• BONJOUR A TOUS ET

    bienvenue (2)

     CHEZ FRANCESCA 

  • UN FORUM discussion

    http://devantsoi.forumgratuit.org/

    ............ ICI ............
    http://devantsoi.forumgratuit.org/

  • téléchargement (4)

  • Ma PAGE FACEBOOK

    facebook image-inde

    https://www.
    facebook.com/francoise.salaun.750

  • DECOUVERTES !

    petit 7

  • BELLE VISITE A VOUS

    aniv1

    PETITS COINS DE PATRIMOINE QUI SERONT MIS EN LUMIERE AU DETOUR DE NOTRE REGION DE FRANCE...

  • Cathédrale St-Etienne-Auxerre

    St-Etienne Cathédral, Auxerre

    « La restauration est une opération qui doit garder un caractère exceptionnel. Elle a pour but de conserver et de révéler les valeurs esthétiques et historiques du monument et se fonde sur le respect de la substance ancienne et de documents authentiques. Elle s’arrête là où commence l’hypothèse, sur le plan des reconstitutions conjecturales, tout travail de complément reconnu indispensable pour raisons esthétiques ou techniques relève de la composition architecturale et portera la marque de notre temps. » citation Charte de Venise, art. 9, ICOMOS, 196.

  • M

    JE SUIS ORIGINAIRE MOI-MEME DE LA BOURGOGNE....

  • FRANCE EN IMAGES

    G

    « Un monument restauré traduit les connaissances, les ambitions, les goûts, non seulement du maître d’oeuvre mais aussi du maître d’ouvrage : c’est le vrai révélateur de l’appréhension des édifices par une génération donnée, qui leur permet de reconnaître pour sien un édifice centenaire. » citation de Françoise Bercé.

  • amis

  • Méta

  • amis

  • Architecture Française

    5

  • Artisanat Français

    1

  • A

  • amour-coeur-00040

  • montagne

    Tout devient patrimoine : l'architecture, les villes, le paysage, les bâtiments industriels, les équilibres écologiques, le code génétique.

  • 180px-Hlézard1

  • Patrimoine Français

    3

    Citation sur la France.
    !!!!
    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

  • a bientot

La reine Claude – la Boiteuse

Posté par francesca7 le 8 juin 2015

Disgracieuse, Boiteuse – comme sa mère Anne de Bretagne –, de petite taille et de forte corpulence : voilà Claude de France. Le 13 mai 1514, âgée de quatorze ans et demi, elle se marie. À qui ?

claudedf

Au plus beau, au plus grand : un jeune homme de dix-neuf ans : François d’Angoulême. En ce mois de mai 1514, on porte le deuil de la reine Anne de Bretagne morte en janvier, ce mois terrible où le froid fut si intense que les loups affamés attaquèrent bourgs, villages, fermes isolées, et que le pain manqua.

Point de jeux, point de trompettes, ainsi en a décidé Louis XII. Et François d’Angoulême, futur François Ier , déclare à quelques proches, à propos de cette épouse sans grâce, mais qui l’admire tant : « Rien en la personne de cette fille de roi ne me séduit, je l’estime, mais je ne pourrai jamais l’aimer. » Pourtant, neuf mois après son mariage, Claude de France, à quinze ans, va donner naissance à son premier enfant : Louise qui mourra à trois ans.

Six grossesses consécutives vont suivre : Charlotte, morte à 8 ans, François, mort à 18 ans, Henri, le futur Henri II, Madeleine, morte à 17 ans, Charles, mort à 22 ans, et Marguerite, morte à  51 ans. Lorsqu’elle met au monde Marguerite, la reine Claude n’a que 24 ans ! En un peu moins de dix ans de mariage, elle aura été enceinte sept fois, et son septième accouchement sera le dernier. Lorsqu’il apprend qu’elle va mourir, François Ier s’attendrit tristement en disant :

« Si je pensais la racheter par ma vie, je la lui donnerais de bon coeur. Je n’aurais jamais pensé que le lien du mariage fût si difficile à rompre. »

Claude de France s’éteint le 26 juillet 1524. D’elle on conserve l’image d’une reine douce et bonne ; et celle d’une prune toute ronde, verte et parfumée, à laquelle elle donna son nom : la reine-claude. Elle meurt à 24 ans après avoir mis au monde sept enfants

CatherinedemediciMiniatureÀ propos de la reine Claude de France, Brantôme a écrit :

« Il faut parler de madame Claude de France, qui fust très bonne et très charitable, et fort douce à tout le monde, et ne fist jamais desplaisir ny mal à aucun de sa court ny de son royaume. Elle fust aussy fort aymée du roy Louys, et de la royne Anne, ses pere & mere, et estoit leur bonne fille et la bien-aymée, comme ilz luy monstrarent bien; car amprès que le roy fust paisible duc de Milan, ilz la firent déclarer et proclamer en sa court de parlement de Paris, à huys ouverts, duchesse des deux plus belles duchez de la chrestienté, qui estoient Milan et Bretaigne, l’une venant du pere et l’autre de la mere. Quelle heritiere! s’il vous plaist. Ces deux duchez joinctes ensemble eussent bien faict un beau royaume »

Autant François était grand et athlétique, autant Claude était petite. Ses maternités successives la faisaient paraître continuellement bien en chair aux dires de la Cour, qui en faisait un sujet de moquerie. Les ambassadeurs étrangers notent sa « forte corpulence », sa claudication, le strabisme de son œil gauche, sa très petite taille, sa laideur et son effacement, pour ne souligner que ses qualités de cœur. Elle fut peu aimée à la cour après la mort de ses parents. Brantôme témoignera :

« que le roy son mary luy donna la vérolle, qui lui advança ses jours. Et madame la régente (Louise de Savoie) la rudoyait fort […] . »

Le roi lui imposera l’omniprésence de sa maîtresse, Françoise de Foix.

Publié dans FONDATEURS - PATRIMOINE | Pas de Commentaire »

Les recettes de beauté d’Agnès Sorel

Posté par francesca7 le 8 juin 2015

AgnesSorelAgnès, la belle Agnès ! Belle et qui le sait ! Au point qu’elle n’hésite pas à montrer de sa personne ce qu’elle sait parfait : son sein – elle montre même les deux, lançant la mode des poitrines à l’air, mode qui ne recueille pas que l’enthousiasme dans son entourage… Afin de posséder toujours un teint éclatant, la belle Agnès possède un onguent.

C’est Jacques Coeur qui lui en a rapporté d’Orient la composition : un litre de crème fraîche dans lequel on laisse macérer des pétales de roses, des fleurs de fèves et des nénuphars.

On cuit le tout au bain-marie jusqu’à ce que cela devienne une pâte onctueuse.

Elle utilise aussi du shampooing à la camomille, des masques au miel pour la nuit, et puis une crème contre les rides qui se prépare de la façon suivante : mélanger de la bave d’escargot, un soupçon de cervelle de sanglier, de la fiente de chèvre, des pétales d’oeillets rouges, et des vers de terre vivants.

Le tout est placé dans un mortier et travaillé au pilon. On ajoute ensuite un verre de sang de loup, pour donner de la couleur. Agnès Sorel applique quotidiennement cette préparation sur son visage avant le maquillage. Pétales d’oeillets, bave d’escargot, soupçon de cervelle, chaque matin. Parce qu’elle le vaut bien !

Issue donc de la petite noblesse, c’est en Picardie qu’elle reçut une éducation soignée. On pense qu’elle aurait vécu au château de Maignelay-Montigny dans l’Oise et que, comme il était d’usage d’envoyer les jeunes demoiselles parachever leur formation dans la haute aristocratie, on l’y prépara à occuper à la cour la charge enviée de demoiselle de compagnie d’Isabelle de Lorraine, reine de Sicile et femme du roi René, beau-frère du roi Charles VII. Cette charge n’était pas convoitée pour les avantages matériels qu’elle procurait : Agnès Sorel, placée dans la cour de Lorraine vers l’âge de quinze ans, ne recevait que dix livres par an, contrairement à d’autres demoiselles de cette cour telle Catherine de Serocourt, cousine de Jean de Serocourt, capitaine de Tarascon, qui se voyait octroyer la somme de quinze livres tournois. Elle lui était destinée dès son plus jeune âge du fait de sa naissance et des recommandations dont elle bénéficiait. Selon les commentateurs s’appuyant sur les chroniques de Monstrelet ou de Jean Chartier, la rencontre entre la jeune femme et le roi, qui est impressionné par sa beauté, a lieu à Toulouse (le 19 mars 1443 lorsque le roi Charles reçoit en grand cérémonial son beau-frère René et Isabelle de Lorraine, dans la suite desquels apparaît pour la première fois Agnès Sorel) ou à Saumur en septembre 1443.

Le roi de France, Charles VII, de vingt ans son aîné, la fait entrer au service de la maison angevine en 1444 pour la rapprocher de lui. Officiellement, elle est demoiselle de la maison de la reine Marie d’Anjou. Minaudant, elle résiste aux avances du roi pour accroître son désir et mieux se l’attacher.

