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    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

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Nougaro, nous a laissé des traces

Posté par francesca7 le 31 octobre 2015

claude-nougaro

Fils de Pierre Nougaro, chanteur d’opéra, et de Liette Tellini, professeur de piano italienne (et premier prix de piano au conservatoire), Claude Nougaro naît à Toulouse le 9 septembre 1929, près du boulevard d’Arcole. Il est élevé par ses grands-parents paternels dans le quartier des Minimes. Son grand-père Alexandre, planton au Capitole, et sa grand-mère Cécile, sage-femme, chantent dans une chorale, cette dernière extirpant Claude aux forceps à la naissance. À douze ans, il écoute Glenn Miller, Édith Piaf, Bessie Smith et Louis Armstrong sur la TSF, qui, entre autres, l’inspirent à suivre cette voie. On retrouve la trace de son inscription le 6 mai 1943 en 6e A2 au lycée Rollin à Paris. Entre 1944 et 1947, il fréquente successivement, comme pensionnaire, l’abbaye-école de Sorèze, le collège privé Montaigne à Vence, puis le collège de Cusset où, en 1947, il échoue au baccalauréat. Après son service militaire en 1949 à Rabat, au Maroc, il débute à Paris dans le journalisme (en écrivant pour divers journaux, dont Le Journal des curistes à Vichy et L’Écho d’Alger). En parallèle, il écrit des chansons pour Marcel Amont (Le Barbier de SévilleLe Balayeur du roi) et Philippe Clay (Joseph, la Sentinelle). Il rencontre sur place Georges Brassens, qui devient son ami et mentor, et écrit de la poésie romantique, également humoristique.

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À la demande d’Hélène Nougaro (sa quatrième et dernière femme, kinésithérapeute toulousaine rencontrée en 1984 sur l’île de la Réunion) et pour célébrer les 80 ans de Claude, Maurane enregistre, en 2009, un album de 16 reprises qu’elle intitule Nougaro ou l’Espérance en l’Homme.

La région Midi-Pyrénées a créé en 2007 un prix Claude-Nougaro en son hommage, visant à encourager les jeunes talents.

Les Chevaliers du fiel lui consacrent un sketch en 2004 pour lui rendre hommage après sa mort.

Les festivités du 14 juillet 2014 à Toulouse sont l’occasion d’un hommage à Claude Nougaro.

L’inauguration de sa statue réalisée par Sébastien Langloÿs, au square Charles de Gaulle, a eu lieu le 9 septembre 2014 pour l’anniversaire de sa naissance (85 ans).

Le printemps 2014 marquant le 10ème anniversaire de sa mort ,voit la sortie d’un coffret réunissant en 29 cd l’ensemble de sa carrière ainsi que d’un livre écrit par son épouse.

En 2014, Bidonville est réinterprétée par Tryo sur leur album de reprises Né quelque part. Le groupe a depuis plusieurs années l’habitude de jouer le morceau, notamment avec Bernard Lavilliers dans l’émission Taratata ou encore avec Mustapha et Hakim (de Zebda) durant le concert à Bercy en 2008.

  • En 1988, il reçoit aux Victoire de la musique le prix de l’artiste interprète masculin de l’année.

 claude-nougaro

Textes de Claude

 

 

Claude Nougaro, né le 9 septembre 1929 à Toulouse et mort le 4 mars 2004 à Paris, est un auteur-compositeur-interprètefrançais. Grand amateur de jazz, de musique latine et africaine, jouant des mots avec la langue française, il s’est appliqué tout au long de sa carrière, dans un insolite mariage des genres, à unir chansons françaises et rythmes. Il a également écrit de la poésie. Parallèlement à ses activités littéraires et musicales, il s’est adonné à la peinture et au dessin.

Dix ans après sa mort, Nougaro raconté par ses femmes

Si la vie musicale de Nougaro fut bouillonnante, celle plus personnelle resta souvent tourmentée. Quatre femmes, quatre enfants : Pedro 37 ans, commerçant au Brésil, fils de Marcia, Fanny, mère au foyer et Théa, interprète en langue des signes, 45 et 41 ans, nées de son union avec Odette et bien sûr Cécile, 51 ans, fruit de son premier mariage avec Sylvie. Nous avons demandé à trois des femmes de sa vie d’évoquer leur Nougaro.

Hélène, 53 ans, sa dernière épouse

« Je suis rentrée dans la vie de Claude assez tard, en 1984. On s’est vu pour la première fois à la Réunion. On était tous les deux toulousains, ça a été le coup de foudre. Je n’étais pas du tout attirée par l’artiste mais par l’homme, la simplicité des relations avec lui. Claude n’était pas artiste la moitié du temps. Dans la vie, il était 99 % de doute. Il avait besoin d’être rassuré. Il n’aimait pas les anniversaires. Il disait toujours jamais le passé ne passe. Ce qui fera sans doute que son oeuvre restera, même si elle n’est pas systématiquement citée comme référence de la jeune génération qui parle davantage de Brel-Brassens-Ferré. Sans doute parce que la carrière de Claude, inspiré par le jazz, est plus singulière. »

Cécile, 51 ans, sa première fille

« Etre la Cécile de Cécile ma fille, c’est un cadeau mais c’est parfois complexe à vivre, parce que l’on m’y ramène toujours. On me posait toujours la question. Grâce à ce morceau, je me suis sentie la soeur de toutes ses autres chansons. Au quotidien, il y avait des hauts et des bas avec mon père. Je n’ai vécu que trois ans avec lui. Il était très puissant, plein d’énergie, il ne se menait pas la vie facile. La création, la musique le remuaient beaucoup, généraient des excès. Aujourd’hui, je travaille dans le dessin, mais je planche surtout sur la Maison Nougaro qui va voir le jour à Toulouse, sur une péniche. Les travaux devraient prendre un an. L’idée est d’en faire un lieu de création avec une bibliothèque, une salle d’exposition, un bar, une scène, que ce soit vivant. Mon père aurait aimé ça. J’ai aussi un deuxième projet, sur un autre bateau, qui sera plus centré sur son oeuvre. »

Théa, 41 ans, sa troisième fille

« Mes parents se sont séparés peu après ma naissance. Mais je vivais en face de chez mon père. Je pouvais aller le voir, mais je ne tombais pas toujours au bon moment. C’était quelqu’un de très introverti, pour qui les enfants étaient très abstraits. C’est sans doute pour ça que son couple avec sa dernière femme Hélène a tenu aussi longtemps. Ils n’en ont pas eu. A l’école, avec ma soeur Fanny, ça nous est arrivé de répondre que nous n’avions aucun lien de parenté avec le chanteur. C’était un double renoncement. J’acceptais l’éloignement et je le reniais. C’est dans ses chansons que j’ai le plus appris de lui. Dans mon livre, j’ai voulu raconter les dernières semaines de sa vie pendant lesquelles j’étais à ses côtés pour que la fusion avec lui ait lieu alors qu’elle n’avait pas été possible quand j’étais gamine. »

MERCI l’enchanteur ! 

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Paysages, notre berceau

Posté par francesca7 le 31 octobre 2015

 

Notre berceau« Il est des lieux de vastes ondulations de terre, peuplées de champs et de bois sur lesquels le ciel vient battre et respirer en grandes voiles blanches. Lentes processions alternées de lumières, elles coulent sur toutes choses, effleurant d’un souffle le buisson, l’arbre un peu plus longtemps soupire, déjà l’ombre gravit solennelle la colline, tandis qu’étangs et ruisseaux d’un bref instant s’éclairent. 

Il arrive qu’en ces lieux doués de souffle ainsi que d’apparente consistance, l’on ressente là, mieux qu’ailleurs, si le cœur s’y accorde, la précarité du regard, lui qui touche à l’instant des choses et des êtres, dans la brève conscience du temps, égrené seconde à seconde. Si on perçoit alors en ces moments d’extrême vivacité, ce que d’autres regards ont saisi bien avant nous, comme nous en un éclair, nous recevons comme eux l’ont reçu, la fragilité du monde et son passage, et ces lieux nous entraînent pareils à ces nuages se transformant sans cesse; ils naissent et meurent sous nos yeux, s’excluent hors de portée et dérivent là où nous ne sommes pas, où nous ne sommes pas encore. 

En cet endroit, sous ces arbres, sur ce chemin, des enfants ont couru, ils ont chanté, crié des appels dans la lumière des vents. Ils s’en sont allés, par les herbes froissées des prés saccagés et cueillis, remplis de toutes les musiques et de tous les parfums, hébétés et saoulés, les bras chargés de feuillages odorants. Par les clairières nues et les chemins désertés, je reviens vers eux, paysages silencieux. Ils recèlent toujours autant d’images poignantes pour nourrir en secret bien des enfances. Ils alimentent cette nostalgie des cœurs, quand adulte, une insensibilité, une pudeur peut-être établissent à jamais, le désenchantement, sinon l’amertume, face à ces révélations d’antan où tout avait du goût et s’imprimait dans la violence, l’émotion intacte des sens tout neufs. 

