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Architecture de Philippe-Auguste

Posté par francesca7 le 24 octobre 2015

 

le chantier est censé démarrer en 1228

 Guédelon

Au démarrage du chantier, nous sommes en 1228. Louis IX, futur Saint-Louis, vient d’être sacré Roi à Reims. Mais trop jeune pour régner, c’est sa mère Blanche de Castille qui assure la régence du royaume jusqu’en 1235.

Localement, la Puisaye est sous le contrôle du baron Jean de Toucy. Elle est encadrée au sud-est  par le comté d’Auxerre-Nevers sous l’autorité de Mahaut de Courtenay et au nord par le Gâtinais capétien. A l’aube de la sixième croisade, la Puisaye se trouve alors dans une période de relative tranquillité.

Un hypothétique contexte social : 

Le commanditaire du château de Guédelon, Guilbert, serait un petit seigneur de Puisaye, vassal de Jean de Toucy, lui-même vassal du roi de France. Son suzerain vient de lui donner l’autorisation de construire son château. 

Son statut assez modeste dans la hiérarchie féodale et ses moyens financiers limités, l’incitent à faire ériger un « petit » château, loin des dimensions royales des châteaux du Louvre à Paris ou de Brie-Comte-Robert en Seine-et-Marne. On parlera alors de château-résidence pour évoquer Guédelon.

l’architecture de Philippe-Auguste

 Architecture de Philippe-Auguste dans AUX SIECLES DERNIERS 220px-Gu%C3%A9delon11062004

Aucun vestige, aucune ruine, aucun bâtiment existant. Le futur château de Guédelon est une pure création utilisant les canons architecturaux instaurés par Philippe-Auguste aux XIIè et XIIIè siècle.

Philippe-Auguste, roi de France de 1180 à 1223, est à l’origine d’une standardisation de l’architecture militaire des châteaux dans les territoires philippiens. Les châteaux du Louvre à Paris, de Yèvre-le-Châtel dans le Loiret ou localement celui de Ratilly ou de Druyes-les-Belles-Fontaines dans l’Yonne en sont quelques exemples.

Un château dit philippien se caractérise de la façon suivante : un plan polygonal constitué de hautes courtines maçonnées dont les bases sont souvent talutées ; au pied de ces courtines, un fossé sec,  des tours d’angle cylindriques  munies d’archères à ébrasement simple et disposées en quinconce suivant les niveaux ; une tour d’angle, plus haute et plus grosse : la tour maîtresse, un châtelet entre deux tours défensif à l’entrée.

A cette période, Philippe-Auguste avait initié par le biais de traités, d’alliances et de mariages une politique capétienne d’expansion durable. Ce qui justifie l’adoption en terre icaunaise d’un modèle architectural francilien et non pas bourguignon.

Au milieu d’un espace naturel mettant à disposition toutes les matières premières nécessaires à la construction : pierre, bois, terre, sable, argile… des carriers, tailleurs de pierre, maçons, bûcherons, charpentiers, forgerons, tuiliers, charretières, cordier… bâtissent jour après jour un véritable château fort sous les yeux de milliers de visiteurs.

Quel que soit le créneau de réflexion retenu pour aborder ce chantier, Guédelon répond à bien des attentes de l’homme du XXIe siècle ! 

Guédelon est un chantier scientifique, historique, pédagogique, touristique et humain avant tout.

De saison en saison, les oeuvriers de Guédelon relèvent ce défi hors-norme. L’enceinte fortifiée, le logis et ses charpentes, la chambre et ses peintures murales, la cuisine et le cellier, les salles de tir et leurs imposantes voûtes d’ogives, une partie du chemin de ronde… ont été réalisés sous les yeux de milliers de visiteurs venus visiter ce chantier unique au monde.

Guédelon, construire pour comprendre

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Qui ne s’est jamais interrogé en visitant un monument sur les techniques de construction des bâtisseurs médiévaux ? D’où venaient les matériaux ? Comment étaient-ils acheminés ? Quels outils étaient utilisés ? Par quels procédés les bâtisseurs montaient-ils les lourdes charges ?

Guédelon tente au quotidien d’apporter des réponses à toutes ces questions encore en suspens.

