La vierge rouge
Posté par francesca7 le 8 août 2015
Louise Michel, née le 29 mai 1830 à Vroncourt-la-Côte, Haute-Marne et morte le 9 janvier 1905 à Marseille, alias « Enjolras », est une institutrice, militante anarchiste, franc-maçonne, aux idées féministes et l’une des figures majeures de la Commune de Paris. Première à arborer le drapeau noir, elle popularise celui-ci au sein du mouvement libertaire.
Préoccupée très tôt par l’éducation, elle enseigne quelques années avant de se rendre à Paris en 1856. À 26 ans, elle y développe une activité littéraire, pédagogique, politique et activiste importante et se lie avec plusieurs personnalités révolutionnaires blanquistes de Paris des années 1860. En 1871, elle participe activement aux événements de la Commune de Paris, autant en première ligne qu’en soutien. Capturée en mai, elle est déportée en Nouvelle-Calédonie où elle se convertit à la pensée anarchiste. Elle revient en France en 1880, et, très populaire, multiplie les manifestations et réunions en faveur desprolétaires. Elle reste surveillée par la police et est emprisonnée à plusieurs reprises, mais poursuit inlassablement son militantisme politique dans toute la France, jusqu’à sa mort à l’âge de 74 ans.
Elle demeure aujourd’hui une figure révolutionnaire et anarchiste.
Au coeur de la mêlée : Louise Michel, surnommée La vierge rouge de la Commune. Fille naturelle d’une femme de chambre et d’un aristocrate, elle est née en 1830. Devenue institutrice, fascinée par Victor Hugo, elle lui envoie ses poèmes et le rencontre en 1851.
Défenseur des droits de la femme, engagée en politique aux côtés de Vallès – de Théophile Ferré aussi, son seul amour, jamais déclaré, et qui, à vingt-quatre ans sera exécuté le 8 novembre 1871 –, elle lutte de toutes ses forces contre les Versaillais.
Après la Commune, elle sera déportée en Nouvelle-Calédonie où elle soutiendra les Canaques. Revenue en France, elle publie de nombreux ouvrages et donne des conférences. Elle meurt en 1905.
Fille naturelle, à la paternité incertaine, d’une domestique et d’un membre de la petite noblesse, on sait peu de chose sur la vie privée de Louise Michel, surnommée par Verlaine (ou par Clovis Hugues), la Vierge Rouge. Sa proximité avec Victor Hugo, son amour (platonique ?) avec Théophile Ferré, ses compagnonnages féminins avec Paule Minck et Nathalie Lemel, sa longue relation avec Charlotte Vauzelle, qu’elle nomme sa « compagne depuis 15 ans » à la fin de sa vie. À son enterrement, c’est Séverine, libertaire et féministe qui prononce l’éloge funèbre. « Dans notre langage d’aujourd’hui, nous imaginerions facilement une relation lesbienne mais Louise Michel était souvent critiquée pour son comportement, plutôt qualifié de puritain. »
Ses positions sur les relations hommes/femmes sont connues : « Si l’égalité entre les deux sexes était reconnue, ce serait une fameuse brèche dans la bêtise humaine. En attendant, la femme est toujours, comme le disait le vieux Molière, le potage de l’homme. Le sexe fort descend jusqu’à flatter l’autre en le qualifiant de beau sexe. Il y a fichtre longtemps que nous avons fait justice de cette force-là, et nous sommes pas mal de révoltées. [...] ne comprenant pas qu’on s’occupe davantage des sexes que de la couleur de la peau. [...] Jamais je n’ai compris qu’il y eût un sexe pour lequel on cherchât à atrophier l’intelligence. »
Sur la prostitution, ses propos sont sans ambiguïtés : « Il y a entre les propriétaires des maisons de prostitution échange de femmes, comme il y a échange de chevaux ou de bœufs entre agriculteurs ; ce sont des troupeaux, le bétail humain est celui qui rapporte le plus. [...] Si les grands négociants des marchés de femmes qui parcourent l’Europe pour leur négoce, étaient chacun au bout d’une corde, ce n’est pas moi qui irais la couper. [...] Est-ce qu’il n’y a pas des marchés où l’on vend, dans la rue, aux étalages des trottoirs, les belles filles du peuple, tandis que les filles des riches sont vendues pour leur dot ? L’une, la prend qui veut ; l’autre, on la donne à qui on veut. La prostitution est la même [...] Esclave est le prolétaire, esclave entre tous est la femme du prolétaire ».
Louise Michel et la franc-maçonnerie
Lors de ses funérailles, de nombreux orateurs prennent la parole et, parmi eux, le vénérable de la loge « Fraternité Universelle »1 de la Grande Loge symbolique écossaise mixte et maintenue, une obédience maçonnique qui n’existe plus aujourd’hui33. Selon Jean Maitron, « des insignes ou emblèmes maçonniques ayant été déposés sur le cercueil, les organisateurs des obsèques firent remarquer que Louise Michel n’appartenait à aucune association »1.
En fait, le 20 juillet 1904, sur proposition de Madeleine Pelletier (qui selon Françoise Hecque, « revendique l’honneur d’avoir amené Louise Michel en franc-maçonnerie »), Louise Michel est invitée à la loge « Fraternité Universelle », pour y prononcer une conférence de réception. Lors de cette réunion, elle est cooptée, les membres de la loge s’estimant honorés par son acquiescement à leur offre d’adhésion. Cette date ne doit pas être confondue, comme le fait André Combes, avec celle de son initiation qui a lieu quelques semaines plus tard : le 13 septembre 1904 à la loge no 3 « La Philosophie sociale » de la même obédience, une loge qui admettait les femmes. Elle est initiée en même temps que Charlotte Vauvelle (son amie et compagne depuis 1895) et Henri Jacob. Le lendemain de cette initiation, le 14 septembre 1904, Louise Michel tient une conférence devant la loge « Diderot » de la même obédience, du thème La femme et la franc-maçonnerie qui commence par ces mots : « Il y a longtemps que j’aurais été des vôtres si j’eusse connu l’existence de loges mixtes, mais je croyais que, pour entrer dans un milieu maçonnique, il fallait être un homme ». Et encore « Le pouvoir abêtit les hommes ; aussi devons-nous non point le conquérir et nous l’arracher entre hommes et femmes, mais l’éliminer de la société en faisant de celle-ci une grande famille libre, égalitaire et fraternelle, selon la belle devise maçonnique », et sur la Commune « Les hommes de la Commune étaient individuellement énergiques, d’une grande valeur. Membres de la Commune, ils ne furent pas à la hauteur de leur tâche ». Ses propos sont rapportés par le bulletin de la Grande Loge
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