Nous tous, vivants, apparaissons un instant dans le faisceau qui nous fait sortir de l’ombre, un à un, génération après génération. Chaque vie émerge, éblouie dans la lumière pour retourner à l’ombre dans un lent et pathétique échange. Ainsi le soleil en un point du monde se lève là où nous nous tenons, au moment où d’autres yeux ailleurs le contemplent se couchant dans sa gloire. Partout, il est aurore autant que crépuscule, tout autant qu’il est toujours midi successivement. Son faisceau sur terre s’avance, assisté de ses parts d’ombres, celle du jour passé accompagnée de celle de la nuit à venir. Tous les arbres unanimes désignent au matin, de leurs ombres étirées, à l’astre naissant, la direction de son déclin. Au soir ils ne manqueront pas d’inverser l’espérance d’où poindra un jour nouveau. Ces images symboliques semblent bien dérisoires face à l’implacable marche de la mécanique céleste. Elles n’enchantent pas moins le veilleur par la connivence de leurs signes, connivence qui peut le consoler de n’être que le témoin, la fourmi d’une aventure apparemment hors de sa portée, dont toute la création dans sa démesure semble empreinte. 

Hors de portée des hommes ? Alors pourquoi tant de beautés profuses nous sont-elles tendues, dispensées dans un tel foisonnement de sons, de formes, d’harmonies, par la nature toute entière ? Magie sans cesse renouvelée de ramages, de plumages, de frondaisons et de prairies dans le déploiement de ciels de toutes intensités, jusqu’à l’extraordinaire métamorphose de chair que deux plis naissant entre bouche et yeux, trinité du visage, lèvent, sur la face humaine la plus dégradée, l’aurore d’un sourire. 

Nous ignorons de moins en moins de choses, nous commençons à savoir comment s’établirent les montagnes, quand les océans refluèrent, pourquoi ils battent sur nos berges. Nous connaissons mieux les caprices du ciel et de la terre, nos vieilles terreurs semblent reculer à mesure que s’étirent vers le bas autant que vers le haut, nos lunettes du dedans jointes à celles du dehors. De nouveaux aventuriers, guetteurs de vie et nouveaux poètes, du biologiste à l’astrophysicien, scrutent les infinies combinaisons de la matière que voile à voile ils soulèvent alors que le mystère plus encore recule et se dérobe. 

N’y a-t-il pas quelques puérilités à s’attarder ainsi pour vouloir saisir encore les signes anciens des apparences, signes défrichés plus qu’établis depuis qu’au monde un cœur bat, les yeux ouverts pour s’accorder avec la main et tenter de les saisir ? D’autres êtres jamais ne cessèrent de se lever pour arrêter l’insaisissable temps, pour l’immobiliser dans sa course, en filtrer l’écho et l’offrir en partage, toutes fleurs cueillies d’un merveilleux jardin, d’où l’arbre peint ne perdra plus ses feuilles, la musique son silence, le poème, sa prière. 

N’y a-t-il pas quelque effroi à conjurer quand ces quelques-uns découvrent à force de fréquenter les saisons et leur déclin que tout est marqué sur terre d’un signe inéluctable, que peu veulent regarder et voir. Oui, ce qu’ils ont appris à voir, laissera toujours ceux-là aussi démunis devant le bout de bois sec d’un rosier taillé à mort, lorsque la lente procession des sèves suscitera cette infime congestion de vie, promesse d’un bourgeon d’où tant de matières inouïes surgiront. Regard qui pressentira tout autant le tragique d’une saison des lilas quand il mesure que quelques jours suffiront pour que cette grappe miraculeuse, saisie d’éphémères parfums, ne s’affaisse et se décolore en cet amas de pourriture dont la fermentation d’une seule graine assurera la survie. Loterie pour une fécondité promise à des oiseaux distraits, quand cette graine risque de ne pas échapper à la multitude dévoreuse de l’ombre, tapie sous la terre. 

Terre, notre planète, astre unique ! Peut-être le seul vaisseau habité de l’univers, minuscule planète perdue au sein des constellations, elle roule dans l’abîme à tombeau ouvert. Astre couvert d’herbes, de feuilles, de plumes, de poils, piétinant sur l’infime pellicule de vie qui le recouvre. Son terreau n’est que le résidu des milliards d’épaves, naufrages accomplis saison après saison : sables et limons, savanes et forêts, pollens, fleurs, fruits, graines et feuilles dans la chute du bruissement ailé d’insectes et d’oiseaux, joint aux cris des mammifères déchirant de leurs traques, fuites et étreintes, cette implacable décoration de vie. C’est dans ce même terreau d’infime épaisseur, levé par les siècles, couche après couche, que les hommes téléchargementeux-mêmes, s’abîment et se défont, s’y dissolvent. Tous encore demeurent, répandus, enfouis, en cette surface féconde, ils nous accompagnent en notre vaisseau clos, dans sa course éperdue. 

Henri Guérin

Extrait du Texte paru dans la revue Filigrane en mars 1987

(publié avec l’autorisation de l’auteur sur http://www.espritsnomades.com/artsplastiques/artsplastiques.html )

 

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L’histoire des fêtes françaises

Posté par francesca7 le 30 octobre 2015

 

Durant l’Ancien Régime, il existe dans l’année des dizaines de fêtes religieuses qui sont obligatoirement chômées, elles servaient alors souvent d’éléments chronologiques pour dater du jour.

La notion de fête légale se développe en France au cours du xixe siècle (la loi du 48 germinal an X – 2 avril 1802 – statue qu’aucune fête, à l’exception du dimanche, ne peut être fixée sans la permission du gouvernement) pour déterminer si elle inclut les fêtes civiles aux fêtes religieuses et pour savoir si elle doit être instaurée par un texte réglementaire ou par une loi. Dans le sillage du Concordat, le nombre de fêtes religieuses est ramené à quatre (fêtes conservées : Noël, Toussaint, Assomption, Ascension) suivant l’indult ducardinal Battista Caprara du 9 avril 1802. Parallèlement les jours de fêtes légales augmentent par l’adjonction de fêtes civiles, le pouvoir cherchant à en limiter le nombre et à les fixer sur un: jour férié déjà existant ou le dimanche pour des raisons économiques.

La fête légale devient dès lors un jour non obligatoirement chômé (sauf en Alsace-Moselle et sauf le 1er mai dans toute la France), donnant lieu, lorsque le jour férié est travaillé, à compensation financière si les conventions de branche ou d’entreprise le prévoient et à laquelle s’attachent un certain nombre d’obligations listées dans le code du commerce (exemple : dépôt de protêt impossible si la date d’échéance tombe sur un jour férié), le code de procédure pénale, le code électoral (exemple : délai de contestation prenant en compte le jour férié).

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Fêtes civiles

  • 1er janvier, Jour de l’an, nommé également « Nouvel an » : ce jour devient férié sous le 1er Empire par avis du Conseil d’État du 23 mars 1810.
  • 1er mai, fête du Travail : ce jour est, en premier, déclaré jour chômé le 23 avril 1919 en même temps qu’est ratifiée la journée de 8 heures. Pétain la travestit en « fête du Travail et de la Concorde sociale » en en faisant un jour férié, chômé et payé. L’instauration de ce jour commémorant les luttes de travailleurs n’aboutit qu’avec la loi du 30 avril 1947 (jour chômé et payé), modifiée par celle du 29 avril 1948 (« Fête du Travail »).
  • 8 mai, fête de la Victoire, commémoration de la « capitulation sans condition » (à ne pas confondre avec un armistice) de l’Allemagne nazie mettant fin à la Seconde Guerre mondiale en Europe. Déclaré jour férié de commémoration, en France, le 20 mars 1953, le caractère férié est supprimé par le président Charles de Gaulle en 1959. Par la suite, le président Giscard d’Estaing supprime également la commémoration en 1975. Ce n’est qu’en 1981 que la loi rétablit le jour férié commémoratif sous la présidence deFrançois Mitterrand.
  • 14 juillet, fête nationale française, commémoration de la fête de la Fédération, le 14 juillet 1790 qui célébrait la prise de la Bastille l’année précédente. C’est sous la 3erépublique que ce jour devient la fête nationale par la loi du 6 juillet 1880.
  • 11 novembre : armistice, jour anniversaire de l’armistice mettant fin à la Première Guerre mondiale et de commémoration annuelle de la victoire et de la paix, journée d’hommage à tous les morts pour la France.

