Il a crié Tuez-le ! Je prends tout sur moi
Posté par francesca7 le 23 juillet 2015
Murat, né en 1767, fils de Jeanne Loubières et de Pierre Murat, aubergistes à Labastide-Fortunière – depuis, Labastide-Murat – dans le Lot-et-Garonne. Murat l’intrépide, Murat la folie à la tête de ses charges de cavalerie auxquelles rien ne résiste. Murat d’Austerlitz, d’Eylau, de Wagram, Murat de la Moskova, mais pas de Waterloo…
Murat qui, au combat, pare son cheval de la peau de panthère d’apparat, et se pare lui-même avec tant de couleurs, d’uniformes extravagants que même les ennemis se le montrent du doigt, étonnés et amusés ! Murat, le beau-frère de Napoléon qui l’a fait roi de Naples. Après la défaite de Leipzig en 1813 : il quitte la Grande Armée, rentre dans son royaume italien, commence à l’administrer. Allié à l’Autriche, il va combattre les Français en 1814 !
En 1815, lors des Cent-jours, il attend l’appel de Napoléon. Cet appel ne viendra pas. Murat manquera cruellement à Waterloo ! Louis XVIII demande au congrès de Vienne qu’un Bourbon soit rétabli sur le trône de Naples. À la suite de diverses aventures, Murat est arrêté en Calabre, le 8 octobre 1815.
C’est à Naples que les ambassadeurs décident de son sort. L’Autriche, la Prusse et la Russie optent pour la prison. L’Espagne et l’Angleterre demandent la mort. L’ambassadeur anglais ajoute : « Tuez-le, je prends tout sur moi ! »
Le 13 octobre 1815 au matin, Joachim Murat, quarante-huit ans, prince de Pontecorvo, se rend sur les lieux où va être exécutée la sentence. Il adresse aux soldats qui l’attendent, contraints d’obéir, des paroles de compassion. Il va commander lui-même le peloton d’exécution. Dans ses mains il serre un médaillon où figure le portrait de sa femme, la reine Caroline. Les yeux ouverts, il crie « Feu ! »
Le cavalier Murat
Doté d’un puissant charisme, il est un excellent meneur d’hommes et un brillant cavalier. Ses hommes reconnaissent en lui le chef qui les guidera à la victoire. Les Cosaques, cavaliers de l’armée russe, lui vouaient une véritable admiration. Soldat d’avant-garde, il sait fixer l’ennemi et le poursuivre après sa défaite. Il fait ainsi 15 000 prisonniers en cinq jours après la prise d’Ulm en 1805, et anéantit l’orgueilleuse armée prussienne après la double victoire d’Iéna et Auerstaedt. Sabreur, il mène ses escadrons à l’assaut des troupes ennemies aux cours des charges les plus folles, remportant des succès aussi incroyables que décisifs. Ainsi, il écrase l’armée turque à Aboukir, il évite la défaite à Eylau en prenant la tête de 80 escadrons qu’il fait charger sur les troupes russes, et ordonne la charge décisive à la bataille de la Moskowa.
Il est cependant souvent emporté par son enthousiasme, ce qui lui vaut une réputation de fonceur et d’étourdi. À la bataille d’Heilsberg, en 1807, il se jette seul avec 9 000 cavaliers et quelques fantassins contre 80 000 Russes bien retranchés. Cela en fait également un mauvais général en chef qui épuise sa cavalerie à la poursuite des Russes qui se dérobent, au début de la campagne de Russie.
Murat est également réputé pour ses tenues toutes plus extravagantes les unes que les autres qui lui valurent le surnom de « roi Franconi », du nom d’un écuyer de cirque connu dans toute l’Europe du début du xixe siècle. Cette manie traduit sa vanité, sa volonté de se distinguer des autres généraux français. Il est de fait aisément reconnaissable sur les tableaux évoquant le Premier Empire (et était réellement immédiatement identifié dans les foules et sur les champs de bataille de l’époque), notamment par le port systématique d’énormes panaches blancs sur ses chapeaux.
Le général Griois a laissé dans ses mémoires un portrait de Murat qui résume le personnage.
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