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    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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La naissance de la charpenterie

Posté par francesca7 le 8 novembre 2015

 

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Dès que l’homme a cherché à se sédentariser, il a construit des abris avec les ressources naturelles qui l’entouraient. S’abriter et se déplacer sont donc les deux fonctions qui ont prévalu à la naissance du métier de charpentier. Jusqu’au Moyen Age, les artisans du bois ne sont pas spécialisés, ils savent à la fois couper le bois, fabriquer une charpente, un meuble ou un tonneau. Ce n’est qu’au XIIIe siècle que les différents corps de métiers du bois vont se structurer et se spécialiser en recevant des statuts particuliers. La corporation des charpentiers exerçait son autorité sur plusieurs métiers du bois : les huchiers, les tonneliers, les charrons, les couvreurs et les tourneurs. Au début du XIVe siècle ces prérogatives sont abolies et la corporation des charpentiers se divise en deux, d’un côté les charpentiers dits « de la petite cognée » qui réalisent les menus ouvrages en bois d’où le terme de « menuisier » de l’autre les charpentiers dits « de la grande cognée » qui réalisent les ouvrages de gros bois de charpente. L’apprentissage d’un charpentier durait six ans. Les charpentiers sont sous le saint-patronage de saint Blaise ou de saint Joseph.

« L’Antiquité. […] Sous le règne d’Auguste, au premier siècle de notre ère, les Romains fondent une ville sur la rive droite de la Seine, rive protégée des inondations, alors que la rive gauche était marécageuse et les îles instables. Cette ville, baptisée Rotomagus, se développe grâce à sa situation favorable : reliée par la Seine à Lutèce (Paris) et Juliobona (Lillebonne, qui était à l’époque romaine le port d’estuaire de la Seine, rôle rempli plus tard par Harfleur puis Le Havre). 
[…] Dans le courant du IIIe siècle, les quartiers périphériques sont abandonnés et la ville se rétrécit dans une enceinte carrée : c’est un castrum, c’est à dire un camp militaire. Cette transformation est la conséquence des premières invasions qui déferlent sur la Gaule. […]

Le Moyen Age. En 841, les Vikings remontent la Seine et attaquent Rouen. Ce n’est qu’avec le traité de Saint-Clair-sur-Epte, qui cède la Normandie aux Vikings, que la ville peut de nouveau se développer. Le chef Viking Rollon devient le premier duc de Normandie et fait de Rouen sa capitale. La ville s’intègre ainsi à l’espace commercial du monde viking, qui comprend toute l’Europe du Nord et les îles britanniques. […]. 

Le rayonnement de Rouen se mesure à la présence d’un atelier monétaire dont les monnaies se retrouvent jusqu’en Russie ou dans les États Latins d’Orient, les Normands du XIe siècle ayant conquis la Sicile puis participé aux Croisades. 

[…] Le commerce est très actif, grâce aux relations avec la région parisienne et l’Angleterre : les Rouennais vendentdu sel et du poisson aux Parisiens et commercialisent le vin de Normandie en Angleterre. Ils ont aussi des liens commerciaux avec l’Irlande. La ville est en outre un centre intellectuel et artistique, stimulé par la construction de la cathédrale. 
La conquête de la ville par Philippe Auguste et le rattachement de la Normandie à la France ne freinent pas la prospérité rouennaise. Philippe Auguste maintient les privilèges communaux et laisse aux Rouennais le monopole du commerce sur la Basse Seine. La ville s’accroît et devient la seconde ville du Royaume, une place qu’elle conservera longtemps. […]
La cathédrale est construite tout au long du XIIIe siècle, après l’incendie de 1200. […]

Comme ailleurs en France, l’essor des XIe, XIIe et XIIIe siècles se trouve brisé au début du XIVe siècle par le retour desfamines et des épidémies et par les conséquences de la guerre de Cent Ans, qui commence en 1337. La guerre désorganise le commerce, mais c’est surtout la Peste Noire, qui touche Rouen en 1349, qui constitue la plus grande catastrophe. […] Les difficultés de l’époque amènent en 1382 une grave révolte urbaine connue sous le nom de Harelle. La répression royale sera très dure […] provoquant la fuite de nombreux habitants. […]. 

À la suite de la défaite d’Azincourt en 1415, les Anglais mettent le siège devant Rouen, qui doit capituler au bout de six mois en 1419. C’est dans une ville tenue par les Anglais que Jeanne d’Arc est jugée et condamnée […] le 30 mai 1431. Les Français reprennent la ville en 1449 et Charles VII fait réhabiliter Jeanne d’Arc en 1456. Le retour à la paix provoque une phase d’expansion de la ville […].

