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Mode de vie du lapin en France

Posté par francesca7 le 19 novembre 2015

 

Contrairement à son cousin le lièvrele lapin de garenne a tendance à vivre en colonies ou seulement en couple. Au sein des communautés on remarque une forte hiérarchie avec la présence d’une femelle et d’un mâle dominant. Plutôt nocturne, on peut éventuellement le rencontrer à l’aube ou au crépuscule mais son habileté fait qu’il fuit tel un sprinter quand il se sent repéré.
Il passe la majorité de son temps à s’alimenter et à dormir. Son régime alimentaire est composé d’herbes, d’écorces, de racines, de bourgeons, de ronces, de fleurs, de bulbes, de céréales, de carottes, de salades… mais aussi de ses excréments. En effet le lapin digère ses aliments en deux fois, c’est ce que l’on appelle la caecotrophie.

 Lapin français

Les lapins se reproduisent 4 à 8 fois par an. Les lapines font des portées allant de 3 à 6 lapereaux après une période de gestation de 30 jours. A leur naissance les petits lapins sont nus, aveugles, sourds et incapables de se déplacer. La femelle aménage un nid à l’intérieur du terrier composé d’herbes et de poils. Le taux de survie chaque année est en moyenne de 50 % pour les adultes et seulement de 20 % pour les lapereaux.

L’espérance de vie d’un lapin est de 9 ans en milieu naturel et la maturité sexuelle est atteinte entre 5 et 8 mois.
On note que c’est un animal très territorial. Son domaine vital s’étend entre 500 m² et 5 hectares.

Protection et prédation

Le virus de la myxomatose a été introduit volontairement en France dès 1952 par le Professeur Armand-Delille afin d’éradiquer la colonie de lapin qui pullule dans son domaine. 59 ans après, la myxomatose est toujours présente !

Même si l’on constate une baisse des populations au cours de ces dernières années, le lapin est malgré tout considéré comme nuisible dans certaines régions. L’homme est son principal prédateur avec un prélèvement annuel de 3 500 000 lapins. Enfin le renard rouxle loup gris, le putois, la fouine, la martre ou encore le blaireau et des oiseaux comme les hérons et les rapaces font partie des nombreux prédateurs du lapin de garenne.

En disant « lapin », on fait toutefois référence le plus souvent au lapin domestique issu du Lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus), l’espèce sauvage d’origine européenne qui s’est répandue un peu partout, puisqu’elle est à la base desmultiples races de lapins élevées à présent dans le monde entier, y compris des lapins nains. Cependant, les lapins ne se limitent pas à cette seule espèce européenne : il existe en effet plus d’une vingtaine d’espèces de lapins sauvages dans le monde, réparties dans neuf genres biologiques, mais dont plusieurs sont menacées d’extinction et protégées au xxie siècle.

Le lapin est un gibier traditionnel, classé en cuisine avec les volailles. C’est aussi un animal très présent dans de nombreux domaines culturels. L’« animal aux longues oreilles » est évoqué dans l’art et la littérature tout autant que dans la culture populaire, la mythologie et la symbolique de plusieurs continents. De nombreux personnages célèbres de fiction sont des lapins, notamment dans l’univers enfantin. Le mot « lapin » est par ailleurs utilisé aussi bien comme patronyme que comme marque commerciale.

Un lapin chiné de noir et d'ocre jaune avec des yeux noirs et des oreilles moyennesContrairement aux lièvres, tous les lapins vivent en groupe et creusent des terriers qui peuvent être complexes quand le terrain, ou garenne, est favorable. Ils se distinguent aussi de leurs cousins lièvres par le fait que les lapereaux naissent nus et aveugles. Les petits doivent rester cachés dans un nid tapissé du poil ventral de leur mère, creusé à même le sol ou au fond d’un terrier. Ils sont soignés et allaités par la lapine durant plusieurs semaines, en début et en fin de journée, avant d’être capables de se débrouiller seuls. Vers deux semaines, ils commencent à grignoter des végétaux puis, vers quatre à cinq semaines, ils suivent leur mère avant de prendre leur indépendance. Une femelle peut avoir de trois à cinq portées par an, après une durée de gestation qui dure environ un mois. Le nombre ou le poids à la naissance des lapereaux est très variable en fonction de la taille de la portée et selon les espèces ou les races.

Strictement herbivores, les lapins se nourrissent à la belle saison surtout d’herbes diverses et de plantes fourragères. En hiver, les lapins n’hibernent pas, ils grignotent en revanche un peu tout ce qu’ils peuvent trouver comme végétation comestible. Le Lapin de Nuttall est même capable de grimper sur des troncs d’arbres inclinés pour trouver un peu de verdure en zone désertique. Comme tous les léporidés, ils pratiquent la cæcotrophie qui consiste à ingérer certaines de leurs déjections partiellement digérées pour en récupérer les derniers nutriments et micro-organismes. Les autres crottes forment des groupes de boulettes très sèches, abandonnées sur leurs lieux de pâturage. Une autre pratique d’hygiène commune avec les lièvres consiste à prendre des bains de poussière dans une dépression du sol, sec et gratté.

La stratégie de survie des lapins consiste à rester toujours en vue d’un refuge possible. De son côté, la hase ne rejoint le nid qu’à l’aube ou au crépuscule, restant loin des lapereaux le reste du temps afin de ne pas signaler ses petits aux prédateurs. Si l’un des membres de la colonie repère un danger, il ne crie pas mais tape rapidement le sol du pied pour alerter ses congénères, mais quand il est capturé et craint pour sa vie, il pousse un glapissement, sorte de puissant cri aigu. En cas d’alerte, les lapins sont capables de rester très longtemps immobiles pour passer inaperçus, ne prenant la fuite qu’au dernier moment, en zigzagant pour dérouter le poursuivant.

Ces animaux sont surtout actifs à l’aube et au crépuscule. Durant le jour, ils se cachent par exemple dans les buissons, sous les souches ou les tas de bois ou encore les vieux bâtiments agricoles. Ils n’hibernent pas et par grand froid cherchent refuge dans un terrier qu’ils creusent eux-mêmes ou abandonné par un autre animal.

Malgré toutes ces précautions, un lapin vit rarement très vieux dans la nature. Quand ils ne meurent pas en bas âge, dévorés par des serpents et des petits carnivores comme les Mustélidés, les chats, etc. ou bien broyés dans leur nid par les engins agricoles, les adultes sont capturés bien avant d’atteindre un âge avancé par des prédateurs plus costauds (rapaces nocturnes ou diurnes, Canidés, Félins…). Les hivers trop rigoureux ou au contraire sans neige suffisante pour s’enterrer leur sont fatals, à moins qu’ils ne soient décimés par les zoonoses. Les lapins sont également chassés par l’homme ou écrasés le long des routes, si bien que leur espérance de vie moyenne est d’une année dans la nature, même s’ils peuvent vivre deux ans ou plus en théorie.

Pour leur part, les lapins domestiques de compagnie peuvent vivre une dizaine d’années, s’ils sont bien soignés. Certains individus battent des records de longévité en dépassant une quinzaine d’années.

Les lapins ont une capacité de reproduction importante avec plusieurs portées par an de plusieurs petits. Certaines espèces peuvent même se montrer très envahissantes quand les conditions leur sont favorables. Avec cinq portées par an pouvant compter chacune jusqu’à 12 petits, on a calculé que la descendance théorique d’un seul couple de lapins de garenne pourrait atteindre le chiffre de 1 848individus à la première génération, si tout facteur de mortalité précoce était écarté8. C’est ainsi que 24 lapins de garenne introduits en1874 ont suffi à submerger l’Australie qui a compté jusqu’à 30 millions d’individus, faute de prédateurs et de virus pour limiter leur prolifération.

Même dans le cas d’une espèce volontairement introduite et qui se reproduit modérément, celle-ci peut perturber l’écosystème. Elle peut être un vecteur de maladies, ou de parasites, et occuper la niche écologique des espèces indigènes en causant notamment des dégâts sur la végétation. Ce fut par exemple le cas lors des essais d’introduction en Europe de lapins américains (Sylvilagus sp.) et en particulier du Lapin de Floride (Sylvilagus floridanus). En 1989, l’Union européenne a finalement mis fin à l’expérience en préconisant l’éradication totale des spécimens survivants déjà introduits.

