Le coton pour bien bouger
Posté par francesca7 le 22 février 2016
Le coton dont le nom vient de l’arabe qutuun est une fibre végétale qui entoure les graines des cotonniers « véritables » , un arbuste de la famille des Malvacées. Cette fibre est généralement transformée en fil qui est tissé pour fabriquer des tissus. Le coton est la fibre naturelle la plus produite dans le monde. Depuis le XIXe siècle, il constitue, grâce aux progrès de l’industrialisation et de l’agronomie, la première fibre textile du monde (près de la moitié de la consommation mondiale de fibres textiles).
Le coton est utilisé pour fabriquer des vêtements légers depuis des millénaires dans les régions au climat tropical. L’on a trouvé des fragments de coton datant d’il y a environ 7 000 ans dans des grottes de la vallée du Tehuacán, au Mexique.
Du coton naturellement coloré datant de plus de 5 000 ans a été découvert sur la côte Nord du Pérou. Le coton est en effet cultivé en Inde depuis plus de 3 000 ans et le Rig-Veda, écrit en 1500 av. J.-C. le mentionne. Mille ans plus tard, le Grec Hérodote mentionne le coton indien : « Là-bas il y a des arbres qui poussent à l’état sauvage, dont le fruit est une laine bien plus belle et douce que celle des moutons. Les Indiens en font des vêtements. »
À la fin du XVIe siècle, le coton, dont le nom vient de l’arabe (al qutun) via le castillan (« el algodón », un cas de métanalyse), s’est répandu dans les régions plus chaudes en Amérique, Afrique et Eurasie. L’artisanat cotonnier en Inde profite ensuite de vogue pour les « indiennes », livrée à l’état brut puis imprimées en Suisse puis en France.
La révolution industrielle britannique a commencé par des inventions qui ont permis une productivité centuplée et la multiplication par 44 du nombre d’ouvriers cotoniers: en 1764, James Hargreaves construit la première machine à filer industrielle à plusieurs fuseaux baptisée « Spinning Jenny ». Quelques années plus tard, Richard Arkwright inventa la machine à peigner et à filer, et c’est finalement Samuel Crompton qui fit la synthèse de ces deux métiers en 1779 en créant le Mule-jenny (mulet) à la productivité environ 40 fois plus élevée que le rouet.
En 1793 en Georgie, l’Américain Eli Whitney invente le Cotton gin, une machine égreneuse qui permet de séparer la graine du coton de sa fibre. En 1801, Jacquard mit au point l’un des premiers métiers à tisser automatiques, le métier Jacquard, fonctionnant avec de grandes cartes perforées qui permettaient la réalisation de motifs variés.
Lorsque l’Angleterre récupère l’Inde en 1858, elle cesse d’importer du coton. Le second débouché du coton indien était essentiellement chinois. Le tissage reprendra sous l’influence du Mahatma Gandhi.
Le coton reste la fibre textile la plus largement utilisée dans le monde malgré l’apparition des fibres synthétiques
Depuis la plus haute antiquité et dans toutes les contrées du globe, la fibre de coton est associée au confort. Elle aide le corps à respirer, régule sa température et possède des propriétés absorbantes. Excellent isolant, les tenues généralement portées par les sportifs sont souvent recouvertes d’une couche de coton les rendant chaudes et agréables. Seul bémol à la clé, son immense succès a eu, au fil du temps, des effets pervers puisque la culture du coton industriel est devenue une des plus polluantes de la planète. Heureusement, la mouvance bio est en train de remettre les choses à leur juste place pour que le consommateur puisse toujours bénéficier des incomparables avantages de ce tissu…
Privilégier le coton bio si l’on est actif en multiplie les bienfaits. L’absence de produits chimiques le rend plus doux sur la peau et entièrement anallergique. Cet atout entraîne une protection totale contre les dermatites, dues aux allergènes véhiculés par les frottements sur l’enveloppe cutanée d’un tissu synthétique ou coloré.
Le must du coton bio
À l’inverse de la culture traditionnelle, les producteurs de coton bio utilisent essentiellement des composts naturels et consomment moins d’eau. Les labels garantissent aussi que la fibre ne soit pas blanchie au chlore. S’il est teinté, les colorants ne doivent pas contenir de métaux lourds. Le coton ainsi obtenu est plus souple. Bien qu’un peu plus élevé que la fibre non biologique, le prix d’un vêtement réalisé avec ce coton entièrement naturel reste abordable pour toutes les bourses. Boutiques spécialisées, Centres commerciaux, sites Internet : de nombreux espaces d’achats sont aujourd’hui accessibles pour profiter du must en la matière…
Le vêtement en coton sous toutes ses formes
Le coton se décline sous de multiples formes pour tous les moments de la vie, été comme hiver. Petit tour d’horizon :
> Les sous-vêtements : que ce soit pour les femmes et les enfants ou les hommes, s’il est un secteur de la lingerie où le coton doit s’imposer, c’est bien celui-ci. Le coton, explique le Docteur Fabien Guibal, dermatologue, comme il est plus aéré que les synthétiques, permet d’avoir un flux d’air plus important, donc moins de température au contact de peau et moins de transpiration…
> Les vêtements de nuit : économie, confort et douceur naturelle, tels sont les critères qui font que pyjamas et chemises de nuit en coton restent toujours indémodables. Ce n’est donc pas un hasard si cette fibre est utilisée en priorité pour leur confection.
