LES POLITESSES à la FRANCAISE
Posté par francesca7 le 23 janvier 2016
Les codes de la politesse sont considérés comme des principes, c’est-à-dire des règles fondamentales sur lesquelles le reste se construit. À la grande différence des principes scientifiques, les règles de politesse n’acceptent pas la remise en question, et l’expérience prouve qu’il y a besoin de peu d’arguments et de maïeutique pour faire dire « C’est comme ça et puis c’est tout ! » ou un propos similaire à un défenseur de la politesse, occasionnel ou convaincu. Un des plus grands principes est que sans la politesse, la vie en communauté est impossible, ce qui n’a été prouvé par aucune explication théorique. En particulier, un défenseur de la politesse étant fermement ancré dans des principes issus de l’éducation, s’il est de culture française des années 2000, il aura du mal à justifier l’existence de la galanterie, ensemble de règles non réciproques du point de vue du sexe, pourquoi dire bonjour sans aucune autre interaction avec une personne montre qu’on s’attache à elle, pourquoi les gens plus âgés que les autres (adultes élèves, parents enfants…) peuvent les tutoyer et pas réciproquement etc. La meilleure preuve à cela est de faire l’expérience en recourant à la maïeutique.
Dans une société où on parle sans cesse d’incivilités et où on clame le respect, la politesse et ses règles sont plus que jamais les bienvenues.
Dans un milieu professionnel, elles nous aident même, paraît-il, à réussir. Elles participeront aussi à vous donner l’image d’une personne fiable, respectueuse et compétente si vous les suivez. Grâce à elles, vous allez réguler vos contacts sociaux. Si l’on en croit Montaigne : « La politesse coûte peu et achète tout ». Si on écoute Jean Dutourd: « L’exactitude est la politesse des montres » et si on lit Henri Bergson, on apprendra que « La politesse est la grâce de l’esprit».
Au contraire, si vous ne maîtrisez pas les codes de la politesse vous serez ou paraîtrez malpolis. En 2010, Dominique Picard, professeur de psychologie sociale publiait un ouvrage intitulé Politesse, savoir-vivre et relations sociales dans lequel on pouvait lire à propos de la société d’aujourd’hui et des règles de politesse : « Ce qui est nouveau, c’est la disparition de la frontière entre la sphère privée et la sphère publique ». En effet, il n’est pas rare qu’un téléphone portable trouble la tranquillité d’autrui et conduise ses propriétaires à poursuivre leur réunion de travail dans les transports publics ou bien à la pause déjeuner. Cela n’est-il pas l’expression d’un manque de « savoir-vivre »?
La politesse faisant beaucoup moins l’objet de formalisation écrite que les lois dans le sens commun, on est en l’absence sinon pauvreté d’indices archéologiques permettant de savoir ce qui a fait émerger la politesse. Il est communément admis qu’elle est née d’une volonté d’une vie en commun plus équilibrée. Des éthologues ont affirmé que la politesse aurait des origines innées de par son caractère inhibiteur-inhibition que d’autres animaux partagent. Il faudrait assister en direct à la naissance d’une règle de politesse s’étendant significativement pour dépasser les considérations théoriques.
Normalement, la politesse est définie par un code. Elle demeure un ensemble de règles acquises par l’éducation. Elle comporte une double finalité : faciliter les rapports sociaux en permettant à ceux qui en usent d’avoir des échanges respectueux et équilibrés ; faire la démonstration de son éducation et de son savoir-vivre. Au cours des siècles, certaines règles de politesse se sont figées alors que d’autres évoluaient. De tous temps, des auteurs ont formalisé et rassemblé ces règles dans des traités dits « de civilité » (autrefois) ou « de savoir-vivre ».
La politesse se traduit tous les jours par l’utilisation de certains termes comme bonjour, au revoir, bienvenue, désolé, s’il vous plaît, ou merci, et par des attitudes spécifiques : sourire à qui vous parlez, adapter sa tenue aux circonstances…
La mauvaise réputation
C’est là que les choses se corsent : les Français, pour qui la politesse et les règles du savoir-vivre ne datent pas d’hier, ne jouissent pas d’une très bonne réputation. Souvent qualifiés d’arrogants, râleurs et peu accueillants, les Français n’ont pas très bonne presse en ce qui concerne la politesse…
Les touristes qui visitent Paris repartent partiellement déçus par la Ville Lumière, interloqués notamment par le mépris et le manque de courtoisie dont le personnel des bars et des restaurants fait preuve. Une perception qui tend cependant à s’améliorer.
Des formes oui, mais beaucoup d’hypocrisie
Dans ce cadre, les « bonjour, « au revoir » et « pardon » que les touristes entendent à longueur de journée sont ressentis plus comme de l’hypocrisie que comme de la considération pour l’autre, qui devrait être la base de toute forme de politesse.
Bien évidemment, les étrangers apprécient toujours les momuments et les paysages, ainsi que la gastronomie française. Mais si cela était plus souvent agrémenté d’un sourire aimable, voire sincère, l’impression finale serait dans doute plus positive. A bon entendeur… !
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