Lapin vue de face, assis sur son train arrièreToutefois, les maladies comme la myxomatose ou la fièvre hémorragique virale, la réduction ou la dégradation de leur habitat naturel, que ce soit sous l’action de l’homme ou des changements climatiques, ou bien la chasse excessive ont progressivement réduit certaines populations de lapins, faisant craindre la disparition locale ou totale de bon nombre d’espèces. Le Lapin riverin par exemple a perdu 60% de ses effectifs entre 1990 et 2010 environ, par perte de son habitat. Or ces léporidés font partie des espèces clé de voûte, d’importance vitale pour bon nombre de prédateurs qui se retrouvent affectés par leur déclin. Même le prolifique Lapin de garenne est menacé dans sa péninsule Ibérique d’origine depuis la fin du xxe siècle, à cause de l’épidémie de fièvre hémorragique, mettant en danger du même coup le Lynx ibérique (Lynx pardinus) ainsi que l’Aigle ibérique (Aquila adalberti). On comprend donc les enjeux qu’il y a à mettre en place des mesures de protection de ces animaux comme le préconise l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN).

 

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La Rumeur d’Orléans

Posté par francesca7 le 19 novembre 2015

 

 

Statue_Jeanne_OrleansLa rumeur d’Orléans est une affaire à la fois judiciaire, médiatique et politique qui se déroula en 1969 dans la ville française d’Orléans (Loiret)

La « rumeur d’Orléans », apparue en avril 1969, laissait entendre que les cabines d’essayage de plusieurs magasins de lingerie féminine d’Orléans, tenus par des Juifs, étaient en fait des pièges pour les clientes, qui y auraient été endormies par injections hypodermiques et enlevées pour être livrées à un réseau de prostitution, également appelée « traite des Blanches ». Elle prit parfois un tour rocambolesque lorsqu’on prétendit que des clientes disparues étaient prises en charge par un sous-marin remontant la Loire. Cette version n’a été rapportée que par un seul témoin, mais recopiée dans presque toutes les gloses sur le sujet. Des attroupements ont lieu devant les magasins de commerçants juifs et non juifs, on crache sur les vitrines.

Aucun démenti, même officiel (signalant par exemple qu’aucune disparition suspecte n’a été répertoriée dans les environs par les services de police), n’a jamais réussi à mettre fin à la rumeur, qui a finalement cessé d’intéresser les médias, sans autre intervention que le temps et l’oubli. Le rôle des médias dans la naissance et la diffusion de la « rumeur d’Orléans » est important : ainsi que le rapporte l’équipe de sociologues dirigée par Edgar Morin, le « scénario » avait été publié un an auparavant dans un livre de poche (aux Presses de la cité), puis dans l’ouvrage d’un journaliste anglais, Stephen Barlay, (chez Albin Michel), puis enfin dans le n° du 14 mai 1969 d’un magazine de presse people disparu depuis (Noir et Blanc).

En 1975, La Vie devant soi de Romain Gary est publié, et reçoit le Prix Goncourt. Momo, le narrateur utilise souvent l’expression « Rumeur d’Orléans » : « Il a engueulé Madame Rosa quelque chose de maison et lui a crié que c’étaient des rumeurs d’Orléans. Les rumeurs d’Orléans, c’était quand les Juifs dans le prêt-à-porter ne droguaient pas les femmes blanches pour les envoyer dans les bordels et tout le monde leur en voulait ».

L’historien Léon Poliakov et l’écrivain Albert Memmi ont, entre autres, souligné le caractère antisémite de la rumeur.

La rumeur dite d’Orléans n’a pas circulé que dans cette ville. Ainsi que le retrace Pascal Froissart, elle a connu une très large diffusion : de 1959 à 1969, à Paris, Toulouse,Tours, Limoges, Douai, Rouen, Lille, Valenciennes ; en 1966 à Dinan et Laval ; en 1968 au Mans ; en 1969 à Poitiers, Châtellerault, et Grenoble ; en 1970 à Amiens ; en 1971 à Strasbourg ; en 1974 à Chalon-sur-Saône ; en 1985 à Dijon et La Roche-sur-Yon ; en 1987, à Québec ; et en 1990, à Rome et à Montréal ; en 1992 en Corée… Aujourd’hui encore, elle circule et resurgit de temps à autre sur Internet, sous des versions toujours plus surprenantes.

En 2009, quarante ans après son enquête, Edgar Morin est interviewé par Le Point sur le sujet.

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le conte de Pandore

Posté par francesca7 le 18 novembre 2015

 

PandoraLorsque Zeus créa le monde, seuls les hommes peuplaient la Terre. Ils étaient protégés par Prométhée, un Titan farouchement opposé au pouvoir suprême du père des dieux. Dans la guerre qui opposait Zeus aux Titans, le rusé Prométhée parvint à dérober le feu aux divinités de l’Olympe et le donna aussitôt aux hommes. C’est ainsi qu’il subit le terrible châtiment qui l’enchaînait au Caucase.

Mais Zeus ne pouvait en rester là et voulut se venger des êtres humains en leur offrant le plus bel objet de leur désir, afin de leur inspirer passions et tourments. Il créa la première femme, aussi fascinante que capricieuse.

Pandore, c’était son nom, fut façonnée à partir de l’argile. Zeus dut demander à Héphaïstos de l’aider, et ils mirent au jour la créature la plus parfaite au monde. Ainsi, après des jours et des jours de labeur, les dieux, impatients, se pressèrent pour admirer enfin la ravissante jeune femme. Zeus avait intimé l’ordre à Athéna de lui insuffler la vie, et Pandore s’anima, gracieuse et sublime.

Mais elle ne pouvait se présenter ainsi aux hommes, et la déesse dut dissimuler sa nudité sous un voile vermeil et étincelant, alors qu’Aphrodite la parait de somptueux atours et donnait à ses traits le privilège de la beauté, auquel nul être ne saurait résister.
Tous les dieux ajoutèrent à la nouvelle égérie un de leurs agréments pour atteindre à la perfection. Ainsi douée de tous les talents, elle excellait aussi dans l’art du mensonge, telle que l’avait voulu Hermès.

Zeus n’était que trop fier de son admirable créature dont la tendresse n’avait pas d’égal, et il décida de la présenter à l’homme. Or, Prométhée avait un frère, Épiméthée, connu pour être quelque peu déraisonnable. Zeus décida de lui offrir la main de la douce Pandore. À sa vue, Épiméthée fut aussitôt envoûté par le charme de cette créature. Un sentiment jusque-là inconnu l’étreignit. L’éclat du regard de la jeune femme suffisait à inspirer la passion et l’émerveillement. Elle était si somptueuse qu’il en oublia la promesse faite à son frère : il avait fait le serment à Prométhée de ne jamais accepter de présents provenant de Zeus. Mais il avait été foudroyé par l’amour et aurait donné sa vie pour passer le restant de ses jours auprès de la belle Pandore, qu’il gardait alors jalousement près de lui, loin des regards envieux des autres hommes, s’évertuant à satisfaire le moindre de ses désirs.

Avant d’envoyer Pandore sur Terre, les dieux lui avaient remis une boîte, sans lui dire ce qu’elle contenait, et ils lui ordonnèrent de ne jamais l’ouvrir. Aux côtés de son époux, Pandore jouissait de la vie et savourait son bonheur. Elle avait dissimulé la cassette des dieux, mais ses regards intrigués se portaient souvent sur elle, et comme celle-ci n’avait pas de serrure, il lui était difficile de réprimer son désir de connaître son contenu.
Elle passait et repassait devant le coffret sans oser y porter la main, attirée par l’envie de lui ôter son couvercle, mais aussitôt arrêtée par le souvenir de l’interdiction formelle des dieux. Un jour, n’y tenant plus, elle s’approcha irrésistiblement de la boîte, et piquée par une trop vive curiosité, Pandore sentit grincer le délicat objet sous sa main.

Àpeine eut-elle entrouvert la mystérieuse boîte que tous les maux de l’humanité qu’elle renfermait s’échappèrent. Ainsi, la guerre, la maladie, le vice, la vieillesse, la perfidie, la misère et tant d’autres fléaux encore se répandirent. Figée par l’effroi, consciente de son impardonnable faute, Pandore se décida à refermer le funeste coffret, mais en vain, car tout s’était envolé…
Tout, à l’exception de l’espérance qui s’éveillait lentement au fond de la boîte, fragile et solitaire.

