L’euro et son pluriel français
Posté par francesca7 le 2 septembre 2015
Il va bien falloir s’y faire ! Depuis déjà un certain temps, dans les magasins, le double étiquetage a permis de s’habituer à l’euro ! Voici maintenant, en ce 1 er janvier 2002, les pièces et les billets qui portent l’inscription « Euro » – billets anonymes représentant des idées de ponts, d’arches, de portes ou de portiques, de fenêtres à vitraux, tout ce qui filtre la lumière, laisse passer l’air ou le vent. On y lit : « 20 Euro », sans « s » !
Il n’en faut pas davantage à ceux dont le bagage grammatical est resté en transit dans quelque année scolaire indécise pour déclarer que le mot Euro est invariable ! Invariable certes, sur les billets et les pièces puisque ceux-là et celles-ci sont destinés à circuler dans une Europe où la règle du « s » pluriel n’est pas en vigueur partout ! En France elle l’est, « euro » est un nom commun, comme un autre ; et écrire avec son stylo ou avec son clavier « vingt euro, cent euro… », c’est faire la même erreur d’accord que celle qu’on remarque dans : « vingt banquier, cent million… » – au passage, remarquons que la liaison doit être faite : puisqu’on prononce « vingt-t-ans », quatre-vingts-z-ans, on prononce également : « vingt-t-euros, quatre-vingts-z-euros, cent-t-euros, cinq cents-z-euros ».
Inviolables, ces nouveaux billets ! Leur réputation a tenu pendant au moins trois mois : les premières falsifications ont commencé à sortir des scanners sophistiqués au printemps 2002, et poursuivent, par intermittence, leur carrière que la carte de crédit concurrence de plus en plus. Cependant, le système Monéo – la monnaie électronique –, mis au point pour les petits paiements, ne semble pas remporter le succès escompté : méfiants, les commerçants n’ont pas accepté qu’une commission jugée excessive soit prélevée sur chaque transaction.
Pièces
Toutes les pièces en euro possèdent une face européenne (1, 2 et 5 centimes : l’Europe dans le monde ; 10, 20 et 50 centimes : l’Europe comme une alliance d’États ; 1 et 2 euros : l’Europe sans frontière) et une face spécifique au pays émetteur de la pièce (y compris pour Monaco, Saint-Marin et le Vatican, États en union monétaire avec leurs voisins immédiats qui ont été autorisés à frapper leurs propres pièces).
Une nouvelle série de pièces est frappée depuis fin 2007 avec un décalage d’un an pour la Monnaie italienne (qui frappe aussi les pièces du Vatican et de Saint-Marin). Se calquant sur la pratique décidée pour les billets de banque, elle représente désormais l’ensemble du continent européen (membre ou non de l’Union), afin d’éviter de devoir frapper de nouvelles séries à chaque élargissement. Les frontières n’y apparaissent donc plus.
Toutes les pièces sont utilisables dans tous les États membres, à l’exception des pièces de collection, qu’elles soient ou non en métal précieux, qui n’ont cours que dans le pays d’émission. Des problèmes de compatibilité ont cependant été relevés sur certains automates (distributeurs automatiques, péages…).
Il existe également des pièces de collection, en métal précieux, qui n’ont cours légal que dans leur pays d’émission. Par exemple, gravée par Joaquin Jimenez (qui est également l’auteur de l’Arbre Étoilé des pièces de 1 et 2 euros), une pièce de 5 euros en argenta été frappée à deux millions d’exemplaires en 2008. Des pièces de 10 à 1 000 euros, en argent et en or, ont été mises en circulation de 2008 à 2010. Dans la pratique, ces pièces circulent essentiellement entre collectionneurs.
Billets
Les billets, quant à eux, ont une maquette commune à toute la zone euro. Les ponts, portes et fenêtres des billets symbolisent l’ouverture de l’Europe sur le reste du monde et les liens entre les peuples.
Le choix du graphisme des billets est de la compétence de la Banque centrale européenne alors que celui des pièces est de la compétence des États, membres de l’Eurogroupe. La prochaine face commune a ainsi été décidée lors d’une réunion de l’Eurogroupe. Cette décision a provoqué une petite polémique de quelques députés par l’absence, selon eux volontaire, de la Turquie sur le dessin retenu, au contraire de celui des billets.
Le 2 mai 2013 a été mise en circulation un nouveau billet de 5 €. Il est le premier d’une nouvelle série de billets baptisée Europe. Depuis le 24 septembre 2014, c’est un nouveau billet de 10 € qui a fait son apparition
Du fait d’alphabets différents les noms et divisions nationales de l’euro ne s’orthographient et ne se prononcent pas de la même façon dans tous les pays de la zone.
Du fait de la diversité des règles grammaticales au sein de la zone euro, le mot « euro » sur les pièces et billets est invariable et ne prend pas de « S ». Toutefois, dans la langue française, alors qu’il ne se prononce pas ; par us et usages à l’écrit, un « s » est généralement ajouté au pluriel. L’Académie française s’est prononcée dans ce sens dans une note publiée au Journal officiel du 2 décembre 1997.
En revanche, en France, le terme « cent », prêtant à confusion, n’est généralement pas utilisé en français ; on parle de centime ou, dans une forme plus rare et déconseillée, d’eurocent (pour ne pas confondre avec les centimes de Franc pendant la phase transitoire). Pour des raisons similaires, il est dit centimo en espagnol, centesimo en italien, lepton (pluriel lepta) en grec, alors que ne se pose pas ce problème en anglais, par exemple, langue dans laquelle il est adopté tel quel.
La liaison avec l’adjectif antéposé et le nom euro suit la règle habituelle du français, on prononce donc un(n)euro, dix(z)euros, vingt(t)euros, quatre-vingts(z)euros, cent(t)euros, etc..
En France, deux imprimeries fabriquent des billets de 5, 10 et 20 euros : l’imprimerie de la Banque de France à Chamalières, dans le Puy-de-Dôme et l’imprimerie de François-Charles Oberthur Fiduciaire à Chantepie, en Ille-et-Vilaine. Ces billets sont destinés à remplacer ceux qui sont trop usés, en France et dans toute l’Europe. Quant aux autres coupures, elles sont fabriquées dans d’autres pays européens puis envoyées en France selon une sorte de contrat d’échange établi par la Banque centrale européenne. En revanche, les pièces françaises en euro sont toutes frappées à Pessac en Gironde, par la direction des Monnaies et médailles.
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