Rouen à la Renaissance. L’histoire de Rouen au début de la Renaissance, c’est celle d’une ville dynamique, la seconde du royaume, dominée par la personnalité de ses deux cardinaux successifs, Georges Ier d’Amboise de 1494 à 1510, puis son neveu Georges II, de 1510 à 1550 ; ils sont à l’origine de l’éclosion de la Renaissance à Rouen. […] Ce foisonnement est rendu possible par l’essor économique de la ville depuis la fin du XVe siècle : la draperie se développe, […] mais aussi la soierie, la métallurgie… Les Rouennais envoient leurs navires pêcher le hareng en Baltique, la morue à Terre-Neuve. […] Le commerce n’est pas seulement maritime, il est aussi fluvial et terrestre, grâce à l’amélioration des communications : on ne met qu’une semaine pour aller de Rouen à Lyon ! 

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[…] La ville est alors une ville très ouverte sur le monde, les étrangers sont nombreux à s’y installer, en particulier les Espagnols et les Italiens. […] Cette ouverture est aussi intellectuelle : l’imprimerie apparaît en 1484 et l’on compte déjà 10 ateliers en 1500. […]

Les guerres de religion (1562-1598) mettent fin à cette période brillante. La ville est investie par les calvinistes en 1562, puis reprise par les catholiques, puis en 1591-92, ce sont de nouveau les protestants d’Henri de Navarre, futur Henri IV, qui assiègent la ville, mais ils échouent. Pour reprendre du terrain aux protestants, les catholiques de la contre-réforme établissent des couvents et des collèges d’enseignement. […] 

Rouen au XVIIe siècle. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, Rouen demeure la seconde ville du royaume de France et compte environ 75 000 habitants, mais à partir du milieu du XVIIe siècle, sa population stagne et la ville perd son dynamisme. Cependant, les Rouennais restent actifs sur toutes les mers, en particulier dans le nord de l’Europe, sur la côte d’Afrique et aux Antilles, ainsi qu’en Nouvelle France, où partent colons et religieux. […] 

Rouen au XVIIIe siècle. Au XVIIIe siècle, Rouen continue d’être un grand port et un centre industriel textile. Le commerce triangulaire, qui consiste à échanger des produits de peu de valeur contre des esclaves en Afrique, puis de vendre ceux-ci aux Antilles contre du sucre, cédé au retour en Europe à un prix élevé, enrichit les armateurs. […] On décèle les prémices de la révolution industrielle dès le milieu du XVIIIe siècle, avec le développement des indiennes, tissus de coton imprimé bon marché. Ces nouvelles fabrications se font dans des manufactures, qui s’installent dans les faubourgs de la ville […].

Rouen pendant la révolution et l’Empire. Les débuts de la révolution à Rouen se déroulent sur fond de crise économique et sociale. La faim connaît son paroxysme au moment de la soudure, pendant l’été 1789, ce qui entraîne des émeutes. Les cahiers de doléances pour les états généraux sont rédigés au printemps ; celui du Tiers État, rédigé par Thouret, fait peu de place aux aspirations des plus pauvres et représente essentiellement les souhaits de la grande bourgeoisie de la ville. La noblesse et le clergé campent sur la défense de leurs privilèges. […] Après l’été agité de 1789, les nouvelles institutions se mettent en place, en particulier le conseil général de la commune, élu par les citoyens actifs. Rouen devient le chef-lieu du département de la Seine-Inférieure. […]
Pendant la période jacobine, Rouen, bien que plutôt favorable aux Girondins, ne participe pas à l’insurrection fédéraliste, qui se déroule pourtant dans des régions proches, en particulier en Basse-Normandie. […] La Terreur a surtout pour effet l’application du maximum des prix et des salaires et la déchristianisation : la cathédrale est transformée en temple de la Raison et Saint-Ouen en manufacture d’armes. De même que la période jacobine fut relativement modérée, la période thermidorienne ne voit pas à Rouen l’équivalent de la terreur blanche. Comme ailleurs, la misère est grande de 1794 à 1797 ; en l’an III, on recense à Rouen 50000 indigents sur une population de 80000 habitants. Cela amène de nombreuses émeutes populaires. La situation s’améliore à partir de 1797. 

