Plume de corbeau
Posté par francesca7 le 17 août 2015
Les Français vont s’installer peu à peu dans une confortable collaboration avec l’occupant. Les fournisseurs s’empressent de répondre à ses besoins, d’autant plus qu’il paie bien, et comptant !
Le service des postes fonctionne lui aussi à plein régime : des lettres sans signature arrivent tous les jours dans les kommandanturs !
On y dénonce le voisin qui cache des Juifs, celui qui ravitaille la résistance, on révèle la véritable identité d’un étranger qui vient d’arriver sous un faux nom, on précise où se trouve l’aviateur anglais qui a été récupéré dans la nuit, on ajoute que l’argent parachuté pour la résistance a disparu, on se venge d’un amour déçu…
Bref, beaucoup de villes, petites ou grandes, beaucoup de villages sont devenus des corbeautières où s’installent des haines tenaces qui, souvent, vont se transmettre sur plusieurs générations.
Cependant, la collaboration n’empêche pas les occupants de se livrer au pillage économique de la France, avec pour conséquence des denrées contingentées et distribuées contre des cartes de rationnement.
Ce système permet le développement du marché noir : des denrées devenues rares sont vendues sans scrupule à prix d’or par ceux qui les possèdent ou par des intermédiaires. Untel fait du marché noir ? Vite, mon encre noire, et ma plume de corbeau…
Un marché noir relève généralement du secret de Polichinelle : tout le monde sait qu’il existe, tout le monde l’alimente (soit comme acheteur, soit comme vendeur). Une fraction des marchandises prévues pour le marché officiel est toujours détournée vers le marché noir, avec des complicités internes souvent à haut niveau ; cela accroît la pénurie et fait monter les prix au marché noir, au profit de ses organisateurs.
Les marchés noirs existent toujours et tendent à croître avec Internet. Ainsi, grâce à l’utilisation du réseau anonyme Tor, un marché noir nommé Silk Road spécialisé dans la vente de stupéfiants a vu son apparition.
Le monde du spectacle et de la musique est très touché par le marché noir. Environ 20 à 30% des places de spectacles et concerts sont récupérés par des réseaux revendant ces places au marché noir. A la mise en vente des places, des robots achètent les places automatiquement en très grand nombre provoquant une rupture de stock rapide. Ces places sont alors revendues auprès du grand public jusqu’à 10 fois leur prix d’origine. Le Prodiss, union du spectacle musical et de variété, a lancé le site levraibillet.fr afin de sensibiliser le grand public et de lutter contre le marché noir.
LE CORBEAU
Le corbeau, sans référence à une espèce en particulier, a une influence considérable sur la culture humaine, puisqu’on le retrouve aussi bien dans les mythes et contes traditionnels amérindiens nord-américains, sibériens ou nordiques, dans les légendes et la littérature de toutes les époques. Il y joue le plus souvent un rôle de fripon, de héros, ou contribue par sa ruse à la création de l’homme. Chez les inuits, le même mot désigne le corbeau et l’esprits des corbeaux réels.
Au fil du temps, ces oiseaux acquièrent une mauvaise réputation à cause de leur plumage noir, de leur cri rauque et de leur nécrophagie, en particulier dans l’Europe chrétienne, ce qui se traduit par une diabolisation progressive et une réputation d’oiseau de mauvais augure.
La plupart des références culturelles se rapportent à l’espèce commune du grand corbeau, mais il peut aussi se confondre avec la corneille. Sa symbolique a notamment intéressé le célèbre anthropologue français Claude Lévi-Strauss, qui suggère une hypothèse structuraliste selon laquelle le corbeau, tout comme le coyote, a obtenu un statut mythique parce qu’il était considéré comme un médiateur entre la vie et la mort…
Le grand corbeau vit dans des habitats sauvages variés, depuis les falaises côtières jusqu’aux hautes montagnes. On le trouve aussi dans les zones boisées et les forêts ouvertes, même en terrain bas. Ils nichent dans les zones de falaises, mais on les trouve aussi dans la toundra et la forêt boréale, et même dans les zones urbaines.
Le grand corbeau est résident dans son habitat.
Comportements : Le grand corbeau est attiré par les charognes, et les insectes qui vivent sur ces charognes. Il est friand du placenta des brebis et des grands mammifères en général. Il se nourrit sur le sol et stocke toute sorte de nourriture. Les adultes sont très méfiants quand ils approchent d’une nouvelle carcasse, préférant attendre qu’il n’y ait pas de danger pour se nourrir.
Le grand corbeau communique par des vocalises, mais aussi par des parades. Le couple qui défend son territoire et son nid poursuit les intrus sur de longues distances, et peut engager des combats aériens.
Il ne migre pas, mais on peut observer des mouvements saisonniers pour éviter des températures extrêmes. Cette espèce très intelligente peut survivre dans l’Arctique, aussi bien que dans le désert ou les régions tempérées.
Les parades observées ont lieu tout au long de l’année, plus intensément en automne et en hiver, et comprennent des vols acrobatiques. Les couples restent ensemble toute l’année, et sans doute pour la vie. La parade nuptiale effectuée au sol comprend des courbettes, avec le cou allongé et les plumes de la gorge ébouriffées. Le mâle déploie ses ailes et la queue, tend son cou vers le haut en se courbant, mais avec le bec tourné vers le sol. La femelle l’invite à l’accouplement en s’accroupissant légèrement et en faisant trembler sa queue.
Publié dans FAUNE FRANCAISE, HUMEUR DES ANCETRES | Pas de Commentaire »