Un vrai jardin sur son balcon
Posté par francesca7 le 27 février 2016
Babelon indique que « Le mot balcon, issu de l’allemand balk, poutre, dont les Italiens firent balcone, balco (planche, estrade) est employé en 1623 par le Mercure français pour désigner une sorte de fenestre qui s’advance au dehors en forme de saillie.« .
Le mot balcon semble donc apparaitre en France au début du XVIIe siècle. Les informations que l’on peut tirer des traités du XVIIe siècle sont très limitées, et nous n’avons pas trouvé pas d’information technique particulière dans la littérature avant le XVIIIe siècle.
Ainsi, en 1624, Savot ne fait tout simplement pas référence aux balcons dans son livre L’architecture françoise des bastimens particuliers (1624). Cette absence sera relevée par François Blondel dans la réédition de 1673, qui indiquera que l’usage des balcons est répandu en Italie et en Espagne, et qu’ils connaissent également un certain succès en France. Félibien fait lui aussi référence à l’Italie lorsqu’il présente en 1676 les balcons dans son dictionnaire.
Les premiers balcons en encorbellement construits à Paris datent du milieu du XVIIe siècle. Les informations concernant la structure des balcons antérieurs au XIXe siècle sont relativement peu nombreuses. En effet, la plupart du temps les études concernant les balcons s’intéressent aux gardes corps en ferronnerie des balcons, souvent au détour d’études plus vastes sur l’histoire de l’architecture (e.g. Babelon 1974 et 1975 ), et parfois spécifiquement (Gérard 1999 ). De manière générale, le caractère décoratif des balcons éclipse les aspects structuraux de ces derniers.
Nous commencerons cet article en présentant l’apparition des balcons au XVIIe siècle en France. Nous verrons ensuite la typologie des balcons du point de vue structurel, en présentant les différentes formes qui composent le balcon, et leur influence sur la stabilité de ce dernier.
Nous considérons dans cet article les balcons en encorbellement principalement. Nous verrons cependant également les balcons à consoles en fer forgé dans la première partie concernant l’apparition des balcons en France. Les balcons avec consoles en fer forgé sont en effet des constructions en surplomb, mais ils ne correspondent pas à des structures en encorbellement.
Les balcons sont un bel exemple de structure où la stabilité conditionne la forme de l’élément architectural. Devenus un motif incontournable des immeubles haussmanniens à Paris, leur morphologie a évolué avec les règlements successifs qui ont régulé leurs saillies et leurs modes constructifs. Une recherche plus poussée pourrait peut-être montrer que ces règlements ont eut indirectement un impact notable sur les épaisseurs des dalles des balcons, modifiant ainsi progressivement mais profondément l’aspect des balcons au XIXe siècle.
La plate-forme en construction ancienne se compose de dalles de pierres taillées posées sur les voussoirs d’une voûte, ou bien en entablement sur une corniche (avec des corbeaux), un cul-de-lampe, ou bien sur des poutres en bois ou des profils en fer (en ajout ultérieur à la construction initiale possible) sortant en porte-à-faux du mur en continuation de la structure reprise du plancher, elle se compose de dalles ou carreaux céramiques sur un appareillage de briques formant des voûtains.
En construction moderne en béton armé, la plate-forme est faite en encorbellement, son armature se situe dans sa partie face supérieure et se prolonge en accroche par tirants sur la dalle intérieure qu’elle continue (dalle dont la propre armature se situe, elle, dans sa partie face inférieure, côté sous-face).
La plate-forme peut reposer sur des colonnes, des piliers, des consoles, atlantes ou bien être suspendue par des tirants à la charpente du toit. Elle est enclose de balustrades de pierres, d’une rambarde en serrurerie de métal, d’un garde-corps en verre acrylique ou d’une lisse basse en béton.
Même en vivant en milieu urbain, pas question de se priver d’un jardinet ! Avec un peu d’imagination et quelques astuces, votre balcon deviendra un espace qui saura parfaitement s’adapter à votre désir de nature…
Une visite à la jardinerie s’impose pour chiffrer votre projet en ayant soin d’avoir tous les éléments nécessaires (superficie, disposition au Nord ou au Sud, règlement de copropriété). Pensez également au système d’arrosage.
Les balcons fleuris
Il n’est pas rare que soient organisés, y compris dans les offices HLM, des concours de balcons fleuris. C’est dire les possibilités offertes en la matière. Pour un encombrement minimum, les plantes vertes grimpantes restent les plus prisées. Mais vous pouvez aussi opter pour des arbustes en pot, selon la place disponible. Si votre balcon est peu ensoleillé, ce n’est pas bien grave : le lierre, la fougère, les bégonias, les myosotis n’en souffrent pas. Avec un peu plus de lumière, le laurier rose, le lilas, la bruyère, les magnolias, sont mieux adaptés. Fleurissez tout au long de l’année : l’été, songez à l’œillet ou à la campanule et sachez que l’automne convient aux anémones, l’hiver aux primevères. D’une manière générale, les spécialistes préfèrent les pots en terre cuite et boudent ceux en plastique. Tout simplement parce qu’ils permettent une meilleure respiration des rhizomes.
Le minipotager
De nombreux citadins choisissent d’aménager un petit potager sur leur balcon. Le plaisir de voir pousser quelques produits de la terre, du printemps jusqu’à la fin de l’été, ravit les grands comme les petits. Les tomates, les poivrons, les salades, les radis, les fraises, les groseilles ont parfaitement leur raison d’être sur un balcon. C’est d’ailleurs l’occasion de faire prendre conscience aux enfants des villes que les fruits et les légumes ne sont pas créés dans les supermarchés ! Pour agrémenter vos plats cuisinés, choisissez des plans de thym, de basilic, de verveine citronnée, de menthe. En fonction de l’endroit dont vous disposez, sélectionnez des jardinières les plus grandes possibles. Achetez un terreau de bonne qualité pour ne pas être déçu au moment de la récolte.
Le balcon d’hiver
Vous avez l’âme d’un paysagiste ? Les plantes vivaces n’ont pas besoin d’être remplacées chaque année et certaines fleurissent tous les hivers. Parmi elles, les hellébores ou roses de Noël sont d’un très bel effet de novembre à avril. Les sauges officinales au feuillage gris pourpré (purpurascens) et le liseron arbustif (convolvulus cneorum) au feuillage argenté participent également à un décor enchanté pour un balcon d’hiver lumineux…
.-P. BABELON : Histoire de l’architecture au XVIIe siècle. École pratique des hautes études. 4e section, Sciences historiques et philologiques, 107(1): 683-690, 1975. http://www.persee.fr/web/ouvrages/home/prescript/article/ephe_0000-0001_1974_num_1_1_6034
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