Ainsi l’espérance peut être perçue comme un terrible mal, le plus atroce tourment que l’homme garde au fond de lui-même. Pour certains, au contraire, elle suggère que l’homme, lorsqu’il se voit frappé par le malheur, ne doit jamais perdre espoir…

 

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Vive la Tolérance en France

Posté par francesca7 le 18 novembre 2015

Tolérance

La Tolérance est la meilleure amie du Respect, de la Liberté, de l’Indulgence et de l’Ouverture d’esprit. Elle a permis la diversité des hommes, des styles de vie et la richesse de ce monde alors que son ennemie l’Intolérance a été initiatrice des guerres, guidée par la peur de l’inconnu et de la différence. Ainsi, en l’honneur de cette valeur bénéfique pour l’humanité, l’UNESCO a choisi d’instaurer une journée de réflexion sur l’avenir d’un monde meilleur : le 16 novembre. 1996 a donc été marqué par la première édition de la Journée Internationale de la Tolérance, journée durant laquelle les états membres des Nations Unies s’engagent à faire la promotion de cette valeur pacifiste. Le plan d’action pour la Tolérance dans le monde, développé à cette époque, est toujours en vigueur aujourd’hui.

Une journée de reflexion

C’est pourquoi tous les 16 novembre, de nombreuses activités sont organisées en faveur du grand public et des établissements d’enseignement afin d’éduquer les peuples à l’acceptation de la différence, à l’anti-violence, à la tolérance religieuse et pour les sensibiliser à l’importance du respect des droits et libertés de chacun.

♦ En cette journée symbolique, rappelons les articles de la Charte des Nations Unies : « Nous, peuples des Nations Unies, sommes résolus à préserver les générations futures du fléau de la guerre, (…) à proclamer à nouveau notre foi dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine (…) et à pratiquer la tolérance, à vivre en paix l’un avec l’autre dans un esprit de bon voisinage ».

♦ Rappelons également les écrits de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion, (…) d’opinion et d’expression ».
« L’éducation doit favoriser la compréhension, la tolérance et l’amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux ».

♦ Lisons avec attention la définition de la Tolérance par l’UNESCO : « La tolérance est le respect, l’acceptation et l’appréciation de la richesse et de la diversité des cultures de notre monde, de nos modes d’expression et de nos manières d’exprimer notre qualité d’êtres humains. Elle est encouragée par la connaissance, l’ouverture d’esprit, la communication et la liberté de pensée, de conscience et de croyance. La tolérance est l’harmonie dans la différence. Elle n’est pas seulement une obligation d’ordre éthique ; elle est également une nécessité politique et juridique. La tolérance est une vertu qui rend la paix possible et contribue à substituer une culture de la paix à la culture de la guerre ».

Contribuez à la construction d’un monde meilleur en participant à la chaine de solidarité ! Pourquoi ne pas envoyer une belle carte délivrant un de ces messages de paix ?

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 Envoyer une carte Journée de la Tolérance

 

 

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BOURJOIS, UNE MARQUE NEE

Posté par francesca7 le 15 novembre 2015

 

 

En inventant dès la fin du XIXème siècle des formats « minis », alliant praticité et beaux designs aux lignes modernes, Bourjois est très en avance sur le concept du nomadisme.

Egalement précurseur dans le domaine marketing du« story-telling », Bourjois raconte en 1924 les aventures de « Babette », une jeune femme imaginaire, élégante et parisienne, qui pendant 6 ans, dans tous les grands journaux, va être l’ambassadrice des Parfums et Fards Pastel : plus de 200 petits textes percutants, aux titres de feuilleton :« Babette extermine quelques statues », « Babette dans de beaux draps! », « Babette essaie de fermer sa malle », « Babette prépare un chef d’oeuvre », «Babette et le fiancé récalcitrant ».

 

 150-ans-bourjois

La société Bourjois naît en 1863 sur les Grands Boulevards Parisiens, dans le quartier des théâtres, alors que la France est la deuxième puissance économique du monde.

 

Son premier créateur, le comédien Joseph-Albert Ponsin, confectionne des fards et des parfums pour les acteurs et les actrices, qu’il crée dans son propre appartement.

 

En 1868 Ponsin laisse le soin à Alexandre-Napoléon Bourjois de reprendre l’intégralité de l’activité. C’est Monsieur Bourjois qui va donner son essor à l’entreprise et lui apporter une dimension internationale.

Les premières créations sont des sticks de fards gras aux teintes très variées et aux noms amusants : Jaloux, Amoureux…que Joseph-Albert Ponsin, visionnaire génial, un peu comédien et beaucoup cosmétologue, imagine pour le théâtre.

 

Sa palette de maquillage s’étend rapidement, la finesse et la variété de ses fards lui attirent un succès qui dépasse alors le cadre des acteurs et actrices. Le titre « Fournisseur des Théâtres » figurant sur les boîtiers cède sa place à la « Fabrique Spéciale de Produits pour la Beauté des Dames ». 

A partir de 1863, Bourjois met au point  le procédé spécifique  des fards cuits : La petite Boîte Ronde  est née

Comment obtenir une texture poudrée très fine et soyeuse permettant de déposer un voile de couleur tout en transparence et en douceur sur la peau ? 

Prenez un savant mélange de poudre et d’eau, mixez avec délicatesse, versez dans des moules bombés, passez au four…c’est le principe d’une recette complexe que Bourjois bonifie depuis 1863 : quelques grammes de nacres par ci, un soupçon de cuisson supplémentaire par là, selon le soyeux et l’effet désiré. 150 ans d’expérience, cela garantit un certain savoir-faire pour des fards cuits à point !

 Rouge-fin-de-theatre

La qualité des poudres Bourjois

La poudre de riz de Java lancée en 1879 est destinée à éclaircir le teint et velouter la peau : les femmes l’adoptent immédiatement et Bourjois s’étend ainsi au grand public et dans de nombreux pays. Une usine à vapeur est construite à Pantin en 1891. 

En 1897 il se vend 2 millions de boîtes de poudre de riz de Java dans le monde. Les mentions sur le produit figurent en 5 langues. L’adresse télégraphique de Bourjois à l’époque est « Poudjava Paris » ! 

Fards à joues, fards à paupières, poudres de riz, vernis, rouges à lèvres, tablettes indiennes ancêtres du mascara, mais aussi « extraits de parfum pour le mouchoir », « sachets parfumés à glisser dans les pantoufles », dentifrices, lotion pour les cheveux… jusqu’à la « pommade hongroise » pour fixer la moustache de ces messieurs !

 

L’offre de produits de beauté est très large, et chaque pièce élaborée avec un souci du détail remarquable, jusqu’à sa présentation dans le catalogue de vente.

Dès les années 1930, Bourjois édite des centaines de coffrets Soir de Paris, adaptés à tous les budgets ; des coffrets proposant une offre complète pour la beauté des femmes, du maquillage au parfumage, dans des présentations très originales : un coffret musical créé en 1958, qui égrène encore « Etoile des neiges » quand on le remonte, un coffret en forme de béret de marin

BOURJOIS ACCOMPAGNE LES FEMMES DANS LEUR ÉMANCIPATION

Pendant les années folles, époque où les femmes revendiquent une indépendance et une nouvelle identité avec la mode de la « garçonne », Bourjois accompagne les femmes dans leur nouvelle façon de se maquiller pour soi et sans contrainte, par simple plaisir d’affirmer sa personnalité.

En 1936, Bourjois évoque dans une de ses publicités le droit de vote des femmes alors que l’idée est discutée au Parlement français, et que le droit de vote ne sera effectivement accordé aux femmes qu’en 1945 !

Rejoindre le catalogue de la Marque ICI : http://www.bourjois.fr/histoire-d-une-marque/notre-histoire/

 

 

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La légende de L’eau de la terre

Posté par francesca7 le 15 novembre 2015

 

Légende de l'eau de la terreUne grenouille vivait au bord d’un trou rempli d’eau, près d’un ruisseau. C’était une petite grenouille verte, discrète, ordinaire. Elle avait envie de devenir extraordinaire et réfléchissait au moyen de se faire remarquer. À force d’y penser, elle eut une idée. Elle se mit à boire l’eau de son trou, à boire, à boire…, et elle la but jusqu’à la dernière goutte ! Et elle commença à grossir. Ensuite elle se mit à boire l’eau du ruisseau, à boire, à boire…, et elle la but jusqu’à la dernière goutte ! Et elle grossissait de plus en plus. En suivant le lit du ruisseau, elle arriva à la rivière, et elle se mit à boire l’eau de la rivière, à boire, à boire…, et elle la but jusqu’à la dernière goutte ! Et comme la rivière se jetait dans le fleuve, elle alla près du fleuve, et elle se mit à boire l’eau du fleuve, à boire, à boire…, et elle la but jusqu’à la dernière goutte ! 

Et la grenouille gonflait, gonflait !

Comme le fleuve se jetait dans la mer, la grenouille alla jusqu’au bord de la mer, et elle se mit à boire l’eau de la mer, à boire, à boire…, et elle la but jusqu’à la dernière goutte qui était la dernière goutte d’eau de toute la terre. Son ventre, ses pattes, sa tête étaient gorgés d’eau, et même ses yeux, qui devinrent tout globuleux. La petite grenouille était maintenant extraordinaire, gigantesque ; sa tête touchait le ciel ! 

