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    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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100 millions d’arbres en 25 ans 

Posté par francesca7 le 19 mai 2016

 » Juliano Ribeiro Salgado

« Le Sel de la terre », qui a remporté le César 2015 du meilleur documentaire, est un hommage au magnifique travail du photographe brésilien Sebastião Salgado. Coréalisé par son fils Juliano et Wim Wenders, « Le Sel de la terre » met en lumière l’autre projet un peu fou de Sebastião Salgado : reboiser les terres de la ferme familiale au Brésil. Juliano Ribeiro Salgado nous raconte ici la genèse d’Instituto Terra, un lieu porteur d’espoir et riche d’enseignements.


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Plantes & SantéComment cette ferme familiale située dans la Mata Atlantica (Forêt atlantique) est-elle devenue un désert ?

Juliano Ribeiro Salgado Quand mon grand-père achète la ferme Bulcao dans les années 1950, située à Aimorés, dans la région de Minas Gerais, au Brésil, il y a plus de 600 hectares de forêt et la terre est riche. Il y pratique une agriculture de subsistance pour élever sa famille. Sans état d’âme, il coupe le bois, le vend et l’utilise comme bois de chauffage. Mon grand-père a surexploité cette terre car il voulait que ses enfants aient une meilleure condition que la sienne. Quarante ans après, involontairement, par manque d’instruction, il avait complè-te-ment éradiqué la forêt de sa ferme devenue un désert. Quasiment plus rien n’y poussait.

P. & S.Comment a débuté l’aventure de l’Instituto Terra ?

J. R. S. En 1997, mes parents ont décidé de replanter une forêt identique à celle qui existait. Mon père, qui avait photographié les pires drames humains, a ressenti le besoin de retrouver ce lien pur avec la terre. Au début, les fermiers de la région et mon grand-père pensaient que mes parents jetaient leur argent par la fenêtre. Il y avait en effet un taux de perte de 60 %, car mes parents ne possédaient pas le savoir-faire. Je me souviens qu’à l’époque, avant que l’on produise nos propres plants, les pousses arrivaient dans des sachets en plastique. Pour les planter, il fallait faire un trou dans la terre, attendre que l’eau de pluie s’accumule autour des plants et croiser les doigts pour que cela marche. Petit à petit, mes parents ont mis en place une pépinière avec une capacité de production de 80 000 plants. Au fur et à mesure, ils sont arrivés à une capacité de stockage d’un million de pousses par an. Ensuite, ils ont aussi eu accès à d’autres sources de financement comme des collectivités locales, des entreprises… Car au Brésil, les entreprises qui polluent sont obligées de financer des projets de reforestation. Aujourd’hui, le taux de perte de l’Instituto Terra s’élève à 20 %, et il peut produire un million d’arbres par an.

Arbres plantés

P. & S.D’où proviennent les espèces qui ont été plantées au départ ?

J. R. S. La ferme a reçu de la part des botanistes de la fondation SOS Mata Atlântica(forêt soumise à l’influence océanique, ndlr) des espèces endémiques comme le pau-brasil, l’ipê, lejequitibas géant, l’anacardier, des orchidées sauvages, des lys et des bégonias. La Mata Atlantica est la forêt la plus riche de la planète par sa biodiversité, mais la majorité des espèces y sont en voie d’extinction à cause de la déforestation. Elle ne fait plus que 7,3 % de sa superficie initiale. Sur les parties les plus érodées du terrain, on a planté des légumineuses d’origine exotique provenant du biome de la Caatinga (nord-est du Brésil, ndlr). On y trouve du mimosa, des acacias, des flamboyants. Leurs racines ont la particularité métabolique de fixer l’azote. Du coup, le sol est plus équilibré, il redevient fertile.

P. & S.Au niveau de la faune et de la flore, quelles espèces sont réapparues ?

J. R. S. C’est impressionnant, il y a un tas d’animaux qui sont revenus : des paresseux, des tortues, des renards gris, des perroquets, des colibris, des singes… et même des jaguars ! Ces deux espèces sont tout en haut de la chaîne alimentaire. C’est très bon signe quand elles sont de retour. Le dernier rapport de l’Instituto mentionne l’existence de 180 espèces environ. On a également retrouvé trois plantes connues pour leurs vertues médicinales telles que l’aroeira, l’angico et le cajueiro.

P. & S.Comment avez-vous fait revenir l’eau sur cette terre déserte ?

J. R. S. Le fleuve immense qui irriguait la vallée du Rio Doce derrière la maison de mon grand-père était quasiment asséché. Mais en replantant les arbres, l’eau est revenue. Les plantations ont stabilisé le sol, les racines des arbres retiennent l’eau et la libèrent lentement, ce qui empêche la terre de boucher les sources d’eaux. L’Instituto vient de passer à une étape supérieure : Nous avons signé un contrat pour replanter cent millions d’arbres sur vingt-cinq ans autour des 370 000 sources d’eau du fleuve Rio Doce. Du coup, dans la zone de la fondation, agriculteurs et fermiers doivent garder 30 % de forêt intacte, et l’Instituto s’engage en contrepartie à les aider pour replanter la végétation.

P. & S.L’Instituto Terra a donc pour vocation de replanter et d’éduquer les populations locales. Quelles actions ont été menées dans ce sens ?

J. R. S. L’Instituto a développé une école qui joue sur trois niveaux. Premièrement, donner des cours aux fermiers locaux pour moderniser leur technique de travail tout en préservant la terre. 
Deuxièmement, les meilleurs élèves des écoles de la région destinés à être agriculteurs, comme leurs parents, suivent une formation sur l’écologie. Troisièmement, les ingénieurs agronomes peuvent y suivre une spécialisation en récupération des terres dégradées.

P. & S.Concrètement, quels sont les impacts de tous ces bouleversements, de tous ces changements sur la région ?

J. R. S. L’Instituto Terra est le plus grand employeur de la région : une soixantaine d’employés travaillent sur le domaine pour planter des arbres. Deux millions et demi d’arbres ont été plantés, c’est le projet de reforestation le plus grand au Brésil. Visuellement, on voit que la terre a été guérie. C’est formidable ! Les fermiers qui habitent ces terres vivent dans de meilleures conditions et ont pris conscience qu’on pouvait cultiver les champs différemment. Leurs vaches polluent moins en utilisant moins d’espace et produisent plus de lait. Cela améliore leur vie, même si ce sont des gens qui restent très pauvres : dans de nombreux endroits, il n’y a pas d’électricité, l’eau courante est celle de la rivière ou du puits. Mais aujourd’hui, ils ne sont plus obligés de partir, leur terre est productive et ils gagnent de l’argent. L’Instituto Terra a ainsi construit une relation de proximité avec ces populations rurales en éveillant leur conscience écologique. Qui plus est, le succès de ce projet pilote est tel qu’il a contribué à développer des programmes identiques de reforestation dans les zones alentour.

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HISTOIRE DU MANOIR DE LA REMONIERE

Posté par francesca7 le 16 mai 2016

 

A l’époque Gallo-Romaine, la famille Caîus Neron s’installe sur ce domaine au bord de l’Indre.
Les vestiges encore visibles sont ceux des temples construits par Secunda pour son mari et son fils.

Au XVe Siècle s’élève le Manoir, sur l’ancienne villa Gallo-romaine.

Au XVIe Siècle Philippa Lesbay entreprend la construction du château d’Azay le Rideau sur ce grand Domaine. C’est alors que François 1er séjourna à la Rémonière.

Traversant les siècles d’histoire, le château d’Azay le Rideau et le Manoir de la Rémonière n’ont cessés de se regarder à travers une large percée dans le parc.        

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         En 1985, Chantal et Carole PÉCAS acquièrent le Domaine et réveillent ces lieux endormis.
Un Manoir enchanté au cœur de 33 ha de nature, bois, prairies et rivière.

Au Domaine de la Rémonière, l’histoire se lit, s’écoute, et se vit, emprunte de magie :
Devant la cheminée du salon au coin du feu,
Sur la terrasse à la tombée de la nuit, face au Château d’Azay LE Rideau illuminé,
Dans l’embrassement d’une fenêtre à meneaux éclairée de vitraux …

Séjourner à la Rémonière c’est partager la paix et l’authenticité d’un lieu hors du temps

Au Coeur de la Vallée des Rois
Les Châteaux :
 

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Azay-le-Rideau, Bâti sur une île au milieu de l’Indre, Emergeant au centre d’un parc romantique, il fut édifié sous François 1er.
Distance : Contigu à la Rémonière
http://www.monum.fr/

Saché, demeure de Balzac où il écrivit le Lys dans la vallée. Découvrez de nombreux manuscrits, portraits et lettres de l’auteur.
Distance : 5 km
http://www.cg37.fr/

Langeais, château médiéval, avec son superbe pont-levis et sa remarquable collection de tapisseries du XVème et XVIème siècle.
Distance : 10 km
http://www.chateaulangeais.com/

Rigny Ussé (Château de la Belle au Bois Dormant), dominant la vallée de l’Indre, inspira Perrault pour ses célèbres contes.
Distance : 13 km
http://www.tourisme.fr/usse/

Villandry et ses Jardins : Villandry, magnifique témoignage de l’architecture et des jardins renaissance : étonnant potager, jardin d’eau, labyrinthe végétal, animations et festivals.
Distance : 10 km
http://www.chateauvillandry.com/

Chinon : Le château de Chinon, domine le long de la Vienne l’ensemble du centre ville sur 500m de longueur et est positionné sur un éperon rocheux, dont les pentes sont abruptes sur 3 cotés.
Distance : 20 km
http://www.cg37.fr/

Goûtez l’Italie en Val de Loire

Amboise : bâti aux 15 et 16èmes siècles, ce Château authentiquement royal, introduit le goût italien en Val de Loire. Lieu d’Histoire, il en permet une évocation chaleureuse du fait de la présence d’une exceptionnelle collection de mobilier gothique et Renaissance.

Après la visite des logis royaux, la promenade s’impose dans de beaux jardins panoramiques plantés d’essences méditérannéennes. Dans la chapelle Saint-Hubert, la tombe de Léonard de Vinci vient de faire l’objet d’une élégante restauration.

