La mode à grands traits et à toutes jambes
Posté par francesca7 le 29 novembre 2015
La France aux frontières ne sera-t-elle donc jamais une réalité ? On ne peut pas encore l’affirmer. Toujours est-il que ce document prospectif, riche en idées, aura provoqué une prise de conscience et stimulé une politique d’aménagement harmonieuse de l’espace français.
Reste à savoir si un gouvernement peut lutter contre les déterminismes industriels et humains. Même s’il a, pour le moment, l’appui objectif des sociétés multinationales.
Comment les citadins jugent leur ville
L’urbanisation à outrance qui menace l’Hexagone est-elle déjà ressentie par ceux qui habitent les grandes agglomérations françaises ? L’image de la ville corruptrice des bienfaits de la civilisation correspond-elle à une réalité ? Qu’en pensent les citadins eux-mêmes ? Comment jugent-ils leur ville ?
Une enquête que Le Point et la Datar (Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale) ont demandé à l’IFOP de réaliser permet de répondre à ces questions. Reprenant une première enquête effectuée en 1967 pour la Datar, l’enquête de 1974 autorise des comparaisons et permet de mesurer l’évolution des préoccupations des Français durant ces sept années ; du moins l’évolution de ceux qui vivent dans l’une des quinze métropoles d’équilibre : Bordeaux, Clermont-Ferrand, Grenoble, Lille-Roubaix-Tourcoing, Lyon, Marseille, Metz, Nancy, Nantes, Nice, Rennes, Rouen, Saint-Étienne, Strasbourg et Toulouse.
Pour ces citadins, la ville ne représente pas seulement une somme de problèmes, elle possède aussi des agréments. Si, en sept ans, les Français semblent avoir perdu la préoccupation du logement en faveur des équipements collectifs (spécialement des équipements hospitaliers), les problèmes de l’automobile et des transports en commun restent un de leurs soucis. Mais les espaces verts, les rues piétonnières et, d’une façon plus générale, ce qu’on nomme la qualité de la vie sont largement entrés dans leurs préoccupations.
Au cours de cette enquête, 4 367 personnes habitant les métropoles concernées ont été interrogées ; il a été tenu compte d’un échantillonnage adapté à chaque ville selon les données du recensement de l’INSEE.
(Nous devons à la courtoisie du Point de pouvoir reproduire cette enquête.)
Bordeaux
67 % des Bordelais estiment que la vie est agréable dans leur agglomération, un chiffre identique à la moyenne des 15 villes de l’enquête. Ce pourcentage est en nette augmentation sur celui de 1967, où 58 % seulement des Bordelais se déclaraient satisfaits de leur ville.
À la question : qu’est-ce qui a changé en dix ans, 73 % répondent la construction d’immeubles, et une majorité estime que c’est une bonne chose. 47 % parlent aussi des conditions de circulation automobile, mais ils se répartissent en deux groupes sensiblement égaux : ceux qui pensent que c’est une bonne chose et ceux qui pensent que c’est une mauvaise chose. Plus de 4 Bordelais sur 10 citent aussi la transformation du centre, l’ouverture des magasins le soir, l’aspect de la ville et l’architecture, en estimant que ces changements sont positifs. Par contre, 27 % des habitants de Bordeaux parlent de changements regrettables, intervenus dans les espaces verts.
12 % des Bordelais estiment que leur agglomération est « une très grande ville ». En sont-ils satisfaits ? Ils sont 64 % à considérer que l’évolution démographique de leur ville est une bonne chose, mais ils étaient 75 % en 1967.
On a demandé enfin aux Bordelais quels étaient les milieux influents de leur ville. En 1974 comme en 1967, ils placent en tête les commerçants (51 %). Puis les Bordelais citent les professions libérales (49 %) et les universitaires (40 %). Les industriels, jugés influents par 44 % des Bordelais en 1967, ne le sont plus aujourd’hui que par 25 %. De la même manière, les fonctionnaires passent de 33 à 17 %.
Clermont-Ferrand
57 % des Clermontois estiment que la vie est agréable dans leur ville. Le taux de satisfaction enregistré en 1967 était de 64 %.
77 % des Clermontois citent l’apparition de nouveaux immeubles comme le changement notoire de ces dix dernières années et ils s’en montrent satisfaits dans l’ensemble. Par contre, ils sont partagés sur l’évolution des conditions de circulation automobile : 57 % ont noté un changement ; 42 % en sont satisfaits et 46 % mécontents.
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