Nos ancêtres avaient le sens de la communauté
Posté par francesca7 le 3 octobre 2015
Vivre dans la même ville, le même quartier et le même immeuble suffisent-ils à éradiquer la solitude de l’individu et à répondre à ses besoins matériels et spirituels ? Malheureusement, beaucoup vivent seuls au milieu de la foule et ne trouvent personne avec qui discuter, à qui confier leurs soucis et leurs peines. Malgré des moyens tels que le téléphone portable, l’ordinateur et internet, qui assurément facilitent la vie, l’homme moderne est seul. C’est dans la solitude en effet qu’il affronte les mille et un problèmes de la vie. L’affaiblissement des liens familiaux en est la cause. Une situation tout à fait désolante qui nous donne envie de nous exclamer « Comme ils en avaient de la chance, les anciens ! »
N’étaient-elles pas heureuses, ces grands-mères qui tenaient leurs petits-enfants par la main, les conduisant à la mosquée pour y prier ensemble ? N’étaient-ils pas heureux ces grands-pères qui visitaient les cimetières avec leurs petits-enfants à la veille des fêtes afin de leur présenter leurs ancêtres ? N’étaient-ils pas heureux ces enfants qui grandissaient en écoutant les histoires racontées par leurs grands-mères ? Qui sait ? Ils ne connaissaient ni troubles psychologiques, ni stress, ni dépression… Les anciens avaient des enfants dont le plus éloigné vivait de l’autre côté de la cour. Ils avaient des petits-enfants qui leur disaient : « Ce soir, je dormirai avec mon grand-père chéri ! Ma grand-mère adorée dormira chez nous ce soir. Youpi ! » Les anciens avaient des pères puissants, solides comme des rocs, sur qui ils pouvaient compter. Nul ne se retrouvait dans la rue. On considérait les personnes âgées comme la parure, la richesse et la bénédiction d’un foyer. Personne en leur présence ne se permettait de lâcher un « pfff ! » d’exaspération…
Il fut un temps où les gens ne souffraient pas de solitude. Les relations étaient solides et résistaient à l’épreuve du temps. Les gens étaient tolérants. Ils n’étaient pas égoïstes. Ils parvenaient à maîtriser leur colère. Chacun comprenait l’autre : sa posture, ses regards, son sourire. En règle générale, les individus étaient sages. Ils ne perdaient pas leur temps en vaines disputes du type « Pourquoi est-ce que vous ne m’avez pas laissé passer ? Pourquoi vous klaxonnez ? Pourquoi vous criez ? » Les individus vivaient des moments heureux avec leurs parents, enfants, amis et voisins. À partir du moment où les gens se sont mis à éviter d’entrer en contact avec ceux qui leur étaient les plus proches, les disputes et les problèmes sont apparus, charriant leur lot de tristesse et de souffrance.
Peut-on raisonnablement attendre de quelqu’un qui ne supporte pas la mère qui l’a mis au monde, qui installe son propre père à une autre table uniquement parce qu’il mange bruyamment, qui se fâche contre ce même père qui a travaillé durement sa vie durant, simplement parce qu’il est devenu sourd, peut-on raisonnablement attendre d’un tel individu qu’il parvienne à entretenir une relation de qualité avec ceux qui ne lui sont pas même proches ? De même, qu’attendre de parents qui se comportent avec leurs enfants comme s’ils étaient des bêtes de course, leur rendant la vie impossible, exigeant d’eux constamment les meilleures notes, les accablant de reproches parce qu’ils ont été devancés par leurs camarades lors d’épreuves pourtant mineures ?… Les blessures morales que nous infligeons aux autres et les regrets que nous exprimons à travers des exclamations comme « Ah, si je pouvais remonter le temps !… » ne sont-ils pas le résultat de notre intolérance, de ces actions et paroles irréfléchies devenues communes dans notre vie d’aujourd’hui ?
Ne pensez-vous pas dès lors que les vertus de nos ancêtres – la convivialité, le dialogue, les contacts fréquents, l’échange de présents comme de politesses, la gentillesse, le fait de savoir contenir sa colère, la patience, et l’action réfléchie, servie par une parole belle et juste – pourraient servir de remèdes à notre solitude actuelle ? Les abeilles, fourmis, et jusqu’aux animaux sauvages vivent en communauté. Est-il possible que l’être humain, créature sociale par excellence, puisse vivre une vie saine dans la solitude ?
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