Chaumont-sur-Loire : Dominant la Loire du haut d’une falaise, le château de Chaumont fut à l’origine une forteresse bâtie par les comtes de Blois, bâtie à partir du 10e siècle. Devenue propriété des Chaumont-Amboise, celle-ci fut démantelée par Louis XI en 1465. Entreprise la même année, la reconstruction se poursuivit jusqu’en 1510, pour glorifier la famille d’Amboise, qui s’était illustrée durant les guerres d’Italie. Le château a en partie perdu son aspect militaire au 18e siècle, avec la disparition du bâtiment fermant la cour intérieure du côté de la vallée. Le dispositif de défense de l’entrée contraste avec le décor Renaissance des façades.

Chenonceaux : Construit sur le Cher, dont les eaux reflètent la beauté de son architecture Renaissance, le château de Chenonceau est la merveille du Val de Loire. Ses jardins sont le témoignage éclatant du goût et du raffinement de leurs inspiratrices : Diane de Poitiers et Catherine de Médicis.
Depuis 2004, la visite est accessible par un audio guide (iPod) qui est à la disposition des visiteurs individuels (visite de 45mn ou 90mn). A côté de la visite du Château, de nombreuses activités sont proposées : le musée de cires, une promenade dans les jardins et le nouveau labyrinthe, le restaurant traditionnel de l’Orangerie et un self-service, une dégustation de vins dans la cave des dômes, mais aussi en période estivale une promenade nocturne dans les jardins illuminés, une flânerie en barque sur le Cher, l’exposition annuelle d’art contemporain, une aire de jeux pour les enfants… 
En 2005, les enfants sont les rois au Château puisqu’il met à la disposition des 7/12 ans une nouvelle promenade musicale audio guidée (iPod) ainsi qu’une fiche-jeu découverte «Sur la piste de l’Enfant Roy» pour apprendre en s’amusant.

 

 

SITE SOURCE A CONTACTER / http://www.manoirdelaremoniere.com/index.htm

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Habitudes parfois surprenantes des Grands écrivains

Posté par francesca7 le 16 mai 2016

 

 
 
De la vie d’un Balzac qui ne souffrait aucune exception à un rythme parfaitement réglé, à celle d’un Alexandre Dumas qui exigeait quelque constante agitation pour que s’exprime la fibre créatrice de l’artiste, l’existence des grands écrivains peut s’avérer être pétrie de singulières manies…

Balzac prétendait ne pouvoir bien travailler que le matin, et l’on va voir ce qu’il entendait par là ! L’auteur du LE PERE GLORIOT   se mettait au lit vers six ou sept heures du soir : il se levait à une heure du matin et travaillait jusqu’à huit.

Puis, il déjeunait copieusement, faisait un tour de promenade et se remettait à la besogne jusqu’à trois ou quatre heures de l’après-midi. Il prenait alors un bain, recevait quelques amis, dînait et se couchait. Il recommençait le lendemain ; cela dura quinze ans.

Un pareil système ne pouvait convenir à Alexandre Dumas père. Très nerveux, toujours en ébullition, il avait besoin de mouvement et exécrait — on le sait — l’existence réglée, où rien n’est laissé à l’imprévu. On raconte qu’un jour, ne pouvant mener à bien, dans le silence du cabinet, un roman qu’il avait en train, il s’embarqua dans une de ces lourdes diligences qui faisaient jadis le service entre Paris et le Havre. Pendant vingt heures il fut cahoté sur les pavés du chemin. Quand il arriva à destination son livre était composé de toutes pièces.

 

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Alexandre Dumas père

 

D’autres fois, il demandait à la musique ses meilleurs inspirations : souvent il venait au Conservatoire, se griser de mélodie, et, chez lui, écrivait l’un de ces merveilleux chapitres que chacun connaît. Enfin, on se rappelle qu’il aimait à se balancer sur les flots bleus du golfe de Messine dans une simple barque de pêcheur, pour y chercher, comme en rêve, quelqu’une de ses gracieuses héroïnes.

Théophile Gautier avait, lui aussi, cent façons de travailler. Dans certains bureaux de rédaction, on se rappelle encore à la fin du XIXe siècle comment il composait ses articles. Ecrivant debout sur une table spéciale, il avait à sa droite un sac de bonbons et à sa gauche une botte de cigarettes, dans lesquels il puisait alternativement.

Puis, quand il sentait l’inspiration faiblir, il s’arrêtait, et, à la stupéfaction de ceux qui le connaissaient peu, s’approchait d’une petite pompe qui se trouvait dans un coin, et pendant quelques minutes pompait de toutes ses forces. Cela, disait-il, renouvelait l’oxygène de son sang et lui donnait des idées. Puis il se remettait à écrire.

Dickens et Walter Scott, comme Balzac, travaillaient à hure fixe et surtout le matin. « Entre six et sept heures, dit quelque part l’auteur d’Ivanhoé, la muse me visite ; c’est là, pour moi, le meilleur moment de la journée, l’heure claire où je vois nettement ce que je cherche souvent en vain en d’autres instants du jour. « Quand je le puis, je ne travaille que le matin et flâne en fumant l’après-midi. C’est si bon, un cigare, après quelques heures de besogne ! »

(D’après « Le Nouvelliste illustré », paru en 1898)

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Le guérisseur des fous : Martin Degimard

Posté par francesca7 le 14 mai 2016

 

 
 
Au début du XXe siècle, le hasard d’un déménagement exhuma de sous un monceau de papiers à trier appartenant aux Archives départementales du Cantal un cahier de 18 pages in-folio, où se suivent, dans un ordre à peu près chronologique, de 1761 à 1781, 31 copies de lettres, annonces, certificats, attestations, tous documents à la gloire de Martin Degimard, docteur en médecine de Bort, inventeur d’un merveilleux spécifique contre la folie et les aliénations de l’esprit

imagesSur Martin Degimard, les renseignements que nous possédons se réduisent à bien peu de chose. Il fit ses études et obtint le titre de docteur à la célèbre Faculté de Médecine de Montpellier et, natif de Bort, il se fixa dans sa ville natale. Une pièce de procédure nous montre que la renommée que lui acquit sa découverte permit à Martin Degimard, quoique appartenant à une famille bourgeoise, de s’allier à la famille noble de Quinson. Nous devons donc nous borner à présenter une simple publication de textes.

Quoique à l’état de copies, l’authenticité de ces documents paraît hors de cause. Le dossier est, en effet, terminé par des attestations de Bernard Chasteau, « avocat en Parlement, bailli, juge civil, criminel et de police de la présente ville de Bort » et de Charles-Antoine Guirbail, bailli pour le duc de Castries, dans ses terres de Granges et Tauves, qui certifient que lesdites « copies de lettres missives et certificats ont été extraites mot à mot sur les originaux représentés par le sieur Martin Degimard et que foy doit y estre ajoutée ».

La première pièce est une lettre d’envoi, signée de la marquise de Salvert de Montrognon, « de l’approbation de Messieurs les quatre premiers médecins de la Cour, pour un malade de la première distinction, affecté de plusieurs maladies sérieuses, sans aliénation d’esprit » : « Voilà, Monsieur, la consultation que j’ai fait faire ; elle est de tout ce qu’il y a de plus habile dans le royaume, puisque c’est de Monsieur de Sénac, premier médecin du Roy, de M. de Lanove, médecin de la Reine, de M. de Bouillac, médecin de Madame la Dauphine, et rédigée par M. Petit, médecin de Monseigneur le duc d’Orléans. Vous voyez que votre conduite a été approuvée, il n’y a plus qu’à continuer de même. Je vous scay gré de votre zèle pour nos intérêts ; continuez, je vous en prie, et recommandez aussi l’ordre dans la maison si vous le pouvez. Donnez-moi de temps en temps des nouvelles du malade : vous voyez que je lui rends le bien pour le mal ; je pratique une religion qui me l’ordonne. Ma santé n’est pas bonne depuis longtemps. J’ai l’honneur d’être, Monsieur, plus que personne, votre très humble et très obéissante servante. Signé : LA MARQUISE DE SALVERT DE MONTROGNON. De Paris, le 12 novembre 1761 ». Et, au-dessus, est écrit à M. Martin Degimard, docteur en médecine, à Bort.

 

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Un aliéné

 

Le nom de la marquise de Salvert, célèbre dans la chronique galante de l’époque, vaut qu’on s’y arrête un moment. Jeanne-Marie de Méallet de Farges avait épousé en 1738 Guillaume de Salvert de Montrognon, seigneur de la Rodde, de Marse, lieutenant-général des armées du roi. Tous deux offrirent un parfait exemple de ces ménages si fréquents au XVIIIe siècle. Le marquis fut interdit et même enfermé pour dettes en 1748. Quant à sa femme, sa liaison avec son cousin germain, le baron de Lavaur, dura plus de trente ans, et ne cessa qu’à la mort du baron, en 1773. Cette belle et constante passion n’était, d’ailleurs, rien moins que désintéressée ; la marquise de Salvert sut profiter de l’état de décrépitude intellectuelle de son amant pour lui arracher in extremis un testament qui la faisait son héritière universelle au détriment des propres neveux du baron de Lavaur, les enfants de La Ronade. Ceux-ci attaquèrent le testament, et un procès en captation d’héritage se plaida en Parlement.

Quel était ce personnage « de la première distinction », à qui la marquise de Salvert déclarait rendre le bien pour le mal ? Peut-être le marquis de Salvert lui-même. La lettre est, en effet, du 12 novembre 1761, et nous savons que le marquis mourut en 1762. Le ton de cette lettre confirmerait d’ailleurs notre opinion. Comme bon nombre de personnes dont la conduite n’est pas à l’abri de toute critique, la marquise savait employer les mots de devoir et de religion, qui vont si bien dans la bouche des victimes innocentes et des épouses irréprochables. Cette première lettre, on le voit, ne fait pas mention du remède contre la folie inventé par Martin Degimard ; il y est même dit que le malade « de la première distinction » n’est pas atteint « d’aliénation d’esprit ». Au contraire, la seconde lettre de notre dossier, postérieure à la première de près de huit ans, parle précisément du fameux remède. Il semble bien que l’on en puisse placer la découverte durant ces huit années, de 1761 à 1769, et cette présomption devient fort vraisemblable, si l’on se rapporte aux termes mêmes de l’annonce du spécifique que nous citons plus loin. Cette annonce, du 8 août 1771, dit, entre autres choses, qu’après avoir guéri en 1761 diverses personnes « attaquées de maladies très sérieuses sans aliénation d’esprit », le sieur Degimard a fait « depuis quelque temps la découverte d’un spécifique, etc. ».