> Les chemises : un tissu de mauvaise qualité, lorsque pour des raisons professionnelles il y a obligation de porter une chemise pendant plusieurs heures, est source de mal-être comme − par exemple − se tortiller en pleine réunion à cause d’un vêtement en polyester qui gratte, sans compter les disgracieuses auréoles dues à la transpiration… Une chemise 100 % coton biologique résout ces problèmes. D’autant qu’il existe des tissages différents, plus ou moins épais. Ainsi, par temps chaud, on optera pour le fil à fil, la Popeline, le Zéphyr, voire le voile. Pour la saison fraîche et l’hiver, on choisira le tissage Chevron, Oxford ou Twill.
- Il existait déjà des vêtements de coton produits selon les règles du commerce équitable, et distribués en France (notamment dans le réseau Artisans du Monde). Dans ce cas, c’est la transformation du coton et son importation qui répondent aux critères du commerce équitable : la filature du coton et la confection des vêtements sont faites par des petits producteurs engagés dans une démarche à long terme avec des organisations de commerce équitable du Nord ; l’importation des vêtements est faite par une centrale d’importation de commerce équitable. La production du coton lui-même échappe largement aux critères du commerce équitable.
- La certification de Max Havelaar concerne lui la production du coton, pas des vêtements. C’est donc le premier stade de la filière qui est labellisé. Les stades suivants de la filière ne sont pas soumis aux mêmes critères : les acteurs du reste de la filière (filature, tissage, confection, importation) textile sont « agréés » par Max Havelaar. Cet agrément, contrôlé par des déclarations trimestrielles et des audits physiques ponctuels pour assurer la traçabilité, engage le fournisseur à respecter les normes de l’OIT. Les distributeurs de ces vêtements en coton équitable sont les super et hyper marchés, les boutiques et la vente par correspondance ; soit : Armor Lux, Célio, Cora, Eider, Hacot et Colombier, Hydra, Kindy, La Redoute. Ils ont un simple contrat de licence avec Max Havelaar. Ils gardent le même système de distribution que pour leurs autres produits non certifiés.
Cette certification de Max Havelaar a fait l’objet d’une controverse dans le milieu du commerce équitable, car il s’est accompagné d’un accord avec la société française Dagris, accusée par ses détracteurs d’encourager la culture de coton transgénique en Afrique de l’Ouest (où le coton GM est actuellement peu présent). L’usage d’OGM est en contradiction avec les principes du commerce équitable, à cause de la dépendance économique qu’il entraîne pour les petits producteurs. Cela dit, Dagris, Max Havelaar et les groupements des producteurs ont décidé, conjointement, d’exclure toutes variétés d’OGM des productions bénéficiant du label « coton équitable ».
Indépendamment de cela, certaines sociétés de mode récentes (telles qu’Ideo, Biocoton , Veja,Seyes, JRH,…) développent actuellement des filières où les critères sociaux et environnementaux (coton cultivé suivant les normes de l’agriculture biologique) concernent à la fois la production du coton et les différentes étapes de sa transformation.
Le fabricant Switcher, quant à lui, diffuse depuis 1981 des vêtements en coton équitable et éthiques à toutes les étapes de leur fabrication. Il a été suivi en 2014, entre autres, par ArteCita ECO Fashion qui ne propose que des vêtements (t-shirts, sweat-shirts, chemises) ou tote-bags exclusivement en coton organique ayant reçus les certifications GOTS, FAIRWEAR et/ou eoblend.
Depuis le 16 janvier une grande campagne nationale a été lancée. Dans 10 villes de France et avec une trentaine d’ambassadeurs, Max Havelaar France incite les citoyens à couper leur étiquette. « coupez votre étiquette ». Le but étant de changer d’étiquette, et de prouver aux grandes marques de prêt à porter que les consommateurs veulent du coton équitable.
À Paris Place Royale ce sont près de 850 étiquettes qui ont été collectées.
À Strasbourg Place Kléber le samedi 27 février a eu lieu une grande mobilisation, réunissant près de 500 signatures et autant d’étiquettes
Sports bien-être et coton
Le coton biologique s’avère bien évidemment particulièrement indiqué pour toute activité physique ayant pour objectif le bien-être et la détente. Les pratiques de fitness, de gymnastique douce, de yoga, permettent de mieux respirer, de chasser le stress et de se relaxer. Pour véritablement parvenir à cet état bénéfique, il est essentiel de porter des vêtements légers de manière à les oublier pour se concentrer sur les postures et les mouvements du corps. Par ailleurs, les adeptes de ces disciplines deviennent naturellement sensibles à la notion de limite corporelle mais aussi au respect d’autrui et de l’environnement. Raison de plus pour que les fabricants spécialisés privilégient la culture biologique pour confectionner leurs produits en les rendant accessibles au niveau du prix. Ainsi, un débardeur garanti 2 ans coûte moins de 6 euros, un short 8 euros et un pantalon gym douce/yoga 12 euros…
Le coton fait partie des plantes utilisées en médecine traditionnelle au Vietnam. Une étude américaine a conclu que le coton pourrait contenir une molécule d’intérêt pour le traitement de l’ostéoporose (maladie qui affecte près de 6 millions de femmes et 2 millions d’hommes rien qu’aux États-Unis). En effet, la solidité de l’os résulte d’un équilibre subtil entre deux types de cellules osseuses : les ostéoblastes, qui s’accumulent dans les os, et les ostéoclastes, qui les fragilisent. Une molécule du coton bloque la dégradation de l’os par les ostéoclastes in vitro jusqu’à 97 % des cellules osseuses en cultures de laboratoire, apparemment sans effets nocifs sur d’autres cellules.
Publié dans ARTISANAT FRANCAIS, FLORE FRANCAISE, HISTOIRE DES REGIONS | Pas de Commentaire »