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    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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Les secrets du Savon de Marseille

Posté par francesca7 le 16 février 2016

 
 
À Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), le quartier des savonniers est ensoleillé, en plein mois de janvier. Producteurs d’huile d’olive, parfumeurs, maîtres savonniers, autrefois étaient les rois et faisaient battre le cœur de la ville. De ce passé faste, il reste encore de très belles demeures

Aujourd’hui, une usine fonctionne encore à plein temps. Chez Marius Fabre, on est savonnier depuis 115 ans. Ici on fabrique le véritable savon de Marseille. « Il est fabriqué uniquement à partir d’huiles végétales, sans aucun autre additif, sans colorant, sans conservateur, sans additif chimique donc c’est un produit naturel et qui est bon pour la peau », explique Julie Bousquet-Fabre, codirectrice de la savonnerie.

En 115 ans, la savonnerie n’a quasiment pas changé. Le processus de fabrication du savon est lui aussi très authentique. Chaque année, 1 000 tonnes de savon sortent des chaudrons Marius Fabre. Et l’aventure familiale n’est pas près de s’arrêter. Avec l’envolée du naturel et des produits bio, cette savonnerie 100% provençale a de beaux jours devant elle.

(Source : France Télévisions)

Site Internet : http://www.marius-fabre.com

Savons_de_Marseille

Le premier savonnier dans la région est recensé en 1370. La formule de ce savon a été réglementée au xviie siècle sous le roi Louis XIV. En 1688, Colbert passe un édit limitant l’utilisation du nom « savon de Marseille » aux savons fabriqués à l’huile d’olive dans la région de Marseille.

La région de Marseille compte 90 savonneries au xixe siècle et connaît son apogée en 1913 avec 180 000 tonnes produites. Après 1950, l’essor des détergents de synthèse précipite son déclin.

L’origine du savon de Marseille provient du savon originaire d’Alep en Syrie, existant depuis des milliers d’années. Le mode de fabrication de celui-ci, à base d’huile d’olive et de laurier s’est répandu à travers le bassin méditerranéen, à la suite des Croisades, en passant par l’Italie et l’Espagne, pour atteindre Marseille.

La cité phocéenne possède des manufactures de savon à partir du xiie siècle qui utilisent comme matière première l’huile d’olive extraite en Provence la plus proche. La soude, terme qui à l’époque désigne un carbonate de sodium plus ou moins pur, provient des cendres des plantes des milieux salins, en particulier la salicorne. Crescas Davin est au xive siècle le premier savonnier officiel de la ville. En 1593, Georges Prunemoyr, dépassant le stade artisanal, fonde la première fabrique marseillaise.

Au début du xviie siècle, la production des savonneries marseillaises peine à satisfaire la demande de la ville et son terroir. Le port de Marseille reçoit même des savons de Gênes et d’Alicante. Mais la guerre rompant l’approvisionnement d’Espagne, les savonniers marseillais doivent augmenter leur production de façon à pouvoir fournir l’Europe occidentale, d’abord le nord du Grand Royaume de France, les îles britanniques, la Hollande et surtout l’Allemagne, où les acheteurs pressent leurs commandes avant le grand collapsus de la Guerre de Trente Ans.

En 1660, on compte dans la ville sept fabriques dont la production annuelle s’élève à près de 20 000 tonnes. Sous Louis XIV, la qualité des productions marseillaises est telle que « le savon de Marseille » devient un nom commun. Il s’agit alors d’un savon de couleur verte qui se vend principalement en barre de 5 kg ou en pains de 20 kg.

Le 5 octobre 1688, un édit de Louis XIV, signé par Jean-Baptiste Colbert de Seignelay fils de Colbert, secrétaire de la Maison du Roi, réglemente la fabrication du savon. Selon l’article III de l’édit : « On ne pourra se servir dans la fabrique de savon, avec la barrille, soude ou cendre, d’aucune graisse, beurre ni autres matières ; mais seulement des huiles d’olives pures, et sans mélange de graisse, sous peine de confiscation des marchandises ». Les manufactures de savons doivent cesser leur activité l’été car la chaleur nuit à la qualité du savon. Le respect de cette réglementation assure la qualité du savon et fait la renommée des savonneries marseillaises.