Le 6 mai 1769, Turgot, alors intendant de la province du Limousin, écrivait à M. Chasteau, subdélégué à Bort : « Je vous envoye, Monsieur, la copie d’un mémoire qui m’a été remis, par lequel on annonce que le sr Martin Degimard, docteur en médecine, demeurant à Bort, a un remède spécifique pour le traitement et la guérison des maladies de la folie, des vapeurs et la consomption. Je vous serai obligé de me mander s’il est vray que le sieur Martin Degimard demeure à Bort, et quel degré de confiance vous pensez qu’on puisse avoir dans ses traitemens. J’ai l’honneur d’être… Signé : TURGOT. La réponse du subdélégué sur la réalité de ces guérisons dut confirmer les termes du mémoire dont parlait Turgot, à en juger par les lettres et certificats qui, depuis lors, ne cessèrent d’arriver à Bort, non seulement de tous les points de la France, mais aussi de l’étranger.

C’est ainsi que Me Jean Ternat, prieur et curé de Salins, Pierre Bruny, marchand, Jean Delpeux, Gérard Mauria, Pierre Griffol, Dussol, licencié en droit, et Forestier, chirurgien juré, « tous notables habitans » du village de Fageoles, attestent « que le nominé Jacques Dauzet, fils à Guillaume, laboureur, habitant dudit village, attaqué depuis treize ans de folie héréditaire, a été guéri par le sieur Martin Degimard qui a employé à sa guérison le remède spécifique de sa composition, lequel a été administré par le sr Antoine Forestier, chirurgien du bourg de Saignes, à qui ledit sieur Martin avait donné sa confiance… A Salins, le 14 janvier 1770 ».

De même, un certificat de Jean Dominique de Monclard, chevalier, seigneur et baron de Monclard, Montbrun et Longuevergne, Georges Lescurier, bourgeois, seigneur de Fournols, François Lescurier, seigneur des Peyrières, Antoine Faucher, notaire royal, Jacques Lapeyre, Paul Lapeyre, marchands, et Pierre Delsuc, déclare que Martin Degimard a « traitté, guéry et rendu bien tranquille, sans aucune aliénation d’esprit, le sieur Jacques Robert, marchand, habitant du bourg d’Anglards attaqué depuis environ treize ans d’une folie héréditaire… Le 29 juillet 1770 ».

Enfin, un M. Bérenger, habitant à « Mongiens » en Piémont, annonçait en ces termes l’amélioration de l’état de son frère, le 27 mars 1770 : « Monsieur, mon frère me charge de mettre de l’argent au courrier pour avoir encore vingt-six prises de votre remède spécifique ; vous recevrez en conséquence soixante-dix-huit livres. Au reste, l’effet de votre remède s’est manifesté depuis quelque temps ; il y a mieux dans l’état de mon frère, aussi se flatte-t-il qu’il achèvera de lui rendre cette tranquillité d’esprit dont il jouissait avant sa cruelle maladie. J’ai l’honneur… ». Le même confirmait, le 3 avril 1773, les heureux effets du remède : « Le courrier qui vous porte celle-cy vous remettra soixante livres pour avoir encore de vos pilules ; je vous prie de m’en expédier quelques-unes courier par courier, en cas que vous n’en ayez pas le nombre complet. Votre spécifique mérite assurément toutes sortes d’éloges, puisque mon frère n’éprouve de soulagement que dans l’usage de celui-là seul, aussi en a-t-il un besoin pressant. Nous nous proposons de le lui faire continuer toute la vie s’il le faut, espérant que vous voudrez bien faire quelque léger sacrifice, veû que c’est une des bonnes pratiques que vous ayez ».

Citons aussi cette lettre, de M. Auzier de Laplaux, notaire royal dans la vallée d’Oust en Couserans (Ariège), annonçant la complète guérison de son fils et datée du 17 février 1781. Elle donne sur le cours de la maladie et de la guérison des détails assez minutieux qui ne sont pas sans intérêt. « Vers le commencement d’octobre, j’eus l’honneur de vous écrire l’état de mon fils qui se trouvait alors pour la seconde fois dans une espèce d’assoupissement léthargique qui lui dura exactement quinze jours, au bout desquels il commença à donner quelque signe de vie en répondant par monosyllabes, et prenant lui-même le bouillon, pale, maigre et deffait. Il se leva insensiblement de son lit, et recouvra peu à peu ses forces, se contentant de répondre par ouy ou par non, ne sortant jamais de sa maison et se cachant avec soin lorsque nos amis venaient le voir. Ce ne fut qu’aux fêtes de la Noel que je pus obtenir de luy de sortir ; il commença pour lors de parler, il fit ses visites, et depuis, il se produit au dehors et se comporte toujours avec discrétion, raison et prudence. Il a beaucoup engraissé et je l’occupe parfois à l’écriture ; souvent il dort toute la nuit, et jamais plus il n’avait été si tranquille qu’il l’est à présent. J’ai donc lieu de le croire parfaitement guéri ».

Il ne faut pas croire que Martin Degimard reçut seulement de bonnes paroles et des remerciements, voire même des demandes de « quelque léger sacrifice ». La reconnaissance de ceux qu’il avait guéris se manifestait par des marques plus solides. Par acte du 14 janvier 1770, passé à Mauriac par devant notaire, Guillaume Dauzet, père de Jacques Dauzet, dont nous avons vu le prieur de Salins attester la guérison, lui faisait don d’une somme de 600 livres, « avec convention expresse dudit sieur Martin Degimard, qu’au cas que cette maladie reprendroit ledit Jacques Dauzet pendant un an à compter de ce jour, il promet et s’oblige de lui faire les remèdes nécessaires et convenables pour lui remettre la tranquillité dans sa maladie, le tout aux fraix et dépens dudit sieur Martin, à la charge néantmoins d’être nourry, et son cheval, lorsqu’il sera obligé de faire des voyages audit village de Fageoles ».

 

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Turgot

 

Voici encore une « Lettre de Cette en Languedoc, petite ville et port de mer, pour un jeune homme attaqué depuis dix-huit ans de manie et traité par Messieurs les Professeurs de Montpellier, de Paris et autres médecins célèbres, que le sr Martin a guéry sans le voir et dont le père a fait une pension audit sieur Martin Degimard de la somme de 600 livres » : « De Cette, le 3 mars 1776. Monsieur, j’ai bien reçu les cent pilulles que vous m’avez fait passer par l’honneur de votre lettre du douze de ce mois, et le malade est charmé de votre nouvelle assurance d’une parfaite guérison ; il suivra exactement le régime que vous lui avez prescrit,et prendra son caffé tous les matins à la barbe des Esculapes. Il est trop persuadé de vos lumières, de votre conscience, bonne foy et talens, malgré la modestie qui règne dans toutes vos lettres, pour ne pas renoncer aux ordonnances de ceux qui se croient médecins de la première classe. Les bons effets qu’il éprouve de votre remède sont infiniment plus convaincants que tous les argumens frivoles de ces messieurs qui méritent à juste titre le nom de charlatans, puisqu’ils ne sont capables de rien produire de bon.

« Le malade s’inquiette seulement de l’opiniâtreté de sa maladie. Comme il a passé quelques jours sans votre remède, sa provision ayant finy, il a eu un petit retour de souffrance et vous suplie de ne pas lui laisser manquer de remèdes. Vous sçavez qu’il lui en faut tous les vingt-cinq à trente jours cent prises ; de grâce, ne mettez que trente jours d’un envoy à l’autre. Les dartres ont entièrement disparu depuis quinze jours ; il y a plus de dix-huit ans qu’il est attaqué. Pour la première fois, il ne faira plus usage d’aucune préparation d’opium, puisque vous le deffendez comme favorisant le délire et l’aliénation. J’ai l’honneur d’être sans réserve… Signé Charles, Frédéric, Ferbert. Permettez, s’il vous plaît, pour éviter la peine d’affranchir chaque fois les lettres, je vous envoye vingt-quatre livres pour vous dédommager des ports ».

Ces guérisons avaient attiré l’attention de l’intendant de la province ; et, en 1771, Martin Degimard, ayant été nommé collecteur d’impôts, obtint, « en considération des services qu’il rend journellement à un grand nombre de malades de la campagne », d’être déchargé de cette absorbante et parfois onéreuse fonction. « Madame, écrivait, le 12 août, Turgot à la baronne de Murat, j’ai reçu, avec la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire, la requette par laquelle le sieur Martin Degimard, médecin à Bort, demande la décharge de la collecte à laquelle il a été nommé. Je me ferai, Madame, représenter sa requette au département prochain et je lui rendray avec plaisir la justice qui lui sera due ».

La « sensibilité » de Turgot, comme on disait au XVIIIe siècle, l’inclinait à se préoccuper du parti à tirer de la découverte du médecin de Bort pour la guérison ou le soulagement des aliénés de l’hôpital de Limoges. Il ajoutait : « Comme il paroit que ce médecin a le secret d’un remède qu’il a employé avec succès à la guérison des personnes qui ont l’esprit aliéné, je serais fort aise qu’il en fît l’essai sous mes yeux, et, s’il vouloit se rendre à Limoges, je le chargerais volontiers du traitement de quelques malheureux qui sont renfermés à la maison de force pour cause de folie. Je vous serai obligé, Madame, de le lui proposer. Je suis, avec respect… ».

L’offre fut acceptée, car, le 17 août 1772, Turgot s’informait, auprès de Degimard lui-même, des dépenses qu’entraîneraient le séjour du guérisseur et la cure des malades. « Je consens volontiers, Monsieur, que vous fassiez sous mes yeux l’essai de votre remède sur les particuliers attaqués de démence qui sont renfermés dans la maison de force établie en cette ville, mais je vous serai obligé de me mander, avant vous rendre ici, quel est, non seulement le traitement que vous demandez, mais encore l’objet de la dépense qu’il y a lieu de faire pour la cure de chaque particulier. Je suis… »

Les conditions proposées par Degimard, à savoir « cent livres pour la guérison de chaque particulier » plus sa pension, furent agréées, et Turgot lui donna rendez-vous à Limoges pour la fin d’octobre 1772. Mais un contretemps inattendu empêcha au dernier moment la réalisation de ce projet. Le 12 octobre, Turgot envoyait à Degimard ce court billet : « Je viens, Monsieur, de recevoir une lettre de la Cour, par laquelle on me marque de me rendre incessamment à Paris, ce qui dérange entièrement notre projet. Il faudra, en conséquence, remettre au printemps prochain le traitement que nous avions proposé, ou, du moins, à mon retour de Paris ». Cette lettre est suivie de ces mots : « Pour lors, Monsieur Turgot entre au ministère ; en conséquence, le sr Martin ne fut pas mandé ». Il y a là une erreur. Ce n’est, en effet, que deux ans plus tard, le 20 juillet 1774, que Turgot prit possession du ministère de la Marine. Ne possédant aucun document susceptible d’apporter un élément de contrôle ou de comparaison, nous ne pouvons que signaler cette erreur, imputable très probablement à l’inattention du copiste, sans pouvoir préciser si elle porte sur le commentaire dudit copiste ou sur la date même des lettres.

