LA VIE AU Château de Châteaubriant
Posté par francesca7 le 10 juin 2015
Le château est situé entre la ligne de Châteaubriant à Rennes à l’est et la vieille-ville de Châteaubriant à l’ouest. Au nord, il est bordé par la Chère, qui forme des douves naturelles, et au sud, il s’ouvre sur la place Charles-de-Gaulle.
La Chère est par ailleurs retenue par une chaussée du Moyen Âge qui forme l’étang de la Torche. Cette chaussée servait d’accès à la ville médiévale et faisait partie intégrante des remparts. Enfin, le château était à l’origine bordé à l’ouest par le ruisseau du Rollard, recouvert au xixe siècle. Ce ruisseau se trouvait légèrement à l’ouest de la rue Rigale et traversait la Grande rue.
Le sous-sol castelbriantais est formé de roches sédimentaires appartenant au massif armoricain, comme du schiste et du grès, et forme des plissements et des affleurements. Le château se trouve sur l’un de ces affleurements. Abrupt au niveau de la Chère, cet affleurement descend en terrasses vers le sud.
Le château de Châteaubriant est une forteresse médiévale fortement remaniée à la Renaissance située en Loire-Atlantique, dans la ville de Châteaubriant. Le château a été établi au xie siècle sur les Marches de Bretagne et, comme ceux de Vitré, Fougères, Ancenis et Clisson, il était chargé de défendre la Bretagne face au royaume de France. Il est d’ailleurs le pendant breton du château de Pouancé, situé en Anjou.
Le château a été réaménagé plusieurs fois au cours du Moyen Âge, et la ville de Châteaubriant s’est développée autour, s’entourant elle-même de remparts au xiiie siècle. L’ensemble est élevé en baronnie auxiie siècle, puis passe aux familles de Dinan et de Montfort-Laval. Pendant la Guerre folle, au xve siècle, le château est pris par les Français après un siège. Le logis et le donjon, endommagés, sont restaurés. Enfin, au xvie siècle, le château prend son aspect définitif, avec la construction de nouveaux logis et d’une grande galerie Renaissance.
La baronnie de Châteaubriant revient à la Maison de Condé au xviie siècle. Après la Révolution française, le château, plusieurs fois vendu, accueille diverses administrations. La fermeture du tribunal en 2009 puis le départ des services sous-préfectoraux permettent d’envisager une nouvelle présentation du château aux visiteurs.
Ce château figure sur la liste des 1 034 premiers monuments historiques français classés en 1840. La protection a cependant été retirée en 1887. Il fait à nouveau l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 11 juillet 1921. Il fait par ailleurs partie d’une liste préparatoire visant à faire inscrire les Marches de Bretagne au Patrimoine mondial de l’Unesco.
La dynastie de Brient s’éteint en 1383 et la baronnie de Châteaubriant revient à Charles de Dinan. La famille de Dinan se trouve à son tour sans postérité mâle en 1444. L’héritière, Françoise de Dinan, est l’épouse de Guy XIV de Laval, compagnon de Jeanne d’Arc. Après la mort de ce dernier en 1486, elle s’oppose au duc François II de Bretagne et fait signer le traité de Châteaubriant par lequel des barons de Bretagne font appel au roi de France pour régler une querelle interne bretonne. Le traité, qui trahit l’autorité de François II, est une des raisons de la Guerre folle, qui oppose le roi de France à ses seigneurs vassaux. La Bretagne et la France entrent en guerre, et les places fortes bretonnes sont prises les unes après les autres par les Français. Le siège de Châteaubriant, en 1488, dure une semaine, puis les assiégés capitulent.
Après le siège de 1488 et le retour de la paix, Françoise de Dinan fait reconstruire et améliorer le château. Le donjon et les logis sont ouverts par des baies et de nouvelles cheminées à décor flamboyant sont installées
Le château de Châteaubriant est la propriété du Conseil général de la Loire-Atlantique et c’est d’ailleurs l’un des trois domaines départementaux avec le château de Clisson et la Garenne-Lemot. Il est géré par une section du service Action culturelle et Patrimoine du département, qui compte un responsable du château et une équipe de trois personnes.