Après avoir cédé à sa cour empressée, elle passe au rang de première dame officieuse du royaume de France puis gagne rapidement le statut de favorite officielle, ce qui est une nouveauté : les rois de France avaient jusque-là des maîtresses mais elles devaient rester dans l’ombre. Charles VII a d’ailleurs eu d’autres maîtresses, mais elles n’ont pas eu l’importance d’Agnès Sorel. C’est durant le séjour de Charles VII à Nancy, lors de fêtes royales vers la fin de l’année 1444, que le roi joute pour sa belle lors d’un tournoi. Il affiche à cette occasion sa maîtresse officielle qui fait sensation en apparaissant le dernier jour revêtue « d’une armure d’argent incrustée de gemmes ».

Les recettes de beauté d’Agnès Sorel dans FONDATEURS - PATRIMOINESon art de vivre et ses extravagances rejettent la reine dans l’ombre. Les voiles et autres guimpes sont abandonnés. Elle invente le décolleté épaules nues qualifié de « ribaudise et dissolution » par quelques chroniqueurs religieux de l’époque. De vertigineuses pyramides surmontent sa coiffure. Des traînes allant jusqu’à huit mètres de long allongent ses robes bordées de fourrures précieuses : martre ou zibeline. Elle met à la mode chemises en toile fine, colliers de perles. Elle traite sa peau avec des onguents faisant office de peeling, une crème contre les rides tous les matins et des masques au miel pour la nuit. Elle se maquille avec un fard à base de farine et d’os de seiche pilés qui lui donne un teint d’albâtre très prisé à l’époque, se met du rouge à lèvres à base de pétales de coquelicots, ce qui est condamné par les prédicateurs du Moyen Âge. Elle se fait épiler les sourcils et les cheveux sur le haut du front, ce dernier étant devenu le pôle érotique du corps de la femme à cette époque. Il ne s’agit pas de la « mode florentine » pour se donner un front plus bombé, mais pour équilibrer ses traits car elle a de très grands yeux disproportionnés par rapport à son visage. Rien qu’en 1444, le roi lui offre vingt mille six cents écus de bijoux dont des diamants taillés dont elle est la première à parer sa coiffure si l’on en croit les chroniqueurs de l’époque.

Pour se procurer ces atours précieux, elle devient la meilleure cliente de Jacques Cœur, marchand international et grand argentier du roi, qui a amassé des trésors dans son palais de Bourges. Elle consomme de grandes quantités d’étoffes précieuses et, bien sûr, toutes les femmes de la cour l’imitent.

Agnès Sorel sait jouer de son influence auprès du roi en compagne aimante de l’homme d’État. Elle impose ses amis au roi ou s’acquiert la faveur des conseillers de la Couronne, qui voient en elle le moyen de s’assurer la bienveillance royale, tels Pierre de Brézé, Étienne Chevalier, Guillaume d’Estouteville, Guillaume Cousinot, Prigent VII de Coëtivy ou Jacques Cœur. C’est grâce à ces manœuvres que le roi, en l’espace de quelques mois, lui octroie les fiefs de Beauté (d’où le surnom bien connu de « Dame de Beauté »), Vernon, Issoudun, Roquesezière et lui offre le domaine de Loches. Elle y fait aménager le château qui surplombe la ville.

Le dauphin, futur Louis XI, ne supporte pas la relation d’Agnès avec son père. Il estime que sa mère est bafouée et a de plus en plus de mal à l’accepter. Un jour il laisse éclater sa rancœur et poursuit, l’épée à la main, l’infortunée Agnès dans les pièces de la maison royale. Pour lui échapper, elle se réfugie dans le lit du roi. Charles VII, courroucé par tant d’impertinence, chasse son fils de la cour et l’envoie gouverner le Dauphiné.

Dès qu’elle est installée par Charles au Manoir de la Vigne au Mesnil-sous-Jumièges près de Rouen, elle est soudainement prise d’un « flux de ventre » selon Jean Chartier, chroniqueur officiel de la cour, et meurt en quelques heures le 9 février 1450, non sans recommander son âme à Dieu et à la Vierge Marie. En donnant naissance à un enfant prématuré de sept mois (sa dernière fille, qui décède quelques semaines après elle), celle qui fut la première maîtresse officielle d’un roi de France meurt officiellement à l’âge de vingt-huit ans d’une infection puerpérale. Elle a le temps de léguer ses biens à la collégiale de Loches pour que des messes y soient dites pour le repos de son âme, à l’abbaye de Jumièges où est déposé son cœur, ainsi qu’aux membres de sa famille et au roi à qui elle lègue ses bijoux.

Sa mort est si rapide qu’on croit tout d’abord à un empoisonnement. On accuse même Jacques Cœur, désigné comme exécuteur testamentaire, de l’avoir fait assassiner, mais il est lavé de ce chef d’inculpation. Les soupçons se portèrent alors jusqu’au xxie siècle sur le Dauphin, le futur Louis XI, ennemi du parti qu’elle soutenait

Une autopsie de son cadavre effectuée à l’occasion de l’ultime déplacement de son gisant dans la collégiale Saint-Ours de Loches en juin 2004, programmé pour des raisons muséographiques par le conseil général d’Indre-et-Loire, a révélé une ascaridiose (tube digestif infesté d’œufs d’ascaris), et qu’elle avait absorbé des sels de mercure, purge associée à de la fougère mâle utilisée pour bloquer la croissance des parasites. C’est l’ingestion d’une dose anormale de ce métal lourd qui a entraîné une mort très rapide, en moins de 72 heures. Cependant, les doses de mercure observées par l’analyse d’un poil de l’aisselle sont telles (dix mille à cent mille fois la dose thérapeutique) qu’il est difficile de croire à une erreur médicale. Le suicide ou l’empoisonnement (à cette époque le mercure était donné sous forme liquide avec de la mie de pain agglomérée pour éviter qu’il ne brûle l’estomac) de cette jeune mère vulnérable qui se relève de couches ne sont donc pas à écarter. Parmi les proches, ceux qui pourraient être des coupables idéaux figurent sa cousine germaine, Antoinette de Maignelais, qui trois mois après la mort d’Agnès Sorel prenait sa place dans le lit du roi, et son médecin, Robert Poitevin, qui était aussi un de ses trois exécuteurs testamentaires

Agnès Sorel était blonde cendrée et avait une peau très claire. Certains de ses contemporains disent qu’entre les belles c’était la plus belle du monde. Suivant la mode de l’époque, elle portait de profonds décolletés qui laissaient apercevoir le galbe de sa poitrine. Elle avait également un grand front qu’elle épilait à l’occasion ainsi que les lèvres soulignées de rouge comme l’exigeaient les critères de beauté de l’époque. Agnès prenait régulièrement des bains de lait d’ânesse afin de préserver la beauté de son teint clair. Les contrastes étant de mode, il fallait avoir un teint très clair, les cheveux soit bruns très foncés soit blond très clairs et avoir les lèvres bien rouges, ceci faisant d’elle une parfaite beauté.

Les représentations qui restent d’Agnès Sorel sont :

  • La Vierge à l’enfant entourée d’anges de Jean Fouquet (partie droite du diptyque de Melun, conservé autrefois à la collégiale Notre-Dame de Melun) et maintenant au musée des beaux arts d’Anvers (Belgique). Agnès Sorel est vraisemblablement le modèle de cette Vierge Marie couronnée. Elle est représentée avec une petite bouche, un front haut et avec un sein découvert.
  • son gisant : attribuée au sculpteur Jacques Morel, la statue a été restaurée en 1807. À cette occasion, la tête et les mains ont été remplacées 

220px-TombeauAgnesSorel dans HUMEUR DES ANCETRESLes habitants de Loches et de Beaulieu-lès-Loches, deux villes alors rivales, se faisant face sur chaque rive de l’Indre, mais loin des intrigues de cour ont gardé longtemps de la jeune et charmante Agnès une image semblable de la charitable donatrice et un même souvenir de sa grande popularité. Son légendaire pouvoir de séduction est né de ce souvenir populaire, amplifié par l’art de Touraine.

Depuis deux siècles, l’Hôtel Lallemant de Bourges, maintenant Musée des Arts Décoratifs, possède une mèche de cheveux bruns attribuée à Agnès Sorel, qui était blonde. L’étude effectuée en 2004/2005 sur les restes de la favorite du tombeau de Loches a permis d’authentifier la mèche de cheveux de Bourges. La couleur actuelle serait le résultat naturel du passage des siècles.

Publié dans FONDATEURS - PATRIMOINE, HUMEUR DES ANCETRES | Pas de Commentaire »

La schizophrénie de Charles VI

Posté par francesca7 le 7 juin 2015

 

250px-Valentine_of_Milan_and_Odette_de_ShampdiversCharles VI souffre de ce qu’on appelle aujourd’hui la schizophrénie. De sorte qu’il connaît, entre deux crises, des périodes de rémission où il se comporte tout à fait normalement. Mais lorsque la maladie le saisit, souvent à l’improviste, il ne reconnaît plus sa femme, ses enfants, se met à crier de façon horrible, déchire au couteau les tapisseries et tentures. Il refuse de se laver, jeûne plusieurs jours, puis se met à manger gloutonnement, de façon grotesque, animale. Il danse de façon obscène et affirme s’appeler Georges.

