Mode de vie du lapin en France
Posté par francesca7 le 19 novembre 2015
Contrairement à son cousin le lièvre, le lapin de garenne a tendance à vivre en colonies ou seulement en couple. Au sein des communautés on remarque une forte hiérarchie avec la présence d’une femelle et d’un mâle dominant. Plutôt nocturne, on peut éventuellement le rencontrer à l’aube ou au crépuscule mais son habileté fait qu’il fuit tel un sprinter quand il se sent repéré.
Il passe la majorité de son temps à s’alimenter et à dormir. Son régime alimentaire est composé d’herbes, d’écorces, de racines, de bourgeons, de ronces, de fleurs, de bulbes, de céréales, de carottes, de salades… mais aussi de ses excréments. En effet le lapin digère ses aliments en deux fois, c’est ce que l’on appelle la caecotrophie.
Les lapins se reproduisent 4 à 8 fois par an. Les lapines font des portées allant de 3 à 6 lapereaux après une période de gestation de 30 jours. A leur naissance les petits lapins sont nus, aveugles, sourds et incapables de se déplacer. La femelle aménage un nid à l’intérieur du terrier composé d’herbes et de poils. Le taux de survie chaque année est en moyenne de 50 % pour les adultes et seulement de 20 % pour les lapereaux.
L’espérance de vie d’un lapin est de 9 ans en milieu naturel et la maturité sexuelle est atteinte entre 5 et 8 mois.
On note que c’est un animal très territorial. Son domaine vital s’étend entre 500 m² et 5 hectares.
Protection et prédation
Le virus de la myxomatose a été introduit volontairement en France dès 1952 par le Professeur Armand-Delille afin d’éradiquer la colonie de lapin qui pullule dans son domaine. 59 ans après, la myxomatose est toujours présente !
Même si l’on constate une baisse des populations au cours de ces dernières années, le lapin est malgré tout considéré comme nuisible dans certaines régions. L’homme est son principal prédateur avec un prélèvement annuel de 3 500 000 lapins. Enfin le renard roux, le loup gris, le putois, la fouine, la martre ou encore le blaireau et des oiseaux comme les hérons et les rapaces font partie des nombreux prédateurs du lapin de garenne.
En disant « lapin », on fait toutefois référence le plus souvent au lapin domestique issu du Lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus), l’espèce sauvage d’origine européenne qui s’est répandue un peu partout, puisqu’elle est à la base desmultiples races de lapins élevées à présent dans le monde entier, y compris des lapins nains. Cependant, les lapins ne se limitent pas à cette seule espèce européenne : il existe en effet plus d’une vingtaine d’espèces de lapins sauvages dans le monde, réparties dans neuf genres biologiques, mais dont plusieurs sont menacées d’extinction et protégées au xxie siècle.
Le lapin est un gibier traditionnel, classé en cuisine avec les volailles. C’est aussi un animal très présent dans de nombreux domaines culturels. L’« animal aux longues oreilles » est évoqué dans l’art et la littérature tout autant que dans la culture populaire, la mythologie et la symbolique de plusieurs continents. De nombreux personnages célèbres de fiction sont des lapins, notamment dans l’univers enfantin. Le mot « lapin » est par ailleurs utilisé aussi bien comme patronyme que comme marque commerciale.
Contrairement aux lièvres, tous les lapins vivent en groupe et creusent des terriers qui peuvent être complexes quand le terrain, ou garenne, est favorable. Ils se distinguent aussi de leurs cousins lièvres par le fait que les lapereaux naissent nus et aveugles. Les petits doivent rester cachés dans un nid tapissé du poil ventral de leur mère, creusé à même le sol ou au fond d’un terrier. Ils sont soignés et allaités par la lapine durant plusieurs semaines, en début et en fin de journée, avant d’être capables de se débrouiller seuls. Vers deux semaines, ils commencent à grignoter des végétaux puis, vers quatre à cinq semaines, ils suivent leur mère avant de prendre leur indépendance. Une femelle peut avoir de trois à cinq portées par an, après une durée de gestation qui dure environ un mois. Le nombre ou le poids à la naissance des lapereaux est très variable en fonction de la taille de la portée et selon les espèces ou les races.
Strictement herbivores, les lapins se nourrissent à la belle saison surtout d’herbes diverses et de plantes fourragères. En hiver, les lapins n’hibernent pas, ils grignotent en revanche un peu tout ce qu’ils peuvent trouver comme végétation comestible. Le Lapin de Nuttall est même capable de grimper sur des troncs d’arbres inclinés pour trouver un peu de verdure en zone désertique. Comme tous les léporidés, ils pratiquent la cæcotrophie qui consiste à ingérer certaines de leurs déjections partiellement digérées pour en récupérer les derniers nutriments et micro-organismes. Les autres crottes forment des groupes de boulettes très sèches, abandonnées sur leurs lieux de pâturage. Une autre pratique d’hygiène commune avec les lièvres consiste à prendre des bains de poussière dans une dépression du sol, sec et gratté.