A l’heure où les maîtres mots sont nature et écologie, Guédelon est aussi un espace de construction où le Moyen Âge donne de nombreuses pistes pour les constructeurs verts de demain. Guédelon est un chantier précurseur : ils vous diront tout sur les murs en torchis, l’assemblage de moellons, les murs à la chaux, la fabrication des tuiles de terre ou de bois, l’emploi des pigments naturels, le tressage des cordes de lin ou de chanvre…

Guédelon vu du ciel…

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Le plombier et son histoire dans les temps anciens

Posté par francesca7 le 24 octobre 2015

 

1890.Une étude sur l’histoire du plombier est un exercice difficile, à la fois dans la recherche de la vérité avec la méthode historique la plus rigoureuse, ceci pour des périodes dont les métiers sont peu développés, souvent mal connus et pour lesquelles les écrits ne sont pas toujours venus jusqu’à nous. Cependant, si l’on n’a pas toujours de preuves concrètes de l’existence d’un plombier à une époque donnée, par les recherches archéologiques, les preuves des matériaux qu’il a pu utiliser sont souvent disponibles. La période du ve au xie siècle est la plus obscure et la plus mal connue de notre histoire. Avec les guerres et les invasions, les structures corporatives de la Gaule romaine ont disparu, ou du moins se seraient mises en sommeil, avant de renaître, peut-être, au xiie et xiiie siècle comme le suggèrent certains historiens.

Lorsque l’on considère la contribution que la plomberie et les sanitaires et donc les plombiers, ont apportés dans la santé et la qualité de la vie de nombreuses populations, alors beaucoup d’autres choses paraissent beaucoup moins importantes, car entre la perception d’un progrès et son effet réel, il y a souvent une différence qui n’est pas toujours visible.

Le mot plombier a évolué au cours des âges, avec des incohérences suivant les documents consultés : chez les Romains on les appelait,Plumbarius, dans la France au xiie siècle ils étaient Plunmiers, mais pas encore reconnus comme corporation ; ils étaient déjà Plommiers au xive et Plombeurs au xve siècle. Dans leurs statuts de 1549 promulgués par Henri II, ils sont des Plombmiers, alors que dans les statuts de 1648, le Maistre est nommé comme Maistre Plombier.

D’après le registre de la taille de Paris, il y avait en 1292 un Mestre Ploumier, du nom de Mestre Raoul, seul artisan de son état à porter le nom de plombier. L’histoire ne le dit pas quel était son travail.

Dans d’autres pays le mot pour définir le métier de plombier se rapporte à sa racine latine issue du plomb, plumbum, tel le plumber anglo saxon. En langue bretonne le plombier se dit plomer de plom, le plomb.

Aujourd’hui, en France, le plombier se fait également appeler installateur sanitaire.

Lorsque l’on remonte dans les temps anciens, dont les techniques sont venues directement jusqu’à nous, les vestiges mis au jour par les archéologues permettent d’avoir des preuves concrètes de l’existence, à la fois de réseaux d’eau, des matériaux transportant cette eau et des hommes qui assuraient la fabrication et la mise en place de ces réseaux. Ces réseaux de tuyauteries trouvés dans plusieurs parties du monde, sont directement liés aux installations d’eau actuelles, ceci par l’apport de techniques et de compétences des nouvelles générations de plombiers au cours des millénaires.

Aujourd’hui disparues, plusieurs grandes civilisations autour de la Méditerranée, ont depuis des millénaires contribué à la lente progression des techniques de captation, de traitement et de distribution de l’eau et donc au métier de plombier.

Le travail du plombier ne se limite pas à travailler sous un évier, à boucher les fuites, ou à refaire les salles de bains.

Bien qu’il s’agisse d’une partie importante du métier de plombier de réparer les fuites et d’apporter l’hygiène et le confort dans les logements, les usines ou les centres de loisirs, son travail est également de participer à d’autres réalisations beaucoup plus complexes et qui demandent un grand nombre de connaissances dans de nombreux domaines de la technique et des années d’expérience dans le métier.

