Parlez-moi d’amour, Ventadour
Posté par francesca7 le 7 juin 2015
En 1124, un archer et une boulangère unissent leurs destinées en Limousin. L’année suivante un bébé tout chaud naît au foyer des deux parents ravis. Ils l’appellent Bernard.
Ce bébé grandit, devient un jeune homme. On le remarque pour sa belle voix et pour les paroles qu’il compose. Peu à peu, il va devenir le troubadour à la mode, ses airs deviennent des tubes de l’été, de l’hiver, de toutes saisons. Cet Aznavour des cours, ce Moustaki des coeurs possède bientôt une telle renommée qu’il est appelé auprès d’Aliénor d’Aquitaine qui adore l’entendre parler d’amour, lui dire des choses tendres qu’elle n’est jamais lasse d’entendre au point qu’il la suit en Angleterre à la cour d’Henri II.
Mais, pris du mal du pays, il revient en France, à Toulouse. Il finira sa vie dans un monastère cistercien, à Dalon, en Limousin.
L’amour que chante Bernart de Ventadour est un amour de l’attente, il ne peut être totalement assouvi sous peine de disparaître. Voilà pourquoi il rejette l’idée du mariage qui tue l’amour puisqu’il permet de combler le désir instantanément, ou presque, jusqu’à plus soif. Bernard ne se mariera pas, désespérant ses nombreuses groupies.
Aucun document ne conserve d’hommage rendu par les vicomtes jusqu’au xiiie siècle. En 1247 le vicomte Ebles VI rend hommage au roi Louis IX. Le traité de Paris de 1259 prévoit le transfert d’hommage au roi d’Angleterre, duc d’Aquitaine. En 1260 le vicomteEbles VII rend hommage au roi Henri III. À partir de 1295, le vicomte dénonce sa vassalité et rend hommage au roi de France. L’hommage de Ventadour reste prêté au roi de France jusqu’à la Révolution.
L’espace dominé par les vicomtes ne commence à constituer un véritable territoire qu’au cours du XIIIe par le renforcement de la domination vicomtale sur un réseau castral autour du château de Ventadour. Les limites précises de l’ensemble ne sont connues que par un dénombrement de 1501, qui fixe la limite orientale de la vicomté sur le cours de la Dordogne. Dans l’espace de la vicomté, au-delà de la châtellenie de Ventadour, les vicomtes ont comme point d’appui ce que l’on appela par la suite ses quatre « bonnes villes » d’Ussel, Meymac, Neuvic et Egletons, ainsi que les châteaux de Monceaux (tenu en fief de l’abbaye de Tulle), Margerides (tenu en fief de l’abbaye de Solignac) et Peyroux. (tenu en fief de l’évêché de Limoges) Les vicomtes possèdent également des seigneuries en-dehors des limites de la vicomté, comme la ville de Mauriac. Le château de Gimel fait figure de frontière occidentale, il relève en partie de Ventadour et en partie de la vicomté de Turenne.
Les vicomtes de Ventadour possèdent au moins à partir du XIVe siècle une cour de justice avec un juge et un procureur. Cette cour devient une cour d’appel en 1350, au moment de l’érection de la vicomté en comté, mais il ne semble pas que cette cour d’appel fonctionne très longtemps. La création du duché de Ventadour en 1578 permet la transformation de cette cour en sénéchaussée ducale, qui relève directement du parlement de Bordeaux. La sénéchaussée ducale de Ventadour siège à Ussel depuis 1599, alors que le château de Ventadour, s’il reste un lieu symbolique de la domination territoriale et le lieu des archives, n’est plus ni le lieu de résidence des ducs, ni le siège de l’administration ducale.
La vicomté de Ventadour était une ancienne principauté féodale correspondant à un territoire du Bas-Limousin (actuelle Corrèze) qui comprenait la région d’Ussel, de Meymac, de Neuvic et d’Egletons. Elle correspond approximativement à l’arrondissement actuel d’Ussel et au pays de la Montagne limousine (plateau de Millevaches). Elle s’étendit parfois jusqu’à Gimel et à la région au nord de Tulle.
Parmi les anciennes seigneuries relevant de cette vicomté, les plus importantes étaient au xiie siècle celles d’Ussel, la première en importance, puis celles de Soudeilles et de Mirambel (commune de Saint-Rémy en Corrèze).
Les 45 chansons de VENTADOUR, dont 20 traduites - cansons en occitan – riches et limpides, nourries de sentiments personnels, font allusion aux personnages historiques: le «Reis Engles», le Roi d’Angleterre, le «Seigneur de Beaucaire» ou «Raynard V», le comte de Toulouse. On le considère comme l’un des meilleurs musiciens de son temps et parmi les plus grands poètes de l’amour en langue d’oc.
Extrait
Lo tems vai e ven e vire
Et eu, las no.n sair que dire,
C’ades es us mos talans.
Ades es us e no.s
C’una.n volh e.n ai volguda,
Don anc non aic jauzi
Pois ela no.n per
E me.n ven e dols e
C’a tal joca
Don ai lo peyor dos tans,
- C’atitals amors es perduda
Qu’es d’una paret mantenguda -
Tro que fai acordamen…
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