Les plantes avaient soif, les animaux avaient soif, et les hommes aussi avaient terriblement soif. Alors tous se réunirent pour chercher un moyen de récupérer l’eau de la terre.

« Il faut qu’elle ouvre sa large bouche afin que l’eau rejaillisse sur la terre. 
– Si on la fait rire, dit quelqu’un, elle ouvrira la bouche, et l’eau débordera.
– Bonne idée » dirent les autres.

Ils préparèrent alors une grande fête, et les animaux les plus drôles vinrent du monde entier. Les hommes firent les clowns, racontèrent des histoires drôles. En les regardant, les animaux oublièrent qu’ils avaient soif, les enfants aussi. Mais la grenouille ne riait pas, ne souriait même pas. Elle restait impassible, immobile. Les singes firent des acrobaties, des grimaces, dansèrent, firent les pitres. Mais la grenouille ne bougeait pas, ne riait pas, ne faisait même pas l’esquisse d’un sourire. 

Tous étaient épuisés, assoiffés, quand arriva une petite créature insignifiante, un petit ver de terre, qui s’approcha de la grenouille. Il se mit à se tortiller, à onduler. La grenouille le regarda étonnée. Le petit ver se démena autant qu’il put. Il fit une minuscule grimace, et… la grenouille éclata de rire, un rire énorme qui fit trembler tout son corps ! Elle ne pouvait plus s’arrêter de rire, et les eaux débordèrent de sa bouche grande ouverte. L’eau se répandit sur toute la terre, et la grenouille rapetissa, rapetissa. 

La vie put recommencer, et la grenouille reprit sa taille de grenouille ordinaire. Elle garda juste ses gros yeux globuleux, en souvenir de cette aventure.

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Les chansons du moyen Age

Posté par francesca7 le 14 novembre 2015

 

Chants du moyen ageParmi les productions littéraires qui peignent le plus parfaitement et en plus grande liberté l’esprit de notre nation, il faut placer au premier rang la chanson. Vive, frondeuse, narquoise, pleine d’entrain et de mouvement, facile à retenir, la chanson française prend les formes le plus variées et abonde à toutes les époques.

Tour à tour héroïque, sentimentale, satirique, grivoise et surtout populaire, ce genre de composition, qui remonte chez nous aussi haut que l’érudition peut atteindre, n’a pour ainsi dire jamais laissé passer un événement, moins que cela, une mode ridicule, une aventure burlesque, sans rimer quelques couplets. On sait le vieil adage national : « Tous finit par des chansons. » Longtemps en France les chansons furent écrites en latin ; ce qui ne les empêchaient nullement de jouir de cette popularité dont nous parlions. Ainsi Hildegaire, évêque de Meaux sous Charles-le-Chauve, dit, en parlant de la bataille gagnée sur les Saxons, en 623, par Clotaire II : « On composa à propos de cette victoire un chant vulgaire (carmen publicum) qui se trouvait dans toutes les bouches, et que les femmes chantaient en dansant et en battant des mains. » Le pieux prélat nous a conservé deux strophes de ce poème écrit en latin barbare ; c’est une des plus anciennes chansons qu’on connaisse.

La langue française n’ayant commencé à être en usage qu’au douzième siècle, ce n’est donc qu’à partir de cette époque qu’il faut chercher des chansons écrites en français, si toutefois on peut donner ce nom à un idiome qui n’est guère accessible aujourd’hui qu’aux érudits. Les chansons des douzième et treizième siècles se font remarquer par leur simplicité, leur naïveté, et surtout par des inspirations sauvages et chevaleresques qui devaient au mieux s’harmoniser avec les mœurs guerrières des preux. La critique y notera aussi une richesse d’expressions poétiques qu’on ne s’attendrait certes pas à trouver dans une littérature à peine dégrossie.

Les croisades alimentèrent longtemps la verve des chansonniers, ou, pour parler la langue de ce temps, la verve des trouvères et des jongleurs. Ceux-ci voyageaient çà et là, s’arrêtant dans les châteaux, ou bien rassemblant le peuple au sortir des églises ; puis ils récitaient les exploits des croisés. La complainte si connue de Malbroug remonte aux guerres saintes ; l’auteur raconte les hauts faits d’un chevalier espagnol, surnommé le Membru ; et c’est seulement au siècle dernier que Membru fut tout à coup transformé en Malbroug. Ce changement, qui ne peut s’expliquer que par la parité accidentelle des deux vocables, paraît d’autant plus bizarre que le général anglais n’eut jamais rien de commun, ni dans sa vie ni dans sa mort, avec le croisé espagnol.

 troubadours

Quoi qu’il en soit, l’anachronisme fit la fortune de la complainte ; c’est à lui qu’elle doit d’avoir vécu. Les trouvères et les jongleurs ne se contentaient pas de chanter, en s’accompagnant d’un instrument, ces longues épopées qu’on appelle les chansons de Geste ; ils en composaient ; puis joignaient à leur talent de poète et de musicien celui de faire des jongleries, c’est-à-dire des tours d’adresses, des farces et même des sortilèges.

« Je te dirai ce que je sais, s’écrie un trouvère ; je suis joueur de vielle, de cornemuse, de flûte, de violon, de harpe, de symphonie, de psaltérion, et je connais mainte chanson… Je peux bien faire un enchantement, et j’en sais plus long que l’on ne pense. Quand je veux m’y appliquer, je lis, je chante comme un clerc, je parle de chevaleries, des hommes braves, et je sais bien dire quelles sont leurs armoiries. »

Quoique souvent proscrits par les anathèmes de l’Eglise, les trouvères, les jongleurs et les ménestrels formaient des corporations ayant leurs droits et leurs privilèges ; ils occupaient une place d’honneur dans les festins, les cérémonies et les fêtes publiques, et même les jours de combats ; on sait qu’à la fameuse bataille d’Hastings, le Normand Taillefer, un des plus anciens jongleurs dont l’histoire ait conservé le souvenir, marchait en chantant à la tête des troupes de Guillaume-le-Conquérant

A côté des trouvères de profession, qui d’ordinaire se recrutaient parmi le peuple, il y avait aussi une autre classe de chansonniers nom moins féconde : c’étaient les gentilshommes. Charles d’Anjou, roi de Sicile ; Pierre Mauclerc, comte de Bretagne ; le châtelain de Coucy, Quènes de Béthunes, Hugues de Lusignan, etc. , mais surtout Thibault, comte de Champagne, doivent prendre rang parmi les meilleurs poètes de leur temps. Ce qui prouve, pour le dire en passant, qu’au moyen-âge, peuple et gentilshommes étaient beaucoup moins illettrés qu’on ne le croit généralement.

Au seizième siècle, la chanson avait perdu le caractère héroïque qui la distingua particulièrement depuis saint Louis jusqu’à Louis XI ; elle s’abandonna en quelque sorte tout entière à la satire. En cela elle ne faisait que suivre le mouvement des idées. Le siècle de Rabelais, de Bonaventure des Périer, de Luther et de Calvin, fut un siècle de renaissance, mais aussi de destruction ; et, alors comme toujours, le sarcasme devint l’arme de prédilection.

Ainsi que les arts et les lettres, la chanson eut donc aussi sa renaissance, et cette renaissance fut marquée par une active intervention dans les affaires publiques. Du reste, les chansonniers qui, au quinzième siècle, se glorifiaient d’Eustache Deschamps, d’Olivier Basselin, de Christine de Pisan et de Charles d’Orléans, n’avaient point décliné ; ils pouvaient nommer, aux premières années du seizième siècle, deux remarquables esprits, Villon et Marot.

La chanson par laquelle nous allons commencer notre étude fut composée à l’occasion de la déroute de Pavie et de la prise de François Ier, événement trop connu pour que nous entreprenions de le raconter ici ; qu’il nous suffise de dire que ce récit burlesque est tiré de la collection manuscrite de Maurepas que possède la Bibliothèque royale.

I. Chanson sur la bataille de Pavie
1525

Hélas ! La Palice (1) est mort,
Il est mort devant Pavie ;
Hélas ! s’il n’estoit pas mort,
Il seroit encore en vie.

Quand le roy partit de France,
A la malheur il partit ;
Il en partit le dimanche,
Et le lundy il fut pris.

Il en partit le dimanche,
Et le lundy il fut pris ;
Rens-toy, rens-toy, roy de France,
Rens-toy donc, car tu es pris.

Rens-toy, rens-toy, roy de France,
Rens-toy donc, car tu es pris,
 » Je ne suis point roy de France,
Vous ne sçavez qui je suis.

