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    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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Persistance des Celtes

Posté par francesca7 le 3 décembre 2015

 

 

construction_murailleSoumis à Rome, les Celtes ont adopté la civilisation romaine, principalement dans les villes, tout en conservant leur part d’originalité : cultes traditionnels assimilés au panthéon romain, survivances linguistiques jusqu’au Bas-Empire, communication au monde méditerranéen des techniques inventées en pays celte, part considérable prise à l’activité économique. Mais ils se sont aussi regroupés dans les « finistères » de l’Europe occidentale, où ils ont reflué, poussés par d’autres peuples : Bretagne française, pays de Galles, Écosse et surtout Irlande, qui n’a jamais été touchée par Rome et où la civilisation celtique a pu demeurer vivace, sinon tout à fait intacte, pendant le Moyen Âge, après que ce pays eut été, dès l’Antiquité, avec l’archipel britannique dans son ensemble, considéré comme le pays par excellence de la sagesse druidique. L’Irlande possédait alors les structures celtes, qu’elle conserva ensuite : la division en tribus et clans, la clientèle, enfin le druide, qui laissa sa place au barde avec les progrès du christianisme.

L’évangélisation par saint Patrick, au ve s., allait ouvrir la voie à une chrétienté originale, qui eut un certain mal à vaincre les druides, mais qui s’installa dans le monde celtique : l’abbé, devenu le chef d’un clan monastique, se recrutait souvent dans le même clan que son prédécesseur. On lui accordait une autorité considérable, auprès de laquelle l’évêque avait peu de poids. Les monastères étaient bâtis en pans de bois, dans la meilleure tradition technique celte. La tonsure des moines celtes était en demi-lune, d’oreille à oreille : les gens du continent lui reprochaient d’être une tonsure druidique ! Érudits, ces moines copièrent d’admirables manuscrits, comme le Livre de Kells (viie s.), dont les miniatures à entrelacs évoquent à la fois les stylisations des monnaies gauloises et une manière orientalisante introduite avec le monachisme lui-même. Enfin, ce furent des apôtres actifs et voyageurs qui allèrent évangéliser le continent : parmi eux, saint Brendan et ses compagnons, et surtout saint Colomban, dont les fondations monastiques (Luxeuil, Bobbio) devinrent des foyers de christianisme fervent.

La population celte d’Armorique reçut vers le même temps un contingent de fuyards de Bretagne insulaire, « formant le mélange le plus celtique qu’il soit possible de concevoir » (A. Rivoallan).

Quant aux langues celtiques, elles ont subsisté sous la forme du gaélique, du gallois et du breton.

Avec l’expansion des peuples celtes au cours du iie et du ier millénaire av. J.-C., le celtique connut une large diffusion dans toute l’Europe de l’Ouest et pénétra en Espagne (Celtibères), en Turquie (Galates) et jusqu’en Irlande et en Écosse. Il y avait de tels liens entre le vieux celtique et l’italique qu’on a pensé que, vers la fin du IIe millénaire avant J.-C., ils formaient une langue unique.

Le celtique s’est subdivisé en plusieurs idiomes, qu’on répartit traditionnellement en deux groupes : le premier est formé par le celtique continental, ou gaulois ; le second rassemble deux types de dialectes : d’une part le gaélique, qui comprend l’irlandais, le gaélique d’Écosse et le manx ; d’autre part le brittonique, auquel appartiennent le breton, le gallois et le cornique. Le cornique et le manx sont aujourd’hui éteints, les autres langues sont encore utilisées par près d’un million et demi de personnes. Le breton a été apporté (entre le ve et le viie s.) par des peuplades d’outre-Manche qui colonisèrent l’Armorique, où le gaulois était peut-être encore parlé.

Littérairement, la tradition celtique a connu de longues périodes de léthargie et de brusques renouveaux. Les fondements débouchent, à travers la christianisation, sur l’épopée gaélique (Mabinogion, cycle d’Ulster, cycle d’Arthur), tandis que le mythe de Tristan cristallise pour toute l’Europe la naissance du lien d’amour et de courtoisie. La première résurrection celtique sera, au xviie siècle, dans le domaine anglais, l’œuvre d’érudits au moment même où disparaissent les autonomies (Écosse, Irlande, Cornouailles). Mais les créateurs celtes continueront à tenter de s’imposer en anglais, avec succès d’ailleurs comme en témoignent Wilde, Synge, Yeats, Joyce ou McDiarmid.

En Bretagne, après la redécouverte du folklore populaire, la renaissance celtique du xxe siècle est l’œuvre des intellectuels et de revues littéraires particulièrement actives.

 

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