Quoi qu’il en soit, le projet de Turgot ne fut pas repris et Degimard ne put procéder à une cure « officielle ». Son spécifique n’en continua pas moins à faire merveille, à en juger par les remerciements et les certificats dont la transcription deviendrait monotone et que nous nous bornons à résumer. Dom Palis, bénédictin à Saint-Pè, près de Tarbes en Bigorre, après avoir pris douze pilules purgatives ou de longue vie qui l’ont bien purgé et quarante pilules raisonnables « éprouve une différence considérable dans tout son être, n’ayant plus cette tension dans les nerfs ; les idées ne sont plus confuses et ne causent plus de suffocation, ni ces tiraillements énormes, ces mouvements convulsifs involontaires et ces tremblements de tous les membres » (Lettre du 12 décembre 1772). M. Alberty, docteur piémontais, médecin de la marquise de Ricei, à Nice, certifie que l’oncle de celle-ci a éprouvé, après les premières pilules, « un soulagement marqué, n’ayant plus ces mouvements convulsifs que, depuis longtemps, il soufroit aux yeux » (Lettre du 4 janvier 1774).

 

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L’Aliéné. Peinture de Théodore Géricault

 

D’une lettre du docteur Audibert, chirurgien de la marquise de Gantes au Puget-lès-Fréjus en Provence, nous extrayons ce curieux passage : « Il seroit bien temps que je vous donne des nouvelles de notre malade, qu’un excès de dévotion avoit jeté dans des accès de manie singulière… Le soir même de la réception de vos remèdes jusqu’à la fin d’iceux, nous eûmes la satisfaction de voir que notre aimable dolente avançoit journellement vers la santé par degrés bien marqués, de façon que vers la my-novembre, elle eut recouvré la santé et la raison… Grâce à vos remèdes, elle jouit aujourd’hui de la plus parfaite santé, pratiquant ses exercices de dévotion sans donner dans aucun excès… »

L’abbé Faugières, vicaire de la ville de Sarlat, le sieur François Chaussade, natif de Chamblat, paroisse de Trizac et le sieur Jean Brugières, ancien vicaire de Giat en Auvergne, retrouvèrent également la santé et le calme de l’esprit. Le sieur Chaussade « fut fait prêtre sur la parole dudit sieur Martin Degimard après sa guérison d’une manie extravagante héréditaire… ; depuis ce temps-là, il a été vicaire à Orcines, près le Puy-de-Dôme, et est actuellement vicaire en Bourbonnois ». Quant à Jean Brugières, « attaqué de manie violente extravagante et se croyant possédé par trois démons qu’il avait, selon lui, dans l’estomach depuis un an, a resté deux mois en pension chez ledit sieur Martin Degimard et a célébré pendant seize jours la messe… Il est parti sur la fin de novembre, bien tranquille, et a été six mois vicaire à Saint-Sauves, sa paroisse, où il est actuellement communaliste et fait bien ses fonctions depuis sa guérison, sans aucune récidive ».

Les Capucins « missionnaires au fond de la Syrie, sur le déclin du Mont Liban », expérimentèrent sur les indigènes l’efficacité du traitement. Le 10 juillet 1781, leur correspondant à Marseille écrivait à Degimard : « Les RR. PP. Capucins me témoignent toute la satisfaction possible des bons effets que votre remède a déjà produit dans ce pays-là ».

Il est une lettre qui mérite une mention particulière. Il y est question d’un prince que l’on ne savait pas, croyons-nous, avoir donné des craintes pour sa raison et dans l’entourage duquel on avait fait, avec succès, usage des pilules « raisonnables » du médecin de Bort. Le nom de ce prince, d’abord écrit, a été raturé, mais non si parfaitement que l’on ne puisse voir qu’il s’agit du duc de Penthièvre : « Lettre adressée au sr Martin Degimard de la part de Son Altesse sérénissime, Monseigneur le duc de [Penthièvre]. Au château de la Brugière, le 20 juillet 1770. Monsieur, vos pilulles raisonnables ont fait de si bons effets, que Monseigneur le duc de [Penthièvre] m’a chargé de vous demander un imprimé que vous donnez en envoyant vos pilulles, pour voir si le régime que vous ordonnez peut se faire sans beaucoup de peine. Comme la santé de ce prince m’est chère, je le porterai à faire usage de votre remède, s’il peut lui être salutaire. Je vous prie de vouloir bien remettre à mon envoyé cet imprimé ; vous obligerez celui qui a l’honneur d’être… Signé : Du [Hautier], capitaine au régiment de [Penthièvre] dragons ».

Sur la composition du remède lui-même, rien dans toutes ces lettres ne nous donne aucune indication. Nous ne pouvons qu’en constater les effets extraordinaires, et, pour le reste, nous devons nous en tenir aux termes assez vagues – ainsi qu’il convient – de l’annonce insérée dans le Courrier de Monaco du 8 août 1771, et la Gazette de France de La Haye du 17 septembre 1772. Nous n’y trouvons qu’une chose précise, c’est que Degimard n’était pas partisan du traitement par l’eau froide, bien inférieur du reste comme efficacité à ses pilules :

« Le sieur Martin Degimard, docteur en médecine de la Faculté de Montpellier, résidant à Bort, ville du Limouzin, par une longue expérience et une pratique solide qui lui ont mérité la confiance du public, et, en 1761, l’approbation de MM. les quatre premiers médecins de la Cour, pour la guérison de plusieurs personnes de la première distinction, et nombre d’autres attaquées de maladies très sérieuses sans aliénation, a fait depuis quelque temps la découverte d’un spécifique assuré contre la manie, la folie, la stupidité, la mélancolie, les vapeurs, la consomption, les convulsions, coliques, vomissements, migraines, diarrhées, dysenteries, aliénation d’esprit et toutes les maladies du genre nerveux. Il peut produire les certificats de guérison de plusieurs maniaques furieux, que l’honneur des familles l’empêche de rendre publics, dont les deux derniers, attaqués de folie héréditaire, ont été guéris l’année dernière en très peu de temps.

« Ce remède prodigieux, annoncé dans le Mercure de France et cette Gazette, lui a procuré des lettres d’Allemagne, du Piémont et autres royaumes de l’Europe, comme des principales villes de France, avec mille applaudissements. Son remède est aisé à prendre et opère en toute saison, ne donne aucun dégoût, ne fait aucun effet violent, et le régime en est doux, n’excluant que le salé et les liqueurs spiritueuses. Il s’envoie dans une lettre, et le sieur Martin Degimard ne demande de l’argent à ceux qui se rendent chez lui qu’après la guérison, et offre de le rembourser à ceux qui lui prouveront le mauvais effet de son remède, pourvu qu’on le prenne en suffisante quantité et avec les précautions qu’il indique en l’envoyant. Il n’use point de bains froids, dont il connaît les effets pernicieux. On trouve auprès de lui toute sorte de satisfactions ; il travaille à d’autres remèdes utiles au public. Le prix de ses consultations est de six livres, franc de port avec la lettre, si l’on veut une réponse. Son remède purifie aussi le sang et arrête l’effet des poisons. Le prix est de trente sols pour les riches et vingt sols pour les pauvres. Son adresse est à Bort, en Limouzin, par Paris et Clermont en Auvergne ». Les mots en italiques ne se trouvent que dans l’annonce deLa Gazette de France, postérieure d’un an à celle du Courrier de Monaco.

(D’après « Revue de la Haute-Auvergne » paru en 1904)

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Kalimantan exposition

Posté par francesca7 le 14 mai 2016

 

« La peur, l’accueil, le passage »

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Peut-être parce que les routes de notre pays, routes d’expansion ou de découverte, ne sont pas passées par ce que, longtemps, on a appelé Insulinde, cet archipel fiévreux qui va de la Malaisie aux Philippines en incluant l’arc indonésien, l’art des communautés ethniques de l’île de Bornéo reste en France l’un des plus mal connus des arts premiers. 

Hormis le cercle assez étroit de collectionneurs, de voyageurs, ou d’ethnologues dont les recherches et les travaux sont de diffusion très restreinte encore qu’ils aient beaucoup contribué à un déchiffrage des données, (historiques, géographiques, ethnologiques, etc … ) la familiarité des arts de l’île est encore superficielle. 

Dans de nombreux catalogues d’exposition ou de ventes publiques où des oeuvres, parfois importantes sont présentées, les attributions restent sommaires. On parle d’art «Dayak», ce qui signifie «les gens de l’intérieur» ou les « insulaires » et qui équivaut à peu près à l’appellation «d’art nègre», couramment utilisée dans les premières décennies de ce siècle pour qualifier l’art des différentes ethnies africaines.

 

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Bornéo est moins grande que l’Afrique, c’est certain.
Environ une fois et demie le territoire de la France. 

Mais la mosaïque des communautés y est extrêmement compliquée. On compte six grands groupes de Dayaks comportant des groupes principaux et des ethnies satellites ou apparentées, et pas moins de 200 tribus ou communautés distinctes, chacun ayant, par rapport à un «adat», (ensemble de traditions) des différences rituelles considérables, des dialectes, des modes de vie liés à des environnements différents, et, bien sûr, des styles d’expression complètement distincts, en dépit de thématiques communes. 

Cette connaissance, assez succincte, des arts de Bornéo - rituels ou usuels – n’est d’ailleurs pas que française. Les différents chercheurs ou amateurs qui ont travaillé sur ces thèmes restent, dans la plupart des cas, extrêmement réservés sur l’appartenance des objets (statues ou masques, par exemple) leur fonction d’utilisation au cours des cérémonies rituelles, le lieu où ils ont été collectés. 

Tout ici contribue à entretenir le flou, parfois même le mystère. Aussi bien la géographie que le découpage politique de l’île (le Nord en deux provinces, le Sabbah et le Sarawak, appartient à la Malaisie avec, en son centre l’enclave indépendante de l’Emirat de Brunei, le Sud, qui représenteles deux tiers des 740 000 km carrés de l’île étant indonésien et s’appelant Kalimantan). 

