LA VANNERIE EN MORVAN
Posté par francesca7 le 2 février 2016
Les plus anciens objets de vannerie datés par la technique de datation au carbone 14, remontent à plus de 10 000 ans, c’est-à-dire bien avant les premières poteries. Ces pièces de vannerie ont été découvertes à Fayum en haute Égypte. D’autres, remontant à plus de 7000 ans, ont été trouvées au Moyen-Orient. Cependant, ces objets étant constitués de matériaux biodégradables, il est rare d’en exhumer. Leur conservation dans le temps est liée à des conditions très particulières. Par exemple, la sécheresse en Égypte ; ou au contraire, le milieu anaérobique des tourbières ou des lacs. Parfois, on trouve traces de vanneries imprimées sur de la poterie, le tressage servant alors de support pour agglutiner l’argile et lui donner sa forme. La maîtrise technique est telle qu’elle conduit à s’interroger sur l’existence d’artisans spécialisés dans ce travail des végétaux.
La vannerie fut d’une importance économique très grande, mais de nos jours, elle se raréfie surtout en raison de la lenteur et du manque de mécanisation de la fabrication et ses conséquences.
Généralement, le vannier cultive son propre osier ou le récolte en pleine nature. Cette plante qui pousse sur tous les terrains humides nécessite peu d’entretien. Mais pour être utilisé en vannerie, l’osier doit être lisse, souple et régulier sur toute sa longueur.
La pratique de la vannerie demande très peu d’outils, couteau de vannier à bout légèrement recourbé, différents modèles de fendoirs faits de bois dur (buis, houx) destinés à fendre les brins d’osier dans leur longueur en trois ou quatre parties égales ; le trusquin destiné à ôter la moelle des brins refendus et, en passes successives, à diminuer l’épaisseur pour obtenir des brins plats d’une grande souplesse (éclisse) ; le ciroir ou peleuse (aujourd’hui mécanisé) destiné à écorcer les brins d’osiers qui prendront alors le nom d’osier blanc ; la batte qui est une sorte de marteau plat, a deux fonctions : en premier, égaliser par tassage les motifs de tressages entre les montants au cours des phases successives de fabrication ; en second, le trou calibré dans le bout du manche est une solide clé qui aide au pliage des brins de très forte section.
D’autres outils non spécifiques complètent l’outillage : serpettes, poinçons, maillet en bois et sécateur dont l’usage s’est généralisé tant pour la récolte que pour le travail à l’atelier.
Après avoir coupé les tiges d’osier, le vannier en fait des bottes qu’il plonge dans l’eau. L’osier peut être utilisé soit à l’état brut, soit après écorçage. Pour retrouver toute sa souplesse, l’osier brut – aussi appelé osier noir ou osier vert – doit passer une semaine dans l’eau. Ensuite il reste souple, donc facile à travailler pendant deux semaines environ. En revanche, l’osier blanc, c’est-à-dire l’osier dont le vannier a enlevé l’écorce, ne demande qu’une heure de trempage mais l’artisan doit l’utiliser aussitôt puisqu’il faut à l’osier blanc entre un quart d’heure et trois heures pour sécher et par conséquent perdre sa souplesse.
En Morvan, le seigle était la céréale la plus cultivée. Les Morvandiaux ont su développer un savoir-faire pour valoriser au mieux toutes les parties de cette plante. Ainsi, les grains étaient utilisés pour faire le pain et la paille servait pour la couverture des toits de chaume et pour la vannerie.
Le vannier travaille souvent à l’extérieur et son outillage reste assez simple. Il se compose d’une serpe pour couper les tiges, d’un couteau pour tailler les brins, d’un fendoir pour fendre les plus gros brins et de poinçons afin d’écarter les brins pour installer une anse de panier par exemple.
Pour faire un panier, le vannier commence toujours par le fond. Il tresse les brins de façon à former une étoile. Les branches de cette étoile sont toujours en nombre impair. Ensuite, l’artisan entrelace les brins autour des branches de cette étoile. Le tressage se fait soit à plein, quand les brins sont calés les uns contre les autres, soit à jours, lorsqu’il y a un vide régulier entre les brins.
Alors qu’elle était encore très utile il y a quelques décennies, la vannerie a perdu de son importance notamment à cause de l’usage de nouveaux matériaux tels que les matières plastiques.
Un vannier est un artisan qui tresse des fibres végétales, l’osier en général mais aussi beaucoup la paille de seigle en Morvan, pour confectionner divers objets comme les vans (d’où son nom), les paniers de toutes formes, les corbeilles, les hottes mais aussi des chaises, des fauteuils, des berceaux, des ruches, des bonbonnes ou encore des nacelles de montgolfières.
Les articles de vannerie vont des jouets en bois aux cabas pour le marché, des tapis aux range-couverts, des paniers à bois aux glaneuses, des coffres pour enfants aux nattes en rabane, des chaises hautes aux hamacs, des paniers colorés pour la plage aux corbeilles à pain, etc.
Le plus souvent, ces articles sont réalisés avec différentes matières premières: moelle de rotin, canne, herbe de mer, toron, paille dorée, etc.
http://www.famille-bretet.net/METIERS%20D%20AUTREFOIS%20-%20Le%20Vannier.htm
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