La stratégie de survie des lapins consiste à rester toujours en vue d’un refuge possible. De son côté, la hase ne rejoint le nid qu’à l’aube ou au crépuscule, restant loin des lapereaux le reste du temps afin de ne pas signaler ses petits aux prédateurs. Si l’un des membres de la colonie repère un danger, il ne crie pas mais tape rapidement le sol du pied pour alerter ses congénères, mais quand il est capturé et craint pour sa vie, il pousse un glapissement, sorte de puissant cri aigu. En cas d’alerte, les lapins sont capables de rester très longtemps immobiles pour passer inaperçus, ne prenant la fuite qu’au dernier moment, en zigzagant pour dérouter le poursuivant.
Ces animaux sont surtout actifs à l’aube et au crépuscule. Durant le jour, ils se cachent par exemple dans les buissons, sous les souches ou les tas de bois ou encore les vieux bâtiments agricoles. Ils n’hibernent pas et par grand froid cherchent refuge dans un terrier qu’ils creusent eux-mêmes ou abandonné par un autre animal.
Malgré toutes ces précautions, un lapin vit rarement très vieux dans la nature. Quand ils ne meurent pas en bas âge, dévorés par des serpents et des petits carnivores comme les Mustélidés, les chats, etc. ou bien broyés dans leur nid par les engins agricoles, les adultes sont capturés bien avant d’atteindre un âge avancé par des prédateurs plus costauds (rapaces nocturnes ou diurnes, Canidés, Félins…). Les hivers trop rigoureux ou au contraire sans neige suffisante pour s’enterrer leur sont fatals, à moins qu’ils ne soient décimés par les zoonoses. Les lapins sont également chassés par l’homme ou écrasés le long des routes, si bien que leur espérance de vie moyenne est d’une année dans la nature, même s’ils peuvent vivre deux ans ou plus en théorie.
Pour leur part, les lapins domestiques de compagnie peuvent vivre une dizaine d’années, s’ils sont bien soignés. Certains individus battent des records de longévité en dépassant une quinzaine d’années.
Les lapins ont une capacité de reproduction importante avec plusieurs portées par an de plusieurs petits. Certaines espèces peuvent même se montrer très envahissantes quand les conditions leur sont favorables. Avec cinq portées par an pouvant compter chacune jusqu’à 12 petits, on a calculé que la descendance théorique d’un seul couple de lapins de garenne pourrait atteindre le chiffre de 1 848individus à la première génération, si tout facteur de mortalité précoce était écarté8. C’est ainsi que 24 lapins de garenne introduits en1874 ont suffi à submerger l’Australie qui a compté jusqu’à 30 millions d’individus, faute de prédateurs et de virus pour limiter leur prolifération.
Même dans le cas d’une espèce volontairement introduite et qui se reproduit modérément, celle-ci peut perturber l’écosystème. Elle peut être un vecteur de maladies, ou de parasites, et occuper la niche écologique des espèces indigènes en causant notamment des dégâts sur la végétation. Ce fut par exemple le cas lors des essais d’introduction en Europe de lapins américains (Sylvilagus sp.) et en particulier du Lapin de Floride (Sylvilagus floridanus). En 1989, l’Union européenne a finalement mis fin à l’expérience en préconisant l’éradication totale des spécimens survivants déjà introduits.
Toutefois, les maladies comme la myxomatose ou la fièvre hémorragique virale, la réduction ou la dégradation de leur habitat naturel, que ce soit sous l’action de l’homme ou des changements climatiques, ou bien la chasse excessive ont progressivement réduit certaines populations de lapins, faisant craindre la disparition locale ou totale de bon nombre d’espèces. Le Lapin riverin par exemple a perdu 60% de ses effectifs entre 1990 et 2010 environ, par perte de son habitat. Or ces léporidés font partie des espèces clé de voûte, d’importance vitale pour bon nombre de prédateurs qui se retrouvent affectés par leur déclin. Même le prolifique Lapin de garenne est menacé dans sa péninsule Ibérique d’origine depuis la fin du xxe siècle, à cause de l’épidémie de fièvre hémorragique, mettant en danger du même coup le Lynx ibérique (Lynx pardinus) ainsi que l’Aigle ibérique (Aquila adalberti). On comprend donc les enjeux qu’il y a à mettre en place des mesures de protection de ces animaux comme le préconise l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN).
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