Rouen du XIXe siècle à 1939. Le XIXe siècle est à Rouen comme ailleurs en France celui de la Révolution industrielle. Elle est basée dans la région sur l’industrie textile, plus précisément le coton. […] Rouen est reliée à Paris par le chemin de fer dès 1843. Les conditions de travail des ouvriers entraînent de nombreux conflits et la participation de Rouen à la révolution de 1848. […] Le Second Empire est une période de transformations importantes.[…]

Pendant la guerre franco-prussienne de 1870, Rouen est occupée par les Prussiens. L’essor de la ville se poursuit ensuite sous la IIIe république, avant et après la guerre 1914-18. 

De nouvelles constructions contribuent à modifier la ville. […]. C’est surtout par la vie culturelle que Rouen continue à rayonner tout au long du XIXe siècle, grâce à des écrivains comme Flaubert ou Maupassant, par les impressionnistes del’2cole de Rouen et la série des « Cathédrales de Rouen » de Monet, par la qualité de sa vie musicale symbolisée par le Théâtre des Arts. […]. Pendant la première guerre mondiale, la ville est une des bases arrières du front, et voit affluer les réfugiés du Nord de la France et de Belgique, puis les troupes et le matériel de l’armée britannique, qui contribuent à l’essor du port. L’entre deux guerres voit se poursuivre le développement de l’industrie sur la rive gauche : sidérurgie, industries chimiques, raffinerie de pétrole, chantiers navals, alors que se maintient l’activité textile, jusqu’à la crise de 1929, qui la touche durement. 

Rouen pendant la seconde guerre mondiale. Le 9 juin 1940, les troupes allemandes entrent à Rouen. L’armée française a fait sauter le pont pour empêcher le passage sur la rive gauche, mais n’a pu éviter l’occupation de la ville. […] Pendant 4 années, les Rouennais subissent la terreur nazie, les arrestations d’otages, les tortures, les exécutions, les déportations, les privations. À cela s’ajoutent les bombardements […] On compte 2000 victimes et 40000 sinistrés. Le 30 août 1944, les Canadiens libèrent Rouen. La ville est un champ de ruines. 

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Rouen depuis 1945. Les années d’après guerre sont celles de la reconstruction. […] Le choix est fait de conserver le plan ancien de la ville et la même largeur de rues. La croissance démographique et la crise du logement entraînent la construction de nouveaux quartiers.
Les transformations de la ville dans les années 70-80 sont liées à l’action de JeanLecanuet, maire de 1968 à 1993. Dans les années 70, on commence à restructurer le centre ville, […] Cependant, on prend vite conscience de la valeur architecturale des quartiers anciens […]. C’est l’époque de la restauration des façades, de la création des rues piétonnes. […] Les années 90 sont celles de la mise en service du métrobus de l’agglomération rouennaise, […] puis de l’Armada du Siècle (1999), et enfin de l’Armada Rouen 2003, de la poursuite des aménagements urbains, en particulier la transformation des quais rive droite en promenade urbaine, le retour des facultés de médecine et de droit en ville.

Rouen compte aujourd’hui près de 111.000 habitants. Elle était la ville la plus importante de la Communauté de l’agglomération de Rouen, établissement public de coopération intercommunale créé le 1er janvier 2000 et regroupant 45 communes. 

Depuis le 1er janvier 2010, cet établissement public s’est élargi pour devenir la Communauté d’agglomération Rouen-Elbeuf-Austreberthe (La CREA) qui regroupe 71 communes ; avec près de 500.000 habitants, c’est la première communauté d’agglomération française. ». 

(Texte de Jean Braunstein, agrégé d’histoire ).

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Histoire de la verrerie à Bayel

Posté par francesca7 le 8 novembre 2015

 

Bayel, cité du cristal, est un village situé sur la rive gauche de l’Aube en Champagne-Ardenne.

La prononciation de son nom a fortement évolué depuis les débuts du XXe siècle, car à l’époque le « l » final était muet, et un « e » remplaçait le « a ». On prononçait alors « Béyé ».

Verrerie 

C’est en 1300 que fut donnée la première autorisation du roi Philippe le Bel à Philippe de Casqueray pour établir une verrerie en Normandie. À l’époque, la verrerie était considérée comme un art noble. Le comte Thibaut de Champagne, célèbre pour avoir achevé l’Abbaye de Clairvaux, comprit le premier l’importance de permettre aux gentilshommes de s’installer dans sa province. Les verreries s’installaient aux abords de forêts afin de trouver le bois nécessaire aux fours. La région de Bayel était riche de toutes les matières premières requises pour la fabrication du verre (bois, fougères, sables, chaux, glaise) qui permettaient d’obtenir un verre d’une grande pureté. De très grands privilèges furent accordés aux verriers, et certaines ordonnances royales les assimilaient aux nobles.