Les entreprises de plomberie dans lesquelles travaillent les plombiers, peuvent réaliser de nombreux ouvrages de plomberie, chacune d’entre elles pouvant avoir sa spécificité et sa spécialité dans un ou plusieurs domaines de la profession

Le plombier et son histoire dans les temps anciens dans ARTISANAT FRANCAIS 150px-Robinet_au_Mont_St_Michel_FranceLe travail du plombier est à la fois varié et complexe, de par les différents matériaux susceptibles d’être utilisés ainsi que par le nombre de travaux amenés à être exécutés : installations pour l’eau, pour le gaz, la protection incendie, les gaz médicaux et bien d’autres fluides. Les lieux dans lesquels s’exerce le métier de plombier sont également variés : tous les lieux d’habitation, de soins et de loisirs, les immeubles de bureaux, les installations dans les usines et dans nos campagnes, etc.

Au ive siècle av. J.-C., sur les pas d’Alexandre le Grand, lequel avait chassé les Perses d’Égypte, commence la dynastie gréco-égyptienne des Ptolémées et l’occupation de l’Égypte par les Grecs, puis au ier siècle, l’arrivée des Romains qui occupèrent le pays. Lors de cette présence romaine, les plombiers-soldats romains ont appris des plombiers égyptiens la fabrication et l’utilisation du cuivre pour les réseaux d’adduction d’eau, comme le faisaient les plombiers, esclaves ou hommes libres de l’Égypte ancienne, depuis des millénaires. Plus de deux millénaires plus tard, les plombiers de Rome, travailleront le plomb et réaliseront les fistulae, les tuyaux de plomb, de la même manière que les plombiers de l’Égypte ancienne travaillaient la feuille de cuivre, afin de réaliser des tuyaux pour les besoins des installations de plomberie de l’Empire romain.

Les différentes fouilles entreprises sur les les sites d’Égypte depuis les découvertes de Ludwig Borchardt, n’ont pas apporté, à ce jour, d’autres preuves concrètes de l’utilisation de tuyauteries en cuivre pour les réseaux d’eau, autres que celles du palais d’Abou Sir. Les pillages et la réutilisation des matériaux, ne permettent que difficilement la restitution de certaines techniques du passé, que ce soit pour la fabrication ou la pose de tuyauteries métalliques.

L’exploitation du cuivre dans les régions du pourtour de la Méditerranée date de 2300 ans av. J.-C. sur l’île de Chypre, d’où son nom latin : cyprium.

Avant l’arrivée des Celtes, dans le pays qui deviendra la Gaule après la conquête de César, vivaient des hommes, un peuple dont on sait peu de chose, quelques preuves bien visibles ou découvertes par les archéologues nous en apportent la preuve. Les dolmens et cromlechs indiquent la présence d’un peuple au Néolithique. Au premier millénaire avant notre ère sont arrivés les Celtes, venus de l’Europe centrale, ils sont «…les acteurs principaux de la protohistoire de toute l’Europe occidentale et centrale » . Si nous ne connaissons pas la langue parlée avant l’arrivée des Celtes, ceux-ci nous ont laissés leurs langues, lesquelles possèdent une certaine parenté linguistique, elles se sont perpétuées avec plus ou moins de rigueur au fil des générations : le breton, le gallois, l’irlandais, etc.

Les Celtes étaient un peuple de l’âge des métaux, mais ils ne bâtirent pas, comme les grecs et les romains des ensembles urbains, leur habitat était la hutte de torchis avec une couverture dechaume ; la maison du chef pouvait être en bois ; ces « bourgades » étaient parfois fortifiées. Il existe cependant quelques « villes » celtes, qui font encore l’objet de fouilles, telles Bibracte etAvaricum (actuellement Bourges). Les besoins en eau étaient directement pris dans la rivière proche, dans les ruisseaux et les sources qui pouvaient alimenter des fontaines. Un réseau d’égout a été trouvé à Bibracte, mais pas de technique ou de matériaux particuliers d’amenée d’eau et donc pas d’artisan pouvant s’apparenter à des plombiers.

De cette époque de notre histoire, les archéologues n’ont retrouvé qu’un matériel anépigraphe, c’est-à-dire sans la moindre inscription. Les Celtes n’ont pas utilisé l’écriture pour la transmission d’un savoir technique ou littéraire, du moins pouvant donner quelques informations sur les métiers de la construction, sauf pour l’ogham ou écriture oghamique de l’irlandais primitif . Les Celtes ont privilégié l’utilisation d’idéogrammes pour l’identification de l’identité celte, empruntés parfois à d’autres civilisations : le cheval, le triskèle, les dauphins, l’arbre, etc.  