Je ne suis point roy de France,
Vous ne sçavez qui je suis ;
Je suis pauvre gentilhomme
Qui s’en va par le païs.

Je suis pauvre gentilhomme
Qui s’en va par le païs ».
Regardèrent à sa casaque,
Avisèrent trois fleurs de lys.

Regardèrent à sa casaque,
Avisèrent trois fleurs de lys.
Regardèrent à son espée :
François ils virent escry.

Regardèrent à son espée :
François ils virent escry.
Ils le prirent, et le menèrent
Droit au château de Madry.

Ils le prirent, et le menèrent
Droit au château de Madry ;
Et le mirent dans une chambre
Qu’on ne voïoit jour ny nuit,

Et le mirent dans une chambre
Qu’on ne voïoit jour ny nuit,
Que par une petite fenestre
Qu’estoit au chevet du liet.

Que par une petite fenestre
Qu’estoit au chevet du liet.
Regardant par la fenestre,
Un courier par là passit.

Regardant par la fenestre,
Un courier par là passit.
Courier qui porte lettre,
Que dit-on du roy à Paris ?

Courier qui porte lettre,
Que dit-on du roy à Paris ?
 » Par ma foy, mon gentilhomme,
On ne sçait s’il est mort ou vif.

Par ma foy, mon gentilhomme,
On ne sçait s’il est mort ou vif.
« Courier qui porte lettre,
Retourne-t-en à Paris.

Courier qui porte lettre,
Retourne-t-en à Paris ;
Et va-t-en dire à ma mère,
Va dire à Montmorency (2).

Et va-t-en dire à ma mère,
Va dire à Montmorency :
Qu’on fasse battre monnoye
Aux quatre coins de Paris.

Qu’on fasse battre monnoye
Aux quatre coins de Paris ;
S’il n’y a de l’or en France,
Qu’on en prenne à Saint-Denis.

S’il n’y a de l’or en France,
Qu’on en prenne à Saint-Denis ;
Que le Dauphin on amène,
Et mon petit fils Henry (3).

Que le Dauphin on amène,
Et mon petit fils Henry ;
Et à mon cousin de Guise (4),
Qu’il vienne icy me requery.

Et à mon cousin de Guise,
Qu’il vienne icy me requery.
Pas plustost dit la parolle,
Que monsieur de Guise arrivy (5).

(1) La Palice, dont il est ici question, était le célèbre Jacques de Chabannes, sieur de La Palice, maréchal de France, tué à la bataille de Pavie, le 24 février 1525. Comme s’il eût prévu la triste fin de cette journée, il avait fait tous ses efforts pour empêcher le roi de livrer le combat.
(2) Le maréchal de Montmorency fut chargé de remettre aux envoyés de Charles-Quint la rançon des enfants de France.
(3) Henri, duc d’Orléans, depuis le roi Henri II.
(4) Claude de Lorraine, premier duc de Guide, cinquième fils de René II, duc de Lorraine.
(5) A la manière brusque dont se termine la chanson, on serait tenté de croire qu’il y manque quelques couplets.

Danse du moyen age

II. Chanson des corporeaux
1562

L’année 1562, date de la composition de cette chanson, vit naître la première guerre civile, provoquée, comme on sait, par le massacre de Vassy, où fut blessé François, duc de Guise. Toute la France prit les armes ; ceux-ci pour les catholiques, ceux-là pour le prince de Condé et les Huguenots. L’auteur de la chanson a voulu ridiculiser cette prise d’armes. Les Huguenots qui comptaient parmi leurs principaux chefs le comte de Grammont, Jean de Rohan et François d’Andelot, s’emparèrent d’abord d’Orléans, de Rouen et de quelque autres villes ; mais bientôt ils perdirent la bataille de Dreux. Les corporeaux étaient de bas officiers ayant sous leurs ordres une escouade de quelques soldats ; de là vient notre mot caporal. Il est difficile, en lisant les exploits grotesques du corporeau de 1562, de ne pas penser à don Quichotte.

Un corporeau fait ses préparatifs
Pour se trouver des derniers à la guerre.
S’il en eût eu, il eût vendu sa terre ;
Mais il vendit une botte d’oignon.
Viragon, vignette sur vignon.

Un coporeau, avant que de partir,
Dévotement feit chanter une messe ;
Et si vous a sainte hardiesse
De n’assaillir jamais que des oysons.
Viragon, vignette sur vignon.

Un coporeau bravement se monta
D’un asne fort qui portoit la poirée,
Et son varlet d’une pecque (1) escrouppée (2),
Pour son sommier (3) il print le poullichon.
Viragon, vignette sur vignon.

Un corpeau greve (4) et cuissots (5) avoit,
Bien façonnez d’une longue citrouille,
Clouez de bois qui jamais ne s’enrouille ;
Un plat d’estain il print pour son plastron.
Viragon, vignette sur vignon.

Un corporeau des gantelets avoit,
Dont l’un étoit fait d’ozier et d’éclisse (6)
Pour l’autre il print une grande écrevisse,
Et meit la main dedans le croupion.
Viragon, vignette sur vignon.

Un coporeau en son escu portoit
Le rouge et le blanc de la sommellerie ;
D’ongles de porc sa lance étoit garnie,
Et sa devise étoit : « Nous enfuirons. »
Viragon, vignette sur vignon.

Un coporeau une arbaleste avoit
D’un viel cerceau d’une pipe (7) rompue,
Sa corde étoit d’estouppe toute écrue,
De bois tortu étoit le vireton.
Viragon, vignette sur vignon.

Un coporeau une harquebuze avoit
D’un franc sureau cueilly de cette année ;
Son casque étoit d’une courge escornée,
Et les boullets (8) de navets de maison.
Viragon, vignette sur vignon.

Un coporeau sa brigandine avoit
De vieux drappeaux et de vieille féraille,
Et si gardoit pour un jour de bataille
Un viel estoc d’un viel fer d’Arragon.
Vigaron, vignette sur vignon.

Un corporeau à la montre (9) s’en va ;
Il a prié monsieur le commissaire
De lui passer sa jument et son haire (10),
Et l’avouer pour vaillant champion.
Viragon, vignette sur vignon.

Un coporeau au trésorier s’en va :
 » Morbieu ! Sangbieu ! puisque le roy me paye,
Despeschez-vous de me bailler ma paye,
Et me conter des escus ou testons. « 
Viragon, vignette sur vignon.

Le trésorier à la bource fouilla,
Et lui a dit : « Corporeau, vaillant homme,
Contentez-vous, tenez, voilà en somme
Qurante francs en méreaux (11) et jettons ».
Viragon, vignette sur vignon.

Un corporeau retourne en sa maison ;
A son retour ses voisins il convie,
Leur dit :  » Voyez, je suis encor en vie ;
Gardé me suis de six coups de canon. « 
Viragon, vignette sur vignon.

Un corporeau à ses voisins compta
Qu’il avoit eu contre un reistre querelle,
Et toutesfois qu’à grands coups de bouteille,
Il l’avoit fait venir à la raison.
Viragon, vignette sur vignon.

Un coporeau à ses amis jura
Ne retourner jamais à la bataille,
Si pour s’armer n’avoit une muraille,
Cent pieds d’espais, et un voulge (12) aussi long.

Un corporeau devant Dieu protesta
Que, pour la peur qu’il avoit de combattre,
Il aimoit mieux chez lui se faire battre,
Que de chercher si loing les horions.
Viragon, vignette sur vignon.

(1) Cheval de rebut
(2) Morveux
(3) Cheval qui porte les bagages
(4) Armure des jambes
(5) Armure des cuisses
(6) Petits bâtons de bois flexibles comme l’osier
(7) Tonneau
(8) Projectiles de plomb qu’on lançait avec la fronde ou l’arc
(9) Parade
(10) Sorte de vêtement grossier
(11) Terme de dérision ; ici méreau signifie les petits cailloux qui servaient à compter
(12) Pique

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La légende d’Anchoine

Posté par francesca7 le 14 novembre 2015

 

Alors qu’Oleron en Charente-Maritime tenait encore au continent par une large bande de rochers, allant d’Ors à la pointe du Chapus, la Seudre se déversait dans une baie dont les eaux calmes baignaient l’île d’Armotte. L’aspect de la côte saintongeaise, à cette époque lointaine, était bien différent de celui qu’elle présente aujourd’hui

Anchoine

La « baie d’Anchoine » – ainsi s’appelait le rivage qui est devenu le pertuis de Maumusson – était un vaste lac, communiquant vers l’ouest avec l’Océan. Ce n’est que beaucoup plus tard, quand furent emportés les rochers du Chapus par les courants, que le passage de Maumusson s’élargit, que l’île d’Arvert, ou d’Allevert, se forma au sud de celle d’Armotte disparue.