Dans le même temps, des fabriques de savon s’installent dans la région, à Salon-de-Provence, Toulon ou Arles.

À partir de 1820, de nouvelles matières grasses sont importées et transitent par le port de Marseille. Les huiles de palme, d’arachide, de coco et de sésame en provenance d’Afrique ou du Moyen-Orient sont utilisées pour la fabrication du savon.

Les savonneries marseillaises subissent la concurrence des savonneries anglaises ou parisiennes, ces dernières emploient du suif qui donne un savon moins cher.

Au début du xxe siècle, la ville de Marseille possède quatre-vingt-dix savonneries. François Merklen fixe en 1906 la formule du savon de Marseille : 63 % d’huile de coprah ou de palme, 9 % de soude ou sel marin, 28 % d’eau. Cette industrie est florissante jusqu’à la Première Guerre mondiale où la difficulté des transports maritimes des graines porte gravement atteinte à l’activité des savonniers. En 1913, la production représente 180 000 tonnes et n’est plus que 52 817 tonnes en 1918.

Après la guerre, la savonnerie bénéficie des progrès de la mécanisation bien que la qualité du produit reste due à l’emploi des anciens procédés et la production remonte pour atteindre 120 000 tonnes en 1938. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, Marseille assure encore la moitié de la production française mais les années qui suivent sont désastreuses. Le savon est supplanté par les détergents de synthèse et les savonneries marseillaises ferment les unes après les autres.

Dans la région marseillaise, seules quatre savonneries continuent à fabriquer du savon comme il se fabriquait il y a trois siècles et produisent encore le fameux cube de 600 grammes estampillé avec le nom de la savonnerie et la mention « 72 % d’huile » parmi lesquelles la Savonnerie du Midi et la savonnerie Marius Fabre.

Savonnerie

Marius Fabre est une entreprise fondée en 1900 et porte le nom de son fondateur : Marius Fabre. Aujourd’hui l’entreprise est toujours gérée par la famille Fabre, plus précisément les deux arrière-petites-filles de Marius Fabre. La savonnerie Marius Fabre emploie aujourd’hui 30 personnes mais a employé jusqu’à 70 personnes dans les années 1930.

La savonnerie Marius Fabre fait partie des quatre derniers fabricants de savons de Marseille installés dans le sud de la France à Salon de Provence (avec le Sérail, le fer à cheval et la savonnerie du midi à Marseille) et fait partie de l’Union des Professionnels du Savon de Marseille qui défend un savon de Marseille fait dans la région de Marseille, avec un process respectueux de la tradition du XVIeme siècle avec une saponification en chaudrons et uniquement avec deshuiles végétales.

En effet, l’Edit de Colbert depuis 1688 à posé les règles du vrai savon de Marseille. Les matières grasses utilisées dans le véritable savon de Marseille, sont uniquement à base d’huiles végétales, olives, coprah, palme…. et les 4 derniers fabricants du « véritable savon de Marseille » utilisent encore le procédé « marseillais » en 5 étapes et la saponification en chaudrons à ciel ouvert.

 

Le savon de Marseille est d’abord un produit de propreté dont l’usage corporel quotidien est avéré depuis plusieurs siècles, en particulier pour les mains et le visage. Il sert aussi comme nettoyant ménager et pour le lavage du linge. On trouve des paillettes de savon de Marseille pour la lessive. On l’emploie notamment pour laver le linge des personnesallergiques et des bébés parce qu’il ne contient pas d’ingrédients allergisants. Antimite et bactéricide, il a contribué à la baisse de la mortalité infantile au xixe siècle. Selon une croyance populaire, mis au fond d’un lit il éviterait d’avoir des crampes

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