Le métier de plombier a suivi une évolution dans le temps et dans l’espace ; il y a une continuité dans le métier au fil des civilisations et des générations. Continuité dans l’évolution des matériaux et des techniques de fabrication et de pose et donc dans les hommes qui ont servi le métier de plombier.

L’Égypte ancienne, comme d’autres civilisations à cette même époque, connaissait le travail du cuivre, la fabrication de tuyaux et leur utilisation dans le cadre d’adduction et de distribution d’eau aux palais et autres maisons des nobles.

Au cours de ces mêmes époques sont mis en place les réseaux d’eau dans la Vallée de l’Indus, le Pakistan actuel et sur les plateaux de la Perse, aujourd’hui l’Iran. Si des matériaux tels que le plomb ou le cuivre ne sont pas toujours découverts par les archéologues, les adductions d’eau dans les bâtiments ne peuvent pas être seulement en pierre ou en poterie, le plomb et le cuivre furent utilisés à un moment ou à un autre de la construction, un jour les archéologues en trouveront la preuve.

Les Grecs eux-mêmes, ne sont pas très bavards sur les matériaux utilisés pour l’alimentation de leurs thermes, mot qui vient du grec thermo, chaud et de leurs fontaines. À l’origine, les bains étaient froids. Les bains chauds avaient mauvaise réputation, suspectés d’amollir le corps tandis que l’eau froide, «…aguerrit le corps et le caractère».Cependant, les Grecs en vinrent vite à des bains tièdes, puis chauds dans les thermes, avec notamment les hypocaustes très utilisés par les Romains. L’Égypte, après être passée de dynasties en provenance de Haute et Basse Egypte, libyenne, puis perse avec Alexandre le Grand, connue le règne du fascinant Toutânkhamon et de la belle Néfertiti, voit arriver les Grecs avec les Ptolémées, puis les Romains et le couple célèbre César et Cléopâtre.  

Avec l’arrivée des armées d’Alexandre le Grand en Égypte, remplacées par les armées romaines et avec elles les artisans-soldats de Rome, va se mettre en place toute une formation, des échanges et une retransmission des techniques de construction des Égyptiens vers les artisans des armées conquérantes. Ces échanges porterons notamment dans la construction des thermes et des réseaux d’alimentation en eaux ainsi que la fabrication et l’utilisation de tuyaux en plomb. Ces matériaux et techniques seront reprises et utilisées par les collèges d’artisans de Rome, puis de l’Empire romain. Voici qu’arrivent les Plumbarius.    

1024px-Corolle_d%27eau. dans ARTISANAT FRANCAISLe plomb qui a donné dans plusieurs langues son nom au métier de plombier, était connu depuis l’antiquité dans de nombreuses civilisations. Un autre matériau qui va de pair avec le plomb, c’est l’étain. Si on mélange ces deux matériaux on a de la soudure, très utile pour le soudage des tuyaux et des tables de plomb et de cuivre et plus tard du zinc, ainsi que pour bien d’autres travaux anciens et modernes. L’étain, appelé aussi plomb blanc, sert à la protection et la soudure du cuivre ; l’étain était également utilisé en couverture pour étamer le plomb et donner aux couvertures une blancheur que ne peut lui donner le plomb de couleur noire légèrement bleuté lorsqu’il est neuf et gris terne après quelques années aux intempéries.

Le point de fusion du plomb est de 327 °C et celui de l’étain de 232 °C, avec la baguette de soudure à 28 % d’étain on atteint des températures de fusion autour de 300 °C. La soudure dite à l’étain est cependant assez délicate, de par la faible différence des températures de fusion.

Mais un autre type de plomb existe sur certains monuments historiques : c’est le plomb doré. On peut en voir sur l’aile sud du château de Versailles. Au temps de Louis XIV tous les éléments d’ornementation en plomb de ta toiture étaient dorés à l’or fin. Certaines statues en plomb coulé sont également dorées à l’or fin, comme la statue de la déesse du bassin de Flore réalisée en plomb doré et qui appartient à l’ensemble des bassins des Saisons à Versailles. Ce travail de plomberie décorative, poinçons, épis, a longtemps été exécuté par le principe du repoussage du métal ; celui-ci permet plus de légèreté dans les ouvrages que le principe par coulage du plomb. C’est jusqu’au xvie siècle que ce principe du repoussage va perdurer pour être remplacé par la fonte du plomb sur moule, laquelle permet la multiplication plus rapide d’éléments identiques. 

