Blancs, Bleus, chouans
Posté par francesca7 le 5 juillet 2015
Contre les Vendéens, les soldats de la République – les Bleus – sont envoyés au cours de l’été 1793. Les Blancs – les Vendéens – battent les Bleus à Torfou, en septembre.
Les Bleus battent les Blancs à Cholet, le 17 octobre 1793. Les Vendéens doivent franchir la Loire. La plupart de leurs chefs ont été tués. Ils sont 80 000 hommes, femmes, enfants, longue et lente colonne sans ordre et sans grand espoir qui s’en vont alors vers Granville. C’est ce qu’on appelle la virée de galerne – d’un mot celtique qui désigne le vent du nord-ouest. Ils espèrent le secours des émigrés et des Anglais qui combattent aussi la Révolution.
Mais rien ne viendra. Ils échouent dans leur tentative de prendre Granville, se replient sur Angers, puis sont refoulés vers Le Mans où les Bleus de Marceau les écrasent. Le reste repart vers Savenay – en Loire-Atlantique – où Kléber, Marceau et Westermann les achèvent le 23 décembre : 15 000 morts jonchent les terres de Savenay. Les prisonniers, femmes et enfants compris, ont été fusillés, dépouillés de leurs vêtements.
Jusqu’en mai 1794, la Vendée va être parcourue par les colonnes infernales de Turreau qui vont brûler, détruire, piller, assassiner les populations dans des conditions atroces : des jeunes filles sont écartelées, les jambes attachées à des branches d’arbres, des femmes enceintes sont écrasées sous des pressoirs, des enfants sont embrochés et rôtis.
En février 1795, une paix temporaire est signée avec Charrette. Mais, dès l’été, le 27 juin 1795, des émigrés et des Anglais débarquent à Quiberon. Ils se joignent aux chouans de George Cadoudal. Les chouans sont les combattants du nord de la Loire, initialement sous les ordres de Jean Cottereau dont le grand-père, contrebandier du sel, imitait le cri du chat-huant, cri repris comme signe de ralliement.
Les 16 et 17 juillet 1795, les chouans et leurs alliés sont battus. Les 751 prisonniers sont condamnés à mort et exécutés. Stofflet et Charrette sont arrêtés et fusillés. Les guerres de Vendée ont fait 150 000 morts.
En 1793
Dans le Morbihan, le 14 mars, 4 000 paysans pénètrent dans Vannes, mais sont repoussés à coup de fusil par les soldats. Le même jour, à Pluméliau, plusieurs milliers de paysans attaquent deux commissaires escortés par une centaine de gardes nationaux accompagnés de deux canons. Les deux commissaires sont tués, ainsi que trois gendarmes et 25 gardes nationaux. Le lendemain, les insurgés attaquent Pontivy. Les patriotes barricadés dans la ville reçoivent en renfort 50 soldats de Guémené-sur-Scorff et 35 gardes nationaux de Josselin, puis au cours du combat 50 gardes nationaux de Loudéac. Les paysans, découragés, abandonnent le combat et se retirent. Le 15 mars, 5 000 paysans venus des environs de La Roche-Bernard, Pontchâteau, et Guérande se rassemblent devant La Roche-Bernard. Les insurgés envoient une proclamation aux patriotes:
« Nous ne sommes point armés pour nous entre-détruire les uns les autres, mais bien pour résister à l’oppression, et pour faire entendre nos justes plaintes qui, quoique vous en disiez, ont été souvent rejetées. Aujourd’hui que vous vous dites disposés à les écouter et même à les faire valoir, nous allons vous les retracer en peu de mots.
Écartez de nous le fléau de la milice, et laissez aux campagnes des bras qui leur sont nécessaires. Vous nous parlez d’ennemis qui menacent nos foyers: c’est là que nous saurons les repousser, s’ils viennent nous attaquer; c’est là que nous saurons défendre contre eux et contre tous autres, nos femmes, nos enfants, nos bestiaux et nos récoltes, ou périr avec eux.
Rendez à nos vœux les plus ardents nos anciens pasteurs; ceux qui furent, dans tous les temps, nos bienfaiteurs et nos amis; qui, partageant nos peines et nos maux, nous aidaient à les supporter par de pieuses instructions et par leur exemple. Rendez-nous avec eux le libre exercice d’une religion qui fut celle de nos pères et pour le maintien de laquelle nous saurons verser jusqu’à la dernière goutte de notre sang.
Rendez à nos campagnes ceux de ces dignes pasteurs que vous retenez dans vos murs, et permettez à ceux qui se sont exilés de revenir nous distribuer les consolations dont nous avons grand besoin; leur retour ramènera partout la paix, l’union, la concorde.
Telles sont nos principales demandes. Nous y joignons notre vœu pour le rétablissement de la royauté, ne pouvant vivre sous un gouvernement républicain, qui ne présente à nos esprits que des idées de division, de troubles et de guerres. »
Les patriotes de La Roche-Bernard laissent les paysans entrer dans la ville à condition de ne pas commettre de pillages. Mais des coups de feu isolés déclenchent le combat, des gardes nationaux sont tués, les autres prennent la fuite et les maisons des patriotes sont pillées. Le lendemain, deux administrateurs, Sauveur et Le Floch sont assassinés. Puis les mêmes insurgés marchent sur Rochefort-en-Terre, les 48 patriotes de la ville se rendent sous promesse de vie sauve, néanmoins trois d’entre-eux sont lynchés par la foule.
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