La médecine à l’ELLEBORE
Posté par francesca7 le 19 janvier 2016
En lisant une fable de LA FONTAINE , un mot a attiré mon œil dans Le Lièvre et la Tortue…
il s’agit : Rien ne sert de courir; il faut partir à point :
Le lièvre et la tortue en sont un témoignage.
«Gageons, dit celle-ci, que vous n’atteindrez point
Sitôt que moi ce but. – Sitôt? Êtes-vous sage ?
Repartit l’animal léger :
Ma commère, il vous faut purger
Avec quatre grains d’ellébore.
Plante, dite enragée, très usitée dans la médecine des anciens comme cathartique et qui passait pour guérir la folie.
Trois espèces se rencontrent en France, deux en France continentale : l’hellébore fétide ou « pied-de-griffon » et l’hellébore vert , et une en Corse, l’hellébore de Corse
Les anciens ne citent le plus souvent la drogue que sous le nom général d’Ellébore qui met en évidence ses propriétés vénéneuses, puisqu’il a pour étymologie (TUER) et (fourrage), mais ne se rapporte pas à une espèce déterminée. Cette réputation de la plante est confirmée par la légende selon laquelle Hercule devenu subitement et furieux fut apaisé au moyen d ‘ellébore par un habitant de l’île d’Anticyre. De son côté, Pline raconte que le tribun Drusus fut guéri en ce même lieu du mal caduc. C’était là, en effet, que se trouvait la drogue la plus renommée, d’ù l’expression d’Horace ; Anticyram navigare qui, dans les uns, exprime le fait d’avoir l’esprit égaré, et pour d’autres rappelle le sguérisons merveilleuses obtenue sà Anticyre.
Considéré également comme exerçant un effet favorable dans différentes affections, la racine d’ellébore noir entrait dans la compositon de nombreuses formule smédicamenteuses comme la teinture d’ellébore composée, la teinture de mélange de la Pharmacopée de Londres, la teinture martiale elléborée de la Pharmacopée de Würtzbourg.
Ses racines, qui jouissaient d’une certaine réputation, s’employaient en particulier pour préparer le miel et l’oxymel d’Elébore, et étaient à la base de la teinture elléborée de la pHarmacopée de Londres. C’est ainsi que Pier Castelli, entre autres, essaie de démontrer que, contrairement à l’opinon généralement admise, l’ellébore dont il est question dans les écrits d’Hippocrate ne serait autre que l’ellébor blanc.
Les hellébores sont des plantes vénéneuses par la présence d’helléborine, un diglycoside amer, de saponine et de protoanémonine.
L’hellébore a été jadis utilisée comme plante médicinale et vétérinaire. La poudre de racines séchées était utilisée comme sternutatoire et, par ingestion, comme purgatif pour traiter contre la folie et les crises d’épilepsie. Un grain d’hellébore guérit la folie. En médecine vétérinaire elle était utilisée pour traiter le farcin.
À la page 501 du tome sixième du Dictionnaire raisonné universel d’histoire naturelle on peut lire :
Nous devons, dit-on, la connoissance des propriétés de l’hellébore, & sur-tout du noir, à un certain Mélampus, qui étoit Médecin ou Berger, & qui inventa la purgation : il guérit avec ce remede les filles de Prœtus, qui étoient devenues furieuses. On retire de ces racines, par le moyen du feu, un esprit très-âcre, qui coagule la solution du mercure doux ; l’infusion de ces racines rend plus vive la couleur du papier bleu. Les racines de l’un & de l’autre hellébore purgent fortement les humeurs dures & tenaces ; celles de l’hellébore noir ou ses fibres qu’on emploie plus communément, sont rarement émétiques ; elles purgent par le bas, & ordinairement sans causer ni nausées ni vomissemens. Elles sont encore plus sternutatoires que soporeuses. Ce purgatif convient, dit-on, aux maniaques ; cependant, comme il agite le sang & qu’il cause beaucoup d’agitation sur le genre nerveux, nous croyons, avec M. Bourgeois, que bien loin de les guérir, il doit augmenter leurs accès de fureur ; peut-être convient-il mieux aux apoplectiques et aux ladres, même aux galeux qui sont robustes, mais jamais aux valétudinaires ni aux femmes. Ce que nous avons dit de la vertu médicinale de la coloquinte, peut s’appliquer en quelque sorte aux hellébores. Au reste, des Médecins prudens abandonnent aujourd’hui les hellébores à la Médecine vétérinaire, pour guérir le farcin, &c. Selon M. de Haller, l’extrait d’hellébore noir est un purgatif assez doux ; on le croit propre sur-tout à procurer les règles.
Les Crétois ramassent, pour se nourrir, une variété étonnante de végétaux spontanés, davantage que partout ailleurs. La consommation de ces plantes fait, plus que tout autre élément, la particularité de l’alimentation des Crétois.
Le mot « hellébore » ou « ellé- bore » (les deux orthographes sont admises) vient du grec éléin, faire périr et bora, aliment meurtrier… Toutes les parties de la plante sont toxiques (brûlures de la bouche, salivation excessive, vomissements, diarrhées, irritations cutanées). Elle était pourtant utilisée en médecine traditionnelle chez les Romains et les Grecs, dans les posologies curatives de maladies nerveuses. Les principes actifs ne sont pas encore bien défi nis, mais ils ont des effets de stimulants cardiaques, complémentaires de ceux de la digitaline.
Et pourtant Une boulangerie en parle en ces termes ! Boulangerie Bio Le Grain d’Ellebore : En 1990 :
Le Fournil laisse place au « Grain d’Ellebore » qui dans un cadre plus spacieux propose en plus de ses fabrications, des produits alimentaires de qualité biologique, pour une alimentation saine au quotidien (céréales, huiles, petits-déjeuners…..) et des produits d’entretien respectueux de l’environnement. http://www.boulangerie-pain-bio.com/presentation-de-notre-boulangerie-bio.html
Le Livre VIII des Collections médicales, intitulé Des évacuations, est proposé sur le site L’antiquité grecque et latine du moyen-âge, dirigé par Philippe Remacle.
En voici les neuf chapitres :
1. Comment il faut préparer celui qu’on va traiter par l’ellébore, tiré d’Archigène, 1er livre sur le traitement des maladies chroniques.
2. Du choix et de l’administration de l’ellébore, du même auteur et du même livre.
3. De l’administration de l’ellébore, tiré d’Hérodote, du Traité sur les remèdes évacuants.
4. Quel est le meilleur ellébore, du même auteur et du même livre.
5. De l’ellébore, tiré d’Antyllus, du second livre, celui qui traite des moyens évacuants (At. III, 128 et 129).
6. Comment il faut obvier aux accidents qu’entraîne l’ellébore (Aët. III, 132 – 134; Paul, VII, 10).
7. De ceux qui sont en danger d’être suffoqués, tiré d’Hérodote, du Traité sur les remèdes évacuants.
8. De l’ellébore, tiré de Ctésias.
9. De l’ellébore, tiré de Mnésithée.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.