Les anciens avaient également trouvé que le mélange de cuivre et de plomb donnait un matériau bien utile et qui a donné son nom à une ère de l’histoire du monde : l’âge de bronze. Les besoins en plomb étaient très important, celui-ci venait de nombreuses régions de l’Empire romain, alors que l’étain venait principalement des mythiques îles Cassitérides, ou îles de l’étain au nord ouest de l’Espagne et plus tard en Cornouailles, au sud ouest de ce que l’on appelait alors l’île de Bretagne. 

En ces temps, un autre travail échoit aux plombiers et cela depuis longtemps et pour encore plusieurs siècles : c’est le doublage intérieur des cercueils, notamment pour recevoir le corps des rois et de la haute noblesse. Le tombeau de Childéric Ier, roi des Francs saliens, mort en 481 ou 482 et père de Clovis Ier, avait un cercueil composé de deux enveloppes de plomb. Le bon roi Dagobert, mort en l’an 639, avait lui aussi un cercueil doublé de plomb. « Ils fondent ( les plombiers) encore ces lames épaisses des cercueils destinés à garder, durant un si grand nombre de siècles, les cendres de ceux dont les pas sur la terre ont fait quelque bruit, laissé quelques traces ».

 L’empereur Napoléon Ier fut également à sa mort, inhumé dans un cercueil de plomb, puis exhumé en 1840 et transporté dans ce même cercueil vers la France.

Les guerres étant toujours plus coûteuses, une nouvelle taxe frappa les corporations en 1696 ; un décret du Conseil d’État du roi Louis XIV, en même temps qu’il taxait la corporation des plombiers de 7 000 livres, taxait les Maîtres (les artisans) par ce décret du 17 juillet 1696 , preuve de l’implication des plombiers dans la fabrication des doublures en plomb des cercueils :

« Le Roi en son Conseil a ordonné et ordonne qu’en payant par la communauté des Maitres Plombiers Fontainiers…veut et entend sa Majesté, que chaque Maitre qui livrera un cercueil, paye la somme de 6 livres au profit de la communauté…».

Voici le xie et xiie siècle, la foi chrétienne est très forte en cette fin du Moyen Âge, la civilisation urbaine connaît un nouvel essor, la ville redevient le lieu du pouvoir et les capitales se développent. Paris devient vers l’an 1200 la plus grande ville de l’Occident, avec une population estimée de 80 000 à 100 000 habitants et 200 000 habitants au xive siècle; ceci avant que ne s’abattent sur la France la Grande Peste et la guerre de Cent Ans. Comme pour le reste de la population, ces deux fléaux touchèrent un grand nombre d’ouvriers, faisant fortement augmenter les salaires par manque de personnel qualifié. Puis une nouvelle couche sociale se développa : la bourgeoisie marchande. Le clergé est très puissant, chacun dans sa paroisse veut faire plus beau que dans celle de son voisin, les riches bourgeois donnent pour le salut de leur âme, le commerce des indulgences se développe. C’est alors que les cathédrales fleurissent dans une partie de l’Europe et plus particulièrement en France : Saint Denis, Amiens, Beauvais, Orléans, Paris, etc. Une nouvelle catégorie de Maître d’Ouvrage voit le jour sur les chantiers : les abbés bâtisseurs de cathédrales, comme l’abbé Suger pour l’abbatiale de Saint-Denis.

La cathédrale de Chartres, partiellement ravagé en 1194, le clocher nord fut repris et surélevé au xiiie siècle, avec une flèche à la charpente en bois et une couverture en plomb. Lors de sa construction, la cathédrale Notre-Dame de Paris a nécessité 1320 plaques de plomb ; l’importance et le chef d’œuvre de sa charpente que l’on nome – la forêt – supporte une couverture en plomb d’un poids de210 tonnes.

