Nougaro, nous a laissé des traces
Posté par francesca7 le 31 octobre 2015
Fils de Pierre Nougaro, chanteur d’opéra, et de Liette Tellini, professeur de piano italienne (et premier prix de piano au conservatoire), Claude Nougaro naît à Toulouse le 9 septembre 1929, près du boulevard d’Arcole. Il est élevé par ses grands-parents paternels dans le quartier des Minimes. Son grand-père Alexandre, planton au Capitole, et sa grand-mère Cécile, sage-femme, chantent dans une chorale, cette dernière extirpant Claude aux forceps à la naissance. À douze ans, il écoute Glenn Miller, Édith Piaf, Bessie Smith et Louis Armstrong sur la TSF, qui, entre autres, l’inspirent à suivre cette voie. On retrouve la trace de son inscription le 6 mai 1943 en 6e A2 au lycée Rollin à Paris. Entre 1944 et 1947, il fréquente successivement, comme pensionnaire, l’abbaye-école de Sorèze, le collège privé Montaigne à Vence, puis le collège de Cusset où, en 1947, il échoue au baccalauréat. Après son service militaire en 1949 à Rabat, au Maroc, il débute à Paris dans le journalisme (en écrivant pour divers journaux, dont Le Journal des curistes à Vichy et L’Écho d’Alger). En parallèle, il écrit des chansons pour Marcel Amont (Le Barbier de Séville, Le Balayeur du roi) et Philippe Clay (Joseph, la Sentinelle). Il rencontre sur place Georges Brassens, qui devient son ami et mentor, et écrit de la poésie romantique, également humoristique.
À la demande d’Hélène Nougaro (sa quatrième et dernière femme, kinésithérapeute toulousaine rencontrée en 1984 sur l’île de la Réunion) et pour célébrer les 80 ans de Claude, Maurane enregistre, en 2009, un album de 16 reprises qu’elle intitule Nougaro ou l’Espérance en l’Homme.
La région Midi-Pyrénées a créé en 2007 un prix Claude-Nougaro en son hommage, visant à encourager les jeunes talents.
Les Chevaliers du fiel lui consacrent un sketch en 2004 pour lui rendre hommage après sa mort.
Les festivités du 14 juillet 2014 à Toulouse sont l’occasion d’un hommage à Claude Nougaro.
L’inauguration de sa statue réalisée par Sébastien Langloÿs, au square Charles de Gaulle, a eu lieu le 9 septembre 2014 pour l’anniversaire de sa naissance (85 ans).
Le printemps 2014 marquant le 10ème anniversaire de sa mort ,voit la sortie d’un coffret réunissant en 29 cd l’ensemble de sa carrière ainsi que d’un livre écrit par son épouse.
En 2014, Bidonville est réinterprétée par Tryo sur leur album de reprises Né quelque part. Le groupe a depuis plusieurs années l’habitude de jouer le morceau, notamment avec Bernard Lavilliers dans l’émission Taratata ou encore avec Mustapha et Hakim (de Zebda) durant le concert à Bercy en 2008.
- En 1988, il reçoit aux Victoire de la musique le prix de l’artiste interprète masculin de l’année.
Textes de Claude
- L’espérance en l’homme
- Claude et la salle Nougaro (1)
- Claude et la salle Nougaro (2)
- préface de Claude du livre
Notes de passage, notes de partage - Fable Champeynoise
Claude Nougaro, né le 9 septembre 1929 à Toulouse et mort le 4 mars 2004 à Paris, est un auteur-compositeur-interprètefrançais. Grand amateur de jazz, de musique latine et africaine, jouant des mots avec la langue française, il s’est appliqué tout au long de sa carrière, dans un insolite mariage des genres, à unir chansons françaises et rythmes. Il a également écrit de la poésie. Parallèlement à ses activités littéraires et musicales, il s’est adonné à la peinture et au dessin.
Dix ans après sa mort, Nougaro raconté par ses femmes
Si la vie musicale de Nougaro fut bouillonnante, celle plus personnelle resta souvent tourmentée. Quatre femmes, quatre enfants : Pedro 37 ans, commerçant au Brésil, fils de Marcia, Fanny, mère au foyer et Théa, interprète en langue des signes, 45 et 41 ans, nées de son union avec Odette et bien sûr Cécile, 51 ans, fruit de son premier mariage avec Sylvie. Nous avons demandé à trois des femmes de sa vie d’évoquer leur Nougaro.
Hélène, 53 ans, sa dernière épouse
« Je suis rentrée dans la vie de Claude assez tard, en 1984. On s’est vu pour la première fois à la Réunion. On était tous les deux toulousains, ça a été le coup de foudre. Je n’étais pas du tout attirée par l’artiste mais par l’homme, la simplicité des relations avec lui. Claude n’était pas artiste la moitié du temps. Dans la vie, il était 99 % de doute. Il avait besoin d’être rassuré. Il n’aimait pas les anniversaires. Il disait toujours jamais le passé ne passe. Ce qui fera sans doute que son oeuvre restera, même si elle n’est pas systématiquement citée comme référence de la jeune génération qui parle davantage de Brel-Brassens-Ferré. Sans doute parce que la carrière de Claude, inspiré par le jazz, est plus singulière. »
Cécile, 51 ans, sa première fille
« Etre la Cécile de Cécile ma fille, c’est un cadeau mais c’est parfois complexe à vivre, parce que l’on m’y ramène toujours. On me posait toujours la question. Grâce à ce morceau, je me suis sentie la soeur de toutes ses autres chansons. Au quotidien, il y avait des hauts et des bas avec mon père. Je n’ai vécu que trois ans avec lui. Il était très puissant, plein d’énergie, il ne se menait pas la vie facile. La création, la musique le remuaient beaucoup, généraient des excès. Aujourd’hui, je travaille dans le dessin, mais je planche surtout sur la Maison Nougaro qui va voir le jour à Toulouse, sur une péniche. Les travaux devraient prendre un an. L’idée est d’en faire un lieu de création avec une bibliothèque, une salle d’exposition, un bar, une scène, que ce soit vivant. Mon père aurait aimé ça. J’ai aussi un deuxième projet, sur un autre bateau, qui sera plus centré sur son oeuvre. »
Théa, 41 ans, sa troisième fille
« Mes parents se sont séparés peu après ma naissance. Mais je vivais en face de chez mon père. Je pouvais aller le voir, mais je ne tombais pas toujours au bon moment. C’était quelqu’un de très introverti, pour qui les enfants étaient très abstraits. C’est sans doute pour ça que son couple avec sa dernière femme Hélène a tenu aussi longtemps. Ils n’en ont pas eu. A l’école, avec ma soeur Fanny, ça nous est arrivé de répondre que nous n’avions aucun lien de parenté avec le chanteur. C’était un double renoncement. J’acceptais l’éloignement et je le reniais. C’est dans ses chansons que j’ai le plus appris de lui. Dans mon livre, j’ai voulu raconter les dernières semaines de sa vie pendant lesquelles j’étais à ses côtés pour que la fusion avec lui ait lieu alors qu’elle n’avait pas été possible quand j’étais gamine. »
MERCI l’enchanteur !
Publié dans CHANSON FRANCAISE, FONDATEURS - PATRIMOINE | Pas de Commentaire »