Quand les peuples d’Orient envahirent la Gaule, plusieurs tribus descendirent le cours de la Garonne jusqu’à l’Océan. Ce sont des Phéniciens qui, voyant une baie profonde, à l’abri d’un promontoire, firent voile vers l’île d’Armotte. On sait qu’ils étaient des navigateurs hardis, les véritables princes des mers. En abordant sur le littoral, en entrant dans un golfe que les marées ne paraissaient pas agiter, ils comprirent que c’était là un point propice aux trafics maritimes. L’île d’Armotte était presque entièrement couverte de bois, ne présentant aucune difficulté d’approche, son sol paraissait fertile, il serait aisé de créer, sur cette terre isolée, un petit port de pêche et d’y vivre en toute tranquillité. La tribu en prit possession et, après quelques années, une ville modeste y était construite qui s’appela successivement, Sanchoniate, du nom du chef de la tribu, puis, Anchoniate, Anchoine.

L’île d’Armotte se peupla peu à peu, mais, après deux siècles d’occupation, les Phéniciens en furent chassés par les peuples migrateurs qui se ruaient sur l’Occident. Anchoine vit venir des Celtes, des Ibères, sans que son importance maritime eût trop à en souffrir. Le pays était salubre, les pêcheries productives, il n’en fallait pas davantage pour retenir les nouveaux venus. Plusieurs tribus celtiques prirent possession des îles de la rive gauche de la Seudre, cependant que les Ibères traversaient la mer pour se diriger vers les Pyrénées. Une immense forêt couvrait le plateau séparant le cours de la Seudre des eaux du golfe. Cette forêt, qui existait encore au Moyen Age sous le nom de forêt de Satiste, se continuait sur le territoire d’Armotte. A la pointe ouest de cette île, Anchoine abritait des familles gauloises, jalouses de leurs traditions, de leurs croyances, de leurs moeurs. Ce sont elles qu’on trouve à la base de l’arbre généalogique des Santons.

Les druides, les prêtresses, entretenaient chez les Santons le fanatisme et les superstitions. Ils développaient en eux les sentiments de vie libre et d’attachement à la terre natale, pour lesquels ils devaient lutter pendant des siècles. Conserver leur indépendance, s’insurger contre toute oppression, s’opposer par la force brutale des armes à l’affaiblissement de leur petite patrie, les ont portés, dès la plus haute Antiquité, à des actes de désespoir. La conquête des Gaules par César jeta le plus grand trouble parmi les peuples santons. A mesure que s’avançaient vers l’ouest les légions romaines, tout le pays de Saintonge tressaillit d’épouvante et s’affola. Les hommes, les femmes, eurent le pressentiment qu’une calamité publique les menaçait. Eux, qui ne connaissaient pas la peur, frémirent, non de crainte, mais d’indignation.

Dans l’ancienne Gaule, chaque peuplade avait sa « fada », sorte de sorcière à laquelle tout le monde accordait une confiance aveugle. On voyait en elle une fée sacrée, envoyée sur la terre par le dieu Teutatès. Elle participait aux cérémonies religieuses des druides, à la tête des prêtresses. Myrghèle, la fada des Santons, s’était retirée dans l’île d’Armotte à l’approche des soldats de César, et se cachait à Anchoine, où elle jetait des sorts et mettait le trouble dans les esprits. Une secte de druides et de druidesses s’y trouvait déjà depuis longtemps. Dans la partie la plus sauvage de l’île, sous les grands chênes, dont les feuilles se mêlaient aux boules blanches du gui, existait un cercle de hautes pierres levées entourant un dolmen. C’est là que se célébrait, de temps immémorial, le culte païen des Gaulois.

DolmenCe dolmen, masse de pierre informe, bloc monstrueux élevé, à hauteur d’homme, sur quatre piliers de pierres frustes, avait quelque chose de sinistre. Au milieu de la table apparaissait un trou rond, et assez large pour permettre de voir un coin du ciel. C’est par ce trou que s’écoulait le sang des victimes quand se faisaient les sacrifices humains.

L’île d’Armotte, presque inconnue dans l’intérieur des terres, devait, avant de disparaître, être témoin des horreurs barbares du paganisme. Ses habitants, quelques centaines, s’adonnant à la pêche, à la chasse, à la culture des céréales, vivant dans le calme et la solitude devant une mer apaisée, abrités par une épaisse forêt, voulurent, avant de préparer la résistance contre l’envahisseur qui s’approchait, consulter leurs prêtres, leur demander aide et protection. Druides et druidesses jugèrent que c’est à la fada qu’il fallait s’adresser.

Myrghèle, cachée dans sa petite cabane d’Anchoine, était amoureuse. Celui qu’elle aimait restait insensible à ses avances et lui avoua qu’il s’était fiancé à Sylvane, la fille d’un pêcheur, dont l’amour était égal au sien. Ils devaient s’épouser bientôt. La fada voua, dès lors, à Sylvane, une haine farouche en se jurant d’empêcher le mariage. Comment ? Elle ne savait pas encore. C’est à ce moment que se tint une assemblée de druides dans la clairière du dolmen pour répondre au désir des habitants de l’île. Myrghèle était au milieu d’eux, enveloppée dans une cape gauloise d’une blancheur éclatante. Neuf druidesses, toutes vêtues de blanc, l’entouraient. Rangés en cercle, le front couronné de gui, tenant à la main une faucille d’or, les prêtres attendaient religieusement la décision de la fada sacrée. L’expression sévère de sa physionomie, la fixité de son regard d’hallucinée, la hardiesse de sa parole, allaient produire sur l’assistance une véritable fascination.

C’était le soir. Les dernières lueurs du crépuscule s’éteignaient sur la mer, la lune montait lentement dans le ciel. Il y avait quelque chose de si étrange, de si impressionnant dans ce groupe de robes blanches, immobiles sous les chênes, qu’on pouvait croire que c’étaient les ombres de la nuit, vêtues en fantômes, qui se trouvaient à un rendez-vous mystérieux dans ce coin de forêt sauvage. Montée sur une pierre grossière, près du dolmen, dominant l’assemblée, les cheveux en désordre, sa cape tombée à ses pieds, la poitrine demi-nue, Myrghèle clamait avec exaltation l’oracle des dieux. Un rayon de lune, filtrant à travers les branches, éclairait son visage transfiguré, donnait à cette femme l’aspect d’un spectre hideux.

« Ecoutez, criait l’ignoble sorcière, écoutez la voix de Teutatès qui vibre en moi. Je suis l’envoyée des dieux pour vous guider, pour vous sauver à l’heure du danger. Redressez-vous, prêtres qui m’écoutez, allez dire au peuple que Teutatès ne l’abandonnera pas, mais qu’il exige du sang, du sang pur de vierge ! Allez, et amenez ici la plus belle des vierges de l’île d’Armotte. Vous la connaissez, c’est Sylvane. Le Maître nous écoute, il faut que cette nuit même elle soit immolée sur l’autel sacré des ancêtres. Obéissez, pour conjurer les menaces du destin ! »

La voix terrible se tut, brisée par un effort surhumain, par une surexcitation de folie et de haine. A cet appel farouche succéda un effroyable silence, comme si un souffle de mort venait de passer sur les bois endormis, et l’on ne perçut plus que le frôlement des robes des prêtres et des druidesses disparaissant dans les ténèbres. La fada, l’ignoble fée, restée seule au pied du dolmen, la face crispée par un rictus satanique, attendait l’heure prochaine de sa vengeance.

Minuit. La lune est maintenant voilée de gros nuages noirs. Là-bas, vers l’ouest, un grondement sourd monte du large banc de sable qui barre l’entrée de la baie d’Anchoine. Ce bruit lointain, inaccoutumé, se rapproche sous la poussée des vents du large, semble l’annonciateur d’une tempête. Dans l’obscurité, les druides rentrent sous bois, un à un, se faufilent entre les chênes, viennent ranger autour du monument celtique. Ce sont bien des fantômes, des fantômes de mort, qui marchent dans les ténèbres. Et le grondement de l’Océan se fait plus lugubre, roule vers la clairière avec une force croissante, comme si quelque ouragan, venant d’un monde inconnu, chassait devant lui des flots soulevés jusque dans leur profondeur.

