ETRE UN MAUVAIS COUCHEUR
Posté par francesca7 le 2 juin 2015
Quoi qu’il en soit le sus et coutumes des anciennes auberges étaient telles que, de même que les voyageur soupaient ensemble à la même table, de même ils couchaient aussi à plusieurs dan le même lit. La place était souvent réduite, les chambres peu nombreuses et il fallait bien loger tout le monde. D’ailleurs il y avait le plus souvent plusieurs lits par chambre, chacun protégé par une alcôve.
Ce sont là des habitudes très anciennes. Dans les châteaux forts médiévaux une même salle contenait aussi plusieurs lits, où les gens dormaient, nus, à trois ou quatre. Les familles nombreuses modernes logées à l’étroit ne font que suivre une fort vieille et noble tradition.
Cela dit, le compagnon de lit était un peu dû au hasard, et il valait mieux ne pas tomber sur un agité qui tirait la couverture à lui, ou sur un ronfleur totalement catastrophique. Dans le Roman comique (1651) de Scarron, une troupe de comédiens couche au Mans chez l’habitant et la Rancune partage le lit d’un « valet » : « Je vous ai dit ce me semble qu’il coucha avec le valet de la Rappinière, qui s’appeloit Doguin. Soit que le lict où il coucha ne fut pas bon ou que Daguin ne fust pas bon coucheur, il ne pût dormir de toute la nuit ».
« Un mauvais coucheur – dit Furetière – est un homme qui fait du ruit la nuit, qui découvre son camarade, qui l’empêche de dormir ».
L’amour est un mauvais coucheur.
Car la nuit sans cesse il frétille. (La Fontaine)
Extrait de La Puce à l’Oreille de Claude Dunetton
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