L’histoire des fêtes françaises dans AUX SIECLES DERNIERS Proclamation_esclavage

  • 14 février : fête des amoureux, le jour de la Saint-Valentin
  • Premier dimanche de mars : fête des grands-mères
  • 8 mars : journée internationale des droits des femmes
  • Dernier dimanche d’avril : Jour du Souvenir des Déportés
  • 9 mai : Journée de l’Europe ; anniversaire de la Déclaration Schuman (9 mai 1950)
  • 10 mai : Journée annuelle de la mémoire de l’esclavage, commémoration de la reconnaissance par le Parlement français de l’esclavage comme crime contre l’humanité ; elle s’ajoute à celles de l’abolition de l’esclavage dans les régions ultramarines
  • Deuxième dimanche de mai : seconde fête nationale française ; la loi du 24 juin 1920 promulguée par le président Paul Deschanel dispose que La République française célèbre annuellement la fête de Jeanne d’Arc, fête du patriotisme, le jour anniversaire de la délivrance d’Orléans. Il sera élevé en l’honneur de Jeanne d’Arc, sur la place deRouen où elle a été brûlée vive, un monument avec cette inscription : « le peuple français reconnaissant ».
  • 5 jours en mai du mercredi au dimanche : fête de la Nature (date variable en mai, initialement le week-end le plus proche du 22 mai, Journée internationale de la biodiversité)Ibn_Badis_2 dans FONDATEURS - PATRIMOINE
  • Dernier vendredi du mois de mai : fête des voisins également nommée « Immeubles en fête » (Initialement le dernier mardi du mois de mai)
  • Dernier dimanche de mai : fête des mères. Si cette date coïncide avec celle de la Pentecôte, la fête des mères a lieu le premier dimanche de juin
  • 8 juin : journée nationale d’hommage aux morts pour la France en Indochine
  • Troisième dimanche de juin : fête des pères
  • 21 juin : fête de la musique
  • 24 juin : fête de la Saint Jean
  • 23 septembre : fête de la Gastronomie
  • 25 septembre : journée nationale d’hommage aux Harkis et autres membres des formations supplétives (texte officiel)
  • Dernier week-end de septembre : Rendez-vous « Sport, Santé Bien-être »
  • Premier dimanche d’octobre : fête des familles, créée par l’ancien député UDF Yves-Claude Heno.
  • 31 octobre : Halloween, fête d’origine irlandaise, fêtée depuis peu en France. Cette fête était le réveillon du jour de l’an qui était le 1er novembre, ce soir-là les gens se déguisaient en monstres, fantômes. Halloween était devenue la 3e fête commerciale en France à partir de 2000, mais ce fut passager. Malgré tout Halloween reste assez fêtée, notamment par les enfants. Cette fête n’est pas fériée en France.
  • 20 novembre : journée internationale des droits de l’enfant (depuis 1995). Le 20 novembre 1989, l’Assemblée Générale des Nations Unies a adopté la Convention Internationale des Droits de l’enfant.
  • 5 décembre : Journée nationale d’hommage aux « morts pour la France » pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie

 

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Fêtes religieuses

Le jeudi de l’Ascension, la fête de l’Assomption, la Toussaint et Noël sont fériés à la suite de l’arrêté du 29 germinal, an X (19 avril 1802) découlant du Concordat et loi du 9 décembre 1905 (séparation de l’église et de l’état), article 42.

La loi du 8 mars 1886 ajoute le lundi de Pâques et le lundi de Pentecôte (ces lundis ne sont pas des fêtes liturgiques mais des jours de repos qui datent du gouvernement républicain de Freycinet; la fête religieuse a quant à elle lieu le dimanche correspondant).

  • Lundi de Pâques (1 jour après Pâques) : date variable (le 6 avril en 2015 et le 28 mars en 2016)
  • Jeudi de l’Ascension (39 jours après Pâques) : date variable (le 14 mai en 2015 et le 5 mai en 2016)
  • Lundi de Pentecôte (50 jours après Pâques) : date variable (le 25 mai en 2015 et le 16 mai en 2016).
  • 15 août : Assomption (fête religieuse célébrant Marie, sainte patronne de la France dès l’Ancien Régime mais institué jour chômé par Napoléon pour fêter son anniversaire)
  • 1er novembre : la Toussaint.
  • 25 décembre : Noël.

Fêtes catholiques

Certaines fêtes sont indiquées ici comme non fériées du fait qu’elles tombent toujours un dimanche, et sont donc en pratique comme fériées.Présentation de Jésus au temple, Andrea Mantegna, 1465

  • 1er janvier : Sainte Marie, Mère de Dieu
  • 6 janvier : l’Épiphanie. Célébrée en France le premier dimanche après le 1er janvier du fait d’un indult papal.
  • Date variable : Le Baptême du Christ (ou Baptême du Seigneur), célébré en principe en France le deuxième dimanche après le 1er janvier si l’Épiphanie du Seigneur n’est pas le dimanche 7 ou 8 janvier ; dans ce cas, le Baptême du Seigneur est célébré le lendemain de l’Épiphanie le lundi 8 ou 9 janvier.
  • 2 février : Présentation du Christ au Temple (fête de tous les consacrés), ou encore Chandeleur.
  • Mardi gras (soit 47 jours avant Pâques) : veille du Carême (le 17 février en 2015, le 9 février en 2016)
  • Mercredi des Cendres (46 jours avant Pâques) : début du Carême
  • Jeudi de la Mi-Carême (à mi-chemin entre les Cendres et Pâques)
  • 19 mars : Saint Joseph patron de l’Église (mémoire décalée au samedi 18 mars quand le 19 tombe un dimanche)
  • 25 mars : Annonciation. Si le 25 mars est un dimanche, la fête est décalée au lundi 26. Et si le 25 mars tombe pendant la Semaine Sainte ou la semaine de Pâques, elle est décalée au deuxième lundi après Pâques.
  • 7 jours avant Pâques : Le Dimanche des Rameaux, le 5 avril 2009 et le 28 mars 2010
  • 2 jours avant Pâques : Le Vendredi saint, le 10 avril 2009 et le 2 avril 2010 (férié en Alsace et en Moselle)
  • Date variable : Le dimanche de Pâques (calcul expliqué dans l’article Calcul de la date de Pâques), le 12 avril 2009 et le 4 avril 2010
  • 50 jours après Pâques : Le dimanche de PentecôteKorean ancestor veneration-Jesa-01.jpg
  • Date variable : La Sainte Trinité, le 7 juin 2009 et le 30 mai 2010
  • 1er mai : Saint Joseph Artisan, patron des travailleurs
  • 24 juin: Saint Jean Baptiste
  • 29 juin: Saints Pierre et Paul
  • 2 novembre : Fête des morts
  • 10 ou 11 novembre : Saint-Martin. Fête célébrée dans le nord de la France.
  • 22 novembre : Sainte Cécile, patronne des musiciens
  • 6 décembre : Saint Nicolas
  • 8 décembre : Immaculée Conception de la Sainte Vierge
  • 26 décembre : Saint Étienne premier martyr, (férié en Alsace et en Moselle)
  • Date variable : La Sainte Famille, le dernier dimanche de décembre (ou le vendredi 30 décembre si Noël est un dimanche), le 27 décembre 2009

 

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L’arrachement et l’attachement à la terre première qui s’en va

Posté par francesca7 le 30 octobre 2015

 

 Arrachement à la terre

Ne rien oublier du pays premier qui disparaît, de l’univers du Cantal et de la rivière Santoire, est sa démarche. Et par des courts romans, des descriptions de la réalité paysanne en évoquant les gens, les arbres, les bêtes, les objets, les odeurs, les brumes, les enfances et les choses, Marie-Hélène Lafon dans une écriture dense et superbe, dresse un portrait sans nostalgie, mais irrigué de tendresse, de la pesanteur du monde qui aura effacé le monde rural.

«Nous vivons des temps de terrible hâte, de hâte obscène et vulgaire» constate Marie-Hélène Lafon, et elle oppose la lenteur de son écriture, l’intime de ses sentiments. Son écriture précise et poétique à la fois, douce et tranchante, se revendique de l’influence de Pierre Michon, Pierre Bergougnoux, Richard Millet, « son triangle des Bermudes ». Leurs ombres tutélaires planent sur ses mots, aussi celle de Flaubert, celui d’« Un Cœur simple », et de Faulkner, mais l’ombre du Cantal est la plus prégnante.

Elle apporte en plus de cet univers commun de sensations et de la description du jadis, d’un monde qui fut et qui s’en va, « à bas bruit »,une approche vibrante où les odeurs, les bruits, les choses et les non-dits, forment la trame des émotions les plus intimes.
Il s’agit dans son écriture, comme d’un effleurement du monde, et les failles du silence y demeurent intactes, envahissantes.
La rudesse du pays perdu scintille d’éclats soudains, et Marie-Hélène Lafon n’est pas dans une nostalgie élégiaque. Elle restitue ses traversées intérieures, sa géographie intime entre les vallées, la rivière, la maison et la mémoire et ses greniers et le dur apprentissage des villes. Pour parler de ces gens, les siens, reclus dans le silence, elle a pris la parole et le pouvoir des mots.