La cathédrale Saint-André de Bordeaux, consacrée par le Pape Urbain II le 1er mai 1096, avait une couverture en plomb. Le samedi 25 août 1787, l’imprudence d’un couvreur travaillant sur la voûte principale, déclencha un incendie qui consuma en moins de deux heures la charpente du chœur. Elle fut recouverte en 1812 avec des matériaux moins fragiles en cas d’incendie.

C’est alors que pour le bonheur des plombiers, qui ne le savent pas encore, afin de glorifier Dieu et d’atteindre la Jérusalem céleste, les bâtisseurs sont passés de la grotte à la chapelle, puis à l’église et enfin à la cathédrale.

Les plombiers allaient montrer leur art dans les maisons de Dieu. Pas de pierre évier ou de salles de bains en ces lieux, mais ces constructions ont un toit et ce toit est souvent en plomb et le plomb en ces temps c’est l’affaire du plombier, même si à cette époque il s’appelle encore couvreur. Couvreur il l’est et son travail est la recouverture des mésons, mais le métier est encore régi par la corporation des charpentiers et placé sous l’autorité du Premier Charpentier du Roi. Dans le  Livre des Métiers, d’Étienne Boileau, Prévôt de Paris, rédigé en 1270 sur les corporations de Paris, aucun ouvrier ne porte le nom de plombier, il ne  recense même pas encore les couvreurs et ne parle que des charpentiers au sein de la même organisation juridique.

Le privilège du Premier Charpentier du Roi fut aboli sous Philippe le Bel par un arrêté du Parlement en 1314.

« La création d’un Maître Charpentier du Roi, placé au-dessus des jurés de chaque communauté, fut un réseau jeté sur elles par le despotisme ombrageux du monarque. Le peuple devenait fort, il inquiétait le pouvoir. On voulut s’immiscer dans ses affaires intimes, connaitre ses secrets, les ressources de la grande famille industrielle, et sous la pompe d’un mot, sous le vernis de l’honneur prétendu que la cour voulait faire à la classe industrielle, disparurent beaucoup de libertés qui devaient lui êtres chères…».

1024px-Int%C3%A9rieur_de_bains_publics_%C3%A0_Kashan_en_Perse_vers_-_Lithographie_de_Pascal_Coste.Au xiiie siècle, les statuts des charpentiers sont particuliers et le couvreur y figure au même titre que les charrons, les tonneliers ou les huissiers (menuisiers). Le Livre des Métiers d’Etienne Boileau, dénombre un total de 130 associations corporatives mais seulement six du bâtiment, aucune corporation de la couverture, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y avait pas de couvreurs, mais pas encore organisés et indépendants, ils dépendaient des charpentiers et les recouvreurs de mésons avec eux. « Le Livre des Métiers , ne s’occupe aucunement des plombiers…Quant il s’agissait de couvrir quelque édifice avec des lames de plomb, ce qui était rare, ce travail était confié aux couvreurs qui s’adjoignaient des ouvriers spéciaux…» Les plombiers, couvreurs d’édifices se confondaient avec les couvreurs jusqu’au xvie siècle. « …quand l’on fera espiez (épis) pignons, lucarnes, enfaistements et aultres couvertures appartenant au dict mestier de plombmier, il conviendra …

La Taille de 1292 porte 7 ouvriers couvreurs et 21 sous le nom de recouvreurs de mésons. Les couvreurs, bien que faisant partie à cette date de la corporation des charpentiers, étaient comptés à part.

Si en France, en ce début du xive siècle, les plombiers, spécialistes de la pose du plomb sur les édifices, sont encore appelés recouvreurs de mésons et font partie de la corporation des charpentiers, il n’en est pas de même en Angleterre où ils sont déjà appelés  plumbers, ou du moins par le mot latin plombarius.

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RECIT « pompé » sur la TOILE…. il paraît que cet article appartient à Jean Pierre – qui m’a envoyé ce message : 
jeanpierre.pelon@gmail.com  ET JE L’EN REMERCIE    —-> (Cela ne me gène pas que l’on utilise certains passages de mon article,mais j’ai moi, la délicatesse (sinon l’obligation) d’en donner l’origine et les références. Il est vrai que le « copiez-coller » demande ni recherche ni amour propre, ce dont vous n’en connaissez sûrement pas la définition. Je ne vous salue pas, ce serai vous faire trop d’honneur. )

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