évoquaient », confie le président.
Les recherches sur le terrain du Puy du Fou ont démarré en novembre
et s’achèveront en février. © Crédit photo : Ouest France
Cette fable, c’est celle du bourg de Bérard, disparu au XVle siècle. Les pierres des maisons auraient notamment servi à la construction du château du Puy du Fou. « Le parc s’est employé à le chercher, par tous les moyens, explique Laurent Albert, le directeur du Puy du Fou. Même en montgolfière ! » Chou blanc depuis 25 ans. « On se disait que s’il existait, on l’aurait déjà trouvé, glisse Nicolas de Villiers. En fait, nous tournions autour de la légende alors que c’est elle qui nous tournait autour. Avant le démarrage d’un projet, nous réalisons des fouilles préventives. En nous disant que nous pouvions tomber dessus. »
Une maison cossue
Les fouilles ont donc dévoilé une rareté. Contrairement aux villages gaulois, les bourgs médiévaux ont quasiment tous disparu. Les habitations contemporaines les ont recouverts. Le bourg de Bérard révèle une maison cossue bâtie au XVe siècle. Elle témoigne de la vie des habitants de l’époque. « Des agriculteurs sur le haut du panier », indique David Jouneau, archéologue et responsable du projet. D’une emprise au sol de 200 m2, la construction devait comporter un étage. Les murs épais et le soubassement d’un escalier l’attesteraient. Elle comporte aussi un four à pain et un évier. Cette demeure a été édifiée sur un terrain humide où affleure la nappe phréatique. Des fossés maçonnés permettent d’évacuer l’eau vers un collecteur, utile en cas de pénurie d’eau, l’été.
Une découverte à valoriser
Coup de chance pour le parc : « La partie la plus intéressante se trouve en dehors de projet de construction de salle de spectacle », se réjouit Laurent Albert. Ainsi, le Puy du Fou pourra valoriser le site et le présenter à ses visiteurs. Les recherches aux archives départementales permettront, peut-être, de savoir pourquoi les lieux ont été abandonnés. Le bourg de Bérard complétera ainsi la panoplie historique dont peut se targuer le Puy du Fou, comme le château Renaissance et les ruines du vieux château, où se tient le spectacle du « Bal des oiseaux fantômes ».
Une aubaine de plus qui n’échappe pas à Nicolas de Villiers pour se différencier de ses concurrents : « Souvent l’exotisme, c’est le factice. Nous, nous créons des décors authentiques. » Le Puy du Fou, plus que jamais, construit sa légende sur l’histoire. « Le parc n’a pas été posé là par hasard, renchérit le président. Les Puyfolais nous envoient un message qui a traversé les siècles : vous êtes dans le vrai ! »
Lionel Piva
Ouest France
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