Le moment tragique était arrivé. Quatre hommes, vêtus de peaux de bêtes, les cheveux incultes tombant sur leurs épaules, surgirent dans la nuit, portant une femme à demi morte, dont les gémissements auraient ému des êtres moins sauvages. La tempête faisait rage, les arbres, secoués d’un étrange frémissement, semblaient se serrer les uns contre les autres, comme pour faire plus grande la clairière maudite où le dolmen, aux contours noyés d’ombre, s’allongeait, pareil à une pierre tombale posée au-dessus de la fosse d’un géant. Trois druidesses, drapées dans leurs robes flottantes, s’avancèrent pour saisir la victime, pendant que les prêtres chantaient un psaume mystique, dont les notes se perdaient dans la nuit. Myrghèle, mue par une force supérieure, escalada le dolmen et les trois druidesses jetèrent Sylvane sur la table de granit. Avec des gestes brusques et saccadés, la fada, horrible à voir, les traits décomposés, la figure grimaçante, dévêtit brutalement la victime et, tirant un stylet de sa ceinture, s’agenouilla pour lui percer le coeur.

baie d'AnchoineA la minute même où Sylvane allait être immolée, un éclair déchira le ciel, un cataclysme effroyable bouleversa l’île d’Armotte. La terre trembla, un abîme immense, monstrueux, s’ouvrit brusquement, où le dolmen et tous ceux qui l’entouraient disparurent. Les arbres s’abattirent les uns sur les autres et tombèrent dans le gouffre. La mer déchaînée montait, montait toujours, avec une violence croissante, submergeait, d’un raz de marée dévastateur, l’île entière. Au soleil levant, Anchoine n’existait plus, tous ses habitants avaient été noyés. La foudre, la tempête, l’Océan en furie s’unirent en ce temps-là pour modifier profondément la configuration du rivage. Armotte disparue, les flots eurent, par la suite, toute facilité pour aller saper, déchiqueter, et enfin abattre les rochers du Chapus.

La baie d’Anchoine allait devenir, au cours des siècles, le pertuis de Maumusson, et le territoire d’Oléron, l’île qu’ont trouvée les proconsuls romains au début de l’ère chrétienne. On voit aujourd’hui les ruines d’un dolmen à la pointe du rocher d’Ors, sur la côte d’Oléron, à une faible distance de la situation présumée de l’île d’Armotte. Si on pense aux perturbations géologiques qui ont apporté tant de changements à cette partie du littoral, il est permis de supposer que le dolmen d’Anchoine, après avoir été roulé par les flots dans les profondeurs sous-marines, s’est trouvé à la pointe d’Ors quand le niveau des eaux a baissé. N’a-t-on pas la preuve de cet abaissement dans la position actuelle des grottes de Meschers ?

Les légendes s’inscrivent en marge de l’histoire, mais elles sont, bien souvent, l’écho de traditions millénaires, ayant trouvé leur origine dans des événements ou des faits qui ne sauraient être purement imaginaires. L’existence d’Anchoine ne peut être mise en doute, non plus que celle de l’île d’Armotte et des autres îles du pays d’Arvert, devenues continentales.

Au Moyen Age, des marins ont affirmé, alors qu’ils naviguaient près de l’embouchure de la Seudre, avoir vu, par mer calme et limpide, des toitures, des crêtes de murailles presque à fleur d’eau. Ils avaient l’impression de passer au-dessus d’une petite ville immergée, tant étaient nombreuses les ruines de constructions. Encore une légende, dira-t-on ? Peut-être. Ce qui n’en est pas une, c’est l’existence actuelle du « fond d’Anchoine », près de Ronce-les-Bains, et du petit écueil de Barat, à l’embouchure de la Seudre, reste d’un îlot qui a tenu à la terre ferme et était cultivé au XIVe siècle.

 

(Extrait de « Devant Cordouan. Royan et la presqu’île d’Arvert », paru en 1934)

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Le rituel du bain à Lourdes

Posté par francesca7 le 13 novembre 2015

 

L’eau est symbole de Lourdes par excellence. Le rituel du bain à Lourdes est donc indiscutablement lié à ce qui se vit quotidiennement au sanctuaire. Le pèlerin est invité, croyant, non croyant, ou encore d’autres confessions, à boire, se laver (s’asperger le visage) ou encore se baigner dans les piscines (bains).

rituel du bain

L’eau est évoquée à travers quelques-unes des 16 apparitions (d’après le sanctuaire de Lourdes) :

Jeudi 11 février 1858 : la première rencontre.

« Première apparition. Accompagnée de sa sœur et d’une amie, Bernadette se rend à Massabielle, le long du Gave, pour ramasser des os et du bois mort. Enlevant ses bas pour traverser le ruisseau et aller dans la Grotte, elle entend un bruit qui ressemblait à un coup de vent, elle lève la tête vers la Grotte : « J’aperçus une dame vêtue de blanc : elle portait une robe blanche, un voile blanc également, une ceinture bleue et une rose jaune sur chaque pied ». Bernadette fait le signe de la croix et récite le chapelet avec la Dame. La prière terminée, la Dame disparaît brusquement. »

Dimanche 14 février 1858 : l’eau bénite

Deuxième apparition. Bernadette ressent une force intérieure qui la pousse à retourner à la Grotte malgré l’interdiction de ses parents. Sur son insistance, sa mère l’y autorise ; après la première dizaine du chapelet, elle voit apparaître la même Dame. Elle lui jette de l’eau bénite. La Dame sourit et incline la tête. La prière du chapelet terminée, elle disparaît.

Jeudi 18 février 1858 : la Dame parle

Troisième apparition. Pour la première fois, la Dame parle. Bernadette lui présente une écritoire et lui demande d’écrire son nom. Elle lui dit : « Ce n’est pas nécessaire. », et elle ajoute : « Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde mais dans l’autre. Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant quinze jours? ».

Vendredi 19 février 1858 : le premier cierge

Quatrième apparition. Bernadette vient à la Grotte avec un cierge bénit et allumé. C’est de ce geste qu’est née la coutume de porter des cierges et de les allumer devant la Grotte.

Mardi 23 février 1858 : le secret

Septième apparition. Entourée de cent cinquante personnes, Bernadette se rend à la Grotte. L’Apparition lui révèle un secret « rien que pour elle ».

Jeudi 25 février 1858 : la source

Neuvième apparition. Trois cents personnes sont présentes. Bernadette raconte : « Elle me dit d’aller boire à la source (…). Je ne trouvai qu’un peu d’eau vaseuse. Au quatrième essai je pus boire. Elle me fit également manger une herbe qui se trouvait près de la fontaine puis la vision disparut et je m’en allai. » Devant la foule qui lui demande: « Sais-tu qu’on te croit folle de faire des choses pareilles ? », elle répond : « C’est pour les pécheurs. »

Samedi 27 février 1858 : silence

Dixième apparition. Huit cents personnes sont présentes. L’Apparition est silencieuse. Bernadette boit l’eau de la source et accomplit les gestes habituels de pénitence.

Lundi 1er mars 1858 : la première miraculée de Lourdes

Douzième apparition. Plus de mille cinq cents personnes sont rassemblées et parmi elles, pour la première fois, un prêtre. Dans la nuit, Catherine Latapie, une amie lourdaise, se rend à la Grotte, elle trempe son bras déboîté dans l’eau de la source : son bras et sa main retrouvent leur souplesse.

Mercredi 3 mars 1858 : le sourire de la dame

Quatorzième apparition. Dès 7 heures le matin, en présence de trois mille personnes, Bernadette se rend à la Grotte, mais la vision n’apparaît pas ! Après l’école, elle entend l’invitation intérieure de la Dame. Elle se rend à la Grotte et lui redemande son nom. La réponse est un sourire. Le curé Peyramale lui redit : « Si la Dame désire vraiment une chapelle, qu’elle dise son nom et qu’elle fasse fleurir le rosier de la Grotte ».

Jeudi 16 juillet 1858 : la toute dernière apparition

Dix-huitième apparition. Bernadette ressent le mystérieux appel de la Grotte, mais l’accès à Massabielle est interdit et fermé par une palissade. Elle se rend donc en face, de l’autre côté du Gave… et voit la Vierge Marie, une ultime fois : « Il me semblait que j’étais devant la grotte, à la même distance que les autres fois, je voyais seulement la Vierge, jamais je ne l’ai vue aussi belle ! ».

Chef-lieu de canton des Hautes-Pyrénées, Lourdes se situe sur le gave de Pau, en bordure des Pyrénées.

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En 1858, l’évêque de Tarbes s’était imposé une entière réserve au sujet des apparitions de Lourdes, attendant les conclusions de la commission d’enquête qu’il avait formée en 1858. Le 18 janvier 1862, l’évêque promulgue un mandement par lequel il s’appuie sur les conclusions positives de la commission et déclare que l’Immaculée Mère de Dieu est réellement apparue à Bernadette Soubirous dans la Grottes de Massabielle.

