1228 – La Merveille du Mont-Saint-Michel
Posté par francesca7 le 17 septembre 2015
œuvre de Satan ?
Les noms de Jourdain, Radulphe des Îles, Raoul de Villedieu, Robert Jolivet, Jehan Gonault resteront pour des siècles attachés à ce formidable morceau d’architecture français, cette Merveille bâtie à la gloire de saint Michel. Le MontSaint-Michel, alors appelé le mont Tombe, servit d’abord d’asile et de sanctuaire à la science. Réfugiés dans la forêt qui couvrait autrefois les rivages conquis aujourd’hui par la mer, des ermites se livrèrent longtemps à l’étude des lettres divines et profanes. Lorsque la collégiale de saint Aubert fut substituée à l’ermitage, de grands projets de travaux prirent naissance dans l’esprit des chanoines qui se succédèrent. C’est ainsi qu’en 1228, après vingt-cinq ans d’ouvrages, la Merveille du Mont-Saint-Michel fut achevée. La situation de ce corps de bâtiment élevé à flanc de rocher et la difficulté que constituait l’accumulation d’étages faisaient de cette œuvre l’une des grandes réussites architecturales du XIIIe siècle. Elle regroupait des locaux de vie conventuelle, disposés sur trois niveaux, une aumônerie où l’on recevait les pèlerins, un réfectoire et un cloître au niveau de l’église. L’un des chefs-d’œuvre de l’ensemble était la salle des Hôtes, véritable vaisseau à deux nefs, d’une rare élégance, décorée de carrelage de terre cuite émaillée. Le cloître, quant à lui formé de colonnettes aux chapiteaux sculptés, s’appuyait sur la salle des Chevaliers, tendue de tapisseries et ornée de fresques. Parmi les premiers pèlerins se rencontraient déjà quelques femmes exaltées qui affirmaient voir Satan au milieu de cette Merveille de l’Occident. La chronique raconte qu’une « vieille femme fut si effrayée en l’apercevant pour la première fois qu’elle revint après l’office et, munie d’un bâton, se mit en devoir de briser les cornes du démon. Par bonheur, le sacristain désarma la vieille et lui dit, pour l’apaiser, que l’archange faisait bien son office tout seul. »
Comme de nos jours, les marées de la baie étaient d’une amplitude de près de treize mètres les jours de fort coefficient. C’est sur une dizaine de kilomètres que la mer se retirait et revenait à grande vitesse, ce qui faisait dire « qu’elle revient à la vitesse d’un cheval au galop ». En fait, elle est plus proche de la vitesse d’un homme qui marche, elle engloutissait beaucoup d’imprudents et de ceux qui n’accordaient aucun crédit à ce dicton.
Extrait des Petites anecdotes insolites de l’Histoire de France
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