Son court récit Traversées nous fait revenir au pays d’origine, à ses sources archaïques.
« Quand je commence d’être, je suis plantée au milieu de la vallée, au bord du mouillé de la fente, plantée debout comme un arbre, et je sais, je sens, ça s’impose, que tout ce vaste corps du pays souple et couturé, avec la rivière, les prés, les bois, et par-dessus le ciel tiré tendu comme un drap changeant, je sens que tout ça était là avant moi, avant nous, et continuera après moi, après nous. La vallée, quand on l’envisage depuis le sommet du puy Mary, est inéluctable et vaste, comme si elle avait toujours déjà été là… ».
Marie-Hélène Lafon est « debout comme un arbre » qui se souvient, obstinée, forte, sensuelle, elle est là. Elle est vivante depuis ce pays, sa maison d’enfance, sa traversée des villes, et elle a su se créer une langue originale et forte, dense, éclatante de simplicité, elle qui a su dépasser sa condition sociale originelle.
Si elle a appris à faire la bourgeoise et à ne pas faire de bruit en mangeant sa soupe, elle a aussi appris à faire du bruit en malaxant les mots et en « restituant le monde », comme le titrait une émission d’Alain Finkielkraut avec André Dussolier de février 2013, et qui fit découvrir à beaucoup la langue et l’existence de Marie-Hélène Lafon.

Mon rapport au monde passe par le corps et mon écriture aussi.

 

La biographie de Marie-Hélène Lafon se doit d’être discrète et attentive, comme elle. Aussi on mentionnera juste ceci : 
Marie-Hélène Lafon est née en 1962 à Aurillac dans le Cantal. Agrégée de grammaire, professeur de Lettres, et écrivain, elle vit à Paris où elle enseigne les lettres classiques.
Elle écrit depuis 1996 et publie depuis 2001 chez Buchet-Chastel des romans et des nouvelles.

Elle a obtenu en 2001 le prix Renaudot des Lycéens pour Le soir du chien.
Et il a été glané quelques autres parcelles de son existence dans ses quelques interviews, où elle parle de son arrachement à la terre-mère et au dur apprentissage des villes, là où elle se sent irrémédiablement gauche et étrangère.
Marie-Hélène Lafon raconte de livre en livre ces années de passage, de cette fille de paysans du Cantal, née dans un monde qui disparaît. Son père le dit et le répète depuis son enfance : ils sont les derniers. Très tôt, elle comprend que le salut viendra des études et des livres et s’engage dans ce travail avec énergie et acharnement. Elle doit être la meilleure. Grâce à la bourse obtenue, elle monte à Paris, étudie en Sorbonne et découvre un univers inconnu. Elle n’oubliera rien du pays premier, et apprendra la ville où elle fera sa vie, qu’elle devra apprivoiser avec ses autres odeurs, ses autres paysages et codes.

Marie-Hélène Lafon

Elle nous parle de son pays, lire l’article sur http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/lafon/lafon.html

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SUR LES TRACES DE MAUPASSANT

Posté par francesca7 le 29 octobre 2015

 

« Combien d’années et d’années ont passé, depuis le jour où, dans une salle de rédaction, nous échangeâmes notre première poignée de mains, Maupassant et moi, où s’établit aussitôt entre nous une de ces amitiés profondes, confiantes, fraternelles que rien ne saurait amoindrir et ébranler et qui ne finissent qu’à la mort. Il me semble, cependant, que cela date d’hier », poursuit l’auteur René Maizeroy, qui signe en 1912 un portrait touchant de son ami disparu près de vingt ans plus tôt.

sur les traces

Je le vois encore, le pauvre et grand disparu, debout auprès d’une fenêtre ouverte vers quoi montait le tumulte du boulevard, la joie d’une fin de jour lumineuse et tiède, je me rappelle jusque dans les moindres détails sa silhouette et son visage.

 

Il allait alors vers la trentaine. Il débordait de vie saine et intense. Il paraissait bâti pour renouveler les travaux d’Hercule. Il sentait la force. Un sang généreux affluait à ses joues, colorait sa nuque, empourprait ses lèvres sensuelles.

Vous n’auriez jamais cru que ce Normand robuste avait végété comme employé de troisième classe dans un ministère, affronté, à l’âge où l’on a le plus besoin de dépenser sa vigueur, de chercher au hasard sa route, de courir les aventures, l’amertume de subir les sautes d’humeur de quelque rond-de-cuir bilieux et hostile, de rester cloué devant des paperasses fastidieuses du matin au soir, avait pris sur le repos et sur le plaisir des nuits le temps qu’il lui était impossible de consacrer ailleurs aux Lettres.

De taille moyenne, la tête ronde et forte plantée sur un cou ramassé et musclé de taureau, il avait l’apparence et la carrure d’un sous-officier qui arrive d’une école de gymnastique, et aussi d’un gentilhomme campagnard qui fait valoir soi-même son petit domaine, fréquente les foires de village, ne diffère qu’à peine par un reste ineffaçable de race des fermiers avec lesquels il est sans cesse en contact.

Les rides précoces qui ravinaient son front bas me surprirent, ainsi que ses mains de vieil homme dont la peau était toute plissée, toute dégradée, toute bleuie de grosses veines. Ses cheveux châtains ondoyaient, courts et drus, au-dessus des tempes.

Ses yeux faisaient penser à des vasques où l’eau dort sur un amas de feuilles mortes. Ils brillaient profonds et veloutés. Ils changeaient continuellement d’expression, tantôt attentifs, aux aguets, sondeurs, tantôt d’une indifférence voulue, voilés de brume, perdus on ne savait où, tantôt ironiques, gouailleurs, amusés, tantôt d’une douceur pénétrante et câline, tantôt dilatés, illuminés, durcis par une flamme de désir, tantôt presque douloureux, à demi-éteints, saturés d’ennui et de lassitude. Ils révélaient une âme complexe, voluptueuse, sensible, méfiante, timide, dénuée d’illusions, réfractaire aux transports excessifs et aux complications sentimentales, qui se connaît trop bien, qui se replie sur elle-même, qui redoute de se livrer, de s’encombrer de vaines tendresses, qui demeure toujours et partout en défense.

Sa voix avait des inflexions lentes et graves, s’assourdissait par instants comme oppressée et meurtrie, traînait sur les syllabes finales, teintée d’un accent de terroir et un peu zézayante. Un rire saccadé, artificiel, inoubliable scandait certaines de ses phrases.

C’était à l’époque qui fut la meilleure de sa vie brève et tourmentée. La fortune commençait à lui sourire. Il avait loué sur le chemin de halage, à Sartrouville, une petite maison blanche qu’entouraient des tilleuls. A dix pas de la grille fleurie de vigne vierge, parmi les nénuphars, les joncs souples, les aigrettes rosés des salicaires, trois yoles longues et fines se balançaient, amarrées aux chaînes d’un lavoir. D’un côté se déroulait et miroitait la Seine, avec ses processions de chalands, ses essors de voiles blanches, ses reflets multiformes, ses nuances de vieille soie, apparaissaient masquées par les arbres et les charmilles, les villas de Maisons-Laffitte, de l’autre, les coteaux de La Frette couverts de lilas, la forêt de Saint-Germain.

Le torse et les bras nus, nous partions sans but, descendant ou remontant le courant, glissant, durant des heures, au bruit cadencé des avirons, de même qu’un argyronète. O la-féerie splendide des aubes nacrées où le soleil semble une rosé jaune qui se déplie au loin, pétale par pétale, où les feuilles paraissent translucides, vous donnent l’impression qu’elles ¡:vous regardent ! O l’émouvante extase des soirs magnifiques où la nuit tombe comme à regret pailletée d’étoiles vagues, où sur les berges obscures les crapauds préludent, clochettes de cristal aux tintements mélancoliques, où dans la houle des arbres chantent, à la fois, concert éperdu, des milliers de rossignols ! O les belles choses que Maupassant me disait alors avec de la ferveur et de l’angoisse sur l’enchantement et sur le mystère de l’Eau, le regard de vertige qu’il avait en s’exaltant !

La yole dérivait comme une épave, les longs avirons collés à ses flancs, les minutes s’écoulaient telles qu’en un songe et soudain, il se ressaisissait et s’exclamait, irrité d’avoir rêvé tout haut, de s’être abandonné, exagérant à dessein cette brusque fausse note : « Crois-tu que nous sommes assez romance ? »

Des camarades s’invitaient de ci de là, amenaient leurs petites amies de cœur ou d’occasion. Et dans le salon meublé tant bien que mal de fauteuils de jardin, de divans aux ressorts usés, aux coussins rapiécés et où les accessoires peinturlurés naguère par l’aquarelliste Leloir pour une pièce bouffonne d’atelier décoraient les murs, l’on remuait des souvenirs d’insoucieuse bohème, d’exubérante gaieté, de passionnettes éphémères, de fabuleuses gageures, de farces énormes.