La première cérémonie officielle a lieu deux ans après, le 4 avril 1864 : c’est la bénédiction de la statue de la Grotte. A cette occasion, la paroisse de Lourdes y vient en procession. Le premier pèlerinage est celui de Loubajac, organisé, le 21 juillet 1864.

En mars 1866, la ligne de chemin de fer Bordeaux-Tarbes est prolongée jusqu’à Lourdes et, en juin 1867 est inauguré le tronçon Pau-Lourdes : ainsi est terminée la ligne Bayonne-Toulouse, qui va faciliter l’arrivée de pèlerinages de la région. Le premier train spécial est celui de Bayonne, avec 700 pèlerins, le 16 juillet 1867. En 1872, le nombre de pèlerins passe de 28000 à 119 000.

Le journal Le Pèlerin écrit en 1880 « le miracle c’est que tous ces 917 malades pauvres dont plusieurs, au dire des médecins, ne devaient point, en demeurant paisiblement dans leur lit, passer la semaine sur terre, pas un seul n’est mort ni en route, ni à Lourdes ni au retour, malgré les fatigues de tout genre et une installation, incomplète et insuffisante. Quel est l’hôpital de mille personnes qui ait une aussi bonne semaine ? » C’est cette même année que naquit l’Hospitalité de Lourdes où spontanément des bénévoles se sont proposés d’aider des malades.

Les services essentiels sont alors mis en place : transport de la gare vers les lieux d’hébergement des malades ; acheminement des mêmes malades, chaque jour, des « hospices » vers la Grotte et les piscines et inversement ; infirmières au service des malades, service d’ordre à la Grotte et aux piscines ; bains aux piscines assurés pour les hommes par les « Hospitaliers » et pour les femmes par des infirmières.

Article 1 de la chartre de l’Hospitalité de Lourdes :

« L’hospitalité Notre Dame de Lourdes est une association de personnes bénévoles qui travaillent en commun à Lourdes, pour le service des pèlerins et spécialement des pèlerins malades. En droit canonique, depuis 1928, c’est une archiconfrérie. Son origine se trouve dans une rencontre toute fortuite, à Lourdes en 1880. Des pèlerins et des malades, venus répondre à l’appel de Notre-Dame, transmis par Sainte-Bernadette, de venir en procession, boire et se laver à la Fontaine de la Grotte, rencontrèrent des passants qui voulurent les aider et les servir ».

Site officiel des Sanctuaires Notre-Dame de Lourdes : http://fr.lourdes-france.org

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La légende de la Tarasque à Tarascon

Posté par francesca7 le 13 novembre 2015

 

La légende donne naissance aux festivités de la Tarasque depuis 1469; la fête de la Tarasque est célébrée le dernier week-end de juin, Sainte Marthe est fêtée quant à elle le 29 juillet.

La bête a la queue d’un dragon, des yeux plus rouges que cinabre, – sur le dos des écailles et des dards qui font peur ! – d’un grand lion elle porte le mufle, – elle a six pieds humains, pour mieux courir ; – dans sa caverne, sous un roc – qui domine le Rhône, elle emporte ce qu’elle peut (Frédéric Mistral, Mirèio)

Tarasque-2

Les premiers écrits de la Légende apparaissent aux XIIe et XIIIe siècles : in Mombritius, Sanctuarium, tome II :

« Il y a avait en ce temps-là, au-dessus du Rhône, près d’une vaste caverne, dans un certain bois en Arles et Avignon, sur la rive occidentale, un énorme dragon, moitié animal terrestre, moitié poisson, qui faisait périr les nombreuses personnes qui traversaient et passaient par-là, et même les ânes et les chevaux. Il retournait aussi les bateaux qui franchissaient le Rhône. Des gens et des troupes armés venaient souvent là, mais ils ne parvenaient pas à le tuer, parce que, expulsé du bois, il se cachait dans le fleuve ; Et il était plus gros qu’un bœuf, plus long qu’un cheval. Il avait une gueule et une tête de lion, des dents pointues comme des épées, une crinière de cheval, le dos tranchant comme une hache, des écailles hérissées comme des tarières pour déchirer, six pieds aux griffes d’ours, une queue de vipère, et était protégé de chaque côté par deux boucliers semblables à des carapaces de tortues. Douze lions ou autant d’ours ne pouvaient l’emportaient sur lui. Comme les habitants n’avaient pu le faire périr par aucun moyen, ils apprirent par sa renommée que la bienheureuse Marthe brillait par ses miracles et chassait les démons ; ils allèrent vers elle lui demandant de venir et d’expulser le dragon de son territoire.

« La sainte amie de Dieu se dirigea tout droit vers le lieu. L’hôtesse du Christ mettant sa confiance en son hôte, dénicha le dragon dans le bois, dévorant un homme qu’il avait égorgé ; elle jeta sur lui l’eau bénite qu’elle avait apportée et lui montra un crucifix : le dragon s’arrêta vaincu comme une brebis et la bienheureuse l’attacha avec sa propre ceinture, et aussitôt il fut entièrement écrasé par le peuple avec des lances et des pierres. Ce dragon étant alors nommé Tirascurus, cet endroit à partir de ce moment et par la suite en fut nommé Tirasconus. Il était auparavant dit Nerluc, c’est-à-dire « bois noir », parce qu’il y avait là des bois obscurs et noirs. C’était, bien sûr, un dragon du genre de celui qui est appelé Léviathan dans le Livre de Job, qui avala sans sourciller des fleuves et crut que le Jourdain s’engloutirait dans sa gueule. Il était venu de la mer de la Galatie d’Asie, engendré par Léviathan, serpent aquatique très féroce, et un taureau sauvage. La Galatie a engendré le taureau sauvage dont les excréments liquides et brûlants repoussent ses poursuivants : il les projette sur une longue distance comme une flèche et tout ce qu’il a atteint est brûlé comme dans un incendie »

« Jadis, dans cette région, terre de forêts et de marécages dus aux débordements du Rhône, émergeaient des îlots formés des dépôts et alluvions. Seul, l’un de ses îlots était constitué par un rocher. Les Salyens (mélange de Celtes et de Ligures), premiers occupants de ce rocher perdu dans les marécages, baptisèrent le site TARASCO.

Les Massiliens y établirent un comptoir commercial trois siècles avant notre ère. Plus tard, les Romains élevèrent, sur cette même place, une citadelle surveillant le passage du Rhône.

La ville fut le théâtre, vers l’an 48, d’un événement aux conséquences historiques. Marthe, missionnaire du Christ, débarquée en Provence avec les « Saintes-Maries-de-la-Mer », arriva à Tarascon et délivra le pays du monstre amphibie qui terrorisait la région : La Tarasque. Elle s’installa ensuite auprès des Tarasconnais. La sainte femme fit l’objet d’une dévotion particulière et devint la patronne de Tarascon. Sous l’égide de la sainte Hôtesse, la ville grandit et prit une place importante dans la région malgré la proximité de villes prépondérantes comme Arles et Avignon.

De nombreux pèlerins accoururent, et les plus grands rois de France se recueillirent sur son tombeau. Le premier, Clovis, en l’an 500, accorda certains privilèges à la ville, privilèges confirmés par ses successeurs, et Louis XI eut beaucoup de libéralités pour l’église qu’il éleva au rang de Collégiale. Jusqu’à la Révolution, on pouvait compter jusqu’à 15 couvents qui accueillaient pèlerins et personnalités. En 843, lors du partage de l’Empire de Charlemagne, le Rhône devint une frontière politique et Tarascon revêtit une importance stratégique de premier ordre.

A tarasconEn 1435, René d’Anjou, surnommé par ses sujets « Le Bon Roy René », hérita de la Provence et vint séjourner souvent dans son château au bord du Rhône. Il réunit autour de lui une cour de chevaliers, de nobles familles et d’artistes, ce prince se plaisait à organiser des tournois et des fêtes. Il organisa ainsi les Jeux de la Tarasque qui, de nos jours, ont lieu chaque année, le dernier week-end de juin. À sa mort, en 1481, la Provence devint française.

La prospérité de la cité ne déclina qu’à la Révolution et, de ce riche passé, elle a conservé un patrimoine très important. C’est beaucoup plus tard qu’un autre personnage marqua l’histoire de Tarascon. En effet, en 1872, Tartarin de Tarascon naquit sous la plume d’Alphonse Daudet. »

Ville de Tarascon. -Histoire de Tarascon. -[réf. du 24 août 2011], [en ligne], disponible sur internet :http://www.tarascon.fr/tarascon-en-provence/visiter/histoire-legendes-tarascon/histoire-tarascon.html

 

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