L’Histoire du Jambon en France
Posté par francesca7 le 18 décembre 2015
Issu de la partie noble du porc, le jambon est consommé et apprécié depuis la nuit des temps.
Ainsi, le premier à avoir décrit une recette de jambon sec fumé est Caton l’Ancien (IIIe Avant J.C), qui devient de fait, le père historique du jambon. Nos ancêtres les Gaulois pratiquaient la conservation du jambon en frottant la viande de sel, d’herbes et de vinaigre avant de la sécher et de la fumer. Leurs ennemis, les Romains en avaient fait un mets de choix en ne le proposant qu’à la table des empereurs. Au Moyen-âge, période de grosse consommation de viande de porc, le jambon était associé aux célébrations de la Semaine Sainte. De nos jours, le jambon sec est le « chouchou » des tables françaises.
Le jambon fut pendant longtemps un mets royal ou réservé aux occasions spéciales. Très estimé sous l’Empire romain, il figurait sur les tables des empereurs. Au Moyen Âge, où l’on était grand consommateur de porc, le jambon était associé aux fêtes de la Semaine sainte (où il est interdit de manger de la viande). À cette époque, on transportait le jambon à l’aide de fourches.
En France, la Champagne (le jambon de Reims et le jambon sec des Ardennes), la Corse (le prisuttu, notamment celui produit en Castagniccia), le Massif central (Ardèche, Lozère, Cantal, Aveyron, Puy-de-Dôme), le Béarn, le Jura, la Savoie, la Vendée, Paris (jambon de Paris) produisent les jambons parmi les plus réputés. L’ensemble de ces différentes catégories sont définies et règlementées par le Code des usages de la charcuterie édité par l’IFIP. Contrairement aux idées reçues, le jambon dit « jambon de Bayonne » n’est pas originaire de Bayonne (Pays basque) mais du Béarn (Pau). Fabriqué à partir de porcs des vallées d’Ossau et d’Aspe, ce jambon était historiquement salé à Salies-de-Béarn puis exporté depuis le port de Bayonne vers d’autres régions françaises ou à l’étranger, via l’Adour (d’où l’appellation jambon de Bayonne). Aujourd’hui, l’essentiel du jambon de Bayonne est fabriqué dans le Béarn.
La fabrication des jambons secs requiert un véritable savoir-faire et beaucoup de patience.
Avant ou après désossage, ils sont frottés plusieurs fois au sel sec, à l’ancienne, séchés à l’air le plus naturellement possible, parfois fumés et soumis à une maturation de durée variable. Un jambon sec se fabrique en minimum 130 jours et un jambon sec supérieur ou traditionnel se fabrique en minimum 210 jours. Le label rouge garantit la qualité des porcs, la composition du mélange de salage et la durée de séchage.
Le porc, et en particulier le porc noir, n’a été introduit dans le Pays basque que dans les années 1960 pour faire face à une grave crise agricole. Selon l’Institut national de l’origine et de la qualité, un seul jambon en France bénéficie de l’appellation d’origine contrôlée depuis le 2 avril 2012 : c’est le « Jambon sec de Corse » ou « Jambon sec de Corse – Prisuttu ». D’autres bénéficient d’une indication géographique protégée (le jambon de Bayonne, le jambon de l’Ardèche, le jambon sec des Ardennes et le jambon de Vendée) et il y a onze labels rouges créés pour défendre et développer les jambons de qualité et de terroir : jambon, jambon cru de pays, jambon cuit de porc fermier, jambon cuit supérieur, jambon cuit supérieur entier et pré-tranché, jambon persillé, différents jambons secs et jambons cuits supérieurs.
Les quantités de sel ajoutées (salaison) ainsi que le temps de salage sont variables et dépendent des traditions locales. Le séchage apportera la touche finale et caractéristique de qualité du jambon cru : minimum dix huit à vingt-quatre mois pour les serrano, quatorze mois minimum mais souvent beaucoup plus, pour le jambon de Parme. Le jambon de Paris est un jambon désossé et cuit de forme. Le jambon de qualité supérieure est produit à partir de cuisses fraîches non congelées, sans ajout de polyphosphates. Il existe aussi de nombreuses sortes de jambons fumés, tels que le jambon de la Forêt-Noire, par exemple (jambon cru dont la tradition de fumage est typique de cette région).