Au bout de quelques années, Jean sans Peur a l’idée de placer auprès du roi fou une blonde, jeune et fort belle Bourguignonne : Odinette de Champdivers. Caressante et bonne, elle éprouve une immense tendresse pour son « roi fol ». Elle lui apprend à jouer aux cartes, elle le soigne avec toutes sortes de doux remèdes ; elle tempère l’ardeur des médecins qui veulent à tout prix, régulièrement, inciser le cuir chevelu du malade afin d’en faire sortir le mal de la folie…

Odinette tente aussi de convaincre Charles qu’il n’est pas de verre : c’est en effet une obsession pour lui ; il est persuadé que s’il tombe il va se briser en mille morceaux ; alors, il se barde d’attelles de fer sur tout le corps afin d’éviter la catastrophe qu’il redoute ! Tendre, Odinette donne aussi de l’amour au roi : un an après leur rencontre, naît leur fille qu’ils prénomment Marguerite (De Valois 1407-1458). Pendant trente années, les crises vont se succéder, entrecoupées de longues périodes de rémission, de sorte qu’on peut imaginer qu’Odinette et Charles connurent une forme de bonheur intense et rare. Jusqu’en 1422. Cette année-là, le 21 octobre, meurt le roi fou.

Du vivant de Charles VI, de riches dons servirent de récompense au  dévouement d’Odinette. Elle est gratifiée de deux beaux manoirs avec toutes leurs dépendances situés l’un à Créteil, au Buisson et l’autre à Bagnolet, sans doute situé aux Malassis4. Elle partage le long calvaire du roi de France atteint de démence jusqu’à la mort de celui-ci en octobre 1422. On dit même qu’elle invente pour le distraire les cartes à jouer. Selon certains auteurs, Odette porte les vêtements de la reine dans le lit royal chaque nuit, et Charles ne repère pas la substitution.

En 1418, le roi avait offert une rente à Odette de Champdivers et à leur fille Marguerite de Valois. D’avril à octobre 1422, le gouvernement moribond de Charles VI de France alloue à Marguerite de Valois la somme de cinq cents livres par an, sa vie durant, sur le péage de Saint-Jean-de-Losne. Mais à la mort du roi, en octobre 1422, Odette et sa fille perdent leur rente.

Elle vont alors chercher refuge auprès du duc de Bourgogne. Mais celui-ci est peu généreux.

Les deux femmes sont ensuite accusées et jugées pour avoir comploté et espionné pour la France. Après 1424, Marguerite et sa mère se réfugient dans le Dauphiné.

La schizophrénie de Charles VI dans FONDATEURS - PATRIMOINE 220px-Odette_de_Champdivers_%28Delacroix%29Charles VII de France la fait légitimer par lettres datées du mois de janvier 1428, à Montrichard.

Odette de Champdivers, par l’intermédiaire d’Étienne Chariot, cordelier de Beuvray-lès-Autun en Bourgogne et espion de Charles VII dans la région, avertit le roi d’un massacre de ses partisans lyonnais programmé par les Bourguignons et les Anglais.

Chariot est arrêté par les Bourguignons et dénonce Odette de Champdivers. La mère et la fille sont accusées et jugées pour avoir comploté et espionné pour la France. Odette de Champdivers disparaît après le 6 septembre 1424. Il est assez probable qu’elle meurt dans le plus grand dénuement. Elle est peut-être morte dans le Dauphiné en 1425.

C’est la seconde plus ancienne maîtresse connue d’un roi de France, après Biette de Casinel, maîtresse de Charles V.

Publié dans FONDATEURS - PATRIMOINE, HUMEUR DES ANCETRES | Pas de Commentaire »

La jacquerie cannibale

Posté par francesca7 le 7 juin 2015

 

La jacquerie, révolte des paysans, a un aspect beaucoup moins misérabiliste qu’on a pu le croire.

Ceux qui la composent désirent avant tout travailler en paix. Ils reprochent aux seigneurs de ne pas la leur garantir, car ils sont régulièrement victimes des bandes d’Anglais et des Navarrais qui entourent Paris et tiennent des forteresses où ils se réfugient. Les paysans sont aussi victimes des troupes du dauphin Charles qui cherchent à reconquérir ces forteresses.

 Et puis il a fallu payer l’équipement des chevaliers et des soldats de Poitiers, si honteusement battus. Il faut maintenant payer la rançon de Jean Le Bon qui se dore la pilule à Londres !

De tout cela, Jacques Bonhomme, le nom qu’on donne au paysan, n’est pas content. Et il le fait savoir avec, parfois, une cruauté qui dépasse l’imagination. La chronique de l’époque rapporte qu’ayant investi un château et tué le seigneur du lieu, les jacques le dépècent, le mettent à la broche et obligent sa femme à goûter leur rôti !

 Jacques_Bonhomme

En réalité, derrière l’expression « Jacques Bonhomme », les sources de l’époque désignent effectivement l’ensemble des révoltés de la Grande Jacquerie. Elle vient de l’ancien français « jacques », qui désigne les paysans, par synecdoque, du fait du port d’une veste courte du même nom, la « jacque ». La chronique de Jean de Venette précise que ce sobriquet de « Jacques Bonhomme » fut attribué par les nobles aux paysans, pour les tourner en ridicule.

Jacques Bonhomme est le nom attribué par Jean Froissart à Guillaume Caillet ou Callet. On trouve aussi Guillaume Carle, Cale ou Karle.

Guillaume est vraisemblablement né dans le village de Mello dans le Beauvaisis. Son nom est attesté par les lettres de rémissions produites par l’autorité royale à l’issue de la révolte. Les chroniques et cartulaires de l’époque le décrivent comme un homme d’un certain charisme, « un homme bien sachant et bien parlant, de belle figure et forme ».

En mai 1358, les paysans révoltés, les Jacques, le prirent pour chef et le nommèrent « roi » ou « capitaine souverain du plat pays » ; il refusa tout d’abord le commandement mais, menacé de mort, s’inclina. Il était accompagné d’un membre de l’ordre des Hospitaliers et d’un certain Jacques Bernier de Montataire.

Il essaya en vain d’établir un front commun avec les Parisiens regroupés derrière Étienne Marcel. Attiré dans le camp nobiliaire par ruse, il fut capturé par Charles le Mauvais, qui le fit mourir en le couronnant d’un trépied de fer rougi au feu. D’autres sources avancent qu’il fut par la suite décapité sur la place de grève de Clermont-en-Beauvaisis.

La Grande Jacquerie :

éclate à la fin du mois de mai 1358, peut-être le 28, à la frontière entre l’Île-de-France et le Clermontois et plus particulièrement dans un petit village appelé Saint-Leu-d’Esserent.

Les origines immédiates de cette révolte sont mal connues mais semblent résulter d’échauffourées entre nobles et paysans ou d’une résistance victorieuse d’un groupe de paysans contre des nobles locaux. De façon plus générale, cette révolte s’inscrit dans le contexte difficile de la guerre de Cent Ans, assombri depuis 1348 par la Grande peste. La noblesse, après les défaites de Crécy en 1346 et de Poitiers en 1356, est déconsidérée. Lesgrandes compagnies, lorsqu’elles ne guerroient pas pour l’un ou l’autre des partis, rançonnent le pays. Au-delà, la pression fiscale, due au versement de la rançon du roi, la mévente des productions agricoles placent les paysans dans une situation intolérable. Étienne Marcel entretient sciemment l’agitation à son profit.

Quelle que puisse être l’étincelle qui déclenche la révolte, celle-ci est tout de suite décrite avec horreur sous le terme d’« effrois » et enflamme, de proche en proche, la moitié nord du pays. Les chroniques du temps dressent un catalogue des violences antinobiliaires qui se déchaînent alors sur le pays.