Celui-ci racontait les dimanches bruyants et allègres d’Argenteuil, les parties bouffonnes dans des canots loués au garage, les nuits folles où la bande s’entassait pêle-mêle dans une chambre de guinguette, tirait au sort les deux lits dont se composait le mobilier.

D’autres se remémoraient Bezons, la mère Poulain et le logis hasardeux qu’elle louait vingt francs par mois, le lancement de la yole qui avait été baptisée au Champagne par Mouche, une ingénue de Montmartre, des trottins jolies, des élèves du Conservatoire qui leur avaient joué au pied levé la comédie de l’amour et la Société des Crépitiens, qui avait emprunté son nom à Crepitus, le petit dieu malséant auquel Flaubert fait réciter un couplet emphatique dans la Tentation de saint Antoine.

Les paupières à demi closes, le coude appuyé à la table où s’étalaient de grandes feuilles de papier noircies d’une large et ferme écriture et surchargées par places de ratures, de corrections, Maupassant les écoutait, songeait, s’efforçait de rester à leur diapason, d’égaler leur entrain.

Qu’il se sentait déjà changé et assagi ! Qu’ils lui paraissaient déjà lointains les jours où, gai luron, faune narquois et querelleur échappé de la forêt natale, il menait le jeu, il se délectait à mystifier et à persécuter les faibles, les sots et les fâcheux, il augmentait son répertoire de facéties nouvelles, de méchants tours, il s’ingéniait à imiter Henri Monnier, il avait adopté ce nom bourgeois d’aspect rassurant et débonnaire : Joseph Prunier !

 

Que tout cela pourtant l’avait amusé, les épreuves burlesques d’initiation à ces Crépitiens dont il avait établi, article par article, le code, les ahurissements et les déconvenues d’un pauvre diable d’expéditeur au ministère de la marine, facile à berner, apte à servir de tête de Turc et qui avait failli en perdre la raison, les parades de force, les courses d’écluse en écluse jusqu’à ce qu’il fût à demi-mort de fatigue, les randonnées téméraires que, pour économiser le prix d’un billet de troisième, il faisait le samedi, en pleines ténèbres, de la porte d’Asnières au barrage de Bezons, à travers les terrains vagues, par des chemins incertains, tout seul, s’exposant à quelque attaque de rôdeurs, savourant dans sa plénitude la sensation âpre et aiguë de frôler et de défier le péril, de sentir jusqu’au fond de l’être la piqûre de la peur, et préparant d’avance le récit dramatique qu’il ferait à l’arrivée ! Ah ! jeunesse, jeunesse !

Dans ce coin paisible de banlieue, Maupassant écrivait lentement, soigneusement son premier roman : Une Vie, où il accrochait, disait-il, tous ses portraits et tous ses paysages de famille et qui porte pour épigraphe ces simples mots : L’Humble Vérité. Et soit, lorsque ayant abordé dans une de ces îles où les saules entrelacent leurs branches, forment des alcôves vertes, nous fumions couchés sur l’herbe épaisse et fraîche, soit à l’auberge de Sartrouville lorsque la servante apportait à la fin d’un dîner plantureux la bouteille de vieux calvados, il m’entretenait avec un secret orgueil de son enfance, de ses parents.

Il était né par un soir resplendissant d’août près de Dieppe, au château de Miromesnil, une demeure seigneuriale qui datait de la Régence et dont la façade majestueuse, décorée de pots à feu et de balustres, faisait face à la mer grise et verte, se détachait sur une ceinture de hêtres et d’ormes vénérables, allongeait son ombre au milieu d’un tapis vert à la française. Le grand-père de Guy n’aimait au monde que la table, la chasse et les tendrons, se laissait vivre égoïste, prodigue et fastueux, eût répondu volontiers aux mercuriales apeurées des siens par la phrase célèbre : « Après moi le déluge ! »

Une nuit d’hiver, ayant entendu des loups hurler sous les cinglées de la bise et de la neige, il avait sauté hors de son lit, s’était précipité dans le parc coiffé de son madras, vêtu n’importe comment et le fusil à la main. Et à cause de cette imprudence, le vieil hobereau n’avait pas réussi à dépasser, comme il y comptait bien, la quatre-vingtaine.

Mme Laure de Maupassant était née Le Poittevin, d’une excellente famille de bourgeoisie. Sensible, instruite plus que le commun des jeunes filles, faite pour des labeurs calmes, pour de tendres intimités, affectueuse, intelligente, elle avait eu le tort de céder à l’ambition de s’anoblir, s’était laissé séduire par un beau nom sonore et batailleur, par la prestance et les façons d’un homme qui ne voyait en cette affaire qu’une dot à mettre en comptes courants et qui avait hérité sans en perdre en route les tares ancestrales.

url-1Le résultat avait été navrant, la déception et la rupture presque immédiates. Mère douloureuse et admirable, elle avait repris, sans avoir d’ailleurs à lutter pour y parvenir, ses deux fils et les avait élevés à son image.

Guy l’adorait éperdument, n’en parlait qu’avec une émotion profonde et une ferveur respectueuse, admirait son esprit si droit, si affranchi, si limpide. Il lui demandait sans cesse des conseils. Il lui soumettait tout ce qu’il écrivait. Il s’inquiétait follement dès que, minée par une inguérissable neurasthénie, elle éprouvait quelque trouble cardiaque, quelque défaillance. Seule elle a eu en gage et possédé, vraiment et entièrement, ce cœur insaisissable.

Et je suis certain que, sans oser se l’avouer à lui-même, ce fils passionné souffrait cruellement de partager avec un autre l’affection de cette créature d’élite, de s’imaginer qu’elle n’établissait peut-être aucune différence entre lui, son portrait vivant, la chair de sa chair, le reflet de son cerveau, et son cadet, cette tête brûlée d’Hervé qui se contentait d’avoir de l’allure et du chic et ne put arriver à rien.

Et je me suis rappelé tout cela en apprenant que le conseil municipal de Sartrouville a décidé pieusement de donner à une des rues du village le nom glorieux de celui qui fut mon ami le meilleur.

(D’après « Le Gaulois », paru en 1912)

 

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AVANT QUE LE REVEIL N’EXISTE

Posté par francesca7 le 29 octobre 2015

 

 
 
Comment faisaient les dormeurs à l’horloge biologique mal réglée pour commencer leur journée de travail en même temps que les poules ? Comment les esclaves et les servants se levaient-ils avant leurs maîtres, qu’ils avaient en charge de réveiller ? Comment les sonneurs de cloches s’éveillaient-ils à l’aurore pour passer le relais aux villageois ?

Réveil

Selon la légende, c’est Platon qui invente le tout premier réveil. 400 ans avant notre ère, le philosophe grec imagine une horloge hydraulique qui fait sonner des flûtes toutes les heures pour ne pas s’endormir lors de ses longues nuits de travail. L’embryon de réveil-matin décrit dans ses notes ne passe pourtant pas les portes de sa demeure. Personne d’autre que lui n’en profitera.

Pour le commun des mortels, c’est le coq qui, jusqu’à très récemment dans nos campagnes, était seul garant du réveil journalier. L’animal-réveil est fêté partout autour du monde comme le symbole du passage de l’ombre à la lumière. Il est présent dès l’antiquité grecque, qui y va de sa petite légende : Alectryon faisait le guet devant la chambre des amants Aphrodite et Arès, qu’il devait prévenir de l’arrivée du dieu du soleil, Hélios, un ami du mari trompé. Forcément, Alectryon s’assoupit, Hélios découvre les deux amants et crie à l’adultère. Fou de rage, Arès punit son guetteur en le changeant en coq, condamné à annoncer l’arriver du jour tous les matins. Le premier réveil-matin est né !

De tous temps, dans les campagnes, le lever s’est donc fait au chant du coq et des animaux qui vivent dans les maisons. Réveillés naturellement par la lumière du jour, les vaches et cochons bougent et crient dans leurs enclos, empêchant toute la maisonnée de faire la grasse matinée.

Qui pour guetter le guetteur ?
Dans les villes et les cités, c’est un guetteur qui se charge de réveiller la communauté. Il annonce les heures des prières au clairon, puis à la cloche à partir du Ve siècle. Jusqu’au Xesiècle environ, la vie sociale se cale en effet sur le temps religieux, l’heure ne régit en rien le travail. Mais petit à petit, le guetteur mélange temps laïc et sacré pour sonner les grands rendez-vous de la journée : réveil et prière du matin, ouverture des portes de la ville, jours de marché et extinction des feux le soir, pour éviter les incendies qui pouvaient ravager des villes entières. Tous les 4 kilomètres, des tours ou des petits clochers (détruits depuis) relaient le son des cloches. Dans un monde beaucoup plus silencieux qu’aujourd’hui, sans vrombissement de moteur, sonnerie de téléphones ni musique sur les oreilles, le son des cloches résonne assez fort pour réveiller tout le monde.