Parviendra-t-on dans l’avenir à affiner nos connaissances, à amener celles-ci au niveau où nous sommes parvenus avec l’art africain? 
Rien -n’est moins sûr. Bornéo, dans sa partie malaiseen tout cas est, comme de nombreux pays du Sud-Estasiatique, en train de sauter sans filet, de l’âge du bronze à l’espace Internet et les anciens dayaks ne sont pas d’une grande loquacité lorsqu’on évoque leurs rites, ce qui peut se comprendre. 

Les «coupeurs de têtes» n’ont arrêté leurschasses que depuis cinquante ans, c’est dire que les souvenirs en sont très proches. De plus le fond animiste reste vivant et fort, comme partout en Asie, ce que l’on sous-estime. Les conversions aux grands courants religieux, qu’ils soient aussi bien chrétiens que bouddhiste ou surtout islamiste, restent traversées de réminiscences rituelles, de superstitions, de codes ancestraux. 
De la Thaïlande aux Philippines, l’univers reste peuplé d’esprits qui assistent les Dieux. 

Et c’est à ces « esprits » que nous devons tant de richesses. 

Henry Lhong Henry Lonhg

Les textes (Henry Lhong), et les photos (Patrick Riou), de cette étude ont été publiés à l’occasion d’une exposition La peur, l’accueil, le passage, réalisée par Didier Pignon.

Cette exposition s’est tenue du 18 Février au 19 Avril 1997 au Centre Culturel Aerospatiale Toulouse. 

SOURCE : http://www.espritsnomades.com/artsplastiques/artspremiers.html

 

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Le top des légumes anciens

Posté par francesca7 le 13 mai 2016

 

Soucieux de retrouver une alimentation plus équilibrée, plus goûteuse aussi, de nombreux consommateurs ont souhaité renouer avec les saveurs authentiques : ils privilégient autant que possible la cuisine traditionnelle, les petits plats d’antan que l’on prépare soi-même, et dans lesquels on sait précisément quels sont les ingrédients. C’est ainsi que s’est développé depuis quelques saisons un réel engouement pour la cuisine et le jardinage, activités qui vont de pair. On cultive soi-même ses fruits et légumes, pour retrouver le vrai goût des aliments, ou pour diversifier sa production et intégrer dans ses recettes de nouveaux ingrédients.

Parmi les légumes d’antan qui ont fait un retour remarqué dans les jardins ou le panier de la cuisinière, on note quelques noms récurrents, sortis de l’oubli pour nous inviter à (re)découvrir des saveurs authentiques, et permettre de varier votre alimentation avec originalité.

 

 

Legumes anciens

Les légumes anciens ont connu un retour en grâce, dans les jardins, sur les tables des grands chefs, dans les livres de recettes de cuisine et dans les étals de votre magasin Grand Frais : son rayon Fruits et Légumes fait la part belle aux légumes oubliés, tels le navet boule d’or, le céleri rave, le panais, le rutabaga, la pomme de terre vitelotte, la courge butternut ou le topinambour…

cliquez sur les liens ci-dessous…..

Le panais

Cultivé depuis le Moyen-âge, ce vieux légume est un ancêtre de la carotte, malgré sa couleur blanc ivoire, et se récolte dès septembre et jusqu’aux gelées. Il a un goût légèrement sucré, et peut être consommé cru ou cuit. Côté santé, le panais est riche en vitamine C, en fibres et en antioxydant.

Le rutabaga

Ce légume d’automne et d’hiver, facile à cultiver et peu cher, appartient à la même famille que le radis ou le navet. Malgré sa mauvaise réputation auprès des personnes âgées (comme le topinambour, il a servi d’aliment de base durant la seconde guerre mondiale), le rutabaga peut être consommé cru ou cuit : c’est le chou-navet à chair jaune qui convient le mieux à l’alimentation de l’homme.

La courge butternut 

Appelé en français la courge doubeurre, ce légume ancien est une variété de courge musquée, que l’on récolte en septembre et octobre, et peut être conservé entre 6 et 10 mois. 

Le céleri-rave

Appartenant à la famille des apiacées, le céleri-rave est un légume à la saveur délicate particulièrement apprécié en hiver comme la plupart des légumes racines. Il s’avère riche en plusieurs vitamines et minéraux, en particulier la vitamine K.

La pomme de terre vitelotte

Il s’agit d’une ancienne variété de pomme de terre française traditionnelle facilement reconnaissable à sa peau et sa chair de couleur violette. Si la vitelotte offre un rendement faible en termes de culture, elle est cependant très appréciée pour son goût délicat, évoquant la châtaigne.

 

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La grande histoire de la courgette

Posté par francesca7 le 13 mai 2016

 

Au Paléolithique (jusqu’à 9 000 à 10 000 ans avant notre ère) : Des courges sauvages, ancêtres de la courgette sont consommées par les nomades cueilleurs d’Amérique centrale, entre le Mexique et le Guatemala. Elles y seront progressivement domestiquées. La courgette, qui appartient au sous-groupe des courges dites « à moelle », a probablement été sélectionnée par les peuplades du Sud du Mexique et cultivée soit pour servir de récipients, soit pour leurs graines nutritives (elles ne contenaient alors que très peu de chair).

Courgette

Au Néolithique : Au gré des échanges entre les peuples amérindiens, la courge s’est rapidement disséminée vers le nord comme vers le sud. Des variétés ayant plus de chair et une saveur plus fruitée sont développées. Jusqu’au XVe siècle : Les courges, ancêtres de la courgette, étaient cultivées avec le maïs et les fèves par les Aztèques, les Incas et les Mayas, peuples de l’Amérique latine, si bien qu’à l’arrivée des conquérants espagnols, sa culture était largement répandue sur le continent.

XVIe siècle : Les conquistadores découvrent l’askutasquash des Indiens du Nouveau Monde. Ils en décrivirent rapidement de très nombreuses variétés, et en rapportèrent en Europe pour les jardins botaniques, avant de les cultiver comme légume. Pendant 400 ans : La courge « à moelle », la préférée des européens fait l’objet pendant 400 ans de sélections successives dans le but d’obtenir une floraison hâtive, des plants compacts et des fruits uniformes. Elle est rapidement adoptée en Afrique et en Asie où elle symbolise l’abondance et la fécondité. Les États-Unis, la Chine, le Moyen-Orient et l’Amérique du Sud produisent de leur coté, des cultivars adaptés à leur cuisine et à leur climat respectifs.

Au XVIIIe siècle : les Italiens contrairement aux français n’ont jamais boudé les courges. Ils ont l’idée, d’en consommer une certaine variété, brillante et aqueuse, avant complète maturité pour en faire la courgette que nous connaissons aujourd’hui. Il était alors d’usage de laisser les courges parvenir à complète maturité avant de les consommer, ce qui permettait d’obtenir de meilleurs rendements, et de faciliter leur conservation.

XXe siècle : La courgette remonte la France depuis la méditerranée où on la trouve depuis deux siècles. 1929 : Le terme « courgette » apparaît dans la langue française qui la nommait jusque là « courge d’Italie ».

Aujourd’hui : Légume de l’été, la courgette se retrouve toute l’année sur les étals, grâce aux serres chauffées, comme en Île-de-France, et aux importations d’Espagne, d’Italie et du Maroc.

On dénomme le fruit de cette plante par le même nom. La courgette, plus allongée et plus petite, est une courge cueillie très jeune, bien avant sa maturité, d’où son nom qui en est le diminutif (formé à l’aide du suffixe -ette).

La courgette est un fruit de forme allongée ou ronde, et de couleur verte ou jaune. Elle a l’allure d’un grand concombre. Bien qu’il s’agisse d’un fruit au sens botanique du terme parce qu’elle contient les graines de la plante, elle est communément utilisée comme un légume.

Courgette_jaune

La courgette est facile à cultiver dans un jardin potager familial. Le plus simple et le plus sûr consiste à repiquer au printemps de jeunes plants achetés à un professionnel. La plante adulte couvre un cercle d’environ un mètre de diamètre. Un pied produit des fleurs mâles stériles et femelles fructifères sur une période de plusieurs mois. Une fois formé, le fruit grossit vite et passe en quelques jours de courgette prête à consommer à courge moins tendre à croquer (car les nombreuses grosses graines apparaissent et la peau devient plus épaisse).

La courgette se mange cuite ou crue comme se mange le concombre. Elle est courante dans la gastronomie méditerranéenne. Cuite, elle se mange bouillie, sautée, frite, farcie, en gratin ou en soupe. Souvent associée à une viande blanche ou à un fromage frais, elle entre également dans la composition de la ratatouille.

Les fleurs mâles stériles sont enlevées tôt pour ne pas freiner la fructification et sont consommées, farcies ou en beignet, notamment dans les Balkans, en Italie, dans la région provençale et surtout à Nice. La fleur de courgette farcie est une spécialité de la cuisine duVietnam.

Un œil expérimenté repère rapidement les fleurs mâles des fleurs femelles : la fleur mâle se dresse sur une tige verticale fine et vigoureuse alors que la femelle est sur une tige plus trapue.

Il existe pour la courgette différentes couleurs. La plus connue est bien sûr la verte mais il en existe de couleur jaune qui sont beaucoup plus douces que la courgette verte.

D’après les botanistes, la courge (dont la courgette est un dérivé) serait originaire d’Amérique Centrale. Bien que consommée depuis des millénaires, elle ne fut cultivée en France qu’à partir du XIXe siècle.


UNE AUTRE HISTOIRE

À l’instar de nombreux autres fruits et légumes, la courge aurait été découverte par les Européens lorsqu’ils débarquèrent dans le Nouveau Monde. Ils en décrivirent très vite les différentes variétés, avant de les ramener pour les cultiver comme légume.

L’invention de la courgette

Cueillies à complète maturité, les courges permettaient de meilleurs rendements ainsi qu’une durée de conservation accrue par rapport aux courgettes que nous consommons actuellement. Ce sont les Italiens qui, au XVIIIe siècle, décidèrent de les déguster avant complète maturité. C’est ainsi que naquit… la courgette !

 courgette2

L’équilibre alimentaire a ses lois qu’il convient de respecter. Mais l’alimentation idéale en termes de santé n’existe pas. Tout simplement déjà parce que les goûts et les besoins diffèrent d’un individu à un autre. Cependant et comme le préconise le « Programme national nutrition santé », des conseils de base simples restent les règles élémentaires pour un bon épanouissement psychique et physique, comme la consommation quotidienne d’au moins 5 fruits et légumes, la surveillance de la prise de calcium, des lipides et des glucides.