Ainsi, le chroniqueur Jean Froissart, dépeint, sous le terme de cruautés des « Jacques Bonhommes », un tableau pour le moins sinistre des méfaits de ceux qu’il qualifie de « chiens enragés ». Ce récit est ponctué de faits qui veulent souligner l’animalité des émeutiers :

« Ils déclarèrent que tous les nobles du royaume de France, chevaliers et écuyers, haïssaient et trahissaient le royaume, et que cela serait grands biens que tous les détruisent. […] Lors se recueillirent et s’en allèrent sans autre conseil et sans nulle armure, seulement armés des bâtons ferrés et de couteaux, en premier à la maison d’un chevalier qui près de là demeurait. Si brisèrent la maison et tuèrent le chevalier, la dame et les enfants, petits et grands, et brûlèrent la maison. […] Ils tuèrent un chevalier et boutèrent en un hâtier et le tournèrent au feu, et le rôtirent devant la dame et ses enfants. »

Quel que soit l’effroi des contemporains, d’autres chroniqueurs se montrent moins éloquents sur ses atrocités et l’on peut s’interroger sur la véracité des informations fournies par Froissart, qui semble offrir une version pro-noblesse des événements. Ainsi, Pierre Louvet, dans son « Histoire du Beauvoisis »’, rappelle que « la guerre appelée la Jacquerie du Beauvoisis qui se faisait contre la noblesse du temps du roi Jean, et en son absence, arriva par le mauvais traitement que le peuple recevait de la noblesse » et le cartulaire d’une abbaye de Beauvais souligne que « la sédition cruelle et douloureuse entre le populaire contre les nobles s’éleva aussitôt. »

La jacquerie cannibale dans AUX SIECLES DERNIERS 220px-Jacquerie_meauxL’issue de la révolte, une forme de contre jacquerie, fut marquée par une grande violence qui marqua autant les contemporains que celle commise par les paysans. Après avoir exterminé bon nombre de révoltés, le comte de Foix et le captal de Buch, Jean de Grailly, assiégèrent la ville de Meaux dont quelques quartiers furent incendiés. De son côté, Charles le Mauvais participa à la répression et, le 9 juin lors du carnage de Mello, mit fin à la révolte à grands renforts d’atrocités. Le chef des révoltés, Guillaume Carle, ayant reçu l’assurance d’une trêve et d’une rémission, fut entraîné par traîtrise dans le camp des nobles où il fut supplicié et décapité. Cependant, par la suite, une certaine clémence royale se manifesta envers les principaux meneurs.

Les interprétations de cette révolte sont nombreuses et, au-delà de son caractère circonstanciel, elle peut être rattachée à nombre des révoltes et des émotions paysannes médiévales.

Elle a ainsi pu être comparée à la révolte anglaise de 1381, dite Révolte des travailleurs d’Angleterre, à l’insurrection des remensas en Catalogne, au mouvement taborite en Bohême ou encore au mouvement hussite. Dans une certaine mesure, la révolte de 1358 fait le lien entre les révoltes paysannes du Moyen Âge central et les mouvements messianiques de l’époque moderne.

Les historiens débattent de son caractère de lutte des classes et, étant donné la présence d’éléments nobles au sein du camp des Jacques, s’interrogent sur l’homogénéité du mouvement. Enfin, au-delà d’un refus de la pression fiscale, la révolte de 1358 peut se lire comme l’expression d’une revendication à la dignité de la part des masses paysannes. La Jacquerie devait profondément marquer les esprits et son nom a été retenu pour désigner toute révolte paysanne.

Publié dans AUX SIECLES DERNIERS, HUMEUR DES ANCETRES | Pas de Commentaire »

Parlez-moi d’amour, Ventadour

Posté par francesca7 le 7 juin 2015

 

 Bernart_de_Ventadour_(1)En 1124, un archer et une boulangère unissent leurs destinées en Limousin. L’année suivante un bébé tout chaud naît au foyer des deux parents ravis. Ils l’appellent Bernard.

Ce bébé grandit, devient un jeune homme. On le remarque pour sa belle voix et pour les paroles qu’il compose. Peu à peu, il va devenir le troubadour à la mode, ses airs deviennent des tubes de l’été, de l’hiver, de toutes saisons. Cet Aznavour des cours, ce Moustaki des coeurs possède bientôt une telle renommée qu’il est appelé auprès d’Aliénor d’Aquitaine qui adore l’entendre parler d’amour, lui dire des choses tendres qu’elle n’est jamais lasse d’entendre au point qu’il la suit en Angleterre à la cour d’Henri II.

Mais, pris du mal du pays, il revient en France, à Toulouse. Il finira sa vie dans un monastère cistercien, à Dalon, en Limousin.

L’amour que chante Bernart de Ventadour est un amour de l’attente, il ne peut être totalement assouvi sous peine de disparaître. Voilà pourquoi il rejette l’idée du mariage qui tue l’amour puisqu’il permet de combler le désir instantanément, ou presque, jusqu’à plus soif. Bernard ne se mariera pas, désespérant ses nombreuses groupies.

 

Aucun document ne conserve d’hommage rendu par les vicomtes jusqu’au xiiie siècle. En 1247 le vicomte Ebles VI rend hommage au roi Louis IX. Le traité de Paris de 1259 prévoit le transfert d’hommage au roi d’Angleterre, duc d’Aquitaine. En 1260 le vicomteEbles VII rend hommage au roi Henri III. À partir de 1295, le vicomte dénonce sa vassalité et rend hommage au roi de France. L’hommage de Ventadour reste prêté au roi de France jusqu’à la Révolution.

L’espace dominé par les vicomtes ne commence à constituer un véritable territoire qu’au cours du XIIIe par le renforcement de la domination vicomtale sur un réseau castral autour du château de Ventadour. Les limites précises de l’ensemble ne sont connues que par un dénombrement de 1501, qui fixe la limite orientale de la vicomté sur le cours de la Dordogne. Dans l’espace de la vicomté, au-delà de la châtellenie de Ventadour, les vicomtes ont comme point d’appui ce que l’on appela par la suite ses quatre « bonnes villes » d’Ussel, Meymac, Neuvic et Egletons, ainsi que les châteaux de Monceaux (tenu en fief de l’abbaye de Tulle), Margerides (tenu en fief de l’abbaye de Solignac) et Peyroux. (tenu en fief de l’évêché de Limoges) Les vicomtes possèdent également des seigneuries en-dehors des limites de la vicomté, comme la ville de Mauriac. Le château de Gimel fait figure de frontière occidentale, il relève en partie de Ventadour et en partie de la vicomté de Turenne.

téléchargement (1)Les vicomtes de Ventadour possèdent au moins à partir du XIVe siècle une cour de justice avec un juge et un procureur. Cette cour devient une cour d’appel en 1350, au moment de l’érection de la vicomté en comté, mais il ne semble pas que cette cour d’appel fonctionne très longtemps. La création du duché de Ventadour en 1578 permet la transformation de cette cour en sénéchaussée ducale, qui relève directement du parlement de Bordeaux. La sénéchaussée ducale de Ventadour siège à Ussel depuis 1599, alors que le château de Ventadour, s’il reste un lieu symbolique de la domination territoriale et le lieu des archives, n’est plus ni le lieu de résidence des ducs, ni le siège de l’administration ducale.

La vicomté de Ventadour était une ancienne principauté féodale correspondant à un territoire du Bas-Limousin (actuelle Corrèze) qui comprenait la région d’Ussel, de Meymac, de Neuvic et d’Egletons. Elle correspond approximativement à l’arrondissement actuel d’Ussel et au pays de la Montagne limousine (plateau de Millevaches). Elle s’étendit parfois jusqu’à Gimel et à la région au nord de Tulle.

Parmi les anciennes seigneuries relevant de cette vicomté, les plus importantes étaient au xiie siècle celles d’Ussel, la première en importance, puis celles de Soudeilles et de Mirambel (commune de Saint-Rémy en Corrèze).

Les 45 chansons de VENTADOUR, dont 20 traduitescansons en occitan – riches et limpides, nourries de sentiments personnels, font allusion aux personnages historiques: le «Reis Engles», le Roi d’Angleterre, le «Seigneur de Beaucaire» ou «Raynard V», le comte de Toulouse. On le considère comme l’un des meilleurs musiciens de son temps et parmi les plus grands poètes de l’amour en langue d’oc.

Extrait

Lo tems vai e ven e vire

Et eu, las no.n sair que dire,
C’ades es us mos talans.
Ades es us e no.s
C’una.n volh e.n ai volguda,
Don anc non aic jauzi

Pois ela no.n per
E me.n ven e dols e
C’a tal joca
Don ai lo peyor dos tans,
- C’atitals amors es perduda
Qu’es d’una paret mantenguda -
Tro que fai acordamen…

Publié dans CHANSON FRANCAISE, POESIE FRANCAISE | Pas de Commentaire »

Gerbert d’Aurillac importe le zéro

Posté par francesca7 le 6 juin 2015

AbacusRecon

Mine de rien, Gerbert d’Aurillac (940 – 1003) est celui qui a sans doute le plus changé notre vie quotidienne !

Jugez-en : élève dans le monastère clunisien d’Aurillac, Gerbert est envoyé poursuivre ses études en Catalogne où il découvre les travaux des savants arabes qui, pour la numération, utilisent le zéro.

Les Arabes ont emprunté ce zéro aux Indiens chez lesquels ils vont commercer et qui nous ont légué aussi tous nos chiffres – chiffres indiens, dont la graphie seule est arabe, due aux savants de Kairouan. Les mots zéro et chiffres ont la même racine indienne : sunya, devenu sifr en arabe, qui signifie le vide représenté par le petit cercle du zéro. L’importation des chiffres arabo-indiens permet progressivement de se défaire d’un système de calcul romain laborieux et difficile à lire.

Imaginez vos comptes aujourd’hui en chiffres romains !

Gerbert s’intéresse à tout, à la médecine, à la littérature, à la musique, aux sciences, à l’astronomie. Il écrit plusieurs traités scientifiques. Archevêque de Reims en 991, il devint pape sous le nom de Sylvestre II en avril 999, quatre ans avant sa mort.