Mais comment le guetteur réussissait-il à se lever à l’aube pour réveiller ses congénères ? C’est le grand problème de Frère Jacques qui n’arrive pas à se lever pour sonner les Matines, la première prière du matin… Depuis l’Antiquité, les hommes se relaient pour veiller sur la cité lors de tours de garde, tout simplement. Et lorsque l’horlogerie mécanique se répand dans les villes à partir de la fin du XIIIe siècle, les guetteurs sont les premiers à être équipés d’horloges à sonnerie. Ils peuvent enfin s’octroyer de vraies nuits de sommeil.

Mais le réveil, objet de luxe, est encore loin d’être populaire. Seules les classes les plus hautes de la société peuvent y accéder. Au XVIIIe siècle, une technique moins onéreuse est inventée : la bougie graduée à clochette. Les graduations indiquent combien de temps met la bougie pour se consumer. On plante un clou à l’endroit où la bougie indique une, deux, trois heures, selon ses besoins. Quand la cire fond et atteint la graduation voulue, le clou tombe et tire sur une chaînette qui fait sonner une petite cloche. Ce réveil sera plus répandu mais encore loin d’être dans toutes les chambres à coucher, la bougie restant un produit assez onéreux.

Agathe Guilhem
Slate

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Les concours des villes et villages fleuris

Posté par francesca7 le 27 octobre 2015

Concours des villes fleuries

Avec 469 communes fleuries, la région Champagne-Ardenne se classe 1re. Elle est suivie par la région Rhône-Alpes avec ses 401 communes fleuries.

LES DEMARCHES

Les communes

♦ S’inscrivent au concours des Villes et Villages Fleuris auprès du Conseil Général de leur département.
♦ Organisent le cas échéant les concours communaux des maisons et jardins fleuris.  

 Les départements

♦ Recueillent les inscriptions des communes.
♦ Sélectionnent et accompagnent les communes susceptibles d’obtenir le label.
♦ Organisent le cas échéant le concours départemental des Maisons Fleuries.  

 Les régions
♦ Attribuent les trois premiers niveaux du label Villes et Villages Fleuris (1ère, 2ème, et 3ème Fleur).

♦ Sélectionnent les communes susceptibles d’être labellisées au niveau 4 Fleurs.  

 Le Cnvvf
♦ Attribue le 4ème et dernier niveau du label Villes et Villages Fleuris (4ème Fleur).
♦ Coordonne le processus de labellisation.

Le label Villes et Villages Fleuris a pour objectif de valoriser les communes qui œuvrent à la création d’un environnement favorable à l’accueil et au bien être des habitants et des touristes. 
Il récompense les actions menées par les collectivités locales en faveur d’un patrimoine végétal et naturel propice à l’amélioration de la qualité de vie.

La démarche consiste à attribuer une série de quatre fleurs qui correspondent à quatre niveaux identifiés par un référentiel d’évaluation. Ces fleurs sont apposées sur une signalétique spécifique représentée par un panneau à l’entrée de la commune.

Un circuit de « Routes Fleuries » est mis en place par le Touring Club au début des années 1950 en collaboration avec le journal horticole Rustica et l’Association des horticulteurs. Fort de ce succès et de l’engouement de l’Hexagone pour cette campagne de fleurissement, Robert Buron, ministre des Transports, des travaux Publics et du Tourisme met en oeuvre le concours national des Villes et Villages Fleuris qui voit le jour en 1959. Dès la première année, 600 communes s’inscrivent au concours. Pour satisfaire le nombre croissant de communes souhaitant participer, les inscriptions sont très rapidement confiées aux préfectures qui établissent un palmarès départemental. Une première présélection, affinée par le Délégué Régional au Tourisme sert de base pour l’attribution du label par le ministère. En 1988, dans le contexte de la décentralisation et presque trente ans après sa création, l’organisation locale du concours est confiée aux Conseil Généraux qui recueillent les inscriptions et aux Conseils Régionaux qui ont à partir de ce moment la charge d’attribuer les trois premiers niveaux du label. Le slogan « Fleurir, c’est accueillir » apparaît alors pour mobiliser ce réseau autour d’un objectif réaffirmé d’accueil
touristique. Alors que le concours est à l’origine piloté directement par les services de l’État, la coordination nationale est assurée depuis 1972 par le Comité National pour le fleurissement de la France, association loi 1901, rebaptisée Conseil National des Villes et Villages Fleuris lors d’une réforme statutaire en 2001.

La « culture de la Fleur » dans la sphère publique doit son succès au développement des sociétés d’horticulture au xixe siècle qui valorisent les qualités sanitaires et hygiéniques de la plante. Cette époque correspond aux premiers déplacements de touristes français et européens. Les visiteurs traversent le territoire pour se rendre sur leurs lieux de villégiature en utilisant le plus souvent les transports ferroviaires. Un réseau qui n’a pas été conçu à l’origine pour les déplacements touristiques et qui n’offre donc que très rarement les agréments attendus par une clientèle touristique naissante. C’est dans ce contexte que le Touring Club de France institue un concours pour encourager les chefs de gares et les hôteliers à fleurir leurs lieux d’accueil et à soigner la propreté de ces lieux. Fort du succès de cette opération, le Touring Club de France étend la démarche aux communes et organise dès les années 1920 le concours des « Villages Coquets» qui sera interrompu en 1939.

Les concours des villes et villages fleuris dans VILLAGES de FRANCE 220px-Parc_floral_des_Thermes_%28Aix_les-Bains%29_-_DSC05145Riche de plus de 50 ans d’histoire, le label des villes et villages fleuris mobilise près d’un tiers des communes françaises, plus de 4 000 d’entre elles sont labellisées. 

Evoluant avec les attentes des citoyens, le label s’engage aujourd’hui sur les enjeux tels que la qualité de l’accueil, le  respect de l’environnement et la préservation du lien social.


Certaines communes sont de grandes villes bien connues, d’autres de petits villages.


 
Vous serez de toutes façons séduits par leur charme et leurs atouts ! voir le site : http://www.villes-et-villages-fleuris.com/index.php

 

 

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Franche-Comté, la belle verte

Posté par francesca7 le 27 octobre 2015

franche-comte-gorges-noailes 

L’Est de la Franche-Comté est jurassien, l’Ouest flirte avec la Bourgogne, le Nord est vosgien et le Sud presque bressan, le tout est franc-comtois. La Franche-Comté est une région qui se partage entre la sévère beauté des hauts plateaux, des cascades, des rivières et des forêts.

La Franche-Comté, paradis du tourisme vert ! La formule peut paraître sortie d’un dépliant touristique, mais elle colle parfaitement à ces quatre départements dont l’arbre couvre presque la moitié de la superficie. La forêt est omniprésente, et l’on peut se perdre dans des ensembles forestiers parfois très vastes, secrets et profonds. Si le vert tient une place prépondérante en Franche-Comté, le bleu n’est pas en reste, avec 5 350 km de cours d’eau navigables, plus de 80 lacs et quelques milliers d’étangs. On considère l’eau comme un bienfait de la nature. Il ne pleut pas plus qu’ailleurs, mais ici les saisons sont encore plus marquées : les étés sont chauds, les hivers rudes. Ce qui est un atout : lorsque la neige recouvre les montagnes jurassiennes, les skieurs remplacent les randonneurs dans les villages transformés en stations de sports d’hiver à taille humaine. Un pays qui compte tant de fromages au caractère puissant (morbier, comté, mont-d’or, cancoillotte…), de vins charpentés (vin jaune, champlitte ou arbois) et de produits dont le nom seul évoque les saveurs (la montbéliard, la morteau, le jambon de Luxeuil, les cerises de Fougerolles…) mérite qu’on y pose son sac un petit moment.

Des signes d’occupation humaine datant d’environ 700 000 ans ont été retrouvés dans la vallée supérieure de la Saône, le versant sud des Vosges, la Trouée de Belfort, la bordure occidentale et les premiers plateaux du Jura. Ces hommes taillaient des pierres, confectionnaient des armes en silex ou en os et vivaient dans des cavernes. Une dent d’enfant datant de 400 000 ans a également été découverte à Vergranne, près de Baume-les-Dames. Ces découvertes attestent de la présence de l’homme en Franche-Comté au paléolithique inférieur.
Habitée au paléolithique inférieur, la Franche-Comté fut relativement unie dès l’Antiquité. À l’origine territoire des Séquanes, elle passa sous domination romaine après la chute de Vercingétorix. Occupée brièvement par les Burgondes après les Grandes invasions, elle fut annexée par lesFrancs en 534. Après la mort de Charlemagne, elle changea plusieurs fois de souverain, faisant partie, selon l’époque, du Royaume de Bourgogne, du Saint-Empire romain germanique, des Etats Bourguignons ou du royaume de France, elle fut une possession des rois d’Espagne de la maison de Habsbourg. Ce n’est qu’en 1678 par le traité de Nimègue que la Franche-Comté devient définitivement française, après une première tentative d’annexion, menée par Louis XIII, la terrible « guerre de 10 ans » (1635-1644), au cours de laquelle périrent plus de la moitié des Comtois de l’époque.