Les jambons artisanaux et certains jambons industriels se distinguent notamment par la présence de polyphosphates. Après le pétrissage du jambon dans la saumure (mélange d’eau et de sel) de façon à faire pénétrer cette dernière, certains jambons sont cuits. La cuisson va faire fondre le jambon et lui donner son goût. Selon un charcutier en chef interrogé par Le Nouvel Observateur en 2008, les industriels « mettent des additifs comme les polyphosphates, qui retiennent toute la saumure à l’intérieur de la viande pendant la cuisson. », ce qui permet de vendre un jambon de poids plus élevé. Heureusement, ce n’est pas le cas de tous les fabricants. Certains artisans charcutiers s’efforcent d’utiliser les méthodes traditionnelles et acceptent qu’un jambon ait un rendement inférieur : un jambon cuit ou un jambon à l’os peut perdre plus de 30% de son poids d’origine après cuisson.
Si le jambon est entier, demi ou quart, il doit être conservé dans un endroit frais et sec, comme le bac à légumes du réfrigérateur.
Après chaque découpe, un papier d’aluminium, un film étirable ou un linge doit être placé sur l’entame, afin d’éviter tout dessèchement.
Si le jambon est vendu tranché à la coupe ou tranché préemballé, il convient de le conserver au réfrigérateur entre 0 et +8°C.
Lorsque le jambon est acheté à la coupe, il sera meilleur au cours des 2 à 3 jours qui suivent l’achat.
S’il est acheté préemballé, il convient de respecter les dates limites de consommation indiquées sur l’emballage et de le consommer rapidement après ouverture.
Consommation
Il existe mille et une façons de consommer le jambon cru : en cuisine « traiteur », le jambon vient agrémenter des mini sandwichs, des mini brochettes avec du melon, des pains surprise…
Servi sous forme de « chips » ou « d’éclats » séchés, à l’apéritif, le jambon cru se déguste seul accompagné de cornichons, de petits oignons, de beurre doux avec du pain au levain.
Salades d’entrée, omelettes, soupes au chou sont autant de plats où le jambon cru se révèle.
En cuisine chaude, on le retrouve dans la pipérade basquaise, les chipirons farcis, les pommes de terre sautées à la landaise.
Le jambon cru vient accompagner la célèbre raclette sans oublier le plat vendéen qu’est le jambon cru aux mogettes.
Patrick Duler. L’éventail de ce qu’on peut en tirer est infini. » Ce jambon est comme son créateur. Il a du caractère. Riche en qualités, subtil et rare parce qu’il est sans concessions. Au coeur du Quercy blanc, entre Montcuq et Cahors, Patrick fabrique des produits 100 % naturels depuis trente ans. Son jambon est le seul en Europe à refuser salpêtre et sels nitrités (ce que tolère l’appellation bio AB), polyphosphates et conservateurs. « Un défi irréalisable », lui a-t-on souvent asséné.
« Pourtant, nos ancêtres s’en passaient bien, rétorque-t-il. Après enquête, j’ai découvert que c’était effectivement impossible avec des porcs industriels. » Lui ne travaille qu’avec des méthodes ancestrales. Au commencement, Patrick s’est installé comme « cuisinier paysan » au domaine de Saint-Géry, une ruine et des champs dont il a hérité. La bâtisse retapée, avec sa femme, Pascale, ils y tiennent une ferme-auberge de 70 hectares avec cinq chambres. Le soir, ils servent à leurs hôtes une cuisine « sauvage » qui tire profit de tous les produits de leur exploitation, de l’ortie à la truffe, du jambon à la farine de blé pour le pain maison, de l’huile de tournesol aux légumes du potager. Tout pousse naturellement. Pendant dix ans, le couple élève ses propres cochons. Aujourd’hui, ils font appel à des fournisseurs bio avant de transformer chez eux les animaux. « Il s’agit de porcs noirs gascons », explique Patrick. Cette race, trop éprise de liberté pour se plier à l’élevage intensif, ne peut vivre qu’en plein air. Elle aurait disparu si quelques fondus ne s’étaient obstinés à faire du bon et du sain. « Ils se nourrissent seuls, de prunes, pommes, glands… qu’ils trouvent dans les prairies ou les bois où ils sont lâchés », poursuit-il.
Lire l’article en son entier ICI : http://www.parismatch.com/Vivre/Gastronomie/Le-meilleur-jambon-du-monde-est-francais-805724
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