L’enceinte du château est ouverte aux visiteurs toute l’année et l’entrée est gratuite. Un bureau d’accueil est également à disposition pendant les heures d’ouverture. La grande majorité des intérieurs ne se visite pas, à l’exception notable de la Chambre dorée, dont l’entrée est elle-aussi gratuite. La Grande Galerie, l’escalier d’apparât ainsi que le chemin de ronde de la haute-cour sont eux-aussi en accès libre. Enfin, certaines salles du Bâtiment des Gardes sont ouvertes au public lors d’expositions temporaires. L’ensemble du château est ponctué de 25 panneaux explicatifs qui forment un parcours d’interprétation.
La direction organise des visites scolaires thématiques, destinées aux élèves de la maternelle au lycée, ainsi que des ateliers-jeux, des visites guidées payantes pour adultes en français et en anglais. Les visites guidées permettent de découvrir quelques lieux habituellement fermés, comme la chapelle. La restauration du donjon, entammée en 2012, permettra de l’inclure dans les circuits. Le projet prévoit par exemple l’installation d’un plancher panoramique à son sommet.
Le château, ayant appartenu à plusieurs grandes familles françaises, a connu plusieurs propriétaires et visiteurs illustres. Le site est particulièrement lié à deux légendes, avivées et répandues par les historiens du xixe siècle. La première concerne Sybille, femme de Geoffroy IV de Châteaubriant. Celui-ci part en Croisade en 1252, puis il est fait prisonnier en 1250 en Égypte. L’armée est touchée par la peste, et la mort de Geoffroy IV est annoncée à Châteaubriant en 1252. Sybille fait le deuil de son mari, mais celui-ci serait revenu quelques mois plus tard. En le retrouvant, elle serait morte dans ses bras.
La deuxième légende est construite autour de Jean de Laval et sa femme Françoise de Foix. Ils sont fiancés en 1505 grâce à Anne de Bretagne. Après la mort de cette dernière puis de son mari Louis XII, le nouveau roi de France, François Ier fait venir Jean à sa cour afin de l’aider à faire l’union de la Bretagne à la France. Françoise de Foix devient dame d’honneur de la reine, Claude de France, et la favorite de François Ier. Jean fait les Guerres d’Italie, puis il est nommé gouverneur de Bretagne en 1531. Françoise de Foix est quant à elle rejetée de la cour en 1525.
Elle meurt dans la nuit du 16 octobre 1537, et des rumeurs d’assassinat circulent rapidement. Selon elles, Françoise aurait été tuée par son mari, jaloux de sa liaison avec le roi. Des légendes se construisent ensuite autour des rumeurs : Jean aurait séquestré sa femme dans une chambre, puis l’aurait saignée ou empoisonnée. Depuis, tous les 16 octobre, à minuit, une procession fantomatique défilerait dans le château. Par ailleurs, la Chambre dorée a souvent été présentée comme le lieu de l’assassinat, mais son décor actuel ne date que du xviie siècle.
François Ier a lui-même séjourné au château en 1521, 1531 et 1532. Outre Jean de Laval, parmi les propriétaires du château les plus illustres, il y a un certain nombre de femmes, notamment Jeanne de Belleville, femme de Geoffroy VIII de Châteaubriant puis d’Olivier IV de Clisson, surnommée la « tigresse bretonne » pour sa rébellion contre le roi de France, et Françoise de Dinan, gouvernante d’Anne de Bretagne, qui a pris part à la Guerre folle en trahissant le duc de Bretagne. Le château a aussi appartenu au connétable Anne de Montmorency, à Henri II de Bourbon-Condé et à Henri d’Orléans, duc d’Aumale.
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