Durant la saison hivernale, les séjours se concentrent dans les massifs montagneux (stations des Rousses et de Métabiefprincipalement). La place du ski alpin est assez réduite ; en revanche, le ski de fond est pratiqué en de nombreux endroits.

Le marché de Noël de Montbéliard prend également une grande place touristique pendant le mois de décembre.

L’été, la Franche-Comté offre aux amateurs de randonnées, de cyclisme sur route (notamment grâce au ballon d’Alsace) et de VTT de nombreuses activités. On pratique également la pêche au bord des rivières et des lacs de la région, ainsi que le tourisme fluvial dans la vallée de la Saône. L’hôtellerie de plein air concentre près de 40 % de ses nuitées dans le Pays des Lacs avec la présence de campings de taille relativement importante. Tous hébergements confondus, près des deux tiers de la consommation touristique est faite d’avril à septembre.

Héritière d’une histoire mouvementée, la Franche-Comté conserve de nombreux monuments- son décor naturel, la variété de ses cristallisations et colorations, ses phénomènes géologiques et ses trésors historiques et préhistoriques en font un panorama époustouflant.

Franche-Comté, la belle verte dans Bourgogne 220px-MontbeliardeLe franc-comtois est une langue romane appartenant à la famille des langues d’oïl qui se parle notamment en Franche-Comté, mais aussi dans le canton du Jura en Suisse. Le franc-comtois fait partie d’un groupe linguistique qui comprend le picard, le wallon ainsi que le lorrain. Ces langues ont en effet un certain nombre de caractéristiques en commun, notamment une influence germanique.

La langue se retrouve sur les départements de la Haute-Saône, du Territoire de Belfort, du Doubs, dans la partie nord du Jura, ainsi que dans le canton du Jura et dans le Jura bernois (Suisse) ainsi qu’une petite partie du département du Haut-Rhin alsacien. Son domaine est limité au sud par les zones des parlers arpitans, à l’ouest par les parlers bourguignons et champenois et au nord par le lorrain.

En franc-comtois, Franche-Comté se dit « Fraintche-Comtè ».

Arpitan

La partie sud de la Franche-Comté (sud du département du Jura et du Doubs) fait partie de l’ensemble linguistique « arpitan ».

L’arpitan constitue l’une des trois grandes langues romanes avec l’occitan (langue d’oc) et le groupe des langues d’oïl. Cette langue possède de nombreuses variations locales et se décline en de nombreux dialectes. À mi-chemin entre le groupe des langues d’oïl et la langue d’oc, il constitue un groupe linguistique roman distinct. Il existe trois variantes dialectales parlées dans le sud de la Franche-Comté : le jurassien, appelé aujourd’hui arpitan comtois, le sauget, et le bressan.

L’arpitan comtois connait depuis 2012 un regain d’intérêt grâce à la sélection de l’artiste salinois Billy Fumey pour la demi-finale du LIET International.

En arpitan, Franche-Comté se dit « Franche-Comtât » (écrit en graphie ORB).

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La Gaîté Lyrique se met au rythme du Paris

Posté par francesca7 le 26 octobre 2015

 Musique Club du 24 octobre 2015 au 31 janvier 2016. Au programme : une exposition, des projections et des ateliers, ainsi que des lives et des DJ sets.

Paris musique

En collaboration avec le festival Red Bull Music Academy, le Paris Musique Club investit durant 14 semaines les sous-sols de la Gaîté Lyrique, le temps d’une exposition synesthésique dédiée au 4e art. Pour l’occasion, le collectif parisien Scale, composé d’artistes et de techniciens de divers horizons, ont élaboré six installations multi-sensorielles et immersives que le public, en tant qu’acteur, pourra expérimenter, voir et écouter.

En parallèle, le Paris Musique Club propose des ateliers ludiques pour petits et grands : le temps d’une visite, il sera possible de jouer le DJ ou le musicien et de créer des mix et des beats à l’aide des outils mis à disposition.

Aussi, 12 cartes blanches sont données à des labels et des agences de la scène musicale parisienne. C’est du côté du bar éphémère, installé pour l’occasion, que les différents artistes se succèderont pour des DJ sets endiablés et des lives déchaînés, à la manière d’un club de jazz. A ne pas manquer : les cartes blanches des labels ClekClekBoom et d’Antinote au cours de novembre, pour vibrer aux sons de leurs mix et découvrir leurs artistes grâce à leurs master-classes. Tout un programme, qui devrait ravir les mélomanes et les curieux de la capitale.

Paris Musique Club

  • Du 24 octobre 2015 au 31 janvier 2016
  • Jeudi et vendredi de 18h à minuit, samedi et dimanche de 12h à 19h
  • 7 euros l’entrée en plein tarif et 10 euros le Lives Club avec un accès à l’exposition
  • Gratuit pour les membres
  • Plus d’infos sur gaite-lyrique.net

 

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LA COURSE A LA LEGENDE DES PONTS

Posté par francesca7 le 26 octobre 2015

 

On attribua à des êtres surhumains la construction de certains ponts hardiment jetés entre deux collines escarpées ou sur le courant de fleuves renommés par leur impétuosité ou la soudaineté de leurs crues. Tantôt ils les bâtissent pour leur commodité personnelle, tantôt ils aident les hommes, exigeant pour leur salaire certaines récompenses. Et lorsqu’il s’agissait du diable lui-même demandant tribut, il n’était pas rare de voir les hommes le berner en lui livrant un chat au lieu du premier humain traversant le pont…

LA LEGENDE DES PONTS

Dans les Vosges, à Uriménil et au Val d’Ajol, se trouvent les ponts des fées. Ces bonnes dames avaient aussi, suivant la tradition, jeté un pont gigantesque du massif des Hochfelds ou Riesenfels jusqu’à la Roche de Châtepont, de l’autre côté du Val de la Lièpvre.

Dans le pays basque, ce sont les Lamignac, apparentés aux fées et aux lutins, qui ont bâti le pont du Licq. J.-F. Cerquand a recueilli un curieux récit que voici en substance. Les gens de ce pays ne trouvant personne pour entreprendre de jeter un pont sur le gave, convinrent d’en charger les Lamignac. Ceux-ci acceptèrent, et convinrent de le faire en une nuit, avant le chant du coq, mais à la condition qu’on leur donnerait en paiement la plus belle fille de Licq. L’amoureux de celle-ci trouva moyen de faire le coq pousser son coquerico avant l’heure. Les Lamignac venaient de soulever la dernière pierre à la moitié de sa hauteur. Ils la jetèrent à l’eau en maudissant le coq.

Dans les contrées du Nord, les géants prennent la place des fées des régions occidentales. La Norvège a plusieurs légendes de ponts bâtis par des géants ; tantôt c’est un jutul qui, pour aller voir celle qu’il aime, séparée de lui par une rivière, entreprend de bâtir un pont ; le soleil levant l’interrompt dans sa construction ; ou bien ce sont deux géants qui construisent un pont pour se visiter mutuellement ; d’autres géants se proposent aussi de bâtir un pont sur le Main, sans que l’on dise pourquoi.

Dans la région du Midi, surtout le long du Rhône, les architectes de ponts sont des bergers ou des humbles, qui, inspirés par Dieu lui-même ou par ses anges, finissent par élever un bel ouvrage sur un fleuve large et difficile. La plus typique de ces traditions est celle du pont de Saint-Bénezet à Avignon.

Au Moyen Age, il y a un constructeur de ponts qui l’emporte de beaucoup sur les fées, les géants, et même les saints inspirés d’en haut. Malgré l’institution des frères pontifes, c’est lui qui aux yeux du peuple, reste le grand ingénieur, le « summus pontifex ». Dans toute l’Europe, on rencontre des ponts dont la construction lui est attribuée, et la légende les lui fait bâtir avec une facilité si grande que l’on regarde comme toute naturelle l’exclamation que Goethe a mise dans la bouche de Méphistophélès : « Le beau passe-temps pour moi, s’écrie-t-il, j’aurais plutôt fait de bâtir mille ponts ! »

En France, le pont du Gard, ceux d’Orthez, de Cahors, de Bonnecombe près de Rodez, de Rilly dans les Ardennes, de Belz dans le Morbihan, du port de l’Arche, de Saint-Cloud, de Jouy aux Arches près de Metz, deux ponts en Corse, un grand nombre de ponts de la Savoie et de la région des Alpes, sont l’œuvre du diable. En Suisse, en Allemagne, en Angleterre, en Espagne, en Italie, dans l’Amérique, du sud, le peuple lui fait aussi honneur de ceux qui sont beaux et dont la construction a été difficile.