La cuisine contribue de son côté, avec des recettes qui respectent ces consignes préventives, à protéger l’organisme, participant ainsi à l’accroissement de l’espérance de vie.

 

Courgettes farcies

• Ingrédients :


- 6 courgettes 
- 3 lamelles de jambon de Westphalie
- 1 œuf 
- 1/4 litre de lait
- 1 grosse cuillerée débordante de farine images
- 1/2 oignon
- Huile
- Sel
- Poivre
- Noix de muscade 

• Préparation :


> La veille
> Peler les courgettes, les fendre en deux et faire blanchir (5 minutes). Égoutter sur un linge.
> Lorsque les courgettes sont froides, enlever les graines.
> Le jour même
> Dans une poêle, mettre un peu d’huile, le 1/2 oignon émincé à feu doux. Laisser cuire sans roussir.
> Ajouter les 3 lamelles de jambon coupées très fin. Incorporer la grosse cuillerée de farine et le 1/4 de litre de lait, puis éteindre le feu.
> Saler, poivrer et ajouter la noix de muscade et l’œuf entier. Garnir les courgettes.
> Enfourner 45 minutes à four moyen. À surveiller…

 

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Jacques Salomé Un passeur de vie

Posté par francesca7 le 12 mai 2016

 

Après un parcours “ labyrinthe ” qui est allé de la comptabilité à la psychologie, en passant par la sculpture et la poterie, Jacques Salomé a dirigé une Maison d’enfants pendant quinze ans. Il s’est donc passionné pour les relations humaines en découvrant que les êtres humains étaient, selon lui, des infirmes pour la plupart et cela en raison du type d’éducation reçue. Jacques Salomé, auteur d’ouvrages célèbres, a écrit trente-deux livres, organisé des stages et des séminaires qui ont vu défiler, selon sa secrétaire, plus de soixante-deux mille personnes en trente ans ! Jacques Salomé se dit “ enfant de la psychanalyse ”, a été psychanalysé et est resté marié vingt ans à une psychanalyste… Il est, par ailleurs, père d’une famille de cinq enfants dont il dit que ce sont eux, en fait et surtout, qui l’ont bousculé, dérangé dans ses certitudes et ses croyances. Jacques Salomé a également créé la “ Méthode Espère ”, méthode pédagogique qui a l’ambition d’inviter les gens à apprendre à communiquer autrement, d’acquérir des “ règles d’hygiène relationnelle ”, d’autant qu’il souligne qu’à titre personnel, il a longtemps pratiqué les deux grands pièges du comportement humain : l’accusation de l’autre et l’auto-dévalorisation…

J.Salomon

Jacques Salomé : Freud n’a pas eu d’analyste ; il a pioché dans son inconscient avec beaucoup d’angoisse et d’errances aussi ; cet homme a été un passeur de vie pour beaucoup. Ce que les héritiers et disciples font de la psychanalyse, c’est autre chose ; il y a, à la fois, les gardiens du temple et puis, toutes les déviations.

Psychanalyse Magazine : Qu’est-ce qui vous a fait connaître ?

J. S.  : Ce sont mes livres. Je suis un auteur populaire et je le vis avec simplicité. Ont été édités quelques trois millions d’exemplaires. Le domaine dans lequel j’écris n’est pas courant, contrairement à ce que les gens pensent. Un roman a 1,2 coefficient de lecture, mes livres ont un coefficient de lecture de 5,6. Ce sont les chiffres d’une enquête réalisée par la FNAC et les bibliothèques municipales… Une de mes filles, qui est dans la communication, me disait : Tu n’es pas célèbre, tu es populaire… Je lui ai demandé la différence et elle m’a répondu que quelqu’un de célèbre est quelqu’un d’admiré et quelqu’un de populaire est quelqu’un d’aimé. Je vois, d’ailleurs, dans les témoignages que je reçois ou dans les salons de livres, puisque je ne fais plus de stages, que mes lecteurs viennent avec beaucoup de reconnaissance ; j’ai une grande gratitude envers eux. Je suis émerveillé de ce que font les femmes et les hommes. Ils s’emparent d’une idée, s’en servent comme levier et changent quelque chose dans leur vie. Le travail reste à faire ; ce n’est pas le coup de baguette magique qui va régler tous les problèmes mais c’est un élément déclencheur, un focalisateur d’énergie.

P. M. : Que pensez-vous de la société d’aujourd’hui ?


J. S.  : Elle favorise une culture de la dépendance ! L’âge de la dépendance a reculé de dix ans en un siècle. Il y a cent ans, un jeune homme de 17-18 ans était capable à 80 % de subvenir à ses besoins. Aujourd’hui, vous avez de grands “ dadais ” de 26-28 ans qui sont toujours chez papa-maman, auxquels on donne de l’argent avec lequel ils vont acheter les cigarettes de leur copine ! Ces jeunes-là sont les parents de demain ! Comment vont-ils apprendre l’autonomie à leurs propres enfants ?

P. M.  : Donnez-vous une explication à ce phénomène ?

J. S. : Il y a deux mouvements en ce début du troisième millénaire ; un mouvement d’uniformisation, de nivellement, la culture Coca Cola, Mc Do, les grandes surfaces : ce sont ces entités qui décident, actuellement, de ce que l’on mangera dans cinq ans ou du nombre de mètres carrés de plage que l’on devra consommer ! Et puis, parallèlement, un mouvement plus individualiste, plus marqué chez les femmes d’ailleurs ; elles font bouger la communication depuis trente ans, tentant de se réapproprier un pouvoir de vie, faisant un travail de thérapie, d’éveil, de nettoyage de la tuyauterie relationnelle et personnelle. Les hommes sont un peu plus en retard, d’où ce décalage dans les couples. Les Américains ont calculé que la durée moyenne dans la communication du couple américain est de deux minutes et demie par jour ; en France, c’est le double mais ce n’est pas mieux. Allez dans un restaurant, vous reconnaîtrez un couple marié d’un autre : le couple marié bouffe, les autres pas ; ça ne veut pas dire qu’ils ne parlent pas mais c’est une communication fonctionnelle du genre, Tiens le bifteck est plus tendre que la fois précédente, ou Il faudra penser à mettre de l’essence dans la voiture… Ce n’est pas : Voici ce que je sens, voici ce que j’éprouve, voici ce que j’ai envie de te dire et que je ne t’ai pas encore dit… Une communication de l’ordre de l’intime, de l’ordre du partage qui fait que l’on ne sort pas de l’échange comme on y est entré ; on devrait partir avec quelque chose de plus. Ainsi assiste-t-on à une augmentation croissante de divorces dont 70 % sont demandés par les femmes, malgré leur situation économique souvent précaire ; elles se retrouvent la plupart du temps en HLM, dans un trois pièces et n’ont plus le confort de leur pavillon…

P. M. : Sont-elles plus courageuses ?


J. S.  : Oui, beaucoup plus quand on connaît les conditions dans lesquelles se passe le divorce ! Dans 30 % des cas, le mari leur fait la guerre mais elles lâchent tout pour avoir la paix. Ce n’est pas que nos désirs soient malsains, ils sont bons en général mais ils deviennent terrifiants quand ils sont imposés à l’autre, jusqu’à parfois le rendre malade. Par contre, je ne suis pas d’accord avec les analyses faites par les sociologues sur les raisons de la violence à l’école et dans les familles. Je crois que l’accélération de la violence est due au fait que les enfants d’aujourd’hui ont un seuil de frustration tellement bas que toute rencontre avec la réalité est vécue par eux comme une violence.

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P. M. : Dénoncez-vous la violence à la télévision ?


J. S.  : Je ne lui donne pas l’importance qu’on veut bien lui accorder. Elle a une double fonction : une fonction cathartique car le fait de visualiser cette violence évite aussi de la mettre en jeu, et une possible fonction identificatoire. Pour ma part, je me place sur un autre plan, sur le plan énergétique que je dirais plutôt négatif avec des énergies basses. La télévision peut aussi entraîner une difficulté à communiquer. Aujourd’hui, il y a une classe de déshérités de la convivialité, de l’échange, du partage. Huit millions de personnes seules en France parlent à leur chat, à leur chien ! J’oppose communication de consommation, souvent confondue avec circulation de l’information, à communication relationnelle, celle qui me permet de me relier, qui m’amplifie, qui fait que je me rencontre parce que nous sommes fondamentalement des êtres de relation. Il y a un appauvrissement de la communication intime qui engendre une communication avec tous les autres langages virtuels. Aux Etats-Unis, on soigne les dépendances au Net. Il y a toute une pathologie qui se développe, ainsi qu’une sorte d’hémorragie vers le magique. On n’a jamais autant consulté les cartomanciennes ! Je travaille presque à contre-courant, essayant de réhabiliter l’intime, la capacité de se dire les besoins essentiels qui ne sont plus pris en compte. Lorsqu’un enfant dit qu’il est triste, il a simplement besoin d’être entendu comme étant un enfant triste. Il ne veut pas qu’on s’empare de sa tristesse pour mettre un cataplasme dessus ; il doit être entendu dans le registre où il parle, dans son “ ressenti ” et non sur des généralités : être reconnu tel que l’on est et non tel que l’autre voudrait que l’on soit, être valorisé, éprouver le sentiment d’avoir une valeur dans ce monde, une place.

P. M. : De quel type de famille êtes-vous issu ? 


J. S. : Ma mère m’a eu à dix-sept ans avec un garçon de quinze ans. Elle était une enfant abandonnée de l’Assistance Publique. Ce n’est pas par hasard si j’ai fait ce métier de réconciliation. J’ai passé ma vie à réparer symboliquement les questions cachées et ouvertes de ma mère. Elle avait une qualité, c’est qu’elle parlait et j’ai toujours su que mon beau-père n’était pas mon géniteur, même si je l’appelais papa.