Le mot abaque, chez les grecs abax, akos (tablettes servant à calculer) devient abacus chez les romains. Il était constitué d’une table recouverte de sable sur laquelle on dessinait à l’aide d’un stylet, les calculs pouvant être effacés au fur et à mesure en lissant avec la main.

De cet abaque originel à bâtons, naitront les chiffres phéniciens, puis d’un côté les chiffres grecs et romains nés de l’adaptation à leur alphabet respectif des abaques améliorés par les phéniciens, et de l’autre côté les chiffres sémitiques assyriens puis indiens (qui noteront le zéro par un point), puis arabo-indiens (où le zéro devient un rond) et tardivement les chiffres arabo-européens modernes.

L’abaque gréco-phénicien est finalement assez semblable avec les systèmes de comptage à bâtons utilisés depuis toujours par ceux qui ne savent pas compter, ou souhaitent mesurer le temps à l’aide de bâtons qu’on n’efface pas, mais qu’on peut rayer, souligner, entourer… Ce système originel universellement connu est encore utilisé couramment aujourd’hui pour compter les points dans un jeu, car il est plus rapide et plus efficace que de rayer et réécrire tous les chiffres.

Dans la famille des abaques, on peut classer :

  • l’abaque sur lequel on dessine : l’abaque grec
  • l’abaque-compteur utilisant des galets ou des jetons : abaque égyptien ou romain
  • l’abaque avec des boules coulissant sur des tiges : la grande famille des bouliers
  • l’abaque formé d’un plateau et de réglettes mobiles, connu sous le nom de bâtons de Napier

Dans l’histoire de la numération, l’écriture des nombres ne facilitait pas, en général, les calculs. Les géomètres et les comptables ont donc eu besoin d’instruments les aidant à calculer.

Le moyen le plus simple consiste à utiliser des cailloux disposés sur le sol. En Abyssinie (ancien nom de l’Éthiopie) par exemple, il était d’usage pour les guerriers partant au combat de déposer un caillou sur un tas, caillou qu’il retirait en revenant du combat. Le nombre de cailloux non retirés permettait de déterminer le nombre de morts au combat. Ce moyen extrêmement simple possédait cependant ses limites. Il fallut compléter le dispositif.

Mais fort longtemps encore, l’unité de calcul fut le caillou ou le galet, calculus en latin (même lorsqu’on lui substituait des batonnets plus aisés à dessiner, ophica,_1508ce qui conduira plus tard à l’invention des chiffres écrits). Ce terme latin est d’ailleurs à l’origine du mot calcul (encore utilisé dans son sens originel en médecine).

On voit donc se développer successivement ou simultanément plusieurs tables ou abaques:

« Cet instrument était utilisé par des peuples très largement séparés comme les Étrusques, les Grecs, les Égyptiens, les Indiens, les Chinois et les Mexicains et l’on peut penser qu’il a été inventé indépendamment dans différents endroits. »

Il apparaît difficile de déclarer une seule et unique civilisation comme l’ayant inventé de manière absolue.

La numération décimale se répand pour tous les calculs mais montre ses limites et ses faiblesses pour les calculs un peu complexes. Il faut maintenant faire mieux. Pour effectuer plus simplement des produits, des quotients, calculer des sinus et des cosinus, on invente des tables numériques, puis des règles à calcul. Dans le milieu professionnel, les abaques ou tables de correspondances se multiplient. Mais le calcul à la main reste fastidieux. On cherche à l’automatiser. On rentre alors dans le calcul automatique que l’on date en général de l’invention de la Pascaline (Blaise Pascal, 1646).

 

 

Publié dans FONDATEURS - PATRIMOINE, HUMEUR DES ANCETRES | Pas de Commentaire »

Robert le Fort, l’ancêtre des Capétiens

Posté par francesca7 le 6 juin 2015

hugues et raoulRobert le Fort est un comte rhénan, grand aristocrate, parent de Lothaire et de Louis par leur mère. Venu auprès de Charles le Chauve, il prend la responsabilité de plusieurs abbayes dont celle de Marmoutier.

Il aimerait s’installer dans la région du Mans. Mais Charles préfère y installer son fils Louis le Bègue. Robert le Fort, fort mécontent, rejoint contre Charles le Chauve Louis le Germanique en 858. Mais il revient trois ans plus tard, en 861, et se met à combattre, contre le titre de duc et de belles possessions, les Normands et les Bretons – Louis le Bègue ne parvenant pas à les repousser.

Robert le Fort meurt percé d’une flèche, à Brissarthe, en combattant les Normands près d’Angers en 866.

Il a eu trois enfants : Eudes Ier , roi de France de 888 à 898, Robert Ier , roi de France de 922 à 923 et père de Hugues le Grand, lui-même père de Hugues Capet ! Ouf !

Nous sommes donc passés, en famille, de la dynastie des Carolingiens, à celle des Robertiens, pour entrer bientôt, avec Hugues Capet, dans celle des Capétiens .

 

L’épouse de Robert le Fort n’est mentionnée dans aucune source contemporaine. Plusieurs hypothèses ont été mentionnées à cet égard.

  • La première hypothèse, la plus communément admise, est de considérer que Robert le Fort est le second mari d’Adélaïde d’Alsace. Adélaïde d’Alsace, connue aussi sous le nom d’Adélaïde de Tours (v. 805-ap. 866), était la fille de Hugues d’Alsace. Elle s’est mariée vers 839 avec Conrad Ier de Bourgogne. Mais rien n’assure qu’Adélaïde se soit remariée après la mort de Conrad et cette hypothèse présente des faiblesses chronologiques.
  • La seconde hypothèse propose que Robert le Fort se soit marié avec une fille d’Adélaïde d’Alsace et de Conrad Ier. Cette hypothèse repose sur une interpolation de la chronique de Saint-Bénigne de Dijon, datant du xiie siècle. La transmission du prénom Hugues chez les Robertiens et le fait qu’Hugues l’Abbé, fils d’Adélaïde et de Conrad, succède à Robert le Fort renforcent l’hypothèse que l’épouse de Robert le Fort soit une proche parente d’Adélaïde.
  • La troisième proposition, avancée par l’historien allemand Karl Ferdinand Werner, fait de cette épouse une fille d’Eudes d’Orléans (vers 790-834). Mais s’il y a bien une parenté entre Eudes d’Orléans et Robert le Fort, c’est probablement par Waldrade, la mère de Robert le Fort, laquelle serait sœur d’Eudes d’Orléans.

Au xiiie siècle, Albéric de Trois-Fontaines attribue à Robert une épouse nommée Régina, concubine de Charlemagne. Outre l’impossibilité chronologique de cette affirmation, il semble que celle-ci résulte d’une confusion entre Hugues l’Abbé (fils de Conrad) et beau-fils de Robert le Fort, et l’abbé Hugues, fils de Charlemagne et de Régina.

En tout état de cause, Robert le Fort fut le père de deux fils qui furent rois des Francs :

  • Eudes, né après 852, mort le 3 janvier 898, roi des Francs de 888 à 898 ;
  • Robert, né vers 860, mort le 15 juin 923, roi des Francs de 922 à 923. Il est le grand-père d’Hugues Capet et donc l’ancêtre de toute la lignée et dynastie capétienne.

Publié dans FONDATEURS - PATRIMOINE | Pas de Commentaire »

Paresseux, les rois fainéants

Posté par francesca7 le 5 juin 2015

téléchargement (2) On a mis sous le nez studieux de générations d’écoliers l’illustration suivante : des boeufs tirent des charrettes vaguement tapissées d’étoffes précieuses où se trouvent allongés un roi gras et barbu accompagné de sa suite.

Ce roi illustre l’image même de la fainéantise la plus obscène, la plus indigne pour qui dirige un peuple. Et voilà, précise en général la légende, qui étaient ceux qu’on appelle les rois fainéants, des rois mérovingiens médiocres et inutiles ! Faux !

Jamais les rois fainéants n’ont existé ! Poursuivant leur projet de s’installer au pouvoir, les maires du palais ont pris le soin d’éviter aux jeunes rois mérovingiens le contact avec tous ceux qui pourraient leur apprendre leur métier. Ils les ont relégué dans quelque abbaye, dans quelque monastère d’où ils ont été sortis pour maintenir une image de la royauté à laquelle tenait le peuple. Mais de pouvoir, point, puisqu’il leur était confisqué !

 Ces rois étaient la plupart du temps des enfants ou des adolescents. Ils se déplaçaient de palais en palais, selon la coutume de l’époque. Et pour se déplacer, il n’y avait pas de limousine, mais des chars à boeufs.

Alors, évidemment, on a pu voir le roi, comme n’importe qui d’autre, emprunter ce moyen de locomotion. De là à le déclarer fainéant parce qu’il se fait promener en char, il y a un pas que n’hésite pas à franchir Eginhard, le biographe de Charlemagne, qui voulait ainsi valoriser son maître bienaimé, et justifier par tous les moyens le remplacement des Mérovingiens par les Carolingiens.

