Sous les arcades du Palais-Royal, depuis le 15 septembre 1795, un petit général erre, l’âme en peine. Son visage de jour en jour jaunit, pâlit, il a faim, il n’a plus rien à manger. Ses vêtements sont élimés. Il n’a plus un sou ! Il tente de se faire inviter dans les salons à la mode pour subsister. Il a des idées noires, et certains soirs, même, une dangereuse mélancolie l’envahit. Il a été radié de la liste des généraux employés par le Comité de salut public.
Pourquoi ? Parce qu’il était le protégé du frère de Robespierre. Le petit général n’est pas si petit que cela, il mesure 1,68 m. Ses ancêtres habitaient l’Italie, en Toscane. Ils sont venus s’installer en Corse, cette île devenue française en 1768. Le petit général – qui n’est autre que le petit caporal , vous l’avez deviné… – est né à Ajaccio le 15 août 1769.
C’est le deuxième des treize enfants de Charles Bonaparte, un avocat au conseil supérieur de Corse, et de Marie-Letizia Ramolino. Ils lui ont donné pour prénom : Napoléon !
Napoléon enfant est d’un tempérament plutôt sombre mais plein de fougue, il est volontiers querelleur. Il vient en France faire des études au collège d’Autun, en compagnie de son frère Joseph, leur père ayant obtenu une bourse d’enseignement.
À son arrivée à Autun, en décembre 1778, Napoléon devient vite une curiosité pour ses camarades : il ne parle presque pas français et répond par un curieux Napolioné, quand on lui demande son prénom. Il est alors surnommé « la paille au nez » ! À onze ans, il est inscrit à l’École militaire de Brienne, dans l’Aube, réservée aux enfants de la noblesse pauvre. Entré en 1784 à l’École militaire de Paris, il en sort l’année suivante.
À seize ans, il est lieutenant d’artillerie ! Il se retrouve en garnison à Valence, puis à Auxonne, en Côte-d’Or, où Monsieur Pillet lui refuse la main de sa fille Manesca : il envisage pour elle des partis plus prometteurs ! Le lieutenant Bonaparte séjourne souvent en Corse dont il aimerait devenir l’un des hommes importants, mais il se brouille avec le nationaliste Paoli.
Le 11 juin 1793, les Bonaparte doivent s’exiler précipitamment en France, leur maison est détruite par les partisans de Paoli ! Ils débarquent à Toulon où les royalistes se sont révoltés, aidés des Anglais. Sous les ordres du général Dugommier, Bonaparte fait si habilement manoeuvrer son artillerie que la manifestation est écrasée ! Les Anglais quittent la ville le 18 décembre 1793.
Bonaparte devient alors général de brigade, il a vingt-quatre ans. Rayé de son grade par les thermidoriens, il erre sous les arcades du Palais-Royal, lorsque Barras qui se rappelle Toulon pense à lui…
Napoléon fit ériger à Paris de nombreux monuments dont plusieurs à la gloire de la Grande Armée et de ses victoires. Il a fait construire après la victoire à la bataille d’Austerlitz deux arcs de triomphe après avoir déclaré à ses soldats : « Vous ne rentrerez dans vos foyers que sous des arcs de Triomphe ». Le premier à être ordonné est l’Arc de triomphe de l’Étoile en 1806 pour en faire le point de départ d’une avenue triomphale traversant le Louvre et la place de la Bastille, il ne sera achevé qu’en 1836. Le deuxième est l’Arc de triomphe du Carrousel, construit de 1806 à 1808 et situé sur la place du Carrousel, à l’ouest du Louvre. La bataille d’Austerlitz est aussi commémorée par la colonne Vendôme, anciennement appelée colonne d’Austerlitz puis colonne de la Grande Armée, construite entre 1805 et 1810. Elle est surmontée d’une statue de Napoléon.
L’église de la Madeleine devait être elle aussi un temple à la gloire de la Grande Armée, comme prévu en 1805. En 1812, après la campagne de Russie, Napoléon changea d’avis pour revenir au projet d’une église. Elle fut finie en 1842. Napoléon fit aussi construire de 1807 à 1825 le palais Brongniart de style corinthien pour accueillir la Bourse de Paris. Il fit aussi construire le palais d’Orsay de 1808 à 1840, où s’installe le Conseil d’État.
Napoléon fit aménager la capitale. Il fit percer les rues de Rivoli, de Castiglione et des Pyramides ainsi que numéroter les immeubles de Paris. Il ordonna la liaison entre le Louvre et lepalais des Tuileries et la finition de la cour carrée du Louvre (construction de l’aile ouest et sud) qui devient un musée. Il offrit au palais Bourbon une nouvelle façade, érigée entre 1806 et 1810. Il fit construire trois ponts (le pont des Arts (1801-1803), d’Austerlitz (1802-1806) et d’Iéna (1808-1814)) et plusieurs dizaines de fontaines comme l’éléphant de la Bastille. Il fit embellir le jardin du Luxembourg et créer le jardin des Plantes, le canal de l’Ourcq, de Saint-Martin et de Saint-Denis. Enfin, Il fit aménager le cimetière du Père-Lachaise