P. M. : Avez-vous rencontré votre père ?


J. S.  : Je l’ai retrouvé à cinquante ans. Je n’ai pas retrouvé mon père, ni mon papa, j’ai retrouvé mes origines. La deuxième fois que je l’ai vu, je lui ai dit, Je ne veux pas passer le reste de ma vie à t’accuser d’avoir abandonné maman, de ne pas t’être occupé de moi ; je voudrais te remercier pour le cadeau que tu m’as fait : la vie. Il était très ému et, plus tard, avant de mourir, il m’a dit : Tu sais - il a eu cinq enfants lui aussi - de tous mes enfants, tu es celui qui m’a proposé la relation la plus vivante, la meilleure pour moi… Il y avait, en lui, une forte culpabilité ; d’ailleurs, la femme qu’il a rencontrée à dix-neuf ans, après ma mère, avait deux enfants qu’il a reconnus alors qu’il n’avait pas pu reconnaître son premier enfant. Cette femme décédée, il en a rencontré une autre qui avait, elle aussi, deux enfants ; il les a reconnus, se retrouvant avec quatre enfants pas de lui. Cette femme est partie en Espagne, son pays d’origine ; il n’a pas voulu la suivre et a élevé ses enfants. Sa troisième femme, avec qui il s’est marié, lui a donné cinq enfants. Il fallait qu’il paye, inconsciemment, d’une façon ou d’une autre…

Pour revenir à la relation à ma mère, elle est le personnage central de mon enfance et d’une grande partie de ma vie. Je lui dois beaucoup ; très aimé par elle, elle m’a cependant élevé dans ce que j’appelle le système sape, ce système que je dénonce et qui cultive l’incommunication à base d’injonctions, culpabilisation, chantage avec, de plus, une sincérité effroyable ! C’est d’ailleurs ce qui m’a fait comprendre, plus tard, qu’il ne fallait pas confondre amour et sentiment. Lorsque, par la suite, je lui ai parlé de tout cela, elle est tombée des nues car elle pensait avoir bien fait. Elle avait été élevée ainsi et, moi-même, j’ai commencé à élever mes enfants de la sorte, ce qui m’a rendu sourd pendant trente ans de l’essentiel. Ce système nous colle à la peau car, comme Obélix, on est tombé dedans quand on était petit. Je dérape quelquefois mais mes enfants me remettent tout de suite sur les rails. Je suis d’abord un enfant de la mère, j’ai une reconnaissance très grande, même si j’ai souffert de ces systèmes que je qualifie aujourd’hui d’anti-relationnels mais c’était le seul que ma mère avait, alors, à sa disposition.

P. M. : On peut dire, aussi, qu’elle a offert son enfant à l’humanité car elle aurait pu se faire avorter…

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J. S. : Ma mère m’a dit deux choses : Quand j’ai vu que j’étais enceinte, comme je n’ai pas eu de mère, je pensais que je ne pouvais pas être une bonne mère pour toi, donc j’ai pensé faire une interruption de grossesse, non pas comme un rejet et un abandon mais comme un acte d’amour… Mais elle m’a gardé. Elle était de l’Assistance Publique et je suis donc né à l’Assistance Publique ! Une année plus tard, elle était placée comme bonne à tout faire chez des pharmaciens, avec l’enfant que j’étais dans ses bras. Ces gens-là, n’ayant pas d’enfant, souhaitaient m’adopter. Là aussi, elle a hésité mais ne m’a pas confié car il y avait déjà une relation entre nous. Une femme qui lâche son enfant, c’est qu’elle se sent impuissante à l’aimer…

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Les messages personnels de Françoise Hardy

Posté par francesca7 le 12 mai 2016

 

“ Pour vivre heureux, vivons caché ” semble être la règle d’or de Françoise Hardy, une vedette solitaire qui fuit autant que possible les feux des projecteurs pour se consacrer à l’écriture et à l’astrologie. C’est dans cette vie d’ermite, qu’elle rompt avec réticence de loin en loin “ pour être lue ou entendue ”, que cette angoissée trouve son équilibre. Une star discrète aussi mélancolique que ses chansons.

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Psychanalyse Magazine : Enfant et adolescente, vous étiez une jeune fille complexée qui ne se sentait pas “ comme les autres ”…

Françoise Hardy : Ma mère était ce qu’on appelait à l’époque une fille-mère, ce qui était très mal considéré. J’ai su à l’âge adulte que mon père, que j’apercevais trois ou quatre fois par an, était marié de son côté. Paradoxalement, il avait tenu à ce que ma sœur et moi allions dans une école religieuse, payante donc, et tenue par des bonnes sœurs pour qui la situation de mère célibataire était scandaleuse. Mon père réglait l’école avec un an de retard et se faisait tirer l’oreille pour aider financièrement ma mère qui touchait un maigre salaire d’aide-comptable à mi-temps. Il fallait donc user jusqu’à la corde nos vêtements bon marché qui détonnaient à côté de ceux des autres élèves. Quant à ma grand-mère, elle ne cessait de me dénigrer physiquement et autrement. “ J’étais bien la fille de mon père ” proférait-elle, entre autres insultes. Tout cela fait que j’ai éprouvé un fort sentiment de honte dès ma prime enfance et que ce sentiment ne m’a jamais lâchée complètement.

P. M. : Quel type de relation entreteniez-vous avec votre mère ?

F. H. : Passionnelle et exclusive. Elle avait la beauté et la noblesse d’une reine mais sa vie était misérable et elle se donnait tout le mal du monde pour “ élever ”, dans tous les sens du terme, ses deux enfants. Je faisais tout mon possible pour compenser ses frustrations en étant ce qu’elle souhaitait que je sois : une petite fille sage, obéissante, raisonnable et travaillant bien en classe. Elle était très directive aussi. Avec le recul, je pense que sa forte personnalité m’écrasait ; j’ai gardé longtemps le réflexe de me soumettre d’office aux desiderata de l’autre.

P. M. : Quelles empreintes les plus marquantes vous a laissées cette enfance ?

F. H. : En partie à cause du manque d’argent et de sa situation marginale, ma mère ne voyait personne. Cela a renforcé mon penchant personnel à l’isolement, quand bien même ma situation professionnelle m’a permis par la suite d’avoir davantage de contacts avec les autres. Le fait de la voir trimer pour gagner six sous et se priver de vacances pour que ses enfants en aient m’a sensibilisée au sacrifice et inculqué le respect du travail et de l’argent gagné à la sueur du front. Cela m’a donné aussi le sens du devoir. Mais comme mon univers se bornait à ma mère, j’ai eu, aussi loin que je m’en souvienne, peur de la perdre et je n’ai jamais pu, par la suite, me débarrasser de l’angoisse névrotique de perdre les gens que j’aime le plus. Cela m’a gâché la vie. Par ailleurs, ma mère chargeait implicitement ses enfants de vivre la vie qu’elle n’avait pas eue et aurait aimé avoir. C’est un boulet que l’on traîne toujours derrière soi.

P. M. : Élevée quasiment en l’absence de père, cela était d’autant plus important pour vous de fonder une véritable famille ?


F. H. : Ma mère n’aimait pas mon père qui, lui, était fou d’elle ; elle était seulement sensible aux sentiments qu’elle inspirait à un homme d’un milieu supérieur au sien. Comme elle, j’avais un instinct maternel développé mais, contrairement à elle, je ne pouvais envisager d’avoir un enfant qu’avec un homme dont je sois passionnément éprise et qui m’aime assez pour partager cette aventure avec moi.

P. M. : Vous vous décrivez volontiers comme une personne très anxieuse, obsessionnelle…

F. H. : Il y a eu convergence entre mon conditionnement céleste qui me porte à m’abstraire du monde extérieur et mon enfance en vase clos. Plusieurs facteurs de mon conditionnement céleste me portent aussi à être hyper-consciente de mes limites, de mes carences, de mes fragilités et à contrôler ma vie en conséquence. Je suis angoissée, j’ai toujours peur de ne pas être à la hauteur. Le fait que ma grand-mère m’ait rabaissée autant que ma mère m’a surestimée n’a pas arrangé les choses.

P. M. : Vous sortez peu, n’aimez pas faire d’effort vestimentaire… C’est dans cette vie d’ermite que vous trouvez votre équilibre ?

F. H. : Absolument. J’ai besoin de longues pauses pour décharger mes tensions et recharger mes batteries. Mon émotivité me pose beaucoup moins de problèmes dans la solitude. J’ai besoin de liberté aussi : avec les autres, on n’est jamais libre et on doit écouter, voir, faire des choses qui n’intéressent pas forcément.

P. M. : Votre fils Thomas a dit de vous : “ Elle est gentille avec tout le monde mais dure avec elle-même. ” Comment vivez-vous cette exigence envers vous-même ?

F. H. : Mal. Elle me met en permanence sous tension, m’épuise et me rend pénible à vivre pour mon entourage, raison pour laquelle je préfère être seule quand j’ai un travail important à faire. J’ai souvent le sentiment d’être entravée par une mauvaise connexion entre mon hémisphère cérébral droit qui sent bien les choses et mon hémisphère gauche qui a beaucoup de mal à trouver les formulations et connexions adéquates. Le perfectionnisme est une expression du besoin de contrôle mais pas seulement. C’est aussi l’aspiration à se rapprocher le plus possible de ce que l’on ressent comme juste et vrai, l’ambition d’aller vers le haut.

P. M. : Dans quels moments vous sentez-vous la plus heureuse ?

F. H. : Quand mon fils fait des choses qui l’intéressent et qui l’épanouissent. Plus banalement, quand je l’ai au téléphone et que j’entends à sa voix qu’il va bien. Cela vaut aussi pour son père et pour mes amis. Si tout mon petit monde se porte à peu près bien, voir un bon film, lire un bon livre, écouter une belle musique est pour moi une source de bonheur absolument inépuisable.

Françoise Hardy

P. M. : Quel est le secret de la longévité de votre relation avec Jacques Dutronc que vous avez rencontré en 1966 ?

F. H. : L’intensité de ce que nous avons vécu ensemble, en particulier notre fils, a soudé notre relation même si elle est très différente aujourd’hui de ce qu’elle était hier. J’ai par ailleurs souvent eu l’occasion de dire que nous sommes aussi “ ours ” l’un que l’autre. Il y a eu une forte idéalisation réciproque, entretenue par nos activités professionnelles respectives, qui favorisait le maintien d’une distance salutaire entre nous.

P. M. : La jalousie vous a-t-elle souvent habitée ?

F. H. : Étant allée au bout de toutes les affres que le sentiment amoureux entraîne, j’ai fini par me libérer du poison de la possessivité et de la jalousie. La jalousie est alimentée par le manque de confiance en soi et, par voie de conséquence, en l’autre. C’est un sentiment immature et négatif qui peut détruire la relation à laquelle on tient le plus. J’en ai souffert comme tout le monde mais il me semble que, globalement, j’ai gardé cette souffrance pour moi, plus souvent que je n’en ai accablé l’autre.