L’appellation de « rois fainéants » a été attribuée, après coup, aux rois francs mérovingiens, succédant, à partir de 639, à Dagobert Ier. Cette appellation a été forgée par Eginhard, biographe de Charlemagne, dans sa Vita Karoli (Vie de Charlemagne), écrite au ixe siècle. Il légitimait ainsi la prise de pouvoir carolingienne, car, dit-il, les Mérovingiens « n’avaient plus de roi que le nom ».

 

Cette fin de dynastie, marquée par des règnes parfois brefs de souverains souvent très jeunes, en conséquence des nombreuses querelles de succession selon certains (mais surtout à cause de la fragilité de leur vie), amena une période d’instabilité politique où le pouvoir fut usurpé par l’aristocratie, en particulier par les maires de Palais, dont notamment Charles Martel et Pépin le Bref.

Le premier roi appelé par la suite fainéant fut Thierry III (673-691), qui se laissa gouverner d’abord par Ébroïn puis par Pépin de Herstal (son père Clovis II et son frère aîné Clotaire III ont bénéficié de reines fortes et de maires du palais respectueux de l’autorité mérovingienne, et son autre frère Childéric II s’était montré particulièrement caractériel). Les suivants furent Clovis III, Childebert III, Dagobert II, Chilpéric II, Thierry IV et enfin Childéric III.

L’époque des rois fainéants s’étira donc du début du règne de Thierry III à la fin de celui de Childéric III, de 673 à 751.

Pépin le Bref fut le dernier maire du palais. Il écarta Childéric III du trône et devint roi des Francs en 751, fondant ainsi la dynastie des Carolingiens. Son fils Charles, futur Charlemagne, engagea un brillant et rapide renouveau du royaume franc, ce qui fit paraître par contraste la fin de règne des Mérovingiens comme une période trouble de l’histoire de France. Les carolingiens ont utilisé les chroniqueurs de l’époque pour leur donner une imagé négative; la nouvelle dynastie avait besoin de se montrer crédible pour conserver son pouvoir.

L’imagerie populaire, en particulier les républicains de l’époque de Jules Ferry, ont perpétué et accentué à travers l’école publique la perception négative de ces rois, se déplaçant dans de lourds chariots bâchés tirés par des bœufs, confortablement allongés sur des coussins moelleux.

On a aussi surnommé le Fainéant Louis V, le dernier des rois carolingiens en France (986-987), juste pour la durée de son règne (1 an seulement) alors qu’il se montrait plutôt offensif.

 ROIS FENEANTS

 

Publié dans AUX SIECLES DERNIERS, FONDATEURS - PATRIMOINE | 1 Commentaire »

Le monde à l’époque de Dagobert

Posté par francesca7 le 5 juin 2015

Mort_de_Dagobert_(639)Dagobert et Saint-Denis

 Dagobert sait mettre de son côté une autorité qu’il juge garante de la paix et de l’équilibre dans son royaume : celle de l’Église. Il contribue à la fondation d’abbayes, multiplie les dons en faveurs de la basilique Saint-Denis. Éloi la décore magnifiquement. Lorsqu’il sent sa fin proche, Dagobert se fait transporter dans un bâtiment tout proche de la basilique où il meurt le 19 janvier 639.

Il est inhumé à droite du maître-autel. Tous les successeurs de Dagobert seront inhumés à Saint-Denis.

Le bon roi Dagobert

 « Le bon roi Dagobert / À mis sa culotte à l’envers / Le grand saint Éloi… » Saint ? Déjà saint de son vivant près de Dagobert ? Et puis culotte?

Il n’y a pas de culotte à cette époque, on n’en parle pas encore, cela viendra beaucoup plus tard, au point que ceux qui refusent de la porter, car c’est un signe d’Ancien régime, se feront appeler les Sans-culotte. Cela sent la Révolution de 1789, non ? Eh bien oui ! Dans cette chanson de 1787, ce n’est pas Dagobert qui est mis en scène, mais Louis XVI dont on se moquait, car il était un peu étourdi ! Faisant référence à un roi lointain, les auteurs malins se mettaient hors de portée de la censure.

Le règne de Dagobert se déroule environ 130 ans après celui de Clovis et 120 ans avant l’avènement du carolingien Pépin le Bref. Dagobert prend la succession de son père Clotaire II, ce dernier a unifié les terres franques alors réparties entre les petits fils de Clovis. Dagobert règne donc sur un royaume unifié. Cependant, il doit compter avec la noblesse austrasienne, qui avait su monnayer son aide auprès de Clotaire II contre Brunehaut.

À la mort de Clovis, le royaume est partagé entre ses quatre fils, puis réunifié vers 555, augmenté de la Bourgogne, par Clotaire Ier.

Un nouveau partage entre fils a lieu à la mort de celui-ci, entre (de nouveau) quatre fils : l’un, Caribert meurt en 567 ; Gontran, roi de Bourgogne, reste dans une certaine mesure à l’écart du conflit, commencé vers 570, entre les couples Sigebert-Brunehilde/Brunehaut (royaume de Metz, l) et Chilpéric-Frédégonde (royaume de Paris, Neustrie) ; Sigebert est assassiné en 575, Chilpéric en 584 ; il laisse un fils de quelques mois,Clotaire, qui triomphe en 613 avec l’exécution de Brunehilde et de ses petits-enfants. Il réunifie alors le royaume franc. Cependant, sous la pression des nobles austrasiens, il doit dès 623 confier le royaume d’Austrasie à son fils Dagobert, qui lui succède comme roi des Francs en 629.

 

Sous le règne de Dagobert, le royaume franc couvre l’ancienne Gaule ainsi que des dépendances en Germanie, notamment la Bavière. Il est ici au contact de peuples encore païens : les Frisons, les Saxons et les Alamans en Germanie, les Avars en Pannonie(actuelle Hongrie). Au nord, l’actuelle Angleterre est divisée entre différents royaumes anglo-saxons (Kent, Mercie, etc.), dont certains sont encore païens. Au sud-est, l’Italie est aux mains des Lombards (royaume des Lombards, duchés de Spolète et de Bénévent), dont beaucoup sont encore ariens ou païens, et de l’Empire byzantin (Exarchat de Ravenne, dont dépend Rome, siège de la papauté ; Sicile et Italie du sud). Au sud, l’Espagne est aux mains des Wisigoths (royaume de Tolède, dont était originaire la reine Brunehilde). La grande puissance de l’époque est l’Empire byzantin (capitale : Constantinople) qui contrôle, en plus des provinces italiennes, le sud des Balkans, le Moyen-Orient et l’Afrique du nord. La date de 630 est importante pour l’avenir de ces régions : c’est l’année de la prise de La Mecque par les musulmans de Médine, donc le début des conquêtes musulmanes ; le prophète de l’islam Mahomet meurt en 632.

Il se consacre à l’amélioration du système judiciaire afin d’étendre les compétences du roi par la mise en place de réformes. Le wergeld (« prix de l’homme ») pour une même catégorie sociale est pratiquement équilibré, quelle que soit la naissance des hommes, les conditions de l’état civil, de la famille, des successions s’uniformisent. En conformité avec l’édit de 614, il impose que durant les jugements, un évêque ou un clerc intervienne pendant les débats ou délibérations pour réduire les injustices. Le comte du palais ou le clerc peuvent demander la reconsidération des sentences et interjeter appel. Il pousse à la périodicisation régulière des sessions, au maintien des jurys populaires, à la désignation de conseillers-auditeurs compétents au mandat de longue durée. Le référendaire spécialise les juristes auxquels le roi fait appel. Il laisse le chancelier-référendaire promouvoir à la chancellerie des magistrats pour des missions juridiques ou d’inspections. Les accusés, défendeurs et demandeurs peuvent s’appuyer sur des témoins, des garants ou cautions. Les problèmes concernant les veuves, orphelins et déshérités sont soumis aux clercs, qui ont mission de représentant et conseiller. Les conseillers-Portrait imaginaire de Dagobert Ier par Emile Signolauditeurs non convoqués à une session peuvent assister ou représenter en justice des plaideurs. La taille des pagus (unité administrative principale des états du royaume), où les comtes exercent la juridiction du roi, sont de tailles variables, empêchant ainsi le comte d’y assurer la représentation du roi à chacune des audiences des différents centres judiciaires. Les comtés sont donc partagés en vicairies où à leurs têtes sont nommés des vicaires, qui président les tribunaux locaux, sous autorité du comte. Les affaires importantes sont directement présidées par les comtes. Les comtes et les vicaires doivent désigner juristes et clercs de leur entourage pour assistance. Les comtes eux-mêmes ont appel à des vicaires pour les affaires courantes et pour les remplacer lors de leurs déplacements.