Voici en général comment se produit l’intervention de l’esprit du mal. Si les détails varient assez pour former des variantes de légendes, le thème initial est assez semblable partout. Bien que tous les rites prescrits par la religion officielle du pays eussent été observés, et que même, à côté de la cérémonie orthodoxe, on n’eût pas négligé certaines pratiques empruntées aux cultes déchus, il arrivait quelquefois que l’ouvrage commencé ne pouvait être achevé : les éléments le ruinaient, et parfois, sans cause apparente, il s’écroulait.

Les architectes, après s’être voués à tous les saints, après avoir essayé de nouvelles combinaisons qui ne réussissaient pas à assurer la solidité de leur œuvre, finissaient par invoquer, en désespoir de cause, les divinités du temps jadis, et surtout le diable. Celui-ci qui est aux aguets, et qui parfois a contribué à la ruine de l’œuvre entreprise, survient tout à coup, prend au mot l’imprudent, et promet de terminer le pont moyennant un certain salaire Il ne se montre pas trop exigeant en apparence. Habituellement, il se contente de l’abandon de la première créature vivante qui traversera le tablier du pont après son achèvement.

En Franche-Comté, lorsque l’on construisait pour la première fois le Pont-du-Diable que l’on voit entre Sainte-Anne et le Crouset, le diable venait chaque nuit renverser les travaux qu’on avait faits pendant le jour. Le maître maçon, sur le point d’être ruiné, appelle le démon à son secours, et celui-ci lui promet de ne plus le troubler dans ses travaux, à la condition d’avoir, corps et âme, la première personne qui passera sur le pont. Le maître maçon tombe presque aussitôt malade et ses ouvriers vont chercher le curé du Crouset pour l’administrer.

Ce fut lui qui le lendemain passa le premier sur le pont nouvellement achevé. Le diable était là, mais au moment où il s’apprêtait à saisir le prêtre, le bon Dieu que celui-ci portait dans ses mains apparaît dans toute sa majesté, et le diable épouvanté tombe dans un gouffre sans fond.

On racontait que le bailli de Saint-Cloud qui n’était pas sorcier, mais que les sorciers avaient engagé à entrer en négociation avec le diable, convint avec lui qu’aussitôt le travail terminé, il lui donnerait la première créature qui passerait dessus. Le jour fixé, il se présenta devant l’entrée du pont et lâcha un chat caché dans sa large manche.

Dans le Morbihan, saint Cado se fit construire un pont par le diable et lui donna aussi un chat au lieu d’une âme. On remarque de notables interruptions aux parapets du pont, auxquels la ville de Pont-de-l’Arche doit son nom ; le diable qui l’avait construit de compte à demi, n’ayant eu qu’un chat pour son salaire, refusa de le terminer. Le diable fut aussi trompé à Rilly, dans les Ardennes, où il s’était engagé à construire le pont en une seule nuit, en stipulant qu’on lui abandonnerait l’âme de la première personne qui le traverserait avant le lever du soleil ; on s’arrangea de façon à y faire passer un chien.

LA COURSE A LA LEGENDE DES PONTS dans COURS d'EAU-RIVIERES de France 220px-Lavacherie_Pont_SuspenduQuand Guillaume, duc de Toulouse, dit le Marquis-au-Court-Nez, qui allait souvent visiter son ami saint Benoît au couvent d’Aniane, voulut construire un pont sur l’Hérault, au lieu ordinaire de sa traversée, le diable renversait la nuit ce qui avait été édifié à grand’peine pendant le jour. Guillaume finit par se lasser : il appela le diable, et fit un pacte avec lui, aux conditions ordinaires : le premier passager lui appartiendrait. Le saint duc, plus rusé que Satan, fit connaître le marché à tous ses amis pour les en préserver ; puis il lâcha un chat qui le premier traversa le pont, et dont le démon fut bien forcé de se contenter. Depuis ce temps, dans le pays, les chats appartiennent au diable, et le pont à saint Guillaume.

En Corse, du temps de la domination génoise, il y avait sur les rives du Golo, non loin du village de Castirlo, un moulin à farine qui desservait toute la vallée. Pour communiquer d’une rive à l’autre, on traversait la rivière à gué ou sur une passerelle mobile et des plus primitives. Il arrivait souvent que le passage était intercepté et la passerelle emportée par les crues. Ces accidents contrariaient particulièrement le meunier qui, privé de communications, se trouvait dans la nécessité de faire chômer son moulin.

Un jour, à la tombée de la nuit, au moment où il allait passer la rivière avec son âne chargé de farine, une forte crue survint subitement. Le meunier dans cet embarras se lamentait en lançant des imprécations : un étranger apparut, qui lui demanda pourquoi il était en si grande colère. Le meunier ne lui en cacha pas la cause et l’étranger lui promit que s’il voulait lui livrer son âme, il s’engageait à jeter un pont en pierres sur le torrent avant minuit sonnant. Le meunier accepta cette proposition inespérée et avantageuse. Peu d’instants après, la rivière était le centre d’un horrible mouvement : l’œuvre commencée se poursuivait avec une activité diabolique et tout faisait prévoir que la promesse de l’inconnu serait réalisée.

Le meunier, qui n’avait pas tout d’abord réfléchi aux conséquences du contrat, devint perplexe. Cet inconnu pouvait être Lucifer et il lui avait livré son âme. Son angoisse allait grandissant avec l’avancement des travaux. Elle fut à son comble quand il vit que les trois voûtes étaient fermées et que l’on commençait à maçonner les tympans. L’ouvrage ne pouvait tarder à être achevé et minuit était encore loin. Une idée lui vint. Sans plus attendre une seconde, il alla réveiller le curé du village et lui raconta le pacte qu’il avait conclu. Après quelques instants de réflexion, le curé lui dit : « As-tu un coq parmi tes poules ? » Et sur sa réponse affirmative, il ajouta : « Va vite, remplis une cruche d’eau, et jette-en une partie sur lui : en sentant la fraîcheur de l’eau, le coq battra des ailes et chantera. Pars, et si tu arrives avant l’heure convenue, tu es sauvé. »

Le meunier se hâta de suivre le conseil du curé, et avant minuit le coq chanta. Il ne restait plus que les parapets à construire. Un épouvantable fracas suivit le chant du coq et fut répété par les échos de la vallée. Avant que le pont ne fût restauré et élargi pour l’usage de la route forestière numéro 9 qui l’a emprunté, on découvrait sur la chaussée une large pierre portant l’empreinte d’un pied fourchu. Une autre légende raconte qu’en Corse, un coq blanc, que réveille le bon ange de saint Martin, pousse un cocorico strident et met en fuite le diable au moment même où il s’apprête à poser la dernière pierre d’un pont.

Suivant diverses légendes provençales, le diable a construit le pont du Gard et a reçu pour son salaire tantôt un lièvre, tantôt un chat. Jules Baissac, l’auteur de la Diablerie chrétienne, les a fait suivre d’une dissertation. Nous ne chercherons pas s’il a eu tort ou raison de rattacher à l’ancien culte de Diane le lièvre ou le chat qui sont offerts au diable à la place d’un être humain. Ce qui nous paraît le plus intéressant dans sa démonstration, c’est la partie, assez sommairement traitée, dans laquelle il exprime les idées suivantes : le diable, en ce qui concerne les ponts, a pris — comme en maints autres cas — la 220px-Pont_du_diable_%C3%A0_Mercus-Garrabet dans HISTOIRE DES REGIONSplace d’une divinité antique, à laquelle jadis un sacrifice était fait au moment de la construction ou de l’achèvement du pont ; à l’origine ce sacrifice était celui d’un homme ; l’adoucissement des mœurs amena la substitution d’animaux ou d’effigies aux hommes qui primitivement étaient immolés, et les animaux divers que l’on fait passer sur le pont, après le pacte conclu avec le démon, sont un souvenir de l’époque à laquelle des sacrifices avaient lieu réellement.

Lorsqu’ils ont cessé d’être en usage, le souvenir en est resté, mais est allé en s’affaiblissant et, devenu simplement légendaire, a été transformé : au lieu d’un rite, il n’y a plus eu qu’un « bon tour » joué à l’ennemi du genre humain. Les nombreuses légendes où l’on force le diable à accepter un animal au lieu d’un homme, ne seraient autre chose qu’un écho affaibli et transformé, de l’époque où la construction était nécessairement accompagnée de cérémonies religieuses et de sacrifices réels.

D’après « Revue des traditions populaires », paru en 1891

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