En parallèle, depuis environ 1200, se développe la verrerie sur l’île de Murano à Venise, où l’art du verre atteint des sommets jamais inégalés.

En France, il faut attendre Colbert, premier ministre de Louis XIV pour voir apparaître la verrerie d’art. C’est à cette époque que Jean-Baptiste Mazzolay, verrier de Murano venu vivre à Paris et repéré par le roi, reçut l’autorisation d’ouvrir une verrerie en province. Il fonda alors en 1678 sa manufacture qui avait le privilège de fournir la cour des objets usuels jusqu’en 1727. La présence d’autres gentilshommes verriers aux alentours permit l’ouverture de la manufacture à Bayel et ils reçurent l’exclusivité de la production et de la vente entre Chaumont et Paris. Après une production florissante, la verrerie sombra petit à petit et en 1853, on ne contait plus qu’un seul maître-verrier à la manufacture. C’est alors qu’elle est rachetée par Alexis Marquot qui lui redonne vie, aidé par la construction du chemin de fer qui permettait de désenclaver le site.

À partir de 1955, Bayel devient progressivement une cristallerie, et délaisse définitivement le travail du verre au profit du cristal en 1966.

D’après les brochures du Musée du Cristal de Bayel :

  • De la manufacture royale en cristaux de Bayel à la cristallerie royale de champagne. Bayel : Musée du cristal de Bayel, [S.d],
  • Cristallerie royale de champagne de Bayel, guide de visite . Bayel : Musée du cristal de Bayel, [S.d]

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Le Cristal de Roche, un patrimoine méditerranéen

« Le cristal de roche, quartz pur, que les Grecs regardaient comme de la « glace » (krustallos), créée par les dieux, prend place parmi ces gemmes aux propriétés merveilleuses, qui, une fois taillées, évidées et polies, produisent des objets étonnants et fastueux. Les cours de l’Antiquité tardive les ont hautement appréciées, à la fois comme parures et comme talismans. À la veille des conquêtes islamiques du VIIe siècle, la Perse des rois sassanides était connue pour ses ouvrages en quartz : coupelles, gobelets, perles, sceaux, médaillons figuratifs en intaille, flacons gravés en nids-d’abeilles. Objets de belle facture, ils semblent avoir été réalisés sur la frange irakienne du royaume, si l’on en juge par l’abondance des cristaux sassanides découverts en Mésopotamie. Dès le Haut Moyen Âge, certains exemplaires iraniens préislamiques parviendront en Occident, comme la « Tasse de Salomon » et le « Vase d’Aliénor » déposés dans le trésor de Saint-Denis.

Après l’avènement de l’islam, les califes omeyyades et abbassides poursuivront les traditions iraniennes. Des écrivains arabes décrivent l’admiration d’un Bédouin devant la lampe en cristal (billawr), que le calife omeyyade al-Walîd avait fait placer dans la Grande Mosquée de Damas, au-dessus du mihrab des Compagnons du Prophète. Elle était si imposante que, plus tard, le calife abbasside al-Amîn, très amateur de cristaux, la fera transporter clandestinement à Bagdad. Au Xe siècle, l’encyclopédiste al-Birûnî, dans son livre sur les pierres précieuses, mentionne Basra comme étant un important foyer de lapidaires. Une lampe en forme de barque, ornée d’une tige d’acanthe, conservée à l’Ermitage, atteste ses liens avec l’art décoratif de Samarra et pourrait provenir d’un atelier irakien. Mais c’est en Égypte, pendant le règne des Fatimides (969-1171), et sans doute pour des raisons d’ordre ésotérique, que la taille du cristal de roche atteint une perfection inégalée et devient une véritable industrie, stimulée par les usages somptuaires des califes. Avec une habileté consommée, les lapidaires égyptiens ont donné naissance à une gamme d’objets divers et souvent de grand format. [...] Quelque deux cents oeuvres ont subsisté sur les milliers d’objets mentionnés par les chroniqueurs. L’Égypte, au tournant des Xe et XIe siècles est ainsi à la source de la plupart des objets en cristal de roche parvenus dans les trésors médiévaux de l’Occident. [...] »

R.G. Le cristal de roche [en ligne]. Quantara : patrimoine méditerranéen. Disponible sur : <http://www.qantara-med.org/qantara4/public/show_document.php?do_id=580> (consulté le 21/09/2012)

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