Chrodoald, un aristocrate bavarois de la famille des Agilolfing propriétaire d’un domaine à l’ouest de Trèves, exerce un trafic de marchandises avec les duchés alliés de l’Est et étend son influence au détriment de celle du roi, pour constituer un État indépendant. Il refuse également de payer l’impôt à Pépin de Landen, dont il a acheté certains de ses officiers, et ne se soumet guère au ban. Arnoul souhaite sa mise à l’arrêt et un jugement par le tribunal royal. Chrodoald se réfugie à Paris auprès de Clotaire qui demande à Dagobert d’abandonner toute poursuite, et de promettre de le laisser regagner ses terres. Clotaire aurait reçu serment de Chrodoald qu’aucun trouble n’interviendrait de sa part. Après consultation de Pepin, Arnoul, Harmaire, Anségisèle et l’évêque Clodulf de Metz, également conseiller royal, Dagobert accorde son pardon. À son retour au palais de Metz, il est assassiné par des hommes du patrice Harmaire sur ordre de Dagobert. Clotaire se rend compte qu’il y a eu accord entre son fils et l’entourage de celui-ci. Il menace de le destituer s’il ne vient pas de lui-même pour repentance et soumission. Dagobert en profite pour étendre son autorité sur Metz et Trèves. Il envoya Cunibert à Clichy demander au roi l’Austrasie avec la Champagne, Brie et les cités royales. Un comité de douze Grands a lieu pour en délibérer. En septembre 626, il rencontre son père et s’installe dans la villa royale de Saint-Denis. C’est peut-être à cette date ou en 625 qu’il fait embellir son monastère.

L’assemblée accorde l’intégralité de l’Austrasie à Dagobert excepté l’Aquitaine et la Provence, habituellement rattachées aux rois Austrasiens. Il est convoqué par son père à Clichy en présence d’Amand et de Caribert, pour reconnaissance officielle du royaume d’Austrasie et prêter serment d’allégeance. Mais Clotaire impose la condition qu’il épouse la sœur de la reine Sichilde, Gomatrude et que Caribert épouse Fulberte, belle-sœur de Brodulf (l’existence de Fulberte serait contestée, voir article Faux Mérovingiens). Ces mariages permettent à Sichilde et Brodulf que des membres de leur famille soient reines. Le mariage a lieu en décembre 626 à Clichy, Amand célèbre l’union. Il unit également Caribert et Fulberte quelques jours après.

Le duc Aighina doit s’expliquer devant Dagobert des troubles causés, à l’extérieur de son duché, par ses soldats. Il remet en cause la gestion de ses troupes par le patrice Harmaire et un différend éclate entre eux. Aighina doit faire serment de fidélité et est convié à une assemblée de Grands présidée par Clotaire, qui se situe entre décembre 626 et 627. Harmaire se fait assassiner en sortant de la grande salle de la villa royale. Les assassins s’enfuient mais des témoins reconnaissent des hommes de la garde personnelle d’Aighina qui s’est réfugié à Montmartre. Les fidèles de Harmaire veulent le venger et assiègent le duc. Brodulf demande l’intervention du roi qui convoque Ega pour imposer la « paix du roi » entre les rivaux. Aighina est destitué de son duché, remis à Berthoald, exilé à Montmartre avec une petite garde en compagnie et avec l’octroi d’un petit domaine comme résidence forcée.

En avril 627, profitant de la mort d’Harmaire, qui n’est pas encore remplacé dans ses fonctions, les Saxons commandés par Berthoald attaquent l’Austrasie. Dagobert lève le ban et commande les troupes à Spa. Durant la bataille, les cavaleries ennemies s’affrontent laissant les deux chefs face-à-face : Berthoald agrippe la chevelure de Dagobert et la lui coupe.

Dagobert demande de l’aide à Clotaire qui, avec Ega et l’armée Neustrienne, arrive près d’Aix-la-Chapelle. Le duc fond avec sa cavalerie sur les troupes de l’armée neustrienne tentant de la prendre à revers mais Ega et ses hommes, grâce à leurs piques et lances, font Berthoal prisonnier et mettent ses troupes en déroute. Ega convoque le roi et son fils et demande l’application des lois de la guerre concernant les traîtres : Clotaire ordonne l’exécution de Berthoald qui est décapité.

À la suite des affrontements, Dagobert doit reconstituer les royaumes de Saxe et de Thuringe.

En matière fiscale, il ordonne la restauration du cadastre, le versement annuel d’une redevance par les Grands. Les levées exceptionnelles sont supprimées et le droit de gîte et d’hospitalité, qui permet au roi et son escorte de bénéficier d’un hébergement et de subsistance, n’est plus accablant et des dédommagements sont accordés aux cités d’accueil. Les zones de stationnement et les relais des armées doivent être dédommagées par les provinces ou le pays dans son ensemble. Il encourage les comtes à rendre une justice moins intéressée en accroissant les inspections, les modifications de sentences. Il accorde des faveurs aux magistrats intègres. Il dote les comtes de bénéfices personnels qu’ils tentent de rendre héréditaires.

Face à l’augmentation des biens ecclésiastiques, Cunibert et Clodulf en informent le roi qui promeut de nouvelles lois : en cas de fraude électorale pour la nomination d’un évêque, ainsi que pour les désignations abusives de diacres et de prêtres, un appel peut être fait au roi. Il en est de même en cas de manquement d’un évêque pour l’assistance aux déshérités. L’enseignement leur revenant de fait, il leur est imparti d’ouvrir des écoles et de veiller à la bonne formation des clercs instructeurs, sous peine de voir leurs privilèges remis en cause. Les biens de l’Église ont pour objectifs l’amélioration des conditions des paysans et l’augmentation de leurs rendements. Les affranchis, esclaves, veuves et orphelins passent sous la juridiction des évêques tout comme les contrats de mariages et testaments.

Une délégation bretonne se rend au monastère de Saint-Méen-de-Ghé pour inciter à Judicaël à devenir roi. Celui-ci a pris goût à la vie monastique et préfère que son fils de douze ans, Alaüs, prenne sa place. La délégation lui demande d’au moins régner jusqu’à la majorité de son fils. Finalement, Judicaël accepte de devenir duc de Domnonée. Les nouvelles de Bretagne parviennent difficilement à la cour de Dagobert, qui décide de voyager en Poitou, dans l’Orléanais, la Touraine et le Maine pour enrichir ses informations. Il rencontre sans doute Berthilde dans un grand domaine des environs d’Orléans. Il apprend la mort de Gazlun et la prise de pouvoir de Bretagne par Judicaël. Eloi a pour mission d’obtenir la soumission de Judicaël et la réparation de tous les préjudices subis par ses leudes. Durant l’absence d’Eloi, le duc Ega assure sa fonction au gouvernement. Eloi s’installe alors dans le palais du gouverneur de Vannes. Avec l’aide de clercs qui l’accompagnent et qui se déplacent dans le Bro-Waroch, la Cornouaille et la Domnonée, il apprend que Judicaël n’a pas demandé audience à Dagobert pour se consacrer au redressement de la Bretagne, après les troubles causés par Gazlun. Des officiers laïcs de la délégation d’Éloi apprennent que les leudes ont été libérés et dédommagés. Éloi rencontre l’abbé du monastère de Saint-Méen-de-Ghé pour établir un accord en vue de faire se rencontrer Judicaël et Dagobert. Une ambassade est alors accueillie au palais de l’évêque à Vannes, où Éloi accueille des laïcs et ecclésiastiques. Il leur demande s’ils peuvent exprimer « les intentions du roi Judicaël » et celui-ci qui fait partie du groupe répond « Je suis Judicaël et je ne suis pas roi ». Après cette délégation, plusieurs négociations ont lieu tantôt à Vannes tantôt à Saint-Méen-de-Ghé. Judicaël y explique qu’il a accepté le titre de duc de Domnonée, que son père lui a attribué à lui et son frère, mais qu’il refuse tout titre royal. Il ajoute que tous les seigneurs bretons reconnaissent la suzeraineté de Dagobert, qu’il n’a jamais failli à sa parole, et refuse de se soumettre, ce qui serait reconnaître une faute qu’il n’a pas faite. Judicaël reproche aux Francs leur indifférence et de n’être pas intervenus contre Gazlun, ce à quoi Éloi répond que la situation bretonne est mal connue de la cour franque et que l’envoi d’un légat auprès de Gazlun signifie la reconnaissance de son pouvoir. L’insistance d’Éloi pour que Judicaël rencontre le roi des Francs est vouée à l’échec, Judicaël affirmant que « Je ne suis qu’un duc, non un roi. Je n’ai nulle raison de solliciter une faveur particulière, et nulle raison non plus de réitérer un acte d’allégeance auquel mon pays est fidèle ».