P. M. : L’infidélité est-elle à vos yeux une idée acceptable dans un couple si elle se borne à de simples escapades physiques ?

F. H. : Ce n’est pas une idée, c’est une réalité à laquelle il faut faire face et qu’il vaut mieux accepter. Il y a une prétention ingénue à penser que l’on puisse suffire à l’autre sur tous les plans et pendant toute la vie. De plus, j’ai toujours été amoureuse d’hommes objectivement séduisants qui plaisaient beaucoup aux femmes. Parmi elles, il y en avait forcément de très séduisantes aussi, auxquelles je pensais qu’ils ne résisteraient pas quand elles se jetteraient à leur cou. Ça vaut dans les deux sens : si un homme extraordinairement attirant me tombe dans les bras, je ne résiste pas non plus. Malheureusement, il y a beaucoup moins d’hommes séduisants que de femmes attirantes !

P. M. : Amour peut-il rimer avec sérénité ?

F. H. : L’amour nous fait entrevoir le paradis pour mieux nous replonger en enfer. Les merveilleux bonheurs qu’il offre ont un prix élevé. L’amour fait partie des épreuves qui ont pour fonction de nous faire grandir. Mais aujourd’hui, mes angoisses et mes doutes ne concernent plus ce plan-là. L’avenir de mon fils et du monde me préoccupe bien davantage. Réussir ma sortie, aussi.

P. M. : De manière générale, estimez-vous que la vie vous a apporté davantage de réponses et de certitudes que de doutes nouveaux ?

FH. : Je pencherais davantage pour les doutes nouveaux. J’en sais plus long qu’il y a quarante ans mais, en même temps, ce “ plus ” me fait encore mieux réaliser ma profonde ignorance et déplorer la brièveté de l’existence qui ne me donne pas la possibilité d’en savoir davantage.

P. M. : À l’image de vos chansons, le vague à l’âme est donc le sentiment qui vous habite avec le plus de constance…

F. H. : Comment ne pas être mélancolique devant la fuite du temps, devant les rêves brisés des gens qu’on aime, devant notre impuissance à les aider ou à nous améliorer nous-mêmes ?

P. M. : Vous avez connu la grande libération sexuelle de la fin des années 60 et des années 70. Aujourd’hui, pensez-vous qu’on est allé trop loin dans la transgression ?

F. H. : J’approuve évidemment la libération sexuelle. Je trouvais grotesque, par exemple, que dans l’Angleterre des années soixante, on ne puisse pas partager la même chambre sans être mariés. J’ai utilisé la contraception avant tout le monde et n’ai rien contre l’avortement quand “ accident ” il y a. Mais trop de gens confondent liberté et licence, contribuant ainsi à la décadence accélérée de nos sociétés.

P. M. : Sur ces sujets, on vous perçoit plutôt comme “ réactionnaire ” par rapport à l’évolution des mœurs…

F. H. : Je réprouve les femmes qui font un enfant toutes seules, encore plus celles qui le font à l’insu de leur partenaire car je ne supporte pas que l’on fasse des enfants inconsidérément. Les mères pondeuses, les mères porteuses ou les débiles mentales de 60 ans qui ont recours à la médecine pour se “ reproduire ” me mettent hors de moi. Je ne suis pas sûre non plus qu’un couple homosexuel soit idéal pour élever un enfant, quand bien même des tas de couples hétérosexuels le seraient encore moins.

P. M. : Dans le monde d’aujourd’hui, qu’est-ce qui vous met le plus en colère ?

F. H.: L’irresponsabilité générale, celle des dirigeants comme celle des dirigés. Cela fait plus de 50 ans que les écologistes ont prévu ce qui arrive aujourd’hui : la disparition de certaines espèces animales et végétales, les marées noires, la pollution, le réchauffement climatique, la surpopulation, le manque d’eau et donc d’hygiène qui amène le retour des épidémies et autres fléaux. Je suis scandalisée qu’il n’y ait aucune politique efficace de l’environnement où que ce soit dans le monde. J’aimerais que des gens de la trempe de Nicolas Hulot dirigent la planète et rendent obligatoires les mesures nécessaires pour préserver ce qu’il en reste.

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P. M. : L’avenir vous paraît donc plutôt sombre ?


F. H. : Je vois beaucoup plus de raisons de s’inquiéter que de se rassurer. J’ai éprouvé un sentiment d’espoir quand de nombreux peuples du monde ont manifesté leur refus d’une guerre, par solidarité pour un autre peuple. Mais les dirigeants actuels, qu’ils soient occidentaux ou orientaux, démocrates ou non, n’ont aucune éthique et on peut en dire autant de la majorité des populations. Trop de gens brandissent des valeurs bonnes en elles-mêmes, telles que la démocratie ou l’amour de Dieu, au nom desquelles ils commettent les pires infamies. Le salut viendra de ceux qui incarnent une véritable éthique mais seront-ils assez nombreux pour faire efficacement face au reste du monde et redresser la barre ?

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Le moi supérieur des Français

Posté par francesca7 le 9 mai 2016

 

imagesIl est important de comprendre que la vie c’est l’autre, qu’on ne peut vivre dans le dédain d’autrui, que seul le partage et l’entraide permet de construire un monde en paix. Sans totalement délaisser le Moi, la personne va commencer à le faire changer, en Moi supérieur, en une individualité évoluée, qui garde sa distinction en tant que personne, en tant qu’humain, en tant qu’âme, mais comprend que nous faisons partie d’une même famille. L’identité se crée sans trop se cristalliser autour de l’humanité unie et indivisible. Le Moi supérieur est un ego social, ouvert, épanoui dans son contact avec les autres. Il possède plus de ponts que de remparts (bien qu’il en ait encore sur d’autres plans). Même s’il subsiste encore des « moi je », ils tendent le plus souvent vers des « nous sommes ». La personne conserve une identité en tant que personne, mais aussi et surtout elle a une identité globale autour d’un concept fédérateur, universel. Cela peut être celui d’une même humanité, comme de l’unité spirituelle du monde, d’un seul Dieu d’amour et non des religions qui divisent mais des concepts qui rassemblent. C’est bien de cela qu’il est question, c’est bien de cela dont cette bonne vieille humanité a besoin, de faire un saut quantique vers le Moi supérieur en attendant mieux, vers l’émergence d’une identité commune, unificatrice autant sur le plan social que spirituel.

La situation est brûlante, prenons conscience déjà en nous de nos limites, de cette faculté du mental/ego a fragmenter la vie en : « c’est ma femme, ma voiture, mon Dieu, ma bière, ma marque de capotes » ou d’autres perceptions plus sournoises, qui sous des airs civilisés, cachent une bestialité sans nom. Je fais allusion à tous les bien-pensants et moralisateurs de tout poil, qu’ils soient religieux ou politiques et qui, au nom d’idéologies, manipulent les masses parce qu’il n’ont pas finit leur adolescence ! Et oui, c’est un vrai problème, la grande majorité des autorités de ce monde ne se connaissent pas intérieurement. Ils n’ont pour la plupart jamais explorés toutes les structures de leur esprit pour y discerner les blessures passées, les frustrations et les manques. Il est très possible que nous soyons gouvernés par des enfants capricieux, voire au mieux des adolescents dans des corps d’adultes. Ils reproduisent les mêmes attitudes déguisées en bienséance diplomatique. Regardons les guerres, les conflits d’intérêt, les débats d’idées, projetons ça dans un bac à sable et on y est « donne moi mon seau sinon je te met la pelle sur la tête ».

Regardez donc ces cléricaux et leur besoin d’être aimés, rassurés par leurs fidèles. Leur rapport au père, Dieu le père, est très psychanalytique. Et surtout leur croyance infantile à être sous le regard d’un papa dans le ciel qui dicte leur conduite et les récompenses de la sucette magique appelé, éternité, ou que sais-je encore les 1000 vierges qui les attendent. Y a-t-il de vrais adultes sur cette planète ? Des femmes et des hommes qui ont plongé dans toutes les structures de leur être pour se connaître eux-mêmes au lieu de vouloir connaître les livres, les dieux et la médiocrité ambiante ? On passe son temps à vouloir tout connaître pour éviter de faire face à soi-même, on fuit sans cesse dans les divertissements le silence salutaire qui nous dit : « regarde ici l’ami. » On se bourre de savoir technique, de théologie moribonde, de savoir théorique en veux tu en voila. Nombreuses sont les stratégies d’évitement pour l’ego qui ne veut pas perdre de son importance. Alors que quand l’angoisse est vécue, elle ouvre une porte.

Moi supérieur

Je pense que vous commencez un peu mieux à cerner les causes de l’identité. Elle est un leurre crée par l’ego, une enveloppe protectrice qui le coupe du monde. Le philosophe grec Sénèque disait : « le grand malheur des hommes est qu’ils vivent dans leur monde et non dans le monde. » Chacun se crée sa bulle, son Dieu, sa vie après la mort, sa conception du monde, son imagerie illusoire et forcément comme tous les autres egos ont fait de même, la rencontre est douloureuse. Si encore l’humain se contentait de vivre sa névrose sur le plan personnel. Mais non il fait pire, il la légitimise, il forme des groupes qui renforceront les individus dans leur ignorance, voire pire, il l’érige au rang de déité, et truste les pyramidions de la culture, de l’art, de la médecine etc. La peur est polymorphe. Si vous êtes croyant par exemple, faites le test : changez votre icône par, au hasard, un balais brosse. Où une pomme de terre. Peu importe. Et vouez y la même adoration, vous verrez, ça marche !

On ne peut unir ce qui vit grâce et par la division, en ce sens mêmes les plus belles tentatives de dialogue interreligieux par exemple sont limitées par les egos identitaires que génèrent les religions elles-mêmes. Par définition, les religions ne sont pas faites pour se respecter mais bien pour s’opposer, ce qui donne lieu à des sommets d’hypocrisie et de bien pensance. Le dialogue ne pourra se faire que lorsque que toutes les religions ne seront plus, quand toutes les illusions seront balayées, quand tous les egos séparatistes auront volé en éclats pour construire ensemble une humanité radieuse.

L’identité
« Tu n’as rien à « prouver », ni à toi ni aux autres. Cesse de te demander qui tu es.
L’identité est un joug : on ne peut te manipuler que parce que tu as une image de toi-même.
L’identité est une prison. » 
[Pierre Lévy]

par Michael et Sylvain 

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