Lorsque Madonna arrive en France
Posté par francesca7 le 21 mai 2016
Madonna Louise Veronica Ciccone n’a que 10 ans lorsqu’en 1968, le tube des Beatles « Lady Madonna » connaît un succès planétaire. Petit clin d’oeil anticipatoire à cette petite fille qui allait rejoindre la gloire quelques décennies plus tard…
C’est donc le 16 août 1958, à Bay City, que naît Madonna, d’une mère québécoise (qui aurait des liens de parenté avec Céline Dion) et d’un père italo-américain dont la famille paternelle est originaire du village de Pacentro dans les Abruzzes. La future chanteuse a hérité sa pugnacité du grand-père paternel qui, sans aucun diplôme, exerça le métier de carrier pour un petit salaire. Il élevait ses enfants à la dure, leur inculquant discipline et respect, leur montrant par son exemple que la persévérance est une vertu essentielle. Le père de Madonna s’inspirera d’ailleurs de cette méthode éducative avec ses propres enfants…
Résilience
Les professionnels de la psyché expliquent souvent que l’on ne prend pas suffisamment en compte la souffrance d’un enfant qui perd un parent de façon prématurée. Madonna a à peine 5 ans, le 1er décembre 1963, lorsque sa mère, Madonna Louise Fortin, décède. L’artiste tentera plus tard de sublimer de façon récurrente sa douleur au travers de ses oeuvres musicales (« Promise to try », « Mer girl » et « Mother and father »). Pour l’heure, la grand-mère, Elsie Fortin, devient un substitut maternel rassurant en établissant une complicité affective qui fait du bien à sa petite-fille. Mais la famille déménage à Rochester Hills, dans l’agglomération de Détroit. Madonna n’est encore qu’une enfant. Pourtant, ceci ne l’empêche pas de poursuivre ses études secondaires avec succès à la Rochester Adams High School. Déjà Madonna montre des ressources psychiques et intellectuelles hors du commun qui vont l’aider à rebondir… On appelle cela aujourd’hui la résilience.
Une danseuse à l’énergie inépuisable
En 1978, Madonna a 20 ans. Riche seulement des quelques cours de ballet pris dans son enfance et de ses 35 dollars, elle se rend au quartier des théâtres à Times Square, mue par des rêves de gloire. Elle y subsiste modestement en occupant des emplois occasionnels de serveuse, de danseuse ou de modèle. Elle pose à cette époque pour Bill Stone, Jere Threadgill et Martin Schreiber. Madonna s’intéresse à toutes les formes créatives et possède une culture artistique et picturale de qualité. Lorsqu’elle réussira, elle s’offrira notamment des tableaux de Picasso. Mais pour l’instant, c’est une foi indéfectible dans le rêve américain, consistant à réussir à partir de rien, qui la soutient pendant cette période de vache maigre. N’hésitant pas à quitter la routine pour partir à Durham, elle décroche une audition et suit les cours de danse de Martha Grahamet à l’American Dance Center de New York. C’est en novembre de la même année que Pearl Lang, chorégraphe renommée, l’auditionne et que Madonna devient son élève. Pearl ne peut être qu’admirative devant l’assiduité et la volonté de celle que l’on peut comparer à une véritable amazone : Madonna n’est pas seulement déterminée, elle est passionnée. Elle parvient à faire exactement ce qu’elle a voulu et son énergie est inépuisable, avoue-t-elle. Mais les relations deviennent cependant vite tumultueuses entre les deux femmes. Madonna, habituée depuis son enfance à ne pas s’étayer trop longtemps, change de cap.
Une soif d’expérience
En 1979, lors d’une soirée, elle fait la connaissance de Dan Gilroy qui lui apprend à jouer de la guitare. Madonna laisse de côté sa carrière de danseuse et se lance alors dans la musique. C’est d’ailleurs dans cette discipline que se révèle son don puisqu’elle tient la batterie tout en chantant au sein du groupe « Breakfast Club », formé de Dan et Ed Gilroy, Gary Burke et Angie Smits. Si elle résout passablement ses problèmes financiers avec les cachets du groupe, cela ne lui suffit cependant pas pour vivre comme elle le voudrait. En mai, après bon nombre d’auditions, les producteurs Jean Van Loo et Jean-Claude Pellerin la remarquent. Elle va donc tenter sa chance en France. Madonna vit alors pendant cinq mois aux frais des producteurs belges entre Lille, Paris et Marseille, enchaînant des contrats peu lucratifs mais gagnant en expérience. Cependant, Madonna fait le tour de ce qu’elle pense devoir apprendre et, après une escapade à Tunis et suite à une pneumonie, elle rentre finalement aux États-Unis en août pleine d’usages et raison…
Prophète en son pays
Faisant mentir l’adage, c’est pourtant à partir de son propre pays que Madonna va séduire la planète. Un premier album intitulé… « Madonna » voit le jour en juillet 1983. Celui-ci rassemble huit titres écrits pour la plupart par la chanteuse elle-même. Voyant le succès de l’album devenir de plus en plus important, Madonna sort trois autres singles : «Holiday», «Borderline» et «Lucky Star». Le succès est encore au rendez-vous. Depuis, l’album s’est vendu à plus de 10 millions d’exemplaires, dont 5 millions aux États-Unis. Mais c’est l’année suivante qu’arrive la consécration : son deuxième album, « Like a Virgin » se vend à 21 millions d’exemplaires dans le monde entier ! Depuis, Madonna n’a pas cessé d’être en haut de l’affiche. 25 ans plus tard, sa tournée « Sticky and Sweet Tour » en 2008 et 2009, programmée dans 17 pays et 39 villes différentes, est considérée comme la plus rentable pour une artiste féminine dans l’histoire de la musique.
Lady Madonna, une grande dame de coeur
À plus de 50 ans, la chanteuse est non seulement une grande dame de la scène internationale, à l’instar de ses modèles Marlène Dietrich et Marylin Monroe, mais elle possède en partage de grandes qualités humaines et une éthique qu’elle met en pratique au quotidien. Touchée au coeur par l’accident d’un ouvrier lors de la préparation d’un concert au stade vélodrome à Marseille en 2009, elle n’hésite pas, toute affaire cessante, à rencontrer la famille. Madonna est un être sensibilisé par la souffrance humaine et sait garder les pieds sur terre. Elle ose s’engager politiquement contre la guerre en Irak et la politique américaine de l’époque. Femme de caractère et jusqu’au-boutiste, elle ne se fait pas que des amis. Bien que croyante, elle attire les foudres des institutions religieuses, ne faisant aucune concession lorsqu’il s’agit d’art. Mais, malgré son apparence, Lady Madonna est une dame de coeur. Son combat humanitaire au profit des plus démunis n’a rien de virtuel lorsqu’elle décide de lancer une campagne destinée à lever des fonds permettant de faire construire une école pour filles au Malawi, État africain ravagé par le sida, et où elle à adopté son fils David. Le documentaire « I am because we are » (J’existe parce que nous existons) en dit long sur son côté profondément altruiste…
article issu de http://www.signesetsens.com
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