Le monde à l'époque de Dagobert dans FONDATEURS - PATRIMOINE 250px-Saint_Amand_et_Dagobert_IerIl accepte néanmoins d’être reçu par un haut représentant du roi comme le serait n’importe quel duc plutôt que de dîner avec Dagobert. Éloi accepte de le faire recevoir par le référendaire Dadon. Judicaël accorde une audience aux représentants de Cornouaille et du Bro-Waroch, qui le saluent comme roi, pour exprimer aux représentant du roi des Francs la fidélité de la Bretagne. Judicaël rencontre alors Dadon à Creil pendant deux jours, en tant que duc des Bretons. Celui-ci enregistre les déclarations et renouvelle l’amitié et l’appui du roi. Le jour du départ de Judicaël, alors qu’il vient prévenir son hôte, Dagobert apparaît derrière une tenture qui se soulève, et donne l’accolade au duc pris de court, puis se retire. À la fin de l’année 634, Judicaël cède sa place à son fils Alaüs (Alain II), qui sera traité en souverain de toute la Bretagne, pour se retirer au couvent de Saint-Méen-de-Ghé. Cette relation entre la Bretagne et le royaume des Francs permet d’accroître les liens entre seigneurs bretons pouvant devenir leudes du roi des Francs, et les autres leudes.

De plus, de riches Francs peuvent s’installer en Bretagne et contribuer à faire vivre la région. Des liens commerciaux s’installent notamment avec le développement des manufactures de toiles de Vitré et de Locronan, des salines de Guérande et de Bourgneuf-en-Retz. Par l’intermédiaire des transports rapides dits de cache-marée, la Bretagne approvisionne de grandes villes telles que Paris en poisson frais. Les grandes villes bretonnes se développent : Brest devient un centre de construction navale et port de commerce. Le Mans devient un centre d’échange entre la Bretagne et la Neustrie et des populations bretonnes s’installent dans l’Alençonnais et dans l’ouest sarthois.

Dans la culture populaire française, Dagobert est surtout connu au travers de la chanson du Bon Roi Dagobert. Celle-ci semble dater de la Révolution française. Selon la légende, Dagobert était tellement distrait qu’il avait l’habitude de mettre ses culottes (ses braies, pantalons) à l’envers. Myope, Dagobert avait l’habitude, selon Wulfram de Strasbourg (viiie siècle), de se prendre les pieds dans les tapis et de chuter, sous les regards médusés des témoins. Bon vivant et populaire, il riait bien souvent de sa propre personne. Le respect dû au roi a fait passer sa légendaire distraction pour une simple légende.

Cette chanson, écrite sur un air de danse dit Fanfare du Cerf, n’a pas pour but de transcrire une vérité historique mais plutôt de se moquer du roi Louis XVI, connu entre autres pour sa personnalité distraite, et de la reine Marie-Antoinette, à travers ce roi ancien et mal connu

 

Sources Encyclopédiques

Publié dans FONDATEURS - PATRIMOINE | Pas de Commentaire »

Plutôt morts que tondus

Posté par francesca7 le 4 juin 2015

 

 Sainte_ClothildeClovis avait quatre fils : Thierry, Clodomir, Childebert et Clotaire qui se partagèrent le royaume de leur père. Clodomir fut tué au cours d’une bataille contre les Burgondes. Clodomir laissait trois garçons de dix, sept et quatre ans.

La reine Clotilde se prit de tendresse pour ses trois petits-fils orphelins. Cela inquiéta Childebert leur oncle chez qui ils vivaient à Paris. Il prévint son frère Clotaire et ils décidèrent de tendre un piège à leur mère en lui demandant de leur envoyer Théobald, Gunthaire et Clodoald, les trois enfants de Clodomir, afin de les désigner successeurs au trône royal. Aussitôt qu’ils eurent quitté le palais, les enfants se retrouvèrent otages de leurs oncles qui envoyèrent à la reine Clotilde un messager. Celui-ci lui présenta une paire de ciseaux et une épée, lui demandant ce qu’elle préférait pour Théobald, Gunthaire et Clodoald qu’elle chérissait : qu’ils fussent tondus ou transpercés par l’épée.

Elle répondit, dans sa douleur : « Plutôt morts que tondus ! » transpercés par l’épée. Elle répondit, dans sa douleur : « Plutôt morts que tondus ! » Aussitôt que le messager eut appris aux oncles la réponse de Clotilde, Clotaire se saisit d’un poignard et en transperça l’aisselle de Théobald qui expira dans un grand cri. Gunthaire, entendant son frère, se jeta aux pieds de Childebert en l’implorant.

Pris de pitié pour cet enfant de sept ans, Childebert demanda à Clotaire d’arrêter le massacre, mais celui-ci fut saisi d’une sorte de rage, il égorgea l’enfant. Puis ce furent les accompagnateurs des petites victimes qui furent passés au fil du couteau. Seul Clodoald avait échappé à la folie meurtrière. Devenu homme, il prit l’habit de moine et fonda un monastère tout près de Paris. Un monastère qui porta son nom : Clodoald, devenu Cloald, puis Cloud, et enfin, plus tard, Saint-Cloud.

 

Les origines de Clotilde remontent fort loin. « Estonienne » par les Balthes et « norvégienne » par les Burgondes, elle faisait partie d’une famille royale des bords de la mer Baltique entrée dans un clan wisigoth lors d’une soumission des Estes aux Goths.

Elle est la fille du roi burgonde Chilpéric II, fils du roi Gondioc et frère de Gondebaud, Godegisile et Gondemar. Le nom de la mère de Clotilde n’est pas connu.

L’enfance et la jeunesse de Clotilde se déroulent à la cour burgonde sous les règnes de Gondioc, mort dans les années 470, puis de Chilpéric 1er, mort vers 480, puis sous le règne conjoint des quatre fils de Gondioc.

Deux d’entre eux, Gondemar et Chilpéric II, père de Clotilde, disparaissent durant les années 480, laissant la place à Gondebaud et Godegisile, seuls rois des Burgondes dans les années 490. Cette disparition de deux des frères est l’objet d’un certain nombre d’interrogations

 

Veuve très pieuse, Clotilde est la première reine chrétienne qui ait fondé plusieurs établissements religieux. Si, faute de documents sûrs, certains restent légendaires tel l’ancien couvent royal aux Andelys, de nos jours, deux édifices sont certainement attribués à cette reine. D’une part, il s’agit de la basilique Saint-Germain d’Auxerre. Des recherches archéologiques indiquent que l’aménagement de celle-ci remonte à l’époque de Clotilde. Comme elle était une princesse de Bourgogne, ce soutien peut être effectivement expliqué. D’autre part, dans la villa royale située à Chelles près de Paris, elle fonda un oratoire dédié à Saint Georges. Les sources furent soigneusement établies en 1971 par un historien allemand. En raison de cette légitimité, sous le règne des premiersCarolingiens, cet établissement devint l’abbaye royale de femmes la plus distinguée à l’époque, en y accueillant la sœur de Charlemagne, Gisèle. De plus, saint Grégoire de Tours attribuait, d’après des manuscrits, l’origine de l’abbaye royale Saint-Martin de Tours à Clotilde, à la fin de l’Histoire des Francs Livre II.

D’ailleurs, il est possible que ses dernières années à Tours aient contribué la naissance de cette précieuse chronologie de Grégoire, écrite pendant l’époque de la décadence des petits-fils de Clovis. Car, pour les habitants de Tours, il s’agissait d’une reine pieuse et d’un témoin de la conversion de Clovis et du peuple barbare à la foi catholique, et non d’un personnage légendaire.

Description de cette image, également commentée ci-aprèsLes chanoines de l’abbatiale, fuyant les invasions normandes au ixe siècle, procèdent à la translation de sa châsse au château de Vivières. Lors du retour de ses reliques à la abbaye Sainte-Geneviève de Paris, la paroisse de Vivières garde sa tête et un bras dans un reliquaire désormais abrité dans l’église. Un pèlerinage national, dédiée à sainte Clotilde, est annuellement organisé par la paroisse de Vivières. L’organisation est, plus précisément, déléguée à la confrérie sainte Clotilde qui bénéficie, depuis le milieu des années 1980, du soutien du centre Charlier. Existant depuis 1947, il se déroule généralement le troisième dimanche de juin.

Sainte Clotilde est particulièrement vénérée dans la Collégiale Notre-Dame des Andelys depuis qu’en 1656, l’église reçut en relique une côte de la sainte.

En 1793, les restes de Clotilde auraient été brûlés pour éviter aux moines génovéfains, détenteurs de ces reliques, la fureur des sans-culottes et lui épargner la profanation révolutionnaire. Ses cendres sont alors déposées dans l’église Saint-Leu-Saint-Gilles et une partie concédées à la basilique Sainte-Clotilde de Reims.

L’église Saint-André de l’abbaye de Chelles conserve également une châsse qui lui est attribuée, de même l’église Sainte-Clotilde de Chambourcy.

 Patronne de l’aviation légère de l’armée de terre 

Depuis 1995 l’Aviation légère de l’armée de terre a choisi sainte Clotilde pour patronne. C’est en effet à ses prières que Clovis put être victorieux à Tolbiac en « submergeant l’ennemi sous le feu du ciel », ce qui est précisément aujourd’hui la fonction des hélicoptères de combat de l’armée française.

Publié dans EXPRESSION FRANCAISE, FONDATEURS - PATRIMOINE | Pas de Commentaire »

12345
 

leprintempsdesconsciences |
Lechocdescultures |
Change Ton Monde |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | C'est LE REVE
| Détachement Terre Antilles ...
| ATELIER RELAIS DU TARN ET G...